Carnaval

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Célébration Le carnaval est un type de fête relativement répandu en Europe et en Amérique. Il consiste généralement en une période pendant laquelle les habitants de la ville sortent déguisés (voire masqués ou bien maquillés) et se retrouvent pour chanter, danser, faire de la musique dans les rues, jeter des confettis et serpentins, défiler, éventuellement autour d’une parade.

Héritiers de rituels antiques tels que les Lupercales et la Guillaneu, ils sont traditionnellement associés au calendrier chrétien et se déroulent entre l'Épiphanie, soit le 6 janvier, et le Mardi gras, une fête mobile entre le 3 février et le 9 mars.

Étymologie

Fichier:DIOSESANCESTRALES HUGOMONCAYO2007 4.jpg
Jour des Blancs et Grand Défilé du Carnaval des Noirs et Blancs de Pasto, Colombie.

Le substantif masculin carnaval apparaît en français sous la forme carneval en 1549 pour exprimer le sens de « fête donnée pendant la période du carnaval »<ref>Marguerite de Navarre, L'Heptaméron, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales : « Ung jour, en masque, à ung carneval […] »</ref>,<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>.

C'est un emprunt<ref name="Académie">Modèle:Académie [consulté le Modèle:Nobr 2017].</ref>,<ref name="TLFI">Modèle:CNRTL [consulté le Modèle:Nobr 2017].</ref> à l'italien Modèle:Langue ou carnevalo<ref name="Académie" />,<ref name="TLFI" />,<ref name="Larousse">Entrée Modèle:Lien web

dans le Dictionnaire de français, en ligne sur le site des éditions Larousse [consulté le Modèle:Nobr 2017].</ref>. Il a pour origine carnelevare, un mot latin formé de carne « viande » et levare « enlever »<ref>Étymologie de Carnaval sur le site du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales ; Lo Zingarelli, Vocabolario della lingua italiana ; Henriette Walter, Le français dans tous les sens, Robert Laffont éditeur, Paris, 1988, page 106.</ref>,<ref name=":0" />. Il signifie donc littéralement « enlever la viande ».

Des étymologies fantaisistes ont été jadis avancées, telle que « caro vale » pour « adieu la chair »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Une autre hypothèse propose carrus navalis, en relation avec le Modèle:Lien (Isis).

Jusqu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le nom masculin carême-prenant a été utilisé en français à égalité avec carnaval. Il a été orthographié de diverses manières : caresme-prenant, quaresmeprenant, etc. On le retrouve dans le journal de Pierre de l'Estoile, chez Molière, etc. En France on peut trouver des variantes régionales de carême-prenant, telles que caramentran en Provence<ref>Caramentran - Carnaval en Provence.</ref>.

De carême-prenant, on a dérivé deux expressions. L'une : « tout est de carême-prenant », pour parler de certaines libertés, en particulier dans le domaine des mœurs, qui se prennent ou prenaient traditionnellement pendant le carnaval. L'autre, pour désigner une personne costumée en carnaval, ou en général quelqu'un d'habillé de façon ridicule. Dans cette situation, on entend crier « Au secours, au secours, votre fille on l'emporte, Des carêmes-prenants lui font passer la porte<ref>Régnard, le Bal, scène 18.</ref> ». On trouve aussi dans le Bourgeois gentilhomme de Molière : « On dit que vous voulez donner votre fille en mariage à un carême-prenant »<ref>Molière, Le Bourgeois Gentilhomme, Modèle:5e acte, scène 7.</ref>.

Du nom carnaval dérive l'adjectif carnavalesque (relatif au carnaval), mais aussi certains régionalismes tels que carnavaleux et carnavalier : le premier désigne, dans la région de Dunkerque, en Belgique et au Québec, un participant au carnaval<ref>Je vis à Dunkerque, site officiel de la ville de Dunkerque : (au moment du carnaval) « On devient très vite acteur parmi des milliers d'autres acteurs : par un air de musique reconnu, par des amis rencontrés, par l'interpellation anonyme de carnavaleux chaleureux »...</ref>,<ref name=lexiqueqc>Les mots du carnaval, Office québécois de la langue française, consulté en ligne le 5 mai 2011.</ref> ; le second un artiste créant des œuvres pour le carnaval tels que chars, des géants, des grosses têtes, etc. Les « carnavaliers » les plus célèbres de France sont établis à Nice où le métier se transmet de père en fils depuis 1870 et où ce mot est traditionnellement utilisé<ref>Site de l'office québécois de la langue française : « Carnavalier / Carnavalière : Artiste ou artisan qui travaille à la conception des chars et des personnages faisant partie des défilés d'un carnaval ».</ref>.

