Conservatisme
Le Modèle:Terme défini est une philosophie politique qui est en faveur des valeurs traditionnelles et affirme le primat du droit naturel sur la raison humaine. Le conservatisme prône la préservation d'une situation ou le retour à une situation passée dans les domaines social, politique, moral, culturel, religieux. En ce sens, il s'oppose au progressisme<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Pour Michael Freeden, le conservatisme croit seulement en un changement limité de ce qui est naturel ou organique. Pour les conservateurs, l'ordre social est indépendant de la volonté humaine<ref>Voir Ashworth, Modèle:P.6, Liberalism and the emergence of IR in Ashworth, 1999, "Creating International Studies".</ref>. Ainsi, le conservatisme s'oppose fortement au libéralisme à partir de ce qu'est ou doit être le droit ; les droits sont acquis et protégés par les institutions établies, et donc, ne sont pas innés ou attachés à l'individu<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La critique conservatrice s'applique en général au progressisme : l'État n'a pas de finalité éthique et ne peut améliorer la société ou les individus<ref>Modèle:Article</ref>. Le conservatisme se divise, dans la réaction contre les Lumières (libéralisme, socialisme…), entre les partisans du droit naturel (aristotéliciens / thomistes) et les pessimistes héritiers de l'augustinisme<ref>Modèle:Chapitre</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. La doctrine du droit naturel est une critique de l'humanisme, maintenant au sein de l'ordre politique, l'idée de hiérarchie et de l'hétéronomie ; le pessimisme moral suppose juste, sans toutefois souscrire au jusnaturalisme, de souligner les dangers ou l'impossibilité de la liberté humaine, de l'autonomie et de l'émancipation<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le terme vient de « conserver », du latin conservare « maintenir, observer (une loi, une coutume) », composé de servare « préserver, garder ». Bien que ce ne soit pas une idéologie en soi, le conservatisme est une philosophie politique dont les idées sont en grande partie liées à leur contexte d'existence. Il est défini en partie par l'accent mis sur la tradition comme source de sagesse, bien au-delà de ce qui peut être démontré ou explicitement établi. Il se fonde sur la conservation d'un ordre préétabli, selon les conventions, chacun à sa place.
Le conservatisme ne doit pas être confondu avec la réaction (d'où le terme « réactionnaire ») ou avec l'immobilisme<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Histoire du conservatisme
Le conservatisme n'a pas produit ni ne tend à produire des traités de système comme le Léviathan de Thomas Hobbes ou le Two Treatises of Government de John Locke. À cause de cela, ce que veut dire « être conservateur » a souvent été l'objet d'un débat, embourbé par l'association de nombreux (et souvent antinomiques) partis politiques et idéologies. L'érudit R. J. White déclara ainsi : Modèle:Citation bloc
Bien que la pensée politique, depuis ses tout débuts, contienne de nombreux traits que l'on pourrait qualifier rétrospectivement de conservateurs, ce n'est qu'au siècle des Lumières, en particulier dans les réactions aux évènements entourant la Révolution française de 1789, que le conservatisme commença à se révéler comme une attitude distincte ou une manière de penser. Beaucoup suggèrent une naissance plus précoce d'une disposition conservatrice, dans les suites de la Réforme, spécialement dans les œuvres du théologien anglican Richard Hooker promouvant la modération dans l'équilibre politique des intérêts vers les buts d'harmonie sociale et de bien commun. Mais ce n'est qu'à partir de la polémique d'Edmund Burke — Réflexions sur la Révolution de France — que le conservatisme gagna une réelle influence.
L'homme d'État anglo-irlandais Edmund Burke, qui combattit avec tant de rage la Révolution française, sympathisa d'abord avec certaines revendications de la Révolution américaine. Cette tradition conservatrice classique insiste souvent sur le fait que le conservatisme n'a pas d'idéologie, dans le sens d'un programme utopique. Burke développa ses idées en réaction à l'idée « des Lumières » d'une société guidée par une raison abstraite. Même s'il n'a pas utilisé le terme, il anticipa la critique du modernisme, qui fut pour la première fois utilisée à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par le religieux conservateur néerlandais Abraham Kuyper. Burke était en conflit avec les Lumières, et plaidait à la place pour les valeurs de la tradition.
Certains hommes, plaidait Burke, ont moins de raison que d'autres, et donc certains hommes mettraient en place de pires gouvernements que d'autres s'ils se fondaient sur la raison. Pour Burke, la mise en place d'un gouvernement ne peut s'appuyer sur des abstractions comme la « Raison », mais sur le développement historique de l'État et des autres institutions importantes de la société comme la famille ou l'Église.
Burke argumentait que la tradition est une base plus solide que les choses purement abstraites (comme la « Raison »). La tradition se forme avec la sagesse de plusieurs générations et les aléas du temps, alors que la « Raison » peut n'être que le masque des préférences d'un seul homme, et qu'elle représente au mieux la sagesse non testée d'une génération. Toute valeur ou institution existante qui est passée au travers de l'influence correctrice des expériences passées doit être respectée.
Cependant, les conservateurs ne rejettent pas le changement ; comme Burke l'a écrit, « Un État qui n’a pas les moyens d’effectuer des changements n’a pas les moyens de se maintenir »<ref>Réflexions sur la Révolution de France, Edmund Burke</ref>. Cependant, ils insistent pour que le changement soit organique, plutôt que révolutionnaire : une tentative de modifier la toile complexe des interactions humaines qui forme la société humaine, dans le but de mettre en pratique une doctrine ou une théorie, court le risque de se voir passer sous la dure loi de l'effet pervers. Burke recommanda la vigilance contre la possibilité d'aléas moraux. Pour les conservateurs, la société est quelque chose d'enraciné et d'organique : tenter de l'enlever ou de la modifier pour les plans d'un quelconque idéologue, c'est s'attirer de grands désastres non prédits.
Les conservateurs prônent fortement le droit à la propriété. Carl B. Cone, dans Burke and the Nature of Politics<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Carl B. Cone, Burke and the Nature of Politics, University of Kentucky Press, 1957 ASIN B0006AV4NG</ref>, souligna que ce point de vue, exprimé comme une philosophie, servait également les intérêts des gens impliqués : Modèle:Citation bloc
Benjamin Disraeli, lui-même un membre du parti conservateur en Angleterre, écrivit en 1845 qu’« un gouvernement conservateur est une hypocrisie organisée »<ref>Speech in the House of Commons, 3 mars 1845</ref>. Il fit ce commentaire lorsque le parti conservateur se fut divisé en deux groupes, selon que ses membres avaient ou non profité personnellement de l'abolition des Corn Laws<ref>Speech on Agricultural Interests, March 17, 1845</ref>.
À la fin de la période napoléonienne, le Congrès de Vienne marqua le début d'une réaction conservatrice en Europe pour contenir les forces libérales et nationalistes relâchées par la Révolution française. Les historiens Will et Ariel Durant décrivent la philosophie conservatrice de cette époque comme Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « defending the necessity of religion, the wisdom of tradition, the authority of the family, the advantages of legitimate monarchy, and the constant need to maintain political, moral, and economic dikes against the ever-swelling sea of popular ignorance, cupidity, violence, barbarism, and fertility. » Will et Ariel Durant, The Age of Napoleon, Simon et Schuster, 1975 Modèle:ISBN</ref>. Le Vicomte Louis de Bonald détermina les principes du conservatisme français dans la Théorie du pouvoir politique et religieux en 1796 : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « absolute monarchy, hereditary aristocracy, patriarchal authority in the family, and the moral and religious sovereignty of the popes over all the kings of Christendom. » Ibid.</ref>. Avec Louis de Bonald, Joseph de Maistre fut le porte-parole le plus influent du conservatisme contre-révolutionnaire, avec une emphase sur la monarchie comme sauvegarde de l'ordre dans la société ; le mouvement légitimiste est l'incarnation politique de cette pensée conservatrice de l'époque.
En 1818, Chateaubriand participe à la fondation du journal Le Conservateur. Il écrit dans son journal : Modèle:Citation<ref>Guillaume Perrault, « Penser en liberté, premier acte de la conservation », Le Figaro Magazine, semaine du 2 décembre 2016, p. 56-57.</ref>.
Aspects du conservatisme
Comme toute philosophie politique, le conservatisme s'intéresse non seulement au fonctionnement des institutions politiques mais également à tous les autres aspects de la vie humaine.
Aspects philosophiques et politiques
Le conservatisme se développe, sous l'influence du pessimisme, en réaction aux idées des Lumières. Tout d'abord, il y a au sein du conservatisme, un rejet du contrat social ; ce dernier signifie alors que l'ordre social repose sur le consensus. L'association politique est, pour les Lumières, possible grâce au triomphe de la raison sur l'arbitraire et la prédominance du droit<ref>Modèle:Lien web</ref>. Pour le conservateur, la civilisation n'est pas au service d'un progrès perçu comme illusoire ; elle garantit juste la paix civile<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le conservatisme repose ainsi sur le réalisme politique et moral. Le conservateur combat alors le matérialisme (marxisme, utilitarisme, relativisme moral…) et l'humanisme (intellectualisme moral, droits de l'Homme, etc.) sur le plan métaphysique et politique.
Le conservatisme entend mettre en garde contre les utopies sociales et les conséquences perçues comme potentiellement néfastes du progressisme, en insistant sur le mauvais fond de la nature humaine qu'aucune structure sociale ne peut abolir ou réformer ; c'est notamment ce qu'enseignent les augustiniens et les moralistes du Grand Siècle<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. En effet, pour les Lumières, l'autonomie est le principe du Bien ; c'est justement cette idée que les conservateurs combattent<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il s'agit d'insister sur l'usage de la force et de l'autorité, afin de préserver les institutions sociales, car les conservateurs mettent l'accent sur les passions humaines destructrices et antagonistes pouvant menacer l'ordre politique ; ils refusent alors d'accorder du crédit, contrairement aux Lumières, à l'éducation, au droit et en la croyance du progrès<ref>Modèle:Lien web</ref>. De grandes figures, réputées pour leur forte adhésion au conservatisme, se sont reconnues dans le pessimisme augustinien du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et celui développé au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par les romantiques allemands<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Aspects culturel et social
Le conservatisme culturel est une philosophie qui encourage la préservation de l'héritage d'une nation ou d'une culture. La culture en question peut être aussi large que les civilisations occidentale ou chinoise ou être restreinte comme celle du Tibet. Les conservateurs culturels essayent d'adapter des normes transmises par le passé. Les normes peuvent être romantiques, comme les mouvements contre le système métrique qui demandent la sauvegarde du système de poids et de mesures au Royaume-Uni ou au Canada. Elles peuvent être institutionnelles : en Occident, cela inclut aussi bien la chevalerie et le féodalisme que le capitalisme, la laïcité et l'État de droit.
Selon une branche du conservatisme culturel appelée conservatisme sociétal, les normes peuvent être également morales. Par exemple dans certaines cultures, des pratiques telles que l'homosexualité sont jugées mauvaises. Dans d'autres cultures, les femmes qui montrent leur visage ou leurs membres en public sont considérées comme immorales, et les conservateurs dans ces cultures soutiennent souvent des lois interdisant de telles pratiques. D'autres conservateurs tiennent une approche plus positive, en soutenant des lois du bon samaritain - des lois requérant de la charité - si leur culture considère ses actes comme moraux.
Les conservateurs culturels argumentent souvent que les vieilles institutions se sont adaptées à des lieux ou des cultures particuliers et qu'il faudrait donc laisser perdurer. Selon qu'ils soient plus ou moins universalisants (ou sceptiques), les conservateurs culturels peuvent ou ne peuvent pas accepter des cultures qui diffèrent de la leur. De nombreux conservateurs croient en une moralité universelle, mais d'autres admettent que des codes moraux peuvent différer d'une nation à une autre, et qu'ils ne devraient essayer de supporter leurs codes moraux que dans leur propre culture. C'est ainsi qu'un conservateur culturel peut douter que les larges idéaux français soient appropriés en Allemagne.
Aspect religieux
Les conservateurs religieux cherchent à préserver les enseignements de certaines religions particulières, quelquefois en proclamant la valeur de ces enseignements, d'autres fois en cherchant à donner force de loi à ces enseignements<ref>Frank J. Smith, Religion and Politics in America: An Encyclopedia of Church and State in American Life [2 volumes], ABC-CLIO, États-Unis, 2016, Modèle:P.</ref>. Dans d'autres lieux ou à d'autres époques, le conservatisme religieux peut se trouver lui-même en désaccord avec la culture dans laquelle se trouvent les croyants. Dans certaines cultures, il y a des conflits entre deux ou plusieurs groupes de conservateurs religieux, chacun déclarant que leur vue est correcte et que celles de leurs opposants sont fausses.
Des gouvernements conservateurs influencés par des conservateurs religieux peuvent promouvoir par de larges campagnes le retour à des valeurs traditionnelles. Un exemple moderne est la campagne « Back to Basics » du Premier Ministre britannique John Major. Dans l'Union Européenne, une campagne conservatrice tenta de spécifier certaines valeurs du conservatisme dans la Constitution européenne avortée, notamment l'appel du pape Jean-Paul II à y inclure une référence à Dieu et au christianisme mais cet appel fut rejeté par Jacques Chirac.
Aspect fiscal
Le conservatisme fiscal est une philosophie économique de prudence dans les dépenses gouvernementales et la dette publique. Edmund Burke, dans ses Réflexions sur la Révolution de France, articula ses principes : Modèle:Citation bloc
En d'autres termes, un gouvernement n'a pas le droit de s'endetter de manière importante pour ensuite en jeter le fardeau sur le dos du contribuable; le droit du contribuable de ne pas être surtaxé de manière oppressive est plus important que de rembourser les emprunts qu'un gouvernement a pu contracter imprudemment.
Aspect environnemental
La philosophie politique conservatrice peut promouvoir la conservation de l'environnement mais elle le fait à sa manière à savoir comme préservation d'un ordre extérieur et qu'il ne nous est pas donné de changer. Cet ordre extérieur changeant avec les différents courants conservateurs à différentes époques, il convient de bien identifier le contenu du conservatisme avant de conclure. On trouve par exemple la phrase suivante chez Russell Kirk dans The Conservative Mind : Modèle:Citation bloc
Pour le philosophe Fabrice Flipo, la position de l'auteur n'est totalement claire car il peut regretter que les capitalistes exploitent les ouvriers et en conclure, mais aussi considérer que cette domination est dans l'ordre des choses. De la même façon que les traditions auxquelles les conservateurs se révèlent « inventées », à l'examen, l'important pour ce courant n'est pas que les choses soient vraies mais qu'elles soient crues (foi), parce que c'est sur elles que repose l'ordre social. En matière environnementale également le conservatisme ne sera « écologiste » que si cela renforce un ordre collectif contre les facteurs de chaos qui le menacent, qu'il s'agisse des ennemis de l'intérieur ou de ceux de l'extérieur. Cela expliquerait selon Flipo que l'écologisme comme courant politique soit plutôt de gauche : mis à part quelques paysages la puissance économique qui provoque également la destruction écologique est trop précieuse pour les conservateurs pour la laisser être compromise par le respect du vivant<ref>Modèle:Ouvrage</ref>Modèle:Refins.
Politique économique
Le conservatisme n'a pas un modèle économique qui le définit. Cependant le libéral-conservatisme est souvent désigné comme un des principaux systèmes économiques du conservatisme même si d'autres politiques économiques conservatrices existent, comme le nationalisme économique.
Autres utilisations du mot
Le terme de « conservatisme » a souvent une connotation péjorative ou polémique. De nombreux mouvements ont déjà été taxés de « conservatisme », parfois en refusant cette qualification : les démocrates chrétiens, les libéraux…
De manière réciproque, une partie de la droite (notamment sa frange libérale) a tenté de s'approprier le thème de la modernité et de retourner contre la gauche l'accusation de conservatisme : le terme a pu être utilisé contre les syndicats, les altermondialistes, les socialistes, etc.
Certains analystes reprennent ce terme pour qualifier la gauche. Ainsi, Marcel Gauchet note en 2008 que toute la gauche européenne est dans l'incapacité de se renouveler intellectuellement<ref name=gauche>Michel Winock, La Droite, hier et aujourd'hui, Perrin, 2012, Modèle:P.</ref>. Ce conservatisme est jugé particulièrement alarmant pour le Parti socialiste français, piégé par son Modèle:Citation dont les leaders Modèle:Citation<ref name=gauche/>.
Les partis politiques conservateurs
Il existe dans le monde un certain nombre de partis s'appelant « Modèle:Page h ». On peut citer en Grande-Bretagne le parti Tory, le Parti conservateur du Canada au Canada.
De même, aux États-Unis, le débat politique oppose les progressistes dont une partie se retrouve au sein du Parti démocrate, aux conservateurs le plus souvent membres du Parti républicain.
Royaume-Uni
Le Parti conservateur, fondé en 1834, est l'héritier des [[Tory|Modèle:Langue]] des {{#switch: e
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}}. Il est depuis sa création l'un des deux principaux partis du Royaume-Uni, d'abord avec le Parti libéral puis, à partir des années 1920, avec le Parti travailliste. Des Premiers ministres conservateurs ont été à la tête du gouvernement britannique pendant Modèle:Nombre au cours du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, dont les plus notables sont Winston Churchill (de 1940 à 1945 puis de 1951 à 1955) et Margaret Thatcher (1979 à 1990).
Il est l'héritier des [[Tory|Modèle:Langue]] qui étaient l'un des deux groupes parlementaires à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Réputés proches de la dynastie Stuart, ils étaient favorables à un pouvoir royal fort et défendaient les intérêts de l'aristocratie foncière. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'extension progressive du suffrage amena les Modèle:Langue comme les Modèle:Langue à s'organiser en partis politiques. Le groupe parlementaire tory rassembla ses associations locales, créant le Parti conservateur. Il se montrait plutôt protectionniste, s'opposant au libre-échangisme du Parti libéral (issu des Modèle:Langue). À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Benjamin Disraeli a créé un parti fièrement impérialiste mais enfin se fit le chantre d'un « torisme populaire » préoccupé par la question sociale.
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le Parti conservateur devint clairement libre-échangiste, élargissant sa base électorale au-delà de l'aristocratie foncière, en direction de la bourgeoisie, des petits propriétaires et des milieux d'affaires. Il forma une nouvelle coalition d'Union nationale, avec les travaillistes, entre 1931 et 1945. Il bénéficia alors du prestige de Winston Churchill, héros de la nation face à la menace nazie. En 1975, Margaret Thatcher prit les rênes du Parti conservateur et lui fit prendre un virage à droite. Libérale économiquement, conservatrice sur les questions de société, atlantiste et partisane d'une Europe des nations, elle conquit Downing Street en mai 1979<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans les années 2010, David Cameron, tente d'en rajeunir l'image et de « recentrer » sa ligne politique. Ce dernier permit à son parti de gagner une trentaine de sièges en 2005 et cinq ans plus tard, le Modèle:Date, il est nommé Premier ministre après sa victoire relative aux élections législatives.
États-Unis
L'ouvrage The Conservative Mind de Russell Kirk en 1953 a exercé une influence décisive dans la formation des différentes composantes du conservatisme américain d’après-guerre<ref>Modèle:Référence incomplète</ref>. Bien que Trilling, Hartz et Bell qualifient les « nouveaux conservateurs » dont Russell Kirk, Francis Wilson et Peter Viereck, de conservateurs perdus dans une quête étrange et futile<ref>Librement adapté de la conférence d'Aurélie Godet, « Conservatism in American Political Culture: the Example of Irving Kristol », 14/12/2006, à l'ENS LSH Le conservatisme et la culture politique américaine</ref>. Toutefois, le conservatisme américain est l'héritier du mouvement historique issu du Moyen Âge à la Révolution française<ref>Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France, Paris, Hachette, coll. Pluriel, 1989.</ref>, de Edmund Burke à Alexis de Tocqueville, en passant par Thomas Carlyle, Samuel Coleridge, Friedrich von Gentz, Schumpeter, donc de source anglaise et du conservatisme européen. Également influencé par la « révolution conservatrice » des années 1970 et 80. Le premier des conservateurs américains plus ou moins admis est John C. Calhoun, un fédéraliste, et nationaliste jeffersonien. Le deuxième président des États-Unis John Adams est également une référence.
Aux États-Unis, le mot « liberal » est presque équivalent « d'homme de gauche » dans l'opinion publique lorsqu'il est employé par opposition aux « conservateurs » défavorables au « big Government » et au laxisme ou permissif de la gauche démocrate américaine<ref>Philippe Raynaud, Libéralisme, Le dictionnaire des sciences humaines, PUF, « Quadrige dicos poche », 2006</ref>. Le conservatisme américain s'oppose alors au libéralisme progressiste et au relativisme.
Les théoriciens du conservatisme américains sont nombreux et divers. Pour n’en citer que quelques-uns parmi ceux reconnus comme « grands penseurs conservateurs », on évoque des penseurs tel que Russell Kirk, Leo Strauss<ref>Leo Strauss, Droit naturel et histoire (1953), trad. Paris, Plon, 1954. Eric Voegelin, La nouvelle science du politique. Une introduction, Paris, Le Seuil, coll. L’ordre philosophique, 2000.</ref> ou des hommes politiques américains comme Daniel Patrick Moynihan. La diversité de leurs écrits ne peut se comprendre qu'en fonction du contexte historique avec lequel ils étaient en interaction.
Il faut également bien distinguer le néo-conservatisme (Irving Kristol) qui est un courant des libéraux (au sens anglo-saxon) qui sont passés à droite avec les conservateurs américains, même si l’évolution du néo-conservatisme tend à se reprocher avec celle du conservatisme américain<ref>Alain Frachon et Daniel Vernet, L’Amérique messianique. Les guerres des néo-conservateurs, Le Seuil, La couleur des idées, 2004. Immanuel Wallerstein, in nº Spécial de la revue Genèses, « Libéralisme, socialisme, conservatisme », nº 9.</ref>.
