Éponymie
L’éponymie est le fait de « donner son nom à » quelque chose<ref name="Larousse-380">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Ainsi, le mot « poubelle » vient du nom d'Eugène Poubelle, préfet de la Seine qui, en imposant l'usage de ce dispositifModèle:Sfn, lui a « donné son nom » et est ainsi devenu l'éponyme des boîtes à ordures. La désignation de l'objet par le nom de son inventeur est ici le fruit d'un processus métonymique.
L'éponymie peut également obéir à d'autres raisons : elle peut notamment permettre de rendre hommage à une personnalité.
Étymologie
Le terme vient du grec ancien [[wikt:ἐπώνυμος|Modèle:Grec ancien]], « qui donne son nom à », composé de Modèle:Grec ancien, « sur », et de Modèle:Grec ancien, « nom »<ref>« éponyme », Dictionnaire de l'Académie française, Modèle:9e, sur le Centre national de ressources textuelles et lexicales.</ref>,<ref>Anatole Bailly, Dictionnaire grec-français, Hachette, 1935, Modèle:P. en ligne.</ref>.
Définitions
Le Petit Larousse définit l'adjectif « éponyme » ainsi : Modèle:Citation Le Trésor de la langue française informatisé définit, par extension, l'adjectif « éponyme » ainsi : Modèle:Citation
Le mot « éponyme » désigne un nom commun formé à partir d'un nom propre, Modèle:Citation<ref name="Jean-Claude Boulanger">Modèle:Ouvrage.</ref>. Cependant, cette définition n'est pas reconnue par tous les chercheurs dont beaucoup pensent que Modèle:Citation<ref name="Jean-Claude Boulanger" />.
« Éponyme » est souvent utilisé à tort Modèle:Incise pour désigner l'objet ayant reçu son nom d'un personnage ou d'un objet (exemple : Modèle:Citation<ref name="csa.fr">Modèle:Lien web.</ref>), ou à la place du qualificatif « homonyme ». Quoique fréquent, cet usage demeure déconseillé, notamment lorsque c'est une chose Modèle:Incise qui donne son nom à une autre<ref name="csa.fr" />. Dans sa version en ligne, le Dictionnaire Larousse donne un exemple de cette pratique en la signalant comme abusive<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
L'Office québécois de la langue française définit « éponyme » : Modèle:Citation et son emploi dans le domaine de la musique : Modèle:Citation
Exemples
Grèce antique
- Athéna était la déesse éponyme d'Athènes<ref name="Larousse-380" />.
- Le magistrat éponyme était celui qui donnait son nom à l'année en cours : il pouvait s'agir d'un
- archonte éponyme<ref name="Larousse-380" />, comme à Athènes<ref>« Archonte éponyme », CNTRL.</ref> ou à Tínos,
- aisymnète à Naxos<ref>Modèle:Article.</ref>,
- éphore à Sparte
- hipparque à Cyzique<ref>Modèle:Article.</ref>.
Rome antique
- Les consuls donnaient leur nom à l'année de leur magistrature (« sous le consulat de X et Y »).
- Jules César (Caius Iulius Caesar) est l'éponyme de nombreuses villes romaines, dont certaines conservent encore la trace de son nom : Lillebonne (Juliobona)
- de même que l'empereur Auguste : Aoste, Augst.
- L'empereur Gratien est l'éponyme de Grenoble (Gratianopolis, auparavant appelée Cularo)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- L'empereur Constantin est l'éponyme de Constantinople (auparavant Byzance), et encore aujourd'hui, d'Istanbul, déformation turque du grec eis Konstantinopolin (« à Constantinople »).
- Le nom de l'empereur Vespasien Modèle:Quand : les vespasiennes.
Pays actuels
- France : Charleville, Decazeville
- Allemagne : Karlsruhe
- USA : Washington DC, Lafayette (Louisiane), Washington (État)
Anciens empires coloniaux
- France : Louisiane (Louis XIV) ; Brazzaville (Brazza), nom conservé par la république du Congo
- Belgique : Léopoldville, nom abandonné par le Congo belge devenu indépendant
- Angleterre : Géorgie, Caroline, noms conservés après l'indépendance
Autres cas historiques
On évoque parfois « les années de Gaulle » ou la « génération Mitterrand ». Modèle:Pas clair
Astronomie
Divers objets astronomiques (planètes, planètes mineures, comètes, ...) sont nommées d'après des divinités, des personnes célèbres ou non, des lieux, etc.
Emploi du terme
Le terme éponyme s'emploie surtout en littérature, histoire, archéologie, cinéma, musique, économie, biologie :
- pour une personne donnant son nom à une œuvre ;
- pour un personnage (dieu, héros, saint) ayant donné son nom à un lieu ou à un peuple ;
- pour le créateur d'une entreprise qui la baptise de son nom (Citroën, Kärcher, Vachette…) ;
- pour une personne dont le nom a servi à nommer une espèce, soit qu'elle l'ait découverte, soit qu'il s'agisse d'un hommage ;
et de manière fautive<ref>Modèle:Lien web.</ref> :
- quand il s'agit du contraire de l'éponymie : appeler éponyme celui/celle/ce qui reçoit un nom, et non pas qui donne son nom. Cette dérive est contraire à la logique, donc à proscrire : le Littré, dictionnaire éponyme d'Émile Littré ; Croc-Blanc, roman éponyme du chien-loup imaginé par Jack London ; logiquement, on doit évidemment dire le contraire car ce sont bien Émile Littré ou le chien-loup qui sont éponymes. Ou alors on tombe dans la confusion des sens, dans l'énantiosémie.
- quand il s'agit d'homonymie ou de polysémie ;
Exemples
Au théâtre, au cinéma, en littérature, lorsqu'une pièce, un film, un récit sont nommés d'après un personnage :
- Gandhi est le personnage éponyme du film Gandhi de Richard Attenborough ;
- Oncle Vania est le personnage éponyme de la pièce Oncle Vania d'Anton Tchekhov ;
- Emma Bovary est le personnage éponyme du roman Madame Bovary de Gustave Flaubert ;
- Tara Duncan est l'héroïne éponyme du roman Tara Duncan ;
- Candide est le personnage éponyme du conte philosophique Candide de Voltaire ;
- En admettant un sens élargi (mais respectant la structure logique qui donne son nom à, et non pas qui reçoit son nom de) comme le fait l'OQLF, un ouvrage donnant son nom à un film ou à une œuvre artistique/musicale qui s'en inspire peut être qualifié d'éponyme : Les Misérables (1862) de Victor Hugo, roman éponyme de la comédie musicale de 1980 ; de même pour un site donnant son nom à une culture, une civilisation, une époque archéologique ou historique : le site de Lapita (à Koné, plage de Foué), éponyme de la civilisation et du peuple Lapita ;
En musique, l'expression « album éponyme » est assez répandue dans le milieu musical rock et pop pour désigner un album n'ayant pas d'autre titre que le nom de l'auteur (généralement le nom d'un groupe). Cependant, cette expression est fautive et « artiste éponyme » doit lui être préférée. Par exemple :
- [[America (album d'America)|Modèle:Lang]], premier album du groupe éponyme ;
- Mariah Carey, premier album de la chanteuse éponyme.
En économie :
- lorsque l'entreprise porte le nom de son créateur. On écrira par exemple : Modèle:Citation et non pas Modèle:Citation.
- Une association créée en France en 1999 fédère ces entreprises. Il en existe des milliers dans le monde et dans tous les secteurs d'activité dont Avis, Bernardaud, Bloomberg, Bombardier, Bonduelle, Breguet, Cartier, Dassault, Dell, Gallimard, Heinz, Illy, JCDecaux, Kellogg, Mars, Michelin, Opinel, Ricard, Taittinger, Toyota…
En biologie :
- lorsque le nom donné à une espèce végétale ou animale est dérivé du nom d'une personne à qui on rend ainsi hommage. Exemples : la Linnée boréale, Linnaea borealis, est une Caprifoliaceae nommée en l’honneur de Carl von Linné ; Boissiera est un genre de Poaceae dont le nom rappelle Pierre Edmond Boissier. Il existe de nombreux exemples qui concernent des animaux et des végétaux qui portent le nom d'une célébrité.
En anglais
En anglais, si le substantif Modèle:Lang désigne comme en français la personne réelle ou fictive qui transmet son nom, l'adjectif Modèle:Lang peut qualifier indifféremment celui qui donne son nom ou la chose qui le reçoit<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>,<ref name="csa.fr" />, même si cette dernière acception est déconseillée (namesake est plus approprié dans ce cas). Modèle:Lang peut également servir parfois à qualifier la personne qui sert de modèle à un personnage de fiction, sans lui donner pour autant son nom<ref name="EN">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} C. Baldick, Modèle:Lang, Modèle:P., Modèle:Lire en ligne.</ref> : Modèle:Citation étrangère<ref>Modèle:Citation</ref>.