Périodes du carnaval

Magie du Carnaval - Rio de Janeiro
Char du défilé de Rio de Janeiro.

La période carnavalesque varie fortement entre les lieux ; en Europe, elles sont généralement associées à la période hivernale, au plus tôt en novembre et au plus tard en mai. Quelques traditions masquées commencent à la Toussaint, et le carnaval d'Allemagne commence le 11 novembre à 11 heures 11, lors des foires de la Saint Martin<ref name=":1">Modèle:Chapitre</ref>. La majorité des carnavals européen a toutefois lieu après Noël, débutant soit à l'Épiphanie, pour la Saint Antoine et le tuage du cochon, à la Chandeleur, un mois, quinze jours, ou le jeudi avant Mardi Gras<ref name=":1" />. D'autres carnavals, tels que les Laetare, ont lieu à la mi-carême<ref name=":1" />. Enfin, en Scandinavie, les carnavals ont lieu autour de la Pentecôte, et celui de Notting Hill a lieu au mois d'août<ref name=":1" />.

En Suisse, le carnaval de Bâle débute le lundi suivant le mercredi des Cendres, à 4h00 du matin, tandis qu'à Lucerne, il commence le jeudi gras à 4h00 du matin<ref>Carnaval Portail officiel d'informations sur la Suisse.</ref>. En Grèce, il s'appelle Apokriá et se termine le lundi pur.

Histoire

Différentes hypothèses des origines de Carnaval

Fichier:Armed owl Louvre CA2192.jpg
Déguisement lors des Anthestéries (Grèce, vers -400). Vase conservé au musée du Louvre

Les traditions de carnaval ont été rapprochées de nombreuses autres traditions, sans pour autant établir de filiation évidente par une continuité ininterrompu de pratiques ; les hypothèses sont plutôt basées sur des analogies de pratiques<ref name=":1" />.

Préhistoire

Plusieurs hypothèses ont été formulées quand aux origines du carnaval. Pour le philologue Karl Meuli, la présence des masques, qui représentent les morts, permettent de rapprocher le carnaval d'une forme préhistorique de culte des ancêtres<ref name=":1" />. Le folkloriste Claude Gaignebet, quant à lui, lie les déguisements d'ours au totémisme qui serait aussi présent dans les peintures rupestres<ref name=":1" />.

Antiquité

De nombreuses fêtes antiques ont été aussi invoquées comme ancêtre du carnaval : c'est notamment le cas de la fête celte d'Imbolc , notamment pour expliquer l'utilisation de soufflets ou de vessies gonflées, mais aussi des Sacées, fêtes babyloniennes où un souverain fictif était sacrifié afin de raccorder les calendriers lunaires et solaires, les Bacchanales grecques et romaines, les Saturnales, les Lupercales, les Kalendae de janvier, ou les fêtes d'Isis du début du printemps, marquées par le lancement d'un « char naval »<ref name=":1" />.

Christianisme

Fichier:Le combat de Carnaval et de Carême Pieter Brueghel l'Ancien.jpg
Le combat de Carnaval et de Carême, Pieter Brueghel l'Ancien (1559).

Deux ensembles d'hypothèses donnent une origine chrétienne au carnaval.

La première consiste, comme l'ethnologue Arnold van Gennep, à considérer le carnaval comme une réaction populaire aux privations du Carême<ref name=":1" />. L'un des arguments est étymologique, donnant comme origine au carnaval le latin carne levare (enlever les viandes) et l'italien carne vale (adieu viandes)<ref name=":1" />.

La seconde hypothèse, venant notamment du folkloriste Modèle:Lien consiste à considérer que le carnaval est une stratégie consciente de l'Église chrétienne, lui permettant d'intégrer les coutumes païennes tout en les utilisant pour symboliser le mal<ref name=":1" />. D'autres traditions chrétiennes se rapprochent du carnaval, telles que la fête de saint Antoine abbé ou la Saint-Nicolas d'Autriche<ref name=":2" />.

Les géants processionnels sont un témoignage de cette origine, en particulier dans le nord de la France et la Belgique, où ils sont une évolution de saints chrétiens célébrés<ref name=":2" />,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Moyen Âge

Fichier:Schembartlauf 1472.jpg
Schembartlauf, Nüremberg, 1472

Au cours du Moyen-Âge, les cortèges des confréries professionnelles se muent petit à petit en carnavals urbains, par l'arrivée de pièces de théâtres comiques qui deviennent par la suite la Commedia dell'arte<ref name=":1" />. Des hypothèses rapprochent le carnaval d'autres traditions médiévales, telles que les fêtes des fous<ref name=":1" />.

Renaissance

Laurent le Magnifique est un grand mécène du carnaval, pour lequel il commande des chars aux thèmes mythologiques<ref name=":1" />.

La Renaissance est aussi l'époque d'apparition du Carnaval dans les Antilles, apporté par les colons européens qui en excluent les populations afrodescendantes esclavagisées ; celles-ci organisèrent leurs propres cérémonies qui rencontrent depuis un grand succès<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Tradition antillaise

Les carnavals aux Antilles sont devenus des festivités très populaires avec l'arrivée des colons et des esclaves aux xvie et xviie siècles. Les esclaves qui ne pouvaient pas participer aux carnavals des Européens organisèrent leurs propres cérémonies qui rencontrent depuis un grand succès. Avec l'émigration importante de la communauté antillaise, se créent de nouveaux carnavals: ainsi à Londres le Carnaval de Notting Hill, créé dans les années 1960, est un des évènements les plus importants du Royaume-Uni, qui rassemble près de deux millions de personnes chaque année<ref>Modèle:Lien web</ref>.

18ème et 19ème

Le 18ème siècle est une période de reflux du carnaval en Europe : celui de Venise se mue en lieu d'intrigues politiques, quittant la rue pour les bals masqués ; en France, la Révolution a associé fête et politique, ce qui par contre-coup porte préjudice au Carnaval, qui ne revient qu'à la fin du XIXème siècle<ref name=":1" />.

20ème siècle

Fichier:Notting Hill Carnival 2018 (2).jpg
Spectateurs et danseuses lors du carnaval de Notting Hill 2018


Plus généralement les années 1970 sont l'occasion de la revitalisation des carnavals ruraux ; ces nouvelles éditions sont l'occasion de réinventions de traditions, afin de préserver les cultures régionales et de proposer des évènements touristiques, où le carnaval devient un spectacle plutôt qu'un évènement auxquels tous participent<ref name=":1" />.

Le 20ème siècle est aussi l'époque de l'apparition des masques pour enfants<ref name=":1" />.

Formes

Masques et travestissement

Modèle:Section à sourcer

Fichier:Lucifer del carnaval de Oruro.JPG
La diablada, typique du carnaval d'Oruro.

Les masques prennent les caractéristiques des êtres surnaturels qui sont les démons et les esprits des éléments de la nature, c’est pourquoi le masque a une fonction apotropaïque.

Les travestissements de tous genres, les bals nocturnes et masqués, les promenades du dimanche gras et du mardi gras sont les principaux amusements auxquels on se livre pendant le carnaval. Le carnaval de Venise et en général ceux des pays méridionaux sont les plus célèbres et les plus brillants.

Chars

Repas

Farces et brimades

Mise à mort de la personnalisation du carnaval

La mise à mort de la personnalisation du carnaval prend des formes très diverses : être humains vivants, animaux, mannequins de divers matériaux, qui sont ensuite brûlés, noyés, enterrés, fusillés, décapités, pendus, empalés<ref name=":1" />...

Modèle:Ref nec.

Musiques de carnaval

Fichier:Murgas (Vazquez, Marzo 2005 -1).jpg
Murga.

Thèmes et interprétations du carnaval

Renouveau printanier de la nature

Fichier:Nantes Mi-Carême 1922 - Reines.jpg
Reines du Carnaval de Nantes de 1922, carte postale conservée au musée de Bretagne

Une conception du carnaval consiste à le considérer comme un rite de purification, servant à tuer les démons de l'année écoulée afin de permettre la renaissance magique de la nature et des hommes<ref name=":1" />. Les pratiques liées au souffle, tels que vessies gonflées, jeux de pète-en-gueule et soufflaculs, sont articulées avec ce thème de la mort et de la vie<ref name=":1" />.

Ce thème est connexe avec celui de la célébration de la fécondité de la nature : ainsi, le carnaval sert à mettre à mort les forces nuisibles, tandis que la consommation de lait, de farine ou d'oeufs sert d'invocation de l'abondance des récoltes<ref name=":1" />. Ainsi pensé, le carnaval devient un rituel magique lié à la nature, peuplé de figures totémiques tels que la figure de l'homme sauvage, les déguisements animaliers, mais aussi d'objets rituels tels que cloches, chiffons et miroirs<ref name=":1" />. Parmi ces déguisements figure les bois de cerf, associés au dieu celte Cernunnos et symbolisant le cycle naturel comme le bois qui tombe et repousse suivant les saisons<ref name=":2">Modèle:Chapitre</ref>.

Période de subversion temporaire des normes

Fichier:27.02.85 Le carnaval étudiant dégénère (1985) - 53Fi1612.jpg
Affrontements entre forces de l'ordre et étudiants lors du carnaval de Toulouse de 1985

De nombreuses pratiques du carnaval sont liées au renversement de l'ordre social en particulier l'inversion des rôles de genre et des hiérarchies sociales ; cette subversion est politique, pouvant amener à la révolte populaire et source de critique du carnaval par les moralistes chrétiens et les philosophes rationalistes<ref name=":1" />.

Victoire de l'ordre sur le chaos

Pour d'autres, au contraire, le désordre temporaire n'est qu'une introduction au vrai sens du carnaval, le triomphe final de l'ordre ; dans ce sens, l'anthropologue James George Frazer analyse les mannequins détruits comme une forme de bouc émissaire<ref name=":1" />. Les punitions des transgressions sociales, telles que l'exposition à la risée publique des veufs remariés et des personnes adultères, abondent dans ce sens<ref name=":1" />.

L’historien des religions Mircea Eliade écrit : « Toute nouvelle année est une reprise du temps à son commencement, c’est-à-dire une répétition de la cosmogonie. Les combats rituels entre deux groupes de figurants, la présence des morts, les saturnales et les orgies, sont autant d'éléments qui dénotent qu’à la fin de l’année et dans l’attente du Nouvel An se répètent les moments mythiques du passage du chaos à la cosmogonie »<ref name="Eliade Mythe">Mircea Eliade, Le Mythe de l'éternel retour, Gallimard, 1969, Modèle:P., 78, 91).</ref>. Eliade souligne que les peuples ont « d’une manière profonde le besoin de se régénérer périodiquement en abolissant le temps écoulé et en réactualisant la cosmogonie »<ref name="Eliade Mythe" />.

Dans l’essai Le Sacré et le Profane, Mircea Eliade écrit : « L'abolition du temps profane écoulé s’effectuait au moyen des rites qui signifiaient une sorte de « fin du monde ». L'extinction des feux, le retour des âmes des morts, la confusion sociale du type des saturnales, la licence érotique ou encore les orgies, etc. symbolisaient la régression du cosmos dans le chaos »<ref>Mircea Eliade, Le Sacré et le profane, Gallimard, 1965, Modèle:P. – 72.</ref>.

Communication entre les mondes

Eliade écrit encore : « Alors les morts pourront revenir, car toutes les barrières entre morts et vivants sont brisées (le chaos primordial n'est-il pas réactualisé ?) et reviendront puisqu'à cet instant paradoxal le temps sera suspendu et qu'ils pourront donc être de nouveau contemporains des vivants »<ref name="Eliade Mythe" />.

Cette fonction de temps suspendu se retrouve particulièrement dans les traditions de carnaval ayant lieu entre Noël et le 7 janvier, qui correspond au décalage entre calendriers lunaire et solaire ; le carnaval d'Ebensee, en Autriche, profite de cette période pour exposer les masques et ainsi faire communiquer monde des vivants et des morts<ref name=":2" />.

Symbole identitaire local

Le renouveau des carnavals au cours du 20ème siècle s'accompagne d'une mission politique de définition de ce que sont la tradition et l'authenticité ; ainsi, les carnavals sont organisés dans le cadre d'actions institutionnelles et conçus de manière méticuleuse par des acteurs politiques<ref name=":1" />.

Dans un contexte de pertes de repères identitaires, le carnaval est aussi invoqué comme technique de création de lien social, et figure ainsi au programme de comités des quartiers ou d'associations de parents d'élèves<ref name=":1" />.

Représentations du carnaval

Le carnaval est un véritable topos littéraire, associé à la folie, l'inversion et la dérision et utilisé aussi bien par les romantiques que les révolutionnaires<ref name=":1" />. Ainsi, on le retrouve dans La Nef des fous de Sébastien Brant, Éloge de la folie d'Érasme, les Œuvres de Rabelais ou Voyages en Suisse et en Italie de Goethe<ref name=":1" />.

Films

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Notes et références

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Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

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Liens externes

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Conférences en ligne

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