Classification décimale de Dewey

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Modèle:Voir homonymes La classification décimale de Dewey<ref>Contrairement à un usage largement répandu, y compris parmi les bibliothécaires, la prononciation correcte de Dewey est douhi et non pas di ouai.</ref> (CDD) est un système visant à classer l’ensemble du fonds documentaire d’une bibliothèque, développé en 1876 par Melvil Dewey, un bibliographe américain. Elle a été complétée et perfectionnée par la classification décimale universelle (CDU) développée par Henri La Fontaine et Paul Otlet.

Les dix classes retenues par la classification de Mr. Dewey correspondent à neuf disciplines fondamentales : philosophie, religion, sciences sociales, langues, sciences pures, techniques, beaux-arts et loisirs, littératures, géographie et histoire, auxquelles s’ajoute une classe « généralités »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les subdivisions suivantes sont 10 classes, 100 divisions et 1000 sections.

Histoire

Fichier:Melvil Dewey ALD.jpg
Melvil Dewey, l'inventeur de la classification décimale de Dewey.

Entre 1870 et 1875, Melvil Dewey fréquente l’Amherst Collège, au Massachusetts<ref name=":0">Modèle:Article</ref>. Pendant son séjour, il commence à travailler à la bibliothèque et à repenser le système de classification<ref name=":0" />. Dewey voulait rendre la collection plus accessible en classifiant par sujet plutôt que par auteur<ref name=":0" />. Pour créer ce système, Dewey s’inspire principalement de deux ouvrages: La classification de la connaissance (The classification of knowledge) de Francis Bacon, et Book Classification, publié dans The Journal of Speculative Philosophy de William Torrey Harris<ref name=":0" />. En 1605, Francis Bacon publie son livre The Proficience and Advancement of Learning Divine and Human dans lequel il a présenté son idée pour la classification de la connaissance<ref name=":1">Modèle:Chapitre</ref>. Il fait valoir que toutes les connaissances pourraient être divisées en mémoire (grammaire, théorie du droit, théologie professionnelle, cosmographie et arithmétique), compréhension (enseignement de la divinité, théorie médicale, la logique, les philosophies naturelles et morales) et imagination (la poésie, la musique, la pratique médicale, les mathématiques, l’astrologie, l’art militaire et la peinture)<ref name=":1" />. Dans les années 1870, William Torrey Harris s’inspire de la classification des connaissances de Bacon et décide de l’élargir et de l’appliquer à la classification des documents écrits dans les bibliothèques<ref>Modèle:Article</ref>.

En mai 1873, Dewey décide d’ajouter un système décimal au système de classification hiérarchique existant de Harris afin de trouver plus facilement les livres distribués au collège Amherst<ref name=":0" />. En raison du contexte dans lequel Dewey a appris et travaillé, en plus du fait que la classification de Harris s’inscrivait également dans ce contexte, son système de classification était fortement fondé sur une vision du monde anglo-saxon protestante et n’a pas nécessairement pris en compte la connaissance qui a été produite à l’extérieur de leur communauté. Cela dit, la classification décimale de Dewey est devenue par la suite l’un des systèmes de classification les plus utilisés (avec une estimation de Modèle:Nobr usagers en 1964<ref name=":2">Modèle:Article</ref>) ce qui a attiré l’attention sur les nombreuses façons dont il est limité en dehors d’une sphère anglo-saxonne et protestante.

Indices et divisions

La CDD répartit les ouvrages dans dix classes. Chaque classe est elle-même divisée en dix divisions, chaque division en dix subdivisions et ainsi de suite. Aucun indice ne peut avoir moins de trois chiffres ; dans ce cas précis, celui de gauche correspond à la classe, celui du milieu à la division et celui de droite à la subdivision.

Fichier:DDC 2nd edition.jpg
2e édition de la classification décimale Dewey, annotée par Melvil Dewey, OCLC Dublin, Ohio.

Prenons l’exemple de l’indice 537 pour l’électricité :

Le 0, qui doit toujours être mentionné, a une valeur de généralité :

  • 500 = Généralités sur les sciences pures ;
  • 530 = Généralités sur la physique<ref name="Dewey page 25">Guide de la classification décimale de Dewey, Modèle:P..</ref>.

