Cour européenne des droits de l'homme

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La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH, CrEDH ou CourEDH)<ref group="n">Également appelée Cour de Strasbourg, à ne pas confondre avec la Cour de justice de l'Union européenne dont le siège est situé à Luxembourg. Les abréviations CrEDH ou CourEDH permettent d'éviter la confusion avec la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH).</ref> est une juridiction internationale instituée en 1959 par le Conseil de l'Europe ayant pour mission d'assurer le respect des engagements souscrits par les États signataires de la Convention européenne des droits de l'homme.

La compétence de la Cour s'étend à toutes les questions concernant l’interprétation et l’application de la Convention et de ses protocoles additionnels<ref group="n">Un protocole à la Convention est un texte qui ajoute un ou plusieurs droits au texte initial de la Convention ou en modifie certaines dispositions, ils ne sont opposables qu’aux États les ayant signés et ratifiés.</ref>. La Cour peut être saisie d’une requête par un État ou Modèle:Citation de ses droits ou libertés, garantis par la Convention<ref group="n">Article 33 : « Affaires interétatiques » et article 34 : « Requêtes individuelles ».</ref>.

La Cour européenne des droits de l'homme fonctionne en permanence et siège, depuis le Modèle:Date-, à Strasbourg (France) dans un bâtiment conçu par l'architecte italo-britannique Richard Rogers.

Repères historiques

Le Modèle:Date-, l’ONU adopte la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui vise à promouvoir la reconnaissance universelle des droits qui y sont énoncés, afin de renforcer au niveau international la protection des droits de l’homme.

Le Modèle:Date-, le Conseil de l'Europe est créé à Londres, les membres du Conseil considèrent que la Déclaration de l'ONU tend à assurer la reconnaissance et l’application universelle et effective des droits qui y sont énoncés. Ils considèrent que l’un des moyens de favoriser une union plus étroite entre les membres du Conseil est la sauvegarde et le développement des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. Ils réaffirment leur profond attachement aux libertés fondamentales qui constituent les assises de la justice et de la paix dans le monde. Ils affirment que le maintien de cette stabilité apaisée reposera sur un régime politique démocratique et sur un commun respect des droits de l’homme<ref group="n">En préambule de la Convention.</ref>.

Les États élaborent la Convention européenne des droits de l’homme qui sera adoptée le Modèle:Date-, à Rome. Les gouvernements signataires (Modèle:Citation) s'engagent à garantir l’accès aux droits fondamentaux, civils et politiques, non seulement à leurs ressortissants mais encore pour toutes les personnes relevant de leur juridiction. La Convention entre en vigueur le Modèle:Date-.

La Convention évolue grâce à l'interprétation des textes par la Cour (jurisprudence) et lorsque des protocoles viennent lui ajouter de nouveaux droits.

La Convention garantit notamment :

  • le droit à la vie,
  • le droit à un procès équitable,
  • le droit au respect de la vie privée et familiale,
  • la liberté d’expression,
  • la liberté de pensée, de conscience et de religion,
  • le droit au respect de ses biens.

Elle interdit notamment :

  • la détention arbitraire et illégale,
  • les discriminations dans la jouissance des droits et libertés.
  • la torture et les peines ou traitements inhumains ou dégradants
  • l’esclavage et le travail forcé.

La Cour, qui depuis 1998 siège en permanence, doit veiller au respect des droits de l’homme pour Modèle:Nobr d’européens dans les Modèle:Nobr membres. La première session a eu lieu du 23 au Modèle:Date- et la Cour rend son premier arrêt : Lawless c. Irlande, le Modèle:Date-. C'est seulement quatre mois plus tard que la Cour rend son deuxième arrêt majeur: l'Arrêt Tennakamura, le Modèle:Date-. En près d’un demi-siècle, la juridiction a rendu plus de Modèle:Nombre. les décisions sont obligatoires et les États concernés sont régulièrement conduits à modifier leur législation ou leur pratique administrative pour se conformer aux textes conventionnels régulièrement enrichis par la jurisprudence. La jurisprudence est un instrument réactif et puissant pour consolider l’État de droit et la démocratie en Europe. Les motivations, les moyens avancés, les décisions prises, les arrêts de la CEDH nourrissent les débats juridiques de tous les pays membres<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Compositions

États membres

Fichier:Convention européenne des droits de l'homme-Carte.svg
En bleu, pays ayant ratifié la Convention.

Les États membres de la Cour européenne des droits de l'homme sont, en 2015, les Modèle:Nobr du Conseil de l'Europe : Modèle:Début de colonnes

Modèle:Fin de colonnes

Juges

La Cour se compose d'un nombre de juges égal à celui des États membres<ref group="Conv">Article 20 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref> soit Modèle:Nobr.

Liste des juges actuels de la Cour européenne des droits de l'homme<ref name="ordre">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>
#<ref>Ordre de préséance</ref>,<ref name="ordre"/> Prénom Nom Pays Position Élection Fin du mandat<ref>Modèle:Lien web</ref>
1 Raffaele Sabato Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2028
2 Péter Paczolay Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2026
3 Saadet Yüksel Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2028
4 Maria Elósegui Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2027
5 Jovan Ilievski Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2026
6 Anja Seibert-Fohr Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2029
7 Marko Bošnjak Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2028
8 Lətif Hüseynov Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2026
9 Georgios Serghides Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2025
10 Darian Pavli Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2028
11 Lado Chanturia Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2027
12 Ivana Jelić Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2027
13 Gilberto Felici Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2027
14 Hanna Youdkivska Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
15 Lorraine Schembri Orland Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2028
16 Peeter Roosma Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2029
17 Ana Maria Guerra Martins Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2029
18 Ioannis Ktistakis Modèle:Pays Juge Modèle:Date-
19 Arnfinn Bårdsen Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2028
20 Andreas Zünd Modèle:Pays Juge 29 mars 2021 2030
21 Mattias Guyomar Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2029
22 Paul Lemmens Modèle:Pays Président de section Modèle:Date- Modèle:Date-
23 Erik Wennerström Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2028
24 Tim Eicke Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2025
25 Aleš Pejchal Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
26 Jolien Schukking Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2026
27 Krzysztof Wojtyczek Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
28 Valeriu Gritço Modèle:Moldavie Juge Modèle:Date- 2021
29 Faris Vehabović Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
30 Ksenija Turković Modèle:Pays Vice-présidente Modèle:Date- 2022
31 Dmitry Dedov Modèle:Pays Juge Modèle:Date- 2022
32 Egidijus Kūris Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
33 Róbert Ragnar Spanó Modèle:Pays Président Modèle:Date- Modèle:Date-
34 Iulia Antoanella Motoc Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
35 Jon Fridrik Kjølbro Modèle:Pays Vice-président Modèle:Date- Modèle:Date-
36 Branko Lubarda Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
37 Yonko Grozev Modèle:Pays Président de section Modèle:Date- Modèle:Date-
38 Síofra O’Leary Modèle:Pays Présidente de section Modèle:Date- Modèle:Date-
39 Carlo Ranzoni Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
40 Mārtiņš Mits Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
41 Armen Harutyunyan Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
42 Stéphanie Mourou-Vikström Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
43 Georges Ravarani Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
44 Gabriele Kucsko-Stadlmayer Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
45 Pere Pastor Vilanova Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
46 Alena Poláčková Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-
47 Pauliine Koskelo Modèle:Pays Juge Modèle:Date- Modèle:Date-

Désignation des juges

Peuvent être juges de la Cour les particuliers issus des États contractants de la Convention européenne des droits de l'homme, sous la condition de Modèle:Citation<ref group="Conv">Article 21 alinéa premier de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>.

