Joseph-Ignace Guillotin

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Modèle:Infobox Biographie2 Joseph-Ignace Guillotin, né le Modèle:Date de naissance à Saintes et mort le Modèle:Date de décès à Paris, est un médecin et homme politique français. Il est connu pour avoir fait adopter, sous la Révolution française, la guillotine comme mode unique d’exécution capitale.

Fichier:Société Galvanique 1803.jpg
Reçu de la Société Galvanique en date du Modèle:Date-, signé par Joseph-Ignace Guillotin à titre du président

Biographie

Origines et débuts

Joseph Ignace Guillotin est le neuvième des treize enfants de Joseph-Alexandre Guillotin, avocat en la Cour et conseiller du roi en l'élection de Saintes, et de Catherine-Agathe Martin<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>. Une légende familiale veut qu'il soit né près d'une place à Saintes où avaient lieu les exécutions : l'émotion provoquée par les cris d'un condamné fait Modèle:Mme Guillotin se sentir prise des douleurs de l'enfantement et elle le met au monde<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Il fait des études théologiques pendant sept ans dans le collège des jésuites de Bordeaux et y obtient son baccalauréat. Jésuite, il est d'abord professeur du collège des Irlandais à Bordeaux<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>. En 1763, il choisit les études de médecine d'abord à Reims (où les études sont moins onéreuses) puis en 1768 à Paris, pendant trois ans grâce aux bourses d'études. Il devient pupille à la Faculté de médecine de Paris, obtient un doctorat de régent le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref> et enseigne l'anatomie, la physiologie et la pathologie dans cette même faculté (de 1778 à 1783)<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>.

En même temps, il exerce en cabinet et se partage avec son confrère Jean-Paul Marat la clientèle des maisons des frères du roi, le comte de Provence, futur Louis XVIII, et le comte d'Artois<ref name="medarus">Modèle:Lien web.</ref>. Il effectue des expériences scientifiques sur le vinaigre ou les caractéristiques de la rage. Le Modèle:Date-, il se marie à la paroisse Saint-Victor à Paris avec Marie Louise Saugrain<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Parcours politique

Modèle:Article détaillé Peu avant la Révolution française, Guillotin se rend célèbre pour avoir publié plusieurs ouvrages politiques et avoir proposé un certain nombre de réformes. Dans sa Pétition des six corps (ou Pétition des citoyens domiciliés à Paris) rédigée le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>, il réclame le vote par tête (et non par ordre aux États généraux) et que le nombre des députés du tiers état soit au moins égal à celui des députés des deux autres ordres réunis. Cette proposition lui vaut la réprobation du roi (plusieurs personnes avaient déjà adressé ce genre d'écrit au souverain, mais dans une correspondance personnelle et non en en appelant à lui publiquement par voie de requêtes) et il passe en jugement<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>.

Le Parlement de Paris le condamne le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref> pour la forme et non pour le fond, comme le fait remarquer le conseiller Lefebvre : Modèle:Citation La pétition est alors interdite de diffusion. Le Modèle:Date-, sur la demande de Necker, elle est acceptée par le Conseil d'État du roi, pour ce qui est du nombre de députés<ref name="medarus"/>.

Initié en 1772<ref>Modèle:Lien web.</ref> à la loge la Parfaite Union d’Angoulême, il devient en 1776 vénérable maître de la loge la Concorde fraternelle à l’orient de Paris et en 1778 membre affilié à celle des Neuf Sœurs (côtoyant les peintres Jean-Baptiste Greuze ou Claude Joseph Vernet, Voltaire, le duc d’Orléans ou le duc de Chartres)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il fréquente tout au long de sa vie des ateliers et des cercles tel les Philalèthes, empreints de rationalité, de connaissance et de liberté. Il joue un rôle important dans la formation du Grand Orient de France et devient orateur de sa Modèle:Citation qui recevait chaque année le tableau des membres de toutes les loges de provinces, et exerçait sur elle une tutelle. Il cesse ses activités maçonniques pendant la Révolution, à l'issue de laquelle et malgré l'insistance d'Alexandre Roëttiers de Montaleau<ref>Modèle:Harvsp</ref>, il ne réintègre pas la franc-maçonnerie.

Élu le Modèle:Date- député du tiers état de la ville et des faubourgs de Paris<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref> aux États généraux de 1789 réunis à l’hôtel des Menus-Plaisirs de Versailles, c'est lui qui propose la réunion dans la salle du Jeu de paume, lorsque les députés trouvent leur salle fermée le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>. Après que l'Assemblée a décrété dans sa séance du Modèle:Date- qu'elle se transporterait à Paris, Guillotin fait partie de la commission de six membres chargée de déterminer et faire disposer le local le plus adapté à la tenue de ses séances<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>. S'inspirant des théâtres anatomiques, Guillotin suggère de réunir les élus du peuple dans une salle en demi-cercle, afin que tous puissent se voir et s'entendre, ce qui donnera naissance plus tard à l'hémicycle du Palais Bourbon<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dans l'immédiat le choix de la commission se porte en deux jours sur la salle du Manège au jardin des Tuileries ; elle désigne l'architecte Pierre-Adrien Pâris afin de procéder aux modifications et aménagements voulus pour permettre l'installation des parlementaires. L'Assemblée y tient sa première séance le Modèle:Date-, après avoir, depuis le Modèle:Date-, en attendant l'achèvement des travaux, siégé provisoirement dans la grande salle de l'Archevêché, nommée aussi Chapelle des Ordinations<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>. Le Modèle:Date-, Guillotin est choisi comme l'un des trois secrétaires de l'Assemblée<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref> chargés d'organiser les séances parlementaires souvent chahutées, ce qui lui vaut des attaques malveillantes de la presse parlementaire déçue par la mise en discipline des séances<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Adoption de la « guillotine »

Fichier:Joseph Ignace Guillotin. Line engraving by B. L. Prévost aft Wellcome V0002456.jpg
CIVI OPTIMO : À un illustre citoyen. Une devise tirée d’Horace : « Quid verum atque decens curo et rogo et omnis in hoc sum » : Mes soins et mes interrogations sont à la recherche de la vérité et de l’harmonie, et je n’ai pas d’autre but.

Modèle:Article détaillé Guillotin, alors président du comité de salubrité de l'Assemblée nationale constituante, propose le Modèle:Date- avec l'appui de Mirabeau (député et secrétaire de l’Assemblée nationale constituante), un projet de réforme du droit pénal dont le Modèle:1er dispose que Modèle:Citation, et demande que Modèle:Citation. L’utilisation d’un appareil mécanique pour l’exécution de la peine capitale lui paraît une garantie d’égalité, qui devait, selon lui, ouvrir la porte à un futur où la peine capitale serait finalement abolie<ref name="1-12-1789"/>.

La proposition de Guillotin vise également à supprimer les souffrances inutiles. En effet, jusqu’alors, l'exécution de la peine capitale différait selon le forfait et le rang social du condamné : les nobles étaient décapités au sabre, les roturiers à la hache, les régicides et criminels d'État écartelés, les hérétiques brûlés, les voleurs roués ou pendus, les faux-monnayeurs bouillis vifs dans un chaudron<ref name="Débats_1791">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Google Livres.</ref>. Son idée est adoptée en 1791 par la [[Code pénal de 1791#Plan du Code et articles importants|loi du Modèle:Date-]] qui dispose que Modèle:Cita et que Modèle:Cita.

L’appareil, inspiré d’anciens modèles de machines à décapitation existant depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>, est mis au point en 1792 par son confrère Antoine Louis, chirurgien militaire, secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie (d’où son premier nom de Louison). Après plusieurs essais sur des moutons puis trois cadavres à l'Hospice de Bicêtre le Modèle:Date-, la première personne guillotinée en France fut un voleur, du nom de Nicolas Jacques Pelletier, le Modèle:Date-<ref>Modèle:Google Livres.</ref>,<ref>Modèle:Google Livres.</ref>.

Malgré les protestations de Guillotin qui n'a nullement inventé cette machine<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>, celle-ci se voit rapidement affublée du nom de guillotine. Ce sont les rédacteurs du journal royaliste Les Actes des Apôtres qui auraient employé ce mot, dès les premiers jours, contre sa volonté<ref>Modèle:Google Livres</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette méchante plaisanterie fut reprise, avec joie, par les gribouilleurs de copies que Guillotin avait exclus des séances de l’assemblée où ils semaient le trouble<ref name="Comité"/>. Le docteur en manifesta le regret jusqu'à sa mort en 1814, appelant sa fameuse machine « la tache involontaire de [sa] vie<ref name="medarus"/>,<ref name="Chavatte"/> ».

L’erreur de Guillotin aura été de plaider maladroitement pour cette machine le Modèle:Date- : Modèle:Citation

Modèle:Citation bloc

Guillotin espérait instaurer une exécution plus humaine et moins douloureuse. Mais dans les périodes qui suivent, celle qui est désormais affublée de nombreux surnoms – la Mirabelle surnom dérivé de Mirabeau, la Monte-à-regret, la Veuve, le Rasoir national, le Moulin à silence, la Cravate à Capet après son emploi sur Louis XVI, la Lucarne au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le Massicot, la Bécane, la Bascule à Charlot (du prénom de Charles-Henri Sanson, le bourreau de Louis XVI), etc.<ref name="Chavatte">Modèle:Google Livres.</ref> – a largement contribué à multiplier les exécutions capitales.

Désolé de son impuissance à sauver quelques victimes, attristé de voir couler le sang à flots, écœuré d'entendre continuellement prononcer le mot de guillotine, jusque dans des chansons, d'apercevoir, sans cesse, l'image de la sinistre machine (sous la forme de hideux bibelots, d'ignobles bijoux, boucles d'oreilles, cachets de montreModèle:Etc.), Guillotin quitte Paris pour se délivrer de cette tragique obsession, car, en l'an II, on le trouve, à Arras, directeur des hôpitaux militaires, installés dans l'abbaye Saint-Vaast, après l'expulsion des bénédictins<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>. Emprisonné le Modèle:Date républicaine- au cours de la réaction thermidorienne, Guillotin est remis en liberté le mois suivant le Modèle:Date républicaine-.

Il passe ensuite le restant de ses jours loin de la vie politique et ne se consacre plus qu'à la médecine, s’activant à propager la pratique de la vaccination contre la variole<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>. Il préside le Comité central de vaccine<ref name="Comité">Modèle:Lien web.</ref> créé en Modèle:Date-, sous le Consulat par le ministre de l'intérieur, Chaptal. C'est, en cette qualité, que, le Modèle:Date républicaine-, il est reçu avec le comité, en audience particulière, par le pape Pie VII<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>. Il est chargé d’installer le premier programme cohérent de santé publique en France à l’échelle de la nation. Guillotin est également le fondateur de la Société Académique de Médecine, ancêtre de l'actuelle Académie nationale de médecine<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>.

Une légende veut que Guillotin aurait lui-même été exécuté par « sa » machine et s'explique par une coïncidence : un médecin lyonnais, J. M. V. Guillotin (sans lien de parenté avec lui), est exécuté par la guillotine. Joseph Ignace Guillotin est en réalité mort chez lui, de causes naturelles (anthrax à l'épaule gauche<ref name="EJG">Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>), le Modèle:Date de décès-<ref name="EJG" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Mort dans sa maison, à l'époque Modèle:N°<ref name="EJG" /> (aujourd'hui Modèle:N°<ref>Isabelle Calabre, « Tout près de la mort », p. 21, in « Votre quartier sous la Révolution », Le Nouvel Obs - Paris - Île-de-France, n°2213, semaine du 5 au 11 avril 2007, p. 12-21.</ref>) de la rue Saint-Honoré à Paris (au coin de la rue de La Sourdière<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>), sans enfants, il laisse pour donataire universelle, en usufruit, Marie Louise Saugrain, sa veuve, et pour seule héritière, sa sœur Marie-Marguerite-Agathe-Monique Guillotin, épouse de Jean-François de La Charlonnie<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Deux jours plus tard, après un éloge funèbre d'Edme-Claude Bourru<ref>Modèle:Harvsp Modèle:Lire en ligne</ref>, ancien doyen de l’ancienne Faculté de médecine de Paris, il est inhumé dans une concession temporaire au cimetière du Père-Lachaise. Sa tombe, dans l'actuelle Modèle:8e division, a depuis longtemps disparu<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Œuvres et publications

  • Articles sur les lois criminelles, dont l'Assemblée nationale a ordonné l'impression le premier décembre 1789, pour être discutés dans la séance du 2., Paris : Impr. nationale, (s. d.), In-8° , 3 p.
  • Pétition des citoyens domiciliés à Paris, du 8 décembre 1788 ([Reprod.]), chez Clousier, imprimeur du Roi, & des Six-corps (Paris), 1788, 1 microfiche ; 105*148 mm, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k47370g#%7C{{ #if: bpt6k47370g# |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.
  • Projet de décret sur l'enseignement et l'exercice de l'art de guérir, présenté au nom du Comité de salubrité par M. Guillotin, Paris : Impr. nationale, 1791, In-8° , 39 p.
  • Présentation du rapport du Comité central de vaccine au Premier consul, par le citoyen Guillotin, Paris, impr. de Plassan, (s. d.), In-8°, 3 p.
En collaboration
  • avec Docteur Salle: Le Grand spécifique, ou L'ordonnance de MM. Guillotin et Salle, docteurs en médecine, sur la maladie et le traitement de très-haut et très-puissant seigneur, monseigneur, le haut clergé de l'église gallicane ([Reprod.]) [s.n.], 179., 1 microfiche ; 105*148 mm, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k451933%7C{{ #if: bpt6k451933 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.

Dans la culture populaire

Cinéma

Joseph Guillotin est incarné au cinéma par Henri Virlojeux dans le film Caroline Chérie en 1968 et par Jacques Ciron dans le film La Révolution française en 1989.

Télévision

Joseph Guillotin est incarné par Amir El Kacem dans la série uchronique La Révolution, sortie le 16 octobre 2020 sur Netflix<ref> Modèle:Lien web.</ref>.

Bande dessinée

Joseph Guillotin est le héros de la bande dessinée pour adultes en petit format Madame Guillotine (dans Le Cimetière des Apaches, Paris, ElviFrance, 1975, coll. Série bleue n° 9, p. 113-223).

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Liens externes

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Articles

Fichiers audios

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