Bataille de Castillon

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Modèle:Voir homonyme Modèle:Infobox conflit militaire

La bataille de Castillon eut lieu le Modèle:Date à Castillon, entre les armées d'Modèle:Souverain2 et celles de Modèle:Souverain2. Cette dernière bataille de la guerre de Cent Ans se conclut par une victoire décisive pour les Français. Elle marque aussi la première utilisation massive de l'artillerie de campagne dans une bataille, créée par les frères Gaspard et Jean Bureau<ref>Castillon, Modèle:Date- : le canon, arme fatale de la guerre de Cent Ans, Sciences et Avenir, 4/9/2019</ref>.

Contexte général

À la suite de la reconquête de la Normandie, qui s'achève en 1450 peu après la bataille de Formigny, les Français dirigent leurs efforts vers la seule région encore aux mains des Anglais. La Guyenne est presque reconquise par les Français, Modèle:Refnec. Après la conquête de Bordeaux par les Français le Modèle:Date-, le roi d'Angleterre Modèle:Souverain2 envoie une armée, à la demande des Bordelais, frustrés d'avoir perdu leurs avantages accordés par les Anglais. L'armée anglaise est commandée par le vieux soldat John Talbot, qui reprend la ville un an plus tard, à la grande satisfaction des habitants, dont la prospérité dépend largement du commerce avec l'Angleterre. Talbot est nommé lieutenant général de Guyenne. Le reste de la province se rebelle contre le roi de France Modèle:Souverain- qui envoie à son tour une armée pour reconquérir la Guyenne, en 1453.

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Plan de la bataille.

Les préparatifs français

L'armée française est commandée collégialement par les maréchaux de France André de Lohéac et Philippe de Culant<ref>Appelé souvent dans les documents d'époque par son titre de seigneur de Jalognes.</ref>, l'amiral Jean de Bueil et d'autres seigneurs. Un corps d'armée descend la vallée de la Dordogne et arrive le Modèle:Date devant le château de Castillon, tenu par les Anglais<ref name="Chartier">Modèle:Cf. Jean Chartier.</ref>. Il s’apprête à l'assiéger mais veut d'abord attirer les Anglais dans un piège. L'armée comprend Modèle:Nb, soit Modèle:Nb de cavalerie, Modèle:Nobr, l'artillerie des frères Bureau, et des auxiliaires de cavalerie envoyés par le duc de Bretagne. L'artillerie est sous les ordres de Jean Bureau, trésorier général de France (1441), et de son frère Gaspard, grand-maître de l'artillerie (1444)<ref>Il sera fait marquis de Castillon par Modèle:Souverain-.</ref>. Jean Bureau choisit un terrain au nord de la Dordogne pour y placer ses canons. Le camp est installé derrière un ancien lit sinueux de la Lidoire, petit affluent de la Dordogne. Le lit sert de fossé et sa rive nord est aménagée en parapet, avec un rempart continu en troncs d'arbres. Le camp retranché, qui fait Modèle:Unité de long<ref name="Chartier" />, est gardé au nord, à environ Modèle:Unité, par les Modèle:Nombre de la cavalerie bretonne, dissimulés sur la colline d'Horable, commandés par les sires Jean de Montauban et Gilles de la Hunaudaye<ref>Modèle:Cf. Philippe Contamine, La bataille de Castillon, Les Célébrations Nationales, 2003.</ref>,<ref>Liste des seigneurs, barons et ducs de Retz</ref>. La plaine de Colle, sur l'actuelle commune de Lamothe-Montravel, entre le camp retranché et la Dordogne, est un terrain plat idéal pour les tirs de l'artillerie française. Jean Bureau dispose d'un parc considérable, d'au moins Modèle:Nobr, servis par Modèle:Nobr<ref name="Chartier" />. Cette grosse et menue artillerie du roi, mobile, montée sur chariots, avec des bouches à feu tirant des boulets de fonte de différents calibres<ref>Des canons, bombardes, couleuvrines, veuglaires et ribaudequins, Modèle:Cf. Jean Chartier.</ref> constitue une véritable artillerie de campagne, une innovation militaire de première importance à cette époque où l'artillerie était généralement utilisée pour les sièges. Jean Bureau dispose ses canons en direction de la plaine au sud et prépare ses positions de tir.

Les préparatifs anglais

Talbot sait ses forces plus faibles que celles de son adversaire. Les Français envahissent la Guyenne par trois colonnes. Il est dès lors souhaitable d'attaquer en premier, en détruisant séparément les trois corps, avant leur regroupement. Il subit aussi les pressions des vignerons qui craignent de longs combats sur leurs terres et redoutent que les affrontements se poursuivent jusqu'aux vendanges. Bien qu'il soit prudent et très expérimenté, le vieux Talbot, informé de l'arrivée des Français à Castillon, décide de passer à l'attaque.

Il quitte Bordeaux le Modèle:Date- au matin, avec une force anglaise de Modèle:Unité à cheval et Modèle:Unité à pied<ref name="Chartier" />, ainsi que des renforts de Modèle:Unité, et avance à marche forcée sur Castillon. À l'aube du Modèle:Date-, son avant-garde surprend et disperse un détachement de francs-archers français commandés par Jacques de Chabannes et Joachim Rouault, qui sont en avant-poste dans l'abbaye de Saint-Laurent, au nord de Castillon, en bordure de la route de Bordeaux. Cent à cent-vingt Français sont tués et les autres s'enfuient vers le camp retranché. Les Français qui assiègent le château de Castillon se replient aussi dans le camp<ref name="Chartier" />. Des habitants signalent aux Anglais des mouvements de cavalerie sortant du camp à l'Est. Ces diverses observations font penser à Talbot que son adversaire prépare son retrait et que c'est le bon moment de l'attaquer, sans grand risque.

Les assauts anglais

Talbot pénètre dans la plaine de la Colle, au sud des forces françaises. Les limites sinueuses du camp retranché et ses parapets ne lui permettent pas d'apprécier aussitôt la composition et l'importance des forces adverses. Talbot ne dispose que de peu d'artillerie, qui n'est d'ailleurs pas encore arrivée, et doit livrer initialement un combat d'infanterie. Il donne l'assaut dès qu'il est arrivé devant le centre du camp français plutôt que d'attendre l'arrivée de l'ensemble de ses forces. L'attaque est contenue par les Français. Talbot lance de nouveaux assauts qui sont chaque fois repoussés au corps à corps<ref>Ou main à main, selon l'expression de Jean Chartier.</ref>.

Tirs de l'artillerie de campagne française et mort de Talbot

Entre-temps, Jean Bureau a pu ajuster ses positions en fonction de celles des Anglais. Il lance les tirs en enfilade de toutes ses bouches, presque à bout portant, sur des Anglais surpris. La canonnade a un effet dévastateur sur les effectifs anglais. Les soldats anglais, sous l'effet de la surprise, commencent à s'inquiéter. Talbot fait mettre pied à terre aux cavaliers mais reste en selle, en raison de son grand âge. Un boulet de couleuvrine tue son cheval et lui brise une jambe<ref name="Chartier" />. Fidèle au serment fait à Modèle:Souverain-<ref>Capturé à Rouen pendant la campagne de Normandie de 1450, Talbot avait été libéré par Modèle:Souverain- contre sa parole de ne plus porter les armes contre la France.</ref>, il est sans arme ni armure et ne porte aucun signe de distinction de sa qualité. Non reconnu lors de l'attaque des Français, il est tué par un archer. Ainsi finit ce fameux et redouté chef anglais, qui passait depuis si longtemps pour l'un des fléaux les plus formidables et un des plus jurés ennemis de la France<ref name="Chartier" />.

La charge de la cavalerie bretonne

Fichier:Battle at Castillon-sur-Dordogne - BL Royal 20 C IX, f. 263.jpg
Bataille de Castillon. Miniature ornant un manuscrit des Grandes Chroniques de France, fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, British Library, Modèle:Nobr, Modèle:Folio.

Malgré leur situation devenue très difficile, les Anglais lancent de nouveaux assauts, qui sont toujours repoussés. De leur position arrière sur la colline d'Horable, les cavaliers bretons entendent la canonnade et sont prêts à intervenir au bon moment. Lorsqu'ils en sont requis par les chefs du camp retranché, ils longent ce dernier, sans qu'on sache exactement si c'est par l'Est<ref>Modèle:Cf. la carte de Burne dans Agincourt War.</ref> ou par l'ouest<ref>Modèle:Cf. Henri Bardon ; la position de la colline d'Horable laisse penser que c'est plutôt par l'ouest.</ref>, débouchent brutalement sur le champ de bataille et chargent les Anglais. Ces troupes auxiliaires, de grand et noble courage, firent tant, avec l'aide de Dieu et par leur prouesse, que les Anglais tournèrent enfin le dos et furent mis en fuite et défaits. Ainsi, toutes leurs bannières furent abattues et renversées par les Bretons<ref name="Chartier" />. À l'arrivée de la cavalerie, les Français abaissent les portes de leur camp, en sortent à pied et à cheval et attaquent<ref>Modèle:Cf. Lettre d'Angoulême ; la lettre attribue la chute de Talbot non à un boulet mais aux soldats sortis du camp ; cependant, le rédacteur de la lettre n'a pas assisté à la bataille et écrit son texte juste après avoir entendu le premier récit venu de Castillon.</ref>. Ce qui reste de l'armée anglaise est débordé de toutes parts, ne peut se retirer en ordre et est disloqué. Des rescapés fuient vers la Dordogne qu'ils traversent au gué du Pas de Rauzan. Ils sont poursuivis sur l'autre rive par les cavaliers bretons et beaucoup sont exterminés ou faits prisonniers. Un grand nombre d'Anglais et de Gascons, près de Modèle:Unité<ref name="Chartier" />, peuvent cependant se réfugier dans le château de Castillon, dont sans doute les derniers éléments de l'armée de Talbot continuant à arriver. Les réfugiés de Castillon seront faits prisonniers deux jours plus tard. La victoire française est totale.

Bilan et conséquences

Chez les Français, la bataille a fait une centaine de tués et de blessés<ref>Sont notamment blessés l'amiral Jean de Bueil et Jacques de Chabannes (Modèle:Cf. la lettre d'Angoulême) ; ce dernier mourra de ses blessures trois mois plus tard.</ref>. Les Anglais ont perdu Modèle:Nobr et Modèle:Nombre, dont Modèle:Unité (2 000 et plus selon la Chronique du temps de Modèle:Souverain- conservée à la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris<ref>Modèle:Numéro avec majuscule, Modèle:Nobr.</ref>), les autres étant blessés ou faits prisonniers pendant la bataille. Parmi les morts se trouvent Talbot, deux de ses fils et le baron de L'Isle, fils de John Talbot, qui avait débarqué en Guyenne à la tête de Modèle:Nombre de renfort.

Le lendemain de la bataille, les Français reprennent le siège de Castillon, avec l'artillerie de Jean Bureau pointée sur les remparts<ref name="Chartier" />. La ville se rend le surlendemain Modèle:Date et les rescapés anglais sont faits prisonniers. Le roi d'Angleterre n'a plus de troupes de campagne en Guyenne. Les autres places-fortes anglaises tombent rapidement, si bien qu'il ne reste plus que Bordeaux. Le siège est mis devant la ville tandis que Jean Bureau pointe ses canons sur les remparts. Le Modèle:Date, la ville, affamée, préfère se soumettre car la défaite est inévitable avec une telle artillerie moderne.

Avec la bataille décisive de Castillon, la Guyenne redevient française et le restera par la suite. Les Anglais sont boutés hors de France. Ils ne conserveront plus en France que la place forte de Calais.

Survenant quelques semaines après la prise de Constantinople par les Turcs, la bataille de Castillon passe presque inaperçue des contemporains<ref>https://www.herodote.net/17_juillet_1453-evenement-14530717.php.</ref>Modèle:Source insuffisante.

Fin de la guerre de Cent Ans

En 1475, le roi d'Angleterre Modèle:Souverain2 espère encore pouvoir reconquérir les territoires perdus en débarquant avec son armée à Calais, mais, abandonné par son allié Charles le Téméraire parti guerroyer sur le Rhin, il préfère négocier avec le nouveau roi de France Modèle:Souverain2. Une entrevue est organisée entre les deux rois, qui débouche sur le traité de Picquigny, lequel met fin officiellement à la guerre de Cent Ans. Par ce traité, Modèle:Souverain2 reconnaît Modèle:Souverain2 comme seul roi légitime de France, et reçoit en échange une pension annuelle de Modèle:Nb et une indemnité de Modèle:Nb. Des fiançailles sont par ailleurs prononcées entre le dauphin Charles et la fille aînée d'Édouard. La guerre de Cent Ans est terminée. Les Anglais rembarquent définitivement. Ils n'ont plus en France que Calais, qu'ils conserveront jusqu'en 1558<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Postérité

Fichier:Battle of Castillon.jpg
La mort de John Talbot représentée dans une peinture de bataille du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Bataille de Castillon, Modèle:Date-,
huile sur toile de Charles-Philippe Larivière, Versailles, musée de l'Histoire de France, galerie des Batailles, 1839.

Le corps de John Talbot, reconnu par son héraut, est inhumé le lendemain de la bataille dans la chapelle Notre-Dame de Colle, puis dans une chapelle érigée sur place, appelée Notre-Dame de Talbot. Il sera transféré en 1496 en Angleterre à l'abbaye de Whitchurch, dans le Shropshire.

Le souvenir de la bataille est resté vif en Guyenne. Talbot y fut longtemps appelé le bon roi Talabot<ref>Selon la transcription française de l'époque.</ref>. Jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, une procession se rendait le Modèle:Date- sur le lieu des combats. Un monument a été érigé à l'emplacement de Notre-Dame de Talbot, détruite pendant la Révolution. Il porte le nom de monument Talbot. Pour le cinq-centenaire de la bataille, la Société française d'archéologie a posé une nouvelle plaque. Un autre monument, à la mémoire des frères Bureau, dû à l'architecte Henri Mello, a été érigé en 1888 en bordure de la Modèle:Nobr par l'Union patriotique de France à l'initiative de son comité girondin, l'Union patriotique de la Gironde.

Parmi les tableaux célébrant les victoires militaires de la monarchie française dans la galerie des Batailles inaugurée en 1837 par Modèle:Souverain2 au château de Versailles<ref>Modèle:Lien web.</ref>, le roi des Français a tenu à voir figurer la bataille de Castillon, sorte d'Modèle:Citation<ref name="Challet 2015">Modèle:Harvsp.</ref>.

Chaque été depuis 1977, et du 21 juillet au 20 août 2022, un spectacle vivant reconstitue cette bataille Modèle:Citation, événement qui mobilise des Modèle:Citation<ref name="Challet 2015"/>. Depuis 2016, l'Association Modèle:Nobr en est le producteur et Éric Le Collen le metteur en scène. Grâce à la participation de ses 500 adhérents, de 40 chevaux, le spectacle « La Bataille de Castillon » est devenu un des plus grands spectacles son et lumière de Nouvelle-Aquitaine<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Notes et références

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Voir aussi

Sources primaires imprimées

Bibliographie

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Articles connexes

Lien externe

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