Antispécisme

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Fichier:A dog and a pig walking together.png
Deux animaux d'espèces différentes : un chien et un cochon.

L'antispécisme est un courant de pensée philosophique et moral, formalisé dans les années 1970 par des philosophes anglo-saxons qui défendent un renouveau de l'animalisme, et considèrent que l'espèce à laquelle appartient un animal n'est pas un critère pertinent ni pour décider de la manière dont il doit être traité, ni de la considération morale qui doit lui être accordée. Les philosophes Richard D. Ryder et Peter Singer développent le concept « antispécisme », en l'opposant au spécisme Modèle:Incise, plaçant l'espèce humaine au-dessus de toutes les autres et accordant une considération morale plus grande à certaines espèces animales (notamment le chat, le chien, le cheval et d'autres animaux de compagnie) qu'à d'autres (les animaux sauvages, les animaux d'élevage).

Définition

Le mot « spécisme » (ou « espécisme » — speciesism en anglais) est introduit en 1970 dans un tract contre l'expérimentation animale en laboratoire, par le psychologue britannique Richard D. Ryder, membre du groupe d'Oxford, universitaires qui publient en 1971 l'ouvrage fondateur de la pensée antispéciste Animals, men and morals<ref name="Hauguel"/>. Ce terme est repris en 1975 par un de ces chercheurs, le philosophe utilitariste Peter Singer. Ce dernier désigne une forme de discrimination concernant l'espèce, mise en parallèle avec toutes les formes de domination d'un groupe sur un autre (racisme, sexisme<ref>Modèle:Lien web.</ref>). Ryder établit d'abord un parallèle entre spécisme et racisme<ref>Modèle:Article</ref>. Élargissant ce parallèle, l'antispécisme définit le spécisme par analogie avec le racisme et le sexisme<ref name="Dubreuil">Modèle:Article.</ref>.

En pratique, selon l'antispécisme, le spécisme justifie l'exploitation et l'utilisation des animaux par les humains d'une façon qui ne serait pas considérée comme acceptable s'il s'agissait d'humains<ref>Site de la revue Les Cahiers antispécistes.</ref>. Ainsi, selon l'antispécisme, le spécisme est une idéologie condamnable, et un Modèle:Citation est nécessaire pour y mettre un terme.

Peter Singer précise dans son livre La Libération animale : Modèle:Citation bloc

L'égalité que prône l'antispécisme concerne les individus, et non les espèces. L'espèce peut intervenir uniquement dans la mesure où il en résulte quelque caractéristique pertinente pour la détermination des intérêts. C'est pourquoi il est moins grave, écrit Singer, de donner une claque (de même intensité) à un cheval qu'à un bébé humain ; car la peau du cheval est plus épaisse que celle du bébé, et sa souffrance effective sera donc moindre<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ainsi, les auteurs antispécistes ne prônent pas une égalité stricte de traitement entre les espèces mais plutôt de tenir compte des caractères de chacuneModèle:Sfn.

Historique

Si le néologisme est formé en 1970 par Richard D. Ryder, les notions d'antispécisme et de spécisme sont déjà en germe après la Seconde Guerre mondiale qui voit la remise en cause du triomphe, économique, scientifique et technologique de la société occidentale. Dans un contexte dominé par la nécessité de reconstruire l'économie détruite, l'élevage traditionnel extensif cède la place à l'élevage intensif qui s'appuie sur la zootechnie imposant la conception d’un animal-machine au service de l'Homme. La consommation de viande s'intensifie. L'exode rural change profondément les rapports entre hommes et animaux domestiques. Le productivisme induit très vite de nombreux problèmes environnementaux : déforestation, perte de la biodiversité, régression et dégradation des sols. Peu de temps après la fin de la Seconde Guerre mondiale et durant les décennies suivantes, se développe ainsi une éthique de la nature qui remet en cause ce progrès et réagit à une éthique anthropocentrée, qu'elle estime incomplète ou insuffisante. C'est dans ce contexte qu'émergent dans les débats philosophiques contemporains au début des années 1970, deux champs de recherche, l'éthique de l'environnement et l'éthique animale, dominées par le travail de philosophes anglo-saxons qui popularisent ces thématiques dans de nombreux ouvrages et articles scientifiques. De nombreux philosophes du deuxième champ défendent un renouveau de l'éthique appliquée non plus à travers le mouvement de la Modèle:Lien mais celui dit de libération animale et popularisent la notion centrale d'« antispécisme »<ref>Modèle:Article.</ref>.

