La Rose blanche

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La Rose blanche (en Modèle:Lang-de) est le nom d'un groupe de résistants allemands fondé en Modèle:Date-, pendant la Seconde Guerre mondiale, composé de quelques étudiants et de leurs proches. Le groupe rédige et distribue à Munich des tracts dénonçant la guerre et la politique du régime nazi. Ses membres sont arrêtés en Modèle:Date- par la Gestapo ; les meneurs sont condamnés à mort et exécutés avant la fin de 1943.

Contexte historique

Au cours du Troisième Reich, le régime nazi vise à endoctriner et encadrer la jeunesse allemande en créant des organisations réservées à celle-ci. Parmi ces organisations, on peut citer en particulier le Deutsches Jungvolk pour les 10-14 ans, le Bund Deutscher Mädel pour les filles de 10 à 18 ans et les Jeunesses hitlériennes pour les 14-18 ans. L’adhésion à ces organisations est obligatoire en Allemagne à partir de 1939. Inge Scholl, témoin privilégiée de la résistance, car sœur aînée de Hans Scholl, un des fondateurs du mouvement, montre dans son livre la Rose Blanche la fascination que pouvaient générer ces communautés sur les jeunes Allemands : Modèle:Citation bloc

Malgré un important mouvement d'exil dans les années 1930, des intellectuels antinazis continuent d'exprimer clandestinement leurs convictions sous le Troisième Reich. Dans le milieu universitaire, l'esprit critique incite les étudiants à remettre en cause les principes autoritairement inculqués dans les organisations de jeunesse officielles. Tout en participant, l'un aux Jeunesses hitlériennes, l'autre au Bund Deutscher Mädel, Hans et Sophie Scholl sont également membres de la Bündische Jugend, interdite par le régime<ref group="a">Modèle:P..</ref>. À mesure que l'autoritarisme se renforce, les futurs membres de la Rose Blanche, venant en grande partie de la jeunesse étudiante de Munich, prennent conscience de la nécessité de réagir. Ils réfutent l'idée d'obéissance aveugle et mettent en avant la conscience morale des individus responsables. Modèle:Citation, peut-on lire dans leur premier tract. La philosophie du mouvement se place résolument à l'opposé du nazisme en proclamant la primauté de l'être humain sur l'entité collective abstraite<ref group="a">Modèle:P..</ref>.

Activités

Fondation

La Rose blanche est fondée au printemps 1942 dans un atelier de peinture de Munich, par Hans Scholl et Alexander Schmorell. C'est d'abord Hans Scholl qui prend l'initiative de distribuer des tracts dans leur université, sans prévenir ses compagnons, puis ils décident d'agir en commun. Les jeunes étudiants refusent le totalitarisme sous la coupe duquel se trouve alors l’Allemagne du Troisième Reich et veulent sauvegarder leur indépendance face au nazisme. Les membres de la Rose blanche sont fortement motivés par le christianisme. Si la majorité d'entre eux sont catholiques comme Franz J. Müller, Heinrich Guter, Heinz Brenner et Walter Hetzel, Alexandre Schmorell appartient à l'église orthodoxe russe et Hans et Suzanne Hirzel sont protestants. Hans Scholl a été inspiré par des sermons de [[Clemens August von Galen|Modèle:Mgr]], évêque de Münster, qui s'est élevé contre les assassinats de malades mentaux (Aktion T4) et les atteintes faites à l’Église<ref>. Inge Scholl, La Rose blanche, éditions de Minuit, Modèle:P..</ref>. Hans et Sophie Scholl sont par ailleurs profondément croyants<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Ils discutent de la situation politique avec Kurt Huber, professeur à l’université de Munich, réputé pour ses cours de philosophie qui influencent beaucoup d’étudiants. Kurt Huber, d'abord opposé à l'idée de révolte envers un pays qu'il aime, finit par appuyer totalement ses élèves qui ont fondé La Rose blanche. Révoltés par la dictature hitlérienne et les souffrances causées par la guerre, les étudiants décident d’agir pendant l’été 1942.

Membres

Développement

Hans Scholl et Alexander Schmorell rédigent quatre premiers tracts. Ils les envoient par la poste à des intellectuels (écrivains, professeurs, médecins) choisis à Munich, qui sont chargés de reproduire ces tracts et de les renvoyer au plus grand nombre de personnes possible. Inspirés de penseurs comme Goethe et Aristote, leurs écrits contiennent aussi des passages bibliques. Le second tract comprend également une dénonciation explicite de la Shoah : Modèle:Citation Ainsi, leur refus du totalitarisme hitlérien est d'abord fondé sur une profonde culture humaniste.

Hans Scholl, Willi Graf et Alexander Schmorell sont envoyés sur le front de l'Est en Modèle:Date- comme infirmiers de la Wehrmacht. À leur retour en fin d'année, ils prennent contact avec l'Orchestre rouge. Sophie Scholl, la sœur de Hans, s'implique également dans la rédaction et la distribution de tracts.

Le cinquième tract, intitulé « Appel à tous les Allemands », est rédigé pendant l'hiver 1942-1943, au paroxysme de la bataille de Stalingrad. Après leur expérience au front à l'Est, les étudiants sont convaincus que la guerre ne peut plus être gagnée. Ce tract vise à toucher un plus grand public et adopte un ton moins littéraire que les précédents<ref>Krebs G., Schneilin G. (dir.), Exil et résistance au national-socialisme, 1933-1945, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 1997, page 130.</ref>, il constitue un appel vibrant à la conscience collective : Modèle:Citation Ce tract prône le fédéralisme en Allemagne, rejette « l'idée impérialiste de puissance » et affirme que « seule une coopération généreuse entre les peuples européens permettra de jeter les fondements d'un nouvel ordre<ref name="tract5" />,<ref>Dossier La Rose Blanche sur le site gouvernemental de la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives.</ref> ». Il est distribué à des milliers d'exemplaires (le tirage est estimé entre 6000 et 9000) dans plusieurs grandes villes du sud de l'Allemagne et en Autriche (Munich, Augsbourg, Stuttgart, Francfort, Salzbourg et Vienne). Le groupe a en effet des ramifications dans d'autres villes où d'autres étudiants (la jeune Traute Lafrenz à Munich, Hans et Suzanne Hirzel à Stuttgart, par exemple) défendent les mêmes idéaux.

Après l'anéantissement de La Rose blanche, des millions d'exemplaires de ce tract seront lâchés sur le territoire allemand par l'aviation anglaise<ref name="tract5" />, perpétuant ainsi l'œuvre de résistance éthique des étudiants munichois. Des slogans pacifistes et antifascistes sur les murs, et des collectes de pain pour les détenus des camps de concentration s'ajoutent aux actions du groupe, soutenu à partir de 1943 par des intellectuels du sud de l'Allemagne ou de Berlin.

Arrestations

Le sixième tract est la cause de leurs arrestations. La défaite de Stalingrad jette le trouble dans une grande partie de la population allemande, et les membres de la Rose blanche pensent qu'elle sonne le glas du Troisième Reich. Le tract est rédigé par Kurt Huber et dénonce la politique de guerre du Troisième Reich et corrigé par Hans Scholl et Alexander Schmorell qui suppriment un passage évoquant la « formidable Wehrmacht ». Le but est maintenant de se tourner vers le peuple. Dans la nuit du 15 au Modèle:Date- 1943, ils distribuent entre Modèle:Nb et Modèle:Nb tracts dans Munich. Alors qu'il reste encore quelques exemplaires, ils décident de les distribuer à l'université.

Le Modèle:Date-, Hans et Sophie Scholl déposent les tracts restants dans la cour de l'université. Ils rejoignent l'entrée aux alentours de Modèle:Heure, portant une valise et un cartable qui contient les exemplaires du sixième tract ainsi que certains du cinquième. Ils en déposent devant l’amphithéâtre encore clos et dans les couloirs. Alors qu'ils se dirigent vers la sortie, ils font demi-tour afin de déposer des tracts au premier étage. Ils courent ensuite au second étage où Sophie lance des tracts par-dessus la rambarde. À ce moment-là, ils sont découverts par l’appariteur Jakob Schmid qui les retient jusqu'à l'arrivée de la Gestapo<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Corinna L. Petrescu, Against All Odds: Models of Subversive Spaces in National Socialist Germany, Peter Lang, 2010, 276 p., pp. 159-160 : Modèle:Citation</ref>.

Christoph Probst et Willi Graf sont arrêtés le même jour ; les autres membres, excepté Jürgen Wittenstein, sont arrêtés les jours suivants (Susanne et Hans Hirszl le 22 février, Alexander Schmorell le Modèle:Date-, Kurt Huber le 27, Traute Lafrenz le Modèle:Date-). Anneliese Knoop-Graf, sœur de Willi Graf, est également arrêtée en même temps que son frère, bien qu'elle n'ait pas été membre du réseau ou au courant des actions de son frère.

Procès

Premier procès

Fichier:Sophie-Scholl-(photographie-Gestapo-18-fevrier-1943)- (Remini enhanced).jpg
Sophie Scholl photographiée par ses geôliers lors de son arrestation, le 18 février 1943.

Après leur arrestation, Hans et Sophie Scholl sont amenés au palais Wittelsbach, le principal centre de la Gestapo. Ils y sont interrogés et maintenus en détention jusqu'au Modèle:Date-. Lors de son arrestation, Hans Scholl a sur lui un écrit de Christoph Probst, un autre membre du réseau, ce qui conduit à l'arrestation et à l'inculpation de celui-ci.

Hans et Sophie Scholl, ainsi que Christoph Probst, sont jugés par le Modèle:Langue (« tribunal du Peuple<ref>Tribunal politique réservé aux « ennemis de l'État » suspects de trahison, mis en place par Hitler après l'épisode de l'incendie du Reichstag. Il est marqué du sceau de l'infamie du fait du nombre énorme de condamnations à mort prononcées lorsque Roland Freisler le préside.</ref> ») présidé par Roland Freisler, venu de Berlin. Ils sont tous trois condamnés à mort sous les chefs de « haute trahison et connivence avec l'ennemi, incitation à la haute trahison, atteinte à l'effort de défense ». Au cours du procès, Sophie Scholl fait face et déclare : Modèle:Citation

Sa défense sonne comme un appel au courage civil, Modèle:Langue en allemand (sans argumentation politique ou militaire<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Texte de la condamnation à mort de Sophie.</ref>Modèle:Référence insuffisante).

Hans Scholl lui aussi résiste jusqu'à la fin en déclarant : Modèle:Citation

Le procès dure à peine trois heures. Hans Scholl, Sophie Scholl et Christoph Probst sont guillotinés dans la prison de Stadelheim, près de Munich, le jour même de leur condamnation, le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Deuxième procès

Willi Graf, Kurt Huber et Alexander Schmorell sont également condamnés à mort, le Modèle:Date-, au cours d'un deuxième procès. Kurt Huber et Alexander Schmorell sont guillotinés dans la prison de Munich Stadelheim le Modèle:Date-. L’exécution de Willi Graf, toujours par guillotine, s'ensuit le Modèle:Date- de la même année<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Lors de ce même procès, Eugen Grimminger est condamné à dix ans de prison, Heinrich Bollinger et Helmut Bauer à sept ans chacun, Hans Hirzel et Franz J. Müller à cinq ans chacun, Heinrich Guter à dix-huit mois, Gisela Schertling, Katharina Schüddekopf et Traute Lafrenz sont condamnées à un an de prison, Susanne Hirzel à six mois et Falk Harnack acquitté<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Autres procès

Par manque de preuves, Falk Harnack est libéré. Alors qu'il est de nouveau arrêté et interné dans un camp, il réussit à s'évader. Il meurt en 1991 à 78 ans. Au total, seize membres du réseau paient de leur vie, soit par exécution, soit par mauvais traitements dans les camps, leur résistance au nazisme. D'autres participants et personnes qui connaissaient l'organisation sont poursuivis et condamnés à des peines de prison allant de six mois à dix ans.Modèle:Référence nécessaire

Fichier:Grab Sophie und Hans Scholl Christoph Probst-1.jpg
Tombe de Sophie et Hans Scholl, ainsi que de Christoph Probst.

Hommages

Notes et références

  • Inge Jens, Hans et Sophie Scholl, Lettres et Carnets, Paris, Tallandier, 2008

Modèle:Références

  • Autres sources

Modèle:Références Modèle:Traduction/Référence

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Filmographie

Musicographie

  • Les Joyaux de la princesse, Die Weiße Rose, 1997.
  • White Rose Movement, un groupe de post-punk anglais.
  • La Rose blanche, Mickey 3D
  • The secret of "The White Rose" (In memoriam Sophie Scholl), Otto M. Schwarz, 2013

Articles connexes

Liens externes

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