Blasphème
La notion de blasphème désigne à l'origine le fait de « parler mal de quelqu'un, injurier, calomnier » ; elle prend progressivement un sens plus restreint pour ne plus concerner que l'injure appliquée au fait religieux. Ainsi, le dictionnaire Larousse définit le blasphème comme Modèle:Citation<ref>Larousse en ligne : Modèle:Lien web.</ref>. La difficulté de cette notion tient à la multiplicité de ses définitions au cours du temps et suivant la géographie ; le blasphème peut être vu comme une construction historique à variétés multiples.
La France sera le premier État à abolir le délit de blasphème du Code pénal le 25 septembre 1791 lors de la Révolution Française mais il restera persistant dans divers textes ; le délit de blasphème inscrit dans le Code d'Alsace-Moselle ne sera abrogé qu'en 2017.
Selon les époques et les régions du monde, le blasphème dans son acception religieuse a pu être toléré ou réprimé. En 2020, la situation varie fortement d'un pays à l'autre. Ainsi, certains pays n'ont jamais pénalisé le blasphème (exemples : États-Unis, Chine, Japon) ou ont aboli leurs lois sur les propos blasphématoires (exemples : France, Canada, pays scandinaves), tandis que d'autres appliquent encore une législation pénalisant les blasphémateurs, par des sanctions allant de la simple amende (exemples : Italie, Autriche, Brésil) jusqu'à la peine de mort (exemples : Afghanistan, Brunei, Mauritanie, Nigeria, Iran, Pakistan, Somalie, Arabie saoudite), en passant par diverses peines d'emprisonnement (exemples : Allemagne, Russie, Inde, Égypte).
Étymologie
Le terme « blasphème » vient du latin Modèle:Latin, lui-même emprunté au grec Modèle:Grec ancien, de Modèle:Grec ancien, « qui prononce des paroles impies, qui blasphème »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le second élément de ces deux mots se retrouve dans le substantif Modèle:Grec ancien, « parole, discours ». Le premier élément Modèle:Grec ancien peut être rapproché du verbe Modèle:Grec ancien, « endommager, nuire ». C'est dans le grec de la Septante et du Nouveau Testament que le verbe et le substantif ont reçu le sens religieux de « blasphémer »<ref>Cf. P. Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque : histoire des mots, nouvelle éd., Paris, Klincksieck, 1999, Modèle:Pp..</ref>.
Au fil des siècles, le mot s’applique de plus en plus exclusivement à l'insulte envers la religion<ref>En 1913, la Modèle:Lang indique à l'entrée Modèle:Lang que le blasphème ne concerne que le domaine de la religion : Modèle:Citation.</ref>,<ref name=":2">Modèle:Lien web.</ref>.
Contexte historique et politique
Une parole (ou un acte) n'est pas blasphématoire dans l'absolu. Le jugement de ce qui constitue un blasphème est en grande partie historique et politique.
La notion de blasphème dans l'histoire
Le caractère blasphématoire et sa gravité peuvent être évalués par rapport à ce que défend une religion dans son dogme, mais aussi par rapport aux critères d'une époque, en fonction des perceptions politiques et religieuses du moment. Selon la place que lui laisse la société, une religion impose ou non ses valeurs au droit qui les traduit.
Voltaire fait remarquer qu'« on accusa de blasphème les premiers chrétiens (pour monothéisme) ; mais les… Joviens, qui reprochaient le blasphème aux premiers chrétiens, furent enfin condamnés eux-mêmes comme blasphémateurs sous Théodose II »<ref name=":3">Modèle:Lien web.</ref>.
Là où il existe des sanctions pour blasphème, c'est le pouvoir politique qui en décide. Dans l'Europe chrétienne, c'était le roi qui punissait le blasphème, et cela jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Lien web.</ref>. On peut citer notamment une ordonnance de Charles Modèle:VI, datée de 1397 : au premier blasphème, mise au pilori pendant neuf heures puis en prison pendant un mois ; la deuxième fois, condamnation à avoir la lèvre supérieure fendue ; la troisième fois, c’est la lèvre inférieure ; la quatrième fois, on leur entaille les deux joues ; et au cinquième blasphème, on coupe la langue, « pour qu’ils ne puissent plus dire de pareilles choses ». Il s'agit de punir ceux qui tenteraient de rompre l'ordre hiérarchique en offensant Dieu et son représentant sur terre<ref name=":4" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En Europe, la tradition des Lumières depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle a sorti la religion de la sphère politique et juridique et a laissé à la seule religion l'idée de blasphème. Dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les philosophes dénient à la religion le droit d'imposer ses croyances à toute la société et donc des éventuelles sanctions en cas d'atteinte à ces croyances considérées comme des blasphèmes ou des critiques. Pierre Bayle, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, affirme que Modèle:Citation. La Révolution française abolit le délit de blasphème, consacre la notion de liberté d'expression et depuis, l'idée même de blasphème ne concerne que les fidèles d'une religion et les religieux. Avec le temps, la chrétienté abandonne ses prétentions à punir civilement le blasphème. En république, le blasphème n'existe pas<ref name="JDSV">Voir l'histoire du blasphème : Jacques de Saint-Victor, Blasphème. Brève histoire d’un « crime imaginaire » Gallimard, 126 p.</ref>.
Un exemple d'évolution historique concerne l'habeas corpus en Grande-Bretagne (droit d'être présenté devant un juge, pas d'arrestation arbitraire, notamment pour ses croyances religieuses) : avec la Déclaration des droits de l'homme, la notion disparaît.
L’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l'homme garantit la liberté de croyance<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et la notion de blasphème comme faute ou délit disparaît peu à peu du droit moderne. Récemment encore, la notion disparaît des références à l'ONU<ref name="h.r.ONU">Modèle:Lien web.</ref>.
Problématique politique
Le blasphème prend son sens à travers ce qu'il reflète du point de vue des religieux et de l'état politique du pays où il est davantage une hérésie ou bien une atteinte à l'ordre public. Dans l'intervention au nom de l'ordre public, l'accusation de blasphème relève de l'interdiction de la liberté d'expression et constitue un instrument du pouvoir politique.