Chaque État contractant présente une liste de trois candidats et l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe élit un juge pour chaque État à la majorité qualifiée des voix<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} La procedura di elezione dei giudici della Corte Edu di Daniela Cardamone, Questione giustizia, speciale n. 1/2019 (La Corte di Strasburgo a cura di Francesco Buffa e Maria Giuliana Civinini).</ref>. Les juges sont élus pour un mandat de neuf ans non renouvelable depuis l'entrée en vigueur du protocole no 14, le Modèle:Date- (auparavant durée de six ans renouvelable), avec une limite d'âge fixée à Modèle:Nobr<ref group="Conv">Article 23 alinéa 6 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. Les juges siègent à titre individuel et ne représentent aucun État. Leur fonction leur interdit toute activité incompatible avec leurs devoirs d'indépendance et d'impartialité<ref group="Conv">Article 21 alinéas 2 et 3 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. Les Modèle:Nobr sont répartis en cinq sections, et au sein de chaque section, un comité de trois juges est désigné pour une période de douze mois, par rotation parmi les membres<ref group="Conv">Article 27 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>.

Désignation des présidents et vice-présidents

Présidents de la CEDH
Nom Mandat État d'origine
Modèle:Lien depuis 2022 Modèle:Pays
Róbert Spanó 2020-2022 Modèle:Pays
Linos-Alexandre Sicilianos 2019-2020 Modèle:Pays
Guido Raimondi 2015-2019 Modèle:Pays
Dean Spielmann 2012-2015 Modèle:Pays
Nicolas Bratza 2011-2012 Modèle:Pays
Jean-Paul Costa 2007-2011 Modèle:Pays
Luzius Wildhaber 1998-2007 Modèle:Pays
Rudolf Bernhardt 1998 Modèle:Pays
Rolv Ryssdal 1985-1998 Modèle:Pays
Giorgio Balladore Pallieri 1974-1980 Modèle:Pays
Modèle:Lien 1971-1974 Modèle:Pays
Henri Rolin 1968-1971 Modèle:Pays
René Cassin 1965-1968 Modèle:Pays

Le président de la Cour, les deux vice-présidents (également présidents de section) et les trois autres présidents de section sont élus par la Cour plénière, formation composée des Modèle:Nobr élus de la Cour. Le mandat des titulaires est d'une durée de trois ans renouvelable. Ils sont réputés pour leur moralité et leur compétence. Ils doivent être indépendants et il y a incompatibilité avec d'autres fonctions. Ils ne peuvent pas être révoqués par leur État d'origine, mais uniquement par décision de leurs pairs, prise à la majorité des deux-tiers et pour des motifs graves.

Greffe

La Cour européenne des droits de l'homme est assistée par un greffe composé d'environ Modèle:Nobr, dont un peu moins de la moitié de juristes répartis en Modèle:Nobr<ref group="Conv">Article 25 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. Le greffe effectue un travail préparatoire des affaires à l'intention des juges<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Vincent A. De Gaetano, Il giudice, la Cancelleria della Corte e il non-judicial rapporteur, Questione giustizia, speciale n. 1/2019 (La Corte di Strasburgo a cura di Francesco Buffa e Maria Giuliana Civinini).</ref>, et assume les activités de communication de la Cour, avec les requérants, le public et la presse. Le greffier et le greffier adjoint sont élus par la Cour plénière.

Organisation et activité

La Cour européenne des droits de l'homme est organisée en deux formations administratives et deux formations de jugement.

Formations administratives

Les formations administratives sont chargées de la gestion de la Cour et des requêtes qui lui sont adressées.

Cour plénière

Fichier:Strasbourg- European Court of Human Rights.jpg
À l'intérieur de la Cour européenne.

La Cour plénière est la formation qui réunit l'ensemble des Modèle:Nobr de la Cour européenne des droits de l'homme. La formation plénière est chargée de constituer les chambres, d'élire les présidents des chambres parmi les juges, pour un mandat reconductible, d'adopter le règlement de la Cour et d'élire le greffier et le greffier adjoint<ref group="Conv">Article 26 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>

Comités

Les comités sont des formations composées de trois juges, et constituées au sein de chaque section de la Cour par les chambres<ref group="Conv">Article 27 alinéa 1 de la Convention européenne des droits de l'homme</ref>. Les comités sont chargés de se prononcer sur la recevabilité des requêtes individuelles, sur saisine préalable du président de section. Les comités peuvent déclarer une requête irrecevable ou la rayer du rôle à l'unanimité Modèle:Citation<ref group="Conv">Article 28 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>

Formations de jugement

Les formations de jugement sont chargées de l'examen des affaires, tant sur la forme que sur le fond. La Chambre et la Grande Chambre constituent respectivement les formations ordinaires et extra-ordinaires de jugement.

Chambre

La Chambre se compose de sept juges et constitue la formation ordinaire de jugement des affaires. Le juge élu au titre de l'État membre impliqué dans le litige est membre de droit de la Chambre<ref group="Conv">Article 27 alinéa 1 et 2 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. Les chambres sont chargées en premier lieu de statuer sur la recevabilité des requêtes, examinées ou non par les comités. À cet effet, les chambres statuent séparément en matière d'examen de recevabilité et d'examen sur le fond<ref group="Conv">Article 29 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. En second lieu, une chambre peut décider de se dessaisir au profit de la Grande Chambre, lorsque la Chambre Modèle:Citation, et ce, sauf opposition des parties<ref name="Article 30" group="Conv">Article 30 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>.

Grande Chambre

La Grande Chambre est une formation extraordinaire de jugement. Elle est composée de Modèle:Nobr, dont le juge élu au titre de l'État membre impliqué dans le litige, le président de la Cour, les vice-présidents, les présidents des chambres et d'autres juges désignés par tirage au sort<ref group="Conv">Article 27 alinéas 1 et 3 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. La Grande Chambre se prononce sur les affaires qui lui ont été déferrées, et les demandes d'avis consultatif dont elle a été saisie<ref group="Conv">Article 31 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>

Jurisconsulte

Le jurisconsulte a été institué en 2001 avant d’être consacré en 2014 dans le règlement de la Cour, dont l’article 18 B, intitulé « Jurisconsulte », dispose : « Aux fins de la qualité et de la cohérence de sa jurisprudence, la Cour est assistée d’un jurisconsulte. Celui-ci fait partie du greffe. Il fournit des avis et des informations, notamment aux formations de jugement et aux membres de la Cour. »

La Cour européenne des droits de l’homme est la seule juridiction internationale dotée d’un jurisconsulte.

Jurisconsultes de la CEDH
Nom Mandat État d'origine
Lawrence Early Depuis Modèle:Date- Modèle:Pays
Vincent Berger 2006-2013 Modèle:Pays
Michele de Salvia 2001-2005 Modèle:Pays

En pratique, le jurisconsulte assure une veille jurisprudentielle et s’efforce de prévenir les conflits de jurisprudence. Il examine tous les projets d’arrêt et de décision qui sont soumis aux chambres constituées au sein des cinq sections, et formule ensuite des observations qu’il adresse à tous les juges de la Cour et aux responsables du greffe. Il rédige chaque semaine un flash jurisprudentiel confidentiel, réservé aux juges et aux juristes du greffe et consacré aux développements intervenus dans les sections durant la semaine écoulée. Il assiste à toutes les délibérations de la grande chambre et du collège de celle-ci. Par ailleurs, il fait souvent office de greffier de la grande chambre et de porte-parole jurisprudentiel de la Cour.

Le titulaire du poste est choisi par le bureau de la Cour et nommé par le Secrétaire général du Conseil de l'Europe, au terme d’un concours ouvert aux ressortissants des États membre de l’organisation, quarante-sept actuellement. Il a rang de directeur au Conseil de l'Europe.

Statistiques d'activité

La Cour publie sur son site l'analyse statistique de ses activités<ref>Statistiques sur le site de la CEDH.</ref>.

La Cour a rendu plus de Modèle:Nombre. Cela est lié à une quasi-automaticité de la saisine après épuisement des voies de recours internes.

Bien connue des avocats et donc des Modèle:Nobr de justiciables européens, la CEDH est menacée d'asphyxie tant les requêtes se multiplient : Modèle:Nombre nouvelles chaque année. Les statuts de la Cour ont été modifiés (via l'adoption du Modèle:Nobr) pour permettre qu'un juge unique puisse traiter les cas les plus simples. De la sorte, le nombre des affaires pendantes est passé en six mois de 160 000 à 150 000.

Les États ayant fait l'objet du plus grand nombre de condamnations sont :

en 2002 :
État Condamnations Accords à l'amiable
Italie 325 49
France 61 6
Turquie 54 45
Royaume-Uni 30 6
en 2003 :
État Condamnations Accords à l'amiable
Italie 106 29
Turquie 76 44
France 76 7
Pologne 43 22
en 2004 :
État Condamnations Accords à l'amiable
Turquie 154 10
Pologne 74 4
France 59 4
Italie 36 1
en 2005 :
État Condamnations Accords à l'amiable
Turquie 270 6
Ukraine 119 0
Grèce 100 1
Russie 81 0
en 2006 :
État Condamnations Accords à l'amiable
Turquie 312 10
Ukraine 119 1
Slovénie 185 1
Pologne 107 0
Russie 96 0
en 2007 :
État Condamnations Accords à l'amiable
Turquie 319 4
Russie 175 11
Ukraine 108 0
Pologne 101 0
Roumanie 88 3
en 2008 :
État Condamnations Accords à l'amiable
Turquie 257 1
Russie 233 0
Roumanie 189 0
Pologne 129 1
Ukraine 110 0
en 2009 :
État Condamnations Accords à l'amiable
Turquie 341 0
Russie 210 2
Roumanie 153 2
Ukraine 126 0
Pologne 123 0
en 2010 :
État Condamnations Accords à l'amiable
Turquie 228 0
Russie 204 0
Roumanie 135 0
Ukraine 107 0
Pologne 87 0
en 2011 :
État Condamnations Accords à l'amiable
Turquie 159 0
Russie 121 0
Ukraine 105 0
Grèce 69 0
Roumanie 58 0

Contribution jurisprudentielle de cette Cour

La Cour publie sur son site le recueil des arrêts et décisions ainsi que leur analyse jurisprudentielle.

L'une des retombées de ces activités est l'évolution de la doctrine juridique sur les Droits de l'homme eux-mêmes. C'est le cas de la jurisprudence qu'elle construit progressivement sur les différends entre les États et les particuliers qui commence à être prise en compte par la doctrine juridique dans de nombreux pays, même non européens. Mais il ne s'agit pas que de doctrine, une autre retombée plus concrète est la modification de la législation à la suite d'une condamnation, comme en France avec la promulgation de la loi sur les écoutes téléphoniques du Modèle:Date- à la suite d'une condamnation de la France par les arrêts Kruslin et Huvig du Modèle:Date-.

De plus, étant donné que la Convention européenne des droits de l'homme peut être directement invoquée en France devant les tribunaux, il est possible de se prévaloir de l'interprétation faite par la Cour de Strasbourg pour que le juge écarte la loi contraire à la Convention<ref>Pour le même cas en Italie, voir {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lang.</ref>. Ainsi, aussi bien le juge administratif que le juge judiciaire ont chacun à leur tour rendu inopérantes des lois françaises car elles créaient des violations des droits garantis par la Convention. Enfin, la France a créé dans le cadre de sa Cour de cassation une « commission de réexamen d'une décision pénale consécutif au prononcé d'un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Procédure

La Cour dispose d'une compétence subsidiaire en matière de violation des droits de l'homme. Le requérant doit avoir épuisé les voies de recours internes de son État pour engager un recours devant cette juridiction supranationale. Par ailleurs, les requêtes doivent satisfaire certaines conditions pour être déclarées recevables, et examinées au fond. Les requêtes sont nécessairement dirigées contre un État contractant de la Convention.

La CEDH édite pour information le Modèle:Lien web Modèle:Pdf.

Épuisement des voies de recours internes

L'article 35 de la convention européenne des droits de l'homme établit comme condition préalable à la saisine de la Cour européenne des droits de l'homme, l'épuisement des voies de recours internes. Cette condition est la conséquence de la compétence subsidiaire de la juridiction supranationale, conçue comme un organe de contrôle de l'application de la convention. Les juridictions des États signataires sont chargées d'appliquer la convention, et de faire disparaître les violations des droits de l'homme. Pour saisir la Cour, le requérant doit établir l'incapacité des juridictions nationales à remédier aux manquements, en exerçant les recours utiles, efficaces et adéquats, et en invoquant en substance une violation de la convention<ref name="margue6">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Recours utiles, efficaces et adéquats

Le requérant doit épuiser les voies de recours internes adaptées Modèle:Citation<ref name="margue6"/>. Autrement dit, les recours internes doivent être utiles, efficaces et adaptés à la situation du requérant.

Les recours adaptés sont ceux qui peuvent supprimer la cause de la violation des droits de l'homme. Les recours efficaces s'entendent des recours qui relèvent de la compétence d'autorités ayant le pouvoir de redresser la violation alléguée. L'utilité d'un recours s'apprécie quant aux chances de succès du requérant devant une juridiction donnée, compte tenu de sa jurisprudence antérieure. La Cour européenne des droits de l'homme a précisé, concernant la France, Modèle:Citation<ref>CEDH, Modèle:Date-, Modèle:Lien web ; Modèle:Date-, Modèle:Lien web.</ref>.

Le principe de l'épuisement des voies de recours internes connaît certains aménagements. En premier lieu, des allégations sérieuses de tortures peuvent dispenser le requérant d'épuiser les voies de recours internes<ref>CEDH, Modèle:Date-, Modèle:Lien web ; Modèle:Date-, Modèle:Lien web.</ref>. En second lieu, le citoyen peut épuiser les voies de recours internes avec l'aide d'une association<ref>CEDH, Modèle:Date-, Modèle:Lien web.</ref>.

Invocation en substance

L'invocation en substance est un principe de recevabilité des requêtes complémentaire à l'épuisement des voies de recours. La Cour européenne des droits de l'homme impose au requérant Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. À cet effet, la Cour européenne des droits de l'homme estime que cette condition est satisfaite, lorsque le requérant a seulement évoqué des dispositions de droit interne équivalentes à celles devant la CEDH devant les juridictions nationales<ref>CEDH, Modèle:Date-, Modèle:Lien web</ref>. En revanche, la Cour a rejeté le principe plus favorable de invocation en substance implicite<ref>CEDH, Modèle:Date-, Modèle:Lien web, paragraphe no 34 : Modèle:Citation.</ref>. Ainsi, le requérant Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Saisine de la Cour

Titulaires du droit de saisir la Cour

La Cour européenne des droits de l'homme peut être saisie par une personne physique, une organisation non gouvernementale ou un groupe de particuliers qui se prétend victime d'une violation des droits reconnus dans la Convention et ses protocoles, par l'un des États contractants<ref group="Conv">Article 34 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. Cette conception des droits naturels de l'homme confère un droit de saisir la Cour à toute personne, indépendamment de sa nationalité ou de son lieu de résidence actuelle. Cependant, le requérant doit être victime d'un manquement d'un État contractant à ses engagements.

Personnes physiques

Le droit de recours individuel est ouvert à toute victime directe<ref group="Conv">Article 35 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>, indirecte<ref>CEDH, Modèle:Date-, Modèle:Lien web, paragraphe no 18 : Modèle:Citation.</ref> ou potentielle<ref>CEDH, Modèle:Date-, Modèle:Lien web, paragraphe no 91 : Modèle:Citation.</ref> d'une violation des droits de l'homme, résultant d'un manquement d'un État contractant. La Cour européenne des droits de l'homme reconnait que le frère d'une victime peut introduire une requête en son nom, sans avoir reçu de procuration<ref>CEDH, Modèle:Date-, Modèle:Lien web, paragraphes no 53 et 55 : Modèle:Citation.</ref>. Par ailleurs, la Cour a admis qu'une association de protection de l'environnement puisse engager un recours pour défendre l'intérêt général, et non des victimes particulières<ref>CEDH, Modèle:Date-, Modèle:Lien web.</ref>.

