Hilaire de Poitiers

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Saint

Hilaire de Poitiers (en latin Hilarius Pictaviensis), surnommé le Marteau des Ariens ou l'Athanase d'Occident est le premier évêque de Poitiers réellement attesté, né vers 315 et mort en 367.

Il est de même l'un des premiers écrivains latins chrétiens. Théologien du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, il fut un grand défenseur de l'orthodoxie nicéenne face à l'arianisme et au sabellianisme.

Il a été élevé au rang de Docteur de l'Église par le pape Pie IX en 1851. Saint pour les catholiques et les orthodoxes, il est commémoré le 13 janvier selon le Martyrologe romain<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Il est déjà marié et père d'une fille quand il devient évêque. Sa fille, Abra de Poitiers, est reconnue sainte par l'Église catholique et l'Église orthodoxe et commémorée le [[1er décembre|Modèle:Abréviation discrète décembre]].

Biographie

Fichier:Hilaryofpoitiers.jpg
Ordination de saint Hilaire, Legenda Aurea, Atelier de Jeanne et Richard de Montbaston (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle).

Issu de l'aristocratie gallo-romaine de la cité de Limonum (Poitiers), il reçoit une bonne éducation avant de se former à la rhétorique latine. Les éléments autobiographiques qui parsèment ses œuvres laissent à penser qu'il est né païen, qu'il se convertit au contact de la Bible<ref>en particulier au contact de Ex 3,14 et Jn 1,1-14</ref>, et qu'il n'est baptisé que vers 345<ref>Cf. l'introduction, par J. Doignon, de l'édition du de Trinitate aux Sources Chrétienne</ref>. Il est père de famille avec une fille unique Abra<ref>Selon Venance Fortunat, Vita, I, 3, 6, il était marié et père d’une fille, nommée Abra</ref>, lorsqu'il est élu évêque de la ville vers 350.

Soucieux de l'instruction de son peuple, il rédige un Commentaire sur l’Évangile de Matthieu, qui est la première œuvre exégétique latine qui nous soit parvenue. Ce texte, remarquable travail d’exégèse littérale, montre toutefois qu'Hilaire ne connaît pas la tradition orientale : sa perception de l'engendrement du Verbe montre même qu'il ignore les formulations du concile de Nicée. Il admettra d'ailleurs dans ses œuvres ultérieures qu'il n'a découvert celui-ci qu'en 354, soit près de trente ans après le concile.Modèle:Douteux

En 353, réuni à la demande du pape Libère et de l'empereur Constance II, le concile d'Arles rétablit les ariens dans la communion, anathématise Athanase, Paulin de Trèves et Sérapion de Thmuis. Hilaire rompt alors la communion avec le pape Libère et lance l'anathème sur celui-ci<ref>Modèle:Ouvrage</ref> ainsi que sur Saturnin d'Arles.

Alors que l’arianisme s’étend en Gaule, il s’oppose en effet à ce courant de pensée théologique. Dans l'Empire romain du milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, c'est aussi s'opposer à l'empereur. Lors du concile de Béziers de 356, dominé par les ariens unis autour de Saturnin, l'évêque d'Arles, il est déclaré hors de la communion et exilé en Phrygie<ref>Grégoire de Tours, dans son Histoire des Francs, (livre I, chap. 38) en fait le récit suivant : Modèle:Citation (Nono decimo Constantini ... Beatissimus Helarius Pictavinsis episcopus suasu hereticorum exilio deputatur, ibique libros pro fide catholica scribens, Constantio misit; qui quarto exilii anno eum absolvi iubens, ad propria redire permisit).</ref>. Pendant son séjour en Phrygie, il continue cependant à gouverner son diocèse, mais c’est là qu’il découvre la pensée des théologiens orientaux et qu'il écrit son grand traité de doctrine trinitaire : De Trinitate, et une lettre adressée à différents évêques occidentaux De Synodis. Il y convertit aussi une jeune fille, Florence, qui va le suivre en Gaule et poursuivre sa conversion en vivant en solitaire dans une cellule à Comblé (Celle-Lévescault)<ref>À Comblé, sur le tombeau de sainte Florence</ref>. Déclarée sainte, elle est fêtée le Modèle:1er<ref>Sainte Florence, fête le 1er décembre</ref>.

L'empereur Constance II décide de réunir simultanément un concile occidental à Rimini et un concile oriental à Séleucie afin de réconcilier l’Église divisée entre ariens, semi-ariens, et nicéens. L'empereur souhaite avant tout l'unité religieuse afin de parvenir à l'unité politique.

Hilaire cherche à exposer la doctrine catholique à l'empereur dans ses deux Livres à l'empereur Constance. Il expose ses thèses au concile de Séleucie en 359, où il obtient l'union des nicéens, dit aussi homoousiens (car affirmant l'identité de substance entre le Père et le Fils), et des semi-ariens, dit aussi homéousiens (car affirmant la Modèle:Citation entre le Père et le Fils), contre l'arianisme. Mais les ariens vont convaincre l'empereur de la véracité de leur thèse et celui-ci promulgue une loi qui définit que la foi des sujets de l'Empire doit être arienne lors du concile de Constantinople en 360.

C'est un exemple frappant du césaropapisme propre à l'Impérium romain ou l'Auguste est le plus souvent aussi souverain pontife. César était pontifex maximus lorsqu'il conquiert la Gaule en 52 av. J.-C.. C'est plutôt l'inverse, que l'Empereur ne s'occupe pas de religion est une nouveauté propre à la religion chrétienne dans l'Empire. Celle-ci n'ayant pas été immédiatement la religion d’État à cause de ses divisions internes et de patriarcat. cette division de la couronne impériale romaine ne sera d'ailleurs pas sans poser moult problèmes de préséance entre chef d'Église et pouvoir temporel (entre Auguste et César en face des pontifex maximus).

Hilaire, pour des raisons que l'on ignore (selon les sources, c'est soit par grâce du nouvel empereur Julien, soit un exil nouveau, car il est gênant en Orient, soit même un retour sans autorisation), retrouve sa ville de Poitiers en 360-361. On ne sait pas s'il a pu participer au concile de Paris de Modèle:Date-, mais celui-ci a clairement reçu son influence. En effet, ce concile régional condamne clairement l'arianisme et destitue les évêques ariens de Gaule.

Hilaire, reprenant son ministère épiscopal, continue à écrire pour l'édification de son peuple, en particulier son Traité des mystères, catéchèse mystagogique et allégorique, ainsi que ses Commentaires sur les psaumes, œuvre d'exégèse. Il poursuit sa lutte anti-arienne, s'opposant en particulier à Auxence de Milan, avec l'aide d'Eusèbe de Verceil.

Il meurt en 367.

Saint Martin de Tours le rejoint vers 356, se mettant à son école. En 360, Martin fonde l'abbaye de Ligugé à proximité de Poitiers. Saint Hilaire fut probablement à l'origine de la construction à Poitiers du baptistère Saint-Jean, l'un des plus vieux bâtiments chrétiens actuellement subsistant en France.

Œuvres et théologie

La majeure partie des écrits d'Hilaire a été conservée : écrits exégétiques, traités théologiques et compositions liturgiques, en particulier des hymnes.

Son œuvre principale est le De Trinitate, traité en Modèle:Nombre, composé pendant son exil. Il y défend la Modèle:Citation du Fils avec le Père, contre les ariens qui nient la divinité du Christ, et contre les sabelliens qui ne distinguent pas le Père et le Fils. La théologie d'Hilaire est la première synthèse doctrinale écrite en latin. Fondée sur des sources grecques et défendant l'orthodoxie définie à Nicée, elle aura une influence certaine pendant tout le siècle suivant. Toutefois, elle perdra de son importance après le travail de saint Augustin : en effet, tout en s'inscrivant dans sa continuité, l’œuvre augustinienne dépasse largement celle d'Hilaire, en particulier dans l'expression de la divinité de l'Esprit Saint.Modèle:Douteux

Son œuvre exégétique est originale en Occident : dans la ligne d'un Origène, il distingue un sens littéral d'un sens spirituel, et il s'attache à tirer des conclusions propres à instruire et à édifier. Lors de son exil en Orient, il entre en contact avec le texte grec des écritures, dans sa version de la Septante et il découvre plus précisément les œuvres d'Origène. Il s'appuiera sur l'un et sur l'autre dans ses commentaires bibliques d'après son exil, qui se concentreront sur l'étude du sens littéral. Son Traité des Mystères, daté des dernières années de sa vie, est une œuvre d'exégèse typologique : en parcourant l'histoire biblique, saint Hilaire montre comment les événements rapportés montrent en fait le Christ.

Par ses Hymnes, redécouvertes à l'époque contemporaine, il fait œuvre de pionnier, précédant saint Ambroise de Milan. Il introduit dans le monde chrétien latin une poésie inspirée à la fois de modèles classiques (latins et grecs) et bibliques (psaumes alphabétiques).

  • Commentaire sur l’évangile de Matthieu (env. 353-356).
    • Tome I (1-13), Paris Cerf, 1978, collection « Sources chrétiennes » Modèle:N°
    • Tome II (14-33), Paris Cerf, 1979, collection « Sources chrétiennes » Modèle:N°
  • La Trinité (env. 356-360).
    • Tome I, Paris Cerf, 1999, collection « Sources chrétiennes » Modèle:N°
    • Tome II, Paris Cerf, 2000, collection « Sources chrétiennes » Modèle:N°
    • Tome III, Paris Cerf, 2001, collection « Sources chrétiennes » Modèle:N°
  • Commentaires sur le Psaume 118 (env. 360-367).
    • Tome I (1-8), Paris Cerf, 1988, collection « Sources chrétiennes » Modèle:N°
    • Tome II (9-22), Paris Cerf, 1988, collection « Sources chrétiennes » Modèle:N°
    • Tome III (1-14), Paris Cerf, 2008, collection « Sources chrétiennes » Modèle:N°
    • Tome IV (51-61), Paris Cerf, 2014, collection « Sources chrétiennes » Modèle:N°
  • Contre Constance (env. 360-361), Paris Cerf, 1987, collection « Sources chrétiennes » Modèle:N°
  • Traité des Mystères (env. 364-367), Paris Cerf, 1947, collection « Sources chrétiennes » n°19bis, Modèle:3e 2005
  • Commentaires sur les Psaumes (trad. Patrick Descourtieux), Paris, Le Cerf, 3 vol., coll. « Sources Chrétiennes », 2008-2019.