Beaucoup d'idéologies, qu'elles soient religieuses ou non, conduisent à délimiter un domaine sacré exclusif du domaine profane. La protection de ce domaine sacré se caractérise par un système d'interdits<ref>Mon Dieu, pourquoi tous ces interdits ouvrage collectif, Charles Conte, Éditions panoramiques, 1994 lien externe.</ref>. Par rapport à ces interdits, la société, lorsqu'il s'agit d'une société théocratique, peut intervenir pour « protéger Dieu » ou pour « protéger les pratiquants ». Dans une société nationaliste où la nation est au cœur de l'idéologie, c'est par exemple le « drapeau » ou l'hymne national qui sera sacralisé. On diabolisera dans ce cas le « délit d'outrage au drapeau ou à l'hymne national »<ref name=":1" />. Dans les États à religion officielle, lorsque le fait religieux est au centre fondateur de la société, la loi protège la religion. Dans ce contexte, le blasphème peut être un délit, parce qu'il s'attaque au fondement même de l'ordre social. Lorsque l'État ne se fonde pas ou plus sur la religion mais sur un droit non divin, le blasphème peut constituer un préjudice pour les fidèles en tant que citoyens protégés par la loi qui les autorise à posséder leurs propres croyances. Le blasphème peut engager la responsabilité civile de celui qui le profère, lequel peut se trouver condamné s'il contrevient au droit de libre croyance.
Un blasphème n'est tel que de la part d'un membre de la communauté religieuse concernée qui ne se soumet pas aux règles et croyances d'une religion qu'il ne respecte pas. Venant de l'extérieur, les propos irrespectueux ne peuvent atteindre les croyants ni leur foi s'ils émanent de quelqu'un qui ne partage pas cette même foi.
C'est pourquoi, il est impossible pour le droit de définir le blasphème. Ce dernier ne se comprend que de l'intérieur, au sein d'une religion et d'une croyance, et d'une communauté religieuse. En dehors d'elles, l'idée même de blasphème est difficilement perceptible par les non-croyants.
Un blasphème conscient trahirait, aux yeux des institutions religieuses, une volonté d'agression délibérée, un rejet de l'« autre » et de ses valeurs. À ce titre, un État théocratique peut être conduit à lutter contre le blasphème, tandis qu'un État laïc peut le sanctionner, mais indépendamment de toute considération religieuse, afin de préserver la paix sociale si nécessaire.
La prévention du blasphème tend à la mise en place d'une censure dans les États théocratiques ou nationalistes. Selon ses défenseurs, Modèle:Citation. Ce principe conduit les laïques à considérer que la liberté, de pensée ou d'expression, est absolue ou elle n’est pas.
La réponse politique à apporter face au blasphème doit apporter un arbitrage entre liberté d'expression et droit au respect de la religion ou de symboles nationaux.
En Occident, les hommes blasphèment plus que les femmes, ces dernières choisissant plutôt de maudire<ref>Alain Cabantous, « Le blasphème en Occident », émission La Marche de l'Histoire sur France Inter, 26 septembre 2012.</ref>.
La législation française sur le blasphème
La définition du « blasphème » entre dans le droit français au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avec la définition donnée par Thomas d'Aquin après de multiples débats avec les moralistes : un péché de langue, une « défaillance dans la profession de foi », donc une atteinte dans sa « pureté », ce qui justifie sa répression qui devient féroce avec le roi Louis IX, préoccupé par sa lutte contre les hérétiques, les juifs et l'islam, et passe par la mutilation de la langue et des lèvres<ref name=":4">Modèle:Lien web.</ref>.
La critique de la législation sur le blasphème remonte au siècle des Lumières. À cette époque, Voltaire prend le cas du chevalier de La Barre, âgé de 20 ans, qui représente le dernier cas, en 1766, de torture et d'exécution pour blasphème en France, comme une démonstration de l'obscurantisme des lois religieuses et de la nécessité de la liberté de pensée.
Les articles 10 et 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 suppriment la notion de blasphème du droit français, tant qu'il n'y a ni abus ni trouble à l'ordre public. La Restauration tente une loi sur le sacrilège (notion voisine du blasphème) ; mais elle est rapidement abrogée sous la monarchie de Juillet, puis définitivement supprimée par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. L'affirmation des libertés d'expression et de pensée par la Révolution française s'inscrit Modèle:Incise contre ce qu'avait été la position de l'Église catholique dans ce domaine ; elle met fin à son rôle historique de fondement de l'ordre social. La loi sur la liberté de la presse de 1881 intervient dans un contexte de laïcité ; elle n'interdit pas des campagnes de presse extrêmement violentes (de part et d'autre), qui achèvent de briser l'idée d'un lien naturel entre État et religion, et conduisent finalement à la Séparation des Églises et de l'État de la loi de 1905.
En France, les lois sanctionnent l'injure et la diffamation des personnes et des groupes, et précisément les attaques contre des groupes religieux lorsqu'ils sont dénigrés en tant que tels. Ce qui est interdit, c'est Modèle:Citation ou l'incitation à la haine raciale ou religieuse. Les tribunaux ont à juger souvent des affaires de diffamation des individus. Mais la justice civile, qui n'a pas pour fonction de faire respecter les dogmes religieux, déboute quasi systématiquement les groupes religieux qui voudraient limiter la liberté d'expression pour protéger leurs croyances et leurs opinions religieuses. La loi du 29 juillet 1881 modifiée concerne l'injure et la diffamation et limite la liberté d'expression à ce qui pourrait créer des troubles à l'ordre public. Comme depuis 1791 il n'existe plus de délit spécifique de blasphème, c'est bien l'ordre social et la tranquillité publique qui sont protégés.
Athéisme et liberté de pensée
L'athéisme critique les religions en raison de leur inutilité, voire de leur nocivité. Avec la liberté de pensée qui est un pilier des sociétés démocratiques, l'idée que les États puissent poursuivre comme blasphémateurs les incroyants et les athées n'est plus de mise. Des groupes luttent au Royaume-Uni contre la répression du blasphème. Prenant en considération l'affaire Salman Rushdie mais aussi et d'abord les Modèle:Pas clair, un groupe s'est constitué en Belgique en 1989 : la Ligue pour l'abolition des lois réprimant le blasphème et le droit de s'exprimer librement (LABEL).
La Journée internationale du blasphème (Blasphemy Day) est célébrée chaque année le 30 septembre pour encourager les individus et les groupes à exprimer ouvertement leurs critiques de la religion et des lois sur le blasphème. Elle a été créée en 2009 par l'ONG Center for Inquiry. Dans un entretien sur la chaîne CNN, Ronald Lindsay, président et chef de la direction du Center for Inquiry, a déclaré à ce propos : « [Nous pensons] que les croyances religieuses devraient être soumises à un examen et à des critiques, tout comme le sont les croyances politiques mais il existe un tabou sur la religion ».
Blasphème par religion
Judaïsme
Dans le judaïsme, où il est interdit de représenter Dieu, la notion de blasphème reste limitée : le judaïsme condamne et exclut plus facilement « celui qui porte atteinte à la communauté » que celui qui maudit Dieu<ref name="BlasMond">Modèle:Lien web</ref>.
Dans le Lévitique (24:16) le châtiment du blasphème est la mort, et pour la Halakha la seule forme de blasphème passible de la peine de mort est de blasphémer le Nom du Seigneur, conformément au troisième Commandement : « Tu n'invoqueras pas le Nom du Seigneur en vain. »
Cependant, dans la Bible, le châtiment réservé aux faux prophètes est la lapidation : « Si un prophète ou un visionnaire t'annonce un signe ou un prodige, même s'il se réalise, et qu'il te dise : Modèle:Citation, tu n'écouteras pas ses paroles… Il sera mis à mort pour avoir prêché la révolte contre le Seigneur votre Dieu » (Dt 13:2-6).
Selon le Talmud, le blasphème est le fait de considérer Dieu comme un homme. Il faut conserver une connaissance de l'infini pour éviter l'idolâtrie.
Dans les sept lois de Noé, que le judaïsme estime valables pour tous, même les non-juifs, le blasphème est également interdit.
Christianisme
Jésus est condamné pour blasphème par les Juifs qui l'ont amené à Ponce Pilate<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref> « Ses déclarations sont qualifiées de blasphème et provoquent une condamnation à mort. » Cf. Modèle:Ouvrage</ref>. Peu après, les empereurs romains condamnent à mort les premiers chrétiens pour avoir commis le crime de blasphème<ref>Lorenzo Arrazola (1853), p. 595.</ref>,<ref name=":3" /> puis les jeunes Églises du christianisme primitif s'accusent mutuellement d'être blasphématrices<ref name=":2" />.
Le deuxième Commandement (« Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur ton Dieu à faux ») prescrit de respecter le Nom du Seigneur. Ce Nom est saint. Le blasphème consiste à user du Nom de Dieu ou de Jésus-Christ d'une façon injurieuse, interdiction étendue par le Vatican à la Vierge Marie et les saints<ref name="Deuxième commandement, par le Vatican">Catéchisme de l'Église catholique, site internet du Vatican : Deuxième commandement « En bref ».</ref>.
Le seul blasphème ne pouvant être pardonné est celui du péché contre l'Esprit (Lc 12, 8-12) considéré comme un refus du pardon de Dieu lui-même<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Dans le droit canon de l'Église catholique, aucune sanction n'est prévue contre le blasphème. D'une façon générale, la plus grave sanction du droit canon est l'excommunication, latae sententiae (du fait même de la commission du délit)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, qui ne concerne pas le blasphème. Néanmoins, l'Inquisition exécuta Modèle:Précision nécessaire pour cause de blasphème.
Au Moyen Âge, des « disputations » judéo-chrétiennes ont été organisées par l'Église catholique, de XIIIe au XVe siècle<ref>Modèle:Lien web</ref>, au cours desquelles des juifs convertis au christianisme comme Nicolas Donin ou Pablo Christiani ont affirmé que le Talmud contenait des références insultantes à Jésus<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En France, une commission de théologiens chrétiens condamna le Talmud à être brûlé et le 17 juin 1244<ref>Jewish Encyclopedia, section « Disputations between Jews and Christians », 1906</ref> : vingt-quatre charretées de manuscrits religieux juifs sont détruits place de Grève à Paris<ref>Béatrice Philippe, Être juif dans la société française, chapitre « De l'an 1000 à l'expulsion de 1394 »</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Dans la Bavière catholique, Oskar Panizza publie en 1894 une pièce de théâtre intitulée Le Concile d'amour, où Dieu, indigné par le comportement dépravé de la cour du pape Alexandre Borgia, punit l'humanité en lui envoyant la syphilis. La pièce est interdite, et l'auteur condamné à un an de prison pour cause de blasphème.
Islam
Tareq Oubrou, le grand imam de Bordeaux, explique : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Toutefois, une critique de l'islam est considérée comme un blasphème par de nombreux États, qui infligent des punitions pouvant aller jusqu'à la condamnation à mort (Arabie saoudite, Iran, par exemple : il existe actuellement des condamnations pour ce motif dans ces pays).
Le cheikh Sayyid Sâbiq précise la notion d'apostasie (riddah ou Ar-riddah, le retour en arrière) qui ne concerne que le croyant musulman : Modèle:Citation. Cependant : « Trois catégories de personnes ne sont pas responsables de leurs actes : le dormeur jusqu’à ce qu’il se réveille, l’enfant jusqu’à ce qu’il atteigne la puberté et le malade mental jusqu’à ce qu’il reprenne conscience ». Par ailleurs : « un musulman qui renie l’islam sous la contrainte n’est pas un apostat ». Tout cela ne s’applique pas aux musulmans récemment convertis qui ne connaissent pas encore les directives ni les limites qu’ils doivent observer. Si l’un d’eux nie par ignorance un élément de la religion, il n’est pas considéré comme un apostat jusqu’à ce qu’il soit instruit en islam<ref>Modèle:Lien web</ref>.
L'apostasie est passible de mort dans de nombreuses traditions musulmanes<ref>Al Boukhari, hadith 6411</ref>. Au Maroc par exemple, le conseil des oulémas, présidé par le Roi, a réaffirmé la peine de mort pour les apostats. Mais la fatwa (décret religieux) n'a pas été confirmée par le droit civil. Le débat en islam reste ouvertModèle:Refsou.
Le monde musulman considère le blasphème comme une faute dont la sanction varie selon les pays et les régimes. Les blasphémateurs, considérés comme tels, sont les intellectuels et les artistes exprimant une parole libre et dont la figure emblématique est Salman Rushdie, objet d'une fatwa de l'imam Khomeyni en 1989.
L'histoire de l'Iran depuis les dernières décennies, ou le « printemps arabe » de plusieurs États, montrent que ces notions ne sont pas figées, non plus que les décisions de répression prises par différents pouvoirs. De même à l'échelle internationale, l'actuelle tendance du monde islamique à vouloir faire du blasphème un délit, montre la mobilisation de forces suivant une stratégie politique<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En Arabie saoudite, les intellectuels qui prônent une évolution de l'islam et une réforme libérale, et qui dénoncent l'extrémisme du wahhabisme, sont accusés de blasphème et menacés des peines les plus lourdes<ref>Modèle:Lien web</ref>.
On trouve dans le Coran des préconisations de sagesse pour ne pas opposer la violence au blasphème. Les manifestations violentes contre les mécréants jugés blasphémateurs ne sont pas autorisées. Le Coran préconise uniquement une réaction pacifique : Modèle:Citation bloc
Blasphème et droit dans le monde
L'ONU
L'Organisation des Nations unies a été le lieu de nombreuses discussions concernant la notion de blasphème. Du fait que le droit pénal musulman est fondé sur la Charia laquelle pénalise l'apostasie exprimée dans l'acte de blasphémer, des pays musulmans ont proposé d'adapter le droit international en ce sens.
