Sermon

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Fichier:Sermo Lupi.jpg
Page manuscrite d'un sermon de Wulfstan (mort en 1023), le Modèle:Lien, conservé à la British Library.

Un sermon, du latin sermo (« conversation, conférence »), est un discours prononcé lors d'une célébration religieuse. Dans les religions abrahamiques, le prédicateur, ou prêcheur, adresse à l'assemblée un message d'ordre éthique ou théologique, fondé sur les Écritures, Bible ou Coran, tout en expliquant les applications pratiques que les fidèles peuvent mettre en œuvre.

Judaïsme

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Le Satmar Rebbe donnant un sermon dit dvar Torah dans la Yeshiva Satmar

Les premiers sermons ou en hébreu derashot (singulier derashah, דרשה), les homélies synagogales voire les divréi Torah, datent d'Esdras (Bible) qui faisait suivre la lecture de la Torah par quelques explications destinées aux fidèles<ref name="EBr">« Derasha », Encyclopaedia Britannica.</ref>. Ces homélies étaient partie intégrante de la liturgie juive<ref name="EBr" />.

Le chercheur Maurice Sachot souligne le « déplacement » de l'homélie vers la fin de l'office dans les synagogues de Galilée, à l'époque de Jésus, alors qu'auparavant elle se situait vers le milieu : ce changement permettait de plus longs développements<ref name="MSInv">Maurice Sachot, L'Invention du Christ. Genèse d'une religion, Éditions Odile Jacob, « Le champ médiologique », 1998, rééd. poche Odile Jacob, 2011.</ref>.

Au fil des siècles, l'homélie synagogale a varié tant dans le fond que dans la forme, privilégiant l'explication didactique ou la métaphore, l'anecdote ou l'allégorie<ref name="EBr" />.

Les derachot prononcées à la synagogue ou dans une salle des fêtes par les jeunes garçons devant l'assemblée, lors de leur cérémonie de Bar-mitsva, et portant en général sur la section hebdomadaire de la Torah qu'ils ont étudiée et lue, en sont un exemple particulier.

Christianisme

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Chaire de l'église abbatiale de Grüssau

Le sermon des différentes Églises chrétiennes prend son origine dans l'homélie synagogale qui existait dans le monde juif à l'époque de Jésus <ref> Hughes Oliphant Old, The Reading and Preaching of the Scriptures in the Worship of the Christian Church: The biblical period, Wm. B. Eerdmans Publishing, USA, 1998, p. 94</ref>. Comme tous les rabbins, Jésus avait pour habitude de donner des sermons pour enseigner ses disciples, notamment le sermon sur la montagne, prononcé en plein air et cité dans l'Évangile selon Matthieu aux chapitres 5, 6 et 7<ref>George Thomas Kurian, James D. Smith III, The Encyclopedia of Christian Literature, Volume 2, Scarecrow Press, USA, 2010, p. 143</ref>. Il a aussi donné des sermons dans des synagogues, notamment celle de Nazareth, épisode relaté dans l’Évangile selon Luc au chapitre 4<ref> Everett Ferguson, Encyclopedia of Early Christianity, Routledge, Abingdon-on-Thames, 2013, p. 539</ref>.

Le sermon explique les mystères de la foi et les préceptes de la vie chrétienne à partir des textes scripturaires de la liturgie du moment<ref> Richard A. Lischer, A Theology of Preaching: The Dynamics of the Gospel, Wipf and Stock Publishers, USA, 2001, p. 60</ref>.

Dans l'Espagne du bas Moyen Âge, les prédicateurs utilisaient Modèle:Citation

Catholicisme

Dans le catholicisme, le sermon prend place après la lecture de l'Évangile pendant la messe<ref>Frank K. Flinn, Encyclopedia of Catholicism, Infobase Publishing, USA, 2007, p. 527.</ref>. Il est aussi appelé homélie — surtout depuis la réforme liturgique de Vatican II — dans le cadre d'une célébration eucharistique. Pour des raisons d'acoustique, avant la sonorisation des églises dans les années 1960, les sermons étaient prononcés du haut d'une chaire et plus rarement depuis un ambon.

Protestantisme

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Des sabliers placés sur la chaire pouvaient réguler le temps de prédication des pasteurs. Exemplaire de 1776, Museum für Thüringer Volkskunde, Erfurt.

Dans le protestantisme, le culte est centré sur la lecture de la Bible et sur le sermon<ref> Hans J. Hillerbrand, Encyclopedia of Protestantism: 4-volume Set, Routledge, Abingdon-on-Thames, 2016, p. 1843</ref>.

Christianisme évangélique

Dans le christianisme évangélique, le sermon est souvent appelé message. Il occupe une place importante dans le culte, soit la moitié du temps, environ 45 à 60 minutes<ref> Bruce E. Shields, David Alan Butzu, Generations of Praise: The History of Worship, College Press, USA, 2006, p. 307-308</ref>,<ref> Robert Dusek, Facing the Music, Xulon Press, USA, 2008, p. 65</ref> , <ref> Pew Research Center, The Digital Pulpit: A Nationwide Analysis of Online Sermons, pewforum.org, USA, 16 décembre 2019 </ref>,<ref> Franklin M. Segler, Randall Bradley, Christian Worship: Its Theology and Practice, B&H Publishing Group, USA, 2006, p. 145</ref>. Ce message peut être supporté par un powerpoint, des images et des vidéos<ref> Gaspard Dhellemmes, Spectaculaire poussée des évangéliques en Île-de-France, lejdd.fr, France, 7 juin 2015</ref>,<ref> Christina L. Baade, James Andrew Deaville, Music and the Broadcast Experience: Performance, Production, and Audience, Oxford University Press, USA, 2016, p. 300</ref>. Dans certaines églises, les messages sont regroupés dans des séries thématiques<ref> Susan Cartmell, UnCommon Preaching: An Alternative to the Lectionary, Wipf and Stock Publishers, USA, 2015, p. 27</ref>. Celui qui apporte le message, est en général un pasteur formé dans un institut de théologie<ref> Michel Deneken, Francis Messner, Frank Alvarez-Pereyre, La théologie à l'Université: statut, programmes et évolutions, Editions Labor et Fides, France, 2009, p. 61</ref>. Les sermons évangéliques sont diffusées à la radio, sur des chaines de télé (télévangélisme), dans Internet, sur des portails web, sur le site web des églises<ref> Frédéric Dejean, L’évangélisme et le Pentecôtisme: des mouvements religieux au cœur de la mondialisation, Magazine Géographie et cultures, 68, France, 2009, paragraphe 26 </ref>,<ref> Sébastien Fath, Dieu XXL, la révolution des mégachurches, Éditions Autrement, France, 2008, p. 151-153</ref>,<ref> Christine Gudorf, Zainal Abidin, Mathen Tahun, "Aspirations for Modernity and Prosperity", Casemate Publishers, USA, 2015, p. 82 </ref> et via des médias sociaux comme YouTube et Facebook<ref> Mark Ward Sr., The Electronic Church in the Digital Age: Cultural Impacts of Evangelical Mass Media , ABC-CLIO, USA, 2015, p. 78 </ref>.

Islam

Dans l’islam, la khutba est le nom arabe du sermon délivré par l'imam lors de la prière du vendredi et lors des deux Eid/ʿīd<ref> Juan Eduardo Campo, Encyclopedia of Islam, Infobase Publishing, USA, 2009, p. 612</ref>. Dans le sunnisme, la khutba est impérative : sans elle, la prière du vendredi ne serait pas valide.

Bouddhisme

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Représentation du premier sermon du bouddha Siddhartha Gautama à ses cinq premiers disciples.

Le bouddha Siddhartha Gautama a donné un certain nombre de sermons qui sont regroupés sous forme de sutra<ref> Robert S. Ellwood, Gregory D. Alles, The Encyclopedia of World Religions, Infobase Publishing, USA, 2007, p. 273</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Le premier d'entre eux est le Modèle:Cita, prononcé 49 jours après qu'il a atteint l'éveil<ref>Quentin Ludwig, Le grand livre du bouddhisme, p. 234</ref>.

Les religieux bouddhistes peuvent donner des sermons en s'appuyant sur des textes du canon bouddhique comme par exemple le Dhammapada<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Au Japon, le sekkyō est une forme particulière de sermon<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes

Notes et références

Modèle:Références

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