Écrits

Fichier:Otechestvo ikona Novgorod.jpg
Icône de la Trinité, dite La Paternité, icône de l'école de Novgorod, début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, galerie Tretiakov, Moscou.

Saint Hilaire, père de famille devenu évêque de Poitiers vers 350, apôtre de la Gaule, est l'un des grands défenseurs de la Trinité au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle <ref>Hilaire de Poitiers, La Trinité I.</ref>.

Un travail invisible

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Au terme de son traité sur La Trinité, saint Hilaire, évêque de Poitiers, adresse a Dieu le Père la prière suivante<ref>Saint Hilaire de Poitiers, traité sur la Trinité, Livre II.</ref>.

Fichier:God2-Sistine Chapel.png
La Création de l'homme, fresque, vers 1508-1512, Michel-Ange, chapelle Sixtine.
Au souffle de l'Esprit

Modèle:Citation bloc

Saint Hilaire, évêque de Poitiers, est l'un des premiers commentateur de l'Évangile selon Matthieu<ref>Hilaire De Poitiers, Sur Matthieu, Introd., texte critique, trad., notes, index et appendice par Jean Doignon. 2 vol., 1978 et 1979 (Sources chrétiennes, n° 254 et 258).</ref>.

Commentaire selon Matthieu (Mt 18, 21 à 19, 1) :

Fichier:Peter Paul Rubens - Cain slaying Abel (Courtauld Institute).jpg
Caïn tuant Abel, vers 1608/1609, Pierre Paul Rubens, Institut Courtauld.
Sans mesure

Modèle:Citation bloc

Culte

Considéré comme Père de l'Église, saint Hilaire de Poitiers a été élevé au rang de docteur de l'Église par le pape Pie IX en 1851. L’Église orthodoxe l'a toujours considéré comme Père de l'Église et tenu en haute estime. Il est fêté le Modèle:Date- (date présumée de sa mort)<ref>dans le calendrier de 1962, il était fêté le 14 janvier en raison de la fête du Baptême du Seigneur</ref>.

De nombreux lieux et bâtiments catholiques ont été Modèle:Page h'. Il est le patron de la ville de Parme en Italie.

En Bretagne bretonnante, Hilaire de Poitiers (Sant Hiler en breton). en raison de la proximité de son nom avec le terme breton an alaer qui signifie « l'alevineur », est, avec saint Alar, un des saints patrons des alevins et des alevineurs<ref>Modèle:Lien web.</ref> ; c'est par exemple le saint patron de l'église paroissiale de Clohars-Fouesnant (Finistère).

Iconographie

Notes et références

<references />

Annexes

Bibliographie

Fichier:Divi Hilarii Pictavorum episcopi De Trinitate.tif
Lucubrationes, 1523.
Œuvres de saint Hilaire
Études
  • Venance Fortunat, De virtutibus sancti Hilarii episcopi Pictaviensis
  • P. Smulders, La Doctrine trinitaire de Saint Hilaire de Poitiers ; Esquisse du mouvement dogmatique depuis le Concile de Nicée jusqu'au règne de Julien, Roma, PUG, 1944, collection Analecta Gregoriana Modèle:N°.
  • Jean Doignon, Hilaire de Poitiers avant l'exil ; Recherches sur la naissance, l'enseignement et l'épreuve d'une foi épiscopale en Gaule au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Paris, Études augustiniennes, 1972, 667 p. Modèle:ASIN
  • Modèle:Ouvrage
  • Luis F. Ladaria, Il Dio vivo e vero : Il mistero della Trinità, Casale Monferrato Piemme, 1999. Hilaire de Poitiers, Modèle:P. chap. VII, 8.
  • Luis F. Ladaria, San Hilario de Poitiers. Diccionario - Burgos : Editorial Monte Carmelo, 2006, 341 p.
  • Modèle:Ouvrage
  • Denis Dupont-Fauville, Saint Hilaire de Poitiers, théologien de la communion, Roma, PUG, 2008, Collection Analecta Gregoriana, Modèle:N°, 412 p.
  • Modèle:Article
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Michel Corbin, La Trinité chez saint Hilaire de Poitiers ; Tome I : livres I à VII, Paris, Cerf, 2016, 360 p.
  • Michel Corbin, La Trinité chez saint Hilaire de Poitiers ; Tome II : livres VIII à XII, Paris, Cerf, 2017, 460 p.
  • Éphrem Boularand, « La conversion de saint Hilaire de Poitiers », dans Bulletin de littérature ecclésiastique, 1961, tome 62, Modèle:N°, Modèle:P. (lire en ligne)
  • Modèle:Article

Articles connexes

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Liens externes

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