Cartomancie

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
Révision datée du 31 août 2023 à 17:32 par >Cram l'Intelloc
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Modèle:Confusion

Fichier:Tarot readers of Marrakech.jpg
Cartomanciennes sur la place Jemaa el-Fna à Marrakech.

La cartomancie est un art divinatoire utilisant le tirage des cartes : divination par les cartes ou carto-mancie. Les cartomanciens sont parfois appelés « diseurs de bonne aventure ».

Historique

Fichier:Lucas van Leyden - The fortune teller.jpg
Lucas van Leyden, La Tireuse de cartes, 1508, Paris, Musée du Louvre.

On trouve des traces de la cartomancie dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle en Espagne<ref>Spanish single trump game sur Ludus Triomphorum par Ross G. Caldwell.</ref> et dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle en Italie : il serait cité par Pic de la Mirandole<ref>Pic de la Mirandole dans De rerum praenotione : sortium..in figuris chartaceo ludo pictis, cf. infra Ross G. Caldwell.</ref> et surtout en 1540 par Francesco Marcolini dans Le sorti intitolate giardino d’i pensieri<ref>le site Taropedia présente ce texte en détail, cf infra également pour l'article de R. G. Caldwell.</ref> qui utilise des cartes et un livre d'oracles. En Espagne encore, en 1556, Martin de Azpilcueta est l'auteur du Compendio del Manual de Confessores dans lequel il condamne clairement la divination fondée sur l'utilisation des cartes<ref>Tout le paragraphe précédent est inspiré des travaux de Ross G. Caldwell publiés dans Journal of the International Playing Card Society Modèle:N°, partiellement repris en ligne sur un forum internet par Ross G. Caldwell.</ref>.

Au siècle des Lumières, dans la période pré-révolutionnaire, la cartomancie a atteint un apogée en France et est révélée à un très large public avec Etteilla (Jean-Baptiste Alliette, 1738-1791) sous le nom de cartonomancie pour le jeu de 32 cartes (Le petit Etteilla ou L'Art de tirer les cartes 1753 publié en 1791) puis des cartes de tarot qui se fonde sur des travaux antérieurs : l'interprétation des cartes du tarot de Marseille par Antoine Court de Gébelin<ref>Antoine Court de Gébelin, Monde primitif, t. VIII, 1781.</ref>. Cette cartomancie sera particulièrement reprise par la « Sybille de la Révolution et de l'Empire », Marie-Anne Lenormand, plus connue sous le nom de « Mademoiselle Lenormand », qui prétendit avoir conseillé tout ce que la période dans laquelle elle a vécu a connu de célébrités politiques ou artistiques (abusivement pour beaucoup de noms cités<ref>Cf. Louis Du Bois dans De Mademoiselle Lenormand et de ses deux biographies, Paris, 1843, qui cite Marat, décédé quand Lenormand prétendait le conseiller, et Hoffmann, qui loin d'être un consultant, critiqua et caricatura « La Lenormand ».</ref>). Après la mort de Mlle Lenormand et durant les siècles qui suivirent, de nombreux jeux de cartes Modèle:Incise furent publiés dans plusieurs pays d'Europe sous les appellations de Jeu de Mademoiselle Lenormand ou Grand Lenormand ou encore Le Petit Lenormand.

La cartomancie telle qu'elle est entendue à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle relève principalement d'un héritage de la cartomancie relancée par Court de Gébelin et Etteilla ; l'emploi assez généralisé (mais pas exclusif) du tarot de Marseille et de ses dérivés (Wirth, Rider-Waite, etc.) est principalement dû à Court de Gébelin. Toutefois, au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la cartomancie emploie toujours les tarots de Marseille ou de Besançon, les tarots modernes, les jeux de cartes standardisés à enseigne française ou espagnole, et finalement tout type de jeu de cartes. Le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle a aussi vu le développement de nombreux jeux de cartes sous la forme d'oracles divinatoires, qui ne conservent aucune référence visible aux cartes standardisées ou historiques ni aux tarots.

À aucune époque il n'a pour le moment été trouvé de preuve qu'un jeu de carte à usage ludique ait été également créé pour une utilisation en cartomancie<ref>concernant ces deux derniers paragraphes, voir notamment A wicked pack of cards: the origins of the occult tarot par Ronald Decker, Thierry Depaulis et Michael A. E. Dummett, Duckworth, 1996 Modèle:ISBN Modèle:ISBN .</ref>.

Un jeu intitulé « Jeu de cartomancie pour l’amusement des dames » vient toutefois d’être identifié <ref>Marc Louis George Collet et Thierry Depaulis, Le jeu de cartomancie du Comte de P***, Le Vieux Papier, fasc.444, avril 2022, P.85-92 </ref>. Doté du privilège du Roi enregistré le 15 avril 1788, c’est le premier jeu dit de « Cartomancie » au monde. Ce jeu de LXVI cartes présente le roi Louis XVI en effigie, la Reine Marie Antoinette sur la deuxième carte, des ministres, des souverains étrangers et des allégories sur les suivantes <ref>Duhamel, Comte de Précourt, Jeu de cartomancie pour l’amusement des dames, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, Réserve KH-34 (3, 25)-Boite Ecu; Gallica. </ref>. Ce jeu se dévoile sous un aspect essentiellement ludique et se trouve à l’origine des nombreuses références iconographiques des oracles divinatoires des siècles derniers. Son auteur, le sieur Duhamel, Comte de Précourt, colonel d’infanterie, a été impliqué dans l’Affaire du Collier de la Reine.

