Charles Lanrezac
Modèle:Infobox Personnalité militaire
Charles Louis Marie Lanrezac, né le Modèle:Date de naissance à Pointe-à-Pitre et mort le Modèle:Date de décès à Neuilly-sur-Seine, est un général français qui s'est notamment illustré lors de la phase initiale de la Première Guerre mondiale, comme commandant la [[5e armée (France)|Modèle:5e française]]. En août et septembre 1914, il participe à la tête de la [[5e armée (France)|Modèle:5e française]] aux batailles de Charleroi et de Guise face aux assauts de l'armée allemande. Des résultats de cette dernière découleront une grande partie des conditions du succès de la bataille de la Marne.
Biographie
Origine
Charles Louis Marie Lanrezac naît le Modèle:Date de naissance rue Royale à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe<ref>Registre d'état-civil de Pointe-à-Pitre, acte de naissance Modèle:N° de l'année 1852, Archives nationales d'outre-mer, consultable en ligne page 60/95.</ref>. Il est baptisé le Modèle:Date- dans l'église de Port-Louis (Guadeloupe)<ref>Mention marginale sur la copie de l'acte de naissance dans le dossier de Légion d'honneur, base Léonore, http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH095/PG/FRDAFAN83_OL1473046V031.htm</ref>.
Sa famille, issue de la petite noblesse toulousaine, les Quinquiry d'Olive, a émigré à Hambourg durant la Terreur. À des fins d'anonymat, « Cazernal » est l'anacyclique de son nom de famille. « Cazernal » est lui-même issu d'une mauvaise transcription de Cabanial, fief de sa famille, il est à noter également que le mot "cazernal" existe en ancien occitan, Modèle:Refinc. Son père, Auguste Lanrezac, est officier d'infanterie de marine issu du rang. Il reçoit du préfet de la Manche une bourse pour étudier alors que son père est en garnison à Cherbourg<ref name=Chemins>Modèle:Lien web</ref>.
Pendant la guerre de 1870
Entré au Prytanée militaire de La Flèche en 1863, il en est renvoyé en 1868 car il veut présenter simultanément le baccalauréat et le concours d'entrée à Saint-Cyr contre l'avis de ses professeurs<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il termine son année scolaire à Cherbourg, où il est reçu au baccalauréat avec la mention "très bien" et, la même année, après avoir obtenu une dispense d'âge pour présenter le concours, est admis à l'École impériale spéciale militaire de Saint-Cyr en septembre 1869 avec le classement de Modèle:75e sur 250 admis. Sortant de Saint-Cyr dès 1870 avec le grade de sous-lieutenant, il rejoint le [[13e régiment d'infanterie|Modèle:13e d'infanterie]]. Il est présent au [[30e régiment de marche|Modèle:30e de marche]] du [[15e corps d'armée (1870-1871)|Modèle:15e d'armée]] appartenant à l'Armée de la Loire. Il participe aux combats de Coulmiers, le Modèle:Date, puis aux combats autour d'Orléans, le Modèle:Date. En janvier 1871, son corps rejoint l'armée de l'Est du général Bourbaki dont la mission est de dégager Belfort et prendre les Prussiens à revers en Alsace. Il participe aux combats d'Héricourt du 15 au Modèle:Date-. Puis son unité se porte sur Besançon pour protéger la retraite de l'armée et échappe à l'internement en Suisse, à l'issue du combat de Larnod, le Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Carrière et doctrine stratégique
À l'issue du conflit, il reprend ses études à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr dont il ressort Modèle:140e sur 176. Le Modèle:Date-, il est affecté au [[30e régiment d'infanterie (France)|Modèle:30e d'infanterie]] à Annecy comme lieutenant. Il est promu capitaine le Modèle:Date- et muté au [[24e régiment d'infanterie (France)|Modèle:24e d'infanterie]] à Paris, il entre à l'École supérieure de guerre le Modèle:Date- et en ressort breveté d'état-major Modèle:12e sur 72 en 1879. Le Modèle:Date-, il est nommé professeur adjoint d'art militaire à l'École spéciale militaire. Le Modèle:Date-, il est promu chef de bataillon et muté au [[113e régiment d'infanterie|Modèle:113e d'infanterie]] à Blois. Le Modèle:Date-, il est envoyé comme stagiaire au sein de l'état-major de la brigade d'occupation de la Tunisie puis titularisé le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, il est nommé professeur adjoint d'histoire militaire, de stratégie et de tactique générale à l'École supérieure de guerre, promu chef de bataillon à l'ancienneté et rattaché au [[115e régiment d'infanterie|Modèle:115e d'infanterie]] à Mamers. En 1898, il est promu lieutenant-colonel et nommé sous-directeur des études de l'École supérieure de guerre. En 1901, il est promu colonel et reçoit le commandement du [[119e régiment d'infanterie|Modèle:119e d'infanterie]] à Louviers. En mars 1906, il commande par intérim la Modèle:43e d'infanterie à Vannes qu'il commande pleinement lorsqu'il est promu général de brigade en juin 1906<ref name=Chemins />.
