Tyrtée

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Tyrtée (en grec ancien Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang) est le poète officiel de Sparte au Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle<ref name="Brisson 686">Modèle:Harvnb</ref> et l'auteur d'une forme poétique nouvelle que l'on appelle l'élégie ancienne ; il s'agit de chants guerriers à portée éducative, connus sous le nom d’Exhortations, et inégalement conservés. Selon Eusèbe de Césarée, il atteignit son apogée pendant l’olympiade 612609 av. J.-C..

Biographie

L'origine de Tyrtée est inconnue. La Souda en fait un Spartiate de naissance, ou un Ionien de Milet. Les orateurs attiques, Pausanias le Périégète ou Platon qui le cite dans ses Lois (629 a) et dans Phèdre (269 a), en font un Athénien devenu Spartiate ; Luc Brisson pense qu'il fut un général<ref name="Brisson 686" />, mais cette affirmation qui repose sur un passage de Strabon<ref>Strabon, 362.</ref>, n'est qu'une tradition légendaire désormais réfutéeModèle:Sfn. Comme ses poèmes sont en ionien mêlé d'emprunts archaïques à Homère et au dorien, il est probable qu'il ait vraiment été spartiate. Il est contemporain de la deuxième guerre de Messénie, la Souda plaçant son apogée de 640 à 636 av. J.-C.

Toutes les autres données concernant Tyrtée sont incertaines. Il serait mort à Sparte dans le respect, le prestige et la gloire. Selon une tradition anti-spartiate (rapportée par le scholiaste des Lois de Platon et par Pausanias le Périégète<ref> Pausanias, Description de la Grèce, Livre IV, XV, 6.</ref>), c'était un obscur maître d'école, peu engageant, boiteux et quelque peu fou. L'exaltation de son esprit, voué entièrement au culte de la poésie lyrique, faisait douter même ses contemporains de sa santé mentale et de son intelligence. Mais l'appellation de « maître d'école » ou « instituteur » a induit les Anciens en erreur : Tyrtée fut une sorte de barde ou de chaman insufflant aux guerriers spartiates un enthousiasme héroïque, et pour la première fois, des textes font référence à ce type de personnageModèle:Sfn.

Toujours selon cette tradition, c'est au cours de la vingtième année de la seconde guerre de Messénie (Tyrtée avait alors environ 32 ans) qu'une délégation de Spartiates arriva à Athènes. Ils venaient de consulter l'oracle de Delphes, car Sparte était dans une situation difficile : ses troupes battues par les Messéniens étaient découragées et désespérées. La Pythie conseilla aux délégués de Sparte de demander aux Athéniens un homme qui pourrait les aider de ses conseils. Pour ces derniers c'était une bonne occasion d'abaisser l'orgueil de leurs rivaux, et par mépris et dérision, ils décidèrent de leur envoyer Tyrtée en tant que général. Celui-ci sut, par ses chants de marche et ses élégies martiales, relever le courage des soldats lacédémoniensModèle:Sfn. Électrisés par ses vers, ils s'armèrent pour le combat, et marchèrent au-devant de leurs ennemis messéniens : la bataille fut terrible, longue et sanglante, mais Sparte fut finalement victorieuse. En témoignage de reconnaissance, Sparte lui aurait accordé, lors d'une ovation triomphale, le droit de cité et le titre de citoyen de Sparte. Si les données précédentes ne sont guère vérifiables, cette dernière affirmation paraît suspecte, Xénophon ne le citant pas dans la liste des étrangers ayant reçu cet honneur<ref>Xénophon, Constitution des Lacédémoniens.</ref>.

Il est certain que Tyrtée joua un grand rôle dans la définition de la politique éducative des jeunes Spartiates. Tyrtée est le poète officiel de Sparte. L'orateur attique Lycurgue explique dans son Contre Léocrate (paragraphes 105-107) qu'avant de partir en campagne, les soldats se réunissent devant la tente royale pour écouter une récitation des élégies de Tyrtée : Modèle:Citation bloc

Œuvre

Il nous reste de l'œuvre de Tyrtée des fragments d'onze élégies, au sens ancien du terme : ces poèmes étaient composés en distiques élégiaques faisant alterner un hexamètre dactylique et un pentamètre. Ces fragments sont inégaux : pour quelques élégies, nous n'avons qu'un seul et unique vers, pour d'autres, les fragments sont plus importants. La première élégie est la seule à nous être parvenue directement, préservée sur un papyrus, les autres nous ont été transmises par des auteurs postérieurs.

Comme Homère, Tyrtée chante la valeur guerrière, les plaisirs dus aux vainqueurs et le malheur des vaincus ; il chante la gloire immortelle qu'il y a à défendre sa patrie : pour le guerrier mort, Modèle:Citation<ref>Élégie 9 D, vers 27 sq., trad. C. Patro, Tyrtaeus, Rome, Ateneo, 1968.</ref>. Il veut chasser la crainte de la mort et glorifie la belle mort du jeune homme tué en combattant. Mais cet honneur n'est plus réservé aux guerriers nobles, il peut désormais être recherché et atteint par tous. Ce sont les Spartiates dans leur ensemble qui doivent montrer leur vaillance, et non plus quelques héros. Être Spartiate, c'est déjà faire partie de l'élite. Tyrtée va plus loin : dans sa célèbre élégie IX, il déclare ne pas tenir compte, pour juger un homme, de ses mérites à la course ou à la lutte, ni de son apparence physique, ni de ses talents littéraires, ni même de son rang social, serait-ce la royauté. Non, selon Tyrtée, tout cela n'est rien, seule la vaillance au combat compte :

« Voici le vrai mérite (Modèle:Grec ancien / arété), voici le meilleur et le plus beau prix à remporter
parmi les hommes pour un jeune guerrier
et c'est un bien commun pour la cité et pour tout le peuple
qu'un guerrier, les jambes écartées, se tienne au premier rang
continuellement, ait perdu tout souvenir de la fuite honteuse
en exposant sa vie et son cœur vaillant
et, immobile à côté de lui, encourage par des mots son voisin :
voilà l'homme qui se montre valeureux à la guerre. »
(Élégie 9, vers 13 à 20, trad. Edmond Lévy, Sparte, Histoire politique et sociale jusqu'à la conquête romaine, éd. du Seuil, 2003)

C'est bien une révolution par rapport à l'Modèle:Grec ancien (arété) traditionnelle, l'idéal agonistique d'Homère, évoqué dans les premiers vers puis rejeté. L'idéal du guerrier est désormais civique, collectif ; il s'agit de celui de la phalange où tous combattent côte à côte et non celle du combat individuel entre deux champions. De ce point de vue, Tyrtée n'est pas que le chantre de Sparte, mais de toutes les cités-États, qui se veulent, comme le dit Périclès dans son Oraison funèbre pour les morts du Péloponnèse, une « aristocratie généralisée ».

Il est aussi connu pour un aphorisme cité par Lycurgue l'Orateur, définissant la mentalité des habitants de Sparte :

Modèle:CitationModèle:Sfn.

Postérité

Le sentiment patriotique qui dicta ses élégies à Tyrtée a passé dans les Messéniennes de Casimir Delavigne, placées sous son invocation. Depuis les morts causées par les deux guerres mondiales, les critiques n'exaltent plus Modèle:Citation, selon le jugement de Marguerite YourcenarModèle:Sfn. Robert Brasillach abonde dans le même sens, reconnaissant que Modèle:Citation Mais il tempère ce jugement : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Notes et références

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Voir aussi

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Bibliographie

Liens externes

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