Harki

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
Révision datée du 17 octobre 2023 à 10:46 par >Typhoeus
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Modèle:Voir homonyme Modèle:Homophone Modèle:Confusion

Fichier:Harki-j.jpg
Un jeune harki, en 1961.

Un harki, prononcé Modèle:MSAPI (de l'arabe algérien حركي, harkī), est, au sens strict, un individu servant en Algérie française dans une formation paramilitaire.

Les harkis sont par extension une partie des supplétifs engagés dans l'Armée française durant la guerre d'Algérie sans avoir le statut de militaires. Les « harkas », formations très mobiles, sont d'abord employées localement pour défendre les villages, puis constituées en commandos offensifs sous la responsabilité d'officiers français. Les harkis comme les autres supplétifs obtiennent le statut d'anciens combattants en France par une loi du Modèle:Date- s'ils habitent en France et à partir du Modèle:Date- s'ils habitent en Algérie.

La France s'engage à accueillir tous les harkis et leur famille rapprochée après la guerre d'Algérie, mais revient sur l'engagement à la suite des accords d'Évian. Seuls Modèle:Nombre trouvent finalement refuge en France métropolitaine<ref name=":2">Modèle:Article.</ref>.

Les présidents français, à partir de Jacques Chirac, s'expriment publiquement sur l'abandon des harkis par la France. Abdelaziz Bouteflika affirme en 2005 que Modèle:Citation ; des lois empêchent cependant l'accès des descendants de harkis à certaines fonctions, en particulier politiques.

Définition

Un harki désigne, au sens strict, un individu servant en Algérie française dans une formation paramilitaire, une harka. Le mot est un dérivé de l'arabe Modèle:Langue (Modèle:Citation), qui signifie mouvement et qui est utilisé au sens de Modèle:Citation<ref name="Denoix, E.U.">Philippe Denoix, Encyclopædia Universalis, 2010, sv Harkis.</ref>,<ref name=":1" />.

Harki désigne par extension une partie des supplétifs (avec les moghaznis, les groupes mobiles de sécurité (GMS), les groupes d'autodéfense (GAD), les Unités territoriales et les réservistes spéciaux) engagés dans l’Armée française de 1957 à 1962<ref name=":2" />.

En France, harki est souvent utilisé comme synonyme de Modèle:Citation à partir de 1962<ref name=":3">Modèle:Article</ref>, Modèle:Citation (FRCI) en 1970 ou Modèle:Citation (RONA) et Modèle:Citation (FSIRAN) dans les années 1980<ref>Cherqui (Adeline), Hamman (Philippe), Production et revendications d'identités : Éléments d'analyse sociologique, L'Harmattan, Paris, 2009, Modèle:P..</ref>. À partir des années 1990, le mot harki s'applique soit aux seuls harkis, soit à tous les supplétifs, soit encore à l’ensemble incluant supplétifs et non supplétifs, en fonction du contexte<ref name="Hamoumou">Mohand Hamoumou, « Les Français musulmans : rapatriés ou réfugiés ? », AWR-Bulletin, #4, Vienne, 1987, Modèle:P..</ref>. Pour Mohand Hamoumou, harki désigne les Français musulmans qui ont dû quitter leur pays en raison de leur comportement anti-indépendantiste durant la guerre d’Algérie<ref name="Hamoumou" />.

Selon Abderahmen Moumen, historien, chercheur associé à l’Université de Perpignan, Modèle:Citation<ref>Mohand Hamoumou et Abderahmen Moumen, « L'Histoire des harkis et Français musulmans : la fin d'un tabou ?" » in La Guerre d'Algérie, ed. Benjamin Stora and Mohammed Harbi, Robert Laffont, 2004, p. 318</ref>,<ref>Abderahmen Moumen et Nicolas Lebourg, « Les strates mémorielles du camp de Rivesaltes », Jean-Frédéric De Hasque et Clara Lecadet dir., in Après les camps. Traces, mémoires et mutations des camps de réfugiés, Paris, Academia, 2019, pp. 51-75. En ligne</ref>.

En Algérie, harki est souvent devenu synonyme de traître et de collaborateur<ref name=":3" />. Cependant, pour l'historien Mohammed Harbi, ancien membre du FLN, Modèle:Citation<ref>Mohammed Harbi, « La comparaison avec la collaboration en France n'est pas pertinente » dans Les Harkis dans la colonisation et ses suites, Les Éditions de l'Atelier, Modèle:P..</ref>.

Origines historiques des harkis

Un harki en uniforme
Un harki vétéran de la Seconde Guerre mondiale.

Les premières harkas naissent en 1830, lorsque des tribus de pays colonisés prêtent allégeance à la France. Dès 1831, des bataillons de soldats Modèle:Citation sont mis sur pied et participent aux opérations de conquête de l'Algérie aux côtés des unités métropolitaines. Charles-André Julien cite le chiffre de 6 600 Algériens, engagés volontaires (soit un peu plus de 7 %), sur 87 000 hommes de l'armée d'Afrique aux derniers temps de la conquête en 1848<ref>Charles-André Julien, Histoire de l'Algérie contemporaine (1). La conquête et les débuts de la colonisation (1827-1871), PUF, 1964, p. 488.</ref>. En 1856, trois régiments de tirailleurs algériens sont créés dans chacune des provinces de l'Algérie française et font partie intégrante de l’Armée française. Ces tirailleurs s’illustrent ensuite dans la plupart des campagnes du Second Empire et de la [[Troisième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} République]]<ref name=":0">Jean-Jacques Jordi, directeur du Mémorial de l'outre-mer à Marseille, À propos des Harkis, Cahier du CEHD, Modèle:N°.</ref>. C'est alors que naît le terme de Modèle:Citation<ref name=":1">Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans certaines familles musulmanes, comme celle du militaire Saïd Boualam, dit le bachaga Boualam, une vraie tradition militaire tournée vers la métropole se développe<ref name=":0" />.

Les harkis réapparaissent dans l'Aurès vers la fin de 1954, quand Jean Servier met en place des harkas pour contrer l'implantation des indépendantistes algériens<ref name=":3" />. Ils sont les militaires pro-français les plus précaires et les moins rémunérés, mais aussi les plus nombreux, et leur nombre augmente fortement dès le début de la guerre d'Algérie<ref name=":1" />.

Pendant la guerre d’Algérie

Modèle:Article détaillé

Développement

En Modèle:Date-, il n'existe encore que Modèle:Unité officielles, regroupant Modèle:Unité<ref name=":3" />. Une définition des harkas naît en mai 1957 dans une note de service du Modèle:5e bureau de l’état-major du commandement supérieur interarmées : Modèle:Citation<ref name=":3" />.

Le général Challe commande les forces françaises à partir de fin 1958. Il instaure des commandos de chasse, qui incluent des harkis en petit nombre et dont la mission principale est de traquer les katibas du FLN. En un an, l'effectif passe d'environ Modèle:Unité à plus de Modèle:Unité<ref name=":3" />. Le général de Gaulle accepte la proposition de porter l’armée au niveau nécessaire pour défendre tout le territoire, en enrôlant massivement des musulmans, bien qu'il soit fermement opposé à l'intégration des musulmans dans les forces françaises<ref>Challe Notre révolte Presses de la Cité 1968.</ref>.

Effectif

Le nombre de harkis augmente fortement dans la première partie de la guerre, et baisse à la même vitesse à l'approche de l'indépendance algérienne<ref name=":2" />. Il est particulièrement difficile d'estimer le nombre de harkis engagés : l'Armée française leur fournit un contrat journalier, souvent verbal, et ne les recense pas. Les historiens estiment donc leur nombre en étudiant l'utilisation des crédits de l'armée destinés à leur recrutement ; cependant, ces derniers sont parfois utilisés à d'autres fins et en particulier pour rétribuer des informateurs ponctuels<ref name=":1" />.

Modèle:Graph:Chart

Les harkis sont une classe à part des soldats musulmans de l'armée régulière (FSNA ou Français de souche nord-africaine), qui sont Modèle:Nombre en 1960<ref>Jean Monneret, La guerre d'Algérie en trente-cinq questions, L'Harmattan, 2008, Modèle:P..</ref>. Au total, durant la guerre, l’Armée française recense Modèle:Unité harkis, moghaznis, GMPR (devenus GMS) et un peu plus de Modèle:Nombre<ref>Charles-Robert Ageron, Le drame des Harkis en 1962, Vingtième Siècle : Revue d'histoire, 1994, Modèle:Vol., Modèle:N°, Modèle:P..</ref>. Le nombre de français musulmans enrôlés ou engagés dans les supplétifs durant toute la guerre varie de Modèle:Unité selon les historiens<ref name="Laurentin">Emmanuel Laurentin, « Les harkis », La Fabrique de l'histoire, France Culture, 7 mars 2013. En ligne</ref>. Selon François-Xavier Hautreux, cet ordre de grandeur qui représente «  10 % à 20 % de la population algérienne susceptible d'être recrutée » témoigne d'un « phénomène massif, qui a concerné avec plus ou moins d'intensité la société rurale algérienne dans son ensemble  »<ref>Modèle:Citation, François-Xavier Hautreux, « L'usage des harkis et auxiliaires algériens par l'armée française », Abderrahmane Bouchène in Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962, La Découverte, 2014, pp. 519-526. En ligne.</ref>.

Le Modèle:Date-, jour du cessez-le-feu, le contrôleur général aux armées Christian de Saint-Salvy dénombre Modèle:Nombre engagés du côté français en Algérie : Modèle:Nombre réguliers, Modèle:Nombre, dont Modèle:Nombre, et Modèle:Nombre francophiles. Avec leurs familles, ils représentent Modèle:Nombre sur Modèle:Nombre de musulmans<ref name="Denoix, E.U." />. Selon Maurice Faivre, on compte quatre fois plus de combattants musulmans dans le camp français que du côté du FLN<ref>Harkis : un devoir de mémoire par général Faivre, dans Mémoire et vérité des combattants d'Afrique du Nord, Collectif, éd. L'Harmattant, 2001, Modèle:P..</ref>. François-Xavier Hautreux considère toutefois que comparer les effectifs des musulmans algériens combattant de l’armée française et ceux de l’ALN « relève d’un non-sens », la stratégie du combat clandestin de l’ALN ne permettant pas la présence d’effectifs armés importants et la nature du combat mené par les nationalistes algériens ne devant pas être réduite à un engagement militaire<ref>Modèle:Citation, François-Xavier Hautreux, La Guerre d'Algérie des harkis : 1954-1962, Paris, Perrin, 2013, p. 135</ref>.

Philippe Tripier, officiel du Secrétariat Général de la Défense Nationale, évalue à Modèle:Nombre des soldats musulmans morts pour la France pendant la guerre d’Algérie<ref>Modèle:Article.</ref>. Maurice Faivre dénombre parmi les harkis 3 200 supplétifs et 1 345 soldats réguliers morts au combat. Il y ajoute 2 070 décès hors combat<ref>Hamoumou Mohand, Maurice Faivre Les combattants musulmans de la guerre d'Algérie, L'Harmattan, coll. "Histoire et Perspectives Méditerranéennes", 1995 (compte-rendu), Hommes & Migrations, Année 1997, 1210, pp. 173-174</ref>.

Recrutement

Sélection

Le critère principal de sélection des harkis est le fait qu'ils ne soient pas proches du FLN. La forme physique n'est pas un critère important : l'idée selon laquelle les harkis sont recrutés pour que leur famille ait un lien avec la France prime. Ainsi, on verra des hommes de plus de cinquante ans être embauchés en cuisine ou pour l'entretien des montures<ref name=":3" />.

Motifs de l'engagement

Le choix politique de l’Modèle:Citation est quasiment absent, contrairement au discours rétrospectif des autorités françaises lors des hommages officiels aux harkis<ref name=":4" />. Au contraire, beaucoup de harkis cotisent à l’organisation politico-administrative du FLN<ref name=":1" />.

Souvent, l'engagement volontaire suit l'assassinat d'un membre de la famille du harki par les indépendantistes ou se fait pour fuir des maquisards avec qui ils ont un différend<ref name=":1" />. Dans ce cas, il s'agit d'un engagement contre le FLN, plutôt que pour la France<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Une autre motivation récurrente est le besoin d'argent, un cas répandu en particulier chez les paysans peu informés du contexte politique, parfois pas même conscients que leur pays est en guerre<ref name=":1" />,<ref name=":10">Modèle:Article</ref>. D'autres personnes s'engagent par fidélité à un clan, un village ou une famille<ref name=":1" />,<ref name=":10" />. Beaucoup de jeunes hommes s'engagent dans les harkas pour être dispensés de service militaire et rester près de leurs proches<ref name=":4" />.

Enfin, l'Armée française force l'engagement d'un grand nombre de harkis : d'abord, les anciens soldats de l'ALN qui sont capturés et torturés, puis doivent choisir entre l'engagement et l'exécution<ref name=":1" />,<ref name=":10" />, et également à la suite de manœuvres volontaires pour compromettre des civils. Plusieurs cas sont recensés dans lesquels un officier fait le tour du village avec un homme dans sa voiture, à la vue de la population : le seul moyen pour cet homme d'échapper au FLN est de s'enrôler chez les harkis et d'être protégé par l'Armée française<ref name=":1" />.

Rôle dans l'Armée française

Les harkis sont toujours rattachés à des unités de l’Armée française et commandés par des militaires français. Les textes de l’armée exigent qu’un commandant doit être Modèle:Citation, les FSNA (militaires français de souche nord africaine) ne peuvent être que jusqu’à officiers. Le commandement français refuse une structuration des supplétifs qui pourrait se transformer en Modèle:Citation, doutant des motivations politiques des harkis<ref name=":1" />. De Gaulle, par exemple, doute de l’intégration des musulmans d’Algérie et dit à Alain Peyrefitte en 1959 : Modèle:Citation<ref>Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, Fayard, 1994, Modèle:P..</ref>.

La défiance de l'Armée française envers les combattants musulmans se traduit de plusieurs façons. Les harkis armés le sont d'abord systématiquement avec des fusils de chasse<ref name=":3" />. À partir du Modèle:Date-, ils reçoivent parfois des armes qui augmentent leur potentiel offensif, comme des fusils et pistolets-mitrailleurs, chose interdite jusque-là pour éviter le vol d'armes<ref name=":4">Modèle:Ouvrage</ref>. Les armes sont remises aux harkis pour les opérations, mais sont gardées par des unités françaises de souche européenne entre les opérations<ref name=":3" />. Les harkis ne peuvent pas mener des opérations seuls, ni de leur propre initiative, pour éviter l'espionnage, le vol d'armes et la désertion. Les harkas sont toujours commandées par l'armée régulière : le critère de choix de l'encadrant n'est pas son grade, mais son origine européenne<ref name=":4" />. Enfin, l'armée organise régulièrement des Modèle:Citation auprès de harkis et de leur famille, passant par exemple frapper aux portes au milieu de la nuit en imitant les maquisards pour voir si on leur ouvrira<ref name=":4" />.

L'Armée française tient cependant à recruter des recrues musulmanes, afin de faire appel à des personnes qui connaissent le milieu dans lequel ils évoluent<ref name=":3" />. Leurs autres objectifs sont d'ordre pratique : en effet, il ne faut pas laisser des combattants potentiels s'engager chez les indépendantistes, ni Modèle:Citation. Enfin, il s'agit de créer une émulation de groupe : Modèle:Citation<ref name=":3" />.

Les harkis sont rémunérés 750 F (Modèle:Unité2012) par jour de service, comme les mokhaznis et les membres du GMPR. Ces deux derniers sont logés gratuitements et reçoivent des allocations familiales et de la sécurité sociale, ce qui n'est pas le cas des harkis. Cette différence de traitement donne d'eux une image de Modèle:Citation auprès des autres services<ref name=":3" />. La rémunération des harkis augmente et atteint Modèle:FF en 1960, ce qui reste moins élevé que les autres supplétifs. Enfin, les harkis touchent un jour et demi de congés pour chaque mois de présence, des soins gratuits en cas de blessure et une prime pour accident de travail en cas d'incapacité permanente<ref name=":4" />.