En 2012, Stéphanie Le Bars, journaliste au « Monde », note : « Depuis 1999, tous les ans, les 57 pays de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) s'efforcent de promouvoir, devant la commission des droits de l'homme de l'ONU, le concept de diffamation des religions, un faux nez pour imposer au monde un controversé « délit de blasphème », surtout en vigueur dans les pays musulmans. Et chaque année, les pays occidentaux, rejoints par l'Amérique latine et l'Afrique, s'y opposent fermement au nom de la liberté d'expression et du droit international »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le 19 décembre 2011, l’Assemblée générale de l’ONU décide finalement d'abandonner le concept de « diffamation des religions » et adopte par consensus un texte, présenté par l'OCI<ref name="h.r.ONU" /> et destiné à soutenir la Modèle:Citation<ref>Texte complet : Modèle:Lien web</ref>.
Comparaison mondiale
Une étude du Pew Research Center<ref>Modèle:Lien web</ref> estime qu'en 2012, 22 % des pays et territoires ont des lois anti-blasphème, et 11 % disposent de textes pénalisant l'apostasie. Les sanctions juridiques pour ces transgressions varient de l'amende à la mort (voir, par exemple, le cas du code pénal de la Mauritanie, ci-dessous).
Région | Lois pénalisant le blasphème | Lois condamnant l'apostasie |
---|---|---|
Afrique du Nord, Moyen-Orient | 70 % (14 des 20 pays) | 60 % (12 des 20 pays) |
Organisation des États américains | 31 % (11 des 35 pays) | |
Asie-Pacifique | 18 % (9 des 50 pays) | 10 % (5 des 50 pays) |
Afrique subsaharienne | 6,25 % (3 des 48 pays) | 8,3 % (4 des 48 pays) |
Europe | 22,22 % (10 des 45 pays)<ref group="n">En 2015, le Conseil de l'Europe compte 47 pays.</ref> | |
États-Unis | plusieurs États ont des lois visant les publications |
En 2011, le même institut notait<ref group="n">Aux deux critères "blasphème" et "apostasie", l'étude avait ajouté la "diffamation".</ref> : Modèle:Citation<ref name=":0" />.
En 2012, il y a des lois anti-blasphème dans 33 pays. Parmi ceux-ci, 21 pays sont des pays musulmans. Les insultes à la religion restent un crime passible de mort sur des terres musulmanes<ref>Modèle:Article</ref>.
Afrique du Nord, Moyen-Orient
Arabie saoudite
La loi prévoit des punitions extrêmement sévères contre le blasphème. Des châtiments corporels, par exemple des coups de fouet, des peines d'emprisonnements et des condamnations à mort sont appliqués. De nombreuses études montrent que les références de l'Arabie et celles du groupe dit État islamique (Daech) en matière de punitions du blasphème, sont les mêmes<ref>Voir sur slate.fr.</ref>,<ref>Voir sur tempsreel.nouvelobs.com.</ref>.
Le blogueur saoudien Raif Badawi a été condamné en 2015 à dix ans de prison, mille coups de fouet et une amende d'un million de riyals saoudiens (environ Modèle:Unité) pour avoir créé un forum en ligne destiné au débat public et « insulté l'islam ». Le 9 janvier 2015, il reçoit cinquante premiers coups de fouet (sur les mille prévus) sur une place publique, à Djeddah, après les prières du vendredi<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le poète palestinien Ashraf Fayad qui vit en Arabie saoudite, est actuellement condamné à mort pour blasphème<ref>Voir sur huffpostmaghreb.com.</ref>.
L'athéisme est également interdit, poursuivi et sévèrement puni — peine de mort encourue pour cause d'athéisme, celui-ci étant considéré comme terroriste<ref>Voir sur citizenpost.fr.</ref>.
Égypte
L'Égypte, république à majorité musulmane (95 %)<ref name="statreligion">Statistique 2012 de Pew Research : Modèle:Lien web</ref>, est signataire du Pacte international relatif aux droits civils et politiques<ref>Texte complet : Modèle:Lien web</ref>, qui, conformément à la Charte des Nations unies et à la Déclaration universelle des droits de l'homme doit garantir la liberté d’expression et de conscience.
L'article 98 du code pénal égyptien, modifié par la loi 147/2006, dispose que quiconque propage, dans le but d'inciter à la haine, des propos diffamatoires à l'égard d'une religion est passible d'une peine de 6 mois à cinq ans de prison et/ou d'une amende<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En 2013, Amnesty International s'inquiète des Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Iran
Modèle:… Modèle:Article détaillé
La loi prévoit la peine de mort pour le blasphème<ref name=":0" />. Des Iraniens en sont actuellement menacés et sont exécutés<ref>Voir sur ncr-iran.org.</ref>. Les condamnations à la peine de mort pour blasphème sont nombreuses en Iran<ref>Voir sur peinedemort.org.</ref>.
Jordanie
Modèle:… D'après Le Monde, Modèle:Citation
Soudan
Modèle:… En juin 2014, une femme soudanaise est condamnée à cent coups de fouet et à la pendaison pour s’être convertie au christianisme<ref name=":0" />.
Asie-Pacifique
Australie
Le blasphème n'est pas une infraction pénale en vertu de la loi fédérale australienne, mais la situation de jure varie au niveau de l'État et du territoire ; il n'est actuellement appliqué dans aucune juridiction australienne.
Les délits de blasphème et de diffamation blasphématoire dans la common law anglaise ont été transférés dans les colonies australiennes. Les délits de common law ont été totalement abolis dans le Queensland et l'Australie-Occidentale, lorsque ces juridictions ont adopté des codes qui ont remplacé la common law. En Australie-Méridionale, dans l'état de Victoria et le Territoire du Nord, la situation est ambiguë, car les codes pénaux locaux ne mentionnent pas le blasphème mais n'abolissent pas non plus spécifiquement les infractions de droit commun.
En Nouvelle-Galles du Sud et en Tasmanie, les codes pénaux incluent une infraction de blasphème ou de diffamation blasphématoire, mais les articles concernés ne sont pas appliqués et généralement considérés comme obsolètes. Néanmoins, ces articles concernent exclusivement les propos qui attentent à l'Église d'Angleterre.
L'article 119 du Code pénal tasman, datant de 1924, déclare<ref>Modèle:Lien web</ref> :Modèle:Citation bloc
Pakistan
République islamique. Le chapitre XV du code pénal<ref>Modèle:Lien webModèle:Pdf(en)</ref> traite des infractions relatives à la religion, les peines prévues s'étendent de la simple amende à la peine capitale. L'article 295-B punit la souillure du Coran par une peine d'emprisonnement perpétuelle. L’article 295-C est le plus sévère : Modèle:Citation bloc
En mars 2015, Anne-Isabelle Tollet publie La mort n’est pas une solution (éd. du Rocher). L'auteure explique que 300 personnes sont emprisonnées chaque année pour délit de blasphème et que le gouvernement Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. La journaliste française, spécialiste de la région, espère relancer la mobilisation autour du cas de Asia Bibi, chrétienne condamnée à mort en 2010, Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Indonésie
Modèle:… La loi prévoit l'emprisonnement.
En décembre 2014, le rédacteur en chef du « Jakarta Post », journal indonésien anglophone est accusé de blasphème par la police pour avoir publié une caricature de l’État islamique quelques mois auparavant<ref name=":0"/>.
Afrique subsaharienne
Mauritanie
République islamique. Le crime d’apostasie est régi par l’article 306 du code pénal (intitulé Attentat aux mœurs de l’islam) du titre II, section IV de l’ordonnance du 9 juillet 1983<ref>Modèle:Lien webModèle:Pdf</ref> portant institution du code pénal :
En janvier 2014, Mohamed M'Kheitir est arrêté et accusé d'apostasie pour un texte publié sur internet. Il est condamné à mort en décembre de la même année<ref>Modèle:Lien web</ref>. Une lettre ouverte de Modèle:Citation demande aussitôt sa libération<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Europe
Dans l'Europe chrétienne, le blasphème fut considéré comme un délit sous la royauté et par l'Inquisition. Cependant la notion de blasphème tend à disparaître à l'époque moderne et d'abord en France avec l'abolition du délit de blasphème par la Révolution et la Déclaration des droits de l’homme de 1789 qui établissent le principe de la liberté d’expression. Désormais, cette notion n'appartient plus qu'à l'histoire passée et renvoie aux sociétés d'Ancien Régime, en tant que notion contraire à l'esprit et aux principes des démocraties modernes, sociétés laïcisées, en particulier dans la République française<ref name="JDSV"/>.
La liberté d'expression est garantie par les déclarations universelles des droits de l'homme à laquelle se réfère l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme. La formulation de cet article fait rentrer la liberté d'expression dans le droit relatif. Les 47 États membres du Conseil de l'Europe doivent appliquer les décisions de la Cour Européenne des droits de l'homme (CEDH) ; concernant la liberté d'expression, la CEDH a énoncé un principe essentiel dans l'arrêt Handyside c.Royaume-Uni du 7 décembre 1976 : « 49. La liberté d'expression constitue l'un des fondements essentiels de pareille société, l'une des conditions primordiales de son progrès et de l'épanouissement de chacun. Sous réserve du paragraphe 2 de l'article 10 (art. 10-2), elle vaut non seulement pour les "informations" ou "idées" accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent l'État ou une fraction quelconque de la population. Ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l'esprit d'ouverture sans lesquels il n'est pas de "société démocratique". Il en découle notamment que toute "formalité", "condition", "restriction" ou "sanction" imposée en la matière doit être proportionnée au but légitime poursuivi. » CEDH, Cour (Plénière), 7 déc. 1976, n° 5493/72.
En Europe, l’Allemagne, l'Autriche, l'Espagne, le Danemark (jusqu'en 2017), la Finlande, la Grèce, l’Italie, l’Irlande (jusque 2018), l'Islande (jusqu'en 2015),la Slovaquie, le Liechtenstein, Malte (jusqu'en 2016), la Norvège ( jusqu'en 2009), la Pologne, la Russie, Saint-Marin, le Portugal et la Suisse ont conservé d'anciennes lois contre le blasphème qui ne sont cependant appliquées que de façon prudente, hormis dans la Grèce orthodoxe. Le blasphème n'est réprimé que lorsqu'il trouble l'ordre public ou incite à la haine<ref>Quatrième de couverture du livre Blasphèmes et libertés Modèle:ISBN.</ref>.
L'Assemblée parlementaire européenne considère que :Modèle:Citation bloc
Allemagne
L'article 166 du code pénal<ref>Voir sur bundesrecht.juris.de.</ref>, intitulé « Diffamation des religions, associations religieuses ou idéologiques », connu aussi sous le nom de Gotteslästerungsparagraph, punit le blasphème jusqu'à trois ans d'emprisonnement, s'il y a trouble de la paix civile.
- Quiconque publiquement ou par le biais de la diffusion de documents écrits (article 11 (3)) diffame la religion ou l'idéologie d'autrui d'une manière susceptible de troubler la paix publique, est passible d'un emprisonnement de trois ans maximum ou d'une amende.
- Quiconque publiquement ou par le biais de la diffusion de documents écrits (article 11 (3)) diffame une église ou autre association religieuse ou idéologique au sein de l'Allemagne, ainsi que leurs institutions ou associations, d'une manière susceptible de troubler la paix publique, doit subir la même peine.
On en trouve une traduction dans le code pénal d'Alsace et Moselle :
- « Blasphème public contre Dieu » :
Autriche
Articles 188, 189 du code pénal<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Danemark
Sections 140 et 266b du code criminel danois. L'article 140 du code pénal, adopté en 1866 énonce :Modèle:Citation bloc
Le Danemark punissait en théorie ainsi toute moquerie publique d’une religion, et il en est de même en FinlandeModèle:Refnec. Mais en pratique la dernière condamnation remonte à 1946. Cela valait au Danemark, condamnation de la part de l'ONU et du Conseil de l'Europe, qui considèrent les lois sur le blasphème comme une entrave à la liberté d'expressionModèle:Refsou.
Le vendredi Modèle:Date-, les députés du Folketing se sont prononcés majoritairement en faveur de la suppression de l’article 140<ref name="Hivert">Modèle:Lien web</ref>.
Aucune jurisprudence précise n'est citée. En 2006, l'affaire des caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten avait entraîné la saisine du parquet général qui avait considéré que les dessins publiés ne constituaient pas un blasphème. Début 2017, un homme ayant publié, en 2015, une vidéo qui le montrait brûlant un Coran est renvoyé devant les tribunaux<ref name="Hivert"/>.
Espagne
Article 525 du code pénal, qui interdit « les attaques portées au dogme religieux, croyances ou cérémonies ». Cet article du code pénal a été invoqué par le Cristo del Gran Poder pour poursuivre l'auteur d'un jeu vidéo mettant en scène des personnages portant des vêtements religieux et portant des croix chrétiennes sur lesquels il faut tirer<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Modèle:Pdf jeux vidéo accusé d'enfreindre la loi anti-blasphème no 525 du code pénal espagnol</ref>.
