Docteur (titre)
Le titre de docteur (Modèle:Dr) est décerné aux titulaires du grade universitaire de doctorat. Le terme de docteur vient du verbe latin docēre qui signifie « enseigner » car le diplôme permettait d'enseigner dans les facultés de droit et de théologie des universités du Moyen Âge, alors que le diplôme de licence (licencia docendi) ne permettait d'enseigner que dans les collèges de la faculté des arts (nos actuels lycées). Le titre de docteur est ainsi utilisé comme titre académique depuis plus d'un millénaire en Europe.
Placé avant le nom, il joue la fonction de civilité, fait alors partie du nom propre, et porte de ce fait une majuscule (par exemple « Docteur Martin »).
Dans le monde anglo-saxon, le titre de docteur est aussi porté par les titulaires du grade de Juris Doctor, ainsi que par les titulaires d’un diplôme de PhD (Philosophæ Doctor) quelle qu’en soit la spécialité.
Règles d'usage selon les pays
Allemagne
En Allemagne, on appelle docteur (Doktor) toute personne qui est titulaire d'un doctorat, quelle que soit la discipline. Par exemple, on parle du Docteur Helmut Kohl, parce qu'il est titulaire d'un doctorat de science politique. Modèle:Référence souhaitée
France
Modèle:Article détaillé Dans la législation française, le terme docteur renvoie à un titre universitaire et il est, à ce titre, réservé à ceux qui sont titulaires d'un diplôme national de doctorat.
Néanmoins, en France, certains diplômes ouvrent droit au titre de docteur sans accorder le grade de docteur<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. On trouve toutefois encore l'affirmation contraire<ref>Legendre, Renald (2005). Dictionnaire actuel de l'éducation, Modèle:3e. Éditions Guérin. Modèle:P..</ref>.
Une erreur a pu consister à considérer que la mention du titre de docteur était réservée aux médecins. La confusion provient d'une erreur de lecture de la législation (modifiée en 2005), qui interdit l'usage du titre de docteur aux non-médecins cherchant à exercer une activité médicale<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. La Cour de cassation<ref>Cass. crim. 20 janvier 2009, Modèle:N° - non publié au bulletin.</ref> rappelle en 2009 que le titre de docteur peut être porté par les titulaires d'un doctorat de troisième cycle universitaire et que la contestation de ce fait peut valoir diffamation<ref>Commentaire sur Cass. crim. 20 janvier 2009, Modèle:N°</ref>. Cette jurisprudence est intégrée dans le droit avec l'introduction de l’article 78 alinéa 6 de la loi Modèle:N° du Modèle:Date- relative à l'enseignement supérieur et à la recherche qui précise, sans équivoque que Modèle:Citation. En outre, l'article 32 de la loi Modèle:N° du Modèle:Date- précise que : Modèle:Citation<ref>Loi du 26 décembre 2020 de programmation de la recherche, art. 32, modifiant le code de l’éducation.</ref>, retirant ainsi la nécessité d’en préciser la spécialité et de devoir le justifier.
Belgique
Attendu que le Décret de Bologne de la Fédération Wallonie-Bruxelles<ref>http://www.enseignement.be/index.php?page=26646&navi=3713</ref>, en date du 31 mars 2004, s’inscrit dans le Processus de Bologne d’harmonisation européenne de l’Enseignement Supérieur, les considérations et les décisions de justice présentées ci-dessus valent également pour la Belgique. Par conséquent, le titre de docteur est réservé en première intention au seul détenteur d’une thèse de doctorat de 3ème cycle, quelle que soit la discipline.
Toutefois, une spécificité belge existe, comme en témoigne l’article de la revue médicale Le Spécialiste du 1 février 2018 intitulé : « Un médecin peut-il encore être appelé docteur ? »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cet article souligne que les détenteurs d’un master ou d’un master de spécialisation en médecine ont tout de même le droit de porter le titre de docteur en médecine, mais qu'il s'agit désormais d'un titre professionnel et non plus d'un titre académique, comme précisé page 66 de l’Annexe II dudit décret<ref>https://www.gallilex.cfwb.be/document/pdf/28769_003.pdf</ref>. Cette brève annexe indique les titres professionnels, octroyés par certains diplômes de master, pouvant accompagner la signature du titulaire : Architecte, Ingénieur de gestion, Docteur en médecine (anciennement « docteur en médecine, chirurgie et accouchement »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>), Docteur en médecine vétérinaire, Pharmacien, Actuaire, Kinésithérapeute, Bioingénieur, Ingénieur civil.
Suisse
La Faculté de droit de l'Université de Genève utilise le terme de « docteur en droit » en 2016 pour désigner le grade à obtenir lors d'une soutenance de thèse<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Canada
Au Québec, l'usage du titre de docteur avant le nom est réservé à certaines professions de santé : dentistes, médecins, optométristes et vétérinaires.
Canada francophone
- L’Office québécois de la langue française a émis un avis concernant l’utilisation de l’appellation de docteur :
Modèle:Citation bloc Article 58.1 du Code des Professions.
Un professionnel qui utilise le titre de « docteur » ou une abréviation de ce titre ne peut le faire que s'il respecte les conditions prévues dans l'un ou l'autre des paragraphes suivants :
- Immédiatement avant son nom, s'il est détenteur d'un diplôme de doctorat reconnu valide pour la délivrance du permis ou du certificat de spécialiste dont il est titulaire, par règlement du gouvernement édicté en vertu du premier alinéa de l'article 184, ou d'un diplôme de doctorat reconnu équivalent par le Conseil d'administration de l'ordre délivrant ce permis ou ce certificat, et s'il indique immédiatement après son nom un titre réservé aux membres de l'ordre ;
- Après son nom, s'il fait suivre ce titre ou cette abréviation de la discipline dans laquelle il détient tout doctorat.
Ceci n'est pas sans poser de problème potentiel puisque les doctorats qui permettent de porter le titre de « Modèle:Dr » ne sont pas clairement identifiés contrairement à ce qui se passe en Ontario par exemple. Par conséquent un doctorat d'exercice d'une durée de Modèle:Nobr pourrait suffire à porter le titre de « Modèle:Dr » si ce doctorat constituait une exigence afin d'intégrer un ordre professionnel. Un ordre professionnel pourrait très bien décider de modifier l'intitulé d'un diplôme nécessaire afin d'intégrer l'ordre. Par exemple un Bac en X. deviendrait un Doctorat en X., qui constituerait désormais le diplôme requis afin d'intégrer l'ordre X. (le niveau d'étude n'a pas changé, seul l'intitulé du diplôme l'a été). Parmi les doctorants les plus célèbres du Canada, certains œuvrent en radio ou dans les médias pour offrir des chroniques dans un nombre varié de sphères informationnelles qui requièrent des études supérieures poussées autre que la science, comme la médecine, la sociologie, la géophysique. Le vocable est d'ailleurs utilisé pour le docteur Christiane Laberge, le Docteur Pierre Mailloux ou, au Saguenay Lac St-Jean, le docteur Dominick Fortin (populaire animateur de radio de Radio X). Dans certains cas, les connaissances sont reconnues par les pairs par un doctorat honoris causa, pour reconnaître cet apport.
- En Ontario, l'utilisation du titre de docteur avant le nom ne peut être porté que par les professionnels mentionnés à l'article 33 de la loi Modèle:Refnec. Ces professionnels sont par ordre alphabétique : les chiropraticiens, les dentistes, les médecins, les optométristes et les psychologues.
Au Québec comme en Ontario, l'utilisation avant leur nom du titre de Docteur (Modèle:Dr) par les naturopathes, bien que répandu, est tout à fait illégal. Les professionnels ayant droit d'utiliser le titre de Modèle:Dr sont explicitement listés. Le fait que le diplôme ou l'accréditation des naturopathes (qui n'a parfois rien d'officiel) se nomme « Docteur Naturopathe » ou « Naturopathic doctor »Modèle:Etc, ne rend pas l'utilisation du titre légale. L'esprit de la loi est de réserver le titre de Modèle:Dr à un certain nombre de professionnels qui possèdent une expertise et un savoir important dans leur discipline (une formation de Modèle:3e en psychologie type D.Psy. / Ph.D. ou bien de Modèle:1er en médecine et sciences de la santé M.D., D.M.DModèle:Etc, ce qui correspond au strict minimum selon les disciplines à 5 années d'études).
Canada anglophone
Tout comme aux États-Unis, beaucoup de professionnels utilisant le titre de Modèle:Dr, indiquent en suffixe l'intitulé de leur doctorat (MD, DPs, PhD, DOModèle:, etc.) bien que cela soit incorrect puisque cela revient à indiquer deux fois que la personne possède un doctorat.
Contrairement à ce qui se passe aux États-Unis, il est d'usage au Canada de nommer une personne par son titre de Modèle:Dr uniquement lorsqu'elle a effectivement terminé son programme doctoral et non lorsqu'elle est considérée comme « candidat avancé ». Cependant, il est fréquent que des internes en psychologie soient appelés « docteurs » même s'ils n'ont pas terminé leur formation. Ceci peut s'expliquer par le fait qu'il peut être difficile pour le grand public de comprendre qui doit être appelé comment et quand : un étudiant en médecine termine son doctorat de premier cycle en Modèle:Unité, il peut dès lors être appelé « docteur », mais n'est pas encore médecin au sens strict puisqu'il doit terminer sa résidence médicale pour cela. À l'inverse, l'étudiant en psychologie qui effectue son doctorat de troisième cycle en psychologie (par ailleurs le plus long des doctorats d'exercice) ne sera psychologue que lorsqu'il sera membre du collège des psychologues de sa province ce qui implique d'avoir terminé son doctorat. Théoriquement, il ne peut donc pas avant cela être appelé « docteur ».
États-Unis
Aux États-Unis, le titre de Modèle:Dr est utilisé par les titulaires d'un diplôme de docteur et, parfois, par les doctorants avancés (traduction littérale de « Ph.D. Advanced Candidacy ») Modèle:Refnec. Le stade de « candidat au doctorat » (« Ph.D. Candidate ») avancé signifie que le candidat a satisfait aux épreuves écrites et orales du diplôme doctoral recherché, bien avant la soutenance de thèse (« defense »). Ces épreuves sont administrées sur plusieurs jours : épreuves écrites, avec l'aide autorisée de tiers, lues et corrigées par les jurés de thèse (« dissertation ») puis une épreuve orale (la soutenance). Le jury soumet au candidat des questions orales relatives à ses écrits. Des félicitations peuvent être émises par les jurés sur la prestation orale du candidat. Selon certains, le candidat porte dès ce moment le titre de « Modèle:Dr » ainsi que le montrent les correspondances académiques et professionnelles qu'il reçoit. Selon d'autres, et plus couramment, le candidat doit attendre la soutenance avant de pouvoir utiliser le titre de Modèle:Dr. La soutenance de thèse (« defense ») et la délivrance du diplôme doctoral n'est donc pas toujours une condition nécessaire pour porter le titre de « Modèle:Dr » aux États-Unis, à condition, le plus souvent, que la soutenance soit réussie Modèle:Refnec. Modèle:Refnec. Il est mentionné en préfixe (par exemple Modèle:Dr John Smith). Les Américains mentionnant également leur diplôme en suffixe, on trouve souvent les lettres Ph.D. pour philosophiæ doctor (par exemple Modèle:Dr John Smith, Ph.D. ou John Smith, Ph.D.), MD pour Doctor of Medicine, PsyD pour Doctor of Psychology (par exemple Modèle:Dr John Smith, MD ou John Smith, MD).
Féminisation du terme
En langue anglaise, le terme est de genre neutre (Doctor) et la question de la féminisation du titre ne se pose pas. Dans les pays de langue française, en Europe, en Amérique du nord et en Afrique, les titulaires du titre utilisent selon leur sensibilité Docteur, Docteure ou Doctoresse.
En France
En 1984 et en 2014, l'Académie française préconise d'utiliser la forme masculine du titre docteur pour les représentants des deux sexes<ref>http://www.academie-francaise.fr/actualites/feminisation-des-titres-et-des-fonctions en 1984 et réitéré en 2014 : http://www.academie-francaise.fr/actualites/la-feminisation-des-noms-de-metiers-fonctions-grades-ou-titres-mise-au-point-de-lacademie</ref>, et de différencier le nom commun, docteur pour les hommes, doctoresse pour les femmes.
Depuis 1986, la forme docteure est proposée pour le titre porté par les femmes par la Commission de féminisation des noms de métiers et fonctions, créée par Yvette Roudy, Ministre des droits de la femme? Elle est formalisée par la Circulaire du Modèle:Date- relative à la féminisation des noms de métiers, grades et titres qui constate l'accès de femmes à de nombreux métiers et demande aux différentes administrations publiques « de traduire cette évolution dans le vocabulaire », en particulier dans leur correspondance et dans les différents documents qu'elles produisent. À cet effet, il recommande d'utiliser le rapport d'une Commission de féminisation des noms de métier et de fonction créée en 1984 par Yvette Roudy, ministre des Droits de la femme, et présidée par Benoîte Groult, intitulé Règles de féminisation des noms de métiers, grades ou titres, donné en annexe de la circulaire. Il y est remarqué deux fois, et à tort<ref>Maîtresse, doctoresse, Suissesse, princesse, comtesse, prêtresse, tigresseModèle:Etc</ref>, que le suffixe féminin « -esse » n'est plus utilisé en français moderne et recommandé pour les noms masculins terminés en « -teur » de les féminiser en « -teuse » « si le « t » appartient au verbe de base », et en « -trice » si le « t » n'apparient pas au verbe de base, mais lorsque la forme « -trice » n'est pas aujourd'hui acceptée, il est conseillé d'employer un féminin identique au masculin, par exemple une auteur<ref>Circulaire du Modèle:Date- relative à la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre (Journal Officiel, mars 1986, Modèle:P.)</ref>.
La Circulaire du Modèle:Date- relative à la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre<ref>Circulaire du 6 mars 1998 relative à la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre (Journal Officiel du Modèle:Date-, Modèle:P.)</ref>, constate que la précédente circulaire, bien que n'ayant pas été appliquée par les administrations, n'a pas été abrogée, et décide Modèle:Citation Modèle:Citation, et Modèle:Citation charge la Commission de terminologie et de néologie d'étudier la question et à l'Institut national de la langue française de recenser les usages dans les pays francophones et de faire des recommandations dans un guide qui a été publié l'année suivante à la La Documentation française<ref name=":0">Femme, j'écris ton nom... : guide d'aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions (La Documentation française, décembre 1999)</ref>. Ce guide constate à sa page 14 que le terme doctoresse a été utilisé dès le Moyen Âge pour désigner non pas une femme qui soigne mais une femme qui enseigne la doctrine et une femme de lettres. Dans ses recommandations, elle indique à sa page 25 que la forme doctrice est « morphologiquement régulière et attestée », bien qu'elle ne soit plus acceptée en 1999, et que les formes docteur ou docteure sont aussi acceptables, ainsi que la forme doctoresse encore en usage<ref name=":0" />.
En Suisse
En Suisse romande, pays des Suissesses, doctoresse (et l'abréviation Modèle:Dresse) ne sont plus en vigueur dans le langage égalitaire et doivent être abandonnées. Il convient de dire Docteure (abréviation Dre, Modèle:Dre)<ref>Guide de rédaction épicène du CHUV et de la FBM https://www.hes-so.ch/data/documents/Guide-redaction-epicene-CHUV-FBM-6705.pdf</ref>
En Belgique
Les deux formes une doctoresse ou une docteur sont recommandées par le gouvernement de la Communauté française en Belgique<ref>Arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 13 décembre 1993 établissant les règles de féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre</ref>.