Types de harkas

Harkas classiques

Les harkas, étant rattachées aux unités régulières de l'Armée française, sont théoriquement composées de cent hommes. Elles sont en réalité presque toujours divisées en plus petites sections<ref name=":4" />.

Tous les harkis ne sont pas armés : beaucoup travaillent pour l'armée dans des emplois civils, en particulier en tant que maçons ou cuisiniers<ref name=":1" />. Pour la plupart, ils participent aux tâches de maintien de l'ordre aux côtés des unités régulières de l'Armée française<ref name=":4" />. Les Modèle:Citation sont des harkis âgés ou blessés, chargés d'assurer la garde du camp<ref name=":4" />.

Une plaque commémorative indiquant à la mémoire des nombreux Algériens tués lors de la sanglante répression de la manifestation pacifique du Modèle:Date-, passerelle de la Fraternité à Aubervilliers
Plaque commémorative du massacre du Modèle:Date- à Aubervilliers.

Modèle:Citation

En France, l'expression de harkis de Paris désigne, pendant la guerre d'Algérie et à partir du Modèle:Date-, une Modèle:Citation mise en place par le préfet Maurice Papon. La plupart de ces auxiliaires sont d'origine algérienne et installés dans des quartiers à forte densité algérienne. Ils s'engagent pour six mois, commencent par un stage de Modèle:Unité à Noisy-le-Sec pour apprendre à manier les armes et le fonctionnement du magnétophone pour enregistrer des aveux éventuels<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Ralliés

L'Armée française recrute environ Modèle:Nombre éléments du FLN et de l'ALN<ref name=":4" />. Après leur capture, l'armée leur donne le choix entre l'exécution ou le service du côté français<ref name=":13">Modèle:Ouvrage</ref>.

Ils forment un groupe de harkis à part, les Modèle:Citation : étroitement surveillés par le commandement, ils sont surtout montrés à des fins de propagande<ref name=":3" />. Ils ont la réputation d'être les plus violents, ayant le plus à perdre s'ils sont capturés par l'ALN<ref name=":13" />. Pour faire pression sur eux, les officiers français les prennent en photo avec eux, ou pendant un interrogatoire, puis les menacent d'envoyer les photos à l'ALN s'ils décident de déserter<ref name=":13" />.

Le commando Georges, un commando de chasse entièrement musulman, commandé par le capitaine Georges Grillot, est l'un des groupes de ralliés les plus réputés<ref>Pascal Le Pautremat, Le commando Georges. De la contre-guérilla à la tragédie (1959-1962), Guerres mondiales et conflits contemporains 2004/1, Modèle:N°, Modèle:P..</ref>. Il est basé à Saïda et officie selon les méthodes de l'ALN. Divisé en quatre katibas, il compte 30 % de ralliés qui choisissent eux-mêmes leurs sous-officiers<ref name=":13" />. Après la guerre, ils sont torturés et exécutésModèle:Par qui?, sauf quelques-uns qui parviennent à quitter le pays et à rejoindre une ferme en Dordogne, achetée par André Wormser et transformée en centre pour les harkis faisant partie des commandos de chasse<ref name=":13" />.

Commandos de chasse

Modèle:Article détaillé Les commandos de chasse sont le plus souvent constitués de moins de 10 % de harkis<ref name=":3" />, qui représentent environ 5 % du total des harkis<ref name=":1" />. Les harkis commencent à être intégrés aux commandos de chasse en 1959 : leur nombre n'excède jamais Modèle:Unité<ref name=":4" />. Les commandos de chasse sont créés pour représenter une sorte d'élite de combat. Environ Modèle:Unité sont créés en Algérie, mais environ la moitié d'entre eux est active seulement<ref name=":4" />.

On compte environ autant de harkis chargés des interrogatoires où la torture est pratiquée<ref name=":4" />.

Beni-Boudouanes

La tribu des Beni-Boudouanes, originaire de la rive gauche du Chelif, a peu de contacts avec le monde extérieur pendant l'ère coloniale. Le bachaga Boualem prend la tête de la tribu le premier Modèle:Date-. Le territoire compte une population d'environ Modèle:Unité, divisées en Modèle:Unité. Le lieu est très reculé et les contacts de la tribu avec le monde extérieur sont rares : certains vieux harkis affirment n'avoir jamais vu de Français avant la guerre. L'appartenance à la tribu dépasse donc toute loyauté extérieure<ref name=":6">Modèle:Ouvrage</ref>.

Un jour, le Bachaga organise une assemblée au cœur du village pour présenter la situation et pousser les Beni-Boudouanais à se défendre contre les indépendantistes. La tribu est menacée par les incursions de Modèle:Citation : la légitime défense est donc adoptée, bien que les habitants ne sachent pas quel bord politique ces envahisseurs représentent. Un harki témoigne : Modèle:Citation<ref name=":6" />.

Le bachaga Boualem constitue une unité d'environ Modèle:Unité. Elle échappe au contrôle de l'Armée française, mais est payée comme des harkis, relève de la harka et bénéficie de conditions de service particulières<ref name=":3" />.

Harkettes de Catinat

Modèle:Article détaillé En Modèle:Date-, une harka féminine est créée à Catinat. Les femmes y apprennent à bétonner, à poser des tuiles et à installer des lignes électriques dans la ville assiégée<ref name=":02">Modèle:Article</ref>. Le lieutenant Onrupt se décide à armer quelques femmes : sur Modèle:Nb, 18 sont retenues pour assurer la protection des récoltes et des convois sur certaines routes, en particulier vers El Milia<ref name=":02" />,<ref>Modèle:Article.</ref>. La harka est connue sous le nom de Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. La harka est dissoute en 1961<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Les harkis après la guerre d'Algérie

Démilitarisation des harkis

Dès 1959, les rapports de l'armée relèvent une Modèle:Citation chez les harkis. Afin d'éviter les défections, l'armée multiplie les déclarations et promesses, notamment au sujet de leur nationalité française<ref name=":3" />. Dans les premiers mois de 1962, un grand nombre de harkis rejoignent quand même le maquis avec les armes fournies par l'Armée française. On dénombre Modèle:Unité pendant le premier trimestre de 1961, pour Modèle:Unité du 15 au Modèle:Date-<ref>Modèle:Article</ref>.

La démobilisation et le désarmement des supplétifs commencent à la suite de l’infléchissement de la politique française vers l’indépendance algérienne, à partir de 1961<ref name=":12">Modèle:Article</ref>. Le gouvernement indique que le sort des harkis sera le même que celui de Modèle:Citation<ref name=":3" />. Cependant, ils sont différenciés des Français dits Modèle:Citation et sont considérés comme des réfugiés, dont l'arrivée doit être planifiée et organisée par le gouvernement français<ref name=":3" />.

Début Modèle:Date-, le général Ailleret, commandant en chef en Algérie, obtient que soit mise en place une procédure spéciale de rapatriement des harkis, qui permet aux autorités militaires d'instruire les demandes de départ en métropole, afin de gagner en temps et en discrétion pour l'arrivée des harkis en danger<ref name=":3" />.

Les accords d'Évian signés le Modèle:Date- prévoient que :

Modèle:Citation blocCette clause est écrite spécifiquement pour protéger les harkis<ref name=":5" />.