Finlande
Le chapitre X du code pénal finlandais prévoit emprisonnement et/ou amende dans le cas d'outrage ou de blasphème<ref>Modèle:Lien web</ref>.
France
Modèle:Article détaillé Le délit de blasphème n'existe plus en France depuis la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 qui pose dans son article 10, que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi »<ref name="">Nathalie Mallet-Poujol, 1789-1905. Du blasphème aux droits et devoirs des ministres du culte, LEGICOM, 2015/2 (N° 55), pages 7 à 16</ref>. Néanmoins, durant près d'un siècle, les rapports entre liberté d’expression et religion continuent à être strictement encadrés par la loi. Est ainsi créé, en 1819, le délit d'outrage à la morale publique et religieuse. La loi prévoit que « tout outrage à la morale publique et religieuse, ou aux bonnes mœurs, par l'un des moyens énoncés [...], sera puni d'un emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 16 francs à 500 francs »<ref>André Laingui, Les Magistrats du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle juges des écrivains de leur temps article, Cahiers de l'AIEF, Année 1992, 44, pp. 221-241</ref>.
La notion de blasphème est définitivement supprimée du droit français par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Néanmoins, la « provocation aux crimes et délits » reste sanctionnée (art. 23 de la loi sur la liberté de la presse), de même que l'apologie de crimes contre l’humanité ou l'incitation à la haine ou à la violence en raison de la religion (art. 24), ou la diffamation contre un groupe religieux (art. 32). La jurisprudence établit aussi diverses limites, encadrées selon le contexte (cf. par exemple, dans les grands arrêts du Conseil d'État, Société « Les films Lutétia », 18 décembre 1959<ref group="n">Modèle:Citation, Conseil d'État, 18 décembre 1959.</ref>).
Le début des années 2000 voit apparaitre plusieurs affaires qui constituent la jurisprudence. Ainsi, si le blasphème est toléré, l'injure aux croyants ou la provocation à la haine contre les croyants, elles, sont réprimées<ref>Olivia Dufour et Evan Raschel, Blasphème : l’insulte à la religion est tolérée, l’injure aux croyants non, actu-juridique.fr, 21 octobre 2020</ref>.
Des propositions de loi réprimant le blasphème sont déposées en 2006 par les députés Jean-Marc Roubaud du Gard<ref>Le projet de loi</ref> et Éric Raoult de Seine-Saint-Denis<ref>Modèle:Lien web</ref>, propositions qui ne seront pas débattues<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La question du blasphème est également abordée en France en janvier 2020 lors de l'affaire Mila, une adolescente qui a eu des propos critiques envers l'islam. À la suite de cela, le président de la République Emmanuel Macron réaffirme le 12 février Modèle:Citation et à Modèle:CitationModèle:Sfn.
Des militants pour la liberté d'expression ainsi que des militants antiracistes considèrent la loi de 2003 créant un « délit d'outrage au drapeau ou à l'hymne national » comme une réinstauration d'une sorte de délit de blasphème, en ce qu'elle sacralise des symboles et les rend intouchables<ref name=":1">|Profitons de notre liberté avant qu'elle n'expire, Maître Eolas, 23 juillet 2010</ref>,<ref>Pour la défense de la liberté d’expression, contre le soutien à Charlie Hebdo!, Les Mots Sont Importants, 5 novembre 2011.</ref>.
Le délit de blasphème ayant été aboli, mais la République française respectant avec égalité toutes les religions, il ressort que toute déformation volontaire et pernicieuse publique des textes fondateurs d'une religion peut être réprimée. Une étude de législation comparée confirmée publiquement par le Sénat a fait valoir en substance que tout personne croyante, témoin d'écrit ou de discours altérant de manière délétère ou perverse, la réalité des fondements de sa foi, a toujours faculté à déposer plainte pour les infractions respectives de diffamation et/ou d'injure définies aux dispositions des articles 29, 32 et 33 de la loi du 29 juillet 1881 et/ou, selon la situation, pour l'infraction de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence telle que définies à l'article 24 de la loi de 1881<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Cas de l'Alsace-Moselle
Cependant, la fin du rattachement de l'Alsace-Moselle à l'Allemagne en 1918 réintroduisit la notion de blasphème dans le droit français, via l'incorporation de l'article 166 du code pénal allemand. En Alsace-Moselle, il n’y a pas de séparation entre les Églises et l’État, le Concordat y restant applicable. Les articles 166 (relatif aux blasphèmes, injures ou outrages) et 167 (relatif aux entraves au libre exercice du culte) du code pénal local d'Alsace-Moselle punissaient le blasphème et l'entrave aux cultes de trois ans d'emprisonnement au maximum.
Ces dispositions faisaient débat lorsque l'article 167 fut utilisé à l'encontre de militants d'Act Up-Paris à la suite de leur action le Modèle:Date dans la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, pour laquelle cinq militants furent condamnés le Modèle:Date à quarante jours-amende de Modèle:Unité, jugement confirmé par l’arrêt du 30 novembre 1999 de la chambre criminelle de la Cour de cassation<ref>Modèle:Lien web</ref>. En réponse à la question écrite du sénateur de Moselle Jean-Louis Masson, le ministère de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire confirmait le Modèle:Date que ces articles étaient maintenus et toujours applicables en Alsace et en Moselle<ref>Modèle:Lien web</ref>. Spécialiste du droit local, le juriste Bernard Zahra jugeait cependant ces textes inopérants en raison de confusions entre les articles 166 et 167 du code pénal local, issu du code pénal allemand : Modèle:Citation bloc
Selon un article écrit par le Russe Kirill Privalov dans Itogu, et publié en 2012 dans « Courrier international »<ref>no 1142 du 20-26 septembre 2012, page 22.</ref>, Modèle:Citation La loi de 1905 de séparation des Églises et de l'État ne s'applique pas dans les trois départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, allemands entre 1871 et 1918 (Alsace-Moselle).
Le Modèle:Date-, les représentants des cultes catholique, protestants, juif et musulman d'Alsace-Moselle proposaient lors d'une audition commune à Paris devant l’Observatoire de la laïcité d'abroger la législation locale relative au blasphème<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le Modèle:Date-, le Sénat a adopté, à la suite d'un avis en ce sens de l'Observatoire de la laïcité, un amendement au projet de loi « Égalité et Citoyenneté » abrogeant le délit de blasphème prévu par l'article 166 du code pénal local applicable dans ces trois départements<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le délit de blasphème a ainsi été abrogé par l'article 172 de la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l'égalité et à la citoyenneté qui harmonise les peines prévues par le droit pénal local en cas de troubles du culte sur celles prévues en droit français<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les associations laïques locales et nationales demandent, au-delà, la suppression négociée et progressive des ingérences du religieux dans la vie publique de ces trois départements, du salariat des cultes qui y sont reconnus et l'alignement de la législation sur celle du reste du pays, à savoir sur le régime de la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905.
