Cadence harmonique

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En musique, l'un des sens du mot cadence est une formule mélodique et harmonique qui ponctue une phrase musicale, une section ou un morceau entier. En harmonie tonale, une cadence harmonique est une progression harmonique destinée à marquer la fin d'une pièce ou, plus généralement, d'une phrase musicale, par son caractère conclusif ou suspensif :

Dans ce sens précis, les cadences sont comparables aux divers signes de ponctuation de la littérature. On peut dire également que les cadences constituent la respiration du discours musical.

Marcel Bitsch, dans son précis d'harmonie tonale<ref name="Bitsch">Bitsch M. (1988). Précis d'harmonie tonale, Éditions musicales Alphonse Leduc.</ref>, retient cinq types de cadences qui se caractérisent par leur structure harmonique, par leur usage et par l'effet qu'elles produisent. Toutes les cadences ont en commun de structurer et de ponctuer le discours musical. Ces cadences sont la cadence parfaite, la cadence imparfaite, la cadence rompue, la demi-cadence et la cadence plagale. D'autres types de cadences peuvent être ajoutées à cette classification. Ce sont des variantes, comme la cadence italienne, ou des cadences fortement connotées d'un compositeur comme la cadence Fauré.

La cadence parfaite

En harmonie tonale, la cadence parfaite est une cadence consistant en un enchaînement des degrés V et I, tous deux dans leur état fondamental (c’est-à-dire que la fondamentale de l’accord est à la partie basse dans les deux cas) et sur les temps forts.

Pierre angulaire de la musique tonale, la cadence parfaite est habituellement comparée au point de la phrase à cause de son fort caractère conclusif.

C’est le type de cadence que l’on trouve généralement à la fin d’un morceau ou d’une section importante. Elle donne une impression de repos complet. Dans les fins de partie ou de morceau, la tonique est disposée à la partie supérieure.

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Cadence parfaite en do majeur
Cadence parfaite en do majeur

Dans une cadence parfaite, la sensible monte toujours à la tonique, sauf dans le seul cas où on entend la tonique à la voix juste au-dessus (par exemple, dans <sol si ré> le <si> peut descendre au <sol> si on entend le <do> venant du <ré> juste au-dessus).

La cadence parfaite est habituellement précédée de l'accord de {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} degré (ou de son premier renversement) ou de {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:|  }} }} degré (ou de son premier renversement). Il peut aussi être précédé par un accord de {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:|  }} }} degré ou, plus rarement, de {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} degré. Le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} degré est possible, mais maladroit<ref name="a">https://archive.wikiwix.com/cache/20170804231705/http://michelbaron.phpnet.us/h-quinte.htm.</ref>. Parfois, l'accord de quarte et sixte de cadence vient s'intercaler entre le premier accord et l'accord de dominante. Il joue alors un rôle d'appogiature double. Ce type de cadence parfaite amplifiée est appelé cadence italienne ou cadence complète.

Le côté conclusif de la cadence parfaite doit être relativisé ; il n'est qu'à constater les six cadences parfaites enchaînées<ref>Si la cadence parfaite était définitivement conclusive, Beethoven n'aurait eu besoin que d'une seule.</ref> du finale de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} symphonie de Beethoven<ref>http://216.129.110.22/files/imglnks/usimg/1/1b/IMSLP26216-PMLP01586-Beethoven_-_Symphony_No5_in_C_minor_Op67__cello-part_a.pdf</ref>, suivies de vingt neuf mesures de tonique.

En mineur (forme mélodique descendante), il peut arriver que la sensible de la cadence parfaite soit remplacée par une sous-tonique : on parle alors de cadence modale.

Exemple

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Dans le Canon de Pachelbel, les trois quartes descendantes (ré - la, si - fa#, sol - ré), suivies de la seconde ascendante (sol - la), forment une cellule dont la consécution avec le cinquième degré en fin (la, dominante), suivi du premier degré au début (, tonique), entraîne une cadence parfaite à chaque répétition.

L'œuvre est entièrement concentrée dans ces deux mesures jouées 28 fois :
Fichier:Pachelbel Canon harmonie.jpg

La cadence italienne

En harmonie tonale, la cadence italienne — ou cadence complète — est une variante de la cadence parfaite consistant en un enchaînement des degrés IV, V et I. La cadence italienne peut être considérée comme une cadence parfaite amplifiée.

L'accord de sous-dominante peut être remplacé par le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:|  }} }} degré, sous-dominante secondaire, le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:|  }} }} degré<ref name="Bitsch" /> ou bien par des accords faisant intervenir des altérations accidentelles, par exemple une dominante secondaire (V de V) ou bien une sixte napolitaine, comme dans le troisième exemple. Cet accord est appelé accord préparatoire.

Entre le premier accord et l'accord de dominante, l'accord de quarte et sixte de cadence est fréquemment intercalé.

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Cadence italienne
Cadence italienne

La cadence imparfaite

En harmonie tonale, la cadence imparfaite est une cadence consistant en un enchaînement des degrés V et I, l'un des deux accords au moins, étant à l'état de renversement — le plus souvent, c'est le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} degré qui est un accord de sixte.