Certains revendiquent une part de conservatisme, c'est notamment le cas d'Hannah Arendt qui explique dans son essai La crise de l'éducation que c'est « pour préserver ce qui est neuf et révolutionnaire dans chaque enfant que l'éducation doit être conservatrice »<ref>Hannah Arendt, La Crise de la culture, Gallimard, coll. « Folio », Paris, 1972 Modèle:ISBN, p. 241</ref>. Le conservatisme dans l'éducation est alors la condition des révolutions futures.
Le conservatisme américain est aujourd'hui dominé par Allan Bloom ou des juristes comme Clarence Thomas.
Japon
Au Japon, le conservatisme est représenté avant tout par le Parti libéral-démocrate (Japon), qui domine la vie politique depuis 1955. L'un de ses principaux penseurs est Yasuoka Masahiro (1898-1983).
Brésil
Le conservatisme au Brésil désigne le mouvement issu de certaines traditions culturelles du Brésil, ainsi que de la relation avec les racines culturelles luso-ibériques et diverses influences. Le mouvement a reçu des influences de l'héritage romain et une partie de la philosophie grecque dans sa fondation dans le christianisme.
Les points de vue et les caractéristiques historiques conservateurs plus traditionnels incluent la croyance dans le fédéralisme politique, le catholicisme et le monarchisme<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
France
Le courant conservateur est principalement représenté par Les Républicains (droite gaulliste)<ref>Modèle:Lien web</ref>, le Rassemblement national (extrême droite)<ref>Modèle:Lien web</ref> et Reconquête.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Russell Kirk The Conservative Mind: From Burke to Eliot, Regnery, 1995 Modèle:ISBN (Modèle:7e) Modèle:Retrait
- Nicolas Kessler Le conservatisme américain, Coll. Que sais-je? no 3364, PUF, 1998 Modèle:ISBN
- Etienne Balibar, « Schmitt : une lecture « conservatrice » de Hobbes », Droits n° 38, 2003, pp. 149–157
- Philippe Bénéton, « Conservatisme » in Philippe Raynaud et Stéphane Rials, Dictionnaire de philosophie politique, P.U.F., Modèle:2e éd., 1998 ; Le conservatisme, Paris, P.U.F., Que sais-je ? n° 2410, 1988
- Albert O. Hirschmann, Deux siècles de rhétorique réactionnaire, trad., Paris, Fayard, 1991
- Anatol Lieven, Le nouveau nationalisme américain, Paris, J. C Lattès, 2005
- Joseph Schumpeter, Capitalisme, socialisme, et démocratie (1942), trad., Paris, Payot, 1951, rééd., 1984
- Alain Frachon et Daniel Vernet, L’Amérique messianique. Les guerres des néo-conservateurs, Le Seuil, coll. « La couleur des idées », 2004
- Immanuel Wallerstein, in n° Spécial de la revue Genèses, « Libéralisme, socialisme, conservatisme », n° 9
- Olivier Nay, « La pensée conservatrice après la Révolution » in Histoire des idées politiques, Paris, Armand Colin, 2007, p. 329-362
- Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », 1989
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Russell Kirk, The Conservative Mind, Chicago, 1953 ; The Portable Conservative Reader, New York, 1982
- Irving Kristol, Réflexions d’un néo-conservateur (1983), trad., Paris, 1987
- « Le conservatisme » (2017), La Légitimité : revue universitaire d'Histoire et d'Idées politiques, n° 69
- Leo Strauss, Droit naturel et histoire (1953), trad. Paris, Plon, 1954.
- Éric Voegelin, La nouvelle science du politique. Une introduction, Paris, Le Seuil, coll. « L’ordre philosophique », 2000
- Eddy Dufourmont, Confucianisme et conservatisme au Japon : La trajectoire intellectuelle de Yasuoka Masahiro (1898-1983), Presses universitaires de Bordeaux, 2014
- Jean-Philippe Vincent, Qu'est-ce que le conservatisme ?, Les Belles Lettres, 2016
- Guillaume Perrault, Conservateurs, soyez fiers !, Plon, 2017
- Christophe Boutin, Olivier Dard, Frédéric Rouvillois (dir.), Le Dictionnaire du conservatisme, Cerf, 2017