Massacres de harkis

Modèle:Article détaillé

Historique

Juste après le cessez-le-feu, le Front de libération nationale (FLN) tient son engagement de ne pas sanctionner physiquement les harkis, qui rentrent dans leur village sans que leur vie soit menacée<ref name=":5">Modèle:Ouvrage</ref>. Quelques exactions sont expliquées par des règlements de compte, des vengeances mais aussi par le zèle des Modèle:Citation, ralliés FLN de Modèle:Date- voulant faire leurs preuves<ref name=":1" />,<ref name=":10" />. Le Gouvernement provisoire de la République algérienne prend la Modèle:Nobr du Modèle:Date- relative aux Modèle:Citation stipule que Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les massacres connaissent une forte augmentation entre le Modèle:Date- et mi-septembre de la même année<ref name="Denoix, E.U." />. Ces personnes sont d'abord arrêtées, puis regroupées dans des centres d'interrogatoires où elles sont exécutées après avoir subi des tortures. Les populations locales participent aux représailles, en humiliant, suppliciant et lynchant des anciens supplétifs<ref name=":5" />.

De mi-septembre à mi-Modèle:Date-, les massacres s'arrêtent. Ils reprennent à la mi-octobre, avec l'arrivée de l'Armée nationale populaire (ANP), dénomination de l'armée algérienne après l'indépendance) dans les villes. Cette fois, la population ne participe pas aux massacres, et s'y oppose même souvent, en cachant les anciens harkis. Des exécutions individuelles ont lieu à toute heure, parfois sur place pendant l'arrestation, et les massacres prennent des familles entières pour cible plutôt que seulement des anciens supplétifs<ref name=":5" />.

Les massacres diffèrent énormément en ampleur selon leur localisation géographique. Les wilayas 1, 3 et 6 sont les plus touchées : elles correspondent à l'Est et au Sud-Est du pays. Au sein des wilayas, il existe aussi des différences d'envergure. Trois causes sont identifiées à ces disparités géographiques. D'abord, les zones peuvent coïncider avec celles où les harkis ont été les plus actifs et violents, et dans ce cas, les massacres s'assimilent à des vengeances. Dans un second cas, les massacres peuvent avoir lieu dans des zones pro-France, où l'ALN peine à s'imposer : il s'agit alors d'une conquête de territoire. Enfin, il peut s'agir de zones particulièrement bien contrôlées par l'ALN, où la violence sert à asseoir encore plus sa suprématie<ref name=":5" />.

La France n'intervient pas après le cessez-le-feu, en raison de l'insistance du général de Gaulle<ref name=":5" />.

Nombre de victimes

Jean Lacouture, dans le journal Le Monde du Modèle:Date-, donne une première estimation, la plus basse : Modèle:Citation<ref name=":3" />. Mohand Hamoumou donne une estimation plus élevée<ref>Et ils sont devenus harkis, Mohand Hamoumou, éd. Fayard, 1993, réédité en 2001, Modèle:P..</ref> : Modèle:Citation. Un sous-préfet de l’arrondissement d’Akbou, dans le département de Sétif, compte à l'époque Modèle:Unité dans son arrondissement entre mars et Modèle:Date-, ce qui, étendu à l'intégralité de l'Algérie, aboutit à un total de Modèle:Unité<ref>Modèle:Article</ref>. Les chiffres des morts ont pu être contestés car basés sur des témoignages locaux que l’on a ensuite étendus à l’ensemble du pays. Certains historiens s’accordent à évaluer de Modèle:Unité de morts<ref>Jean-Jacques Jordi, « À propos des Harkis » in Sorties de guerre sous la direction de Jacques Frémeaux et Michèle Battesti, Cahier Modèle:N°, 2005, Modèle:P..</ref>.

Le général François Meyer reprend l’estimation de l’historien Jean-Charles Jauffret : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Tentatives d'empêchement des rapatriements

À l'époque, les autorités françaises et algériennes considèrent les harkis comme des réfugiés<ref name="Laurentin" />. De Gaulle affirme, dans un discours au Conseil des ministres le Modèle:Date-, que le gouvernement Modèle:Citation<ref>Peyrefitte, Modèle:P..</ref>. Les anciens supplétifs sont souvent considérés comme inadaptables à la société française : le gouvernement s'inquiète qu'ils ne deviennent des charges, voire des agents de l'OAS continuant à lutter contre les accords d'Evian<ref name=":12" />.

Le gouvernement français, présidé par de Gaulle, s'oppose au rapatriement des harkis pour trois raisons principales. D'abord, le rapatriement des Français musulmans constitue à leurs yeux une menace pour l'identité nationale de la France : de Gaulle le premier refuse de distinguer le dossier des supplétifs français de celui de l'immigration algérienne en France, ne considérant pas les harkis comme de vrais Français<ref>Abderahmen Moumen, « L'arrivée des familles d'anciens supplétifs dans la région Midi-Pyrénées après 1962. État des lieux », Les Cahiers de Framespa, 19 | 2015, mis en ligne le 08 octobre 2015, consulté le 07 octobre 2021.</ref>. Ensuite, il s'agit de montrer une confiance envers les Algériens, qui s'engagent par les accords d'Evian à ne pas entamer de représailles contre les combattants pro-français<ref> Modèle:Lien web </ref>. Enfin, une inquiétude subsiste : celle d'une manœuvre de l'OAS qui pourrait vouloir infiltrer des forces en métropole pour y continuer une guerre civile<ref>Guy Pervillé, Les conditions du départ d’Algérie, 1995, Lire en ligne.</ref>. Des francophiles notables, personnalités politiques et militaires de carrière, sont cependant rapatriés sans encombre<ref name=":12" />.

Le Modèle:Date-, Pierre Messmer, ministre des armées, met en place un Modèle:Citation<ref name=":3" />. L'objectif est de limiter au maximum les arrivées en métropole : Modèle:Citation, mais les demandes ne doivent en aucun cas être refusées<ref name=":3" />. Messmer propose trois options aux réfugiés harkis : s’engager dans l’armée régulière si leur condition physique le permet, être licenciés et recevoir une prime, ou bien signer un contrat de six mois avec l’Armée française<ref name=":1" />.

Les harkis n'ont cependant que rarement ces trois options : les consignes visant à limiter les départs ont pour conséquence le licenciement d'office de beaucoup d'entre eux, et le transfert des meilleurs éléments dans l'Armée française, sans présentation des autres options. Entre le 1er mars et le 1er Modèle:Date-, 80 % des harkis sont libérés avec prime<ref name=":3" />. À partir de Modèle:Date-, le FLN enchaîne menaces auprès des déserteurs et promesses de pardon, parfois en échange de la prime de licenciement des harkis. Ses membres circulent librement en Algérie : toute personne vue au poste militaire français s'expose donc à des représailles, ce qui rend le rapatriement encore plus difficile<ref name=":3" />. Le général de Brébisson ordonne le Modèle:Date- de Modèle:Citation, ceux de personnalités politiques francophiles. Le but de la manœuvre est d’éviter que Modèle:Citation<ref name=":1" />. Les premiers rapatriements de harkis sont effectués entre mars et Modèle:Date-, à l’initiative de quelques officiers, souvent anciens responsables d'unités harkis. Comme les directives officielles interdisent ces rapatriements, des filières clandestines sont mises en place dans le Sud de la France, en bordure du Massif Central, dans l’agglomération lyonnaise et vers Roubaix<ref name="Withol">Catherine Withol de Wenden, Regards sur l’actualité, La documentation française, novembre 1991.</ref>.

Le formulaire n'est qu'en français, ce qui rend difficile son remplissage par des hommes qui ne le lisent et l'écrivent que très rarement. Les dossiers sont ensuite étudiés au cas par cas afin d'éliminer les éventuels proches du FLN, mais aussi les personnes qui ne parviendront pas à s'intégrer en France. Les personnes les plus âgées, ainsi que les personnes qui ne sont pas Modèle:Citation sont éliminées de la procédure<ref name=":3" />. Le Modèle:Date-, Louis Joxe annonce le renvoi en Algérie des Modèle:Citation et demande Modèle:Citation<ref name=":1" />.

Statut des harkis rapatriés

En 1963, un Comité national pour les Musulmans-Français est créé et présidé par Alexandre Parodi, président du Conseil d'État. Traitant à la fois la question des harkis et celle de tous les autres musulmans arrivés en France à la fin de la guerre, il mène à l'amalgame entre Français musulmans et harkis<ref name=":1" />.

Le terme de harkis devient donc, par abus de langage, une catégorie sociale de Français qui n'ont pas les mêmes droits que les Français de souche européenne<ref name=":1" />. Par exemple, le Modèle:Date-, le ministre des Rapatriés François Missoffe enjoint aux préfets de ne reloger des harkis dans les HLM qu'une fois tous les rapatriés d'origine européennes installés<ref name=":1" />,<ref>Tom Charbit, Les Harkis, la Découverte.</ref>. Les notables musulmans ne vivent pas les mêmes choses que les anciens auxiliaires : le Modèle:Date-, un télégramme identifie les Modèle:Citation<ref name=":12" />.

En 1965, une procédure spéciale de rapatriement est mise au point entre les gouvernements français et algérien pour les harkis emprisonnés par le FLN. Leurs noms sont inscrits sur une liste noire, et ils sont interdits de séjour sur le territoire algérien<ref>Cité par Boussad Azni dans son ouvrage Harkis, un crime d'État (Éditions J'ai Lu, 2002), page 48.</ref>.

De Modèle:Date- à Modèle:Date-, la France accueille Modèle:Nombre sur son territoire par la voie officielle, dont une majorité d'anciens supplétifs. En parallèle, de Modèle:Nombre supplétifs arrivent en métropole par leurs propres moyens à partir de Modèle:Date-<ref name=":3" />. On estime à Modèle:Unité de familles de harkis, soit environ Modèle:Nombre, qui s'établissent en France de 1962 à 1968 et demandent la nationalité française<ref name="Laurentin" />. Jean Lacouture écrit dans Le Monde, le Modèle:Date- : Modèle:Citation<ref name=":1" />.

Les harkis en France à partir de 1962

L’installation dans les camps

De Modèle:Date- à Modèle:Date-, la France accueille Modèle:Nombre dans des camps d'hébergement militaires<ref name=":3" />. Fin Modèle:Date-, le ministère des Rapatriés estime avoir fait transiter Modèle:Nombre dans les centres d'accueil, et Modèle:Nombre au total, en comptant leurs familles, sont rapatriées entre 1962 et 1968<ref name="Denoix, E.U." />.

Camps de transit

Modèle:Article détaillé Un premier camp de transit, celui du Larzac, accueille Modèle:Unité fin Modèle:Date-<ref name=":1" />. Il est suivi par le camp de transit de Bourg-Lastic<ref name="carte des camps">Voir la carte des camps établie par Abderahmen Moumen pour le livre : Fatima Besnaci-Lancou, Gilles Manceron (dir.), Les harkis dans la colonisation et ses suites, éditions de l'atelier, 2008, Modèle:P..</ref>. Ces camps servent à héberger temporairement les réfugiés avant leur redistribution vers d'autres lieux<ref name=":7">Modèle:Ouvrage.</ref>. L'Armée française cherche à disperser les familles originaires d'un même village afin d'éviter la reconstitution de structures communautaires<ref name=":6" />. Les conditions de vie déplorables dans ces camps provoquent une surmortalité infantile<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Plusieurs camps sont installés dans des anciennes prisons qui ont servi pour d'autres populations : républicains espagnols, militants du FLN, Indochinois ou encore Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale<ref name="Withol" />. C'est par exemple le cas au camp de Rivesaltes. À son ouverture en Modèle:Date-, des FSNA, accompagnés de leur famille, sont hébergés dans des baraquements en dur. En septembre, des supplétifs et leur famille arrivent, beaucoup plus nombreux : ils sont pour la plupart hébergés sous des grandes tentes fournies par l'armée. Pendant l'hiver, qui est très rigoureux et durant lequel les tentes ne sont pas chauffées, des dizaines d'enfants en bas âge meurent de froid<ref name=":7" />.

À la fin de l'année 1962, avec Modèle:Unité du camp, Rivesaltes est la deuxième ville la plus peuplée du département. Modèle:Unité y sont ouvertes, pouvant accueillir plus de Modèle:Unité ; un dispensaire et une maternité sont ouverts, ainsi qu'une Poste, et des bâtiments sont affectés à l'apprentissage professionnel. Le camp est divisé en villages de Modèle:Unité : à la tête de chaque village, on compte un capitaine et deux adjoints, dont un d'origine rapatrié<ref name=":7" />.

En 1963, les effectifs du camp diminuent et les familles sont progressivement relogées des tentes aux bâtiments en dur, mal restaurés et peu chauffés. Le Secours catholique et les Quakers de la Modèle:Langue sont présents dans le camp et apportent entre autres des vêtements chauds. Le camp de Rivesaltes ferme en Modèle:Date-<ref name=":7" />.

Population du camp de Rivesaltes<ref name=":7" />
Date Hommes Femmes Enfants Total
Modèle:Date- 3 050 1 910 4 660 9 620
Modèle:Date- 12 000
Modèle:Date- 7 500
Modèle:Date- 1 650 1 557 3 541 6 748
Modèle:Date- 5 498
Modèle:Date- 3 536
Modèle:Date- 2 300
Un bâtiment regroupant deux maisons mitoyennes en préfabriqué.
Un bâtiment du hameau de forestage de Montmeyan.

Hameaux de forestage

Modèle:Article détaillé En 1963, on compte 75 hameaux de forestage, majoritairement situés dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur<ref name=":7" />. Chaque centre accueille un maximum de Modèle:Unité dans des bâtiments préfabriqués et sont soumis à un règlement rigoureux<ref name=":1" />. Les préfabriqués sont considérés comme des logements de fonction : si le père de famille perd son emploi, la famille doit quitter le logement<ref name=":7" />. Les habitants sont salariés par l'Office national des forêts pour diverses missions de protection de l'environnement : plantage et coupe d'arbres ou gestion des incendies de forêt<ref name=":14">Modèle:Article.</ref>.

Un avantage particulier des hameaux de forestage pour le gouvernement est de garder les supplétifs à l'écart des immigrés algériens, de crainte de relancer la guerre d'Algérie dans la métropole<ref name=":14" />. Quelques communes demandent à accueillir ces hameaux, afin de repeupler leurs écoles et relancer le commerce dans le village<ref name=":14" />.

La réalisation des travaux prévus et la dégradation des bâtiments conduisent à la fermeture progressive des hameaux à partir de 1966<ref name=":14" />. En 1973, on compte encore Modèle:Unité de forestage rassemblant Modèle:Unité<ref name=":1" />. Les familles obligées de quitter les hameaux sont généralement reclassées dans le secteur de l'industrie ou dispersées dans d'autres structures. Certaines s'installent avec leurs propres moyens et relations. Enfin, les vieillards et invalides rejoignent les cas Modèle:Citation et sont envoyés aux cités d'accueil de Saint-Maurice-l'Ardoise et Bias<ref name=":7" />.

En 1982, il n'existe plus que 23 de ces hameaux<ref name=":1" />.

Cités urbaines

En 1963, 42 cités urbaines existent pour accueillir les réfugiés<ref name=":1" /> : elles sont divisées en Modèle:Unité Sonacotra près de villes moyennes comme Amiens et MontpellierModèle:Refnec.

Cités d'accueil de Saint-Maurice-l'Ardoise et Bias

Saint-Maurice-l'Ardoise

Les cas considérés comme inclassables ou irrécupérables par l'administration sont orientés vers deux cités d'accueil : les camps de Saint-Maurice-l'Ardoise et de Bias<ref name=":1" />.

Le camp de Saint-Maurice-l'Ardoise ouvre en Modèle:Date- pour l'hébergement temporaire des familles en attendant leur dispersion et pour le triage des nouveaux débarqués. Le camp appartient à l'armée, et a d'abord servi à interner des prisonniers politiques : républicains espagnols, prisonniers allemands et militants du FLN entre autres. L'effectif maximum est atteint le Modèle:Date- avec Modèle:Unité parquées dans une quarantaine de bâtiments, des baraques en préfabriqué et des tentes de l'armée. Le camp étant géré par l'armée, on y applique le règlement militaire avec lever de drapeau et saluts militaires quotidiens, tandis que les habitants sont dirigés vers les tribunaux d'Uzès pour demander la nationalité française<ref name=":8">Modèle:Ouvrage</ref>.

La docteur Andrée Heurtematte, médecin infantile d'Avignon, alerte plusieurs personnalités politiques Modèle:Citation. Le témoignage fait remarquer qu'à chaque pluie, les tentes et baraques flottent sur des mares de boues, et que le chauffage est le meilleur dans les tentes. La nourriture est très insuffisante : les enfants de moins de deux ans ont droit à une boîte de lait tous les deux jours, et l'eau courante n'est pas installée. Les médecins ne pouvant pas opérer dans les tentes à la vue de tous, ils demandent le transfert de malades dans les hôpitaux de Nîmes et d'Avignon ; le commandant refusant d'encombrer les hôpitaux, de nombreux décès ne parviennent pas à être évités en raison de lenteurs administratives. À la suite de son rapport, elle devient médecin-chef du service de santé, ce qui lui permet de s'occuper des femmes qu'il était jusque-là impossible de faire déshabiller par des médecins masculins. En 1963, le service de santé mis en place traite Modèle:Unité, Modèle:Unité et Modèle:Unité<ref name=":8" />.

Le camp a pour autre objectif d'assurer un emploi à ses habitants, mais le ministre de l'Intérieur Roger Frey craint les tensions entre immigrés algériens et anciens supplétifs et préfère envoyer ces derniers dans les hameaux de forestage plutôt que dans les métiers du bâtiment et des travaux publics, qui sont très demandés<ref name=":8" />.

En Modèle:Date-, le camp est redéfini comme Modèle:Citation. Il est divisé en deux parties : d'un côté, les Modèle:Citation, soit les handicapés physiques et mentaux et les veuves inaptes au travail<ref>Modèle:Article</ref>, et de l'autre, les familles et personnes dites Modèle:Citation. À la rentrée de 1964, six classes sont ouvertes pour Modèle:Unité de primaire<ref name=":8" />.

À la fin de 1964, le camp contient Modèle:Unité dont Modèle:Unité. Dix ans plus tard, le premier Modèle:Date-, on compte Modèle:Unité dont Modèle:Unité<ref name=":8" />.

À partir de 1974, à Saint-Maurice-l'Ardoise, la situation devient tendue. Le chef de la cité enferme Modèle:Citation, et les jeunes répliquent. Ils Modèle:Citation : en Modèle:Date-, ils lancent une pétition pour dénoncer l'administration trop rigoureuse, et à la fin de l'année, certains commencent une grève de la faim, qui sera relayée par l'association d'entraide des musulmans français à l'église de la Madeleine à Paris<ref name=":8" />. Le Modèle:Date-, quatre jeunes prennent en otage le directeur du camp dans la mairie du village voisin de Saint-Laurent-des-Arbres. Le lendemain, ils relâchent le commandant avec la promesse de la fermeture du camp et de l'immunité<ref name=":9">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Bias

Le camp de Bias est officiellement nommé CARA, Modèle:Citation<ref name=":15">Modèle:Article.</ref>.

En 1965, la cité d'accueil de Bias regroupe Modèle:Unité, dont un grand nombre d'enfants de moins de Modèle:Nb. Les effectifs baissent constamment de 1963 à 1988, année durant laquelle il ne reste plus que Modèle:Unité dans le camp<ref name=":15" />.

Des révoltes se produisent au cours de l’été 1975 parmi les résidents des camps de Bias et Saint-Maurice-l’Ardoise, ainsi que dans plusieurs hameaux de forestage. Le gouvernement décide finalement de fermer les deux camps à la fin de l'année 1976 : les départs s'échelonnent du Modèle:Date- au Modèle:Date-<ref name=":1" />.

Dispersions après la fermeture des camps

Une politique de dispersion succède aux regroupements. Les camps et les hameaux sont officiellement supprimés, mais leurs résidents restent souvent sur place. En même temps que des Bureaux d'information, d'aide administrative et de conseils (BIAC) sont créés, des mesures spécifiques sont prises pour disséminer les communautés et favoriser leur intégration<ref name="Withol" />.

Les communautés harkies résistent à la dispersion, ayant tissé sur place des solidarités ou pour diverses raisons financières. Les habitants demandent ainsi souvent à rester dans la région pour être proches de leurs amis et de leur famille ou de leur lieu de travail<ref name=":8" />.

Statut des harkis en France

Effectifs

Selon Philippe Denoix, en 1990, la population issue des « musulmans français d’Algérie » dépasse les 400 000<ref name="Denoix, E.U." />. Les harkis et leurs descendants représenteraient en 2012 entre Modèle:Unité/2 en France<ref>« Sarkozy : l'État est responsable dans l'abandon des harkis », Le Monde, 14 avril 2012.</ref>,<ref>« Les harkis montrent les dents », Le Point, 24 janvier 2012.</ref>.

Nationalité française

En Modèle:Date-, Jean Morin assure que Modèle:Citation. Le Modèle:Date-, Michel Debré annonce que les Français musulmans d'Algérie perdront automatiquement la citoyenneté française s'ils restent en Algérie, mais pourront la reprendre s'ils viennent en métropole après la proclamation de l'indépendance algérienne. Pour obtenir la nationalité française, il faut donc vivre en France et faire une demande de réintégration devant un tribunal français<ref name=":1" />.

L'article 2 de l'ordonnance Modèle:N° du Modèle:Date prévoit qu'à compter du Modèle:Date, Modèle:Citation<ref>Ordonnance du 21 juillet 1962 sur légifrance.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Une loi du Modèle:Date- précise que Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Il faut préciser que les Harkis n'ont pas été déchus de leur nationalité algérienne (acquise en 1963) par l'Algérie et sont donc tous binationaux (cela même si l'État algérien a généralement refusé de leur délivrer des « papiers algériens »)<ref>Mokrane Ait Larbi dans Algérie : l’onde de choc après le projet de déchéance de nationalité, Le Point, 6 mars 2021</ref>. Ainsi comme le rapporte Fatima Besnaci-Lancou et Abderahmen Moumen, « Paradoxalement, les anciens supplétifs sont toujours considérés comme Algériens [par les autorités algériennes], la déclaration effectuée par ces derniers de la recognition de la nationalité française n'est pas avalisée par les autorités algériennes. Leurs épouses et leurs enfants sont tout autant considérés comme des nationaux algériens, malgré la présentation de passeports français. » <ref>Fatima Besnaci-Lancou et Abderahmen Moumen, Les Harkis, idées reçues sur les Harkis, Le Cavalier Bleu Editions, 2015, Modèle:P.</ref>.

Anciens combattants

Les harkis reçoivent le statut d'anciens combattants en 1974<ref name=":1" />.

Harkis en France après 1975

Législation

La loi Modèle:N° du Modèle:Date-, portée par le gouvernement de Édouard Balladur et promulguée sous la présidence de François Mitterrand, en faveur des anciens supplétifs et leur famille, dispose dans l'article premier : Modèle:Citation<ref>Loi Modèle:N° du 11 juin 1994 relative aux rapatriés anciens membres des formations supplétives et assimilés ou victimes de la captivité en Algérie, JORF, Modèle:N°, 14 juin 1994, Modèle:P..</ref>.

La loi du 23 février 2005 fixe les conditions de versement d’indemnités en reconnaissance des services rendus et des souffrances endurées par les harkis<ref>Loi Modèle:N° du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés, version consolidée au 14 mai 2009.</ref>. Des associations de harkis, dont l'association Harkis et Droits de l'Homme, contestent ces déclarations car les indemnisations s'apparentent seulement à une retraite militaire et non à des indemnités supplémentaires. Elles contestent aussi les Modèle:Citation de la colonisation mentionnés dans l’Modèle:Nobr de la loi : l'article est abrogé en Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien archive.</ref>,<ref>Modèle:Lien archive.</ref>. Par un arrêt Comité Harkis et Vérité c/ gouvernement français du Modèle:Date-, le Conseil d'État juge les articles 6 et 9 de la loi du Modèle:Date- comme contraires à la Convention européenne des droits de l'homme. Ces deux articles opèrent une discrimination des familles de harkis en fonction du mode d'acquisition de la nationalité du harki demandeur<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La loi est modifiée en Modèle:Date- pour prendre en compte les harkis habitant en France, mais n'ayant pas demandé la nationalité française<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Hommages et reconnaissance

Discours politiques

Fichier:Harkis Montmeyan.jpg
Plaque mémorielle des douze hameaux de forestage du Var.

Jacques Chirac est le premier président français à affirmer que l'État français n'avait Modèle:Citation les massacres de harkis restés en Algérie<ref name=":11">Modèle:Ouvrage</ref>.

Le Modèle:Date-, Nicolas Sarkozy s'engage au cours de la campagne présidentielle à Modèle:Citation<ref name=":11" />,<ref>Discours de Nicolas Sarkozy du 31 mars 2007 sur la situation des harkis.</ref>. Le Modèle:Date-, il reçoit des représentants des harkis à l'Élysée au retour d'une visite officielle à Alger et annonce des dispositions pour améliorer l'intégration des harkis en France<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le Modèle:Date-, il réitère sa promesse pendant une nouvelle campagne électorale dans le camp de Rivesaltes, près de Perpignan : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En Modèle:Date-, le secrétariat d'état aux anciens combattants lance l'installation de plaques mémorielles dans chaque ancien hameau de forestage à l'initiative de François Hollande<ref name=":14" />. Le Modèle:Date-, lors de la Journée nationale d'hommage aux Harkis et aux autres membres des formations supplétives des armées françaises, il reconnaît Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le Modèle:Date-, le président de la République Emmanuel Macron déclare qu'Modèle:Citation et demande Modèle:Citation au nom de la France. Il annonce une loi de Modèle:Citation<ref>Emmanuel Macron « demande pardon » aux harkis et annonce une loi de « reconnaissance et de réparation », site lemonde.fr, 20 septembre 2021.</ref>. Cette loi de reconnaissance et de réparation, promulguée le 23 février 2022, crée une Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les Harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie, chargée notamment de faire des propositions d’amélioration du dispositif de réparation prévu par la loi<ref>Modèle:Lien web</ref>

Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les Harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie (CNIH)

Modèle:Article détaillé Installée par le Premier ministre Jean Castex le 11 avril 2022<ref>Modèle:Lien web</ref>, la CNIH a pour mission de recueillir la parole des harkis, de leur manifester la reconnaissance de la République, et de leur accorder les réparations prévues par la loi du 23 février 2022<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Elle remet le 15 mai 2023 son premier rapport d’activité à la Première ministre<ref name=":17">Modèle:Lien web</ref>, qui formule des propositions d’amélioration du dispositif de réparation prévu par la loi, et notamment l’élargissement de la liste des sites donnant droit à réparation. Élizabeth Borne annonce dès la remise du rapport que la proposition d’ajout de 45 sites à cette liste est adoptée par le Gouvernement<ref name=":17" />. Ces sites ont été ajoutés par décret dans la liste de ceux donnant droit à réparation<ref>2023-09-23 : 45 nouveaux sites ouvrent droits à réparation suite au décret n° 2023-890 (Mis à jour le 02 octobre 2023)</ref>.

Journée d'hommage aux harkis

Fichier:Saint-Pons-de-Thomieres Stele des Harkis.JPG
Saint-Pons-de-Thomières (Hérault) - Stèle des Harkis.

Le Modèle:Date, une journée d'hommage unique reconnaît officiellement le drame des harkis. Le président de la République, Jacques Chirac, inaugure une plaque, dans la cour d'honneur de l'Hôtel des Invalides, reprenant l'article premier de la loi du Modèle:Date. Dans vingt-sept sites de France, les préfets posent la même plaque, tandis que dans tous les départements, une cérémonie est organisée en l'honneur des harkis. Chirac affirme<ref>Modèle:Lien web.</ref> :

Modèle:Citation bloc

Le Modèle:Date, le Président de la République, Jacques Chirac instaure une Modèle:Citation, le Modèle:Date- de chaque année<ref>Décret du 31 mars 2003 instituant une Journée nationale d'hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives, JORF, Modèle:N°, Modèle:Date, Modèle:P..</ref>. Hamlaoui Mekachera, secrétaire d'État aux anciens combattants, commente : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dans le monde académique

Les harkis deviennent un sujet d'étude à partir de la fin des années 1990 et de publications de Charles-Robert Ageron dans la revue Vingtième Siècle : Revue d'histoire. En 2006, Tom Charbit publie Les Harkis aux collections « Repères » et popularise le sujet d'étude des harkis. La première thèse sur les harkis est soutenue en 2010 par François-Xavier Hautreux<ref name=":11" />.

La création de la Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie est annoncée le Modèle:Date-. Elle est inaugurée le Modèle:Date-<ref name=":16">Modèle:Lien web</ref>, mais son activité de recherche reste anecdotique<ref name=":11" />. Elle est reconnue d'intérêt public par le gouvernement<ref name=":16" />.

Le Modèle:Date-, le nom du lieutenant Youssef Ben Brahim, ancien du Commando Georges<ref>Ancien membre du FLN, il aurait rejoint ensuite l'Armée française. Il a été cité à l'ordre de l'Armée, médaillé militaire et chevalier de la Légion d'honneur, voir Une promotion Youssef Benbrahim, Sud Ouest, 5 juillet 2010.</ref>, est donné par l’Armée de Terre à une promotion d’officiers d'active des écoles d'armes (O.A.E.A.), de l’École d’application de l’infanterie (ÉAI) de Montpellier<ref>Sur le site de l'Amicale des Anciens d'Outre-Mer et Anciens Combattants des Troupes de Marine de L'Hérault.</ref>.

Associations d'anciens harkis

Beaucoup d’associations de harkis ont une structure locale, axée sur l’aide sociale et la participation aux commémorations. D'autres associations, à envergure nationale, ont des objectifs plus élargis, principalement dans le domaine de la mémoire.

L’association Justice information réparation pour les harkis cherche à Modèle:Citation<ref>Voir les objectifs sur le site de l’association AJIR.</ref>. L’association Harkis et droits de l’Homme, cofondée par Hadjila Kemoum et Fatima Besnaci-Lancou, a pour but de Modèle:Citation<ref>Voir les statuts sur le site de l’association Harkis et droits de l’Homme.</ref>. L'association Mémoire d'hier et d'aujourd'hui pour demain, fondée en 2004 et présidée par Achour Baali, membre du Haut Conseil des rapatriés d'Algérie, agit essentiellement sur le devoir de mémoire<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Enfin, le Comité Harkis et Vérité, présidé par Charles Tamazount, travaille plus particulièrement sur les questions juridiques<ref>Voir la page d’accueil du Comité Harkis et vérité.</ref>.

En Modèle:Date-, huit membres du Comité national de liaison des harkis déposent une plainte contre la France pour crime contre l’humanité<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La loi du Modèle:Date- relative aux formations supplétives des forces armées permet aux associations de harkis de défendre ces derniers lorsqu'ils font l'objet de diffamation ou d'injure<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Discrimination en France

Points de vue sur les massacres de harkis

L'abandon des harkis par le gouvernement français et les consignes données par les pouvoirs publics de n'effectuer aucun rapatriement massif de supplétifs sont considérés notamment par Maurice Allais comme Modèle:Citation<ref>Maurice Allais, L'Algérie d'Évian (1962), éd. Jeune Pied-Noir, 1999, Les harkis, un impérieux devoir de mémoire dans la Modèle:2e édition de 1999, Modèle:P..</ref>. De même, Dominique Schnapper, fille de l'intellectuel français Raymond Aron, écrit : Modèle:Citation<ref>Préface de Dominique Schnapper dans Et ils sont devenus harkis, Mohand Hamoumou, éd. Fayard, 1993, Modèle:P..</ref>. Pour Pierre Montagnon, si cette assertion n'est pas sans fondement, l'Armée française sort toutefois de ce drame moins Modèle:Citation que l'administration française de 1940 à 1944<ref>Pierre Montagnon, Histoire de l'Algérie, Pymalion, 1998, Modèle:P..</ref>.

Pierre Daum accuse les nostalgiques de l'Algérie française d'exagérer les nombres de harkis tués en Algérie pour parvenir à la conclusion que Modèle:Citation. Il considère cette propagande réussie, affirmant que la majeure partie des Français croit que la plupart des harkis ont été massacrés en 1962, alors qu'il ne s'agit que d'une fraction d'entre eux et pour des motifs qui ne concernent pas forcément directement la guerre<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Couverture médiatique et Modèle:Citation

Les enfants de rapatriés qui grandissent dans les camps, hameaux de forestage et cités urbaines organisent dans les années 1975 et suivantes des révoltes, alors que leurs parents préfèrent conserver le calme et l'ordre établi. L'expression de Modèle:Citation est relayée dans les médias et associée aux prises d'otages comme celle de Saint-Laurent-des-Arbres et aux révoltes explosives, en contraste avec leurs parents résignés et dociles<ref name=":9" />.

Considérations relatives aux descendants de harkis dans la société française

La situation conflictuelle des harkis avec les Algériens se transmet aux générations suivantes, descendantes des harkis rapatriés et des immigrés algériens<ref name="socio">Régis Pierret, Les filles et fils de harkis : entre double rejet et triple appartenance, Éditions L'Harmattan, 2008, Modèle:Lire en ligne, Modèle:P..</ref>.

Le sociologue et chercheur au Centre d’Analyse et d’Intervention Sociologique Régis Pierret étudie l'utilisation du terme Modèle:Citation comme insulte. Il évoque le conflit comme une Modèle:Citation<ref name="socio"/>. Le Modèle:Date-, le président de la République Emmanuel Macron précise : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Politique contemporaine algérienne et harkis

Point de vue politique

Le Front de libération nationale (FLN) considère les harkis comme des traîtres ou des collaborateurs dès les accords d'Evian<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le Modèle:Date-, en visite officielle en France, Abdelaziz Bouteflika déclare que le peuple algérien n’est Modèle:Citation à accepter le retour de harkis en Algérie. Il compare les harkis aux collaborateurs français sous l’occupation nazie<ref>Modèle:Article</ref>.

Bouteflika aborde officiellement la question des harkis pour la première fois au cours de la campagne pour le référendum sur la Charte sur la paix et la réconciliation nationale soumise au vote le Modèle:Date. Il déclare au cours d'une visite : Modèle:Citation. Le Modèle:Date-, il reconnaît des Modèle:Citation et que Modèle:Citation. Une semaine plus tard, le ministre de l'agriculture Saïd Barkat affirme que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Législation

Plusieurs dispositions légales discriminent les anciens harkis ou leurs enfants. Ainsi, la loi 99-07 du Modèle:Date-, relative au Modèle:Citation prévoit, en son Modèle:Nobr que Modèle:Citation<ref>Fatima Besnaci-Lancou, Des harkis envoyés à la mort, 2014, éditions de l'Atelier, Modèle:P..</ref>, disposition qui désigne clairement les anciens harkis. De même, la loi organique Modèle:N° du Modèle:Date- relative aux partis politiques précise que ne peuvent être membres fondateurs d'un parti Modèle:Citation<ref>Loi organique Modèle:N° du 12 janvier 2012 relative aux partis politiques}, Journal officiel, 15 janvier 2012.</ref>.

La dernière Constitution, datée de décembre 2020, au vu de l'article 87, prévoit un traitement discriminant quant à la possibilité de se présenter à la candidature pour le poste de président de la République avec notamment l'obligation de Modèle:Citation pour les candidats nés avant Modèle:Date- et de Modèle:Citation<ref> Modèle:PDF Modèle:Lien web, Journal officiel, 30 décembre 2020. </ref>,<ref>Ordonnance Modèle:N° du 10 mars 2021 portant loi organique relative au régime électoral.</ref>, cette dernière disposition visant clairement les enfants d'anciens harkis.

Opinion publique

En 2008, l'historien algérien Mohammed Harbi écrit Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.

En 2012, le quotidien El Watan publie un sondage selon lequel plus de 84 % des Algériens affirment qu'il Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Reconnaissance de la Nation française envers les harkis

La loi du 23 février 2022 reconnaît la responsabilité de la France dans les conditions indignes du rapatriement et de l'accueil des harkis et de leurs familles, rapatriés d'Algérie après les accords d'Évian de 1962.

La loi ouvre également un droit à réparation pour les harkis et leurs familles qui ont séjourné dans des camps de transit et des hameaux de forestage. Selon le gouvernement, 50 000 personnes pourraient bénéficier de cette indemnisation, pour un montant d'environ 310 millions d’euros sur six ans.

Par ailleurs, cette loi institue également une commission nationale de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis et leur famille<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Bibliographie

Rapport du ministère des Armées

Sciences humaines ou sociales et droit

Témoignages et romans

Bande dessinée

Pièces de théâtre

  • Christophe Botti, Frères du bled, Alna éditeur 2005, création à la Scène Watteau de Nogent-sur-Marne en 2005.
  • Dalila Kerchouche, Enfants de harki, adapté de 2 textes de l'auteur.

Filmographie

Documentaires

  • La Guerre d'Algérie (documentaire, 1972), de Yves Courrière et Philippe Monnier.
  • L'Histoire oubliée - Les harkis : L'enrôlement (documentaire, 1992), Culture Infos.
  • L'Histoire oubliée - Les harkis : L'abandon (documentaire, 1992), Culture Infos.
  • L'Histoire oubliée - Les harkis : Les fils de l'oubli (documentaire, 1994), Culture Infos.
  • Passé sous silence (documentaire, 2001), réalisation Sofia et Malik Saa.
  • Les amandiers de l'histoire (documentaire, 2003), réalisation Jaco Bidermann et Valentin Lagard.
  • Harkis : des Français entièrement à part ? (documentaire, 2003), réalisation Jean-Charles Deniau.
  • Les jardiniers de la rue des Martyrs (documentaire, 2003), réalisation Leïla Habchi et Benoît Prin.
  • Portraits d’unions, 42 ans après… (documentaire, 2004), réalisation Rachid Merabet et Ali Tebib.
  • Des pleins de vide (documentaire, 2005), réalisation Nicolas Strauss.
  • Amère patrie (documentaire, 2006), diffusé sur France 5, coécrit par Dalila Kerchouche et Manuel Gasquet.
  • Le choix de mon père (documentaire, 2008), réalisé par Rabah Zanoun (Modèle:Nb), coproduction ERE Production - France 3 Lorraine Champagne-Ardenne.
  • La Blessure : La Tragédie des harkis (documentaire, 2010), coréalisé par Isabelle Clarke et Daniel Costelle, diffusé sur Modèle:Lnobr le Modèle:Date- Modèle:Commentaire biblio SRL
  • Histoire d'un abandon (documentaire, 2011), réalisation Marcela Feraru. Coproduit par l'ECPAD, la chaîne Histoire et le Secours de France.
  • Harki, le Pays caché (documentaire, 2012), réalisation Luc Gétreau. Production : Arsenal Productions et Télé Locale Provence.
  • Hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives (documentaire, 2021), film « collection pédagogique » DMCA-ECPAD.
  • Filles de harkis (documentaire, 2022), 52 min, réalisation de Lucie Boudaud, production : 13 Productions et France 3 Nouvelle-Aquitaine.

Films et téléfilms

Art

  • Treize Chibanis Harkis, 62 tableaux d'art de Serge Vollin, textes de Fatima Besnaci-Lancou, Mémorial de Rivesaltes - conseil général des Pyrénées-Orientales.
  • Michel Talata, Harki-ikrah<ref>Modèle:Lien web.</ref>

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Annexes

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Modèle:Colonnes

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail