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Si son véritable nom est Joseph Balsamo, il adopte au cours de sa vie divers pseudonymes, notamment ceux de comte Pellegrini, Mélissa, Fenice, Hérat ou encore chevalier de la Sainte-Croix, et le nom avec lequel il est passé à la postérité est celui de « comte de Cagliostro », inspiré par le nom de sa marraine.
Biographie
Né à Palerme le Modèle:Date-, près de l'église du Gesù, dans le réduit d'un modeste garde-magasin, baptisé le Modèle:Date- avec les prénoms de « Josephus, Joannes Baptista, Vincenzo, Petrus, Antonius, Matthaeus »<ref>Dr. Marc Haven, Le maître inconnu Cagliostro, Lyon, 1964, p. 250-251 : acte de baptême.</ref>, il est le fils de Pietro Balsamo et Felicita Bracconieri, d'une Modèle:Refnec pauvre résidant à Albergheria, l'ancien quartier juif de Palerme.
Goethe soupçonna que la famille serait d'origine juive<ref>Modèle:Ouvrage</ref> (Cagliostro lui-même a affirmé avoir été un disciple de Haïm Falk, le Baal Shem de Londres). Selon le témoignage d'Italiens qui avaient conversé avec Cagliostro à Saint-Petersbourg, son langage ne ressemblait à aucun idiome italien, mais il tenait beaucoup du jargon des juifs d'Italie<ref>Giovanni Barberi, Vie de Joseph Balsamo, connu sous le nom de comte Cagliostro, Paris : chez Onfroy, libraire, 1791, p. 95, note I (lire en ligne).</ref>.
À peine sorti de l'enfance, il entre en 1756 au séminaire du couvent des Fatebenefratelli à Caltagirone, où il prend l'habit des frères de la Miséricorde, religieux soignants. Il y devient infirmier puis médecin<ref name="Ferrand">Franck Ferrand, « L'ombre de Cagliostro », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 20 avril 2012.</ref>.
Chassé de sa communauté d'accueil dès 1758 pour indélicatesses et escroqueries, il retourne à Palerme. Il est obligé de bonne heure de quitter sa patrie et parcourt de 1764 à 1767 sous différentes identités la Grèce, l'Égypte, l'Arabie, la Perse, Malte, Naples, Rome, et de nombreuses autres villes de l'Europe. Il acquiert de ses voyages la connaissance de quelques secrets alchimiques et médicinaux, et se fait une grande réputation pour des « cures merveilleuses ».
Le Modèle:Date-, il épouse à Rome Lorenza Feliciani, alias Seraphina, qui l'aidera dans ses escroqueries en séduisant les grands personnages que le couple rencontre<ref name="Ferrand" />.
Il rencontre Casanova à Aix-en-Provence en 1769<ref>Sur le séjour de Casanova à Aix-en-Provence en 1769, Helmut Watzlawick, 1981; OCLC:33088867</ref>.
De 1770 à 1776, il voyage en Europe (Madrid, Lisbonne, Londres, Paris, Venise, Naples, Bruxelles, Allemagne) et en Afrique du Nord. Le Modèle:Date-, à Londres, il est initié à la franc-maçonnerie dans une loge francophone<ref>Cf. Reinhard Markner, L’initiation de Cagliostro : son certificat de Grande Loge de 1777 retrouvé, Renaissance Traditionnelle, no. 194, 2019, p. 111-117.</ref>, puis part pour Bruxelles. De 1778 à 1783, il voyage à Venise (deuxième rencontre avec Casanova), Paris, Strasbourg, Saint-Pétersbourg, Varsovie, Bâle. Il prend le nom de comte de Cagliostro.
Lorsqu'il arrive en France en 1780, il se fixe pendant quelque temps à Strasbourg où il est reçu avec enthousiasme, puis se rend à Paris où il ne suscite pas moins l'admiration, devenant quelque temps à la mode dans la haute société. Il se présenta au public aristocratique comme un thaumaturge et un initié, et se place sous le patronage d'un grand seigneur, le cardinal de Rohan, prince-évêque de Strasbourg, grand aumônier de France, spéculateur averti, qui pressent le parti qu'il pourrait tirer du « mage ». Lors de son passage à Strasbourg, il guérit Louis Olivier de Langlais qui souffrait sans doute de dépression et se trouve métamorphosé par ses soins. Il vante par la suite la générosité et le désintéressement de cet illustre étranger.
Cagliostro se prétend le disciple du comte de Saint-Germain, aventurier mystérieux, qui, à Versailles où il avait brillé vers 1750-1760, se déclarait immortel. Il affirme aussi posséder une eau de jouvence, sérum de jeunesse éternelle qu'il vend aux crédules. Il vend également très cher différents élixirs, des pilules, fait des tours de magie et de sorcellerie, et il prétend avoir le pouvoir de faire apparaître les morts. Il importe en France la franc-maçonnerie « dite égyptienne » dont le conseiller au Parlement Jean-Jacques Duval d'Eprémesnil et ses amis spéculateurs deviennent les zélateurs intéressés.
Selon la marquise de Créquy, il soutire quatre ou cinq cent mille francs à Madame d'Urfé pour une révélation sur le Grand Œuvre. Son succès prodigieux dans la bonne société parisienne s'explique par sa personnalité, par la mode de la franc-maçonnerie mais surtout parce qu'il a derrière lui une demi-douzaine de gentilshommes qui spéculent sur les effets que ses pouvoirs produisent sur une société aristocratique fortunée et blasée.
Il est d'abord installé dans la « cellule du trésor » la plus sûre, mais aussi la plus dégradée et la plus humide de la forteresse. Il est après « emmuré » vivant dans la cellule « il pozzetto » jugée encore plus sûre, sorte de puits où il pouvait être surveillé. En prison, Cagliostro fait la grève de la faim.
La fin de Cagliostro débute vers midi le Modèle:Date-. Une crise d'apoplexie lui fait perdre connaissance. Un garde le découvre inanimé et donne l'alarme, mais les médecins et les prêtres présents ne réussissent pas à le réanimer. Il meurt dans la nuit. Officiellement, il est enseveli le Modèle:Date- à 23 heures à la pointe extrême du mont de San Leo, vers l'occident, à mi-chemin entre les deux édifices destinés aux sentinelles « Palazzetto » et « Casino ».
Sa femme Serafina était morte une année auparavant au couvent de Sant'Apollonia à Rome.
La sépulture de Cagliostro n’a pas été retrouvée. Un fait particulier s'est produit en 1797<ref>L. Rusticucci, Prigionia e morte di Cagliostro nella fortezza di San Leo, Guaraldi Editore, Rimini, 1993.</ref>, lors de la prise de la Rocca de San Leo par un contingent polonais sous les ordres du général Jean Henri Dombrowski. Le général remit les prisonniers restants en liberté. Ceux-ci accompagnés par divers soldats déterrèrent les restes de Cagliostro et prirent son crâne pour y trinquer à la liberté retrouvée.
Cet épisode macabre fut rapporté par un témoin oculaire, Marco Perazzoni, mort en 1882, à l'âge de 96 ans, au prélat Oreglia di S. Stefano. « Quand le comte mourut, j'avais 7 ans. Je me souviens très bien de son enterrement. Son corps, habillé, déposé sur un battant de porte en bois, fut transporté à épaule par quatre hommes, lesquels, une fois sortis de la forteresse, descendirent vers l'esplanade. Ceux-ci étaient fatigués et transpiraient beaucoup (c'était le mois d'août). Afin de se reposer, ils posèrent la dépouille sur le parapet d'un petit puits qui existe encore, et ils allèrent boire un verre de vin. Ensuite, ils récupérèrent le cadavre et le conduisirent au lieu de la sépulture. Moi, tenu par la main par un de ma parenté, je suivais le triste et misérable convoi. Comme il n'y avait aucun curé, ce convoi avait un aspect diabolique. À sa vue, les rares passants s'enfuyaient en faisant le signe de croix. Une fois la fosse creusée, le cadavre fut descendu au fond. Sous sa tête, ils mirent un gros caillou, sur son visage un vieux mouchoir, ensuite ils couvrirent de terre. Quelques années après arrivèrent les Polonais qui prirent la forteresse. Ceux-ci remirent en liberté les condamnés qui, aidés par des soldats, se mirent à creuser la sépulture, s'emparèrent du crâne de Cagliostro et y burent du vin, ceci dans les cantines du comte Nardini de San Leo… »<ref>Traduction partielle de : L. Rusticucci, Prigionia e morte di Cagliostro nella fortezza di San Leo, Guaraldi Editore, Rimini, 1993).</ref>.
Statuts et Règlements de la R.L. de La Sagesse Triomphante (Lyon, Modèle:Date-) [1].
Lettre au peuple français… écrite par M. le comte de Cagliostro, de Londres, le Modèle:Date- (1789). [2] Annonce la destruction de la Bastille, la convocation des États généraux, l'abolition des lettres de cachet et la venue sur le trône d'un roi sage.
Mémoire pour le comte de Cagliostro accusé contre M. le Procureur général, accusateur (1786), in Marc Haven, Le Maître inconnu, Cagliostro (1913), Derain, 1964, Modèle:P.. Kessinger Publishing, 2009, 220Modèle:Nb p.[3].
Dans la fiction
Littérature
Giuseppe Balsamo inspira de nombreux écrivains :
Juliette Benzoni dans Le Géraud des brumes et Les seigneurs de la nuit
Jean-François Parot dans le roman L'année du volcan (2013) Les enquêtes de Nicolas Le Floch, no 11.
Romain Gary fait référence à Cagliostro comme un personnage du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:| }} }} siècle pouvant faire tomber les étoiles et se disant immortel dans Les Mangeurs d'étoiles.
Théodore Flournoy, Des Indes à la planète Mars : Personnification de Balsamo par Léopold (Chapitre IV - § II), Balsamo.html Léopold et le vrai Joseph Balsamo] (Chapitre IV - § III), Étude sur un cas de somnambulisme avec glossolalie, Éditions Alcan et Eggimann, Paris et Genève, 1900.
Traduction partielle de : L. Rusticucci, Prigionia e morte di Cagliostro nella fortezza di San Leo, Guaraldi Editore, Rimini, 1993.
Journal encyclopédique ou universel du duc de Bouillon, année 1781, Tome V, pp. 321–324 : Lettre sur la guérison du chevalier de Langlais, capitaine de dragons au régiment de Lescure.
Vie de Cagliostro, extraite des pièces de son procès (traduite en français), publié à Rome, 1790.
Lionel Dumarcet, Joseph Balsamo, dit comte de Cagliostro, De Vecchi, Paris, 2001, 143Modèle:Nb p.Modèle:ISBN.
Modèle:Ouvrage. — Contient : Cagliostro et les Francs-Maçons devant l’Inquisition, par Albert Gagnière ; Cagliostro et la Franc-Maçonnerie lyonnaise, par Joanny Bricaud.
Jean-Claude Hauc, « Cagliostro », Aventuriers et libertins au siècle des Lumières, Paris, Les Éditions de Paris, 2009, 142Modèle:Nb p., Modèle:ISBN.
Marc Haven (alias Emmanuel Lalande), L’Évangile de Cagliostro, retrouvé, traduit du latin et publié avec une introduction du Dr Marc Haven (1910) [4]. Le livre est présenté comme un témoignage anonyme intitulé Liber memorialis de Caleostro cum esset Roboreti (Livre des faits mémorables de Cagliostro quand il vivait à Roveredo). Rééd. de Varly 2016.