Royaume des Deux-Siciles

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Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Ancienne entité territoriale Le royaume des Deux-Siciles (Modèle:En langue ; en napolitain : Regno d"e Ddoje Sicilie ; Modèle:En langue) est un État souverain d'Europe du Sud qui existe de 1816, année de l'unification du royaume de Sicile et du royaume de Naples, jusqu'en 1861, année de l'annexion des Deux-Siciles au jeune royaume d'Italie à la suite de l'expédition des Mille et de la deuxième guerre d'indépendance. Gouverné par quatre rois de la dynastie des Bourbons-Siciles, il s'étendait sur l'Italie du Sud et la Sicile.

Le royaume des Deux-Siciles est très avancé dans les domaines technologique, scientifique et industriel (plus grande industrie navale, ferroviaire et métallurgique d'Italie, un des premiers ponts suspendus d'Europe continentale, premier observatoire volcanologique et sismologique du monde). Il possède la [[Marine royale du Royaume des Deux-Siciles|Modèle:3e militaire d'Europe]] et la première marine commerciale d'Europe continentale.

L'économie du royaume est également florissante. En Sicile, l'extraction du soufre, à l'origine d'une crise politique entre l'Empire britannique et les Deux-Siciles à la fin des années 1830, représente près de 80 % du marché mondial. Lors de l'annexion en 1861, les Deux-Siciles représentent 66 % des finances publiques de la péninsule italienne.

Pourtant, il est très peu développé sur le plan social : près de 90 % de sa population est analphabète et une politique particulièrement réactionnaire est appliquée par le gouvernement, ce qui provoque de nombreuses émeutes et insurrections dont les principales sont celles de 1820, de 1847 et de 1848.

Histoire

Précédentes unifications de Naples et Sicile

Modèle:Article connexe

Carte représentant la péninsule italienne divisée entre divers royaumes
Les royaumes de Naples et de Sicile en 1494.

Jusqu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le royaume de Sicile, fondé en 1130, s'étend approximativement sur le territoire qu'occupe plus tard le royaume des Deux-Siciles. Aux mains des Hauteville, puis des Hohenstaufen, la totalité du royaume est finalement conquise par Charles d'Anjou en 1266. Cependant, en Modèle:Date-, le peuple se soulève lors des Vêpres siciliennes et le roi doit quitter la Sicile pour Naples et fonde ainsi le royaume de Naples (partie continentale du royaume) en laissant le nouveau royaume de Sicile (devenu la partie insulaire) à l'Aragon. Dès lors, l'Italie du Sud est divisée en deux royaumes nommés Sicile, celui de Naples (dont le nom officiel est Royaume de Sicile en deçà du Phare) et celui de Sicile (le Royaume de Sicile au-delà du Phare)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1442, Modèle:Souverain3, alors roi de Sicile insulaire, conquiert le royaume de Naples. Il se fait alors titrer Modèle:Langue, ce qui signifie « roi des deux Siciles ». À sa mort en 1458, le royaume est à nouveau divisé entre son frère Modèle:Souverain3, qui conserve la Sicile, et son fils bâtard Ferdinand, qui devient roi de Naples<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1501, durant les guerres d'Italie, le roi de Castille et d'Aragon [[Ferdinand le Catholique|Modèle:Souverain-]] conquiert Naples avec l'aide du roi de France Modèle:Souverain2. En 1504, Ferdinand et Louis signent l'Armistice de Lyon, qui permet à Ferdinand de réunifier les deux royaumes. Le titre de « roi de Sicile des deux côtés du détroit » est alors porté par tous les monarques espagnols jusqu'à la Guerre de Succession d'Espagne. En 1713, la fin de ce conflit avec le traité d'Utrecht, puis en 1714, la ratification du traité de Rastatt, déterminent l'abandon du royaume de Sicile insulaire au duc de Savoie, Modèle:Souverain2. Par conséquent, une nouvelle séparation des royaumes a lieu, laissant Naples à l'empereur Modèle:Souverain2<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1720, l'empereur Modèle:Souverain2 échange la Sardaigne contre la Sicile à Modèle:Souverain2 et la Maison de Savoie se retire donc de la partie insulaire. Le royaume de Naples et celui de Sicile se retrouvent réunis pour la troisième fois depuis leur séparation en 1282<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1738, à l'issue de la guerre de Succession de Pologne, les deux royaumes passent à la dynastie des Bourbons d'Espagne en la personne de Modèle:Souverain2<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Contexte avant l'unification

Modèle:Article détaillé

Blason surmonté d'une couronne royale et entouré de colliers en or
Grandes armes des Bourbons-Siciles.

En 1734, Modèle:Souverain2, fils du roi d'Espagne, commence à conquérir le royaume de Naples puis le royaume de Sicile dans le cadre de la guerre de Succession de Pologne en mettant ainsi la dynastie des Bourbons d'Espagne sur le trône. Le Modèle:Date-, il est couronné roi de Naples, puis en juillet de la même année, roi de Sicile. Il décide de maintenir les deux royaumes séparés en régnant sur Naples comme despote éclairé, contrairement à la Sicile où il partage le pouvoir avec le Parlement sicilien<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Modèle:Souverain- ne jouit pas d'une situation stable dans ses deux royaumes jusqu'en 1738, date à laquelle l'Autriche lui cède définitivement et officiellement le royaume de Naples, le royaume de Sicile ainsi que l'État des Présides (petit territoire italien entre Naples et la Toscane) lors du Traité de Vienne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1759, il devient roi d'Espagne. Son fils aîné Modèle:Souverain2 étant destiné à lui succéder sur le trône espagnol, c'est son fils cadet âgé de 8 ans, Ferdinando, qui accède aux trônes de Sicile et de Naples sous les noms de Modèle:Souverain- dans la partie insulaire et de Modèle:Souverain- dans la partie péninsulaire. Il est le fondateur de la maison de Bourbon-Siciles qui règne par la suite sur le royaume des Deux-Siciles dont il est lui-même le premier monarque. Pendant son enfance, la régence est menée par Bernardo Tanucci et le prince Domenico Cattaneo<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En Modèle:Date-, Naples est occupée par l'armée française d'Italie et la République parthénopéenne est proclamée à Naples par des jacobins napolitains qui souhaitent en faire une république sœur de la Première République française. Une révolte populaire, royaliste et catholique, le sanfédisme, dirigée par le cardinal Ruffo et soutenue par la Grande-Bretagne, éclate dans le but de rétablir la monarchie, ce qui advient le Modèle:Date-. Les principaux chefs de l'éphémère république napolitaine sont exécutés<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1805, Joseph Bonaparte, frère de l'empereur Modèle:Souverain2, envahit l'Italie du Sud dans le but de chasser les Bourbons du trône. Il conquiert ainsi le royaume de Naples dont il devient roi en Modèle:Date- en faisant de cet État le premier à avoir un souverain de la famille de l'empereur français. Il échoue pourtant à prendre la Sicile où le roi Ferdinand conserve son pouvoir. Pendant son règne, il réforme les ordres monastiques et réorganise le système financier, mais se heurte à une partie de la noblesse après avoir proclamé plusieurs lois et décrets pour l'abolition de la féodalité entre 1806 et 1808. À cette date, il est couronné roi d'Espagne, royaume conquis peu de temps avant par les armées de son frère, et abandonne donc Naples qu'il remet aux mains de Joachim Murat, beau-frère de l'Empereur. Ce dernier en devient donc roi en août sous le nom de Modèle:Souverain-. À partir de 1812, ses relations difficiles avec Napoléon l'amènent à jouer un double jeu avec l'empire d'Autriche. Il finit par se rallier à Bonaparte en 1815 et déclare la guerre à son ancien allié. L'Autriche conquiert alors le royaume ; Murat est exécuté le Modèle:Date-. Le royaume napoléonien de Naples disparaît et l'ex-roi Ferdinand est restauré<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1806, alors que les armées napoléoniennes s'emparent du royaume de Naples, le roi Ferdinand se retire en Sicile et installe sa cour à Palerme. À cette époque, l'île de Sicile est alors mise sous la protection de l'Empire britannique qui souhaite la protéger de Napoléon à la suite de conquête de Naples, en servant ainsi les intérêts des Bourbons. Pourtant, des rumeurs courent d'une possible alliance de la femme du roi Ferdinand, Marie-Caroline d'Autriche, avec les Français. Ainsi, lors de la session du Parlement sicilien de janvier 1810, les barons siciliens soutenus par les Britanniques s'opposent à la politique des Bourbons-Sicile. Une révolte éclate dans l'île et le roi Ferdinand doit choisir entre une alliance avec les Britanniques ou avec les Français. Alors, sous la pression de lord William Bentick et des nobles siciliens, le roi proclame en 1812 une constitution libérale et il nomme son fils, le futur roi Modèle:Souverain2, vicaire du royaume<ref name="Esilio">Modèle:Lien web.</ref>.

Naissance des Deux-Siciles

Tableau représentant un vieil homme debout et tendant le bras dans des habits luxueux
Modèle:Souverain2.

En 1815, Joachim Murat est chassé du trône par l'empire d'Autriche et Ferdinand retrouve son trône. Le souverain maintient une grande partie des réformes faites par les Français et, après des modifications mineures, il transforme le Code Napoléon instauré par les Français en Code du Royaume des Deux-Siciles. La seule différence importante avec la période napoléonienne est le rapport avec l’Église qui reprend un poste de premier plan sur la scène politique. Ce processus de conservation des institutions françaises est géré par le président du conseil des ministres Luigi de' Medici qui cherche à fondre l'élite de l'époque napoléonienne dans la noblesse bourbonienne<ref name="Caprioli 54">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Lorsque le roi Ferdinand monte à nouveau sur le trône de Naples en 1815, les Britanniques commencent par s'opposer à l'unification définitive des deux royaumes. En effet, ils avaient établi en Sicile un protectorat de fait qu'ils auraient perdu après l'unification des deux royaumes. Finalement, lors du congrès de Vienne qui réunit les pays vainqueurs de Modèle:Souverain2 de 1814 à 1815, les autres grandes puissances européennes se montrent hostiles à l'influence britannique sur la plus grande île de la Méditerranée. Le gouvernement britannique ne souhaitant pas s'aliéner l'empire d'Autriche, il abandonne ses prétentions sur la Sicile<ref name="Esilio"/>.

Le congrès de Vienne accorde donc définitivement la totalité du royaume de Sicile et du royaume de Naples au roi Ferdinand. Il s'ensuit une période de 18 mois d'immobilisme politique jusqu'à la fin de l'année 1816. Le Modèle:Date-, le roi proclame à Caserte un décret (plus tard appelé loi fondamentale du royaume) qui unifie les royaumes de Naples et de Sicile, en supprimant ces deux précédentes entités, pour créer le royaume des Deux-Siciles, le plus grand État de la péninsule italienne. Il abandonne par la même occasion les noms de Modèle:Souverain- de Naples et de Modèle:Souverain- de Sicile pour adopter celui de Modèle:Souverain2 ainsi que le prédicat honorifique de Sa Majesté sicilienne. La Sicile perd ainsi la Constitution libérale qu'il lui avait accordée en 1812 et devient une province du royaume<ref name="Esilio"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Règne de Modèle:Souverain-

Insurrection de 1820

Modèle:Article détaillé

Ancien diplôme sur papier sur lequel est déposé un sceau et qui est entouré de figure humaine et d'objets
Diplôme de carbonaro datant de 1820.

La restauration des Bourbon-Siciles et la fondation du royaume des Deux-Siciles ne suppriment pas les idéaux progressistes et libéraux qui avaient commencé à se diffuser. Peu à peu se fonde une société secrète, nommée le carbonarisme, dont les buts sont, en premier lieu, la ratification d'une constitution par le roi mais également, par la suite, l'unification de l'Italie. La plupart des nobles et des bourgeois qui ont soutenu les Français du royaume de Naples napoléonien, ainsi que de nombreuses autres personnalités napolitaines et siciliennes de toutes les classes sociales y adhèrent. La politique conciliatrice du président du conseil des ministres Luigi de' Medici ne fait qu’amplifier ce mouvement en donnant des postes importants de l'administration et de l'armée à des carbonari<ref name="Minerva">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Dans la nuit du Modèle:Nobr, le lieutenant Michele Morelli, chef de la section de la charbonnerie de Nola, et le lieutenant Giuseppe Silvati donnent le coup d'envoi de l'insurrection en désertant avec 145 hommes d'un régiment de cavalerie. Rapidement, ils sont rejoints par Luigi Minichini, abbé et anarchiste, qui s'oppose à Morelli car il veut parcourir la campagne afin de recruter des paysans qui, selon lui, attendent pour rejoindre la conspiration. Le Modèle:Date-, Morelli, Silvati et Minichini font leur entrée à Avellino. Ils y proclament alors, en présence de l'évêque, une constitution sur le modèle de celle de Cadix. Après cela, Morelli passe les pouvoirs aux mains du colonel De Concilij, chef d'état-major du général Guglielmo Pepe, un des dirigeants du carbonarisme. En même temps, des révoltes populaires en Calabre et en Basilicate empêchent la communication entre les diverses parties du royaume et font ainsi échouer la tentative de répression du gouvernement. Dans la nuit du Modèle:Nobr, Guglielmo Pepe ainsi que deux régiments de cavalerie et un d'infanterie qu'il a levés à Naples se dirigent vers la ville d'Avellino. Ils y arrivent le soir du Modèle:Date- et Guglielmo Pepe y prend la direction de l'insurrection. Le même jour, les régiments de cavalerie Regina et Dragoni adhèrent à la révolte alors que Pepe joue un double jeu lui permettant de ralentir la gendarmerie. À la suite de ce coup d'État, le roi Modèle:Souverain2 est donc obligé d'accorder la constitution le Modèle:Date-. Un gouvernement est mis en place et le prince Modèle:Souverain2, fils du roi et futur roi, est nommé vicaire général du royaume. Le Modèle:Date-, les troupes révoltées, composées de près de Modèle:Unité et dirigées par le général Guglielmo Pepe, Michele Morelli, le colonel De Concilj et Luigi Minichini, arrivent devant le palais royal de Naples. Le Modèle:Date-, le roi jure sur la constitution et promet de la faire appliquer dans tout le royaume<ref name="rivolte 1820">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Pendant ce temps, en Sicile, une double révolte éclate également. Les villes de la Sicile orientale (Messine et Catane) veulent, pareillement aux insurgés napolitains, une constitution de la part du roi et s'alignent donc sur la révolte dans la partie péninsulaire. La Sicile occidentale, et principalement les populations des villes de Palerme et d'Agrigente, quant à elles, demandent un gouvernement ainsi qu'un parlement différent de celui de Naples. Le Modèle:Date-, un gouvernement provisoire séparatiste qui désire la recréation d'un royaume de Sicile séparé de celui de Naples est mis en place à Palerme. Le Modèle:Date-, le gouvernement des Bourbons envoie donc le général Florestano Pepe, frère de Guglielmo, en Sicile pour traiter avec les Siciliens. Le Modèle:Date-, il concède à la Sicile la possibilité d'élire une assemblée de députés lors de l'accord de Termini Imerese, qui entre en vigueur le Modèle:Date-, mais ce dernier est refusé par le parlement napolitain et les villes de Messine et Catane qui refusent la séparation. Le général Florestano Pepe est alors démis et remplacé par Pietro Colletta, envoyé par le gouvernement napolitain le Modèle:Date-. Ce dernier fait preuve d'un grand autoritarisme militaire et mate rapidement la révolte indépendantiste en Sicile par de dures répressions<ref name="rivolte 1820"/>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Occupation autrichienne

Modèle:Article connexe Le Modèle:Date-, Metternich convoque, au nom du gouvernement autrichien, garant de l'ordre en Italie, les puissances de la Sainte-Alliance lors de la Conférence de Troppau ; celle-ci déclare légitime une intervention dans le royaume des Deux-Siciles<ref name="Rieti">Modèle:Lien web.</ref>.

En Modèle:Date-, Metternich convoque ensuite Modèle:Souverain2 à une conférence à Laybach pour décider d'une intervention armée contre les révolutionnaires napolitains. En février, un contingent autrichien de Modèle:Nombre, commandé par le général Johann Maria Philipp Frimont, passe le fleuve , qui délimite le nord de la péninsule italienne. Il se partage en cinq divisions qui occupent les principales villes de l'Italie centrale (Ancône, Tolentino, Foligno, Terni, Rieti, Arezzo, Pérouse, Spoleto, Empoli et Sienne)<ref name="Rieti"/>.

Le Modèle:Date-, le roi Modèle:Souverain- révoque la constitution accordée quelques mois plus tôt. Les insurgés essayent de résister, mais le Modèle:Date-, les constitutionnalistes commandés par Guglielmo Pepe, forts de Modèle:Nombre, sont battus à la bataille de Rieti par les troupes autrichiennes. Poursuivant leur avancée, les Autrichiens entrent à Naples sans rencontrer de résistance le Modèle:Date-, puis à Palerme le Modèle:Date-<ref name="rivolte 1820"/>.

Le royaume des Deux-Siciles, de nouveau devenu une monarchie absolue dirigée pleinement par Modèle:Souverain-, reste ainsi sous occupation autrichienne, visant à rétablir la paix et à mater les derniers révoltés, jusqu'en 1827. Nommé par le roi et les Autrichiens, le prince Antonio Capece Minutolo, ministre de la police, obtient la mission de capturer tous les suspects de conspiration. En 1822, Giuseppe Silvati et Michele Morelli sont pendus à Naples tandis que Guglielmo Pepe, condamné à mort, réussit à s'enfuir<ref name="rivolte 1820"/>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'occupation militaire autrichienne se poursuit ainsi, mais le Modèle:Date-, à l'âge de 73 ans, le roi Modèle:Souverain2 décède (selon une légende célèbre, après une longue entrevue avec l'archéologue Andrea De Jorio, réputé pour son mauvais œil) et est inhumé dans la Basilique Santa Chiara de Naples, nécropole familiale des Bourbon-Siciles. Son fils lui succède sur le trône<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Règne de Modèle:Souverain-

Modèle:Article détaillé

F.I. surmonté d'une couronne royale
Monogramme de Modèle:Souverain-.
Dessin en noir et blanc représentant des soldats dont certains à cheval surveillant un petit groupe de prisonniers près de deux cadavres de paysans
L'insurrection dans le Cilento.

Le roi Modèle:Souverain2 monte sur le trône en Modèle:Date- à la mort de son père. Comme il a déjà été auparavant et à plusieurs reprises vicaire du royaume, circonstances dans lesquelles il s'était montré favorable à une constitution, les libéraux et les anciens chefs insurgés s'attendent à une politique progressiste de la part du roi, mais il n'en est rien. Modèle:Souverain- a en réalité très peu de pouvoir, le royaume étant toujours occupé par les troupes autrichiennes, tandis que Naples est en fait dirigé par le président du conseil des ministres Luigi de' Medici et la Sicile, quant à elle, par Pietro Ugo Delle Favare, réputé pour son autoritarisme et sa politique de répression des opposants. La politique appliquée dans tout l'État est par conséquent réactionnaire, à l'opposé des attentes des libéraux et progressistes<ref name="1821-1848">Modèle:Lien web.</ref>.

En 1827, Modèle:Souverain2 obtient un bref succès en négociant l'évacuation du royaume par l'armée autrichienne. Il s’attelle alors à réorganiser les forces armées royales des Deux-Siciles, commandées par le prince royal et futur roi Modèle:Souverain2, en leur redonnant l'importance et la force qu'elles possédaient avant l'insurrection de 1820. Il en chasse notamment tous les militaires qui ont eu des liens avec le carbonarisme ou qui ont soutenu le royaume napoléonien et il recrute quatre régiments de gardes suisses<ref name="Minerva"/>.

Le règne de Modèle:Souverain- reste tout de même assez mouvementé avec une augmentation des sectes de carbonari, principalement dans la partie péninsulaire et en Sicile orientale. Dans le reste du territoire sicilien, on assiste à l'apparition de trafics de contrebande, de corruptions, d'enlèvements et de nombreux autres crimes dus à des gardes armés privés qui travaillent pour le compte des feudataires (nobles ou grands propriétaires terriens) et qui sont par la suite qualifiés de mafia. Il existe à l'époque une importante différence économique entre les grandes villes comme Naples et Palerme qui font partie des capitales les plus avancées et modernes d'Europe et les milieux ruraux sous-développés du reste du pays<ref name="1821-1848"/>.

Le Modèle:Date-, une nouvelle insurrection lancée par des membres de la société secrète des Philadelphes débute dans le Cilento pour demander le rétablissement de la constitution de 1820. Les insurgés prennent rapidement les communes de Centola, de Camerota, de Bosco et de Palinuro. Le Modèle:Date-, le roi envoie le ministre Francesco Saverio Del Carretto à la tête de Modèle:Nombre pour réprimer la révolte. Ceux-ci commettent plusieurs exactions auprès des populations civiles et détruisent totalement le village de Bosco le Modèle:Date- pour le punir de s'être soulevé. Le même jour, de nombreux libéraux se rendent aux gendarmes à Vallo della Lucania, tandis que d'autres prennent le maquis (certains réussissent même à fuir en Corse). Le ministre Del Carretto menace de raser également le village de Celle di Bulgheria si le responsable de l'insurrection, le chanoine Antonio Maria De Luca, ne se rend pas. Ce dernier se remet à la police pour éviter un massacre et est condamné à mort quelques jours plus tard, après avoir été excommunié<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date-, âgé de 53 ans, le roi Modèle:Souverain2 meurt au terme de cinq années de règne. Son fils Ferdinand Charles Marie lui succède sous le nom de Modèle:Souverain-<ref name="1821-1848"/>.

Règne de Modèle:Souverain-

Modèle:Article détaillé En Modèle:Date-, le royaume des Deux-Siciles passe aux mains du roi Modèle:Souverain2, âgé de seulement 20 ans. Le jeune souverain fait rapidement preuve d'idées progressistes et d'une grande attention envers son peuple. Il permet ainsi à de nombreuses personnalités exilées (parmi lesquelles le général Guglielmo Pepe) de revenir dans son royaume et il leur rend les charges qu'elles avaient occupées auparavant, notamment en redonnant leur grade militaire aux hauts fonctionnaires du règne de Joachim Murat qui avaient été chassés. Il réussit ainsi à s'attirer la fidélité des anciens militaires, employés et fonctionnaires du régime napoléonienModèle:Sfn.

Modèle:Souverain- cherche également à moderniser son pays, surtout dans le domaine industriel et technologique avec par exemple la construction de la ligne de chemin de fer Naples - Portici, inaugurée en 1839 et par conséquent premier chemin de fer de la péninsule italienne. En 1841 est aussi bâti l'Observatoire du Vésuve, premier observatoire volcanologique et sismologique du mondeModèle:Sfn.

Pourtant, malgré sa modernisation, le royaume des Deux-Siciles est encore sujet à d'importantes épidémies, comme en 1837. Cette année-là, une épidémie de choléra se propage à travers l'Europe et atteint le sud de l'Italie et la Sicile. On dénombre près de Modèle:Nombre dans la partie insulaire et 14 000 dans la région autour de Naples. Une théorie du complot se développe alors, particulièrement chez les indépendantistes siciliens, selon laquelle la maladie aurait été envoyée par le gouvernement pour affaiblir la population. De nombreuses révoltes d'importance mineure débutent, mais elles sont rapidement réprimées par le ministre Del Carretto, tandis que le roi tente de pacifier son royaume en donnant des postes d'importance dans le gouvernement napolitain à des Siciliens<ref name="1821-1848"/>.

En matière de politique étrangère, le roi maintient son pays en dehors des sphères d'influence des grandes puissances de l'époque pour garder son indépendance. Pourtant, ce désir de se séparer de la gouvernance des autres États est à l'origine, dans les années 1838-1840, d'une crise appelée Question des soufresModèle:Sfn.

Question des soufres

Modèle:Article détaillé Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le soufre est une des matières premières siciliennes les plus exportées à l'étranger. En 1816, après la restauration des Bourbon-Siciles sur le trône et pour renforcer les alliances, de nombreux traités commerciaux sont signés avec la France, le Royaume-Uni et l'Espagne. Ainsi, le 26 septembre 1816, un traité est ratifié à Londres qui permet à l'Empire britannique de continuer librement son commerce en Sicile où il possédait un monopole sur le soufre. Or, dans les années 1830, le prix du soufre est multiplié par 5 à la suite d'une augmentation importante de la demande industrielle en Europe, principalement en France et en Angleterre. Le roi Modèle:Souverain- retire alors le monopole aux Britanniques et le revend à une entreprise marseillaise qui promet d'acheter le soufre au gouvernement napolitain à un prix bien plus élevé que les Britanniques. Face à ce qu'il considère comme une offense et une violation du traité de 1816, Lord Palmerston, plus tard responsable de la première guerre de l'opium et de la convention de Londres de 1840 pour servir les intérêts financiers britanniques, menace les Deux-Siciles d'une intervention de l'Armée britannique<ref name="1821-1848"/>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date-, une flotte britannique arrive dans la baie de Naples dans le but de faire un blocus et de mener des représailles contre la marine marchande des Deux-Siciles. Modèle:Souverain- ordonne alors un embargo de tous les navires britanniques stationnant dans les ports du royaume, tandis que les navires napolitains et siciliens capturés par les Britanniques sont maintenus prisonniers dans le port de Malte. Le gouvernement français tente alors une médiation entre les Deux-Siciles et l'Empire britannique qui aboutit à la fin de l'embargo et à la restitution des navires le Modèle:Date-. La reprise totale du commerce entre Londres et Naples n'advient qu'en 1845<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Insurrection de 1847

Modèle:Article détaillé

Carte représentant la pointe sud de l'Italie avec l'ouest de la Sicile sur laquelle sont placées les villes de Cosenza, Catanzaro, Palmi, Reggio de Calabre, Messine ainsi que le district de Gerace
Carte de l'insurrection de 1847.

Le projet de monarchie constitutionnelle, véhiculé par des comités de libéraux, est présent en Calabre dès 1843. Trois tentatives d'insurrection de la population de Cosenza ont lieu, mais toutes se soldent par un échec. La première, décidée lors d'une réunion secrète à Naples, devait se tenir le Modèle:Date-, la seconde tentative date du Modèle:Date- et la troisième, menée par les frères Bandiera, se termine par leur exécution le Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Pour obtenir une constitution, les libéraux de tout le royaume se réunissent en comités selon leur région d'origine. De très nombreuses personnalités en font partie, comme Carlo Poerio, Domenico Piraino, Domenico Romeo, Mariano d'Ayala, Alessandro Poerio, Francesco Stocco, Rocco Verduci et Carlo Gemelli. Ces comités se rassemblent et tiennent des réunions générales à Naples pour discuter des actions à entreprendre. Ainsi est décidée l'insurrection de 1847 qui devra se composer de trois révoltes distinctes, devant débuter simultanément le Modèle:Date-, une sicilienne à Messine et deux calabraises à Reggio et dans le district de Gerace. Elle aurait ensuite dû s'étendre à toute la Sicile de l'Ouest, au District de Palmi, à Catanzaro, à Cosenza et remonter jusqu'à Naples<ref name="Cataldo 54">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Révoltes de Messine et de Reggio

Bien que les trois révoltes de Messine, Reggio et Gerace doivent avoir lieu simultanément le Modèle:Date-, Messine se soulève le Modèle:Date- en devenant ainsi la première ville insurgée. La révolte se propage rapidement aux cris de Modèle:Citation. Les insurgés, au nombre de 200, rentrent dans la ville à Modèle:Heure, divisés en deux colonnes qui parcourent la ville et se rejoignent sur la place de la Cathédrale sans rencontrer de résistance. L'autorité militaire bourbonienne envoie alors 79 soldats qui se divisent également en deux groupes : l'un continue vers la place de la Cathédrale, où sont réunis les insurgés, pendant que l'autre remonte vers la place de la Matrice pour les prendre à revers. L'affrontement entre les soldats bourboniens et les insurgés est sanglant et bref. La plupart des chefs de la révolte de Messine prennent le chemin de l’exil (notamment vers Malte), mais certains sont capturés et fusillés<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date-, Domenico Romeo fait hisser le drapeau tricolore italien sur la place de Santo Stefano in Aspromonte en prenant ainsi la tête de la future insurrection à Reggio. Le Modèle:Date-, Domenico Romeo, son frère Giannandrea, son neveu Pietro Aristeo et son cousin Stefano, à la tête de 500 hommes, prennent Reggio et instituent un gouvernement provisoire. Le jour suivant, avec 500 insurgés, ils assiègent et prennent la prison de San Francesco ainsi que le château où se réfugie la garnison bourbonienne. Ils mettent en place une « junte insurrectionnelle » composée d'Antonino Cimino, Domenico Muratori, Anton Maria Furnari, Antonino Plutino, Casimiro De Lieto, Federico Genoese, Agostino Plutino et Paolo Pellicano et font hisser le drapeau tricolore sur les principaux édifices publics. La nouvelle parvient au roi Modèle:Souverain- qui envoie deux frégates à vapeur ainsi que plusieurs régiments de soldats commandés par le colonel Gabiele De Corné. Face à cette répression, les libéraux s'enfuient sur les collines qui entourent la ville. Le Modèle:Date-, les deux navires de guerre bombardent Reggio pendant que le colonel De Corné l'assiège et s'en empare. Le Modèle:Date-, Domenico Romeo, qui avait réussi à s’enfuir, est tué par des gardes urbains puis est décapité<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Cataldo 54"/>.

Révolte de Gerace

Modèle:Article détaillé

Dessin en noir et blanc représentant un jeune homme avec une barbe, une moustache et une queue de cheval dans des habits de bourgeois
Rocco Verduci.

Le Modèle:Date-, Rocco Verduci est nommé commandant militaire de l'insurrection pour le district de Gerace, tandis que Michele Bello, Domenico Salvadori et Gaetano Ruffo sont chargés d'y étendre l'insurrection<ref name="Aldo"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Martyrs">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Italiarete">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Commemo">Modèle:Lien web.</ref>. Les insurgés menés par Michele Bello capturent un navire de la douane au cap Spartivento avec lequel ils débarquent à Bianco où ils sont rejoints par Rocco Verduci et Domenico Salvadori qui s'étaient occupés de lever des troupes à Sant'Agata del Bianco. Ils détruisent les emblèmes royaux et brûlent les cartes de la police bourbonienne<ref name="Site livre"/>. Guidés par Rocco Verduci, ils prennent aussi les villes de Caraffa del Bianco et de Bovalino<ref name="Aldo"/>. Le même jour, les insurgés reçoivent une lettre selon laquelle le sous-intendant du district de Gerace, Antonio Bonafede, s'est enfui par la mer depuis Siderno. Les révoltés s'embarquent sur deux bateaux et le Modèle:Date-, le bateau où se trouve Verduci aborde au large de Bianco le navire où se trouve Antonio Bonafede et le lieutenant Antonio Gargea<ref name="Site livre"/>. On leur laisse la vie sauve en les défendant d'un lynchage et Bonafede est traité comme un prisonnier de guerre, bien qu'il soit responsable de l’exécution de frères Bandiera en 1844<ref name="Aldo">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Site livre"/>. Les chefs des insurgés quittent ensuite la ville de Bianco en direction de celle de Bovalino<ref name="Site livre"/>. Ils y font paraître un manifeste révolutionnaire dans lequel est annoncée la réduction de moitié du coût du sel et du tabac, l'abolition de l'interdiction de puiser de l'eau de mer (alors utilisée comme remède médical) et la suppression des droits de douane<ref name="Aldo"/>,<ref name="nato"/>.

Le Modèle:Date- au matin, le lieutenant Gargea est mis en liberté et les insurgés se dirigent vers Ardore où Bonafede est enfermé dans la mairie, sous la garde de Verduci. Les chefs insurgés se divisèrent en deux groupes : ceux qui veulent continuer et ceux qui émettent de la méfiance quant au futur de l'insurrection<ref name="Site livre"/>. Ceux qui restent sont rejoints à Siderno par un groupe armé de cinquante hommes levés à Roccella Ionica par Pietro Mazzoni<ref name="Tavole1">Modèle:Ouvrage.</ref>. Parallèlement, Rocco Verduci invite Bonafede à écrire une lettre à l'évêque Perrone dans le but d'exhorter les habitants de Gerace à accueillir les insurgés. Bien plus tard, dans ses mémoires, Antonio Bonafede avoue avoir trouvé exagérée la prise de position antirévolutionnaire des puissants de Gerace. Selon lui, ils n'arrivaient pas à comprendre la volonté des insurgés de ne pas tuer<ref name="Site livre"/>.

Le Modèle:Date-, comme les insurgés ne peuvent pas rejoindre Gerace en raison de l'hostilité de la population, ils se déplacent à Gioiosa Ionica<ref name="Tavole1"/>. De nouveau, les chefs se réunissent à la mairie où ils proclament la destruction des emblèmes royaux et la diminution du prix du sel et du tabac. Aucune violence n'est faite à la population et lorsque le juge Giuseppe Parandelli, qui avait tenté d'inculper Verduci en 1846, est capturé, il est ensuite relâché avec l'ordre d'abandonner Gioiosa et de se retirer dans son village natal, Dasà<ref name="Site livre"/>. Les insurgés continuent ensuite jusqu'à Roccella Ionica où le quartier général est établi dans l'immeuble paternel de Pietro Mazzoni<ref name="Site livre">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date-, trompés par un grand navire de commerce qu'ils prennent pour un navire de guerre, les insurgés de Roccella Ionica fuient la ville. Rocco Verduci, Michele Bello, Domenico Salvatori et Stefano Gemelli sont eux aussi contraints à la fuite et ils partent se cacher dans une grotte dans les montagnes près de Caulonia où ils sont arrêtés le Modèle:Date- par dénonciation de Nicola Ciccarello<ref name="Italiarete"/>,<ref name="Martyrs"/>. Pendant le procès sommaire mené par le sous-intendant de Gerace et le général Ferdinando Nunziante, ce dernier promet à Rocco Verduci la vie sauve s'il lui révèle le nom de ses complices, mais celui-ci refuse et préfère mourir<ref name="Risorgimento">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Lors du bref procès que subirent les cinq chefs des insurgés de la Révolte de Gerace, le principal chef d’accusation contre eux est d'avoir brandi le drapeau tricolore vert, blanc, rouge (et donc de demander l'unification de l'Italie<ref name="nato">Modèle:Lien web.</ref>). En effet, l'insurrection dans le district de Gerace ne provoqua pas de mort<ref name="Commemo"/>. Rocco Verduci, Michele Bello, Pietro Mazzoni, Gaetano Ruffo et Domenico Salvadori sont fusillés le Modèle:Date- à trois heures du matin, dans la nuit et rapidement pour éviter qu'intervienne la grâce souveraine. Ils seront retenus par la postérité sous le nom des Cinq Martyrs de Gerace ou plus simplement sous le nom de Cinq Martyrs<ref name="Italiarete"/>,<ref name="Martyrs"/>.

Révolution de 1848

Modèle:Article détaillé

Dessin en noir et blanc d'une jeune dame en robe blanche, au pied d'un volcan, chassant avec son bras et un bâton un homme portant un masque traditionnel napolitain
Allégorie de l’expulsion des Napolitains par les Siciliens au début de l'insurrection.

La révolution dans le royaume des Deux-Siciles de 1848 est essentiellement organisée et concentrée dans la ville de Palerme où des manifestations estudiantines débutent le Modèle:Date- et entraînent la fermeture de l'Université de Palerme, tandis que le reste du soulèvement populaire est surtout mené par Rosolino Pilo et Giuseppe La Masa, soutenus par les Britanniques qui souhaitent étendre leur influence sur le bassin méditerranéen ainsi que par la franc-maçonnerie libérale qui combat l'absolutisme monarchique. La révolution sicilienne est par conséquent le premier mouvement du Printemps des peuples, ensemble de révolutions qui se diffuse rapidement à travers l’Europe avec les révolutions française, autrichienne, hongroise, allemande, milanaise, polonaise et roumaine de 1848. Des manifestes et des tracts sont distribués à la population palermitaine trois jours avant les actes révolutionnaires et incitent à la lutte armée. La date délibérément choisie par les dirigeants de l'insurrection coïncide avec l'anniversaire du roi Modèle:Souverain2, lui-même né à Palerme en 1810. Dès la fin janvier, toute l'île est aux mains des insurgés, à l'exception de la ville de Messine, port de la partie est<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Pour contrer le mouvement populaire, le libéral Ruggero Settimo, accompagné de son ami Mariano Stabile (1806-1863), organise une garde nationale composée de bourgeois et de nobles et institue, le Modèle:Date-, un comité général révolutionnaire qui tient le rôle de gouvernement provisoire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Settimo occupe le poste de président du comité insurrectionnel, appuyé dans son action politique, à mi-chemin entre des idées républicaines et des idées monarchistes, par Stabile et Vincenzo Fardella di TorrearsaModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, il est proclamé « père de la patrie sicilienne »Modèle:Sfn.

La révolution conduit à la déchéance de Modèle:Souverain- et à la création d'un État de Sicile qui survit ainsi pendant seize mois en tant qu'État indépendant. Les nobles siciliens rétablissent immédiatement la constitution qui avait été proclamée en 1812, mais retirée lors de l'unification de Naples et de la Sicile en 1816 et qui reprend les principes de la démocratie représentative et la position centrale du Parlement sicilien dans la gouvernance de l'État. Ruggero Settimo en devient le président du Conseil des ministres du Modèle:Date- au Modèle:Date-, puis Pietro Lanza en prend la direction du Modèle:Date- au Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Au début du mois de Modèle:Date-, le roi Modèle:Souverain- envoie le prince napolitain Carlo Filangieri reprendre le plein contrôle de l'île par la violence en utilisant la ville fortifiée de Messine que le parlement sicilien n'avait jamais été en mesure de contrôler. Le Modèle:Date-, Palerme tombe et avec elle toute l'île, l'espoir de garder en vie un État indépendant s'évanouit définitivement. Ruggero Settimo s'exile à Malte où il est reçu avec tous les honneurs dus à un chef d’ÉtatModèle:Sfn.

L’immobilité politique et l'hostilité britannique

Peu de temps après l'échec de la révolution de 1848, une pétition lancée probablement par le ministre Giustino Fortunato et visant à supprimer la constitution accordée par l'État lors de l'insurrection est signée par la plupart des maires de communes ainsi que par les grands propriétaires terriens du royaume. L'opposition à cette manœuvre politique, dont la préparation avait commencé avec les actions de Carlo Filangieri, est très faible et provient principalement de la presse libérale. En effet, dans la partie insulaire comme dans celle péninsulaire, la population est fatiguée et se sent étrangère aux luttes de l'élite intellectuelle libérale<ref name="Cesare">Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Sfn.

Pendant cette période de retour à la situation politique antérieure, les tensions avec les Britanniques augmentent. Ainsi, le Premier ministre britannique George Hamilton-Gordon sollicite à plusieurs reprises le prince Paolo Ruffo di Castelcicala (1791-1866), ambassadeur napolitain à Londres, afin que celui-ci fasse pression sur le gouvernement napolitain pour l'adoption d'une ligne politique plus libérale. Toutefois, le Premier ministre Giustino Fortunato y prête peu d'attention. En 1851, un scandale éclate après une dénonciation des conditions de vie dans le royaume des Deux-Siciles par l'homme politique britannique William Ewart Gladstone. Le roi Modèle:Souverain- contraint donc Fortunato à donner sa démission<ref name="Cesare"/>.

Le royaume subit une certaine instabilité politique intérieure, comme le Modèle:Date- quand un soldat mazzinien d'origine calabraise, Agesilao Milano, tente d'assassiner le roi, sans succès<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En Modèle:Date-, le duc napolitain Carlo Pisacane, révolutionnaire anarchiste et faisant partie des dirigeants de la république romaine de 1849, part de Gênes et débarque au sud de Naples. Après une brève tentative d'insurrection, il est arrêté et exécuté en juillet à Sanza<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le roi Modèle:Souverain2 décède finalement le Modèle:Date- à Caserte après 28 ans de règne. Son fils aîné Modèle:Souverain2 lui succède pour un court règne d'un an et huit mois<ref name="Rivista Militare 1859">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Règne de Modèle:Souverain-

Modèle:Article détaillé

Tableau représentant un homme debout dans des habits riches de militaire et tenant une épée à la main
Portait de Modèle:Souverain-.

Modèle:Souverain2 monte sur le trône des Deux-Siciles en Modèle:Date-. Âgé de 23 ans et mal préparé à ses fonctions, il a épousé en février de la même année Marie-Sophie de Bavière, sœur de l'impératrice d'Autriche. En voulant profiter de sa faiblesse liée à son jeune âge, la France et la Grande-Bretagne envoient des émissaires à Naples pour tenter d'attirer le roi dans leur sphère d'influence politique et économique. Ces deux puissances font pression sur Modèle:Souverain- et le gouvernement pour obtenir une monarchie constitutionnelle et la fin du régime policier instauré par son père après la révolution de 1848, alors que d'autres grandes puissances conservatrices comme l'empire d'Autriche, le royaume de Prusse et l'empire russe demandent le maintien de la situation.

La victoire franco-sarde lors de la bataille de Magenta encourage les libéraux napolitains à se rebeller en Modèle:Date-. Pour contrer leurs projets, le roi nomme alors Carlo Filangieri Premier ministre. Celui-ci mène une politique répressive. Ruggiero Gabaleone est envoyé par le ministre piémontais Camillo Cavour, plus tard « Père de la patrie italienne », pour faire accepter une constitution à Modèle:Souverain-, mais ce dernier refuse. La situation est de plus en plus tendue en Italie et en juillet, les soldats de la milice suisse se révoltent à Naples, tandis que la deuxième guerre d'indépendance italienne débute dans le nord de la péninsule.

Le royaume des Deux-Siciles entre alors dans un isolement diplomatique en s'écartant de l'Autriche, de la Grande-Bretagne et du Piémont. Son manque de soutien extérieur combiné au refus d'une politique libérale et constitutionnelle fait augmenter les émeutes dans le pays jusqu'au Modèle:Date-, lorsque l'expédition des Mille, menée par Giuseppe Garibaldi, débarque en Sicile à Marsala<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

L'unification de l'Italie

Modèle:Article connexe

Carte de la péninsule italienne avec les divers royaumes ainsi que le trajet de l'expédition des Mille
Le parcours de l’expédition.
Carte de la Sicile avec les trajets en couleurs des différentes colonnes de patriotes
La conquête de la Sicile.

Dans la nuit du Modèle:Nobr, l'expédition des Mille dirigée par Giuseppe Garibaldi part de Quarto, un quartier de la ville de Gênes, et fait deux brèves escales les Modèle:Nobr sur la côte de la Toscane, à Talamone et à Porto Santo Stefano. Un plan imaginé par Callimaco Zambianchi fait alors croire aux Bourbons que Garibaldi traverse les États pontificaux pour attaquer les Abruzzes. Abusé, le gouvernement des Deux-Siciles réduit la défense sur les côtes siciliennes, ce qui permet aux Mille d’y débarquer sans résistance. En suivant une route inhabituelle, Garibaldi donne également l'impression de vouloir faire escale en Tunisie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Scirocco241">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Les garibaldiens arrivent finalement à Marsala, dans l'ouest de la Sicile, le Modèle:Date-. Ils n'y reçoivent pas l’accueil espéré et quittent Marsala le jour suivant. Ils progressent rapidement et facilement vers l'intérieur de l'île et, dans les jours qui suivent, un millier de volontaires siciliens se joignent à l'expédition. Le Modèle:Date- à Salemi, après un accueil enthousiaste qui le rassure quant à la participation de la population, Garibaldi déclare assurer la dictature de la Sicile au nom du futur roi d'Italie Modèle:Souverain2, de la dynastie de Savoie<ref name="Scirocco241"/>.

Les Mille remportent leur première victoire à la bataille de Calatafimi le Modèle:Date- contre près de Modèle:Unité bourboniens. Cette victoire a un effet psychologique important, encourageant la population et démoralisant les troupes bourboniennes<ref name="Scirocco241"/>. Garibaldi poursuit ensuite vers Palerme en passant par Alcamo et Partinico. Aidés par l'insurrection de Palerme (à laquelle participent de futurs mafieux comme Antonino Giammona) qui a commencé le Modèle:Date-, les garibaldiens pénètrent dans la capitale sicilienne après un affrontement violent<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Barricadées dans la forteresse, les troupes bourboniennes demandent un armistice et l'obtiennent le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, Garibaldi nomme un gouvernement provisoire et le 6, les troupes ennemies capitulent en échange de leur départ<ref name="Scirocco255">Modèle:Ouvrage.</ref>. Le même jour, Camillo Cavour, qui craint l’avènement d'une république, envoie Giuseppe La Farina sur l'île pour tenter de prendre le contrôle de la situation au profit du royaume de Sardaigne en s'opposant au garibaldien Francesco Crispi, ministre de l'Intérieur du nouveau gouvernement sicilien. La Farina est finalement arrêté et expulsé par Garibaldi le Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date-, Garibaldi occupe définitivement la capitale de l'île. La nouvelle se diffuse dans le monde et l'opinion publique prend fait et cause pour l'expédition. Ainsi, Alexandre Dumas débarque à Palerme où il organise la propagande de l'expédition auprès des journaux, il est également aux côtés de Garibaldi le jour de son entrée dans Naples. Les écrivains français George Sand et Victor Hugo soutiennent aussi l'action de Garibaldi tout comme Karl Marx et Friedrich Engels<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Scirocco255"/>.

Les garibaldiens se partagent en trois colonnes pour la conquête de l'île. La première est dirigée par István Türr, la seconde par Nino Bixio et la troisième par Giacomo Medici et Enrico Cosenz. Le Modèle:Date-, la bataille de Milazzo a lieu et, 20 jours plus tard, Medici arrive à Messine<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Modèle:Date-, les forteresses de Syracuse et d'Augusta capitulent, concluant la conquête de l'île<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Fichier:Gaeta Piloty jpg.jpg
La reine Marie, l'héroïne de Gaète.
Tableau représentant l'entrée dans une ville d'une armée portant des drapeaux italiens
L'entrée de Garibaldi dans Naples le Modèle:Date-.

Après plusieurs tentatives, Garibaldi débarque en Calabre le Modèle:Date- avec Modèle:Nombre. Il choisit un trajet plus long pour éviter les troupes bourboniennes et débarque sur la plage de Melito di Porto Salvo. Garibaldi dispose désormais de près de Modèle:Unité face aux Modèle:Unité bourboniens. Le Modèle:Date-, l'armée des Bourbons, commandée par le général Giuseppe Ghio, est désarmée à Soveria Mannelli et se rend sans combattre. Le Modèle:Date-, Garibaldi et ses hommes entrent en Basilicate par la commune de Rotonda peu de temps après que l'insurrection de la Lucana a soulevé la région en faveur de l'unité nationale. Les Mille s'engagent ensuite dans la bataille du Volturno dont les Bourbons ressortent considérablement affaiblis<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Scirocco282">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date-, Modèle:Souverain2 quitte Naples pour sauver la capitale de la destruction, conscient de la trahison de ses troupes. Il y laisse son Premier ministre Liborio Romano qui, en accord avec les libéraux, invite Garibaldi à prendre possession de la capitale des Deux-Siciles. Ainsi, le Modèle:Date-, Garibaldi entre dans la ville, presque sans escorte. Accueilli en libérateur, il prend possession du royaume<ref name="Scirocco282"/>. Le roi Modèle:Souverain- et les restes de l'armée qui lui est fidèle se retranchent dans les derniers bastions de Gaète, de Messine et de Civitella del Tronto. Le siège de Gaète par les armées piémontaises d'Enrico Cialdini débute le Modèle:Date-. Jusqu'en Modèle:Date-, la flotte étrangère et principalement française présente dans la rade empêche une attaque maritime d'avoir lieu, mais son départ par accord secret entre Modèle:Souverain2 et Camillo Cavour laisse Gaète presque sans défense. Le Modèle:Date-, plus de 3 mois après le début du siège, malgré le comportement héroïque de la jeune reine Marie-Sophie et l'opposition de ses frères, Modèle:Souverain- se voit obligé de capituler et les derniers Bourbon-Siciles partent en exil à Rome<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le royaume des Deux-Siciles cesse réellement d'exister le Modèle:Date- avec la prise de la forteresse de Civitella del Tronto<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Territoire

Le royaume des Deux-Siciles naît en 1816 de l'union du royaume de Naples et du royaume de Sicile et comprend donc approximativement les territoires de ses deux prédécesseurs à l'exception de l'île de Malte (cédée à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, puis devenue un protectorat de l'Empire britannique). Le royaume recouvre donc le territoire des actuelles régions d'Abruzzes, de Basilicate, de Calabre, de Campanie, de Molise, des Pouilles et de Sicile ainsi que la majeure partie du Latium méridional (les districts de Sora et de Gaète) et la partie orientale de l'actuelle province de Rieti (c'est-à-dire le district de Cittaducale)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="dizionario statistico">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Poste militaire le plus avancé au milieu de la mer Adriatique, l'archipel de Palagruža, composé de 6 grandes îles et aujourd'hui partie intégrante de la Croatie, appartenait également au royaume des Deux-Siciles. Il était en effet compris dans la province de Capitanata. On remarque également le cas de l'île Ferdinandea (« île Graham » pour les Britanniques et « île Julia » pour les Français), île éphémère créée par le volcan sous-marin Empédocle entre la Sicile au nord-est et l'île de Pantelleria au sud-ouest. En 1831, elle émerge pour une durée de 6 mois et est alors revendiquée par de nombreuses nations comme l'Empire britannique, la France, l'Espagne et les Deux-Siciles dont le gouvernement y fait planter son drapeau le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="dizionario statistico"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les villes de Bénévent, aujourd'hui en Campanie, et de Pontecorvo, aujourd'hui dans le Latium, étaient toutes deux des enclaves des États pontificaux au sein du royaume des Deux-Siciles. La frontière entre ces deux États est en effet définie définitivement en 1840 lors d'un accord qui conclut qu'elle partirait de l'embouchure du fleuve Canneto à l'ouest (entre Fondi et Terracina) pour atteindre l'embouchure du fleuve Tronto à l'est. Entre 1846 et 1847, 686 bornes frontière sont posées le long du tracé de la ligne de démarcation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Divisions administratives

Chaque province du royaume était dirigée par un conseil d'intendance, composé de plusieurs intendants.

Modèle:Col-début Modèle:Col-2

Modèle:Tableau

Modèle:Tableau

Modèle:Col-2

Carte du sud de l'Italie (partie péninsulaire et Sicile) divisée entre les différentes parties du royaume
Divisions administratives du royaume des Deux-Siciles.

Modèle:Col-fin

Démographie

Modèle:Tableau Par sa taille, le royaume des Deux-Siciles était l'État le plus peuplé de la péninsule italienne. En 1853 par exemple, il comptait Modèle:Unité, alors que le total italien s'élevait à 24 832 000 et que le second État italien par sa population, le royaume de Sardaigne, n'en comptait que 4 916 000. Près d'un Italien sur trois vivait donc dans les Deux-Siciles<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Économie

Finances et système monétaire

Photos recto et verso d'une pièce de monnaie en or
Pièce de 30 ducats.
Photos recto et verso d'une pièce de monnaie en argent
Pièce de 120 grani (Piastra).
Photos recto et verso d'une pièce de monnaie en cuivre
Pièce de 10 tournois.

La loi du Modèle:Date- impose le ducat des Deux-Siciles comme unité monétaire officielle du royaume. Il est frappé en argent et pèse Modèle:Unité. Dans le système monétaire de l'époque, un ducat correspond à 100 grani et un grano correspond à 2 tournois. Les tournois sont faits de cuivre, les ducats et les grani (tout comme les monnaies qui en dérivent comme le carlino de 10 grani, le tarì de 20 grani, la mezza piastra de 60 grani et la piastra de 120 grani) sont d'argent tandis que les pièces de 3, 6, 15 et 30 ducats sont d'or<ref name="AA.VV.">Modèle:Ouvrage.</ref>. Outre le système monétaire métallique, des billets d'ordre (appelés fedi di credito dans le royaume des Deux-Siciles) sont imprimés par le Banco delle Due Sicilie, banque officielle du royaume, et ces derniers peuvent même être échangés à l'étranger dans la plupart des pays européens<ref name="CesareI14">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Après l'annexion des Deux-Siciles dans le nouveau royaume d'Italie, la lire italienne est introduite comme nouvelle monnaie officielle. Dès lors, Modèle:Unité (comme des tournois, des grani et des ducats), dont Modèle:Unité, sont retirées de la circulation, c'est-à-dire l'équivalent de 66 % de toutes les monnaies de la péninsule avant l'unification<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. D'après l'économiste et ministre Antonio Scialoja, la plupart de ces monnaies d'argent auraient été frappées par la Zecca de Naples, particulièrement dans la période suivant l'augmentation des exportations du royaume à l'étranger dans les années 1850. Cette politique voulue par le gouvernement bourbonien aurait eu pour but de faire circuler des monnaies en métaux précieux dans la plupart des transactions commerciales du royaume comme prévu par la doctrine du mercantilisme<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Pourtant, selon l'historien méridionaliste et sénateur Giustino Fortunato, l'abondance de monnaie d'argent dans le royaume serait uniquement due à un effet indirect de la découverte de nombreux gisements aurifères en Californie et en Australie. Cet événement aurait provoqué l'augmentation de l'importation d'or en Europe. La France qui en était le principal acheteur, l'échangeait contre de l'argent, ce qui explique que la majeure partie des États italiens préunitaires aient utilisé ce métal pour frapper leur monnaie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Une troisième hypothèse est également proposée par l'économiste Carlo Rodanó. Selon ce dernier, le gouvernement a fait baisser les droits de douane sur l'huile d'olive tout en augmentant les exportations de blé et d'autres produits alimentaires, jusqu'alors interdites, dans la deuxième moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Cela causa en contrepartie une importation d'argent de l'étranger vers les Deux-Siciles, ce qui explique que la frappe de la monnaie passa de 1,8 million de ducats en 1852 à 13,6 millions de ducats en 1856<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1808, pendant l'occupation napoléonienne, les principaux instituts de crédit, c'est-à-dire les banques, de l'ancien royaume de Naples sont unifiés pour créer une banque centrale, la Banque de Naples, sur le modèle de la Banque de France. Ce système est conservé lors de la restauration des Bourbons sur le trône en 1816, mais la Banque de Naples est fusionnée avec celle de Sicile dans un unique organisme, la Banque des Deux-Siciles (Banco delle Due Sicilie en italien). Cette dernière se compose alors de trois sections séparées : la Caisse de la Cour (s'occupant de la trésorerie générale du royaume, gérée par le ministre des Finances), la Caisse des Privés et la Caisse d'Escompte s'occupant des finances liées au commerce et à l'industrie. Pour faciliter l'usage de billets d'ordre (fedi di credito), des succursales de la Caisse de la Cour sont ouvertes dans les grandes villes du royaume comme à Naples en 1824, à Palerme en 1844, à Messine en 1846 et enfin à Bari en 1858. Dans les dernières années de vie du royaume, les principaux clients de la Banque des Deux-Siciles sont, outre les nobles et les organisations publiques, les hommes d'affaires et industriels ainsi que la plupart des grandes sociétés commerciales nées à partir de 1830<ref name="AA.VV."/>.

La Bourse de Naples est au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle une des bourses les plus actives d'Europe dans le secteur agricole. L'huile d'olive et les céréales ont une place de premier plan dans les opérations boursières du pays : le blé des Deux-Siciles, bien que fortement concurrencé par ceux venant de l'Empire russe ou de la Pologne, est un des plus appréciés en Europe à l'époque et l'huile d'olive des Pouilles et de Calabre est largement vendue à l'étranger pour des utilisations alimentaires et industrielles. Les Maisons de Commerce qui travaillent de pair avec la Bourse de Naples possèdent des comptoirs dans les principaux ports de la partie péninsulaire du royaume comme à Manfredoine, Barletta, Gallipoli, Gioia Tauro et Crotone. De nombreux propriétaires terriens viennent ainsi déposer directement leur production dans ces comptoirs. Des familles s'enrichissent rapidement grâce à ce commerce, ce qui leur permet de prendre de l'importance dans la politique du royaume. On peut citer les Rocca, les Cardinale, les Piria, les Perfetti, les Pavoncelli, les De Martino et la Minasi & Arlotta, cette dernière est ainsi responsable d'une importante opération boursière qui obligea la famille Rothschild à vendre la plupart de ses actions dans le royaume des Deux-Siciles<ref name="CesareI14"/>.

Modèle:Tableau

Agriculture, élevage et pêche

Photo d'une partie d'un complexe industriel avec des arcades et des cheminées
Tonnara de Favignana.

Dans le royaume des Deux-Siciles, comme dans la plupart des autres royaumes italiens préunitaires, l'agriculture constitue le principal secteur d'activité. Les conditions géographiques et climatiques favorisent la production de blé, d'orge, d'avoine, de pomme de terre, de légumineuses et d'huile d'olive. La culture des agrumes et d'autres plantes emblématiques des milieux méditerranéens tels que les oliviers, la vigne, les figuiers, les cerisiers, les châtaigniers communs, les noisetiers, les noyers et les amandiers occupe également une place importante. Parmi les zones les plus mises à profit pour l'arboriculture se trouvent les campagnes entourant le Vésuve qui sont particulièrement fertiles grâce à la présence de cendres dans les sols. Les élevages qui prévalent dans les Deux-Siciles sont les élevages ovins (pour la production de laine), chevalin et porcin<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La pêche est une activité traditionnelle diffuse sur tout le littoral du royaume.

Fichier:Veduta della pescheria di Palermo in Sicilia LCCN2006686111.jpg
Marché aux poissons de Palerme, 1765-1780

La pêche adopte un caractère industriel surtout grâce à l'entrepreneur Vincenzo Florio, très actif en Sicile dans divers domaines comprenant également l'industrie chimique, la sidérurgie, le textile et les transports maritimes. Il construit ainsi des madragues, filet fixe de pêche au thon, et des établissements pour la transformation alimentaire et la conservation du poisson. Il achète ainsi toute l'île de Favignana et y fait bâtir une tonnara, nom local de la madrague.

Les régions majoritairement consacrées à l'agriculture sont les plaines de Campanie et des Pouilles. Dans les terres fertiles de Campanie est surtout pratiquée une culture intensive, en particulier d'arbres fruitiers, de tabac ou de plantes destinées à l'industrie textile comme le chanvre, le lin et le mûrier. Les plaines et les collines rocheuses des Pouilles, principalement possédées par de grands propriétaires terriens comme les Pavoncelli di Cerignola, dont est issu le ministre Giuseppe Pavoncelli (1836-1910), servent au contraire à la production d'huile d'olive ou des diverses céréales vendues par la suite à la Bourse de Naples ou dans les grands marchés d'Europe occidentale. Les vins, principalement produits en Sicile comme le Marsala, alimentent un commerce important avec le Royaume-Uni et les États-Unis d'Amérique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Fine Castello"/>.

Photo d'une rivière traversant un milieu végétal avec des montagnes en arrière-plan
Canal Alveo Nocerino.

Pour agrandir la superficie agricole cultivable, des travaux de mise en valeur des terres sont entrepris, particulièrement sur d'anciennes zones marécageuses comme dans le Vallo di Diano, dans le Tavoliere delle Puglie et dans le Fucin. L'ingénieur et marquis Carlo Afan de Rivera s'occupa du reboisement des zones rocailleuses et de la mise en valeur pour l'agriculture des zones marécageuses à travers les Deux-Siciles, ainsi que de la construction de routes et des structures portuaires. Des dispositions analogues dans le domaine hydraulique sont prises pour régler les problèmes liés à la sécheresse, avec par exemple la construction de canaux artificiels comme l'Alveo Nocerino. Des colonies agricoles naissent également sur la volonté du roi, dont la plus connue est la reggia di Carditello, dans la commune de San Tammaro, qui sert aussi de centre d'études expérimentales pour des cultures et des productions innovantes. Un autre exemple de colonie agricole est celle de Battipaglia, construite en 1858 pour accueillir les habitants qui ont perdu leur maison lors du tremblement de terre de Melfi, où les ouvriers et paysans sont employés pour cultiver les anciens marais de la plaine d'Eboli<ref name="Marra">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Dans la plupart des régions insulaires du royaume et en conséquence de l'industrialisation de l'agriculture, une nouvelle classe sociale de bourgeois qui ont fait fortune dans le domaine agricole apparaît. Elle se substitue peu à peu à l'ancienne classe des grands propriétaires terriens d'origine noble<ref name="Marra"/>. Ainsi la famille Barracco, en une cinquantaine d'années, s'élève au rang des familles possédant le plus de terres de Calabre jusqu'à devenir la plus riche propriétaire du royaume des Deux-Siciles<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Une partie de cette classe bourgeoise d'origine aussi bien paysanne qu'industrielle qui se forme dans la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle devient la base des mouvements libéraux qui agitent le pays. La bourgeoisie méridionale, forte de la position économique à laquelle elle s'est élevée, soutient de nombreuses réformes et accède à des postes de pouvoir dans le gouvernement des Deux-Siciles. Les désirs de cette caste s'opposent pourtant à la politique réactionnaire menée par le roi Modèle:Souverain2. De cette manière, cette bourgeoisie moyenne née grâce à la politique économique des Bourbons devient, après la révolution de 1848, la classe sociale la plus hostile à la dynastie régnante et forme le noyau des mouvements constitutionnels qui mène à l'unification de l'Italie en 1860<ref name="Fine Castello"/>.

Cependant, la méthode de culture dans le royaume des Deux-Siciles est dans la plupart des cas basée sur un système féodal : de grands latifundiums sont cultivés par des ouvriers agricoles nommés braccianti. Les aristocrates ou la bourgeoisie campagnarde qui les possèdent vivent souvent loin de leurs possessions et trouvent dégradant de s'occuper de leur gestion. En conséquence, ils ont peu d'intérêt à investir dans de meilleures techniques productives qui pourraient améliorer le rendement et les paysans sans terre qui travaillent dans leurs latifundiums vivent alors dans des conditions précaires proches de la pauvreté<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Dépenses sociales et hygiène publique

La situation de l'époque en termes de dépenses sociales et d'hygiène publique est principalement connue aujourd'hui grâce aux écrits de l'historien et journaliste Raffaele De Cesare. On sait ainsi que les conditions d’hygiène publique dans les régions du royaume des Deux-Siciles sont très médiocres et tout particulièrement dans les régions centrales et rurales. La majeure partie des petites communes ne disposent pas d'égouts et ont un faible approvisionnement en eau à cause du manque d'investissements publics pour la construction de canalisations, ce qui fait également que la plupart des maisons privées ne possèdent pas de toilettes. Les routes pavées sont rares, à part dans la région autour de Naples ou sur les principaux axes routiers du pays, et elles sont souvent inondées et comportent de nombreux nids-de-poule<ref name="De Cesare 117">Modèle:Ouvrage.</ref>.

De plus, la plupart des habitants ruraux vivent souvent dans des petits bourgs anciens qui, à cause du manque de dépenses sociales, deviennent insalubres, permettant ainsi à de nombreuses maladies infectieuses de s'y répandre rapidement. Alors que l'administration communale possède peu de moyens économiques pour remédier à la situation, les gentilshommes font souvent paver des pans de rues entiers devant l'entrée de leur demeure<ref name="De Cesare 117"/>.

Pendant son long règne, le roi Modèle:Souverain2 visite à de nombreuses reprises les parties reculées et rurales de son royaume, mais il ne se préoccupe pas du manque d'hygiène et des conditions socialement misérables de ses sujets les plus pauvres. Il préfère donc construire des églises et des couvents en pensant ainsi obtenir le soutien de la population très croyante, plutôt que de lever des fonds pour améliorer la qualité de vie des habitants ruraux. Pourtant, en fin de vie, il décide de faire construire des cimetières dans la plupart des régions du royaume dans un but d'assainissement des lieux de sépultures où se développaient des maladies. Cette mesure a finalement une importance mineure, car les nobles et les bourgeois continuent à être enterrés dans les églises tandis que les pauvres ne pouvant pas s'acheter d'emplacement pour une tombe sont ensevelis dans des fosses communes<ref name="De Cesare 117"/>.

Industrie et entrepreneuriat

Intérieur d'un hall avec un lampadaire au premier-plan et des trains exposés aux visiteurs
Intérieur de l'Usine royale de Pietrarsa.
Photo d'un vieux bâtiment tombant en ruine avec de la végétation s'en emparant
Entrée de la Fonderie Ferdinandea.
Gravure représentant un grand complexe industriel avec de nombreux bâtiments dans un milieu rural
Usine textile de Piedimonte d'Alife.

Le secteur industriel, bien qu'occupant une part moins importante dans l'économie des Deux-Siciles que le secteur agricole, constitue une voie de développement non négligeable et est à ce titre soutenu par le gouvernement des Bourbons par de nombreuses politiques visant à encourager l’afflux de capitaux étrangers dans les entreprises du royaume. Après les premières tentatives d'industrialisation réalisées durant la période napoléonienne, la dynastie bourbonienne lance une politique d'indépendance économique qui inaugure le début d'une stratégie industrielle qui, bien que limitée (elle n'arriva pas à satisfaire complètement les besoins de l'État), est à l'origine des premières usines modernes de la péninsule. Cela contribue à la mutation des classes sociales du Mezzogiorno avec l'apparition de nouvelles familles enrichies qui prennent une place de premier plan sur le plan politique, certaines réussissant à se faire anoblir<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La zone autour de Naples est la région la plus industrialisée du royaume. Parmi les activités les plus importantes de l'aire urbaine napolitaine, on retrouve le tannage (dans le but de produire des gants et des chaussures), la production de vaisselles, de meubles, de métaux pour la construction, d'instruments de musique, la cristallerie (la célèbre fabrique du Pausilippe) ainsi que les distilleries. L'industrie papetière et l'industrie textile sont également très présentes. Les progrès dans le domaine textile sont notamment remarqués par la Royal Statistical Society de Londres pour laquelle le consul britannique Gallwey rédige en Modèle:Date- un rapport sur l'efficacité des usines textiles du littoral napolitain<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La sidérurgie et la métallurgie forment une branche de l'industrie des Deux-Siciles importante avec de nombreuses usines dans les zones de Mercato et de Pietrarsa. Parmi les usines appartenant à l'État, les plus connues et les plus productives sont l'Usine royale de Pietrarsa qui produit des locomotives et du matériel ferroviaire, la Fonderie royale de Castelnuovo, la Fabrique d'armes royale et le chantier naval de Naples, ainsi que l'Usine des Granili (usine métallurgique et ferroviaire construite par Ferdinando Fuga). L'usine de Pietrarsa demeure la plus importante par sa taille dans le domaine industriel avec ses Modèle:Unité consacrés à la production mécanique<ref name="Bevilacqua 54">Modèle:Ouvrage.</ref>. L'édifice accueille aussi une école pour les conducteurs de trains ou de navires grâce à laquelle le royaume peut faire disparaître en peu de temps la majorité de conducteurs d'origine britannique qui occupaient auparavant ces postes, du fait de leur plus haute qualification que celle des locaux. C'est aussi à Pietrarsa que sont construits les premiers bateaux à roues à aubes d'Italie : le Tasso et la Fieramosca<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Parmi les usines uniquement métallurgiques, on compte les usines navales Pattison (qui appartiennent à la société britannique Guppy), ainsi que la fabrique Zino & Henry. À proximité de Naples se trouve également le chantier naval de Castellammare di Stabia qui emploie près de Modèle:Unité<ref name="Bevilacqua 54"/>.

Avec le développement économique du royaume en dehors des grands centres comme Naples, Palerme et Bari, des complexes industriels commencent à naître à travers le pays<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En Calabre ultérieure sont présents la Fonderie Ferdinandea (inaugurée en 1841) et le Pôle sidérurgique de Mongiana (existant depuis 1770), dans lesquels le fer extrait des nombreuses mines de la région, surtout celles de Pazzano et Bivongi, est transformé pour divers usages nationaux (l'exportation à l'étranger est déconseillée par l'État). Mongiana accueille aussi dès 1852 une fabrique d'armes destinées à l'Armée royale des Deux-Siciles, bien que les principales usines d'armes blanches ou à feu se trouvent à Naples et à Torre Annunziata où l'acier provenant de Calabre est transformé dans la Fabrique royale d'armes de Torre Annunziata<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En Sicile, le développement est plus lent et il faut attendre 1832 avec le sénateur et entrepreneur Vincenzo Florio qui commence à construire des complexes industriels dans les domaines de la sidérurgie, du transport maritime, de la conservation du vin et du poisson<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans les zones d'Enna, Caltanissetta et Agrigente est présente depuis plusieurs siècles une industrie minière basée sur l'extraction du soufre sicilien, qui représente à l'époque 80 % de la production mondiale et qui est utilisé pour la production de poudre à canon ou d'acide sulfurique. Le sel gemme est extrait de mines siciliennesModèle:Sfn.

Dans la région autour de Salerne, en Campanie, se développe un pôle d'industrie textile, géré par des entrepreneurs faisant partie de l'importante communauté d'origine suisse (première communauté étrangère des Deux-Siciles par sa population) : ainsi les sociétés Von Willer, Meyer & Zottingen, Zublin & Co., Schlaepfer, Wenner & Co. et Escher & Co. dirigées par des patrons helvétiques mais basées en Italie du Sud. Ces usines textiles, pour la plupart mécanisées, ont à l'époque une production supérieure à celle des usines piémontaises du district de Biella (qui devient plus tard le principal pôle textile du royaume d'Italie)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La plus ancienne zone d'implantation de la communauté helvétique dans la partie péninsulaire du pays se trouve à Piedimonte d'Alife et remonte à la fondation des usines textiles Egg. Parmi les premiers Suisses du royaume à posséder des entreprises dans le domaine du tissu figurent la future famille de banquier des Meuricoffre ainsi que Giovanni Giacomo Egg<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Comme l'ont montré les données de la Banque d'Italie, en 1871, le taux d'industrialisation de certains endroits (Naples, Palerme...) du royaume des Deux-Sicile avoisinait voire dépassait celui du fameux triangle industriel du Nord-Ouest<ref>Modèle:Article</ref>.

Transports, infrastructures et communications

Réseau ferroviaire

Plan en italien d'un réseau ferroviaire
Plan de la ligne entre Naples et Nocera Inferiore.
Photo en noir et blanc surexposée d'une locomotive à vapeur
La locomotive Duca di Calabria.
Dessin en noir et blanc d'une rue avec des carrosses
Les deux stations ferroviaires de Naples, celle de la Bayard et celle de la Regia.

Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, de nombreux techniciens ferroviaires s'intéressent à la situation de la partie péninsulaire des Deux-Siciles et parmi ceux-ci on trouve l'ingénieur français Armand Bayard de la Vingtrie qui est le premier à imaginer la construction d'un chemin de fer entre la ville de Naples et les trois provinces des Pouilles, les trois de la Calabre et celles de la Basilicate<ref name="Ogliari">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date-, le roi Modèle:Souverain- accepte officiellement la proposition de Paul-Armand Bayard en lui donnant une concession pour la construction d'un chemin de fer qui devait relier Naples à Castellammare di Stabia et à Nocera Inferiore avec la « faculté de prolonger la ligne jusqu'à Salerne et Avellino ». Pour indemniser l'ingénieur français, le gouvernement des Bourbons lui concède pour Modèle:Nobr le droit de retirer les sommes qu'il désire pour le chantier directement dans les caisses de l'État. Le Modèle:Date-, il présente donc son projet exact, approuvé immédiatement par le roi, pour la construction de la ligne de chemin de fer Naples - Portici. Le Modèle:Date-, Modèle:Souverain- inaugure le chemin de fer de Modèle:Unité qui devient ainsi la première ligne de chemin de fer de la péninsule italienne. Rien que le premier mois après sa mise en service, elle est empruntée par près de Modèle:Unité. La Duca di Calabria, construite en 1847 dans les fabriques de la station de Naples d'après les plans du machiniste Coppola, est la première locomotive complètement italienne<ref name="Ogliari"/>.

Le nombre d'utilisateurs de la ligne Naples-Portici ne cessant de croître, le gouvernement décide d'agrandir immédiatement le réseau ferroviaire aux communes voisines qui représentent alors une population de presque un million d'habitants. Le Modèle:Date-, la fabrique royale de Pietrarsa est créée, son but étant de produire pour le compte de l'État le plus possible de rails, de locomotives et d'outils nécessaires à la construction d'un chemin de fer. Le Modèle:Date-, l'unique ligne du royaume est étendue jusqu'à Torre del Greco, puis le Modèle:Date-, jusqu'à Torre Annunziata et Castellammare di Stabia. Enfin, le Modèle:Date-, sont inaugurées de nouvelles lignes partant de Torre Annunziata et rejoignant Pompei, Scafati, Angri, Pagani et Nocera Inferiore. En 1845, l'ingénieur Paul-Armand Bayard présente au roi un projet de prolongement de la ligne depuis Nocera Inferiore jusqu'à la ville de Salerne, qui est alors la capitale de la province de la Principauté citérieure. Le souverain accepte, mais le chantier se révèle difficile, car la ligne doit traverser des zones montagneuses. De plus, un contentieux entre la société de Bayard et une société française, désirant s'emparer du monopole de la construction des voies ferrées dans les Deux-Siciles, apparaît mais il est rapidement réglé en 1853. Lors de l'unification de la péninsule italienne en 1861, la ligne Bayard s'étend jusqu'à Vietri sul Mare, village de la côte amalfitaine. Si le royaume n'avait pas été annexé, le projet prévoyait de l'étendre jusqu'à Salerne puis Eboli<ref name="Ogliari"/>.

Parallèlement à l’allongement de la ligne Naples-Portici, l'État fait construire une seconde ligne de chemin de fer, cette fois-ci totalement à ses frais, entre Naples, Cancello et Caserta. Elle est inaugurée le Modèle:Date- puis elle est prolongée jusqu'à Capoue le Modèle:Date- en desservant ainsi la plupart des grandes villes de Campanie. Cette ligne est nommée la Regia, car financée intégralement par l'État, alors que la seconde est nommée la Bayard du nom de son architecte. Le Modèle:Date-, une bifurcation partant de Cancello pour la ville de Nola est mise en service. Elle sera prolongée en 1856 jusqu'à Sarno<ref name="Ogliari"/>.

Au début des années 1850, commence à naître un projet visant à créer une ligne de chemin de fer qui traverserait la chaîne des Apennins pour relier la capitale à la partie orientale du royaume et ainsi aux régions le long de la mer Adriatique et de la mer Ionienne. En 1855, le roi Modèle:Souverain- charge le baron Panfilo De Riseis de construire une voie ferrée depuis Naples jusqu'au fleuve Tronto qui représente alors la frontière entre les Deux-Siciles et l'État pontifical. Le chantier aurait dû s'étendre sur 10 ans et permettre de relier les villes d'Aversa, de Piedimonte Matese, d'Isernia, de Ceprano, de Castel di Sangro, de Lanciano, d'Ortona, de Popoli et de Pescara. En 1861, lors de l'unification italienne, la ligne s'étend jusqu'à Ceprano, à la limite de l’État pontifical en direction du nord<ref name="Ogliari"/>.

En 1855, l'ingénieur Emmanuele Melisurgo obtient une concession royale pour la construction de la Voie Ferrée des Pouilles qui devait relier Naples à Brindisi. À cause de contretemps dus à une société britannique, le chantier ne débute qu'en 1857 avec des travaux en Campanie (entre Sarno et Avellino) et dans les Pouilles (entre Foggia et Barletta). Le premier pan bâti est celui entre Sarno et Mercato San Severino, inauguré en 1858. La ligne aurait ensuite dû s'étendre depuis Mercato San Severino jusqu'à Avellino, la vallée du Sabato, Orsara di Puglia, Troia et Foggia. Depuis cette ville, le projet prévoyait de continuer vers le sud en direction de Cerignola, Canosa di Puglia et Barletta d'où un tronçon séparé partirait vers Trani, Molfetta, Bitonto, Bari (la capitale des Pouilles), Conversano et Brindisi<ref name="Ogliari"/>.

Réseau routier

Photo d'un pont suspendu sur un petit fleuve
Le pont royal Ferdinando sur le Garigliano.

La plupart des principales routes du royaume des Deux-Siciles ont été bâties après 1734 en conséquence d'une politique de restructuration des œuvres publiques par le roi Modèle:Souverain2. Elles sont construites en suivant le tracé des anciennes voies romaines consulaires et en partant de Campanie (où se trouve la ville de Naples) vers les autres provinces du royaume (Pouilles, Basilicate, Abruzzes et Molise), mais également pour relier la capitale aux États pontificaux. Une des plus importantes routes pour son rôle économique est sans conteste la Route Royale des Pouilles, qui longeait la côte apulienne<ref name="Musci">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Avec le retour des Bourbons sur le trône après la période napoléonienne, de nouveaux projets d'aménagement sont lancés. C'est le cas de la Route de Calabre qui s'étend sur presque cent kilomètres. En raison des zones arides, instables et montagneuses qu'elle traverse, elle demanda une importante contribution économique du gouvernement ainsi que des efforts d'amélioration des techniques architecturales et de génie civil. Sous les règnes de Modèle:Souverain- et Modèle:Souverain-, la direction des ponts et des routes est chargée de la construction de nouvelles voies terrestres pour relier les chefs-lieux des provinces du royaume ainsi que les frontières dans un but commercial<ref name="Musci"/>.

Sous le règne de Modèle:Souverain- sont réalisés de nombreux projets d'envergure. On dénombre ainsi les routes du Tirrena Inferiore, de l'Amalfitana, de la Sorrentina, de la Frentana, de l'Appula, de la Sannitica, de l'Aquilona et de la Ferdinandea Salentina. D'anciennes routes sont également modernisées avec la construction de plusieurs nouvelles sections routières le long des cinq principales routes du royaume : celles qui unissent la capitale aux Abruzzes, aux Pouilles, à la Basilicate, à la Calabre et à l’État pontifical. Ces voies de transports sont aussi dotées d'un service postal innovant qui fonctionne quotidiennement<ref name="Cesare II">Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1828, deux ans avant le début du règne de Modèle:Souverain-, les Deux-Siciles comprennent près de Modèle:Unité de voies routières alors qu'en 1855, date de l'extension maximale du réseau routier, elles comprennent environ Modèle:Unité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1832, le pont royal Ferdinando sur le fleuve Garigliano est inauguré. Il devient ainsi le premier pont suspendu à être construit en Italie, mais également un des premiers ponts suspendus d'Europe continentale, car le premier d'Europe en absolu est bâti en Grande-Bretagne en 1824. Il est un exemple de l'architecture industrielle des Deux-Siciles, qui d'un point de vue technologique, était à l'époque avancées pour son temps. Un second pont est construit en 1835, le pont Maria Cristina qui enjambe le Calore Irpino<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1851, Carlo Filangieri, lieutenant du roi en Sicile, décide de construire de nouvelles routes modernes dans la partie insulaire. Le projet est gigantesque et prévoit de bâtir Modèle:Unité de voies routières ainsi que huit ponts suspendus pour relier les grandes villes siciliennes entre elles. Toutefois, bien que Filangieri dispose des ressources et des moyens nécessaires, l'idée est rejetée par le gouvernement à cause des réserves émises par Giovanni Cassisi, ministre des Affaires siciliennes à Naples. Le lieutenant du roi en Sicile fait pourtant construire de sa propre initiative quelques routes comme celle qui relie aujourd'hui les villes de Palerme et Messine<ref name="Cesare II"/>.

Malgré toutes ces politiques de construction, l'Italie du Sud reste majoritairement sous-développée sur le plan routier. Ainsi, lors de l'unification de l'Italie, elle ne comprenait que Modèle:Unité de routes alors que la Lombardie, d'une étendue quatre fois plus petite, en comptait Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Sûreté des routes et brigandage

Dessin d'une zone montagneuse avec un petit chemin bordé par des crânes et une vieille tour en ruine au fond
Crâne de brigands exposés dans la plaine de Morano Calabro en 1852.

Voyager le long des routes du royaume au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle est assez dangereux. En effet, la sûreté des voies routières est mise en question par le brigandage et le banditisme, principalement dans la région autour de Bovino en Abruzzes (qui est par ailleurs appelée la « Vallée des Brigands »), dans le plateau de Cinquemiglia dans les Pouilles ainsi que dans les montagnes de la Sila et du Cilento à la frontière entre la Calabre et la Basilicate. Souvent lié directement aux propriétaires des tavernes qui dévalisent ainsi leurs hôtes, le nombre de brigands augmente aussi grâce au manque de surveillance des gendarmes qui sont la plupart du temps de connivence avec les malfrats. Il est donc conseillé à l'époque de voyager armé de fusils et à plusieurs<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Selon l'homme politique Francesco Saverio Nitti, le brigandage est ainsi un phénomène endémique et traditionnel, soutenu à tour de rôle par la population puis par la monarchie dans le but de servir ses propres intérêts. Parmi les bandes de brigands, une des plus célèbres est celle de Carmine Crocco, bien qu'elle n'ait agi que dans la période succédant à l'unification. Elles acquièrent une grande importance qui leur permet de dicter leurs lois et de dominer la majorité des campagnes de la partie péninsulaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Poste et télégraphes

Dessin d'un télégraphe représenté de deux manières différentes : vue du dessus et décomposé avec les différents systèmes
Le télégraphe Henley, utilisé dans les Deux-Siciles.
Photo d'un timbre bistre représentant la tête d'un vieil homme
Timbre sicilien de 1859.

Au contraire de ce qu'il advint lors de la construction des chemins de fer à l'extérieur de la Campanie, le roi Modèle:Souverain- est fortement favorable à la mise en place de lignes télégraphiques à travers son royaume. L'utilisation du télégraphe aérien de Chappe est attestée dans les Deux-Siciles depuis 1802. La première ligne napolitaine de télégraphe électrique n'est mise en fonction qu'en 1853 pour relier les villes de Naples et de Terracina en passant par Ariano Irpino et Salerne. Au début de l'année 1858, le roi fait rédiger un nouveau règlement relatif à l'installation et au service de télégraphes électromagnétiques, en adoptant ainsi les systèmes les plus modernes de l'époque, ceux de William Thomas Henley et de Samuel Morse. C'est également à cette époque que commence à se diffuser l'usage du télégraphe pour les personnes privées, avec la séparation du territoire du royaume en sept divisions télégraphiques, car il était auparavant réservé aux communications de l’État ou avec l'étranger. Une échelle tarifaire est aussi fixée. Ainsi, les communications de moins de Modèle:Nobr constituent le niveau le plus bas, viennent ensuite les communications de 25 à Modèle:Nobr, puis le prix augmente tous les Modèle:Nobr de plus. Ce système, qui ne tient pas compte de la position géographique du destinataire, est repris quelques décennies plus tard par le Service télégraphique du royaume d'Italie<ref name="CesareI12">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date- est inaugurée par le roi la première ligne électrique sous-marine entre Reggio de Calabre et Messine. Elle est mise à la disposition des personnes privées le Modèle:Date-. En 1859, de nouveaux câbles sous-marins sont mis en place entre la commune sicilienne de Modica et l'île de Malte ainsi qu'entre la ville apulienne d'Otrante et la ville albanaise de Vlora. De nombreuses autres stations et lignes télégraphiques, aussi bien terrestres que sous-marines, sont créées jusqu'à l'annexion des Deux-Siciles par le royaume d'Italie et de cette manière, en 1860, le pays comptait Modèle:Nobr et Modèle:Unité de lignes de télégraphe<ref name="CesareI12"/>.

Les timbres postaux sont institués le Modèle:Date- par un décret royal. Ce décret impose d'affranchir les journaux ainsi que toute la correspondance en général, mais prévoit la faculté de faire payer le destinataire et non l'envoyeur. Sept types de timbres-poste sont créés : celui de moitié de grano, celui d'un grano, de deux, de cinq, de dix et de cinquante grano (en sachant que le prix de l'envoi d'une feuille de papier est d'environ un ou deux grano selon la destination de la lettre). La première diffusion de timbres postaux de la Poste napolitaine a lieu le Modèle:Date-. Ils sont imprimés en diverses couleurs sur du filigrane et portent généralement l'effigie du roi Modèle:Souverain- ou les symboles du royaume. L'utilisation des timbres est finalement aussi imposée à la Poste sicilienne par un décret royal du Modèle:Date-<ref name="CesareI12"/>.

Marine marchande et commerce international

Tableau d'un bateau à vapeur voguant sur la mer avec des montagnes au loin
Le Modèle:Souverain-, premier bateau à vapeur à naviguer sur la mer Méditerranée.

Le royaume des Deux-Siciles est doté d'une importante marine marchande, la seconde en Europe après la marine britannique et donc la première d'Europe continentale. Le commerce et l'industrie ainsi que le tout jeune tourisme de masse (à l'époque le Grand Tour), concentré dans les grandes villes côtières, sont les principaux secteurs utilisant le transport maritime, fourni par l'État et les nombreuses compagnies de navigation privées, qui permet de rallier la plupart des ports de la Méditerranée mais également ceux d'Europe du Nord, du Bosphore et d'Amérique du Nord<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Primati">Modèle:Lien web.</ref>.

En 1817, une des premières actions dans le domaine maritime menée par le tout nouveau royaume des Deux-Siciles est décidée par le Premier ministre Luigi de' Medici. Elle a pour but de lancer la construction de nombreux bateaux à vapeur pour la navigation commerciale. En effet, ce type de navire n'est utilisé à l'époque en Europe que pour les déplacements sur des fleuves et il est considéré comme inadapté pour un usage en pleine mer. Les Deux-Siciles est le premier État à décider de l'utiliser pour une autre fin, l'usage maritime, et le gouvernement commande donc plusieurs navires à vapeur auprès du chantier naval de Stanislao Filosa. Le Modèle:Souverain- devient ainsi, le Modèle:Date-, le premier à voguer sur la Méditerranée. Son premier voyage s'effectue entre Naples et Marseille avec des escales à Civitavecchia, Livourne et Gênes<ref name="Radogna 1860">Modèle:Ouvrage.</ref>. Plus tard, en 1854, la société Sicula Transatlantica, propriété des armateurs palermitains De Pace, se dote du Sicilia qui relie les villes de Palerme et de New York en Modèle:Nobr, devenant le premier bateau à vapeur italien à rejoindre la côte américaine, ainsi que le premier transatlantique d'Italie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Sous le règne de Modèle:Souverain- des Deux-Siciles qui débute en 1825, le flotte marchande du royaume est consolidée et les avantages financiers des navires exportant vers les Amériques sont augmentés. La construction de bateaux à vapeur augmente également, un service postal transitant par ces derniers est organisé, le premier en Italie, et de nouveaux accords commerciaux sont signés. On note en particulier l'accord avec la Sublime Porte (siège du gouvernement de l'Empire ottoman) qui permet aux navires des Deux-Siciles de naviguer dans le Bosphore<ref name="Radogna 1860"/>.

Après la mort de Modèle:Souverain- en 1830, son fils Modèle:Souverain- monte sur le trône. Il est retenu comme le souverain qui donna la plus grande impulsion à la marine marchande de son royaume. Sous son règne, on enregistre de nombreux records, tels que le premier système moderne de phares en Italie (dès 1841), le premier bateau à vapeur italien aux États-Unis ou encore la première forme de radoub de la péninsule. De plus, il agrandit et modernise considérablement presque tous les ports des Deux-Siciles, comme celui de Naples, et il en fait construire de nouveaux (ceux de Nisida et de Bari). Il fonde aussi de nouvelles écoles nautiques<ref name="Graziani 222">Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1830, le volume d'exportations fait un bond significatif grâce au capitaine sicilien Ignazio Tedesco, originaire de Termini Imerese, qui découvre une nouvelle route pour traverser l'océan Atlantique depuis la Méditerranée. Elle consiste à naviguer en direction du Tropique du Capricorne pour éviter les anciennes routes très empruntées et pour mettre à profit une mer plus calme et des vents plus favorables, ce qui permet de réduire le temps de trajet entre l'Europe et les côtes américaines et d'augmenter ainsi le commerce au niveau international des Deux-Siciles<ref name="Graziani 222"/>.

Dessin d'un homme imberbe dans des habits de capitaine de navire
Le capitaine Vincenzo di Bartolo.

Le trafic maritime en direction de la mer Noire, de la mer Baltique, de l'Amérique latine, de la Scandinavie, du Royaume-Uni et de l'Afrique du Nord se consolide également. En 1839, le capitaine Vincenzo di Bartolo (1802-1849), aux commandes du navire l’Elisa, part pour l'Amérique du Nord et Boston. Finalement, il continue sa route en direction du sud et après avoir dépassé les Antilles, il contourne le Cap Horn après 68 jours de navigation et aboutit à l'océan Pacifique. Il rejoint ensuite l'Indonésie et l'île de Sumatra en dépassant alors de loin l'ancien record du royaume des Deux-Siciles. Sur cette île, il charge à bord du poivre noir pour le ramener à Palerme via le cap de Bonne-Espérance, terminant donc son tour du monde et en rompant ainsi l'ancien monopole britannique et hollandais sur le commerce du poivre. Ce périple ouvre de nouvelles possibilités à son royaume d'origine et l'on retrouve occasionnellement à partir de cette époque des navires siciliens et napolitains dans les Îles de la Sonde et à Madagascar ou dans les ports de Singapour et de Semarang<ref name="Graziani 222"/>.

En 1852, les navires napolitains commencent à commercer aussi avec Calcutta. De plus, la Guerre de Crimée permet à l'État de s'enrichir en louant et mettant à disposition ses bateaux dans un but de transport militaire des belligérants soutenant l'Empire ottoman (c'est-à-dire la France, la Sardaigne et le Royaume-Uni). Pendant ces années, la marine marchande du royaume atteint son âge d'or. Des traités commerciaux sont signés avec l'Empire russe en 1845, avec le royaume de Sardaigne, les États-Unis d'Amérique et le Danemark en 1846, avec le royaume de Prusse en 1847, avec la Belgique et les Pays-Bas en 1848, avec l'Empire ottoman en 1851, avec le grand-duché de Toscane en 1852, avec l'empire d'Autriche et les États pontificaux en 1854 ainsi qu'avec le royaume d'Espagne et la Suisse en 1856<ref name="Graziani 222"/>.

D'un point de vue administratif, le littoral du royaume est divisé en 17 commissions maritimes, dont onze se trouvent dans la partie péninsulaire (Naples, Gaète, Salerne, Paola, Pizzo, Reggio de Calabre, Tarente, Barletta, Manfredonia, Pescara et Giulianova) et six dans la partie insulaire (Palerme, Messine, Catane, Syracuse, Agrigente et Trapani). Les douanes maritimes, auprès desquelles doivent s'enregistrer toutes les embarcations, dépendent à l'époque des commissions<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Modèle:Tableau

Forces armées

Les forces armées du royaume des Deux-Siciles sont constituées de deux organisations : l'Armée royale (Real Esercito delle Due Sicilie) et la Marine royale (Real Marina delle Due Sicilie ou Armata di Mare di S.M. il Re), dirigées par le ministre de la Guerre et de la Marine.

Armée royale

Dessin stylisé des grandes-armes du royaume
Emblème de l'Armée royale des Deux-Siciles.

L'Armée royale des Deux-Siciles est fondée en 1734 à l'époque des royaumes de Naples et de Sicile, mais elle est profondément réorganisée après la naissance du royaume des Deux-Siciles en 1816. Son nom officiel en forme longue est Reale Esercito di Sua Maestà il Re del Regno delle Due Sicilie, c'est-à-dire « Armée royale de Sa Majesté le Roi du royaume des Deux-Siciles »<ref name="Ayala militare">Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1816 est créé un Conseil suprême de Guerre composé de généraux des deux anciens royaumes, mais ceux de Naples et principalement ceux qui ont été favorables à l'occupation napoléonienne font pression sur les autres pour conserver les règles françaises, bien que les généraux siciliens y soient opposés. Finalement, suivant le modèle de l'armée napolitaine napoléonienne, l'armée royale se compose de Modèle:Nobr d'infanterie composés de Modèle:Unité, de Modèle:Nobr de cavalerie composés de Modèle:Unité et enfin de Modèle:Unité appartenant à l'artillerie ou au génie militaire, soit un total de près de Modèle:Unité<ref name="Ayala militare"/>.

L'insurrection de 1820 ayant débuté à cause de deux officiers de cavalerie soutenus par quelques généraux comme Guglielmo Pepe, elle révèle l'existence de deux factions adverses au sein de l'armée, la première totalement fidèle au roi et la seconde liée au carbonarisme et demandant une monarchie constitutionnelle. Le roi Modèle:Souverain2 est obligé de concéder une constitution, mais l'empire d'Autriche, craignant une diffusion des idéaux progressistes, occupe les Deux-Siciles et les militaires de l'Armée royale sont congédiés et remplacés par des militaires autrichiens. L'armée ne renaît que progressivement à partir de 1823 et complètement en 1827. Pour répondre au manque de soldats causé par le licenciement des Autrichiens et des soldats napolitains insurgés, le roi Modèle:Souverain2 crée quatre régiments de soldats suisses et dans ce but, près de Modèle:Unité suisses immigrent aux Deux-Siciles<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Rivista Militare 1859"/>. À la mort du roi en 1830, l'Armée royale se compose de la garde royale, de la gendarmerie royale, de l'infanterie, de la division militaire suisse, de la cavalerie, du corps royal d'artillerie, du corps du génie militaire, de l'institut d'éducation militaire et des troupes sédentaires comme la compagnie de protection des forts ou celle des vétérans<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

À peine monté sur le trône, le roi Modèle:Souverain2 réintègre dans l'armée les anciens officiers licenciés pour leur participation à l'insurrection de 1820. Dans les années 1830-1840, il promeut de nombreuses modifications inspirées par le modèle français. Ces mesures contribuent à rendre rapidement l'Armée royale efficace et moderne autant que les autres forces armées européennes. Elle est d'ailleurs mise à l'essai lors de la première guerre d'indépendance italienne ainsi que lors de la révolution sicilienne de 1848, mais un incident se produit la même année lorsque les généraux napolitains Guglielmo Pepe, Enrico Cosenz, Cesare Rosaroll, Girolamo Calà Ulloa, Carlo Mezzacapo et Alessandro Poerio refusent de battre en retraite comme ordonnés par le roi et décident d'eux-mêmes de continuer à défendre la ville de Venise<ref name="Rivista Militare 1859"/>.

En 1860, à cause de plusieurs politiques reléguant le rôle de l'Armée royale au second plan, celle-ci est quasiment absente lors du débarquement de Giuseppe Garibaldi en Sicile et de l'expédition des Mille. Au moment de la prise de la ville de Gaète, dernière bataille que dispute l'armée, le nombre de pertes dues à la lutte contre les garibaldiens s'élève à Modèle:Unité, blessés graves ou disparus<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Rivista Militare 1859"/>.

Marine royale

Modèle:Article connexe

Tableau d'un navire sur une grève s'apprêtant à être lancé
Le navire Vésuve de la Marine royale en 1824.

La Marine royale des Deux-Siciles, fondée en 1734 tout comme l'Armée royale, est la plus puissante des marines militaires de l'Italie préunitaire ainsi que la troisième d'Europe après celles britannique et française. Avec la naissance du royaume des Deux-Siciles en 1816, les Bourbons mettent en place de nouvelles ordonnances dans le but de constituer différents corps d'officiers, un observatoire nautique, une Académie de la Marine et trois compartiments maritimes (subdivisions de l'espace maritime du littoral italien) : Naples, Palerme et Messine. En 1818 un nouveau règlement de la marine est promulgué<ref name="Marina difesa">Modèle:Lien web.</ref>.

Sous le règne de Modèle:Souverain2, la construction de bateaux à vapeur est lancée. Un corps du personnel de pilotage et un corps des canonniers sont créés, ainsi qu'une école d’ingénierie mécanique au sein de l'établissement ferroviaire de Pietrarsa et plusieurs écoles de machinerie afin de fournir des mécaniciens et des machinistes pour les navires à vapeur. Cette décision a pour origine la Question des soufres, conflit avec l'Empire britannique qui pousse les Deux-Siciles à s'améliorer dans le domaine naval<ref name="Marina difesa"/>.

En 1842, des officiers sardes, parmi lesquels le comte Carlo Pellion di Persano, sont envoyés pour étudier l'organisation et les progrès de la Marine royale des Deux-Siciles pour s'en inspirer dans l'amélioration de la Marine du Royaume de Sardaigne<ref name="Livre Battaglia">Modèle:Ouvrage.</ref>. L'année suivante, une division navale est envoyée en Amérique du Sud comme escorte d'honneur de la princesse Thérèse-Christine de Bourbon-Siciles qui doit épouser l'empereur Modèle:Souverain3 et, d'Modèle:Date- à Modèle:Date-, la frégate Urania se rend une seconde fois au Brésil en passant par les États-Unis au retour en devenant ainsi le premier navire de guerre d'un État italien à visiter les États-Unis<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 1848, pendant la première guerre d'indépendance italienne, Modèle:Souverain- envoie plusieurs navires avec Modèle:Unité aux ordres de Guglielmo Pepe afin de libérer Venise de l'occupation autrichienne, mais la révolution interne qui explose dans le royaume met fin à l'expédition<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dans les années 1850, Modèle:Souverain- fait réaliser une forme de radoub qui est le premier bassin d'accueil de navires d'Italie. Le chantier est solennellement inauguré après deux ans de travail le Modèle:Date-. L'infanterie de marine se compose alors d'un corps royal des canonniers marins (constitué de Modèle:Nobr), d'un régiment Real Marina de Modèle:Unité répartis dans deux bataillons de six compagnies, d'un corps du génie maritime, d'un corps télégraphique, d'un corps sanitaire et d'un corps administratif réparti dans les trois compartiments maritimes<ref name="Primati"/>,<ref name="Livre Battaglia"/>.

Minée par la forte dissidence politique des gradés les plus élevés contre le gouvernement des Bourbons, la Marine est totalement absente lors du débarquement de Giuseppe Garibaldi et au cours des événements qui suivent et qui causent la chute du royaume. Elle est par ailleurs prise pour modèle par Camillo Cavour dans le but de créer la Regia Marina italienne après l'annexion du Royaume des Deux-Siciles<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Institutions politiques

Pouvoir exécutif

Lorsque le royaume des Deux-Siciles naît en 1816, il est créé sous la forme d'une monarchie absolue. Il conserve ce régime jusqu'à sa chute en 1861, bien qu'avec deux brèves parenthèses de monarchie constitutionnelle : une entre 1820 et 1821 à la suite de l'insurrection dans le Royaume des Deux-Siciles de 1820, et une autre en 1848 qui s'exprime par l'arrivée au poste de Premier ministre de Carlo Troja, après le Printemps des Peuples et la révolution sicilienne<ref name="Spagnuolo 15">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Les pouvoirs législatif et exécutif se concentrent ainsi aux mains du roi et de ses ministres, dont la nomination et la révocation restent à sa discrétion, qui se réunissent au sein d'un conseil d'État ordinaire et d'un conseil des ministres, présidé par le président du conseil des ministres. Le pouvoir exécutif et juridictionnel est formé par une justice déléguée, c'est-à-dire qu'il est exercé par des juges nommés dans des tribunaux. Des organes consultatifs sont créés dans le but de déléguer et décentraliser ce pouvoir. L'administration civile est exercée par les ministères, mais aussi par des offices régionaux dont la charge la plus importante est celle d'Intendant de province. Ce sont en effet ces derniers qui dirigent les organismes de police et de juridiction administrative. La situation de la Sicile est particulière, car un Lieutenant du roi effectue la liaison entre les entités locales de l'île avec le roi et les ministres résidant à Naples<ref name="Spagnuolo 15"/>.

Législation

Les bases de lois civiles, commerciales et pénales sont contenues dans le Codice per lo regno delle Due Sicilie (Code du Royaume des Deux-Siciles), inspiré du Code civil des Français apporté dans la péninsule par les armées napoléoniennes. Il a été rédigé en 1819, peu de temps après la fondation des Deux-Siciles, par le roi Modèle:Souverain2 qui maintient une grande partie des réformes faites par les Français. Le rapport avec l’Église reprend cependant un poste de premier plan sur la scène politique, ce qui conduit à d'autres modifications comme la suppression du droit au divorce<ref name="Caprioli 54"/>.

Ce code est divisé en cinq grandes parties : les lois civiles, les lois pénales, les lois relatives aux juridictions civiles, les lois relatives aux juridictions pénales et les affaires de commerces. Il institue de grands changements comme le fait que les juges ne seront plus nommés par le roi, mais à la suite de concours. De plus, l'homosexualité et l'orientation sexuelle n'est ni punie ni réprimée par le code. Néanmoins, lorsque le royaume de Sardaigne en 1839 puis le naissant royaume d'Italie en 1860 réutilisent le code du royaume des Deux-Siciles, ils y ajoutent une mention sur la répression des « actes sexuels contre nature » qui n'est pas présente dans la version originelle<ref name="Ubaldo Justice"/>.

La législation du royaume date pour la majeure partie de sa fondation : presque toutes les lois subsisteront ainsi de sa création à sa chute sans aucune modification. Les nouvelles lois sont émises sous la forme de décrets royaux<ref name="Spagnuolo 15"/>. Les majeurs changements successifs adviennent au cours du règne de Modèle:Souverain2, qui garantit et promeut l'indépendance absolue de la magistrature vis-à-vis des autres pouvoirs de l'État<ref name="Ubaldo Justice"/>.

Système judiciaire

Le système judiciaire des Deux-Siciles est un des plus avancés et des plus modernes de la péninsule italienne au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en particulier grâce à l'influence de l’École napolitaine de droit. En effet, le droit du royaume hérite de réformes modernes datant des décennies précédentes comme l'obligation de motiver la sentence d'un procès, introduite en 1774 grâce au juriste Gaetano Filangieri. De nouvelles lois sont également émises comme l'interdiction de la torture dans le cadre de procès (cette dernière était encore autorisée dans des États comme le Piémont). Le respect de la vie privée est aussi mis en avant avec l'interdiction d'ouvrir la correspondance privée sans consentement préalable<ref name="Ubaldo Justice">Modèle:Lien web.</ref>.

La justice du royaume se fait ainsi une place parmi celles des grands autres États européens. De la sorte, en 1852, peu de temps après l'accession au trône français de l'empereur Modèle:Souverain2, celui-ci dépêche dans la capitale napolitaine une commission de juristes et hauts-fonctionnaires pour que ces derniers puissent étudier le système judiciaire des Deux-Siciles et s'en inspirer pour, lors de leur retour en France, modifier celui de leur pays<ref name="Ubaldo Justice"/>.

Les cas judiciaires du royaume passent par les tribunaux locaux, qui effectuent des enquêtes policières et prennent les dépositions des témoins avant de délibérer sur la sentence, qui doit être justifiée. En cas d'affaires jugées de grande importance ou de demandes en appel, le verdict est alors confié aux Grandes Cours Criminelles, qui sont vingt et une au total, dont une dans chaque province et une majeure à Naples. Les sentences maximales à l'époque, principalement pour homicide, sont l'exécution du condamné ou la pena dei ferri (le criminel est enfermé en prison à perpétuité et il doit être couvert de chaînes). Le système judiciaire est alors dirigé par les Procureurs généraux du royaume qui sont tenus dès 1833 de faire parvenir au ministre de la Justice toutes les sentences pour peines capitales émises par les grands tribunaux et cours<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Ubaldo Justice"/>.

Système carcéral et pénitentiaire

Photo d'un grand édifice circulaire en ruine avec un petit office au centre
La prison de Santo Stefano.

En 1817, le roi Modèle:Souverain2 émet un décret royal qui prévoit la création d'une commission pour chaque province, chargée de surveiller et vérifier le bon fonctionnement et la salubrité des prisons ainsi que la sûreté des locaux et la qualité de la nourriture donnée aux prisonniers. Ce décret reconnaît également certains droits élémentaires aux condamnés comme la propreté, le rasage, le nettoyage du linge sale et le soin apporté aux prisonniers malades. Chaque prison doit aussi posséder un chapelain, un médecin et un barbier chirurgien<ref name="Ubaldo Justice"/>.

En 1845, le roi Modèle:Souverain2 fait promulguer un décret pour que les prisons soient divisées en plusieurs catégories selon l'âge et l'importance de l'acte criminel commis. Cette mesure a pour but d'éviter que les détenus pour crimes puissent avoir une influence négative sur les détenus pour délits mineurs. Le décret prévoit aussi de donner des travaux d'intérêt public aux condamnés, de les faire travailler dans des manufactures et de les éduquer en leur inculquant une instruction morale et religieuse. Ces mesures ne sont pourtant que partiellement appliquées. En effet, les nombreuses révoltes et insurrections auxquelles doit faire face le gouvernement des Bourbons empêchent la mise en fonctionnement complète du décret<ref name="Ubaldo Justice"/>.

Le royaume des Deux-Siciles est aussi avancé dans les domaines architecturaux de la construction de prisons. En témoigne la prison de Santo Stefano, bâtie sur l'île Santo Stefano, qui est considérée comme un des premiers pénitenciers construits sur le modèle de la structure panoptique (qui permet à un gardien, logé dans une tour centrale, d'observer tous les prisonniers, enfermés dans des cellules individuelles autour de la tour, sans que ceux-ci puissent savoir s'ils sont observés). Il servait surtout à accueillir des prisonniers politiques, comme Luigi Settembrini, puis à partir du milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle des criminels membres de groupes armés organisés, ancêtres des mafieux. Ainsi, en Modèle:Date-, quelques mois après le débarquement de Garibaldi en Sicile, près de Modèle:Nobr membres de la Camorra et emprisonnés à Santo Stefano se révoltent et tuent les gardes qui les surveillent. Ils instaurent ensuite une république, la République de Santo Stefano, qui élit un président en la personne de Francesco Venisca et constitue même un sénat composé des principaux chefs mafieux et notables libres de l'île. La révolte prendra finalement fin en Modèle:Date-, deux mois avant la chute des Deux-Siciles<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Citoyenneté

Les personnes physiques qui obtiennent la citoyenneté du royaume des Deux-Siciles sont dites « nationales ». Cela permet d'accéder à des droits civils et politiques. Le terme « citoyen » a quant à lui une signification plus restreinte. Il est en effet réservé aux personnes bénéficiant de droits politiques et éligibles dans une commune donnée<ref name="Spagnuolo 12">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Pour être une personne nationale, il faut être né d'un père national dans le royaume ou à l'étranger. Les femmes étrangères ayant épousé un national bénéficient aussi de la nationalité<ref name="Spagnuolo 12"/>. Les personnes physiques nées de parents étrangers sur le territoire des Deux-Siciles peuvent obtenir le statut de personnes nationales uniquement si elles en font la demande au cours de l'année suivant leur majorité. Les étrangers résidant dans le pays depuis au moins un an et ayant rendu des services particuliers à l'État ou ayant acquis des biens conséquents sur le territoire peuvent également demander à être naturalisés. Enfin, les étrangers habitants dans le pays depuis au moins dix années consécutives peuvent prétendre à devenir personnes nationales<ref name="Spagnuolo 13">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Avant 1824, lorsqu'une personne prétend à être naturalisée, sa demande doit être présentée au maire de la commune dans laquelle il réside qui l’envoie ensuite à l’Intendant de la province qui l'examine et décide s'il la fait parvenir au ministère de Grâce et de Justice pour que ces derniers la ratifient par décret royal ou la rejettent. À partir du Modèle:Date-, une loi est passée afin que seules les personnes de religion catholique puissent être naturalisées Deux-Siciliennes. De plus, avant d'arriver auprès du ministre de Grâce et de Justice, la demande doit désormais passer entre les mains du Conseil suprême de Chancellerie. La concession de nationalité devient également personnelle, elle ne peut être étendue aux enfants du bénéficiaire<ref name="Spagnuolo 13"/>.

Une personne nationale obtenant d'être naturalisée dans un pays étranger perd de suite sa citoyenneté. En effet, les Deux-Siciles ne reconnaissent pas les binationaux. Il en va de même si un citoyen accepte une charge au sein d'une institution publique ou militaire étrangère ou encore s'il exerce une activité à l'exception des activités commerciales dans un autre pays ; il est dès lors déchu de sa nationalité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Culture

Théâtres et presse

Photo de l'intérieur d'un opéra avec les balcons et le plafond
Intérieur du Teatro San Carlo.

Le royaume des Deux-Siciles hérite des institutions culturelles traditionnelles des royaumes de Naples et de Sicile. Les théâtres et opéras y jouent un rôle primordial en tant que lieu de la vie mondaine et artistique du royaume. À Naples est ainsi présent le Teatro San Carlo (anciennement Real Teatro di San Carlo) qui a été édifié en 1737 et qui est aujourd'hui le plus ancien opéra encore actif au monde et également un des plus grands. En 1816, il est en partie détruit par un incendie et est alors reconstruit et restauré par Antonio Niccolini. Le compositeur Gioachino Rossini commence sa carrière musicale à Naples et il est le directeur musical du Teatro San Carlo de 1815 à 1822 ; il a pour successeur Gaetano Donizetti de 1822 à 1838 ; l'un et l'autre y créent plusieurs de leurs œuvres, de même que Vincenzo Bellini, Saverio Mercadante qui dirige le conservatoire de Naples à partir de 1840, et Giuseppe Verdi. De nombreuses autres personnalités du domaine musical y donnent des représentations, comme le violoniste Niccolò Paganini ou le ténor français Gilbert Duprez<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

De grands noms de la vie mondaine napolitaine s'investissent dans la gestion et le financement des théâtres de la capitale, comme l'écrivain et imprésario Vincenzo Torelli, fondateur en 1833 de la revue hebdomadaire littéraire et politique Omnibus. Cette dernière est une des plus anciennes publications périodiques du royaume des Deux-Siciles et celle qui a eu la durée de vie la plus longue, puisque son dernier numéro paraît en 1882, vingt ans après l'unification italienne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Une autre revue importante de l'époque est le Poliorama Pittoresco qui est paru de 1836 à 1860 et dont le but était la vulgarisation scientifique, technologique et artistique ainsi que de plusieurs autres domaines de connaissances pour toutes les classes sociales<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Musique et peinture

Dans les années 1830 commence à apparaître un nouveau genre de musique traditionnelle, la chanson classique napolitaine, dont un des morceaux les plus représentatifs est Santa Lucia, barcarolle écrite en 1849 par le compositeur et poète Teodoro Cottrau. Parmi les autres auteurs de chansons napolitaines de l'époque on compte des précurseurs tels que Raffaele Sacco, Guillaume Louis Cottrau, Filippo Campanella, Luigi Biscardi et Enrico Cossovich qui précèdent les chanteurs napolitains modernes (Luigi Denza, Giovanni Capurro, Roberto Murolo, Eduardo di Capua, Salvatore Di Giacomo...)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la baie de Naples (alors une des étapes principales du Grand Tour) inspire de nombreux peintres napolitains et européens. En 1820, le vedutiste hollandais Anton Sminck Pitloo et le napolitain Giacinto Gigante fondent une école de peinture romantique qui devient l'École du Pausilippe (la Scuola di Posillipo). Cette dernière réunit rapidement entre 1825 et 1845 des artistes du calibre d'Achille Vianelli, Raffaele Carelli, Consalvo Carelli, Johan Christian Dahl, Teodoro Duclère, Joseph Mallord William Turner et Filippo Palizzi<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Un rôle important dans la diffusion de la peinture traditionnelle et moderne à travers le royaume des Deux-Siciles est également joué par l'Académie des beaux-arts de Naples, fondée en 1752, ainsi que par l'Académie des beaux-arts de Palerme, fondée en 1780 et séparée en deux parties de 1805 à 1860 : l'Académie du Nu (l’Accademia del Nudo) et l’École du Dessin (la Scuola del Disegno)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Instruction

Photo d'un document officiel sur papier avec pour intitulé : Istruzione Pubblica
Procès-verbal d'examen élémentaire (1859).

L'instruction primaire, bien que réglementée par de nombreuses normes pendant la période napoléonienne du royaume de Naples, est dispensée de manière inégale sur le territoire du royaume des Deux-Siciles et ce contraste s'accentue entre les zones urbaines et les zones rurales. Ainsi, les statistiques de la période suivant directement la naissance du royaume placent la Basilicate, région parmi les plus rurales d'Italie, comme la province avec le plus bas indice de scolarisation des Deux-Siciles, alors que la ville de Naples possède le plus grand nombre d'écoles élémentaires publiques par habitant (près de deux par quartier)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. À partir des années 1850, on voit apparaître de petites améliorations : le gouvernement bourbonien fait voter des réformes pour l'augmentation du personnel de service dans les écoles qui était jusque-là presque absent de la plupart des milieux scolaires du royaume<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Parallèlement, les maires, les intendants des provinces et les évêques sont chargés de former des associations d'enseignants pour la création d'écoles primaires dans toutes les communes du royaume en s'appuyant sur des structures déjà existantes (principalement sur d'anciens monastères supprimés). Le système scolaire imposé est celui de l'enseignement mutuel selon la méthode proposée dans les écoles de Grande-Bretagne par Joseph Lancaster. L'instruction publique élémentaire est alors gratuite et sujette à des inspections régulières, mais elle reste réservée aux garçons et elle n'est pas obligatoire. L'éducation élémentaire et gratuite pour les jeunes filles est quant à elle gérée par les diocèses avec un important manque d'efficacité. Les enfants appartenant à des classes sociales élevées sont généralement éduqués dans des institutions privées, présentes en grand nombre dans les principales villes du royaume<ref name="Fine Castello">Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'enseignement secondaire est à l'époque assuré par deux principaux types d'écoles : les Collèges royaux qui sont situés dans les chefs-lieux de chaque province du royaume et dans les grandes villes ainsi que les Écoles secondaires qui sont au nombre de 58 en 1860. La différence entre ces dernières et les Collèges royaux est le fait qu'elles dispensent aussi des enseignements de types technique et professionnel<ref name="Serristori">Modèle:Ouvrage.</ref>. En Sicile, il existe également des collèges et des instituts techniques d'enseignement secondaire (principalement religieux) privés<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'enseignement supérieur est assuré dans la partie péninsulaire du royaume par l'Université de Naples, université publique fondée en 1224, dont dépendent les Lycées royaux (situés dans les villes de L'Aquila, Chieti, Bari, Salerne, Cosenza et Catanzaro) qui sont habilités à donner des titres d'études permettant d'exercer des professions libérales principalement dans les domaines médical et juridique<ref name="Serristori"/>. Dans la partie insulaire sont présentes trois universités siciliennes : l'Université de Palerme (fondée en 1806), l'Université de Catane (fondée en 1434) et l'Université de Messine (fondée en 1548). En outre, trois lycées royaux y existent également<ref name="Cesare"/>. On compte aussi de nombreuses écoles d'enseignements spécialisées, comme la fameuse école militaire Nunziatella (anciennement Académie royale militaire), l'une des plus anciennes institutions de formation militaire en Italie et dans le monde<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le royaume des Deux-Siciles possède, dans la ville de Naples, le premier institut pour aveugles de la péninsule italienne, l’Istituto dei Santi Giuseppe e Lucia fondé en 1818, ainsi que deux instituts pour sourds-muets, premiers d'Italie par leur ancienneté après celui de Rome<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1859, on compte Modèle:Unité primaires avec Modèle:Unité, Modèle:Unité et Modèle:Unité pour une population de Modèle:Nobr d'habitants. Au moment de l'unification de la péninsule italienne, le taux d'analphabétisme moyen dans le royaume d'Italie était de 78 % alors qu'il montait à près de 90 % sur l'ancien territoire du royaume des Deux-Siciles<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Symboles

Grandes Armes du royaume

Figure Blasonnement
Fichier:Arms of Infante Charles of Spain as King of Naples and Sicily.svg Parti de trois :
  • au I, écartelé : 1 et 4, d'or aux six fleurs de lys d'azur posées 3, 2 et 1, (qui est de Farnèse) ; 2 et 3, parti de gueules à la fasce d'argent (qui est d'Autriche) et bandé d'or et d'azur de six pièces à la bordure de gueules (qui est de Bourgogne ancien) ; sur-le-tout d'argent aux cinq écussons disposés en croix d'azur chargés de cinq besans d'argent en sautoir à la bordure de gueules chargée de sept châteaux d'or, donjonnés de trois tours, ouverts et ajourés d'azur (qui est de Portugal) ;
  • au II, coupé de 2, au I parti d'écartelé au 1 et 4 de gueules au château d'or, donjonnés de trois tours, ouverts et ajourés d'azur (qui est de Castille) et au 2 et 3 d'argent au lion de pourpre (qui est de León) ; et contre-parti d'or aux quatre pals de gueules (qui est d'Aragon) et écartelé en sautoir d'or aux quatre pals de gueules et d'argent à l'aigle de sable (qui est de Sicile) ; enté en pointe d'argent à une pomme grenade de gueules tigée et feuillée de sinople (qui est de Grenade) ; au II parti de gueules à la fasce d'argent (qui est d'Autriche) et d'azur semé de lys d'or à la bordure componée de gueules et d'argent (qui est de Bourgogne), au III écartelé en 1 bandé d'or et d'azur de six pièces à la bordure de gueules (qui est de Bourgogne ancien) et d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules (qui est de Flandre), au 2 tranché de sable au lion d'or armé et lampassé de gueules (qui est de Brabant) et d'argent à l'aigle de gueules (qui est de Tyrol), au 3 d'azur semé de fleurs de lys d'or au lambel de gueules (qui est de Naples) et au 4 d'argent à la croix potencée d'or cantonné de quatre croisettes de même (qui est de Jérusalem) ;
  • au III, d'or à six tourteaux mis en orle, cinq de gueules, celui en chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or (qui est de Toscane) ;

sur-le-tout d'azur aux trois fleurs de lys d'or posées 2 et 1 à la bordure de gueules (qui est d'Anjou).

Drapeaux

Hymne

Modèle:Article détaillé

Fichier:Giovanni Paisiello - Inno al Re — Inno nazionale del Regno delle Due Sicilie.ogg
Version pour piano de l'Inno al Re.

L’Inno al Re (Hymne au Roi en français) a été composé par le napolitain Giovanni Paisiello (1740-1816) sur demande du roi Modèle:Souverain2 en 1787. En 1816, il est adopté comme hymne officiel et national des Deux-Siciles.

Le nom reporté par le texte dans la première strophe était changé à chaque fois qu'était couronné un nouveau souverain. La seconde strophe permet de comprendre que l'hymne a été écrit avant la fondation des Deux-Siciles car il parle de serbi al duplice trono en faisant ainsi référence aux royaumes de Naples et de Sicile.

Il a été composé pour sept instruments : la flûte, la clarinette en do, le hautbois, le cor d'harmonie en fa, la trompette en do, le basson et le serpent.

La version la plus ancienne retrouvée de cet hymne date d'entre 1835 et 1840 et était destinée à la princesse Eleonora Galletti di Palazzolo, femme de l'ambassadeur napolitain à Turin<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dirigeants du royaume

Chronologie des monarques

Rang Portrait Nom Règne Dynastie Notes Armoiries
1 Vieil homme avec des cheveux blancs portant des habits royaux de couleur rouge brodés d'or et tendant une main gantée au milieu d'un décor fastueux. Modèle:Souverain2
(Modèle:Date-Modèle:Date-) mort à 73 ans
Modèle:DateModèle:Date Bourbon-Siciles Fils de Modèle:Souverain3 (Modèle:Souverain- de Naples) et de Marie-Amélie de Saxe. Après les deux occupations françaises (en 1799 puis de 1806 à 1815) qui l'obligèrent à se réfugier en Sicile, il proclame le royaume des Deux-Siciles en 1816. Fichier:Great Royal Coat of Arms of the Two Sicilies.svg
2 Homme âgé avec des favoris et un front dégarni. Il porte un uniforme bleu ainsi que deux colliers, celui de l'Ordre de Saint-Janvier et celui de la Toison d'Or. Il tient dans une main un sabre et dans l'autre un bâton. Modèle:Souverain2
(Modèle:Date-Modèle:Date-) mort à 53 ans
Modèle:Date - Modèle:Date Bourbon-Siciles Il monte sur le trône en 1825, ne règne que 5 ans, n'a pas le temps de développer une politique efficace, mais est assez aimé de ses sujets. Il est inhumé en la basilique Santa Chiara de Naples, nécropole des rois des Deux-Siciles.
3 Photo en noir et blanc d'un homme âgé portant une barbe et assit sur une chaise avec un uniforme à épaulettes de général. Modèle:Souverain2
(Modèle:Date-Modèle:Date-) mort à 49 ans
Modèle:Date - Modèle:Date Bourbon-Siciles Il monte sur le trône du royaume des Deux-Siciles le 8 novembre 1830, à seulement vingt ans. Il fait rapidement preuve de détermination afin de réorganiser le gouvernement de l'État, s'attachant à réduire la dette publique, mais réprime durement les nombreuses révoltes comme en 1847 et en 1848.
4 Photo en noir et blanc d'un jeune homme dans un uniforme militaire à col et épaulettes et portant un chapeau dans sa main. Modèle:Souverain2
(Modèle:Date-Modèle:Date-) mort à 58 ans
Modèle:Date - Modèle:Date Bourbon-Siciles Modèle:Souverain- monte sur le trône à la mort prématurée de son père, à l'âge de 23 ans. Il gouverne sous la férule de sa très autoritaire et très conservatrice belle-mère. Quelques mois plus tard à peine, le royaume est envahi par les garibaldiens d'abord, puis par l’armée de la Maison de Savoie, et enfin, annexé au nouveau royaume d'Italie le Modèle:Date- après un référendum controversé.

Prétendants au trône

Modèle:Article détaillé

Rang Portrait Nom Règne Dynastie Notes Armoiries
5 François II Modèle:Souverain2
(Modèle:Date-Modèle:Date-) mort à 58 ans
18611894 Bourbon-Siciles Réfugié dans la forteresse de Gaète où son épouse est l'âme de la résistance, Modèle:Souverain- est contraint de capituler le Modèle:Date-. Le couple se retire à Rome sous la protection du pape Modèle:Souverain-. Ce n'est qu'en 1984 qu'il est inhumé en la basilique Santa Chiara de Naples, nécropole des rois des Deux-Siciles. Fichier:Great Royal Coat of Arms of the Two Sicilies.svg
6 Alphonse Ier [[Alphonse de Bourbon-Siciles (1841-1934)|Modèle:Souverain-]]
(Modèle:Date-Modèle:Date-) mort à 93 ans
18941934 Bourbon-Siciles Troisième fils du roi Modèle:Souverain- des Deux-Siciles (1810-1859) et de sa seconde épouse, Thérèse d'Autriche (1816-1867), et demi-frère du dernier roi du royaume des Deux-Siciles, Modèle:Souverain- des Deux-Siciles (1836-1894).
7 Fichier:Sin foto.svg [[Ferdinand-Pie de Bourbon-Siciles|Modèle:Souverain-]]
(Modèle:Date-Modèle:Date-) mort à 90 ans
19341960 Bourbon-Siciles Sa mort ouvre une crise dynastique entre la branche espagnole et la branche française.

Modèle:Col-début Modèle:Col-2

Prétendants de la branche espagnole
Portrait Nom Règne Dynastie Notes Armoiries
Photo en noir et blanc d'un enfant tenant un chapeau et un bâton dans ses mains. [[Alphonse de Bourbon-Siciles (1901-1964)|Modèle:Souverain-]]
(Modèle:Date-Modèle:Date-) mort à 62 ans
19601964 Bourbon-Siciles Duc de Calabre et Infant d'Espagne Fichier:Great Royal Coat of Arms of the Two Sicilies.svg
Charles Ier [[Charles de Bourbon-Siciles (1938-2015)|Modèle:Souverain-]]
(Modèle:Date-Modèle:Date-) mort à 77 ans
1964 - 2015 Bourbon-Siciles Duc de Calabre et Infant d'Espagne.
Pierre Ier [[Pierre de Bourbon-Siciles|Modèle:Souverain-]]
(Modèle:Date-)
Depuis 2015 Bourbon-Siciles Duc de Calabre.

Modèle:Col-2

Prétendants de la branche française
Portrait Nom Règne Dynastie Notes Armoiries
Photo en gros plan couleur sépia du visage d'un homme portant une moustache et une tenue d'apparat. [[Rénier de Bourbon-Siciles|Modèle:Souverain-]]
(Modèle:Date-Modèle:Date-) mort à 89 ans
19601973 Bourbon-Siciles Comte de Caserte. Fichier:Great Royal Coat of Arms of the Two Sicilies.svg
Ferdinand IV [[Ferdinand de Bourbon-Siciles|Modèle:Souverain-]]
(Modèle:Date-Modèle:Date-) mort à 81 ans
1973 - 2008 Bourbon-Siciles Duc de Castro.
Charles Ier [[Charles de Bourbon des Deux-Siciles|Modèle:Souverain-]]
(Modèle:Date-)
Depuis 2008 Bourbon-Siciles Duc de Noto, de Calabre et de Castro.

Modèle:Col-fin

Présidents du Conseil des Ministres

Début Fin Président du Conseil des Ministres Titre
Modèle:Date Modèle:Date Luigi de' Medici
Modèle:Date Modèle:Date Gouvernement provisoire
Modèle:Date Modèle:Date Tommaso di Somma Marquis de Circello
Modèle:Date Modèle:Date Luigi de' Medici
Modèle:Date Modèle:Date Donato Tommasi Marquis de Casalicchio
Modèle:Date Modèle:Date Carlo Avarna di Gualtieri Duc de Gualtieri, Marquis de Castania
Modèle:Date Modèle:Date Girolamo Ruffo (intérim)
Modèle:Date Modèle:Date Giuseppe Ceva Grimaldi Pisanelli Duc des Pesche, Marquis de Pietracatella
Modèle:Date Modèle:Date Nicola Maresca Donnorso Duc de Serracapriola
Modèle:Date Modèle:Date Carlo Troja
Modèle:Date Modèle:Date Gennaro Spinelli Prince de Cariati, cousin de Giuseppe Ceva Grimaldi Pisanelli
Modèle:Date Modèle:Date Giustino Fortunato
Modèle:Date Modèle:Date Ferdinando Troja Frère de Carlo Troja (président en 1848)
Modèle:Date Modèle:Date Carlo Filangieri Prince de Satriano
Modèle:Date Modèle:Date Antonio Statella Prince de Cassaro
Modèle:Date Modèle:Date Antonio Spinelli Prince de Scalea

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Crédits d'auteurs

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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