Hôtel des Invalides

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Monument

L'hôtel des Invalides est un ensemble architectural parisien situé dans le 7e arrondissement<ref>Avant 1860, il était situé dans l'ancien [[10e arrondissement de Paris|Modèle:10e arrondissement]], d'où l'enregistrement du décès des militaires dans l'état civil reconstitué de la capitale qu'on peut trouver dans différentes bases de données.</ref>, dont la construction remonte au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Elle a en effet été ordonnée par [[Louis XIV|Louis Modèle:XIV]] le Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> dans le but d'accueillir les soldats invalides de ses armées.

Demeuré fidèle à cette mission, il est également aujourd'hui le siège de différentes autorités militaires, comme le gouverneur militaire de Paris, et héberge plusieurs organismes dédiés à la mémoire des anciens combattants et au soutien des soldats blessés. Il abrite aussi la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, plusieurs musées et une nécropole militaire, dont l'élément principal est le tombeau de Napoléon.

Ce vaste complexe architectural, conçu par Libéral Bruand et Jules Hardouin-Mansart, est l'un des chefs-d’œuvre de l'architecture classique française.

Situation

L'hôtel des Invalides est installé sur la rive gauche de la Seine, non loin du Champ-de-Mars et de la tour Eiffel. Il se trouve au niveau du pont Alexandre-III, dont il est séparé par l'esplanade des Invalides, face (sur la rive droite) à l'avenue des Champs-Élysées, au Grand Palais et au Petit Palais.

Il est relié au centre de Paris (5e et 6e arrondissements) par la rue de Grenelle, la rue de l'Université et la rue Saint-Dominique.

En ce qui concerne le métro, il est desservi par les stations Invalides, Varenne et La Tour-Maubourg.

Histoire

Origines du projet

Fichier:Construction invalides.jpg
Louis XIV ordonnant la construction des Invalides, vers 1670.
Fichier:Louis XIV Invalides Pierre Denis Martin.JPG
Louis XIV visitant les Invalides en 1706, peinture de Pierre-Denis Martin.
Fichier:Les Invalides front.jpg
Vue générale de la façade nord depuis l'esplanade des Invalides.
Fichier:Cour d'honneur des Invalides, Paris 11 June 2013.jpg
La cour d'honneur de l'hôtel des Invalides, au nord du complexe.

Les prédécesseurs de Louis XIV

Le projet d'un hôtel des Invalides en France existe depuis le règne d'Henri II. Il a reçu un début d'application sous Henri III<ref>Dès 1575, Henri III avait formé, dans la rue de Lourcine, dans l'ancien emplacement de l'« hôtel-Dieu du Patriarche », une maison royale et hospitalière pour les officiers et soldats infirmes, appelée « maison royale de la Charité chrétienne ».</ref> puis sous Henri IV<ref>En 1603, Henri IV rend un nouvel édit en faveur de la maison royale de la charité chrétienne, qui lui accorde une portion des revenus des hôpitaux et des maladreries.</ref>.

En 1634, sous le règne de Louis XIII, Richelieu fait transformer le château de Bicêtre en un établissement pour l'entretien des soldats invalides (la « commanderie Saint-Louis »).

Modèle:Refnec

Motivations du roi

L'édit royal du Modèle:Date- indique que le roi souhaite assurer aide et assistance aux soldats invalides de ses armées, afin que « ceux qui ont exposé leur vie et prodigué leur sang pour la défense de la monarchie (…) passent le reste de leurs jours dans la tranquillité ».

Mais Louis XIV a aussi des objectifs politiques. En premier lieu, les invalides, Modèle:Refnec (1618-1648), font mauvaise figure dans la capitale : Modèle:Refnec. La population se plaint de ce comportement. Le roi a tenté de Modèle:Refnec, mais aussi bien les intéressés que les responsables ecclésiastiques sont en désaccord avec cette pratique, les premiers refusant une vie aussi stricte que celle de la vie monacale et préférant être valets, Modèle:Pas clair, mendiants, voire devenir voleurs.

En second lieu, Louis XIV ayant des projets de conquête, il doit d'une part redorer l'image de l'armée auprès de la population, d'autre part redorer sa propre image aux yeux des soldats<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'édit de 1670

Le projet de Louis XIV ne se concrétise qu'en 1670, lorsque le roi crée, par ordonnance royale du Modèle:Date-, l'hôtel des Invalides destiné aux militaires âgés, blessés ou inaptes à la guerre.

Louis XIV précise ses intentions : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'établissement, qui répond aux fonctions d'hôpital, d'hospice, de caserne et de couvent doit être exempté d'impôts. Son administration revient à un gouverneur. L'entretien des pensionnaires repose sur des prélèvements sur les revenus des prieurés et des abbayes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La construction

Construction de l'hôpital (1671-1674)

L'emplacement retenu est la plaine de Grenelle, dans le quartier du Gros Caillou, alors faubourg de Paris. Louvois, secrétaire d'État à la Guerre, confie les travaux des bâtiments principaux (logements, infirmerie, réfectoire) à Libéral Bruant, architecte du roi, qui a déjà réalisé l'hospice de la Salpêtrière. Son projet, sélectionné par Louis XIV parmi huit, propose quatre corps de logis et cours centrés autour d'une cour royale. Il reprend ainsi le plan de l'Escurial, le palais-monastère de Philippe II d'Espagne, près de Madrid, mais s'inspire aussi des hôpitaux de l'époque (la Salpêtrière, l'hospice des Incurables).

Les travaux débutent en mars 1671, la première pierre est posée le Modèle:Date- et tous les bâtiments, à l'exception de l'église et de l'infirmerie, sont achevés en février 1674 grâce à l'aide que lui apportent Louvois et ses intendants, les trois frères Camus.

En octobre 1674, Louis XIV inaugure l'hôtel, qui ouvre ses portes aux premiers pensionnaires.

Construction de l'église (1674-1706)

La face arrière de la grande cour est cependant détruite, moins d'un an après son achèvement, pour laisser place aux fondations du grand dôme. Les matériaux de construction, notamment la pierre de craie, sont débarqués au niveau d'un port aménagé sur la Seine au niveau du futur pont Alexandre-III<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:Colonnade des Invalides.jpg
Les plans de Jules Hardouin-Mansart prévoyaient aussi une vaste esplanade avec une monumentale colonnade pour mettre en valeur le dôme au sud, mais elles ne furent jamais réalisées.

