Bruant ortolan
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Le bruant ortolan (Emberiza hortulana) ou simplement ortolan, est une espèce d'oiseaux de la famille des embérizidés.
Cette espèce qui fréquente les paysages semi-ouverts<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Brambilla, M., Gustin, M., Vitulano, S., Negri, I., & Celada, C. (2016). A territory scale analysis of habitat preferences of the declining Ortolan Bunting Emberiza hortulana. Bird Study, 63(1), 52-57.</ref> a vu ses populations s'effondrer dans de nombreux pays<ref>Menz, M. H., & Arlettaz, R. (2012). The precipitous decline of the ortolan bunting Emberiza hortulana: time to build on scientific evidence to inform conservation management. Oryx, 46(1), 122-129.</ref>, dont en France où la liste rouge de l'UICN de 2016 des espèces menacées le classe comme Modèle:Citation, que ce soit comme nicheur ou comme migrateur<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. C'est l'une des espèces qui a régressé le plus vite depuis la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en Europe<ref>Modèle:Citation in : Elts, J., Tätte, K., & Marja, R. (2015). [What are the important landscape components for habitat selection of the ortolan bunting Emberiza hortulana in northern limit of range?]. European Journal of Ecology, 1(1), 13-25.</ref>.
Description
C'est un petit oiseau chanteur, mesurant de 16 à Modèle:Unité de longueur, pour une envergure comprise entre 24 et Modèle:Unité et une masse allant de 19 à Modèle:Unité<ref name="Oiseaux.net">Modèle:Oiseaux espèce</ref>. Le mâle a le dessous du corps rosâtre, la poitrine et la tête verdâtre, la gorge jaune, le dos brun-roux rayé de noir, les ailes brun-noir liserées de roux et coupées transversalement de deux fines barres blanches, le bec rose à marron clair et les pattes roses à brun jaune. Un cercle orbital jaune entoure chaque œil marron foncé.
La femelle est plus terne que le mâle. Le plumage hivernal est également beaucoup plus terne et clair.
Chant et vocalisations
Le bruant ortolan chante généralement depuis un perchoir proéminent, avec une courte phrase de 5 à 6 notes, devenant plus grave sur la fin, pouvant être retranscrite comme swee-swee-swee,dee-dee ; elle peut varier selon les individus<ref name=":1">Modèle:Article</ref>.
Il émet plusieurs appels, notamment un tsleeu en vol, parfois accompagné d'un chu, et également un quip ou pwit<ref name=":1" />.
Le chant joue un rôle important chez cette espèce territoriale, qui se montre aussi capable d'imiter le chant d'autres espèces, et d'imiter d'autres dialectes au sein de sa propre métapopulation<ref>Osiejuk T.S, Ratyńska K, Dale S, Steifetten Ø & Cygan J.P (2004) Ortolan Buntings Emberiza hortulana mimicking other species and other dialects of own species. Ornis Norvegica, 27, 73-79</ref>.
Répartition et habitat
Répartition
Son aire de répartition s'étend à travers la steppe eurasienne occidentale et de l'écozone paléarctique occidentale (rare en Europe de l'Ouest). Elle est délimitée au sud par la Turquie, le nord de l'Iran et la Méditerranée, bien qu'il existe quelques populations en Afrique du Nord et en Israël. On peut le trouver jusqu'à la Mongolie ainsi que dans une partie de la Scandinavie. En France, le bruant ortolan est commun dans le Midi<ref name=":1" />. La population française compterait entre Modèle:Nombre<ref name=":2" />.
Migration
Il migre pour l'hiver vers le nord de l'Afrique subsaharienne, notamment au Sahel, du Sénégal à l'Éthiopie. Son aire d'hivernage exacte est cependant mal connue. Grand migrateur, il peut facilement parcourir plus de Modèle:Unité (en moyenne Modèle:Nombre). Il quitte sa zone de reproduction à partir de la mi-juillet, jusqu'à la mi-septembre. Il est de retour au début avril, début juin au plus tard<ref name=":1" />.
Chez l'ortolan, les dates de migration de printemps peuvent varier selon l'âge et le sexe<ref> Yosef R & Tryjanowski P (2002) Differential spring migration of Ortolan Bunting Emberiza hortulana by sex and age at Eilat, Israel. Ornis Fennica, 79(4), 173-180.</ref>
Habitat
L'ortolan est une espèce typique des paysages semi-ouverts<ref>Brambilla, M., Gustin, M., Vitulano, S., Negri, I., & Celada, C. (2016). A territory scale analysis of habitat preferences of the declining Ortolan Bunting Emberiza hortulana. Bird Study, 63(1), 52-57.</ref>.
Au printemps le bruant ortolan apprécie pour nicher et se nourrir (et souvent comme habitat de substitution des milieux préhistoriques semi-ouverts) les mosaïques écopaysagères complexes, qu'il trouve par exemple dans régions rocheuses ou riches dans les fourrés, haies, vergers, cultures avec bosquets et clairières forestières<ref>Svensson L, Mullarney K & Zetterstrom D (2015) Le guide ornitho: le guide le plus complet des oiseaux d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient : 900 espèces. Delachaux et Niestlé, 448 pp.</ref>. Il recherche les mosaïques assez serrées de prés, prairies et petits champs d'agriculture extensive, et vignobles, parsemées de perchoirs. Il est présent jusqu'à Modèle:Unité d'altitude, mais préfère les régions à climat estival sec et plutôt chaud, et de type continental plutôt qu'atlantique.
Cet oiseau utilise aussi volontiers la forêt incendiée comme habitat de substitution pour nidifier<ref>Dale S & Olsen B.F.G (2002) Use of farmland by Ortolan Buntings (Emberiza hortulana) nesting on a burned forest area. Journal für Ornithologie, 143(2), 133-144 (résumé).</ref>,<ref>Menz M.H, Brotons L & Arlettaz R (2009) Habitat selection by Ortolan Buntings Emberiza hortulana in post‐fire succession in Catalonia: implications for the conservation of farmland populations. Ibis, 151(4), 752-761.</ref>.
Il hiverne dans les milieux tropicaux semi-ouverts, de type savanes (ainsi des ortolans de Suède ont été suivis jusqu'aux savanes de régions montagneuses du Mali et de Guinée, après avoir traversé les cols pyrénéens puis le détroit de Gibraltar, ou la Méditerranée à l'est de l'Espagne<ref>Selstam G, Sondell J & Olsson P (2015) Wintering area and migration routes for Ortolan Buntings Emberiza hortulana from Sweden determined with light-geologgers. Ornis Svecica, 25, 3-14 (voir cartes de migrations notamment)</ref>).
L'une de ses espèces sympatriques (dans certains habitats) est le bruant jaune (Emberiza citrinella)<ref>Dale, S., & Manceau, N. (2003). Habitat selection of two locally sympatric species of Emberiza buntings (E. citrinella and E. hortulana). Journal für Ornithologie, 144(1), 58-68.</ref>
Écologie et comportement
Alimentation
Le bruant ortolan se nourrit de graines et de petits invertébrés. Durant la saison de la reproduction, ce sont ces derniers qui sont privilégiés, notamment les fourmis, les scarabées et les sauterelles ; le reste de l'année, il préfère les graines. Il trouve majoritairement sa nourriture au sol, et peut aussi attraper les insectes au vol. Il est plutôt solitaire pour se nourrir, bien qu'il puisse former des petits groupes à l'été, et des groupes de centaines d'individus en automne et en hiver<ref name=":1" />.
Reproduction
Lorsqu'il fait suffisamment chaud, le couple construit un nid de végétaux dans un endroit protégé et la femelle y pond de Modèle:Nombre blanchâtres, mouchetés de brun. Leur taille a pour valeurs extrêmes : 18,0-Modèle:Unité × 14,3-Modèle:Unité<ref name="Oiseaux des Pays d'Europe">Modèle:Ouvrage</ref>. Les deux partenaires défendent le nid chacun leur tour et ne le laissent jamais sans surveillance. C'est la femelle qui s'occupe de l'incubation durant 12 à Modèle:Nobr<ref name="Oiseaux des Pays d'Europe"/>, après quoi les deux parents s'occupent de les nourrir. Les petits quittent le nid à l'âge de Modèle:Nobr<ref name=":1" />.
Systématique
L'espèce Emberiza hortulana a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1758<ref>Linnaeus, C. (1758). Systema Naturae per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, Tomus I. Editio decima, reformata. Holmiæ: impensis direct. Laurentii Salvii. i–ii, 1–824 pp : page 177</ref>. C'est une espèce monotypique, bien que plusieurs sous-espèces aient été proposées (sous les noms antiquorum, shah et elisabethae) par le passé<ref name=":2">Modèle:Article</ref>.
Le bruant ortolan et l'homme
Menaces et protection
Le statut de conservation de l'ortolan est de « préoccupation mineure » (LC) pour l'Union internationale pour la conservation de la nature<ref>Modèle:Lien web</ref>. Son aire de répartition est cependant grandement morcelée dans l'ouest de l'Europe, et il a localement disparu ou fait l'objet de menaces dans plusieurs régions.
En Europe
Le bruant ortolan a été désigné « oiseau de l'année » en 1984 par les ornithologues européens, et un symposium lui a été consacré en 1992 à Vienne. Il est en régression dans au moins dix pays d'Europe, de l'Europe du sud à la Finlande; la zone balte constitue son principal noyau résiduel en Europe<ref>Vepsäläinen V, Pakkala T, Piha M & Tiainen J (2005) Population crash of the ortolan bunting Emberiza hortulana in agricultural landscapes of southern Finland. In Annales Zoologici Fennici (pp. 91-107). Finnish Zoological and Botanical Publishing Board.</ref>.
On estime la population totale à 400 000 / Modèle:Nombre. En Suisse où il était cantonné aux vallées, il n'en restait en 2005 que deux grandes populations et quelques petits noyaux relictuels<ref>VogelWarte (2005) EMBERIZA HORTULANA EN SUISSE ?. Nos Oiseaux, 52, 67-82 (pour la répartition de l'espèce en Suisse, voir carte), Suisse</ref>. En 2009 certains le jugent proche de l'extinction dans le pays<ref>Menz, M. H., Mosimann-Kampe, P., & Arlettaz, R. (2009) Foraging habitat selection in the last Ortolan Bunting Emberiza hortulana population in Switzerland: final lessons before extinction. Ardea, 97(3), 323-334 (résumé).</ref>.
Alors qu'on a récemment montré (dont en Norvège grâce à une analyse et classification automatisée des enregistrements de chants d'oiseaux<ref>Trawicki, M. B., Johnson, M. T., & Osiejuk, T. S. (2005) Automatic song-type classification and speaker identification of Norwegian Ortolan Bunting (Emberiza hortulana) vocalizations. In 2005 IEEE Workshop on Machine Learning for Signal Processing (pp. 277-282). IEEE.</ref>,<ref>Adi, K., Osiejuk, T. S., & Johnson, M. T. (2004). Automatic song‐type classification and individual identification of the ortolan bunting (Emberiza hortulana L) bird vocalizations. The Journal of the Acoustical Society of America, 116(4), 2639-2639 (Résumé).</ref>) qu'il existe des sous-populations régionales d'ortolans, par exemple identifiables par des chants (« dialectes ») différents<ref>Osiejuk, T. S., Ratyńska, K., Cygan, J. P., & Dale, S. (2003). Song structure and repertoire variation in ortolan bunting (Emberiza hortulana L.) from isolated Norwegian population. In Annales Zoologici Fennici (pp. 3-16). Finnish Zoological and Botanical Publishing Board.</ref>,<ref>Skierczyński, M., & Osiejuk, T. S. (2010). Sharing songs within a local dialect does not hinder neighbour-stranger discrimination in ortolan bunting (Emberiza hortulana) males. Behaviour, 333-351 5Résumé.</ref>,<ref>Conrads, K., & Conrads, W. (1971). Regionaldialekte des ortolans (Emberiza hortulana) in Deutschland. Vogelwelt, 92, 81-100.</ref>, l'agriculture industrielle a causé un effondrement du patrimoine génétique de l'espèce.
En France
Bien qu'en zone méditerranéenne il ait localement pu profiter de paysages (r)ouverts par des incendies de forêt<ref>Brotons, L., Herrando, S., & Pons, P. (2008). Wildfires and the expansion of threatened farmland birds: the ortolan bunting Emberiza hortulana in Mediterranean landscapes. Journal of Applied Ecology, 45(4), 1059-1066.</ref>, l'espèce a disparu de Modèle:Nobr en Modèle:Nobr, de 1960 à 1990 et diminué dans 7 autres ; en 1992, sa population y était estimée à Modèle:Nombre et a continué à décliner depuis car l'espèce a disparu de nombreuses régions où elle était autrefois présente<ref name="Répartition">Mise à jour de la répartition du Bruant ortolan dans l'Atlas des Oiseaux Nicheurs de France Métropolitaine 2009-2012</ref>.
Cette forte régression a deux grandes causes :
- la dégradation, banalisation et l'homogénéisation<ref>Berg Å (2008) Habitat selection and reproductive success of Ortolan Buntings Emberiza hortulana on farmland in central Sweden–the importance of habitat heterogeneity. Ibis, 150(3), 565-573 (résumé).</ref>,<ref>Brambilla, M., Gustin, M., Vitulano, S., Falco, R., Bergero, V., Negri, I., ... & Celada, C. (2017). Sixty years of habitat decline: impact of land-cover changes in northern Italy on the decreasing ortolan bunting Emberiza hortulana. Regional environmental change, 17(2), 323-333.</ref> de son habitat naturel (perte de ressources alimentaires et de sites de nidification induites par l'anthropisation du paysage agricole). Dans le monde, les oiseaux des champs comptent parmi ceux qui disparaissent le plus vite, à cause notamment du recul des populations d’insectes, et de l'empoisonnement chronique ou aigu par des pesticides qui ont accompagné et suivi les remembrements agricoles entrepris à grande échelle dans les années 1970 (les populations d'alouette des champs se sont ainsi effondrées en quelques décennies) …
- la chasse (en fait le braconnage, depuis que l'espèce est protégée) est principalement pratiquée, en France, dans les Landes, en Gironde, Dordogne, Lot-et-Garonne et Pyrénées Atlantiques. Jusqu'à son arrêt à la fin des années 2010, elle a joué un rôle considérable dans la régression de l'espèce en Europe, avec le prélèvement de 30 000 individus par an<ref name=":3">Modèle:Article</ref>, soit un ordre de grandeur comparable à celui du nombre de couples nicheurs en Finlande, population la plus importante d'Europe.
D'autres causes secondaires sont possibles, dont la pollution sonore localement (les oiseaux chanteurs utilisent des vocalisations spécifiques pour attirer leur partenaire sexuel, alerter, défendre leur territoire<ref>Skierczynski, M., Czarnecka, K. M., & Osiejuk, T. S. (2007). Neighbour‐stranger song discrimination in territorial ortolan bunting Emberiza hortulana males. Journal of Avian Biology, 38(4), 415-420.</ref> ; ils se font moins bien entendre sur les territoires devenus bruyants, à proximité d'autoroutes par exemple) ; le saturnisme aviaire par ingestion de grenaille de plomb ;
L'ortolan est protégé depuis 1999, après quelques décennies de statut juridique flou<ref name="floue">Modèle:Article</ref> : l’article L411-1 du Code de l’Environnement<ref>Art. L411-1 du Code de l'Environnement</ref> et l’arrêté du 29 octobre 2009<ref>Arrêté du 29 octobre 2009</ref> établissent qu'à ce titre sont interdits, sur tout le territoire national et en tout temps, la destruction d’individus ainsi que, qu’ils soient vivants ou morts, leur transport, leur utilisation, leur détention, leur mise en vente, leur vente ou leur achat. L'article L415-3<ref>Art. L415-3 du Code de l'Environnement</ref> précise que les infractions à ces dispositions sont passibles de deux ans d’emprisonnement et de Modèle:Unité d’amende. Pourtant, en Aquitaine et notamment dans le département des Landes, l'espèce est restée abondamment capturéeModèle:Référence souhaitée à la fin de l'été, à l'aide de matoles et d'individus captifs, dits «appelants», dont la voix servait d'attractif aux migrateurs les survolant. Une fois ainsi capturés vivants, les ortolans étaient engraissés plusieurs semaines en captivité, puis tués (par noyade dans l'armagnac selon la tradition), puis vendus, et consommés.
Depuis qu'il est protégé, selon les données du Programme STOC (qui le suit depuis 2001 au niveau national), sa population française ne remonte pas mais semble s'être stabilisée de 2001 à 2008 (alors que d'autres oiseaux des champs ont continué à décliner comme ils le font depuis Modèle:Nobr (1989 → 2009) : Pipit farlouse (-65%) ; Tarier des prés (-76%) ; Linotte mélodieuse (-71%) ; Pouillot siffleur (-65%) ; Gobemouche gris (-57%) ; Bouvreuil pivoine (-63%) <ref>Jiguet F & Moussus J.P (2009) Suivi Temporel des Oiseaux Communs Modèle:Nobr de programme STOC ! Bilan pour la France en 2008. MNHN, CRBPO (voir fig 3, tout en sachant qu'il faut 10 voire 20 à Modèle:Nobr d'observation pour établir des tendances solides)</ref>.
Le déclin se poursuit dans les années 2010 : les données 2009-2012 de l'atlas national des oiseaux nicheurs concluaient à la présence en France de 5 000 à 8 000 couples, surtout présents dans le sud du pays, soit un effondrement de 68% par rapport à 2002, qui faisait état de 10 000 à 40 000 couples<ref name="Update2016">Jiguet, F., Arlettaz, R., Bauer, H. G., Belik, V., Copete, J. L., Couzi, L., ... & Ferrand, Y. (2016). An update of the European breeding population sizes and trends of the Ortolan Bunting (Emberiza hortulana). Ornis Fennica, 93(3), 186.</ref>. Cette estimation corroborait celle du programme de suivi temporel des oiseaux communs (STOC)<ref>Jiguet, F., Gonzalez, D., Andrade, C. & Fontaine, B. (2016) STOC et SHOC, les programmes de suivi des oiseaux communs au Muséum par les ornithologues : quelles nouvelles ? Ornithos </ref>. Une estimation fournie pour l'art. 12 s'est montrée surestimée car basée sur une extrapolation optimiste d'une partie des données semi-quantitatives finales collectées lors des travaux sur l'atlas (2009-2012), avant le calcul de taille de la population nationale fait en 2014<ref>Issa N & Muller Y (coord.) [2015] Atlas des Oiseaux de France |Delachaux & Niestlé, Paris, France</ref>.
Fin 2016, après la publication d'une étude, cofinancée par la Fédération des chasseurs des Landes, concluant que le nombre d'ortolans migrant vers le sud via la France avait décru de 20 à 30% en moins de Modèle:Nobr (entre 2000 et 2014)<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":3" />, et après que l'Union européenne a sommé plusieurs fois la France de faire respecter l'interdiction de le chasser<ref>Modèle:Lien web</ref>, la Commission européenne décide d'attaquer la France devant la Cour de justice de l'Union européenne<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Parallèlement, l'espèce apparaît sur la liste rouge nationale des oiseaux nicheurs menacés en France<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En mai 2019, peu après que la Cour de cassation a confirmé l’absence de tolérance pour la chasse à l’ortolan<ref>Modèle:Article</ref>, une étude publiée par Science Advances confirme la menace sur l'espèce. Parmi plusieurs scénarios, le plus optimiste porte le risque d’extinction à 66% d’ici Modèle:Nobr si l'on arrive soit à réduire le braconnage de moitié, soit le diminuer de 15 000 oiseaux/an (une étude a estimé à 30 000/an le nombre d’ortolans tués en France, nombre correspondant à celui sollicité en 2013 par les chasseurs dans une demande de dérogation). Modèle:Citation, mais note Frédéric Jiguet<ref>Frédéric Jiguet est professeur au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, et auteur principal de l’étude.</ref>, Modèle:Citation.
En Belgique
En Wallonie, l’espèce est classée en catégorie EX (éteinte) dans la liste rouge des espèces menacées depuis au moins 1950<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Gastronomie
L'ortolan est célèbre pour être un mets de gourmet dès l'époque romaine<ref name=":0">Francine Claustres, Secrets et recettes de toute la cuisine gasconne, Luçon, Sud Ouest, 1997, page 230.</ref> et est ensuite réservé aux rois et grands de ce monde. Rabelais évoquait déjà ses qualités gustatives dans Le Quart Livre<ref>Modèle:Article</ref> et Alexandre Dumas en offre plusieurs recettes dans son Grand livre de la cuisine paru en 1873<ref>Ortolans à la provençale d'Alexandre Dumas, Grand livre de la cuisine, 1873</ref>. Selon Francine Claustres, il était jadis servi dans une coquille saint-jacques, puis plus tardivement dans une cassolette. En effet, il est très recherché pour sa chair délicate, assez grasse du fait d'un gavage spontané. Capturé dans des pièges appelés matoles, l'ortolan était mis en galère c'est-à-dire enfermé dans une petite boîte carrée percée de seulement deux trous ; l'un servant d'auge à mil et l'autre de baquet d'eau. L'ortolan cherchant à s'enfuir par les orifices, se gave de lui-même. La tradition veut qu'après avoir été engraissé trois semaines<ref name=":0" /> exclusivement au millet blanc, il soit noyé dans de l'armagnac, rôti et réduit dans la bouche, lentement, sans presque mâcher, et sans rien recracher en bouillie d'os, de chair et de sang. Traditionnellement, les consommateurs d'ortolans se mettent un linge sur la tête pour mieux concentrer les fumets avec un grand verre de vin rouge<ref>Le dîner d’ortolans de François Mitterrand</ref>.
En 1765, l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert décrit ainsi la gastronomie liée à cet oiseau : Modèle:Citation bloc
Cette pratique traditionnelle, du braconnage à la consommation et le cas échéant la vente au prix fort<ref>Ortolans : les fins palais les achètent à prix d'or</ref>, est un sujet politique sensible et l'une des raisons du succès régional de mouvements politiques comme CPNT. Plusieurs personnages de la sphère politique ne cachaient pas leur goût pour la consommation d'ortolans : ainsi, François Mitterrand en aurait fait (en 1995, avant la protection de l'espèce mais alors qu'elle était déjà non chassable) son dernier réveillon approvisionné par Henri Emmanuelli<ref name="floue"/>, grand défenseur de cette pratique<ref>Henri Emmanuelli soutient les braconniers</ref>. D'après Pierre Bergé, ce repas aux ortolans aurait en fait eu lieu l'année précédente, le 31 décembre 1994<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
- Dale S & Steifetten Ø (2011) The rise and fall of local populations of ortolan buntings Emberiza hortulana: importance of movements of adult males ; Journal of Avian Biology, 42(2), 114-122 (résumé).
- Dale S & Christiansen P (2010). Individual flexibility in habitat selection in the ortolan bunting Emberiza hortulana. Journal of avian biology, 41(3), 266-272 (résumé).
- Jiguet F, Arlettaz R, Bauer H.G, Belik V, Copete J.L, Couzi L, ... & Ferrand Y (2016) An update of the European breeding population sizes and trends of the Ortolan Bunting (Emberiza hortulana). Ornis Fennica, 93(3), 186.
- Morelli F (2012) Correlations between landscape features and crop type and the occurrence of the Ortolan Bunting Emberiza hortulana in farmlands of Central Italy. Ornis Fennica, 89(4), 264.
- Francine Claustres, Secrets et recettes de toute la cuisine gasconne, Luçon, Sud Ouest, 1997.
Articles connexes
- Emberiza, le genre
- Bruant, regroupant les espèces homonymes
- Ortolans à la provençale
Références taxinomiques
- Modèle:COI
- Modèle:Zoonomen
- Modèle:Avibase
- Modèle:CatalogueofLife
- Modèle:Faunaeur2
- Modèle:Fr+en Référence ITIS : Modèle:Trim Emberiza hortulana Linnaeus, 1758{{#ifeq:|nv| Non valide}}Modèle:Consulté le
- Modèle:ADW
- Modèle:NCBI
Liens externes
- Modèle:Oiseaux espèce
- Mise à jour de la répartition du Bruant ortolan dans l'Atlas des Oiseaux Nicheurs de France Métropolitaine 2009-2012
- Modèle:CITES fr
- Modèle:Vid [1]LPO opération Ortolan 2009 contre le braconnage
- Modèle:BioLib
- Modèle:UICN