Anne-Marie-Louise d'Orléans

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Rôle monarchique

Anne Marie Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier, dite la Grande Mademoiselle, née le Modèle:Date de naissance au palais du Louvre et morte le Modèle:Date de décès au palais du Luxembourg, est une des principales personnalités de l'aristocratie du Grand siècle. Fille de Gaston d'Orléans et petite-fille de Modèle:Nobr, elle est la cousine germaine de Modèle:Nobr.

Indépendante, dotée d'un fort caractère, elle n'a pas hésité à tenir tête à son père et au Roi Soleil au sujet de mariages qu'ils voulaient lui imposer ou de son immense fortune — qu'elle a tenu à gérer elle-même, à sa majorité, devenant ainsi une redoutable femme d'affaires.

Biographie

Origines et surnom

L'histoire la désigne sous le surnom de « Grande Mademoiselle »<ref name=dico>Modèle:Chapitre</ref>,<ref name=Universalis>Modèle:Lien web</ref>, en raison du titre de « Grand Monsieur » porté par son père, Gaston de France (1608-1660), depuis la naissance de Philippe, frère cadet de Modèle:Nobr, appelé alors « Petit Monsieur » ; Gaston avait d'abord porté celui de « Monsieur » en tant que frère cadet du roi Modèle:Nobr.

Elle tient son titre de duchesse de Montpensier de sa mère, Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier, richissime et unique héritière d'une branche cadette des Bourbon<ref name=dico />,<ref name=Universalis />. À cela s'ajoute la fortune de son père, ce qui fait de la Grande Mademoiselle la princesse la plus riche et la plus titrée d'Europe. Sa signature était « Anne Marie Louise d'Orléans ».

Enfance et mariages avortés

À sa naissance, le Modèle:Date-, elle se retrouve la plus riche héritière du royaume de France, sa mère étant morte en la mettant au monde<ref>Jean Garapon, préface de Mémoires d'Anne Marie Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier, Paris, Honoré Champion, 2020, tome I, p. 14.</ref>. Dans ses Mémoires, elle s'indignera que, selon l'opinion, les Modèle:Citation.

Marié contre son gré pour que la fortune des Montpensier soit attribuée à la famille royale, peut-être jaloux de la richesse de sa fille, son père Gaston d'Orléans lui porte peu d'affection. Il espérait avoir un fils afin de pouvoir peut-être accéder au trône à la mort de Modèle:Monarque, celui-ci n'ayant pas encore d'héritier à l'époque — Anne-Marie-Louise souffrira toute sa vie de ce manque d'amour —, il se remarie par amour en 1632, avec Marguerite de Lorraine sans l'assentiment du roi. De ce fait, la nouvelle duchesse d'Orléans vit plus de dix ans en exil à Bruxelles auprès de la reine-mère Marie de Médicis Modèle:Incise pendant que Gaston intrigue contre le pouvoir royal et son représentant, le cardinal de Richelieu. Anne-Marie-Louise connaît l'affection du couple royal, Modèle:Monarque et Anne d'Autriche. Elle a pour gouvernante madame de Saint-Georges, qui lui apprend toute sa généalogie.

Fichier:Duchesse de Montpensier-1698.jpg
Anne-Marie-Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier, en Minerve soutenant un portrait de son père<ref name=":0">Modèle:Article</ref> (Modèle:Lien (1630-1698), 1672).

Elle se voit proposer de nombreux projets de mariage du fait de sa très grande fortune ; nombre de princes et de souverains demandent sa main, mais ces projets échouent à cause de son père et du roi son cousin, jaloux, ainsi que de la haute opinion qu'elle avait de son propre rang — elle est très indépendante et refuse d'obéir à son père et au roi, entendant choisir elle-même son époux. Depuis son plus jeune âge, Anne-Marie-Louise avait le projet d'épouser le roi, son cousin. Le cardinal Richelieu, puis le cardinal Mazarin<ref name=LeParisien2019>Modèle:Article</ref>, font tout pour s'opposer à une telle union, s'attirant l'inimitié de la duchesse. Ses espoirs sont réduits à néant le jour où Modèle:Monarque épouse l'infante d'Espagne.

La Fronde

Modèle:Article détaillé

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La Grande Mademoiselle (Extrait de P. Lenail, Le Parlement des Dombes, 1900.)
Fichier:Anne Marie Louise d'Orléans holding a portrait of her father Gaston de France, Jean Nocret.jpg
Mademoiselle par Jean Nocret.

Gaston d'Orléans ne voulant pas prendre parti dans ce conflit, il envoie sa fille à sa place. Celle-ci, espérant pouvoir enfin briller aux yeux de son père qui l'a toujours négligée, se précipite à Orléans avec ses deux « maréchales de camp », la comtesse de Fiesque et la comtesse de Frontenac<ref>Gaston d'Orléans, « Lettre à mesdames les comtesses, maréchales de camp de l'armée de ma fille contre le Mazarin », Mémoires de Mademoiselle de Montpensier, Charpentier, 1858, vol.II, Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date-, elle arrive dans la ville pour convaincre les autorités municipales de ne pas ouvrir les portes de la ville aux troupes royales. Son discours est un échec, cette action d'éclat n'empêche pas l'avancée des armées de Turenne après la bataille de Bléneau. Le Modèle:Date-, lors de la bataille du faubourg Saint-Antoine, la duchesse fait tirer le canon de la Bastille sur les troupes royales pour sauver son cousin, le prince de Condé<ref name=dico />,<ref name=Universalis />,<ref name=Goubert>Modèle:Chapitre</ref>, pour qui elle nourrit également des projets matrimoniaux. Le neveu préféré de Mazarin, Paul Mancini, fait partie des victimes de ces combats<ref name=Goubert />. Ces deux épisodes ruinent sa réputation et sa faveur : le roi l'exile en Bourgogne pour trois ans<ref name=dico />.

Fichier:La Grande Mademoiselle by Louis Ferdinand Elle.jpg
La Grande Mademoiselle par Louis Ferdinand Elle l'Aîné.

Exil et vie à la Cour

Sur ses terres de Saint-Fargeau, de 1652 à 1657, elle se lance dans l'écriture de mémoires<ref name=dico /> dont elle poursuit la rédaction au château d'Eu, en Normandie. Dans ce récit elle raconte ses souvenirs comme une poignante confession. Elle brosse son portrait, confie ses états d'âme sans fausse pudeur et même avec un certain talent, teinté d'égotisme. Encore lus de nos jours, ses mémoires sont un témoignage important et, somme toute, unique de la vie d'une femme au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, prisonnière de son éducation et de son rang : là où les autres mémorialistes disent ce qu'ils ont vécu, elle dit ce qu'elle a ressenti<ref name=dico />.

Elle privilégie les arts durant son exil en découvrant notamment Lully, puis, ultérieurement, en l'introduisant à la cour du Roi<ref <ref name=LeParisien2019 />.

La duchesse revient à la Cour en 1657. Un épisode célèbre de sa vie est son aventure, à partir de 1670, à l'âge de 43 ans, avec le duc de Lauzun<ref name=Universalis />, un gentilhomme cadet de Gascogne, bellâtre et volage, de cinq ans plus jeune, qui lui fait une cour assidue<ref name=LeParisien2019 />. Le roi, devant l'insistance de sa cousine, autorise le mariage pour le plus grand bonheur de celle-ci<ref name=LeParisien2019 /> en lui conseillant toutefois de vite se marier avant que la nouvelle ne se sache. Lorsque les courtisans apprirent ce projet, ils protestent en effet<ref name=LeParisien2019 /> : Lauzun est issu d'une famille désargentée et qui n'a pas de place importante à la cour ; il y a entre lui et la Grande Mademoiselle un immense fossé social. Trois jours après avoir autorisé le mariage, Modèle:Nobr convoque les amants, sa cousine et Lauzun, pour leur retirer le droit d'épouser Lauzun<ref name=LeParisien2019 />. Celle-ci est désespérée ; elle hurle, pleure, mais rien n'y fait<ref name=LeParisien2019 />. Lauzun, quant à lui, réagit froidement et demeure insensible et détaché : en effet, il souhaitait épouser Anne-Marie-Louise pour profiter de son immense fortune. Il essaie alors d'obtenir une charge plus importante à la cour, s'adressant pour cela à madame de Montespan, la maîtresse du roi. Elle accepte de parler au roi en sa faveur. Lauzun se cache alors sous le lit de la marquise de Montespan et du roi et entend celle-ci dire à Modèle:Nobr qu'il faut se méfier de lui et surtout ne pas lui accorder cette charge. Peu de temps après, Lauzun, furieux, insulte la marquise. Le roi le fait alors emprisonner pendant dix ans dans la prison de Pignerol<ref name=LeParisien2019 />. Pour l'en faire sortir, la Grande Mademoiselle accepte de faire don d'une partie de sa fortune, essentiellement des terres (le comté d'Eu, la principauté des Dombes et la baronnie de Beaujolais) au fils naturel de Modèle:Nobr, le duc du Maine et d'en faire son héritier. Elle épouse secrètement Lauzun Modèle:Incise mais n'y trouve pas son bonheur. Lauzun se lasse bientôt d'elle pour reprendre sa carrière de courtisan ambitieux et de séducteur invétéré.

Malgré son immense fortune, la Grande Mademoiselle n'est pas très populaire à la Cour. La plupart des courtisans et des princes, dont Modèle:Nobr lui-même, sont jaloux non seulement de son argent mais aussi de ses innombrables possessions. La marquise de Sévigné la décrit dans ses lettres comme une personne très avare et assez froide qui a peu d'amis à Versailles. Elle passe ses dernières années en dévotion<ref name=":0" />.

Sépulture

Elle meurt à soixante-cinq ans en 1693<ref>Modèle:Article</ref> d'une maladie de vessie qui s'aggrave rapidement<ref name="Barine"/>. Le mémorialiste Saint-Simon écrit : Modèle:Citation. Son corps est inhumé dans le caveau des Bourbons en l'église abbatiale de Saint-Denis.

Son cœur est porté à la chapelle Sainte-Anne (nommée la « chapelle des cœurs » renfermant les cœurs embaumés de 45 rois et reines de France) de l'église du Val-de-Grâce. En 1793, lors de la profanation de cette chapelle, l'architecte Louis François Petit-Radel s'empare de l'urne reliquaire en vermeil contenant son cœur, le vend ou l'échange contre des tableaux à des peintres qui recherchaient la substance issue de l'embaumement dite « brun momie » – très rare et hors de prix – qui était censée, une fois mêlée à de l'huile, donner un glacis incomparable aux tableaux<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Publications

Dans la culture populaire

Télévision

Titres

Fichier:Anne-Marie Louise d'Orléans.JPG
Statue d'Anne Marie Louise d'Orléans dans la série des Reines de France et Femmes illustres du jardin du Luxembourg.

La Grande Mademoiselle possédait de très nombreux titres, terres et seigneuries. Voici ceux qui sont connus :

La duchesse de Montpensier avait droit en France au prédicat d'altesse sérénissime, du fait de son rang de première princesse du sang de France. Le prédicat d'altesse royale ne sera conféré au premier prince du sang que sous le règne de Charles X au profit du duc d'Orléans, futur roi [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]].

Toutefois, en tant que petite-fille de France, et donc petite-fille de roi, elle portait néanmoins le titre d'altesse royale. Son appellation officielle à la Cour était d'ailleurs « S.A.R. Mademoiselle ». Ce rang a été créé par Modèle:Nobr à l'instigation du père de la duchesse, pour lui accorder un rang supérieur aux autres princesses du sang.

Ascendance

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Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

  • Mémoires de Modèle:Mlle de Montpensier, Petite-fille de Henri IV. Collationnés sur le manuscrit autographe. Avec notes biographiques et historiques. Par Adolphe Chéruel, 1858.

Modèle:Liens

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