Ce recours a fait l'objet d'une évolution : jusqu'à l'entrée en vigueur du protocole 11, il fallait que l'État ait accepté que les individus usent d'un tel recours. Il a fallu attendre la fin des années 1980 pour que la France accepte que les individus puissent saisir la Cour. Depuis 1998, il est automatique, les États n'ont plus à acquiescer pour qu'un individu puisse saisir la Cour.

Organisations non gouvernementales au sens large

La Cour européenne des droits de l'homme retient une interprétation extensive de l'article 34 de la Convention, pour élargir la notion d'organisation non gouvernementale. Le droit de saisir la Cour est désormais reconnu aux personnes morales, telles les sociétés commerciales<ref>CEDH, Modèle:Date-, Modèle:Lien web ; Modèle:Date-, Modèle:Lien web</ref> et les personnes morales de droit public n'exerçant aucune prérogative de puissance publique, tout en jouissant d'une autonomie complète par rapport à l'État<ref>CEDH, Modèle:Date-, Modèle:Lien web.</ref>. Cependant, un seul article de la Convention EDH (plus précisément l'article premier du premier protocole additionnel, relatif au droit à la propriété) dispose que sa protection s'étend aussi bien aux personnes physiques que morales.

Toutefois, les collectivités locales sont privées du droit de saisir la Cour européenne des droits de l'homme<ref>CEDH, Modèle:Date-, Section de commune d'Antilly.</ref>.

Procédure inter-étatique

Il existe également une procédure inter-étatique par laquelle un État peut en attaquer un autre, mais son usage est très peu courant.

Conditions de recevabilité des requêtes

Pour être recevable, une requête doit être introduite dans les six mois (d'après le protocole Modèle:N° en vigueur. Le protocole Modèle:N° prévoit un délai de quatre mois, mais n'est pas encore entré en vigueur car tous les États ne l'ont pas encore signé) suivant la date de la dernière décision interne définitive<ref group="Conv">Article 35 alinéa 1 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>, et doit être signée par le requérant ou son représentant<ref group="Conv">Article 35 alinéa 2 a) de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. Il faut aussi que le requérant ait, devant la juridiction nationale, soutenu qu'il était victime d'une violation de la Convention européenne des droits de l'homme. La règle non bis in idem constitue un autre critère de recevabilité des requêtes, au terme duquel la Cour ne retient aucune requête individuelle lorsqu'elle Modèle:Citation<ref group="Conv">Article 35 alinéa 2 b) de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. D'autre part, la Convention prévoit deux conditions négatives de recevabilité des requêtes individuelles<ref group="Conv">Article 35 alinéa 3 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. En premier lieu, une requête serait manifestement mal fondée Modèle:Citation<ref name="margue-20">Modèle:Ouvrage.</ref>. En second lieu, les requêtes sont jugées abusives lorsqu'elles contiennent des propos insultants à l'égard d'un État ou de ses représentants, ou lorsqu'elles sont fantaisistes ou provocatrices<ref name="margue-20"/>.

Contrôle des conditions de recevabilité

Fichier:CEDH 33273-12.jpg
Filtrage des requêtes : Ici, la Cour informe le requérant que le juge, au vu du dossier, a décidé de déclarer la requête irrecevable. Cette décision est définitive et sans recours ; le greffe ne peut fournir aucune explication.

La requête adressée à la Cour est attribuée par le président de la Cour à une section, et examinée par un juge rapporteur nommé par la Chambre à laquelle il appartient<ref group="Conv">Article 48 du règlement intérieur de la CEDH.</ref>. Le juge rapporteur demande aux parties de soumettre tous les renseignements nécessaires et pertinents à l'examen de la cause, et décide si l'affaire doit être examinée par le comité ou la chambre. Le comité saisi de la recevabilité d'une requête ne peut la déclarer irrecevable ou la rayer du rôle qu'à l'unanimité des membres du comité. À défaut d'une telle unanimité, la requête est adressée à la chambre qui peut admettre sa recevabilité, déclarer son irrecevabilité ou la rayer du rôle à la majorité simple des voix. La Grande chambre peut également être saisie de l'admissibilité d'une requête dans les cas les plus sensibles<ref>Décision de la CEDH, Modèle:Date-, Modèle:Lien web.</ref>.

Le Modèle:Nobr permet l'exclusion des requêtes répétitives. C'est un premier élément qui permet d'orienter les affaires. Il va évacuer les affaires qui auront déjà donné lieu à une décision et vont se retrouver traitées les affaires qui « méritent » d'être traitées. 60 % des requêtes sont des requêtes répétitives. Cette capacité de filtrage est visible.

Ne sont pas examinées les affaires qui ont donné lieu à un préjudice peu important. Les juges ont lié cette condition à une jurisprudence importante.

Le Modèle:Nobr est entré en vigueur le Modèle:Date- après la ratification de la Russie, qui était le seul État du Conseil de l'Europe à s'opposer à la ratification du protocole, bloquant ainsi la réforme de la Cour. Le Modèle:Date-, avec Modèle:Nobr sur 450, la Douma d’État russe a finalement donné son feu vert<ref>Quatorzième Protocole additionnel à la CEDH - Humanrights.ch.</ref>.

Procédure postérieure à la recevabilité

Une fois la requête déclarée admissible, l'affaire est instruite par une chambre de section qui dispose de pouvoirs d'instruction, et peut indiquer des mesures provisoires et solliciter l'avis de tiers. La chambre tente, après examen contradictoire des éléments, de parvenir à un règlement amiable de l'affaire, et le cas échéant, rend un arrêt susceptible de renvoi devant la Grande chambre.

Instruction de l'affaire

Une fois la requête déclarée recevable, la chambre saisie de l'affaire dispose de larges pouvoirs d'instruction en vue d'établir contradictoirement les faits de la cause. Les mesures d'instruction peuvent être adoptées soit d'office, soit à la demande des parties<ref group="Conv">Article A1 alinéa 1 du règlement intérieur de la CEDH.</ref>. À cet effet, la chambre peut solliciter la production d'éléments de preuves écrites ou l'audition de témoins et d'experts, en principe à huis clos<ref group="Conv">Article A1 alinéa 5 du règlement intérieur de la CEDH</ref>. La chambre peut également désigner un ou plusieurs juges de la Cour pour procéder à la visite des lieux en vue de recueillir des renseignements<ref group="Conv">Article A1 alinéa 3 du règlement intérieur de la CEDH.</ref>. La chambre peut également indiquer des mesures provisoires et solliciter l'avis de tiers à l'affaire.

Mesures provisoires

Quand l'exécution d'une décision d'une autorité d'un pays est considérée comme pouvant entraîner des dommages irréparables, la Cour, saisie en procédure d'urgence, peut ordonner à l'État considéré des mesures provisoires<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

La Cour a publié des instructions pratiques pour la mise en œuvre de cette procédure<ref>Modèle:Lien web</ref>.