Cas de la France d'outre-mer
La loi française de séparation des Églises et de l'État ne s'applique pas en Guyane française, à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie, et, pour l'essentiel (le choix y est désormais laissé entre le régime de droit commun et celui de droit local) à Mayotte<ref>[1] : « Circulaire du 25 août 2011 relative à l'organisation des cultes outremer ».</ref>. La loi de 1905 prévoyait que des décrets particuliers seraient pris pour traduire son application dans les territoires d'outremer. Cela n'a été le cas que dans les Antilles. La Guyane (alors colonie) a été exclue du champ de cette loi après que le Gouvernement a suivi l'avis négatif rendu par la commission coloniale le 1er avril 1911<ref>Modèle:Lien web</ref>. Elle n'est pas non plus sous le régime du Concordat et des articles organiques, mais sous celui de l'ordonnance royale de Charles X du Modèle:Date, qui fait bénéficier au culte catholique d'un financement public<ref>Modèle:Lien web</ref>. La Guyane et les autres territoires de la France d'outre-mer cités plus haut sont également régis par les décrets Mandel de 1939 concernant l'organisation des cultes.
Toutefois, aucun de ces territoires ne disposant d'un droit pénal local, le délit de blasphème n'y existe pas davantage que dans le reste de la République.
Ainsi, les auteurs de la pose d'une tête de cochon sur une mosquée du département de Mayotte, dont la population est majoritairement de confession musulmane, ont été relaxés en appel<ref>Libération 17/09/2014 affaire tête de cochon devant une mosquée à Mayotte, voir la dernière ligne concernant la relaxe en appel</ref>,<ref>IpRéunion 10 juillet 2015 Relaxe en appel affaire profanation à la tête de cochon d'une mosquée à Mayotte</ref>.
Grèce
L’article 198 du code pénal grec punit celui qui, en public et avec malveillance, offense Dieu de quelque manière que ce soit, et celui qui manifeste en public, en blasphémant, un manque de respect envers le sentiment religieux.
Le correspondant du quotidien Le Monde à Athènes écrit en 2012 : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Cette loi a été utilisée pour faire condamner à 6 mois de prison in abtentia en janvier 2005 l'illustrateur autrichien Gerhard Haderer pour une bande dessinée jugée blasphématoire après en avoir interdit la parution en 2003<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Un auteur de bande dessinée condamné pour blasphème en Grèce. »</ref>. La cour d'appel a levé l'interdiction « car l'ouvrage n'est pas blasphématoire » et sous la pression de la communauté européenne<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}L'interdiction de la bande dessinée est levée en Grèce au terme de l'appel</ref>.
Irlande
Par un référendum organisé le même jour que l'élection présidentielle, le 26 octobre 2018, les Irlandais abrogent la criminalisation du blasphème introduite en 1937 dans la Constitution irlandaise. L'abrogation de cette disposition très peu appliquée était soutenue par l'Église catholique d’Irlande la qualifiant de Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Avant cela, le blasphème était interdit par la Constitution. Depuis le Modèle:Date, par le Defamation Act 2009, le blasphème en Irlande devient un délit. Le blasphémateur risquait une amende allant jusqu'à Modèle:Unité. Le texte de la loi était rédigé ainsi : Modèle:Citation bloc Toutes les religions étaient prises sous l'ombrelle de cette loi, c'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle eu été promulguée. Selon le commentaire de Dermot Ahern, la constitution ne protégeait jusqu'alors que la religion chrétienne et l'immigration du pays étant en hausse, une loi était nécessaire<ref>Irish atheists challenge new blasphemy laws</ref>. Des citoyens irlandais protestaient et demandaient l'abrogation de cette loi dont ils estiment qu'elle avait un « caractère médiéval »<ref>Voir sur humanite.fr.</ref>.
Islande
L'article 125 du code pénal islandais traitant du blasphème a été abrogé le 2 juillet 2015 par le parlement<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} 821/144 frumvarp: almenn hegningarlög</ref>, par 43 voix contre 1 (3 abstentions, 16 absents)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alþingi 144. löggjafarþing. 144. fundur. Atkvæðagreiðsla 51926</ref>.
Avant son abrogation, l'article prévoyait une amende ou une peine d'emprisonnement d'au plus trois mois<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Almenn hegningarlög (version du Modèle:1er janvier 2007)</ref>.
Italie
L'article 724 du code pénal italien réprime « quiconque blasphème publiquement, par des invectives ou des paroles outrageantes contre la divinité ». Cependant, cet article n'est plus appliqué <ref>Modèle:Lien web</ref>.
Norvège
Loi de 1930.
Le film satirique Monty Python : La Vie de Brian y a été interdit pendant un an<ref>8 ans en Irlande, 11 ans en Italie, et 22 ans à Jersey.</ref>. Les journaux suédois ont pu titrer : Modèle:Citation Les auteurs n'ont pas été poursuivisModèle:Refnec.
Pays-Bas
Aux Pays-Bas, la loi contre le blasphème a été abrogée le 3 décembre 2013 par une majorité parlementaire<ref>Voir sur la-croix.com.</ref>.
Jusqu'alors, les articles 147 et 429 bis du code interdisaient et sanctionnaient le blasphème. Entré au code pénal en 1932 après un projet du parti communiste de l’époque d’interdire les célébrations de Noël, le délit de blasphème pouvait être puni de 1 à 3 mois d’emprisonnement et d’une amende de 100 à 150 florins (45 à Modèle:Unité). L'article 147 du code pénal a été utilisé sans succès pour la dernière fois en 1966 à l'encontre de l'écrivain Gerard Reve.
Le 25 août 2023, le gouvernement danois présente une loi cherchant à Modèle:Citation, suite à des troubles suscités dans plusieurs pays musulmans par des profanations du Coran sur son sol. Le contrevenant s'expose à une amende et une peine de deux ans de prison<ref>https://www.lefigaro.fr/international/le-danemark-va-interdire-les-autodafes-du-coran-20230825</ref>.
Pologne
En 2003, l'artiste Dorota Nieznalska est poursuivie pour avoir réalisé une sculpture représentant des organes génitaux suspendus à un crucifix chrétien<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Dorota Nieznalska poursuivie pour une œuvre d'art jugée blasphématoire » sur raster.art.pl.</ref>.
Royaume-Uni
La dernière personne pendue pour blasphème en Grande-Bretagne était Thomas Aikenhead âgé de 20 ans, en Écosse en 1697. Il fut poursuivi pour avoir nié la véracité de l'Ancien Testament et la légitimité des miracles du Christ<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le Modèle:Date, la Chambre des lords vote pour l'abolition du crime de blasphème<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Délibérations à la Chambre des lords</ref> à l'instigation du député démocrate-libéral Evan Harris, tandis que la Commission des lois avait recommandé cette abolition vingt-et-un ans auparavant<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lords approve abolition of blasphemy, sur le site National Secular Society, 7 mars 2008.</ref>.
Russie
Selon l’article 14 de la Constitution russe, la fédération de Russie est un État laïc.
En juin 2013, la Douma adopte une loi prévoyant des peines pouvant atteindre 500 000 roubles d'amende et trois années de prison pour des « actes publics exprimant un irrespect vis-à-vis de la société ayant pour objectif d’offenser les sentiments religieux des croyants ».
Une partie importante de la société russe s'oppose alors au projet en affirmant qu'il contredit les principes de base d'un État libre et laïque. Sergueï Mitrokhine, chef de l'un des plus anciens partis politiques russe (Iabloko), manifeste avec une affiche comparant le projet avec l'Inquisition espagnole.
Des critiques (par exemple Amnesty International<ref>Voir sur son site officiel.</ref>) y voient un rétablissement du délit de blasphème.
Suisse
Art. 261 du code pénal<ref>Modèle:Lien web</ref> : Modèle:Citation bloc
Amérique du Nord
Canada
Dans le code criminel du Canada, la « diffamation blasphématoire » était autrefois une infraction passible d'un maximum de deux ans de prison<ref>Modèle:Lien web</ref> en vertu de l'article 296 du Code criminel. Toutefois, cette disposition a été abrogée lors de la réforme du Code criminel en 2019<ref>Daniel Baril. 6 février 2019. Voir.ca. « Le Canada a aboli l'interdit de blasphème ». https://voir.ca/daniel-baril/2019/02/06/le-canada-a-aboli-linterdit-de-blaspheme/ En ligne. Page consultée le 2020-10-30</ref>.
Après l'attentat contre Charlie Hebdo du 7 janvier 2015, des militants laïques veulent abroger la loi anti-blasphème au Canada<ref>Modèle:Lien web</ref>. Les chefs de deux organisations de défense de la laïcité – Humanist Canada<ref>Humanist Canada{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}</ref> et le Center for inquiry<ref>Center for inquiry{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}</ref> – ont rencontré des officiels du gouvernement : Modèle:Citation, a expliqué Eric Adriaans, le directeur du Center for Inquiry, qui pense que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
États-Unis
Il n'existe actuellement aucune loi fédérale anti-blasphème. Plusieurs États américains - dont le Massachusetts et le Michigan - disposent encore de lois permettant d'attaquer éventuellement une publication. Cependant le Modèle:1er amendement qui garantit la liberté d'expression devrait permettre d'éviter leur application.
Notons qu'en 1952 un jugement important, dit Joseph Burstyn, Inc contre Wilson<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Minutes du jugement Joseph Burstyn, Inc contre Wilson</ref> a déclaré anticonstitutionnelle l'interdiction du court-métrage The Miracle de Roberto Rossellini, un film jugé « vil, blessant et blasphématoire »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kozlovic, Anton Karl (2003). Religious Film Fears 1: Satanic Infusion, Graven Images and Iconographic Perversion, 5 (2-3).</ref>.
Le premier musulman élu au congrès américain, Keith Ellison, a prêté serment à la Constitution des États-Unis sur le Coran. Traditionnellement, les élus prêtent serment en tenant la main sur la Bible. Ce serment sur le Coran a fait dire à la droite religieuse et conservatrice qu'il s'agit d'un « blasphème à la Constitution »<ref>Le démocrate Keith Ellison a prêté serment sur le Coran, Le Monde, 5 janvier 2007.</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Élisabeth Belmas, « La montée des blasphèmes à l’âge moderne du Moyen Âge au XVIIe siècle », in Injures et blasphèmes, Imago, 1989, p. 15.
- Jean Boulègue, Le blasphème en procès 1984-2009. L'Église et la Mosquée contre les libertés, Paris, Nova éditions, 2010, 222 p. Modèle:ISBN
- Alain Cabantous, Histoire du blasphème en Occident, Albin Michel, 1998
- Anastasia Colosimo, Les Bûchers de la liberté, Stock, 2016, Modèle:ISBN
- Louis-Leon Christians, Les dilemmes de l’expression religieuse en droit européen, Éthique publique, vol. 8, n° 1 | 2006 : La religion dans l'espace public.
- Patrice Dartevelle, Philippe Denis et Johannes Robijn (dir.), Blasphèmes et libertés, éditions du Cerf/Espace de Liberté, coll. « Laïcité », 1993, 240 pages Modèle:ISBN
- Jean Delumeau, Injures et blasphèmes, Imago, 1989, 159 p.
- Alain Dierkens et Jean-Philippe Schreiber (dir.), Le Blasphème: Du péché au crime, tome XXI, Éditions de l'Université de Bruxelles, collection"Problèmes d'histoire des religions", 2012.
- Caroline Fourest, Éloge du blasphème, éditions Grasset, 2015, 198 p.
- Jean-Paul Gouteux, La religion contre l'humanité. Apologie du Blasphème, Éditions Matériologiques, 2011.
- Corinne Leveleux-Teixeira, La Parole interdite. Le blasphème dans la France médiévale ({{#switch: e
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini- siècleXVI
}}). Du péché au crime, Paris, de Boccard, 2001, 559 p.
- Modèle:Article
- Sylvia Preuss-Laussinotte, Une histoire du Blasphème en France, éditions Marie-B, 2021
- Jacques de Saint Victor, Blasphème. Brève histoire d’un « crime imaginaire », Paris, Gallimard, 2016. p. 25.
Articles connexes
- Sacrilège
- Affaire du chevalier de La Barre
- Jurons blasphématoires
- Parodie de religion
- Caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten
- Jour du blasphème
- Modèle:Lien
- Art taxé de blasphème :
Liens externes
- Modèle:Autorité
- Modèle:Dictionnaires
- Modèle:Bases
- Modèle:PdfBlasphème: des perspectives différentes ? par Dirk Voorhoof, Professeur à l’Université de Gand
- Ligue pour l'Abolition des lois réprimant le blasphème et le droit de s'exprimer librement
- Observatoire de la laïcité
- Athéisme L'Homme debout
- « CEDH et blasphème : vers une nouvelle orientation européenne », sur observatoirepharos.com, 2019
- « Blasphème en France : frontière entre liberté d'expression et délit raciste », sur observatoirepharos.com, 2020