Professeur, puis commandant en second de l'École supérieure de guerre, Charles Lanrezac apparaît alors comme l'un des plus fins stratèges français, mais aussi le moins écouté, à la veille du Premier Conflit mondial. En effet, opposé au recours systématique et préconçu à l'offensive à outrance, il préconise un recours plus fréquent à la manœuvre raisonnée qu'il résume ainsi : Modèle:Citation ; ce qui est un extrait de l'article "Stratégie" du Dictionnaire militaire dont il fut l'un des collaborateurs.
Commandant la Modèle:5e Armée
Lanrezac est placé, en avril 1914, par le généralissime Joffre, qui le connaît et le considère comme l'un de ses plus brillants généraux, à la tête de la [[5e armée (France)|Modèle:5e Armée française]] de mobilisation en remplacement de Gallieni atteint par la limite d'âge. Cette nomination s'accompagne en outre de son entrée au Conseil supérieur de la guerre, dont il devient, à 61 ans, le benjamin. Dans ses mémoires (Modèle:P.), le généralissime écrit : « mon attention avait depuis longtemps été attirée sur le général Lanrezac, par les hautes qualités d'intelligence, d'activité, d'initiatives, de sens de la manœuvre dont il avait fait preuve au cours des travaux sur carte et des exercices sur le terrain. Nul ne sembla mieux préparé que lui au commandement de la Modèle:5e, celle dont la manœuvre serait la plus délicate à mener, celle à laquelle il serait dévolu un rôle essentiellement variable selon les circonstances ». Avant la déclaration de guerre, par un mémoire du 30 juillet 1914, il attire l'attention du généralissime Joffre sur le danger de voir les armées allemandes déboucher au nord de la Meuse et de la Sambre<ref>Modèle:Chapitre</ref>. Il finit par le convaincre et porte ses troupes (Modèle:Nombre) sur le front de Charleroi.
Lors de la bataille de Charleroi du 21 au 23 août 1914 (qui s'inscrit dans la bataille des frontières), de violents combats ont lieu à maints endroits sur la rivière Sambre : à Tamines, Arsimont, Châtelet, Gozée, Thuin et Lobbes. L'impréparation des armées françaises est flagrante, notamment s'agissant de l'absence d'artillerie lourde. Lanrezac se rend compte du fait que son armée risque de se faire encercler par trois armées allemandes. Lors des combats qui se déroulent autour de Thuin, il prend seul la décision de faire reculer son armée.
Avec le recul, on estime généralement que cette décision de retraite, du Modèle:Date-, même si elle confirme une victoire tactique allemande, met en échec stratégiquement le plan Schlieffen-Moltke et lui permet fort probablement de sauver son armée<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=Montagnon2013>Modèle:Ouvrage</ref>. Lors de la bataille de Guise le 29 août, durant laquelle la Modèle:5e Armée française est opposée aux Ire{{#if:| }} et {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:| }} }} Armées allemandes dans une contre-attaque demandée par Joffre le Modèle:Date-, Lanrezac porte un coup d'arrêt partiel à l'ennemi<ref name=LeGall2013>Modèle:Article</ref>. Il l'oblige à resserrer son dispositif vers l'est. Cette bataille contribue ainsi, indirectement, à la victoire de la bataille de la Marne, 10 jours plus tard.
En effet, la [[2e armée (Allemagne)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:| }} }} armée]] (von Bülow) change son axe de déplacement, passant d'une orientation sud-ouest à une direction sud-est pour poursuivre la Modèle:5e en repli. La Ire{{#if:| }} armée (von Kluck) lancée sur Amiens doit accomplir une conversion de 90 degrés pour garantir le flanc-garde de Bülow. En effet, il manque aux Allemands les Modèle:Nombre et l'artillerie lourde qui sont retenus par le siège de la place forte d'Anvers et qui, s'ils avaient été disponibles sur le front français, auraient pu couvrir Kluck. Pour compenser cette absence, c'est von Bülow qui va offrir son flanc en changeant de cap, ce qui lève la menace qu'il faisait peser sur Paris. La capitale n'est désormais plus sur le passage du coup de faux du plan Schlieffen. La [[6e armée (France)|Modèle:6e]] (Maunoury) peut alors quitter la défense de Paris, pour s'installer sur le flanc de Kluck et frapper sa droite sur l'Ourcq (premier choc de la bataille de la Marne).
Le limogeage
Lanrezac est limogé le Modèle:Nobr par Joffre<ref name=Montagnon2013 /> et remplacé par Franchet d'Esperey.
Selon l'historien militaire Rémy Porte, le général Lanrezac porte une grande responsabilité dans son éviction<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Modèle:Citation
Dans le cadre général de la retraite, l'une des priorités fixées par Joffre au général Lanrezac était d'assurer à l'aile gauche du dispositif français les meilleures relations possibles sur le terrain avec le corps expéditionnaire britannique (BEF). Le lieutenant-colonel Brécard affirme qu'il est arrivé à Lanrezac, « dans les rapports avec ses voisins britanniques, d'user d'expressions qui n'étaient pas faites pour améliorer leurs relations ».
Le général Spears confirme ce témoignage et raconte en particulier que lors du premier entretien entre Lanrezac et le maréchal French, l'officier britannique demanda au général français si les Allemands étaient susceptibles de franchir la Meuse à Huy. Et Lanrezac de répondre « sèchement », « en se montrant délibérément grossier » :
Il lui est reproché, entre autres, sa mésentente avec le maréchal anglais French, ainsi qu'une lenteur d'exécution sur l'ordre de contre-attaque à Guise, justifiée par le général Lanrezac par un temps de préparation nécessaire mais perçue par Joffre comme un temps d'hésitation<ref name="LeGall2013" />.
Quelques jours après son limogeage, Lanrezac est envoyé à Bordeaux, avec pour mission (rédigée par Alexandre Millerand, ministre de la Guerre) de constituer une armée de 200 000 hommes. Armée, qui regroupée à Orléans, devait être acheminée par train jusqu'à Rouen, puis par voie maritime à Anvers ; Anvers qui résistait toujours aux Allemands. Le but de ce débarquement aurait été de couper l'axe de ravitaillement de l'ennemi, entre Anvers et Liège<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Malheureusement, le G.Q.G. qui avait une autre vue stratégique, privilégia une attaque pour contourner l'aile droite allemande. Cette offensive nommée Bataille de l'Aisne n'eut pas l'effet escompté, les Allemands ayant eu le temps d'élaborer des lignes de défense, prélude à la guerre des tranchées. D'autre part, Anvers avait dû capituler entretemps, le 10 octobre 1914, livrant 3 000 pièces d'artillerie à l'ennemi.
Atteint de diabète et désabusé, il refuse, en 1917, le poste de major général des armées que lui propose Paul Painlevé, alors ministre de la Guerre.
Lanrezac publie, après la guerre, un pamphlet contre Joffre<ref name="LeGall2013" />. Peu de temps avant de mourir, il exprime ses regrets : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>.
Distinctions
- Modèle:Déco Grand-croix de la Légion d'honneur par décret du 1er septembre 1924
- Modèle:Déco Grand officier de la Légion d'honneur, le Modèle:Date au motif : Modèle:Citation.
- Modèle:Déco Commandeur de la Légion d'honneur par décret du 11 juillet 1912
- Modèle:Déco Officier de la Légion d'honneur par décret du 11 juillet 1900
- Modèle:Déco Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 28 décembre 1888
- Modèle:Déco Officier de l'Instruction publique
Décorations étrangères
- Modèle:Déco Commandeur de l'Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare (Italie)
- Modèle:Déco Grand-croix de l'ordre de la Couronne (Belgique) en mai 1923 (Belgique)
- Modèle:Déco Croix de guerre (Belgique, 1914-1918) avec palme
Œuvres
- Modèle:Ouvrage, prix Marcelin Guérin de l’Académie française en 1908
- Modèle:Ouvrage
Voir aussi
Bibliographie
Vidéographie
- Frères d'armes - Charles Lanrezac, série Frères d'armes, film-portrait raconté par Karole Rocher, co-réalisé par Pascal Blanchard et Rachid Bouchareb, 2016, 2 minutes. Modèle:Voir en ligne
Hommages posthumes
Une petite rue de Paris, située près de l'Arc de triomphe, porte son nom depuis 1925. Saint-Malo possède une avenue du Général-Lanrezac et Nantes une rue Général-Lanrezac.