La chambre saisie de l'affaire, ou son président, peuvent indiquer aux parties l'exécution de mesures provisoires qu'ils estiment adaptées à la situation. Certains auteurs jugent ces mesures Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La Grande chambre de la Cour a jugé que l'inobservation des mesures provisoires portait atteinte à l'effectivité du droit de recours individuel, garanti par l'Modèle:Nobr de la Convention<ref>CEDH [GC], Modèle:Date-, Modèle:Lien web, § 128-129 : Modèle:Citation.</ref>. Le prononcé des mesures provisoires est conditionné au risque avéré de préjudice imminent et irréparable<ref>CEDH [GC], Modèle:Date-, Modèle:Lien web : en l'espèce, le préjudice imminent et irréparable était lié à la destruction d'embryons in vitro.</ref>, mais les mesures provisoires Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Selon le juge Jean-Paul Costa, cette procédure est une ébauche d'une procédure de référé de la cour, qui reste à consolider<ref>Modèle:Article</ref>.

Tierce intervention

L'Modèle:Nobr de la Convention, modifié par le protocole no 11, a introduit une procédure de tierce intervention destinée à aider la Cour à se prononcer en toute connaissance de cause. À cet effet, le Président de la chambre peut inviter une personne à présenter des observations écrites, ou à prendre part aux audiences. Les personnes sollicitées s'entendent des États contractants dont un ressortissant est requérant, des États contractants qui ne sont pas parties à l'affaire, et plus généralement de Modèle:Citation. Ainsi, la Conférence des évêques catholiques d'Angleterre et du pays de Galles et un organisme de recherche ont été invités à donner leur avis sur les questions liées au suicide assisté<ref>CEDH, Modèle:Date-, Modèle:Lien web, §28 à 31.</ref>. De même, le HCR a présenté des observations écrites sur la question de la détention d'un demandeur d'asile<ref>CEDH [GC], Modèle:Date-, Modèle:Lien web, §54 à 57.</ref>.

Jugement de l'affaire

Après avoir admis la recevabilité de la requête individuelle, la chambre saisie se met à la disposition des parties, pour parvenir à un règlement amiable de l'affaire. Le cas échéant, la chambre se prononce par un arrêt.

Règlement amiable

Le règlement amiable de l'affaire doit être tenté à l'initiative de la chambre, dans le respect des droits de l'homme reconnus par la Convention et ses protocoles<ref group="Conv">Article 38 alinéa 1 a) de la Convention européenne des droits de l'homme</ref>. Le règlement amiable se traduit par une radiation de l'affaire du rôle, et le prononcé par la chambre d'une brève décision se limitant à l'exposé des faits et de la solution retenue<ref group="Conv">Article 39 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>.

Prononcé de l'arrêt

À défaut de règlement amiable, et après examen contradictoire de l'affaire, la chambre saisie rend un arrêt qui se prononce sur l'existence ou non d'une violation de la Convention et de ses protocoles. Si la violation alléguée est reconnue, et que le droit interne ne permet pas de réparer efficacement les effets de la violation, la chambre peut accorder à la partie lésée une satisfaction équitable sous forme de dommages-intérêts<ref group="Conv">Article 41 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. Les arrêts et décisions de la Cour européenne des droits de l'homme sont obligatoirement motivés. Les juges peuvent exprimer leur opinion individuelle, concordante ou dissidente, en annexe de l'arrêt<ref group="Conv">Article 45 de la Convention européenne des droits de l'homme</ref>. Il est arrivé que des juges ajoutent à l'arrêt, non pas une opinion, mais une « déclaration ».

Les arrêts rendus en chambre ordinaire deviennent définitifs, lorsque les parties annoncent leur intention de ne pas saisir la Grande chambre, ou trois mois après le prononcé de l'arrêt en l'absence de saisine de la Grande chambre<ref group="Conv">Article 44 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. Le Modèle:Nobr prévoit que les affaires jugées peuvent faire l'objet d'un réexamen dans la Grande Chambre à condition que l'affaire comporte un problème d'interprétation ou que l'affaire donne lieu à une contradiction de jurisprudence. La Cour va examiner de nouveau l'affaire au fond. Le renvoi donne lieu à un arrêt. L'arrêt définitif ne peut faire l'objet que de deux seuls recours : recours en interprétation ou recours en révision. Les États contractants s'engagent à exécuter les arrêts définitifs, sous la surveillance du Comité des ministres<ref group="Conv">Article 46 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>, mais la Cour européenne des droits de l'homme est une juridiction supranationale dépourvue de pouvoir de coercition à l'égard des États. Le comité des ministres est habilité à saisir la Cour contre un État qui, après mise en demeure, continuera de ne pas exécuter l'arrêt de la Cour. On parle de recours en manquement d'un État. La décision est prise à la majorité qualifiée.

Hypothèses de saisine de la Grande chambre

La Grande chambre de la Cour européenne des droits de l'homme se prononce sur le fond dans les affaires interétatiques, et dans les affaires individuelles en deux hypothèses.

Dessaisissement d'une chambre de section

Une chambre de section saisie d'une affaire peut se dessaisir au profit de la Grande chambre, en l'absence d'arrêt définitif et sauf opposition des parties, lorsque l'affaire Modèle:Citation<ref group="Conv" name="Article 30"/>.

Demande de renvoi en Grande chambre

En présence d'un arrêt rendu par une chambre de section, un requérant peut demander le renvoi de l'affaire devant la Grande chambre de la Cour, dans un délai de trois mois à compter du prononcé de l'arrêt<ref group="Conv">Article 43 alinéa 1 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. La demande de renvoi est examinée par un collège de cinq juges de la Grande chambre, et l'accepte seulement lorsque Modèle:Citation<ref group="Conv">Article 43 alinéa 2 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>. Les auteurs relèvent que Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La Grande chambre peut infirmer légèrement<ref>CEDH [GC], Modèle:Date-, Modèle:Lien web.</ref> ou plus radicalement<ref>CEDH [GC], Modèle:Date-, Modèle:Lien web ; Modèle:Date-, Modèle:Lien web ; Modèle:Date-, Modèle:Lien web ; Modèle:Date-, Modèle:Lien web.</ref> les arrêts de chambre de section. Elle peut également déclarer irrecevable une requête qu'une chambre avait déclaré recevable<ref>CEDH [GC], Modèle:Date-, Modèle:Lien web.</ref>, et peut parfois autoriser un réexamen de l'ensemble de l'affaire<ref>CEDH [GC], Modèle:Date-, Modèle:Lien web ; Modèle:Date-, Modèle:Lien web.</ref>.

Jurisprudence

Portée des arrêts de la Cour

Portée des arrêts constatant une violation

La Cour européenne des droits de l'homme a précisé que ses arrêts sont essentiellement déclaratoires<ref>CEDH, Modèle:Date-, Marckx.</ref>, et se contentent de déclarer l'existence ou non d'une violation de la Convention et des protocoles. La compétence supraétatique subsidiaire de la Cour l'empêche d'abroger les lois et les décisions, ou d'annuler les décisions de droit interne à l'origine de la violation des droits. Ainsi, les arrêts de la Cour Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La portée obligatoire des arrêts définitifs est limitée en premier lieu par la compétence supraétatique de la Cour. En second lieu, les arrêts de la Cour ne valent pas titre exécutoire en droit interne. Leur exécution est normalement contrôlée par le Comité des ministres<ref group="Conv">Article 46 alinéa 2 de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>, mais la Cour se reconnaît la compétence de surveiller l'exécution de ses arrêts, à la demande d'un requérant individuel<ref>CEDH [CH], Modèle:Date-, Verein Gegen Tierfabriken Schweiz c/ Suisse.</ref>. En dernier lieu, la portée des arrêts de la Cour est limitée par l'autorité de chose jugée des décisions de droit interne.

Portée des arrêts accordant une satisfaction équitable

La satisfaction équitable, de nature exclusivement pécuniaire<ref>CEDH, Modèle:Date-, Bozano</ref>, est accordée à la victime Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'indemnité allouée par la Cour, et à la charge de l'État reconnu coupable d'une violation des droits de l'homme, correspond aux frais et dépens exposés, et au préjudice matériel et moral de la victime<ref>CEDH, Modèle:Date-, Keegan.</ref>. Le montant de la somme allouée peut être considérable : ainsi, l'État français a été condamné à verser près d'un million d'euros aux victimes d'une liquidation discriminatoire<ref>CEDH, Modèle:Date-, Merger et Cros c/ France.</ref>. L'État condamné doit effectuer le versement de l'indemnité dans les trois mois suivant l'arrêt<ref>CEDH, Modèle:Date-, Moreira de Azevedo c/ Portugal</ref>, et la Cour peut ordonner le versement d'intérêts moratoires en cas de dépassement de ce délai<ref>CEDH, 1996, A c/ Danemark.</ref>.

Interprétation de la Convention et des protocoles

La Cour européenne des droits de l'homme est compétente pour interpréter la Convention et ses protocoles additionnels<ref group="Conv">Article 32 de la Convention européenne des droits de l'homme</ref> selon les règles générales d'interprétation des traités définies par la Convention de Vienne du Modèle:Date-<ref>CEDH, Modèle:Date-, Golder.</ref>. Cependant, la Cour s'est affranchie d'une interprétation littérale au profit d'une interprétation téléologique des textes, afin de leur garantir une meilleure effectivité et Modèle:Citation<ref>CEDH, Modèle:Date-, Airey.</ref>.

Concepts amplificateurs

Prééminence du droit

La Cour estime que le principe de prééminence du droit, visé dans le préambule de la Convention, est Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et concerne la Convention dans son ensemble<ref>CEDH, Modèle:Date-, Engel.</ref>. Ce principe de prééminence du droit a notamment fondé l'exigence de la Cour d'une protection adéquate contre l'arbitraire des immixtions de la puissance publique<ref>CEDH, Modèle:Date-, Malone.</ref>.

Autonomie des termes

Modèle:...

Lecture combinée de l'article 14

Modèle:...

Obligations positives

Modèle:...

Portée limitée des restrictions

Modèle:...

Espérance légitime

Modèle:...

Autonomie personnelle

Modèle:...

Concepts modérateurs

Modèle:...

Applications particulières

L'esclavage doit être efficacement sanctionné en droit interne (article 4)

Les violations de l'article 4 doivent être sévèrement et efficacement sanctionnées en droit interne :

L'article 5 protège la liberté

La régularité de la privation de liberté doit être contrôlée rapidement par un juge

L’intéressé a refusé de déférer à un ordre de la police lui enjoignant de quitter un lieu de fête. Il affirme que son arrestation et sa détention par la police sont une violation de l’Modèle:Nobr (droit à la liberté et à la sûreté) de la Convention. La Cour considère que la durée de la détention policière couplée au retard dans le contrôle effectué par le juge n’a pas suffisamment respecté l’équilibre qu’il fallait établir entre la nécessité de garantir l’exécution de l’obligation imposée au requérant et le droit de celui-ci à la liberté. Dès lors, la Cour conclut à la violation de l’Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr de la Convention.Communiqué du Greffier.

Violations de l'article 6

Modèle:Article détaillé On peut d'abord remarquer que sur un plan quantitatif, il s'agit de l'article le plus souvent invoqué par les requérants devant la Cour européenne des droits de l'homme. Le respect de la présomption d'innocence s'impose à tous :

  • Modèle:Date- et Modèle:Date-, Allenet de Ribemont c. France : la Cour rappelle avec netteté les pouvoirs publics à leurs devoirs de réserve devant l'action judiciaire en condamnant la France pour violation de l'Modèle:Nobr. Toute personne accusée d'une infraction est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie. Michel Poniatowski, ministre français de l’Intérieur, immédiatement après l’assassinat de Jean de Broglie, a publiquement dénoncé comme instigateur de l'assassinat un homme qui a finalement fait condamner la France à Strasbourg pour « atteinte à la présomption d'innocence », obtenant une indemnisation de plus de deux millions de francs français. Aucun tribunal français ne suit Michel Poniatowski en condamnant ce coupable prédésigné. La Cour souligne que les prescriptions de l'Modèle:Nobr de la Convention européenne des droits de l’homme garantissant la présomption d'innocence s'appliquent à tous les niveaux d'intervention de l'autorité publique.

L'égalité des armes devant les tribunaux, quels qu'ils soient, doit être assurée :

  • Modèle:Date-, Foucher c. France : le refus d'accès au dossier pénal est une violation du droit à l'égalité des armes. Poursuivi pour une contravention alléguée, le requérant s'est défendu seul et n'a pu accéder aux procès-verbaux constituant le dossier.
  • 2001, Kress c. France : le Commissaire du gouvernement de la juridiction administrative française (CE) ne doit pas participer au délibéré. De plus, une note en délibéré peut être soumise par les parties après le prononcé de ses conclusions. Cet arrêt est confirmé le Modèle:Date- par Martinie c. France. La solution est étendue à la Cour des comptes française, qui malgré ses spécificités est qualifiée de juridiction et peut se voir appliquer les principes du procès équitable. Avec les arrêts Borgers (1991) et Delcourt (1970) est mise en évidence la reconnaissance par la CEDH de la théorie des apparences appliquée au droit processuel.
  • Modèle:Date-, Meftah c. France (arrêt de Grande Chambre) : la Cour juge que, faute d’avoir offert au requérant un examen équitable de sa cause devant la Cour de cassation dans le cadre d’un procès contradictoire, en assurant la communication du sens des conclusions de l’avocat général et en permettant d’y répondre par écrit, il y a eu, en l’espèce, violation de l’Modèle:Nobr, Modèle:Nobr.

Les audiences des tribunaux doivent être publiques :

  • Modèle:Date-, le comte, Van Leuven et De Meyere c. Belgique : l'exigence de la publicité exclut que seule la procédure devant la Cour de cassation, laquelle ne connaît pas du fond de l'affaire, soit publique, alors que la procédure n'était pas publique devant les juridictions du fond ; Modèle:Lien web.
  • Modèle:Date- Osinger c. Autriche : l’affaire concerne une procédure engagée pour déterminer qui devait hériter d’une ferme qui avait appartenu au frère du requérant. La procédure de succession s’est déroulée sans aucune audience publique, au mépris de l’Modèle:Nobr, Modèle:Nobr. Communiqué du Greffier .

Les décisions des tribunaux doivent être exécutées :

  • Modèle:Date- Qufaj Co.Sh.P.K. c.Albanie : une société albanaise obtient en appel une somme en réparation d’un préjudice. L'arrêt devient définitif et exécutoire. La société n'arrive pas à faire appliquer ce jugement. Saisie, la Cour constitutionnelle albanaise déclare que l’exécution de décisions judiciaires ne relève pas de sa compétence. La Cour européenne des droits de l’homme juge que l’inexécution par les autorités albanaises d’une décision définitive est une violation de l’Modèle:Nobr, Modèle:Nobr (droit à un procès équitable), de la Convention européenne des droits de l’homme.

Les tribunaux doivent être indépendants :

  • 28/07/1984, Campbell c. R-U, 4 critères d'indépendance du juge sont énoncés : son mode de désignation, la durée des mandats, l'existence de garanties contre les pressions extérieures et une apparence d'indépendance.
  • Modèle:Date-, Beaumartin c. France : n'est pas indépendante la juridiction qui, au lieu d'interpréter elle-même un accord international, s'en remet à l'avis du ministre des Affaires étrangères.

Obligation de rendre la justice dans un délai raisonnable

  • elle revient régulièrement dans la jurisprudence de la Cour. Par exemple, dans les arrêts Pelissier c. France (1999) et Kudla c. Pologne (2005).