En France, en 1948, Paul Marteau, alors directeur des cartiers Grimaud, publie Le Tarot de Marseille, un autre ouvrage qui aura une importance dans les pratiques de cartomancie liées au tarot, tout comme la version du tarot de Marseille de Paul Marteau (en fait une modification d'une copie tardive par Lequart du tarot de Nicolas Conver)<ref>Jean-Claude Flornoy, Le pèlerinage des bateleurs, éditions letarot.com, 2007 Modèle:ISBN page 35, et Alejandro Jodorowsky, La voie du tarot, éditions Albin Michel, 2004 Modèle:ISBN page 22</ref> eut un rayonnement international<ref>Jean-Claude Flornoy, op. cit., pages 25 et 26.</ref> qui marqua une étape importante dans l'histoire de la cartomancie, tout comme dans celle de la taromancie et de la tarologie.

La divination par les cartes

Fichier:Leur crédulité fait toute sa science.jpg
Leur crédulité fait toute sa science, caricature dans Le Bon Genre, 1801.

L'essentiel du travail de "divination" consiste en l'utilisation de l'intuition et de l'écoute active afin de deviner certains éléments de la vie de la personne, à relier ensuite au symbolisme classique des cartes. Les détracteurs assimilent cette pratique à de la pure lecture froide.

La cartomancie, quand elle utilise le tarot, est alors appelée taromancie (et parfois tarologie). Les autres pratiques de cartomancie utilisent principalement des jeux de cartes standards à enseigne française, anglaise ou espagnole.

La cartomancie désigne également l'utilisation de cartes spécifiquement créées pour être utilisées dans des pratiques divinatoires<ref>par exemple l'oracle de la main, l'oracle de la triade, l'oracle de belline, l'Oracle Gé, etc.</ref>, ces jeux de cartes sont souvent appelées oracles, chacun ayant un nombre de cartes qui lui est propre, ses cartes représentant des prédictions plus ou moins précises, qui peuvent être interprétées dans une combinatoire spécifique. Dans le cas de l'usage de ce type d'oracle, l'interprétation relève plus d'un caractère aléatoire des prédictions que de la sensibilité ou de la capacité du lecteur de cartes à créer des interprétations originales, ou en tous cas cette sensibilité ou capacité est plus contrainte ou guidée par les éléments représentés sur les cartes.

Correspondance des jeux de tarot avec les jeux standards

La pratique de cartomancie française repose majoritairement sur le jeu des quatre couleurs : piques, cœurs, trèfles et carreaux. De nos jours, le jeu de 32 cartes est le plus utilisé en cartomancie, suivi du jeu de 52 cartes.

Les quatre emblèmes<ref>Modèle:Lien web</ref> - deniers, bâtons, épées et coupes - communes aux cartes à enseigne espagnole ou italienne et aux tarots anciens (tarots italiens et Tarot dit de Marseille) permettraient de comprendre le sens divinatoire des quatre couleurs des cartes à jouer (trèfle, carreau, pique et cœur) que l'on trouve tant dans le tarot à jouer que dans les jeux de 52 et de 32 cartes. Le rapport des couleurs modernes avec les couleurs anciennes ne fait pas consensus ; les études historiques Modèle:Réf nécessaire du tarot confirment les correspondances coupes-cœurs et épées-piques, et affirment plus clairement une évolution des bâtons en trèfles et des deniers en carreaux<ref>Modèle:Lien web</ref> (lien inactif), alors que certaines pratiques de cartomancie préféreraient voir une correspondance des bâtons aux carreaux et des deniers aux trèfles. Cette dernière hypothèse se voit confirmée par études récentes telle celle du site Unicorne<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Les tireuses de cartes dans la littérature

  • Éléonore Tenaille de Vaulabelle publie La Tireuse de cartes, vaudeville en un acte, Paris, 1848.
  • Honoré de Balzac était un adepte de la cartomancie et croyait à sa réalité scientifique. Il met en scène cette pratique dans le personnage de Madame Fontaine, laquelle est installée dans un réduit crasseux de la rue Vieille-du-Temple à Paris. Dans le jeu à cinq francs, elle se contente de tirer les cartes et informe le client sur son passé<ref>Les Comédiens sans le savoir, Modèle:P..</ref>; dans le jeu à cent francs, la poule noire et le crapaud Astaroth interviennent sur les cartes et lui permettent de prédire l'avenir<ref> Le Cousin Pons, Modèle:P..</ref>.

Point de vue scientifique

L'activité de « prédiction » n'est généralement pas reconnue par la communauté scientifique en dehors des modèles statistiques. Les pratiques divinatoires populaires comme la cartomancie n'ont pas de fondement scientifique.

Pour la zététique, le ressort essentiel de la cartomancie réside dans l'effet Barnum (ou effet de Bertram Forer)<ref>https://www.pseudo-sciences.org/Effet-Forer-effet-Barnum-ou-validation-subjective</ref>.

Bibliographie et sources

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Liens externes

Modèle:Portail