Pour les indices dépassant trois chiffres, un point doit séparer les trois premiers des suivants :

Si l’indice dépasse six chiffres, on laisse un caractère d'espace (pas de point) entre le sixième et le septième chiffres :

Ainsi, plus la notion à exprimer est fine, plus l’indice est long<ref name="Dewey page 25" />.

Sur l’étiquette collée sur le dos d’un livre et indiquant sa cote, on peut répartir l’indice sur plusieurs lignes, ce qui permet une meilleure lisibilité ; l’indice est suivi des premières lettres du nom de l’auteur ou du titre pour former la cote<ref name="Dewey page 25" />.

La classification décimale de Dewey est souvent utilisée avec une marguerite des couleurs dans les bibliothèques des écoles primaires (BCD) et dans les Centres de documentation et d’information (CDI) des collèges et des lycées.

Liste des classes

Modèle:Article détaillé Sont détaillées dans l'article les dix classes, divisées chacune en dix divisions des deux premiers niveaux<ref>Guide de la classification décimale de Dewey, Modèle:P..</ref>,<ref name=":3">Introduction to the Dewey Decimal Classification (Modèle:Unité edition).</ref> :

Exemple de divisions successives

  • 600 - Techniques. (L’indice est 600, car il faut au moins trois chiffres.)
    • 640 - Vie domestique. (L’indice est 640, car il faut au moins trois chiffres.)
      • 641 - Alimentation
        • 641.5 - Cuisine. (Un point sépare le troisième et le quatrième chiffres.)
          • 641.57 - Cuisine pour les collectivités

Limites du système

Tout classement constitue un compromis entre l’objectif de simplifier la tâche du classificateur et celui de simplifier la tâche du chercheur. Dans le cas de la classification de Dewey, c’est le premier de ces deux facteurs qui a été privilégié : il n’est pas possible de se documenter sur un sujet sans savoir très précisément à quelle discipline le rattacher. Or cela pose problème lorsqu’un ouvrage traite précisément du lien entre deux disciplines. La bio-informatique, par exemple, sera-t-elle à chercher dans la section 500 ou 600 ? Et plus précisément 570 ou 620 ? Comme il n’est pas possible de répondre avec précision à cette question, la classification de Dewey se complètera utilement d’autres techniques comme :

La principale critique de cette classification est qu’elle a été centrée sur l’état d’esprit de la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle aux États-Unis d’Amérique et qu’elle représente cet état d’esprit qui ne correspond plus à notre conception actuelle des connaissances.

Ainsi, dans la Modèle:Nobr (Littérature), les deux premières divisions sont consacrées aux littératures en anglais (810 = Littérature américaine, 820 = Littératures anglaise et anglo-saxonnes), les six divisions suivantes aux littératures européennes (Modèle:Nobr à 880) et une seule division aux littératures des autres langues (Modèle:Nobr).

De même, dans la Modèle:Nobr (Religion), les religions chrétiennes sont surreprésentées (Modèle:Nobr à 280) tandis que les autres religions sont classées dans une seule division (290)<ref>Guide de la classification décimale de Dewey, Modèle:P..</ref>.

Critiques et évolution

Bien qu’ayant été considérablement améliorée au cours de vingt révisions majeures, la CDD reflète toujours l’organisation générale du savoir telle qu’on la concevait aux États-Unis à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. C’est pourquoi la philosophie et la religion, par exemple, qui représentaient environ 10 % de la production éditoriale à cette époque, a aujourd’hui encore une position disproportionnée dans la classification.

C’est une source de critique de la CDD, qui relègue ainsi de nombreux ouvrages dans d’obscures subdivisions simplement parce qu’ils ne traitent pas de la pensée occidentale : ainsi les religions non-chrétiennes n’apparaissent que dans la Modèle:Nobr (un dixième de l’espace consacré aux religions) et la littérature et l’histoire européennes sont dominantes par rapport aux autres (comme elles le sont dans les rayonnages de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis).

De même trouve-t-on ailleurs que dans l'histoire de la France des ouvrages sur l'histoire de l'islam en France ou le dictionnaire de la colonisation française, donnant l'impression d'un classement racial de l'histoire de France.

Certaines divisions ou subdivisions sont également vacantes ou ne sont plus utilisées<ref>Guide de la classification décimale de DeweyModèle:Refinc</ref>.

La classification décimale universelle (CDU) est dérivée de la CDD.

Marque déposée

Depuis 1988, la classification de Dewey est un nom déposé par Modèle:Lang (OCLC), qui a acheté les droits à la Modèle:Lang, créée par Melvil Dewey pour poursuivre son œuvre<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Abandon

Plusieurs bibliothèques incorporent de nouveaux systèmes de classification qui représentent mieux la diversité de leurs collections, ou elles modifient le CDD pour répondre à leurs besoins<ref name=":4" />. Une plainte provenant des usagers en bibliothèque publique est que la classification décimale Dewey sépare les livres sur un sujet ou culture particulière en différentes sections plutôt que de les regrouper<ref name=":4">Modèle:Article</ref>. Par exemple, les livres sur la cuisine française seraient sous 641,54, la langue française sous 440, les guides de voyage pour la France sous 914, et l’histoire française sous 944<ref name=":3" />. Pour certains, il est redondant de chercher dans de multiples endroits différents pour trouver des livres sur une culture d’intérêt et donc, n’est souvent pas propice au bouquinage<ref name=":4" />. Ainsi, certaines bibliothèques ont décidé de s’éloigner de la classification décimale Dewey pour adopter des systèmes plus intuitifs<ref name=":4" />.

Usage international

Étant donné que le système décimal Dewey a été créé dans un espace américain, les plus grandes critiques qui viennent des usagers internationaux entourent la classification de la géographie et de la littérature<ref name=":2" />.

Langues

Une grande critique provenant des utilisateurs de langues non occidentales est que la CDD représente de manière disproportionnée les langues occidentales, ne laissant que les 890 pour d’autres langues non occidentales<ref name=":2" />.

810 Littératures américaines

820 Littératures anglaises et anglais ancien

830 Littératures allemandes et connexes

840 Littératures françaises et connexes

850 Italien, roumain et littératures connexes

860 Littératures espagnole, portugaise, langues galiciennes

870 Littératures latines et italiques

880 Grec classique et littératures connexes

890 Littératures d’autres langues.

En 1965, Meena Krishnaswami a suggéré que pour représenter plus équitablement l’Inde et les différentes langues indiennes dans la collection tout en utilisant le système décimal Dewey, 800 devraient tous être consacrés à la littérature indienne, tandis que la littérature anglaise serait dans 820 et toute autre littérature linguistique dans 890<ref name=":2" />,<ref>Modèle:Article</ref>.

Le genre

Melvil Dewey et son épouse Annie Godfrey Dewey ont tenu les conférences annuelles de Lake Placid sur sujets domestiques de 1899 à 1908<ref name=":5">Modèle:Article</ref>. Au cours de ces conférences, il y a eu des discussions sur la classification des sujets domestiques<ref name=":5" />. Au cours de la conférence de 1902, de nombreuses femmes ont fait valoir que les livres sur les aspects sociaux du travail domestique devraient se trouver dans les 300 (sociologie) et les aspects techniques dans les 640. Les défenseurs croyaient que cela renforcerait la légitimité du sujet en tant que véritable science sociale<ref name=":5" />. Toutefois, cet objectif n’a pas été atteint et, en partie, la persistance de l’exclusion des sujets domestiques des 300 représente le stéréotype du genre et le manque de visibilité des sujets stéréotypés « femme » dans la culture du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name=":5" />.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Melvil Dewey, Dewey decimal classification and relative index, OCLC Online Computer Library Center, Inc., Dublin, Ohio, 2011 (Modèle:23e éd.), Modèle:ISBN. 4 volumes : vol. 1, Manual. Tables Modèle:ISBN ; vol. 2, Schedules 000-599 Modèle:ISBN ; vol. 3, Schedules 600-999 Modèle:ISBN ; vol. 4, Relative Index Modèle:ISBN
  • Depuis la 23e, les mises à jour sont annuelles suivant un abonnement avec possibilité d'impression à la demande.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Silvia Delfitto, La religione nella Dewey decimal classification : la nascita e l'espansione della classe 200, Lateran University Press, Città del Vaticano, 2010, 232 p. Modèle:ISBN (texte remanié d'une thèse de doctorat à l'université de Florence, 2007-2008)
  • Annie Béthery, Guide de la classification décimale de Dewey, Éditions du Cercle de la Librairie, 2005, Modèle:ISBN

Liens externes

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