Pas de peine sans loi (article 7)

  • Modèle:Date-, Lawless c. Irlande : la détention administrative pendant cinq mois en 1957 d'un membre notoire de l'IRA en application des lois particulières de 1939 et 1940 ne constitue pas une violation de la Convention européenne des droits de l'homme, compte tenu notamment de l'importance des troubles à l'époqueModèle:Refnec.
  • Modèle:Date-, Welch c. Royaume-Uni : il n'est pas possible d'appliquer une peine (en l'espèce, confiscation) qui a été augmentée par une loi de 1986 postérieure aux infractions pénales reprochées.

Le droit à la vie familiale et privée est garanti par l'article 8

Modèle:Article détaillé

La protection de la liberté d'expression (article 10) n'est pas absolue

Modèle:Article détaillé

  • Le Modèle:Nobr de l'Modèle:Nobr grave dans le marbre la protection des sources d'information des journalistes, sans exceptions ni restrictions.
  • Le Modèle:Nobr de l'Modèle:Nobr, qui prévoit des restrictions à la liberté d'expression, ne distingue pas selon la nature de l'expression en cause, et notamment ne connaît pas d'exception en faveur de la recherche scientifique (voir par exemple Commission EDH, décision sur la recevabilité, Marais c. France, Modèle:Date-, Modèle:N°31159/96).
  • En 2006, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel a publié un article sur l'aryanisation de trois propriétés qui avaient appartenu à des propriétaires juifs et qui étaient désormais détenues par la dynastie d'éditeurs Dumont Schauberg. Dumont a exigé avec succès que Der Spiegel retire les allégations de l'article Klüngeln im Krieg, affirmant que l'allégation selon laquelle la famille d'éditeurs DuMont avait profité de l' aryanisation pendant l'ère nazie était fausse. Neven-Dumont a souligné que Gabriele Neven DuMont a acheté le terrain le Modèle:Date-, trois ans après que le groupe Gerling ait acquis le terrain de la famille juive Brandenstein, en payant Modèle:Unité, plus de cinq fois le montant que Gerling avait payé en 1938<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
  • Modèle:Date- : Financial Times LTD et autres c. Royaume-Uni : Modèle:Citation<ref>CEDH, Modèle:Lien brisé (Cour EDH, Modèle:4e Sect. Modèle:Date-, Req. Modèle:N°821/03).</ref>.
  • Modèle:Date-, Fressoz et Roire c. France (Le Canard enchaîné) : la Cour dit, à l’unanimité, qu’il y a eu violation de l’Modèle:Nobr (liberté d'expression) de la Convention. À la suite du refus de la direction de Peugeot, présidée par Jacques Calvet, d’augmenter les salaires réclamés par le personnel, le Canard enchaîné publia un article détaillant l’évolution des salaires de Jacques Calvet, à partir de photocopies partielles de ses trois derniers avis d’imposition. À la suite d'une plainte de M. Calvet, une procédure pénale fut engagée à l'encontre des deux requérants pour notamment recel des photocopies des avis d'imposition du président de Peugeot, provenant de la violation du secret professionnel par un fonctionnaire non identifié. La Cour accorde aux requérants une somme égale à celle qu'ils avaient été condamnés à payer.
  • Modèle:Date-, July et Tourancheau c. France : la Cour conclut à la non-violation de l’Modèle:Nobr (liberté d’expression) de la Convention. En 1996, le quotidien Libération, dont Serge July est directeur de publication, publia un article de Patricia Tourancheau intitulé « Amour d’ados planté d’un coup de couteau », relatant les circonstances du meurtre d’une jeune fille tuée d’un coup de couteau en Modèle:Date-. L’article relatait les circonstances dans lesquelles le meurtre s’était déroulé et reproduisait notamment des extraits de déclarations faites à la police ou au juge d’instruction et des propos figurant au dossier de l’instruction ou recueillis lors de l’interview qu’il avait accordée à la journaliste. Se fondant sur l’Modèle:Nobr de la loi du Modèle:Date- relative à la liberté de la presse, la condamnation des requérants par les tribunaux français ne porte pas atteinte à la liberté d’expression garantie par l’Modèle:Nobr « puisqu’il s’agit de prohiber la publication de tous les actes de procédure criminelle ou correctionnelle jusqu’au jour de l’audience ». La Cour estime que l’intérêt des requérants, Patricia Tourancheau et Serge July, à communiquer et celui du public à recevoir des informations au sujet du déroulement d’une procédure pénale et sur la culpabilité des suspects, alors que l’instruction judiciaire n’était pas terminée, n’était pas de nature à l’emporter sur les considérations invoquées par la justice française : protection de la présomption d'innocence et du secret de l'instruction.
  • Modèle:Date-, arrêt Hachette Filipacchi Associés (« Ici Paris ») c. France : la Cour conclut à l'unanimité à la violation de l'Modèle:Nobr par la France en raison de la condamnation en 2002 de la requérante, une maison d’édition, à la suite de la publication en 1996 d’un article concernant le chanteur Johnny Hallyday, qui invoquait le droit à l'image et le droit à la vie privée<ref>Communiqué du Greffier, Arrêt de chambre, Hachette Filpacchi Associés (« Ici paris ») c. France, Modèle:Date-.</ref>,<ref>CEDH: Johnny perd contre Ici Paris, Le Journal du dimanche, Modèle:Date-.</ref>.

L'article 14 garantit l'égalité entre enfants

  • Modèle:Date-, Pla et Puncernau c. Andorre : la Cour rappelle que les États membres du Conseil de l'Europe attachent de nos jours de l’importance à l’égalité, en matière de droits de caractère civil, entre enfants issus du mariage et enfants nés hors mariage. Les enfants nés hors mariage ont donc un droit égal à l'héritage. La Cour estime qu’il y a eu violation de l’Modèle:Nobr combiné avec l’Modèle:Nobr. Elle conclut également qu’il n’y a pas lieu d’examiner séparément la requête sous l’angle de l’Modèle:Nobr lu isolément Communiqué du greffier.

Le droit de propriété est protégé par l'article 1 du protocole 1

Éducation chrétienne

La Cour a examiné si la Norvège avait forcé un enfant n'étant pas d'obédience chrétienne à recevoir des cours sur le christianisme, ce qui ne correspondrait pas aux normes pluralistes établies sur le continent et aurait violé [[Convention européenne des droits de l'homme#Protocole no 1 : propriété, éducation, élections|l'Modèle:Nobr du protocole additionnel Modèle:N°]] permettant aux parents d'éduquer leurs enfants en accord avec leurs convictions religieuses et philosophiques<ref>décision violation droit des parents d'assurer à leurs enfants une éducation conforme à leurs convictions religieuses et philosophiques</ref>. La Cour a décidé qu'au vu de la place du christianisme en Norvège, et du contenu des enseignements visés, la Norvège était dans sa marge d'appréciation.

Requêtes inter-Étatiques

Un ou plusieurs États parties à la Convention peuvent déposer une requête contre un autre État.

Le Modèle:Date-, le gouvernement russe a saisi la Cour pour dénoncer " l’existence en Ukraine d’une pratique administrative, notamment de meurtres, d’enlèvements, de déplacements forcés, d’atteintes au droit de vote, de restrictions à l’usage de la langue russe et d’attaques d’ambassades et de consulats russes ", ainsi que la coupure du ravitaillement en eau de la Crimée et la responsabilité dans la mort des passagers du vol MH17 de Malaysia Airlines (Affaire Russie c. Ukraine, n°36958/21)<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date-, quatre jours après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le gouvernement ukrainien a saisi la Cour pour dénoncer des " violations graves et massives des droits de l’homme " et demander des mesures provisoires (Affaire Ukraine c. Russie X, n°11055/22)<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Décisions par pays

France

La France a été condamnée Modèle:Nobr en 2011 pour avoir enfreint la Convention européenne des droits de l'homme. Soit, depuis la création de la Cour dans les années 1950, un total de plus de Modèle:Nobr. Les principaux domaines incriminés — qui ont dû faire l'objet d'un réaménagement de la législation française — sont : les conditions de détention, la réglementation des étrangers, le domaine des mœurs et de la famille<ref>Quotidien La Croix, lundi Modèle:Date-, Modèle:Nobr.</ref>.

Russie

En juin 2022, la Russie a adopté une loi selon laquelle elle n'appliquera pas les décisions de la CEDH prises après le Modèle:Date-, date à laquelle elle a quitté le Conseil de l'Europe<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Au juin 2022, la Russie devait aux plaignants 74 des Modèle:Nobr d'euros des dommages et intérêts auxquels elle a été condamnée par la CEDH depuis son adhésion à la Convention européenne des droits de l'homme, sans compter Modèle:Nobr d'euros que Moscou a été condamné à verser aux ex-actionnaires du groupe petrolier Ioukos<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Critiques

Historiquement, la CEDH a été très tôt la cible de critiques. Le général de Gaulle ne reconnaîtra jamais réellement la compétence de la Cour européenne au motif que dans un État démocratique aucune institution ne saurait se placer au-dessus du peuple : « En France, la seule Cour suprême, c’est le peuple français. »<ref>Pierre Lellouche, « Une Cour européenne en question », Commentaire, 2016/3, no 155, Modèle:Pages.</ref>.

L'étendue des pouvoirs de la CEDH a été critiquée comme une diminution réelle de la souveraineté du droit des différents États européens. Pour Pierre Lellouche, la CEDH est passée d'une vocation de protection des libertés fondamentales à une intrusion directe dans de nombreux domaines de la vie publique de chaque État qu'il juge dangereuse notamment en matière de sécurité nationale. Ce « gouvernement des juges » serait un « déni démocratique » d'autant plus « tyrannique puisqu’il n’y a aucun recours possible une fois que la Cour a rendu un arrêt »<ref>« Pierre Lellouche : La CEDH installe un gouvernement des juges européens » », marianne.net, Modèle:Date-.</ref>.

Pour Bernard Edelman, la Cour est devenue une « institution tyrannique, aux réactions imprévisibles »<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Pour Bertrand Mathieu, la CEDH ne cesse de dépasser son rôle premier et de s'immiscer dans le champ du politique. Il rappelle que « dans une démocratie, c’est au législateur qu’il appartient de définir l’intérêt général ». Ce pouvoir glisse, selon lui, progressivement entre les mains des juges<ref>Entretien avec Bertrand Mathieu, « Le gouvernement des juges, ce n’est plus la démocratie ! » , Gazette du Palais, 25-Modèle:Date-, Modèle:N° Modèle:Pdf.</ref>.

Les critiques vis-à-vis de la CEDH grandissent à mesure que son ingérence dans les jurisprudences nationales sur les questions de société sont jugées inacceptables par les membres des différents États européens<ref>Laurence de Charette, « Les juges européens de la CEDH sous le feu des critiques », lefigaro.fr, Modèle:Date-.</ref>. Après que la CEDH a pris plusieurs décisions en opposition avec les traditions politiques du Royaume-Uni (droit de vote des prisonniers<ref>« Droit de vote des détenus : la CEDH condamne Londres », lemonde.fr, Modèle:Date-.</ref>...), en 2012, David Cameron dénonce plusieurs défauts de fonctionnement et le fait que la Cour soit devenue une instance de dernier ressort<ref>Florentin Collomp, « Cameron s'attaque à la Cour des droits de l'homme », lefigaro.fr, Modèle:Date-.</ref>. Bien qu'opposé au Brexit (2016), le Premier ministre du Royaume-Uni s'est servi du référendum comme moyen de pression pour demander des concessions à Bruxelles telle que l'abrogation de la loi britannique qui oblige les tribunaux à appliquer les arrêts de la CEDH<ref>Christelle Briere, « Brexit le compromis obtenu par David Cameron à Bruxelles », vsd.fr, Modèle:Date-.</ref>.

En 2015, cinquante-six députés français de l'Union pour un Mouvement Populaire dénoncent, dans une proposition de résolution, le « gouvernement des juges » et leur « soi-disant ‘progressisme juridique’ »<ref>Proposition de Résolution Modèle:Numéro avec majuscule du Modèle:Date-, menée par Pierre Lelouche, invitant le Gouvernement à renégocier les conditions de saisine et les compétences de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) sur les questions touchant notamment à la sécurité nationale et à la lutte contre le terrorisme.</ref>.

Critiques de la droite et de l'extrême-droite

Pour le Groupe Plessis, association créée par quelques hauts fonctionnaires en réaction au mariage pour tous<ref>Modèle:Lien web.</ref>, la CEDH pose « un véritable problème démocratique ». François Fillon, candidat à l’élection présidentielle française en 2017, adopta ce même discours, menaçant de quitter la CEDH si elle ne se réformait pas<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Entre Modèle:Date- et Modèle:Date-, la Cour est l'objet de critiques relayées par certains à la droite<ref>Marc Leplongeon, Délit de blasphème : comment la France résiste à la CEDH, lepoint.fr, Modèle:Date-</ref> et à l'extrême droite<ref>Modèle:Lien web.</ref>, affirmant qu'elle aurait attenté à liberté d'expression en validant la condamnation d'une Autrichienne pour « dénigrement de doctrine religieuse ». Celle-ci avait parlé de pédophilie, Mahomet ayant épousé Aïcha, alors âgée de six ans et consommé le mariage lorsqu'elle était âgée de neuf ans<ref>Modèle:Article.</ref>. Cette condamnation a été justifiée par le fait que cette critique outrepassait le rejet critique et incitait à l'intolérance religieuse, la juridiction autrichienne considérant qu'en voyant dans la pédophilie la préférence sexuelle générale de Mohammed, la demanderesse n'avait pas fait preuve de neutralité historique<ref>Modèle:Article.</ref>.

Une enquête du lobby conservateur Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), publiée en février 2020, mettant en cause l'indépendance des juges de la Cour, suscite une controverse<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. En avril 2021, après que des parlementaires ont saisi le comité des ministres, le Conseil de l'Europe se penche sur l'indépendance de la Cour européenne des droits de l'Homme. De nouvelles mesures pourraient être prises d'ici 2024 pour renforcer l'indépendance des juges<ref name="Sugy202104">Paul Sugy, Le Conseil de l'Europe se penche sur l'indépendance de la Cour européenne des droits de l'Homme, lefigaro.fr, Modèle:Date-</ref>.

Royaume-Uni après Brexit

Le Royaume-Uni après Brexit souhaite développer une législation qui lui permette d'esquiver certaines décisions de la Cour européenne des droits de l'homme. Concrètement, le ministre britannique de la Justice, Dominic Raab, pense que ce n'est pas à la Cour européenne de Strasbourg de « donner des ordres » sur des sujets comme le National Health Service (le service public de santé), la protection sociale ou les forces de police: Selon lui, ces services publics devraient être régis par des « parlementaires élus » plutôt que par une « législation judiciaire ». Il dit souhaiter que la Cour suprême du Royaume-Uni ait le dernier mot sur l'interprétation des lois du pays. Le ministre a qualifié de problème grave le fait que des criminels étrangers utilisent la clause dite de droit à la vie familiale de la loi sur les droits de l'homme pour empêcher leur expulsion<ref>Après le Brexit, le Royaume-Uni veut empêcher la Cour européenne des droits de l'homme de lui donner des ordres, francetvinfo.fr, Modèle:Date-</ref>.

Notes et références

Notes

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Textes

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Autres références

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Voir aussi

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Bibliographie

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Ouvrages synthétiques

Ouvrages spécialisés

  • Société québécoise de droit international (SQDI) - Cour européenne des droits de l’homme (Tous les articles)
Monographies
Thèses de doctorat

Recueils de jurisprudence

Articles connexes

Europe

Autres textes et institutions

Liens externes

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