La cadence imparfaite peut se rencontrer n’importe où. On la compare au point-virgule de la phrase. Elle donne une impression de repos plus passager et son caractère conclusif est moindre que celui de la cadence parfaite.

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La cadence rompue

En harmonie tonale, la cadence rompue — qu'on appelle cadence évitée quand cela amène une modulation — est une cadence consistant en un enchaînement entre le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} degré et un degré autre que le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}, auquel on s'attend — en référence à la cadence parfaite ou à la cadence imparfaite.

Ce degré peut être un autre accord de la tonalité — le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:|  }} }}, très souvent — : la cadence rompue, dans ce cas, relance la phrase musicale, parfois pour un court instant avant de conclure par une cadence parfaite — voir dans l’exemple ci-dessous la différence d’effet entre la cadence parfaite à gauche, et la cadence rompue à droite.

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Cadence parfaite et cadence rompue en la mineur
Cadence parfaite et cadence rompue en la mineur

Ce degré peut être également un accord étranger à la tonalité : dans ce cas, l'effet de surprise est plus accusé, et cette cadence est alors en mesure d'introduire une modulation.

L’accord de dominante est généralement précédé d’un accord de {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} ou {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:|  }} }} degré, à l’état fondamental ou premier renversement, parfois d’un {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:|  }} }} degré, voire d’un {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} degré, quelquefois d’un {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} degré<ref name="a"/>.

Selon le Guide de la théorie de la musique de Claude Abromont et Eugène De Montalembert : « Pour certains auteurs ces deux termes sont synonymes. Mais pour d'autres, la différence se trouve dans le caractère modulant de la cadence évitée (…) ».

La demi-cadence

En harmonie tonale, la demi-cadence — ou cadence à la dominante — est une cadence consistant en un enchaînement produisant le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} degré — à l'état fondamental, le plus souvent. On la compare à la virgule de la phrase.

La demi-cadence donne une impression de simple respiration, de suspension en l'attente d'autre chose, le repos sur la dominante étant par essence instable.

Le premier accord — celui produisant l'accord de dominante — est appelé accord préparatoire.

L’accord de dominante est généralement précédé d’un accord de {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} ou {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:|  }} }} degré, à l’état fondamental ou premier renversement, parfois d’un {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:|  }} }} degré, voire d’un {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} degré<ref name="a"/>.

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Demi-cadence en do majeur
Demi-cadence en do majeur

La cadence fauréenne

La cadence fauréenne est une demi-cadence particulière. Beaucoup utilisée par le compositeur Gabriel Fauré, elle se distingue par l'emploi d'un accord de septième construit sur le IV (accord tout à fait acceptable en mineur avec la possibilité du mineur mélodique : Modèle:6e de la gamme haussé). Généralement rencontré au deuxième renversement (+6), il aboutit sur l'accord de dominante sur V.

Exemple fréquent : I(6) - IV(+6) - V

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Cadence fauréenne en do mineur
Cadence fauréenne en do mineur

La cadence plagale

En harmonie tonale, la cadence plagale est une cadence, consistant généralement en un enchaînement des degrés IV et I à l’état fondamental.

Si la cadence plagale est comme une cadence parfaite dont on aurait remplacé l'accord de [[dominante|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} degré]] par l'accord de [[sous-dominante|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} degré]], elle ne joue pas le même rôle. Son rôle est de renforcer le caractère final apporté par une cadence parfaite. On peut la comparer à un point final, car elle succède le plus souvent à l'ultime cadence parfaite d'un morceau.

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Cadence plagale en do majeur
Cadence plagale en do majeur

La cadence plagale peut être considérée comme un accord préparatoire produisant directement le [[tonique (musique)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} degré]], sans passer par le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }}. On pourra donc remplacer le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} degré de la cadence plagale par n'importe quel bon degré préparatoire autre que le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} : [[sus-tonique|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:|  }} }} degré]], [[sus-dominante|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:|  }} }} degré]], sixte napolitaine, etc.

La cadence plagale succède fréquemment un Modèle:VI à l’état fondamental ou un Modèle:Rom-maj à l’état fondamental ou sixte. Il est précédé couramment par une cadence parfaite ou rompue, ce qui accroît son caractère conclusif<ref name="a"/>.

Emploi

Ce type de cadence se rencontre traditionnellement dans la musique religieuse et donne un caractère assez solennel à une conclusion, comme sur un Amen. On la trouve notamment chez Brahms, par exemple à la fin de la [[Symphonie n° 1 en ut mineur op. 68 (Brahms)|Modèle:1re]], en majeur, et à la fin du Modèle:1er mouvement de la [[Symphonie n° 4 en mi mineur op. 98 (Brahms)|Modèle:4e]], en mineur. Elle est une survivance de la musique modale.

Origine

Quatre des huit modes ecclésiastiques (modes grégoriens) sont nommés plagaux, par opposition aux modes authentes.

Pour deux de ces modes plagaux, la dominante est sur le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} degré, et pour les deux autres sur le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} degré. La récitation se faisant sur la dominante, et la conclusion sur la finale (tonique), le plaint-chant utilise les cadences IV-I ou III-I.

Le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} degré n'étant pas considéré comme un bon degré en musique tonale, seul l'enchainement IV-I est qualifié de plagal aujourd'hui.

Notes et références

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Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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