Des débats dans les années 1980 conduisent à la rupture entre l'éthique animale conséquentialiste qui se focalise sur les animaux doués de sentience (critère éthique principal de la considération morale et du droit), et l'éthique environnementale écocentrée, qui étend les considérations morales non plus aux animaux sentients mais à tous les êtres vivants au sein des écosystèmes<ref>Modèle:Cf Modèle:Article ; Modèle:Article ; Modèle:Article ; Modèle:Article ; Thomas Lepeltier, « Faut-il sauver la gazelle du lion ? », in La révolution antispéciste, PUF, 2018.</ref>, la première étant en faveur d'un interventionnisme (devoir moral d'intervenir sur les animaux souffrants, qu'ils soient sauvages ou exploités par l'Homme) qui entre en conflit avec la pensée conservationniste de la seconde qui valorise la naturalité ou l'autonomie des systèmes écologiques. La différence d'objectif et d'argumentation de ces deux champs de recherche les place dans une situation de rivalité qui atteint un paroxysme quand le philosophe John Baird Callicott accuse les partisans de l'éthique animale qui se réclament de l'antispécisme de projeter sur les animaux leur vision de la vie bonne et leur peur de souffrir<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Dans le sillage de ce courant de pensée, le militantisme animaliste français prend une résonance particulière<ref name="Hauguel"/> lorsqu'apparait en 1985 le mouvement de libération animale qui se réclame de l'antispécisme, et se mêle à une culture libertaire, la mouvance y reproduisant Modèle:Citation<ref name="Dubreuil"/>. Pacifistes, s'appuyant sur la revue militante Les Cahiers antispécistes qui fait intervenir les principales figures du courant animaliste radical<ref name="Carrié">Modèle:Article.</ref>, les antispécistes français sont caractérisés par leur politisation idéaliste et leur intransigeance<ref name="Dubreuil"/>, ce qui leur vaut d'être exposés à un risque de marginalisation durable<ref name="Dubreuil"/>. Ils déclenchent de nombreuses résistances et rencontrent jusqu'ici, contrairement à leurs homologues britanniques ou nord-américaines, Modèle:Citation.

Antispécisme et religion

Les antispécistes réservent la plupart de leurs critiques à la culture de l'« anthropocentrisme » inhérente à la pensée de certains théologiens chrétiens. En effet, le dogme selon lequel l'homme est créé à l'image de Dieu est en contradiction directe avec la notion d'égale considération des intérêts. Pour un chrétien, les autres espèces ont été créées par Dieu pour servir à l'homme : même si elles méritent le respect que leur confère le statut de créatures de Dieu, elles restent inférieures et n'ont pas droit au salut, ni aux sacrements, etc. Les interprétations des théologiens ont subi l'influence des Pères de l'Église, adeptes du néoplatonisme<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, qui instille une rupture entre l'homme et les autres créatures<ref name="Baratay">Éric Baratay, « L'anthropocentrisme du christianisme occidental », Si les lions pouvaient parler, essais sur la condition animale, sous la dir. de Boris Cyrulnik.</ref>, et par les rapprochements métaphoriques entre les démons et les bêtes<ref name="Baratay"/> (le serpent du péché originel fut assez tardivement identifié au diable, ce que le Livre de la Genèse ne faisait pas<ref name="Baratay"/>).

Néanmoins, si l'on tient compte de la Bible hébraïque originelle, dénuée d'interprétations anthropocentristes (le Dieu chrétien s'est fait homme pour les seuls hommes<ref name="Fontenay">Modèle:Ouvrage</ref>), on remarquera, alors, que, dans le judaïsme primitif, la domination sur les poissons et les oiseaux par un Adam végétarien et ses successeurs n'est que de l'ordre du concept et non de la pratique<ref name="Baratay"/>,<ref group="alpha">Rav Kook : Modèle:Citation</ref>, le titre de souverain des animaux n'étant qu'honorifique, la Genèse n'indiquant nulle part qu'ils ont besoin d'être dirigés ou qu'ils doivent l'être pour accomplir leur destinée, animaux qui d'ailleurs louent à leur manière Dieu (Psaumes, CXLVIII:10)<ref name="Baratay"/>.

Parmi les philosophes et théologiens chrétiens qui ont développé une pensée attentive à la condition de toutes les espèces vivantes, Albert Schweitzer occupe dès le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Les idées dont il est question sont publiées en 1923 dans Modèle:Ouvrage.</ref>, une place de précurseur, avec le principe de « respect de la vie » comme principe fondateur de son éthique<ref>Jean-Paul Sorg, « De l'éthique », in Modèle:Ouvrage</ref>, et son souci profond de la condition animale<ref>Jean Nakos, « Albert Schweitzer et l'éthique envers les animaux », in Cahiers antispécistes, no 29, février 2008</ref>.

Certaines religions ou cultures majeures paraissent se rapprocher de l'antispécisme. La croyance en la réincarnation dans l'hindouisme (qui est plus une culture avec des courants religieux en son sein, liés au shivaïsme, au vishnouisme, shaktismeModèle:Etc), le jaïnisme, le bouddhisme et le sikhisme amène à proscrire la consommation des animaux et à éviter autant que possible de les tuer, de les faire souffrir. La notion d'être sensible, quelle que soit l'espèce à laquelle il appartient, y compris l'éthique des insectes, est centrale dans l'hindouisme, le bouddhisme et le jaïnisme. C'est parce que tous les animaux sont dotés de cette âme commune, principe vital commun à tout être vivant (même « vouloir-vivre » selon le philosophe Arthur Schopenhauer) qu'il convient de ne pas les blesser, les tuer (voir à hindouisme et non-violence). Tous les textes sacrés, qu'ils soient hindous, bouddhistes, sikhs ou jaïns, enseignent le respect envers toutes les créatures vivantes (notion de l'ahimsa) comme valeur suprême, norme sociale, politique, et idéal le plus élevé. Dans l'hindouisme, le jaïnisme et de manière générale dans les religions et philosophies indiennes (bouddhisme, ayyavazhi), la séparation entre humanité et animalité n'est pas en conséquence une séparation de nature mais une différence de degré. Selon l'hindouisme, les animaux possèdent le sourire, le rire, les pleursModèle:Etc., comme le montre ce chant du poète vishnouite Toukaram : Modèle:Citation bloc

Pour la branche philosophique du Mimamsa, les animaux ont néanmoins plus de tamas (« inconscience ») que l'homme, d'où leur innocence, ce qui les rapproche des jeunes enfants<ref name="Biardeau">Modèle:Ouvrage</ref>. Cependant, tous les philosophes hindous s’accordent à reconnaître à l’animal les mêmes capacités de perception et de raisonnement par inférence qu’à l’homme<ref name="Biardeau"/> : c’est essentiellement l’inaptitude au rite védique ou à transcender le rite (karma) qui fait de l’animal un être non-humain<ref name="Biardeau"/>, résultat de ses actes antérieurs (car, d'après la tradition hindoue, l'homme qui a manqué sa délivrance doit parcourir un cycle de Modèle:Nombre dans d'autres conditions que la condition humaine avant d'y accéder à nouveau<ref>Anne-Marie Esnoul, L'Hindouisme, Fayard-Denoël.</ref>) : c'est d'ailleurs aussi l'absence de pratique rituelle qui fait l'unique différence essentielle entre les divinités et les hommes (les animaux et les dieux ont ainsi un point commun, celui de ne pas faire de rite, ce qui est la seule chose qui les distingue réellement de l'humanité)<ref name="Biardeau"/>. Du point de vue hindou, il n'y a donc pas de séparation nette entre humanité et animalité<ref name="Biardeau"/> ; d'ailleurs, les « dernières des créatures » ne sont ni les végétaux ni les animaux selon les lois de Manu, mais les hommes cruels, rudes, appelés « démons »<ref name="Biardeau"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dans la sphère culturelle chinoise, selon les perspectives du taoïsme et du confucianisme<ref>Si les lions pouvaient parler, essais sur la condition animale, sous la dir. de Boris Cyrulnik, Modèle:P..</ref>, il n'y a pas de séparation nette entre humanité et animalité non plus, pas de séparation de « nature », mais différence de « degré » aussi, animaux et humains étant en réalité interdépendants ; ainsi les ouvrages confucianiste de l'antiquité déclarent : Modèle:Citation bloc

Le confucianisme met aussi en cause une certaine perception chinoise du sens de la vie pour toute créature, et considère comme une « erreur » le fait de donner une définition d'un « propre de l'homme » pour l'humanité : Modèle:Citation bloc

La consommation d'aliments d'origine animale est un élément central du régime alimentaire de la majorité des populations humaines. Dans presque toutes les cultures, l'Homme considère comme normal d'exploiter ou de tuer des individus d'autres espèces, parce qu'elles sont considérées tantôt comme profitables, tantôt comme nuisibles. Enfin, de nombreuses cultures pratiquaient des sacrifices animaux et humains.

Sources théoriques et philosophiques de l'antispécisme

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Claude Lévi-Strauss en 2005.

La critique antispéciste correspond de manière plus large à celle du « post-humanisme », qui a connu un développement certain avec les sciences sociales qui puisent leur source dans la pensée rousseauiste et dont Modèle:Référence nécessaire

Modèle:Citation bloc

Critique philosophique du terme « Animal » et du « propre de l'homme »

En parallèle avec l'antispécisme, le terme « animal », au singulier, est rejeté par le philosophe français Jacques Derrida dans sa généralité, parce qu'il est une « simplification conceptuelle » vue comme un premier geste de « répression violente » à l'égard des animaux de la part des hommes, et qui consiste à faire une césure totale entre l'humanité et l'animalité, et un regroupement tout aussi injustifié entre des animaux qui demeurent des vivants radicalement différents les uns des autres, d'une espèce à une autre<ref>Modèle:YouTube, mise en ligne le Modèle:Date-.</ref> : Modèle:Citation bloc

Ainsi, dans cet ouvrage, Derrida conçoit la question de l'« animal » comme une réponse à la question du Modèle:Citation, et a mis en doute le droit de ce dernier de se faire valoir toujours aux dépens de l'« animal », alors qu'il semble bien que ce réflexe conceptuel soit, par essence, un préjugé, et non le fruit d'un raisonnement philosophique garant de ce droit : Modèle:Citation bloc

Antispécisme et humanisme

Ce titre a été utilisé lors d'une émission de radio diffusée sur France Culture, dans laquelle étaient invités Chantal Delsol et Aymeric Caron<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Lors de cet échange, la philosophe, auteure de la tribune L'antispécisme ou le début d'une barbarie nouvelle<ref>Modèle:Lien web</ref> et le journaliste, auteur de l'ouvrage Antispéciste : réconcilier l'humain, l'animal, la nature, ont donné les définitions des notions d'humanisme, d'antispécisme et de spécisme. Du fait de la double définition de l'humanisme, d'un côté décrit comme la généralisation de la compassion et de l'autre comme concept de royauté de l'homme, l'antispécisme peut être vu comme un humanisme compassionnel et dans le même temps comme l'antithèse de l'humanisme, puisque l'antispécisme met en question la supériorité de l'homme. La morale antispéciste peut donc être perçue soit comme une généralisation au-delà des frontières de l'espèce humaine de l'humanisme, donc une sorte d'universalisme de la compassion ; soit comme un anti-humanisme, dans le sens où elle refuse à l'être humain une essence qui le placerait au-dessus des autres animaux (par exemple, dans la culture hindoue, contrairement à la culture chrétienne, l'humanité a une différence de « degré » avec les autres animaux, non de « nature »).

Approches militantes et activisme

Plusieurs approches militantes s'opposent. Certains prônent le réformisme ou « welfarisme »<ref>Modèle:Lien web.</ref> qui consiste à œuvrer pour que les conditions d'élevage, de transport et d'abattage s'améliorent, en s'appuyant sur la notion de « bien-être animal ». D'autres comme Tom Regan, Gary Francione<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Tiphaine Lagarde<ref>Modèle:Lien web.</ref> ou Joan Dunayer défendent une position « abolitionniste » et considèrent que l'approche réformiste serait contradictoire avec la volonté de faire progresser les droits des animaux puisqu'elle légitimerait l'exploitation animale<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Steven Best, maître de conférences en philosophie, prône une action directe militante, voire « violente »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Ingrid Newkirk, la présidente de PETA, considère la démarche abolitionniste peu adaptée à la réalité. Elle adopte donc une position réformiste : Modèle:Citation. Modèle:Lien, également de PETA, défend une position similaire<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En France, la tendance abolitionniste est représentée par des associations comme L214, 269 Libération animale ou 269 Life France<ref>Modèle:Lien web.</ref> dont les actions comme la diffusion sur internet de vidéos tournées dans les abattoirs, le blocage des chaines d'abattages<ref>Modèle:Lien web.</ref> ou l'occupation de sièges sociaux suscitent une forte empathie parmi la population<ref>Modèle:Lien web.</ref> et nourrissent la réflexion sur le mouvement antispéciste qui prend de l'ampleur. Cette vision est relayée par certaines personnalités médiatiques<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La sociologue française Marianne Celka, spécialiste des mouvements animalistes, estime que les actions des associations abolitionnistes ont un impact réel : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ainsi, Brigitte Gothière, porte-parole de l'association L214, déclare : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En Suisse et en France, des actions de groupes laissant derrière eux des symboles antispécistes ont vandalisé des boucheries<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref> et des poissonneries, mais également la restauration rapide, ou des fourreurs. Virginia Markus, militante et auteure antispéciste suisse, ne voit toutefois pas dans ces dégradations des actes violents, mais simplement emblématiques, visant le métier et non le commerçant<ref>Modèle:Article.</ref>.

La sociologue Marianne Celka rappelle que l’antispécisme, loin d'être récent, était très virulent dans les années 1960 à 80, marquées par des actions de sabotages de chasse et la présence du Front de libération des animaux<ref>Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:Citation. Selon elle, le mouvement semble même s’être assagi, grâce à la popularisation du véganisme : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les revendications antispécistes s'expriment de façon internationale à travers la journée mondiale pour la fin du spécisme et la journée mondiale pour la fin de la pêche.

Déclaration de Montréal

A l'occasion de la journée mondiale des animaux 450 philosophes (dont Florence Burgat, Joëlle Proust, Peter Singer, Peter Unger et Carol J. Adams) de philosophie morale et politique condamnent en octobre 2022 Modèle:Citation<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>.Modèle:Citation<ref name=":1" />Modèle:Citation<ref name=":1" />.

Critiques

En 2018, Christophe Robaglia, professeur de biologie à l'université d'Aix-Marseille, critique l'argumentation biologique de l'antispécisme dans une tribune publiée dans le journal Le Monde. L'antispécisme conduit selon Robaglia à l'aporie que la vie de tout être vivant provoque en permanence la mort de millions de micro-organismes (c'est le principe du système immunitaire, par exemple). L'antispécisme aurait donc donné naissance à une autre hiérarchie des espèces, afin d'exclure les êtres dont la mise à mort est inévitable et relativement indifférente aux humains, et aurait entrainé l'émergence du concept de « sentience », qui veut qu'un animal soit d'autant plus respectable qu'il est capable de ressentir la douleur, la souffrance ou le chagrin. Le problème de cette démarche, selon Robaglia, est qu'elle annule l'idée même « d'antispécisme pur », puisqu'elle valorise les animaux les plus proches de l'homme sur le plan biologique (essentiellement des grands mammifères), et replace l'homme au sommet de la création, sorte de retour à la caricature du système classique<ref name="Monde Juin 2018">Modèle:Lien web.</ref>. La thèse de Robaglia est contestée par un collectif de chercheurs et de militants dans une autre tribune du Monde, qui reprochent au biologiste sa Modèle:Citation<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>.

La journaliste Ariane Nicolas, dans son livre L'imposture antispéciste, paru en 2020<ref name= imposture>Modèle:Ouvrage</ref>, Modèle:Citation qui constitue selon elle un antihumanisme, ou plutôt Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Pointant Modèle:Citation, son enquête porte un éclairage sur les dangers et contradictions de cette idéologie : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Le Modèle:Date-, la philosophe antispéciste Valéry Giroux publie une critique de l'ouvrage dans la revue antispéciste L'Amorce<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le lendemain, elle débat avec Ariane Nicolas dans l'émission Répliques, animée par Alain Finkielkraut<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Selon Ariane Nicolas, l'antispécisme prétend s'inscrire comme un nouveau courant intersectionnel qui consisterait Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le politologue Paul Ariès considère que l'antispécisme fait le lit du transhumanisme qu'il perçoit comme Modèle:Citation. Ariane Nicolas consacre aussi un chapitre de son ouvrage à cette thèse, sous le titre « Les antispécistes rêvent-ils de moutons électriques<ref name= imposture /> ? ».

Ariès publie en 2019 le livre Lettre ouverte aux mangeurs de viande qui souhaitent le rester sans culpabiliser dont le nutritionniste Bernard Schmitt en fait le compte-rendu suivant dans la revue Pour la science : Modèle:Citation.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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