L'église royale, initialement prévue par Bruant, bute sur la construction. Louvois, qui y voit l'occasion de mettre à l'écart l'un des protégés de son rival, Colbert, détourne Bruant vers d'autres travaux de ponts et chaussées et confie l'ouvrage à partir de mars 1676 à Jules Hardouin-Mansart qui travaille également aux pavillons d'entrée et aux infirmeries.

La construction de l'édifice religieux, ralentie par les restrictions de Colbert, dure près de trente ans. Après sa mort, en 1683, Louvois le remplace au ministère, quadruple la mise initiale de cent mille livres que Colbert avait alloué à la construction du dôme, se fait très présent sur le chantier et n'hésite pas à harceler les fournisseurs en pierre retardataires tel que Carel. Le Modèle:Date-, Hardouin-Mansart remet les clefs du Dôme au Roi-Soleil.

Les Invalides du règne de Louis XIV au règne de Louis XVI

Louvois et les Invalides

Louvois, particulièrement attaché aux Invalides, souhaitait y être inhumé après sa mort. Il est bien inhumé dans l'église le Modèle:Date-, mais le Modèle:Date-, son cercueil est transféré dans l'église du couvent des Capucines, qu'il a fait construire près de la place Vendôme. Modèle:Pas clair

Louvois reste néanmoins présent aux Invalides par un jeu de mots en rébus : la décoration d'armes d'une des lucarnes présente, de façon assez étrange, un loup sortant la tête de hautes herbes et fixant la cour : c'est-à-dire « d'ici, le loup voit »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Les Invalides sous l'Ancien Régime

Fichier:Batiments et jardins.png
En 1756 par Pérau.

L'hôtel devient rapidement un lieu de promenade pour les Parisiens, qui se mêlent aux militaires qui y résident. Les cérémonies qui s'y déroulent attirent aussi de nombreux spectateurs.

En avril 1717, au début de la Régence, le tsar de Russie Pierre le Grand y fait une visite.

L'hôtel des Invalides est délaissé par les successeurs de Louis XIV. Louis XV n'y est jamais venu, et Louis XVI seulement à de rares occasions, Modèle:Refnec.

Les Invalides durant la Révolution française (1789-1799)

Fichier:Jean-Baptiste Lallemand - Pillage des armes aux Invalides, le matin du 14 juillet 1789.jpg
Le Modèle:Date-, par Jean-Baptiste Lallemand.
Fichier:Prise des armes aux Invalides 14 juillet 1789, Musée de la Révolution française - Vizille.jpg
Prise des armes aux Invalides, (musée de la Révolution française).

Le 5 mai 1789 a lieu la première réunion des États généraux du royaume, qui deviennent l'Assemblée nationale constituante le 9 juillet. Le 11 juillet, le renvoi du ministre des Finances Necker suscite l'inquiétude des patriotes parisiens qui se croient menacés d'une attaque par les troupes royales. Paris entre en insurrection le 13 juillet, à l'instigation notamment de Camille Desmoulins.

Les Invalides à la veille de l'insurrection parisienne

Modèle:... Le gouverneur des Invalides, Charles François de Virot de Sombreuil, sait que ce climat de révolte est présent jusque chez les pensionnaires de son institution.

Le gouverneur et son état major sont victimes de l'impopularité des réformes lancées par le comte de Saint-Germain, ministre de la Guerre de Louis XVI.

Certains invalides sont proches des loges maçonniques et les soldats rescapés du corps expéditionnaire français en Amérique (Rochambeau<ref>Le marquis de La Fayette a combattu aux côtés des Américains, mais il était engagé volontaire dans l'armée américaine, et non pas envoyé par le ministre de la Guerre.</ref>) entretiennent de la sympathie pour le mouvement révolutionnaire.

Les événements du 13 juillet 1789

Lundi Modèle:Date-, à la nuit tombée, des barricades sont dressées dans Paris. Le baron Pierre-Victor de Besenval, lieutenant général des armées du roi et colonel du régiment des gardes suisses, est chargé de la protection de la ville. Face à la menace, il se retranche avec ses troupes dans son camp installé au champ de Mars. La foule s'arme de bâtons et pille le couvent Saint-Lazare.

Modèle:Refnec

14 juillet 1789

Le lendemain, Modèle:Date-, à sept heures du matin, le Comité permanent des électeurs de Paris<ref>Formé à l'occasion des élections des députés aux États généraux, à la fin de 1788.</ref>, siégeant à l'hôtel de ville, envoie Ethis de Corny, procureur du roi, réclamer les armes stockées aux Invalides.

Il arrive à neuf heures avec une escorte armée. Le gouverneur, ne disposant que de sa garde et d'une compagnie d'artillerie, refuse de livrer les armes sans ordres formels du roi. Il explique à Ethis de Corny qu'un courrier est parti pour Versailles et lui demande d'attendre la réponse. Mais la foule qui se masse autour des Invalides refuse ce délai et se lance à l'assaut du bâtiment. L'ordre est donné aux artilleurs de faire feu sur la foule mais il n'est pas suivi. Les invalides eux-mêmes ouvrent les grilles. La foule s'empare de Modèle:Unité et de Modèle:Nobr qui vont être utilisés pour la prise de la Bastille.

Le 14 juillet au soir, Paris est aux mains du parti patriote et de la Commune de Paris. Le marquis de La Fayette devient commandant en chef de la Garde nationale, créée à ce moment, et accueille ensuite le roi avec le nouvel emblème de la France : la cocarde bleu-blanc-rouge.

Destin des Invalides : le statut de 1791

Le Modèle:Date-, Sombreuil ne peut calmer ses hommes. Il donne sa démission, refusée par le roi, qui lui demande d'attendre que l'Assemblée constituante prenne une décision quant au sort de l'institution.

Le dossier est examiné en 1791 par l'Assemblée, qui charge Edmond Louis Alexis Dubois-Crancé du dossier (il est déjà chargé du dossier de la réorganisation de l'armée). Celui-ci souhaite la fermeture de l'hôtel pour faire des économies et augmenter la solde des Modèle:Unité invalides répartis dans tout le pays. Les malades seraient alors répartis dans les Modèle:Nobr que la Constituante cherche à créer. Le bâtiment serait revendu à la Commune de Paris, qui pourrait le réutiliser comme prison. Le projet est débattu, les invalides eux-mêmes sont divisés, l'abbé Jean-Sifrein Maury est l'un des plus grands détracteurs de l'idée d'une fermeture d'un établissement qu'il juge être « un exemple pour toute l'Europe ».

Le Modèle:Date- 1791, l'Assemblée décide le maintien de l'institution et de son statut, sous le nom d'« hôtel national des militaires invalides », à la charge d'un comité électif du département de la Seine. Ce nouveau statut est contesté par une partie du personnel, entre autres par un héros de la Bastille, Cordier, et par la responsable de l'infirmerie, la veuve Piat.

Les Invalides au début de la République : le statut de 1794 et les déprédations

Louis XVI est renversé le 10 août 1792 et la république instituée le 21 septembre par une nouvelle assemblée constituante, la Convention.

Le statut de 1791 est abrogé par la Convention le Modèle:Date-. Il est remplacé par une Modèle:Refnec, dirigée par des Jacobins. Ceux-ci font arrêter Sombreuil, qui est guillotiné avec son fils Stanislas, le Modèle:Date-.

Depuis, l'hôtel avait déjà été maintes fois pillé, les emblèmes royaux et symboles religieux martelés, les cours rebaptisées (la cour Royale devient cour de la République, celle de l'Infirmerie en cour de l'Humanité, celle du Gouverneur en cour des sans-culottes…).

Les quatre vertus qui ornent le lanternon du dôme sont saisies et fondues pour devenir des balles. Le symbole de Louis XIV est aussi détruit.

Le retour à l'ordre après la chute de Robespierre (27 juillet 1794)

Des hommes à poigne sont nommés à la tête de l'institution pour la redresser, tels que Louis-Adrien Brice de Montigny, nommé le 15 avril 1796, épaulé par l'adjudant-général Dumesnil et le général de division Jean-François Berruyer.

Avec le temps, l'institution retrouve ses marques. Modèle:Refnec

Le tournant napoléonien

Fichier:Debret - Premiere distribution des decorations de la Legion d'honneur.jpg
Première distribution des décorations de la Légion d'honneur dans l'église des Invalides, le Modèle:Date-, Jean-Baptiste Debret (1768–1848), 1812, musée de l'Histoire de France (Versailles).

Renommé hôtel national des militaires invalides<ref name="UNC">Journal de l'Union nationale des combattants, no 5, page 5.</ref>, il est menacé de disparition, mais le jeune général n'a jamais cessé d'entretenir avec les Invalides un rapport étroit. C'était pour lui, à ses débuts, une manière de se légitimer, de gagner le cœur des soldats. C'est ainsi que le Modèle:Date, l'anniversaire de la fondation de la République, menée par le Premier consul, se tiendra aux Invalides, durant lequel, le discours prononcé par son frère, Lucien Bonaparte, fera vibrer la corde nationale des vieux soldats. À l'annonce de l'explosion de la bombe le Modèle:Date lors de la visite de Bonaparte à l'opéra, complot mené par Cadoudal, les Invalides adressent immédiatement leur soutien et leurs vœux d'avenir. Avec l'annonce du senatus-consulte du Modèle:Date, proclamant l'Empire, les vieux révolutionnaires s'inquiètent.

Alors, Napoléon ruse, il décale l'anniversaire de la prise de la Bastille au lendemain, un dimanche, jour de repos. La ruse tient au fait qu'en même temps, il prépare une cérémonie nouvelle qui, elle aussi, prendra place aux Invalides. Ainsi, le Modèle:Date eut lieu en la chapelle des Invalides une fastueuse cérémonie officielle : la toute première remise de médailles de la Légion d'honneur par Napoléon aux officiers méritants.

La cérémonie est réglée au millimètre. Joséphine, ses belles-sœurs et ses dames d'honneur devancent Bonaparte qui quitte les Tuileries à midi sur un cheval richement harnaché. Il est escorté de ses maréchaux, aides de camp, colonels, généraux de sa garde et grands officiers, ainsi qu'une interminable haie de soldats, l'accompagnant jusqu'à l'entrée du dôme. Le nouveau gouverneur des Invalides, le général-sénateur Sérurier, ainsi que le cardinal De Belloy viennent à sa rencontre, Napoléon s'installe sur le trône installé dans le chœur. Depuis l'inauguration de Louis XIV en 1706, on n'avait connu pareille gloire pour le monument. Hauts militaires, Clergé et grands savants se disputent les meilleures places, alors que les élèves de Polytechnique et les invalides, installés sur des gradins, assistent à tout ce beau spectacle.

Fichier:Veron-Bellecourt - Napoléon Ier visitant l'infirmerie des Invalides, 11 février 1808.jpg
  }} }} visitant l'infirmerie des Invalides, Modèle:Date-, Alexandre Veron-Bellecourt, 1809, musée de l'Histoire de France (Versailles).
Il est accompagné des maréchaux Berthier, Duroc, Murat, Sérurier (gouverneur de Invalides), et du médecin des Invalides, Jean François Coste.

Après les discours vient le moment des décorations. Napoléon lui-même reçoit la Légion d'honneur des mains de son petit-fils et neveu, le prince Louis, mais celui-ci le détache de son habit et préfère alors décorer le cardinal Giovanni Battista Caprara. Le noble geste attire la sympathie de la foule. Napoléon, qui a à ses pieds deux bassins, l'un contenant les légions en or pour les grands officiers, commandants et officiers, l'autre d'argent pour les chevaliers, commence la distribution en épinglant les croix à la poitrine de chacun. On y retrouve de brillants militaires, Kellermann, Oudinot, Suchet, Marmont… mais aussi les cardinaux comme Belloy ou Fesch, des scientifiques comme Monge, fondateur de Polytechnique, le chimiste Berthollet, les astronomes Lalande, Cassini ou Méchain, le chirurgien Pelletan, le savant apothicaire Parmentier, ancien employé des Invalides, et bien d'autres peintres, musiciens, botanistes, cuisiniers… À chacun d'eux il touche un mot, sur leurs blessures, leurs travaux, leurs souvenirs communs… Après la cérémonie, le Te Deum de Pierre Desvignes retentit dans le chœur de la chapelle impériale alors que Napoléon repart avec le grand-maître des cérémonies, M. De Ségur, et le grand chambellan Talleyrand.

Si son frère, Lucien Bonaparte, rêve d'une grande nécropole militaire, Napoléon lui, écarte les projets, n'étant pas suffisamment grandiose pour rivaliser avec l'œuvre de Louis XIV. Il préfère s'occuper du fonctionnement de l'Institution, ainsi que de sa réputation. Il efface tous les mauvais traitements qu'avait infligés la Révolution française, avec la dégradation des statues, et ainsi il demande à Pierre Cartellier la reconstitution de la statue équestre de Louis XIV, sur le haut relief de la porte d'honneur, sculptée par Nicolas Coustou.

L'Empereur y place le Modèle:Date en grande pompe l'épée du roi de Prusse Frédéric II de Prusse, acquise à la suite de sa victoire le Modèle:Date à la bataille de Potsdam.

Napoléon se rendra à plusieurs reprises écouter les récriminations de ses anciens compagnons d'armes. Le Modèle:Date, il concède à l'hôtel un budget de Modèle:Unité de francs de l'époque. C'est pour les Invalides un véritable âge d'or que ce Premier Empire.

De la chute de Napoléon (1814) à nos jours

Modèle:Article détaillé [[Fichier:Statue aux invalides.jpg|vignette|Le [[Statue de Napoléon (Seurre)|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} en petit caporal]] de Charles Émile Seurre, avec son bicorne et sa redingote grise ouverte sur son uniforme des chasseurs de la Garde, main gauche glissée dans le gilet et lunette télescopique dans la main droite, les boulets à ses pieds rappelant qu'il a été artilleur<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cour d'honneur de l'hôtel des Invalides.]]

En 1814, les Invalides sont rebaptisés « hôtel royal des Invalides », mais dans le cœur des militaires bonapartistes, ils restent le lieu emblématique de leur héros. Avec la chute de Charles X et l'avènement de [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]], les bonapartistes sont libres d'afficher leur fidélité et la question du retour des cendres peut être posée. Victor Hugo et Alexandre Dumas réclament ce retour. Finalement, c'est Adolphe Thiers qui, à l'Assemblée, parvient à faire basculer le débat. Le retour des cendres lui semble un beau symbole du retour d'une France puissante. Si Louis-Philippe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} reste réticent, son fils le duc d'Orléans est enthousiaste. Le Modèle:Date, jour de la saint Louis-Philippe, celui-ci accepte la requête d'Adolphe Thiers. Charles de Rémusat, ministre de l'Intérieur, demande alors à l'Assemblée, un crédit d'un million de francs pour financer le retour des restes et la construction d'un tombeau dont l'emplacement est déjà désigné : les Invalides, déjà choisies par Napoléon lui-même. Lorsque le deuxième million réclamé à l'Assemblée est refusé, la presse se déchaîne : les royalistes y voient un affront, les républicains une somme colossale, les bonapartistes une dépense naturelle. Le prince de Joinville est chargé du transfert à bord de La Belle Poule et de La Favorite le Modèle:Date de Toulon, revenant le Modèle:Date à Cherbourg. Mais coup de théâtre entre deux, le gouvernement Adolphe Thiers vient de chuter et celui-ci est remplacé par le maréchal Soult qui charge François Guizot des Affaires étrangères, et ainsi donc du rapatriement. Or celui-ci est un fervent adversaire de Thiers ainsi qu'un anti-bonapartiste. Joinville se retrouve alors bloqué à Cherbourg, attendant des ordres qui n'arrivent pas. Si le chantier avance à grands pas sous la houlette des maîtres d'œuvre Henri Labrouste et Louis Visconti, la cérémonie, elle, n'est pas prête. Néanmoins, la Dorade peut enfin remonter la Seine pour accoster à Courbevoie au cri de « Vive l'Empereur ! ».

À partir de 1871, sous la troisième République, l'hôtel se dote très tôt d'une fonction muséographique : musée d'artillerie en 1872 et musée historique des armées en 1896, réunis en musée de l'armée en 1905. En 1896, il n'y a qu'une quarantaine d'invalides dans l'hôtel<ref name="UNC"/>.

Fichier:Monument aux morts Invalides, côté place Vauban, Paris 7e.jpg
Monument aux morts inauguré en 1925, en face de la place Vauban.

Différents décors ont eu une existence temporaire : outre la statue d'Eugène de Beauharnais installée entre 1870 et 1970 dans l'avant-cour du côté de l'Esplanade, les chars du Maréchal Leclerc, l'avion de Guynemer et bien d'autres témoins de l'histoire militaire du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, on peut citer notamment les grandes fresques du peintre Bénédict Masson représentant des scènes de l'histoire de France depuis les origines, commencées sous le second Empire et jamais achevées. Restaurées en 1913, elles ont définitivement été effacées par les restaurations de la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

La statue en pied de Napoléon dans la cour d'honneur a connu des vicissitudes : commandée par Louis-Philippe au sculpteur Charles Émile Seurre pour être installée au sommet de la colonne Vendôme en 1833, elle est remplacée sous Napoléon III par une statue jugée plus digne représentant Napoléon dans la toge de César. C'est cette statue qui sera abattue par la Commune de Paris. En attendant, la statue de Seurre est installée au rond-point de Courbevoie<ref>Elle est remplacée depuis par la statue de La Défense de Paris.</ref>, situé dans l'axe historique de l'Ouest parisien. À la chute du Second Empire, elle est déboulonnée par les Parisiens, qui croient la rumeur selon laquelle les Prussiens veulent l'attacher par le cou et la traîner le long des rues de la capitale. Devant être transférée aux Invalides pour échapper aux Prussiens en 1870 et à la Commune en 1871, elle est placée sur une barge de la Seine, mais elle tombe à l'eau (accident ? Jetée intentionnellement ?). Une rumeur prétendit que la tête en bronze se sépara du corps lors de la chute et que la tête actuelle ne serait pas l'originale. Elle est repêchée en 1876 et placée dans les réserves des Invalides. Restaurée, à l'initiative de la Société des amis du musée de l'Armée, elle trouve le Modèle:Date sa place actuelle aux Invalides<ref>La statue de Napoléon aux Invalides.</ref>. Elle est remplacée à Courbevoie par le groupe sculpté La Défense de Paris, inauguré en 1883.

L'hôtel des Invalides accueille une centaine de grands invalides de guerre des armées françaises. L'administration chargée de cette mission est l'Institution nationale des invalides. C'est aussi resté le lieu parisien emblématique de l'armée française, et de ce fait la cour d'honneur de l'hôtel des Invalides est un cadre privilégié pour de nombreuses cérémonies militaires.

Le samedi Modèle:Date, le pape Benoît XVI célébra une messe sur l'esplanade des Invalides devant Modèle:Unité dans le cadre de son voyage apostolique en France.

La double église

L'église Saint-Louis-des-Invalides se composait de deux espaces contigus qui partageaient initialement le même sanctuaire :

  • Le dôme des Invalides, aujourd'hui désacralisé, chapelle à l'usage exclusif de la famille royale, puis panthéon militaire ;
  • l'église des soldats, aujourd'hui cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, construite pour les pensionnaires des Invalides, déclarée « cathédrale » du diocèse aux armées françaises en 1986<ref name="diocèse">Historique, sur le site du diocèse aux armées.</ref>.

Ces deux espaces sont séparés par une verrière conçue par l'architecte Alphonse-Nicolas Crépinet en 1873 et achevée en 1876<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le dôme des Invalides

Fichier:Cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, 140309 2.jpg
Le dôme des Invalides.
Fichier:Encyclopedie volume 4-289.jpg
Robert Bénard, Pavé sous le dôme des Invalides, gravure pour L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, volume 4.

Le plan général de l’édifice au sol, par Jules Hardouin-Mansart, est simple : une croix grecque inscrite dans un plan carré. Chacune des façades extérieures est composée de deux ordres superposés, soulignés par un porche surmonté d’un fronton triangulaire. Elle est couronnée d'un dôme culminant à Modèle:Unité<ref>« Histoire de l'hôtel des Invalides : La coupole du Dôme par Charles de La Fosse », fiche du Musée de l'Armée (en ligne).</ref> surmonté d'un lanternon portant la hauteur total à Modèle:Unité (Modèle:Unité).

Le dôme est posé sur un haut tambour à deux étages ornés de hautes fenêtres. C’est à ce niveau que la très grande rigueur « classique » de l’architecture évolue sensiblement : les formes se compliquent plus l'on s’élève en hauteur, d'une architecture à structure carrée au sol surmontée de frontons triangulaires, on passe insensiblement à des formes complexes où les courbes dominent peu à peu en s'élevant : tambour, volutes, dôme, oculi… Le premier étage du tambour est entouré de contreforts qui supportent la double coupole en pierre à l'intérieur. Ces contreforts, inspirés de ceux de Saint-Pierre de Rome, sont intercalés avec de hautes fenêtres aux linteaux courbés, ils sont chacun ornés de deux colonnes géminées comme pour les entrefenêtres où il n'y a pas de contreforts. Ces contreforts, au nombre de huit, ne sont pas disposés régulièrement aux points cardinaux de l’édifice mais regroupés par deux car les piliers sur lesquels ils reposent sont situés à l'intérieur de l'édifice, en paires, aux quatre coins de la croisée, c'est-à-dire de biais aux faces externes du monument. Des petites volutes typiquement baroques complètent ces contreforts à la base du deuxième étage du tambour, comme à l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce et à l’image de la Salute de Venise.

Le dôme de couverture proprement dit, de forme ovoïde, entouré de pots à feu, est fait d'une couverture de plomb sur une solide charpente en bois de chêne. Il est constitué de douze compartiments dorés et décorés de trophées dans lesquels se dissimulent des lucarnes. Enfin, le dôme de couverture est surmonté d’un haut lanternon élancé, entièrement doré, qui n'est pas sans rappeler des formes gothiques. C’est un pavillon carré, posé de biais à la façade, dont les colonnes d'angle, ornées de statues, encadrent un obélisque effilé terminé d’une croix. La construction de ce dôme a été achevée en 1708, 27 ans après la pose de la première pierre.

Il a été redoré en 1807, 1830, 1839, 1937 et pour la dernière fois en 1989, nécessitant Modèle:Nobr d’or à cette occasion<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

À l'intérieur, sous le dôme de couverture en charpente, deux coupoles en pierre de taille sont ornées de fresques qui représentent, d'une part, les figures de plusieurs saints peintes par Jean Jouvenet et, d'autre part, une immense composition de Charles de la FosseSaint Louis, drapé de son manteau royal d'hermine à fleurs de lys, remet son épée à Jésus-Christ, entouré d'anges musiciens.

Depuis 1861, sous le dôme et les coupoles, repose les cendres de l'empereur Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} dans six cercueils successifs à l'intérieur d'un sarcophage de quartzite rouge, dans une crypte à ciel ouvert creusée à cet effet au centre de l'édifice.

Chapelles

Au rez-de-chaussée, les chapelles d'angle sont dédiées à quatre pères de l'Église (Saint-Grégoire, Saint-Augustin, Saint-Jérôme et Saint-Ambroise), les deux médianes à la Vierge et Sainte-Thérèse. Elles sont décorées de peintures réalisées par Pierre Dulin, Louis de Boullogne, Bon Boullogne, Noël Coypel et Michel Corneille.

Images du dôme

La cathédrale Saint-Louis-des-Invalides

Modèle:Article détaillé Elle a été construite à partir de 1676 par Jules Hardouin-Mansart, après la conception par Libéral Bruant, l'architecte de l'hôtel des Invalides.

Depuis le 21 juillet 1986, la cathédrale est le siège de l'évêque du diocèse aux Armées françaises. Le chœur de la cathédrale Saint-Louis est le seul de toutes les cathédrales qui soit, en permanence, orné de drapeaux français.

L'hôtel des Invalides et l'urbanisme parisien

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Le pont Alexandre-III a été construit dans l'axe de l’hôtel des Invalides.
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Les Invalides sous Louis XIV, vue depuis le nord.

Le dôme doré des Invalides constitue un des points de repère du paysage parisien.

Sous Louis XIV, les Invalides étaient situés en bordure externe de Paris, en rase campagne, entourée par les champs et les prairies sur trois côtés, les zones urbaines bordant l'institution à l'est. À l'origine, l'entrée principale des Invalides se faisait par la Chapelle royale (le dôme), au sud. Un grand parvis avec colonnade était prévu pour accueillir en grande pompe le roi et sa cour venant de Versailles en empruntant de larges allées rayonnantes bordées d'arbres à travers les champs. Paris s'étendant, les Invalides se sont retrouvés au cœur de la ville et l'urbanisation a intégré ces anciennes avenues royales pour en faire le tissu urbain du 7e arrondissement, notamment l'avenue de Breteuil mais aussi l'avenue de Ségur, l'avenue de Villars, l'avenue de Tourville, le boulevard des Invalides et le boulevard de La Tour-Maubourg. L'avenue de Lowendal quant à elle a été ajoutée plus tard.

Depuis l'origine, le parvis nord de l’hôtel se prolonge jusqu'à la Seine par une large esplanade publique: l'esplanade des Invalides. Les ambassades d'Autriche et de Finlande, la gare des Invalides et l'hôtel du ministre des Affaires étrangères la longe. Deux espaces cimentés aux extrémités nord servent de terrain de jeu aux patineurs à roulettes. Comme le Champ-de-Mars et le jardin des Tuileries, l'esplanade des Invalides est un des rares grands espaces libres de construction à l'intérieur de Paris. Au bout de cette esplanade, qui accueillit l'Exposition universelle de 1900, le pont Alexandre-III a été construit sur la Seine dans l'axe de l’hôtel des Invalides et de son dôme pour les mettre en valeur dans la perceptive d'une avenue triomphale. Ce pont, le plus luxueux de Paris, mène outre-Seine au Petit Palais et au Grand Palais construits le long de cet axe.

L’hôtel a la mission de garder les emblèmes et trophées de la France. À ce titre, les canons pris à l'ennemi sont exposés en trophée le long des douves, face à l'esplanade des Invalides. Jusqu'au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, ils tiraient des salves d'honneur pour marquer les grandes manifestations publiques.

L'hôpital militaire des Invalides

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La cour d'honneur de l’hôtel des Invalides (ces bâtiments sont aujourd'hui occupés par le musée de l'Armée).

Les soldats invalides n'accédaient aux Invalides qu'après dix années de service dans l'Armée, puis porté à vingt en 1710 et à dix-huit ans à partir de 1729, soit trois engagements<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. La charge était remise au gouverneur de l'hôtel, car le lieu était considéré à la fois comme un bâtiment religieux, mais à l'organisation militaire, de vérifier les différents dossiers de candidature. Ainsi les protestants, les marins et les malades des écrouelles furent refusés à l'époque de Louis XIV. Religieuse donc, par le refus des protestants à partir de 1685<ref>L'édit de Fontainebleau (ou révocation de l'édit de Nantes) interdit le culte protestant en France.</ref>, mais aussi par la formation de quarante jours que chaque soldat recevait à son arrivée par les prêtres. Cette instruction religieuse fut souvent descendue à quinze jours pour les officiers. Une différence que l'on retrouve dans le logement. Par deux ou trois, les officiers ont le droit à une chambre chauffée. Pour les soldats, des dortoirs de cinq ou six lits. La qualité des couvertures et la forme des lits en sont d'autres preuves. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, on compte 343 chambres de soldats et 41 chambres d'officiers, pour un total de 2140 lits<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

La vie quotidienne y est agréable, ils se promènent librement, allant dans l'un des huit chauffoirs dont deux étaient considérés comme « fumeurs ». Si les femmes sont interdites, les soldats mariés pourront découcher deux fois par semaine. Interdiction de boire ou manger dans les chambres, et interdiction à toute forme de commerce sous peine d'exclusion. Les premiers invalides rescapés de la guerre de Trente Ans sont admis dès la fin des travaux en 1674. L'institution saturée dès 1676, les invalides pouvaient loger à l'extérieur de l'hôtel via leurs soldes. Louis XIV n'hésitait pas à distribuer des terrains à ses soldats sur lesquels ils pouvaient faire bâtir leur maison. Néanmoins, entre 1676 et 1690, le bâtiment accueille Modèle:Unité, nourris copieusement, et bénéficiant de bonnes règles d'hygiène et d'un service luxueux d'infirmerie. En effet, celui-ci comprendra Modèle:Unité individuels à l'époque de Louis XIV, véritable luxe à l'époque. Les soins sont assurés par trente « sœurs grises » (Filles de la charité), un médecin, un apothicaire, dont le plus célèbre fut sans doute Antoine Parmentier au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et un chirurgien.

Deux fois par jour, médecin et chirurgien font la tournée des lits, cahier d'ordonnances à la main. Béquilles et jambes de bois sont distribuées le jeudi. La nuit, deux sœurs veillent sur les malades. Le lieu reste sous la coupelle religieuse. Douze prêtres de la congrégation de la Mission de Saint-Lazare se chargent des offices : prières quotidiennes au roi, pour sa famille et la « prospérité des armes ». Matin et soir, les invalides suivent la prière, ainsi que les vêpres les dimanches et jours de fêtes.

Les invalides travaillent néanmoins encore au service de l'État. Les plus valides sont envoyés en détachement (comme à Dieppe, Lisieux, Honfleur, Saint-Malo…), dès 1690, alors que d'autres restent à Paris pour confectionner des uniformes, des bas, des souliers ou même des tapisseries dans les manufactures installées à l'hôtel. L'une de ces manufactures, objet de toutes les fiertés, l'atelier de calligraphie et d'enluminures, travaille même pour Versailles. Une discipline de fer règne sous Louis XIV aux Invalides. Pas de retardataires acceptés lorsque les grilles se ferment au son du tambour militaire le soir. Un système de récompense enrichit les délateurs sur les mœurs mauvaises des invalides. En cas de faute : privation de vin, retenues, prison, expulsion ou « cheval de bois » (le soldat est assis sur un cheval d'arçon, dans l'avant-cour de l'hôtel et subit les moqueries de ses compagnons…) sont possibles.

À la suite de la loi du Modèle:Date- visant à combattre l'alcoolisme, notamment dans l'armée, le gouverneur des Invalides écrit au ministre de la Guerre Ernest Courtot de Cissey, qui est derrière ce texte, pour lui indiquer qu'il sera Modèle:Citation et obtient de lui une exemption pour les pensionnaires des Invalides<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1918, l'hôpital connaît un afflux de blessés.

En 1940, les pensionnaires sont évacués dans l'Orne avant de revenir définitivement en Modèle:Date. En 1942, un réseau de résistance prend domicile au pied du Dôme, permettant l'évasion d'aviateurs alliés<ref name="UNC" />.

Après la guerre, l'Institut accueille de nombreux blessés puis ceux des guerres d'Indochine et d'Algérie puis ceux des opérations extérieures (OPEX) et les victimes d'accidents au service de la France<ref name="UNC" />.

Dans les années 1970, le Ministère aux Anciens combattants décide la réfection et l'humanisation des locaux qui servent de lieu de vie à ceux qui ont servi le pays dans les ordres militaires, cette charge est confiée à l'entreprise alsacienne UA5, fondée par Jean Apprill et Pierre Gebhart, les travaux ont été dirigés par leur associé Jean-Paul Meyer. L'inauguration a été faite le Modèle:Date par le président de la République Valéry Giscard d'Estaing et le gouverneur militaire de Paris, accompagnés de différents secrétaires d'État<ref>La documentation française, Paris, 1980.</ref>.

Depuis la loi du Modèle:Date, l'Institut national des Invalides est un établissement public administratif.

De fait, l'hôpital est encore en activité, il dispose de Modèle:Unité en hôpital de jour. Il est ouvert à tous (pas seulement aux militaires) comme le sont tous les hopitaux militaires (Legouest (Metz), Bégin (Saint-Mandé), Percy (Clamart), Clermont-Tonnerre (Brest), Desgenettes (Lyon), Robert-Picqué (Villenave-d'Ornon), Laveran (Marseille) et Sainte-Anne (Toulon))<ref>Modèle:Lien brisé, Ministère des Armées, 27 septembre 2015</ref>,<ref>Modèle:Lien brisé, Institution Nationale des Invalides, 27 Mars 2018</ref>.

Le panthéon militaire

Modèle:Article connexe

Fichier:Tombeau de Napoléon aux Invalides.png
  }} }} en quartzite rouge.
Fichier:Expédition du procès-verbal de la translation des restes mortels de l’empereur Napoléon Ier- Archives-nationales-AE-I-21-7.jpg
  }} }} dans le sarcophage du tombeau construit dans l’église de l’hôtel des Invalides. Don de Napoléon III. Modèle:Date-, archives nationales de France.

Plusieurs hommes de guerre français reposent aux Invalides.

Ainsi, pour les périodes monarchique et révolutionnaire : le maréchal de France Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, le cœur du maréchal Sébastien Le Prestre de Vauban, le cœur de Théophile Malo Corret de La Tour d'Auvergne, héros des guerres de la Révolution, le général François Séverin Marceau et Claude Joseph Rouget de Lisle, l'auteur de La Marseillaise.

La dépouille de Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}, décédé en 1821 à l'île Sainte-Hélène, fut placée provisoirement Modèle:Incise dans la chapelle Saint-Jérôme le Modèle:Date, sous la monarchie de Juillet dont les dirigeants cherchaient à rassembler les partisans de l'empereur défunt (dans le même temps, était en effet achevé l'arc de triomphe de l'Étoile).

Son corps (dans plusieurs cercueils successifs) ne fut placé que le Modèle:Date-, en présence de la famille impériale et de quelques dignitaires, dans un monumental sarcophage, ni dans la « très belle pierre proche du marbre » bretonne trouvée et proposée au gouvernement par le minéralogiste Paul Émile de La Fruglaye (petit-fils du célèbre Louis-René Caradeuc de La Chalotais) Modèle:Incise, ni dans du porphyre de Russie, comme il est souvent dit, mais dans du quartzite rouge de Finlande ou « grès métamorphique » extrait d'une carrière de Carélie appartenant au tsar [[Nicolas Ier (empereur de Russie)|Nicolas {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de Russie]]<ref>Modèle:Lien web.</ref>, reposant sur un socle en granit vert des Vosges<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, l'ensemble étant placé dans une crypte ouverte de forme circulaire pratiquée au centre de la chapelle Saint-Louis, sous le dôme. La pierre tombale originelle de Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} rapatriée en 1840 de l'île de Sainte-Hélène se situe elle à proximité, dans la cour de Nîmes, un jardin longeant l'église Saint-Louis-des-Invalides.

Le Modèle:Date, les « cendres » ou plutôt le cercueil de son fils unique, dit le « roi de Rome » Napoléon II ou « l'Aiglon », y furent transportées de Vienne pour y être placées dans une chapelle du dôme des invalides<ref>Modèle:Article.</ref>, sur proposition d'Adolf Hitler conseillé par Otto Abetz et en présence de Fernand de Brinon pour le Gouvernement de Vichy (Paris étant à l'époque en zone occupée).

Y reposent également les dépouilles de ses frères Joseph et Jérôme Bonaparte ainsi que le cœur de la reine de Westphalie, épouse de ce dernier, et d'autres membres de la famille Bonaparte.

Plusieurs commandants en chef de la Première et Seconde Guerre mondiale ont été également inhumés aux Invalides : les maréchaux de France Ferdinand Foch, Hubert Lyautey, Philippe Leclerc de Hauteclocque, Alphonse Juin, les généraux Robert Nivelle, Charles Mangin, Pierre Auguste Roques et Henri Giraud, les amiraux Boué de Lapeyrère et Gauchet.

Les gouverneurs de l'hôtel des Invalides, qui reste une place militaire, le sont également ; l'amiral Émile Guépratte, le général Louis Ernest de Maud'huy sont enterrés dans le caveau qui leur est réservé.

À défaut de leur dépouille, plusieurs grands personnages militaires français ont seulement leur cœur inhumé aux Invalides.

Personnalités reposant dans l'église

À ce jour, le tombeau impérial est entouré<ref>Modèle:Lien web.</ref>, dans les chapelles, par : Modèle:Colonnes

Les cœurs posés sur des cippes en marbre dans la crypte

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Les corps d’autres grands militaires reposant dans la crypte<ref>La cathédrale Saint-Louis des Invalides et la crypte des Gouverneurs.</ref>

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Gouverneurs des Invalides

Tous les gouverneurs des Invalides y ont leurs sépultures, à l'exception de Charles François de Virot de Sombreuil, remplacé par sa fille Marie-Maurille de Sombreuil<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Geneviève Alexandrine Framboisier de Bauney de Sainte-Honorine épouse de Guillaume Marie de Gilibert de Merliac, lieutenant colonel major de l'hôtel des Invalides de 1767 à 1793, y a également sa sépulture.

Hommage national

Modèle:Article détaillé Modèle:Article connexe L'hôtel des Invalides, en tant que Panthéon militaire, est le lieu de ceux qui sont morts pour la nation. Depuis le retour des cendres de Napoléon aux Invalides en 1840<ref>Modèle:Lien web.</ref>, l'hommage national se déroule, le plus souvent, dans la cour d'honneur de l'hôtel des Invalides. Bien qu'il s'agisse habituellement d'un hommage rendu aux soldats tués dans les combats, de nombreuses personnalités civiles y ont été honorées après leur mort.

Cette distinction officielle a également lieu pour les victimes du terrorisme, comme celles des attentats du 13 novembre 2015 (première fois qu'un hommage national est rendu à des civils anonymes), Xavier Jugelé et le caporal Albéric Riveta en 2017 ou Arnaud Beltrame en 2018. En revanche, les familles des victimes des attentats de janvier 2015 en France n’ont pas voulu d’une cérémonie militaire, l'hommage ayant lieu à l’Élysée, à huis clos, loin des caméras<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La cérémonie d'hommage national a lieu dans la cour d'honneur des Invalides. D'un côté de cette cour sont alignés, au garde-à-vous, des détachements des trois armées et la musique, de l'autre côté les civils. La cérémonie, présidée par le président de la République, comprend traditionnellement les phases suivantes : les honneurs militaires puis la revue des troupes par le président de la République (qui est également chef des armées), l'arrivée du cercueil recouvert du drapeau national, une prise de parole de proches, l'éloge funèbre prononcé par le chef d'État, les honneurs funèbres militaires, le départ du cercueil et les honneurs aux drapeaux<ref>Hommage national à Simone Veil aux Invalides, présentation par le maître de cérémonie, sur youtube.com, 24 min 10 s.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Hommages de personnalités

Les musées

Le plan de l'Hôtel des Invalides
Le plan de l'Hôtel des Invalides

Modèle:Légende/Début Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende/Fin

  1. Cour d'honneur
  2. Cour d'Angoulème
  3. Cour d'Austerlitz
  4. Cour de la Victoire
  5. Cour de la Valeur
  6. Cour de Mars
  7. Cour de Toulon
  8. Cour de Nismes
  9. Cour de Metz
  10. Cour de l'Infirmerie

Modèle:Liste ordonnée spéciale

Le musée des Plans-reliefs

Modèle:Article détaillé Dès 1777, la galerie royale des plans-reliefs avait quitté le palais du Louvre pour les Invalides ; elle s'y trouve toujours, au musée des Plans-reliefs.

Le musée de l'Armée

Fichier:Invalides cannons.jpg
Alignement des canons à l'entrée.

Modèle:Article détaillé Elle y est rejointe en 1871 par le musée de l'Artillerie, dont les pièces ornent les cours et promenades du palais.

Pour conserver la trace des traditions de l'armée, ses trophées et les objets de la vie quotidienne des soldats, un musée historique de l'Armée est créé en 1896. Il fusionne avec celui de l'artillerie en 1905 pour former le musée de l'Armée.

Une section regroupe les armes et armures anciennes placées sous vitrines. Une autre, sur trois étages, retrace l'histoire des guerres de 1870, 1914-1918 et 1939-1945 avec de nombreux objets et documents d'époque.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle les Invalides cachèrent un réseau de résistance en 1942, le musée s'est agrandi du musée de l'ordre de la Libération et du musée d'histoire contemporaine (fermé en 2021, les collections étant transférées à Nanterre au sein du nouveau bâtiment de La Contemporaine).

L'historial Charles-de-Gaulle est un espace multimédia de Modèle:Unité en sous-sol, inauguré le Modèle:Date-, qui retrace la vie et l’œuvre du général de Gaulle par l'image et le son, principalement avec des documents audiovisuels.

Administration

L'hôtel des Invalides a été dirigé par des gouverneurs (1670-1792), un conseil général d'administration (1793-1796), des commandants (1796-1803), de nouveau des gouverneurs (1803-1871), encore des commandants (1871-1941) et enfin de nouveau des gouverneurs depuis 1941.

Les Invalides hébergent également le secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale et le cabinet du gouverneur militaire de Paris.

Modèle:Article détaillé

Galerie

Culture

  • L'hôtel des Invalides fut le sujet d'un documentaire de commande réalisé par Georges Franju en 1951. Le documentaire glissant tout au long du film vers la critique et la dénonciation de la guerre et de ses conséquences, l'armée le refusa.
  • La fin du film Les Aventures de Rabbi Jacob se déroule dans la cour de l'hôtel des Invalides.
  • La fin du Guignolo se déroule dans la cour de l'hôtel des Invalides. Le dôme n'a pas encore été redoré.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Bibliographie

  • « L'Institution nationale des Invalides », dans Histoire de la médecine aux armées, tome 3 : de 1914 à nos jours, sous la direction de Pierre Lefebvre, éd. Lavauzelle, 1987, Modèle:Pp..
  • Anne-Marie Grué-Gélinet, S’accrocher à une étoile - Ainsi va la vie aux Invalides, Le Cherche Midi, 2020.
  • Général Malleterre, Napoléon aux Invalides, Paris, La Renaissance du livre, 1921, Modèle:Nb p.
  • Gabriel-Louis Pérau, Description historique de l'hôtel royal des Invalides par M. l'abbé Pérau […] ; avec les plans, coupes, élévations géométrales de cet édifice, et les peintures et sculptures de l'église, dessinées et gravées par le Sr Cochin ; à PARIS, Chez Guillaume Desprez, Imprimeur-Libraire ordinaire du Roi & du Clergé de France, rue St. Jacques, à S. Prosper & aux trois Vertus, MDCCLVI.
  • Modèle:Article ;
  • Robert Burnand, L'Hôtel royal des Invalides (1670-1789), 1913, Paris, Berger-Levrault, XXIII-295 pages, lire en ligne ;

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail