Godefroy de Bouillon

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Politicien Godefroy de Bouillon, né vers 1058 et mort le Modèle:Date à Jérusalem, est un chevalier franc et duc de Basse-Lotharingie. Premier souverain du royaume de Jérusalem au terme de la première croisade, il refuse le titre de roi pour celui, plus humble, d'avoué du Saint-Sépulcre.

Premières années

Fichier:Godfrey of Bouillon, holding a pollaxe. (Manta Castle, Cuneo, Italy.jpg
Château de la Manta (Coni Piémont), fresques de la salle du trône : Godefroy de Bouillon en tenue de héraut.
Fichier:Eglise Saint-Hubert de Baisy-Thy - Stèle à Godefroid de Bouillon.JPG
Stèle à Godefroy de Bouillon dans l'église Saint-Hubert de Baisy-Thy.

Fils de sainte Ide de Boulogne, héritier des ducs de Basse-Lotharingie, et d'Modèle:Noble, comte de Boulogne, du royaume de France, Godefroy de Bouillon est un descendant de Charlemagne et, comme son illustre ancêtre, un personnage de légende. Il appartient à un clan de ducs, comtes et évêques, à un groupe aristocratique qui gouverne la Lotharingie depuis 950 au moins<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il est dit membre de la maison de Boulogne, or, son premier ancêtre ayant porté le titre de comte de Boulogne est Adalolphe de Boulogne, fils de Modèle:Noble, lui-même fils de Modèle:Noble. Il n'y a pas de changement dynastique, et fait donc partie de la Maison de Flandre.

On ne connaît pas avec certitude le lieu de naissance de Godefroy de Bouillon ; les thèses hésitent entre Boulogne-sur-Mer en France et Baisy-Thy en Belgique<ref>Voir page de discussion.</ref>. Son éducation de chevalier est assurée par son oncle Modèle:Noble à Bouillon (Belgique). À la mort de ce dernier, il hérite de ses titres. Attendant sans doute qu'il fasse ses preuves, Modèle:Noble ne lui concède que le marquisat d’Anvers (1076) et il lui interdit, en tant que roi de Germanie, le titre de duc de Basse-Lotharingie comme le souhaitait son oncle dans son testament. C'est son fils Conrad , alors agé de deux ans qui portera le titre, sous la tutelle du comte de Namur Modèle:Noble<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Godefroy se range néanmoins fidèlement au côté d'Modèle:Noble dans la lutte d'Investiture qui oppose l'empereur germanique et le pape Modèle:Noble, et entre dans Rome les armes à la main. Il tombera gravement malade peu après cette expédition, victime sans doute d'un typhus, mais s'en sortira<ref name="ref_auto_1">Modèle:Harvsp.</ref>. Il dût également s'opposer à la convoitise de sa tante Mathilde de Toscane, qui associée avec Modèle:Noble revendiquait la région de Bouillon<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il triomphera de ses adversaires et s'imposera à l'attention de Modèle:Noble<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Sans doute impressionné par ce jeune chevalier et aussi pour le récompenser de ses fidèles et loyaux services, l'empereur germanique le reconnaît finalement duc de Basse-Lotharingie en 1087<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Duc de Basse-Lotharingie

Il règne donc désormais sur un duché s'étendant sur ce qui deviendra le duché de Brabant, le comté de Hainaut, le duché de Limbourg, le comté de Namur, le duché de Luxembourg et une partie du comté de Flandre. Peu de témoignages nous sont parvenus permettant de connaître l'activité de Godefroy lors de sa période en tant que duc de Basse-Lotharingie. Les seuls documents contemporains sont les chroniques des abbayes de Saint-Hubert et Saint-Trond. Nous savons ainsi que Godefroy dû arbitrer la succession à l'abbaye de Saint-Hubert entre Otbert et Modèle:Noble-, n'hésitant pas à utiliser la force si nécessaire<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Nous lui connaissons également 3 actes ducaux datés de 1093 (pour l'abbaye de Gorze) et de 1096 (pour les prieurés de Bouillon et de Stenay), attestant ainsi un pouvoir personnel important, plutôt rare à cette époque<ref>Modèle:Ouvrage</ref>

La première croisade

Fichier:Godefroy de Bouillon.jpg
Godefroy et les barons reçus par l'empereur Alexis Comnène.

En 1095, le nouveau pape Modèle:Noble appelle à la croisade pour libérer Jérusalem et venir à l'aide de l'Empire byzantin qui est l'objet d'attaques musulmanes. Godefroy de Bouillon est l'un des premiers à répondre à cet appel, convaincu par le prédicateur itinérant Pierre l'Ermite. Vassal de l'empereur Modèle:Noble (constamment en conflit avec le pape) et grand féodal à l'autorité bien assise, on ignore tout des raisons profondes qui l'ont poussé à tenter cette aventure vers l'inconnu alors que ses terres reçues en héritage sont convoitées<ref name="CWSP0J">Modèle:Harvsp.</ref> : ferveur religieuse, Godefroy étant marqué par le renouveau monastique et la réforme clunisienne qui a pénétré en Basse-Lotharingie ? Dispute avec Modèle:Noble- qui doute désormais de sa loyauté ? Ayant sans doute participé au sac de Rome en 1083 et étant tombé gravement malade peu après cette expédition, voulait-il réparer ses torts, et aller défendre les chrétiens en Orient ?<ref name="ref_auto_1" />.

Toujours est-il qu'il devient l'un des principaux chefs de la première croisade. Pour financer son départ, il hypothèque le château de Bouillon à Otbert, prince-évêque de Liège, et celui de Stenay au prince-évêque de Verdun. Le départ a lieu le Modèle:Date-, accompagné d'une suite nombreuse. Godefroy est rejoint par ses frères Eustache et Baudouin. Ceux-ci ne sont pas les seuls nobles à s'engager. Modèle:Noble, également connu sous le nom de Raymond de Saint-Gilles, a créé la plus grande armée. À l'âge de 37 ans, Raymond est aussi le plus ancien et peut-être le plus connu des seigneurs croisés. En raison de son âge et de sa renommée, Raymond est le chef de la croisade. Adhémar de Monteil, évêque du Puy et légat du pape, voyage avec lui. Il y a aussi l'ardent Bohémond de Tarente, un chevalier normand qui a formé un petit royaume dans le Sud de l'Italie, et un quatrième groupe conduit par Modèle:Noble.

Chacune de ces armées voyage séparément, certains vont au sud-est, à travers l'Europe et la Hongrie et d'autres traversent la mer Adriatique de l'Italie méridionale. Godefroy, et ses frères, seraient partis le Modèle:Date<ref>Cette date ne peut cependant être celle de son départ de Bouillon, puisque certains de ses accompagnateurs partirent ce jour-là avec lui de l'Abbaye d'Avelin (Abbé A. J. Namèche, Cours d'Histoire nationale, Modèle:P.), à savoir dans l'ordre de cette source « Anselme de Ribemont, Bouchard châtelain de Valenciennes, Gérard seigneur d'Avesnes, qui se firent un renom en Orient, et un grand nombre d'autres seigneurs du Hainaut. La tradition nous a conservé les noms de Gilles de Chin, Gillion de Trazegnies, Baudouin d'Havré, Charles de Jeumont, Bernard de Ligne, Anselme ou Ansiau d'Enghien, Gilbert d'Antoing, Antoine de la Hamaïde, Guillaume de Floyon, Evrard de Bossu, Jean de Gavre, Gérard de Chimai, Pierre de Condé, Charles de Robersart, Gérard de Roisin, Galifer de Lalain, Porus de Werchin et Eustache de Berlaimont. »</ref>.

L'armée passe par Ratisbonne, Vienne, Belgrade et Sofia, le long de la route Charlemagne, comme Modèle:Noble semble l'avoir appelée (selon le chroniqueur Robert le Moine). Après quelques difficultés en Hongrie, ils arrivent à Constantinople, capitale de l'Empire byzantin, en novembre. Le pape a, en fait, appelé à la croisade afin d'aider l'empereur byzantin Modèle:Noble à combattre les Turcs musulmans qui ont envahi ses terres d'Asie mineure et de Perse. L'armée de Godefroy arrive la deuxième, après celle d'Modèle:Noble. Les autres armées croisées arrivent les mois suivants, si bien que l'empereur byzantin se retrouve avec une armée d'environ Modèle:Unité à Modèle:Unité chevaliers et Modèle:Unité à Modèle:Unité fantassins qui campent devant sa porte.

L'empereur byzantin voudrait que les croisés l'aident à reconquérir les terres dont se sont emparés les Turcs seldjoukides. Les croisés ont pour objectif principal de libérer la Terre sainte des musulmans et d'y établir une domination chrétienne. Pour eux, le problème d'Modèle:Noble- n'est qu'un contretemps. Au fur et à mesure de leur arrivée, l'empereur byzantin demande aux croisés de lui prêter serment de loyauté. Godefroy refusa longtemps. L'empereur mit la pression en coupant les ravitaillements et en attaquant le camp des croisés<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Après encore 5 jours de réflexion, Godefroy prête serment et devient vassal de l'Empire de Byzance<ref>Modèle:Harvsp</ref> le 20 janvier 1097<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Au printemps 1097 les croisés sont prêts à engager la bataille, après avoir longuement négocié avec l'empereur la traversée du Bosphore. Ils pénètrent en Asie, pour reconquérir Nicée occupée par les Turcs depuis 1085. Pour parvenir jusque-là, Godefroy de Bouillon fait élargir la route reliant Nicomédie à Nicée<ref>Modèle:Harvsp</ref> et l’empereur Modèle:Noble- Comnène s’engage à assurer un ravitaillement régulier. Après une étape à Nicomédie du [[1er mai|Modèle:1er]] au Modèle:Date, où les rejoignit Pierre l'Ermite et les rescapés de la croisade populaire, le 4 mai les croisés s'avancent vers Nicée. La ville est atteinte le 6 mai. Godefroy s'installe au nord, Bohémond de Tarente à l'est, et Raymond de Saint-Gilles, arrivé le 16 mai, au sud. Le siège de Nicée peut commencer. Cependant, lorsque la ville est sur le point d'être prise, les Turcs font le choix de se rendre aux Byzantins et les croisés sont surpris, sinon déçus, de découvrir le 26 juin le drapeau byzantin flottant sur la ville qu'ils s'apprêtaient à attaquer<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les croisés reprennent leur route vers la Terre sainte. De son côté Modèle:Noble, sultan de Roum, bat le rappel des Turcs seldjoukides et attaque par surprise les croisés à la bataille de Dorylée, le Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. La victoire des croisés leur ouvre la voie de l'Anatolie. L’armée progresse difficilement, endurant la faim et la soif, perdant ses chevaux en grand nombre et rendant les guides grecs responsables de ses maux. Vers le 1 août, Godefroy est grièvement blessé par un ours lors d'une chasse<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il mettra des semaines à se rétablir<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Vainqueurs des Danichmendides et de l’émir de Cappadoce à Modèle:Lien, les croisés traversent le Taurus et sont accueillis favorablement en Cilicie par les Arméniens installés là depuis le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Fichier:CrusadeLeaders.jpg
Les dirigeants de la première croisade : Godefroy de Bouillon, Bohémond de Tarente, Modèle:Noble et Tancrède de Hauteville.

Les croisés atteignent l'Oronte le Modèle:Date. Godefroy de Bouillon, Bohémond de Tarente et Modèle:Noble, ne sont pas d'accord sur ce qu'il convient de faire pour s'emparer d'Antioche. Raymond voudrait lancer l'assaut, tandis que Godefroy et Bohémond préfèrent assiéger la ville. Bohémond s'installe au nord-est, face à la porte Saint-Paul. À l'ouest, Raymond place son camp face à la porte du Chien, et Godefroy face à la porte du Duc. Au sud, se trouvent les tours des Deux Sœurs, et plus loin sur les hauteurs, se dressent la citadelle et la porte de Fer. Au nord-ouest, la porte Saint-Georges n'est pas bloquée par les croisés, et continue d'être utilisée pour ravitailler la ville<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le siège d'Antioche s'éternise et en décembre Godefroy tombe malade. Les approvisionnements diminuent à l'approche de l'hiver. À cause du manque de nourriture, un homme sur sept et environ Modèle:Unité chevaux périssent. Des chevaliers et des soldats commencent à déserter. La situation est si désespérée qu'Modèle:Noble- ne juge pas utile d'envoyer renforts et ravitaillement.

Fichier:Godfrey of Bouillon.jpg
Godefroy de Bouillon passe le Jourdain et tue un chameau. Enluminure du manuscrit Li rommans de Godefroy de Buillon et de Salehadin....
Paris, BnF, département des manuscrits, ms. Français 22495, Modèle:Folio, 1337.

Quand les croisés finissent par prendre la ville, ils se considèrent déliés de leur serment envers l'empereur. Bohémond, parmi les premiers à entrer dans la ville, refuse de la lui restituer. Cela crée des tensions entre lui et Raymond de Toulouse qui est resté fidèle à sa parole. Durant l’été, tandis qu’une épidémie sévit à Antioche et emporte le légat Adhémar de Monteil, les croisés se répandent dans les régions voisines, s’emparent au sud de Lattaquié et de Ma`arrat, ou consolident leurs positions en Cilicie. Les tergiversations du conseil des barons au sujet d’Antioche et du commandement irritent le reste de l’armée, qui détruit les fortifications de Ma`arrat, conquise par Raymond de Toulouse pour le forcer au départ. Fatigué de ces querelles, Godefroy se retire chez son frère Baudouin à Édesse. Durant le mois de mars, Thoros d'Édesse a demandé l'aide des croisés pour faire face aux attaques turques. Baudouin, qui s'est porté à son secours, s'est peu à peu imposé dans la ville. Menaçant de repartir, il oblige Thoros à l'adopter comme successeur. Lorsque le Modèle:Date, Thoros a trouvé la mort au cours d’une émeute, Baudouin est devenu comte d’Édesse.

L'armée croisée reprend la route de Jérusalem le Modèle:Date, remontant la vallée de l’Oronte, sans être inquiétée par les émirs arabes de la région. Rejoignant la côte, elle s’empare de Tortose et de Modèle:Lien. Sous la pression de ses soldats, Raymond de Toulouse doit abandonner le siège d’Arqa dont il comptait faire le centre de ses futures possessions. Suivant la côte jusqu’à Jaffa, les croisés entrent à Bethléem le 6 juin et mettent le siège devant Jérusalem le lendemain. Des échelles en bois pour grimper sur les murs sont construites. Une expédition en Samarie et l’arrivée d’une flotte génoise à Jaffa fournissent le matériel nécessaire à la construction de machines de siège.

Fichier:Godefroy de Bouillon, crowned with the Instruments of our Lord's Passion.jpg
G. de Bouillon couronné des signes de la Passion, v. 1870.

Le royaume de Jérusalem

Fichier:Godfroy de Bouillon MET ES3837.jpg
Godefroy de Bouillon, par Colin Nouailher, d'après Jacob Cornelisz van Oostsanen, v. 1541, Metropolitan Museum of Art.

Après un assaut difficile de deux jours, la ville défendue par les Fatimides d'Égypte est prise le Modèle:Date. Godefroy est au premier rang des assaillants (les deux premiers sont Letold et Gilbert de Tournai, puis viennent Godefroy et son frère Eustache). Sous ses ordres ainsi que ceux de Tancrède et de Raymond de Toulouse, Juifs et musulmans<ref group="note">Des chrétiens orthodoxes (grecs, syriaques) sont tués aussi, bien que certains aient fui ou aient été expulsés par les Arabes avant le siège de peur qu'ils n'aient partie liée avec les croisés, d'autres s'étant terrés durant le siège de la ville.</ref> sont massacrés sans pitié, aussi bien hommes que femmes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ce massacre Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La couronne de roi de Jérusalem lui est proposée après la prise de la ville, mais il la refuse, arguant qu'il ne peut porter de couronne d'or là où Jésus-Christ a dû porter une couronne d'épines. Il accepte le titre d'avoué du Saint-Sépulcre et se contente de la charge de baron.

Fichier:Gottfried von Bouillon (Hofkirche Innsbruck) 2006 0931-3.jpg
Statue en bronze de Godefroy de Bouillon à Innsbruck.

Ce choix signifie qu'il considère la Terre sainte, et Jérusalem avant tout, comme la propriété du Christ et donc, par extension, du Saint-Siège. Il se positionne ainsi en serviteur, en défenseur de l'Église. Il est nominalement seigneur du Saint-Sépulcre tout en se maintenant sous l'autorité ecclésiastique. Son titre lui confère les responsabilités suivantes : il doit d'abord avec ses vassaux garder Jérusalem et le tombeau du Christ, puis distribuer des terres aux chevaliers, conquérir et pacifier les villes aux alentours, rendre la justice et pérenniser l'économie locale. Godefroy donne à ses nouveaux États un code de lois sages, connu sous le nom d'Assises de Jérusalem. Il doit compter avec l'opposition de Daimbert de Pise, le patriarche de Jérusalem qui désire faire du royaume de Jérusalem une théocratie avec le Pape à sa tête représenté par le patriarche. Daimbert s'est allié avec Tancrède de Hauteville.

Vingt jours après la prise de Jérusalem par les croisés, l’armée d’Al-Afdhal, vizir fatimide d'Égypte, forte de Modèle:Unité hommes, atteint la Palestine. Le vizir hésite à attaquer la Ville sainte, et prend position près d’Ascalon. Il envoie des émissaires à Godefroy de Bouillon, lui proposant un arrangement s’il quitte la Palestine. Pour toute réponse, les croisés marchent sur Ascalon et, le Modèle:Date, repoussent l’armée égyptienne, faisant Modèle:Unité victimes.

Mort

Godefroy décède le Modèle:Date en revenant d'une expédition contre le sultan de Damas, vaincu devant Ascalon. Les causes de sa mort sont inconnues : une légende rapportée par le chroniqueur Albert d'Aix veut qu'il ait été empoisonné après avoir mangé une pomme de cèdre que lui a offerte l'émir de Césarée au cours d'un repas. Le chroniqueur arabe Ibn al-Qalanisi évoque une flèche empoisonnée. Il est plus probable qu'il meurt de fièvres, mal fréquent dans cette région touchée par des épidémies de peste<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Apprenant la nouvelle, son frère cadet Baudouin abandonne Édesse, rentre à Jérusalem et se fait couronner roi de Jérusalem le 25 décembre en la Basilique de la Nativité de Bethléem.

Albert d'Aix, chroniqueur français, reconstitua vers 1100-1110 l'histoire et les hauts faits du duc. Guillaume de Tyr contribua au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle à la légende de Godefroy de Bouillon dans son ouvrage intitulé l'Histoire d'Eraclès. On raconte de lui des exploits extraordinaires, et généralement fabuleux ; il joint au courage la prudence, la modération et la piété la plus vive. On raconte qu'il descend du mythique chevalier au cygne, qui servira d'inspiration à Lohengrin. Le Tasse le choisit pour le héros de son poème. Sa statue équestre orne la place Royale de Bruxelles.

Fichier:Godefroy de Bouillon, death.jpg
Mort de Godefroy de Bouillon (Salles des Croisades, à Versailles) (1839-1842).

Albert d'Aix écrit ceci peu après 1100 à propos de Godefroy de Bouillon lors de la prise de Jérusalem en juin 1099 : Modèle:Citation bloc

On peut également vanter la simplicité de Godefroy. Durant le siège d'Arsouf, les cheiks arabes vinrent déposer des offrandes auprès de Godefroy, et le trouvent assis à même le sol dans sa tente, non pas entouré de soieries mais accroupi sur de la paille. Les cheiks s'émerveillent alors de la modestie du plus grand des princes francs. Godefroy, mis au courant de leurs commentaires, leur répond que « l'homme doit se souvenir qu'il n'est que poussière et qu'il retournera en poussière ».

Fichier:A. Salzmann - Épée de Godefroy de Bouillon - Jerusalem.jpg
Croix pectorale, éperons et épée de Godefroy exposés dans la sacristie de la basilique du Saint-Sépulcre.

Les chroniqueurs de l'époque contribuent également à établir le mythe guerrier du grand seigneur de Brabant. Sa force prodigieuse fut par exemple mise à l'épreuve par les cheiks, ceux-ci le mettant au défi de trancher d'un seul coup la tête d'un chameau au collet. Godefroy s'exécuta et la tête roula à terre. De même, aimant la chasse et les défis, il manquera en Cilicie de se faire tuer par un ours énorme qu'il affronta corps à corps. Enfin, lors du siège d'Antioche, Godefroy est resté célèbre pour avoir tranché en deux, et cela d'un seul coup d'épée, un ennemi par la taille. « Le buste tomba à terre, tandis que le bassin et les jambes restaient accrochés au cheval qui s'éloignait au galop. »

Dans l'église du Saint-Sépulcre, on voyait autrefois les tombeaux<ref>Modèle:Lien web.</ref> de Godefroy de Bouillon et des rois latins de Jérusalem, mais après l'incendie de 1808 de la basilique, ils sont détruits par l'architecte des Grecs pour aménager plusieurs chapelles. Selon une tradition, ces tombeaux étaient placés sous la Pierre de l'Onction. Une autre tradition les plaçait sous les deux bancs attenant à la chapelle d'Adam sous le calvaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. De prétendues reliques de Godefroy (épée, croix pectorale et éperons) sont conservées dans un coffre de la sacristie puis exposées dans une vitrine. L'épée est toujours utilisée par le patriarche latin de Jérusalem et grand prieur de l'ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem pour adouber les chevaliers<ref>Cette épée en fer dite de « Godefroy de Bouillon » qui offre l’aspect d’une arme médiévale, est en fait datée du {{#switch: -

 | e | er | = 
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}}. D'une longueur de Modèle:Unité, elle présente une longue lame montée sur une garde traçant un schéma cruciforme qui associe au pommeau, la poignée et des quillons horizontaux infléchis en leur extrémités sur lesquels subsistent des traces de dorure. Source : Modèle:Lien web.</ref>.

Godefroy de Bouillon reste, malgré ses exploits, un personnage de légende, comme le souligne Fabien Paquet : « en moins d'un an, il fit finalement peu ; c'est certainement pour cela qu'on lui attribua beaucoup - la légende devait bien compenser la brièveté du règne »<ref>Modèle:Article.</ref>.

Mythe national

Il est, dès le Moyen Âge, considéré comme un héros, faisant partie des Neuf Preux.

Belgique

Fichier:Place Royale 01.JPG
Statue de Godefroy de Bouillon sur la place Royale à Bruxelles. Selon l'inscription sur le socle de la statue, le lieu de naissance de Godefroy serait Baisy (d'autres sources penchent pour Boulogne).

En 1830, la Belgique se cherche ardemment des racines, c’est ainsi que l’État ayant regagné son indépendance est saisi par la frénésie d’exalter ses gloires passées<ref>Anne Morelli, Les grands mythes de l’histoire de Belgique, de Flandre et de Wallonie, Evo-histoire, 1995, Bruxelles, Modèle:P..</ref> (comme toutes les nations occidentales de l'époque, France incluse, c'est le roman national). Ainsi, les historiens belges du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle vont utiliser Godefroy de Bouillon, au même titre notamment qu'Ambiorix, en exaltant sa naissance à Baisy-Thy<ref name="MORE_49">Anne Morelli, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>, village qui se situe dans le Brabant wallon.

Les historiens belges vont glorifier cet ancêtre pour ses qualités martiales et sa foi envers Dieu ; mais aussi parce que, né aux confins des mondes latin et germanique, il préfigure la civilisation belge supposée être un mélange équilibré entre l’âme latine et les qualités germaniques propres au peuple belge<ref>Anne Morelli, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Godefroy devient le modèle idéal du Belge pieux et brave<ref>Anne Morelli, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>.

Il s’agissait alors pour les historiographes du Royaume d'accréditer l'idée qu’une nation belge existait à l’époque de Godefroy. Cette vision de l’Histoire perdurera jusqu’au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et parfois jusqu’au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Anne Morelli, Modèle:Op. cit., Modèle:P. et Modèle:P..</ref>. Cette phrase de Jo Gérard, datant de 1988, est un exemple contemporain de cette reconstitution du passé au prisme de l'idée nationale : « D’avoir vécu en commun l’aventure des croisades, d’avoir vu mourir Godefroy de Bouillon et leur comte Philippe au pays des infidèles, les Belges ont puisé dans cet événement grandiose une nouvelle unité de sentiment, d’aspiration et de foi<ref>Jo Gérard, Oui la Belgique existe, je l’ai rencontrée, Bruxelles, 1988, Modèle:Pp..</ref>. »

Nonobstant cette vision romantique d'un Godefroy (déjà) belge, cette interprétation n'est pas absolument fantaisiste et sans fondement. En effet, sur la statue de Godefroy sise sur la place Royale de Bruxelles, outre la mention qui y est faite de sa qualité de premier souverain de Jérusalem, l'on y voit aussi mentionné son titre de duc de Basse-Lotharingie. Or, ce duché, existant de 959 à 1190, couvrait une bonne partie du territoire de la Belgique actuelle et, à son extinction, sa titulature fut léguée perpétuellement aux ducs de Brabant, et y était évoquée sous le vocable composé de duc Brabant et de Lothier. Ainsi Godefroy porta-t-il le titre de duc d'un État largement précurseur de l'État belge indépendant et dont les souverains étaient intronisés sur les marches de l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg, à quelques mètres de l'emplacement de la statue. Celle-ci fut d'ailleurs élevée en 1848 au centre de la place Royale où le premier roi des Belges, Modèle:Noble-, prêta le serment constitutionnel le Modèle:Date-, sur les marches de l’église Saint-Jacques-sur-Coudenberg comme traditionnellement<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> avant lui les souverains du duché de Brabant et de Lothier<ref>Henri Pirenne, Histoire de Belgique, Tome 3, La Renaissance du Livre, 1950, Modèle:P..</ref>.

Encore aujourd’hui le titre de duc de Brabant est celui de l'héritier à la Couronne belge, ce qui démontre toute l'importance qu'il lui fut et reste attachée.

Fichier:Godfrey of Bouillon Statue (Bouillon, Belgium).jpg
Statue de Godefroy de Bouillon, sur le versent du château de Bouillon, réalisée par le sculpteur Victor Demanet.

Il est également récupéré par le rexisme qui désire produire un parallèle entre Godefroy et Léon Degrelle, Degrelle étant originaire de Bouillon, tous deux, poussés par un idéal de civilisation, étant partis en guerre vers l’Orient avec des troupes hétéroclites composées de guerriers venus de tous les pays d’Europe (les croisés dans un cas, les S.S. dans l’autre)<ref>175 ans de la Belgique vus par Anne Morelli (ULB).</ref>.

En 2005, le ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht se fait prêter par la Custodie franciscaine de Terre sainte plusieurs reliques civiles (croix pectorale, éperons et l'épée) censées avoir appartenu à Godefroy et conservées dans la sacristie de la basilique du Saint-Sépulcre. Ces reliques sont exposés dans le cadre de l'exposition « Made in Belgium » organisée à l'occasion du [[Histoire de la Belgique de 1830 à 1914|Modèle:175e de l'indépendance belge]]<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

France

Fichier:Tapisserie de Felletin-Blessure de Godefroy de Bouillon.jpg
La blessure de Godefroy de Bouillon, cloître Saint-Trophime, Arles.

Modèle:... En France, un écrivain tel que François-René de Chateaubriand écrivait dans ses Carnets de voyage, après avoir été nommé chevalier du Saint-Sépulcre : Modèle:Citation bloc

Dans le cloître Saint-Trophime de l'ancienne cathédrale d'Arles sont exposés sept tapisseries de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dont trois représentent Godefroy de Bouillon.


Plusieurs places et rues françaises portent son nom : rue Godefroy de Bouillon à Clermont-Ferrand, à La Bourboule ou encore à Conches-en-Ouches ; place Godefroy de Bouillon à Nancy. Plusieurs ensembles scolaires français portent également le nom de Godefroy de Bouillon, à Clermont-Ferrand ou Boulogne-sur-Mer.

Ascendance

Modèle:Boîte déroulante/début

Modèle:Ancêtres-compact6

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Descendance

Godefroy ne s'est jamais marié. On ne lui connaît aucun descendant<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Cinéma et télévision

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Modèle:Bouillet note.
  • Modèle:Ref-Grousset-Croisades
  • Joseph Ozer, La Légende Merveilleuse de Godefroid de Bouillon, Bruxelles : Boitelet, 1938, 99 p.
  • Georges Despy, Godefroid de Bouillon: mythes et réalités, dans Bulletin de la Classe des Lettres de l'Académie royale de Belgique, Modèle:5e, Modèle:Nobr rom, 1985, p. 249-275.
  • Henry Dorchy, Godefroid de Bouillon, duc de Basse-Lotharingie, dans Revue belge de philologie et d'histoire, Tome 26 fasc. 4, 1948. p. 961-999.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Chapitre.
  • Marcel Lobet, "Godefroid de Bouillon", essai de Biographie antilégendaire, Les Écrits, Bruxelles-Paris 1943.

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail