Michel Chasles

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
Révision datée du 7 août 2023 à 15:43 par 77.200.132.154 (discussion) (→‎Articles connexes)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Michel Chasles est un mathématicien français, né le Modèle:Date de naissance- à Épernon (en Eure-et-Loir) et mort le Modèle:Date de décès- à Paris.

On lui doit d'importants travaux en géométrie projective, où il montra toute la richesse de la notion de rapport anharmonique, ainsi qu'en analyse harmonique, avec la représentation de certains potentiels.

Biographie

Famille

Modèle:Article général Michel Chasles nait le Modèle:Date républicaine- à Épernon<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref> en Eure-et-Loir : il est le fils de Charles-Henri Chasles (1772-1853), marchand de bois et entrepreneur dans les ponts et chaussées<ref name="Polytech.Fiche"/> et conseiller général d'Eure-et-Loir pour le canton de Chartres-Sud-Est et président du tribunal de commerce de Chartres. Sa mère est Catherine Émilie Hardouin (1771-1849)<ref name=":2" />,<ref name="Polytech.Fiche"/>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le frère cadet de Michel Chasles, Adelphe Chasles (1795-1868) sera député-maire de Chartres et conseiller général d'Eure-et-Loir.

À sa naissance, pendant la Révolution française, il est prénommé Floréal, mais, pour revenir à un prénom plus traditionnel, un jugement en date du Modèle:Date-<ref name=":2" /> l'autorise à lui substituer celui de Michel<ref group="alpha">La loi du Modèle:Date républicaine-, disposait en son article Modèle:1er que les noms en usage dans les différents calendriers et ceux des personnages connus de l'Histoire ancienne, pourront seuls être reçus comme prénoms sur les registres de l'état civil et donnait en son Modèle:Nobr la possibilité de changer son prénom en en faisant la demande auprès du tribunal de son arrondissement : "Toute personne qui porte actuellement comme prénom, soit le nom d'une famille existante, soit un nom quelconque qui ne se trouve pas compris dans la désignation de l'article précédent pourra en demander le changement." Ce sont les parents de Michel Chasles qui présentent la requête en changement de prénom de leur fils. Archives départementales d'Eure-et-Loir, cote 3 U 1 90.</ref>.

Études

Michel Chasles fait ses premières études à l'école secondaire de Chartres qui a ouvert ses portes le Modèle:Date-, dans un immeuble situé rue Saint-Michel qui précédemment avait hébergé l'école centrale de Chartres. La direction de son école est assurée par Modèle:M., attaché à l'université de Paris et docteur en Sorbonne.

En 1806, il achève ses Modèle:5e et Modèle:6e de latinité, et obtient un second accessit en thème (distribution des prix en date du Modèle:Date-). En 1807, en fin de ses Modèle:3e et Modèle:4e de latinité, il lui est attribué un premier accessit en thème et un second accessit en poésie latine (distribution des prix en date du Modèle:Date-). En 1809, inscrit en classe de physique et de mathématiques, première division, il y obtient un accessit<ref>Collège de la ville de Chartres, liste des jeunes gens qui ont été couronnés lors de la distribution des prix qui a eu lieu le samedi Modèle:Date- publiée dans le Mémorial administratif de la préfecture d'Eure-et-Loir Modèle:N° du Modèle:Date-.</ref>.

Il entre ensuite au lycée impérial à Paris. En 1811, dans le bulletin trimestriel, le proviseur Modèle:M. écrit : Modèle:Citation<ref name="éloge par J. Bertrand" />. En 1812, il obtient un premier prix de mathématiques (distribution des prix du Modèle:Date-). Passionné de géométrie, il parvient à rencontrer Siméon Denis Poisson, mais ressort déçu de leur entretien, ce dernier se montrant dédaigneux<ref name="éloge par J. Bertrand" />.

Il entre en 1812 à l’École polytechnique<ref name="Polytech.Fiche"/>, classé Modèle:19e sur 184. Il passe en Modèle:1re en 1813 où il est Modèle:15e. En 1814, terminant Modèle:12e, il est déclaré admissible dans les services publics.

En 1814, les promotions de 1812 et 1813 de l'École polytechnique sont mobilisées par décret impérial pour la défense de Paris. Le Modèle:Date-, Michel Chasles sert sur la route de Vincennes une pièce opposée à la cavalerie prussienne. Sa batterie est tournée par les Russes. Les artilleurs se réfugient dans les vignes voisines, un cosaque s'élance à leur poursuite et blesse d'un coup de lance son camarade Germinal Pierre Dandelin<ref name="éloge par J. Bertrand" />.

Modèle:Pas clair, il obtient une place dans le génie militaire mais préfère céder celle-ci au bénéfice d'un camarade nommé Coignet (arrivé Modèle:11e) d'origine modeste<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref> à la demande du père de celui-ci, venu le voir à Paris.

Aux examens de sortie de l'École polytechnique à la fin de l'année scolaire 1814-1815, Modèle:Pas clair sur la liste de mérite arrêtée par le jury mais, faute de place, il ne peut intégrer le service des ponts et chaussées qu'il souhaitait rejoindre.

Carrière

Déçu de ne pas avoir été admis dans les ponts et chaussées et ayant peu de goût pour l'armée, Chasles retourne alors chez ses parents à Chartres où il reçoit son condisciple Gaëtan Giorgini, sorti premier de Polytechnique. Il publie plusieurs articles dans la Correspondance sur l'École polytechnique.

En 1816, son père lui achète une charge d'agent de change à Paris. Il se rend souvent à l'opéra de Paris et fréquente l'une de ses danseuses, Émilie Bigottini. Ayant peu d'intérêt pour son métier d'agent de change, sa charge est liquidée<ref name=":0" />. Il ne reprend qu'en 1828 ses publications scientifiques. En 1830, il répond à un concours de l'Académie de Bruxelles portant sur Modèle:Citation. Son mémoire est largement salué et va fournir, sept ans plus tard, la substance de son premier ouvrage, Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géométrie.

Vivant à Paris en célibataire endurci, Michel Chasles y consacre sa vie aux mathématiques et à son enseignement. Du fait de la fortune de son père, Michel Chasles n'a pas besoin d'un emploi d'enseignant pour subvenir à ses besoins. Il accepte cependant en 1841, âgé de Modèle:Nobr, de devenir professeur de machines et d'hydraulique, d'astronomie et de géodésie à l’École polytechnique en remplacement de Félix Savary. Il occupe ensuite ce poste durant dix ans. En 1851, la direction de l'École décide d'attribuer la partie du cours sur les machines au cours de mécanique. Chasles choisit alors de démissionner. Hervé Faye le remplace en 1852 pour la géodésie, puis en 1854 le colonel Hossart et en 1855 le capitaine Laussedat.

En 1846, une chaire de géométrie supérieure est créée pour lui à la faculté des sciences de Paris<ref>Arrêté ministériel de nomination du Modèle:Date-.</ref>. Il inaugure son cours le Modèle:Date-. Il est enfin élu en 1851, âgé de Modèle:Nobr, membre de l'Académie des sciences (en remplacement de Guillaume Libri), dont il était correspondant depuis 1839<ref name="éloge par J. Bertrand" />.

Michel Chasles devient membre étranger de la Royal Society le Modèle:Date-. Ses travaux de géométrie lui valent la médaille Copley en 1865 et un collègue anglais lui décerne le titre d'« empereur de la géométrie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ».

Œuvre scientifique

Son nom est attaché à la relation de Chasles, mais cette propriété était déjà utilisée longtemps avant lui. On lui doit aussi le théorème de Chasles, qui établit que toute fonction harmonique, c'est-à-dire toute fonction qui est une solution de l'équation de Laplace, peut se représenter par un potentiel de simple couche sur l'une quelconque de ses surfaces équipotentielles.

Il existe aussi une loi de Chasles, exprimant que la tangente de l'angle entre le plan tangent au point central <math>C</math> d'une génératrice d'une surface réglée et le plan tangent en un point <math>M</math> est proportionnelle à <math>\overline{CM}</math> <ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Il a inventé le terme homothétie, qu’il prononçait<ref name="prononciation">D'après Modèle:Article cité dans Modèle:Ouvrage.</ref> [omoteti] au lieu d'[omotesi] comme aujourd’hui. Il travailla aussi sur les homographies et la géométrie projective. Il a introduit le rapport anharmonique appelé aussi birapport de quatre points alignés.

Travaillant sur les coniques (cf. son ouvrage de 1865), il démontre le résultat suivant : « Soient cinq coniques (ellipses, paraboles ou hyperboles) dans un plan ; il existe Modèle:Unité tangentes à ces cinq-là » (ces coniques peuvent être réelles ou complexes)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Historien des mathématiques, il publie en 1837 Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géométrie dans lequel il réévalue le rôle de François Viète dans la mise en place de l'algèbre moderne<ref>Michel Chasles, Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géométrie, M. Hayez, 1837, Modèle:P. et suivantes.</ref>.

Une mystification

Dans son Apologie pour l'histoire<ref>Modèle:Lien web</ref>, Marc Bloch rappelle une mésaventure humiliante survenue à Michel Chasles, éminent homme de sciences mais qui avait voulu se mêler d'histoire, un domaine où il n'entendait rien.

L'histoire commence en 1861 quand l'illustre Chasles reçoit la visite du faussaire Denis Vrain-Lucas<ref name=":1" />. Ce dernier raconte au savant une histoire rocambolesque justifiant le fait qu'il serait en possession de lettres manuscrites entre personnages célèbres, dont il ne sait que faire car elles sont en très mauvais état à la suite d'un naufrage entre les États-Unis d'Amérique et la France, survenu après la Révolution française : lors de ce premier entretien, il en présente quelques-unes à Chasles qui est ahuri ; en effet, « le grand Pascal » y dialogue dès 1648 avec le physicien et chimiste irlandais Robert Boyle et, vingt ans avant Newton, il y énonce les lois de l'attraction universelle. Le faussaire a su susciter la curiosité du savant français, notamment en jouant sur la corde nationaliste, en prouvant que Pascal ait pu précéder Newton. Il en demande d'autres, voire l'ensemble, que Vrain-Lucas indique ne pouvoir livrer qu'au compte-gouttes pour ne pas attirer l'attention du voisinage<ref name=":1" />.

Chaque jour, Vrain-Lucas effectue des livraisons : des autographes de Cassini, de Galilée, de Huyghens, de Leibniz, de Bernouilli sur des thèmes scientifiques qui pourraient modifier l’histoire de la science<ref name=":1" />.

Le Modèle:Date-<ref name=":1" />, le mathématicien présente à l'Académie des sciences deux lettres du poète Jean de Rotrou concernant la fondation de l'Académie française au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. À partir du Modèle:Date-, il dépose une série de lettres inédites prétendument de Pascal, que le faussaire Denis Vrain-Lucas venait de fabriquer. Elles veulent établir qu'avant Newton, l'auteur des Pensées avait découvert le principe de l'attraction universelle. Un savant anglais fait observer qu'on y trouve des mesures astronomiques bien postérieures à la mort de Pascal. À la séance du Modèle:Date-, Prosper Faugère, auteur de nombreux travaux sur Pascal, conteste leur authenticité mais il n'est pas écouté, le prestige de Chasles et l'anglophobie prenant le pas. Approvisionné une nouvelle fois par Vrain-Lucas, Chasles montre alors des lettres où Galilée communique à Pascal les résultats de ses observations. Le même savant anglais (que précédemment à propos de Newton) fait cette fois remarquer que, dans une lettre de 1641, Galilée se plaignait de sa mauvaise vue, alors que dans les faits il était complètement aveugle depuis 1637 environ. « Surgit » alors une nouvelle lettre, légèrement postérieure à la précédente, datée de Modèle:Date-, dans laquelle un autre savant italien apprenait à Pascal que Galilée, dont la vue n'avait cessé de baisser, avait fini par la perdre entièrement<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Ses collègues de l'Institut prennent la chose avec bonne humeur, mais à l'étranger Modèle:Incise on fait des « gorges chaudes » du manque d'esprit critique des scientifiques français.

Vrain-Lucas fournit ainsi, en huit ans, Modèle:Unité à Chasles, empoche Modèle:Unité et jette le désarroi chez tous les savants du monde<ref name=":1" />.

Mais vers 1869, Vrain-Lucas tarde à livrer 3 000 pièces qu'attend patiemment le savant. et celui-ci, craignant que son fournisseur ne les fasse passer à l’étranger et ne frustre la France de ces inestimables richesses, organise une surveillance.

À l'audience Chasles vint en personne exposer, non sans mélancolie, comment il avait découvert la fourberie dont il était victime.

Désabusé, le très candide Chasles dut faire l'humiliant aveu qu'il avait été mystifié par un habile faussaire qui, de surcroît, le ridiculisa lors du procès que lui intenta le mathématicien en 1870, Vrain-Lucas montrant au juge la naïveté de Chasles<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>. D'autant que, comme on l'apprit plus tard, Chasles avait acheté à Vrain-Lucas, pour Modèle:Unité d'autres lettres, d'Alexandre le Grand à Aristote, de Jules César à Vercingétorix, de César à Cléopâtre<ref name=":1" />, toutes rédigées dans un faux « vieux français ». Chasles légua à sa mort sa collection à l'Institut, y compris les faux fabriqués par Vrain-Lucas. Il semblerait que s'il a admis que les documents relatifs à l'Antiquité étaient des faux, Chasles n'aurait en revanche jamais été convaincu que la correspondance de Pascal était une forgerie. Les originaux des vingt-sept mille faux documents ont été détruits pour la plupart. Néanmoins, il en reste cent quatre-vingts, reliés en un seul volume conservé dans les archives de la Bibliothèque nationale<ref>Modèle:Article.</ref>.

Michel Chasles et Denis Vrain-Lucas ont fourni à Alphonse Daudet de quoi nourrir son roman L'Immortel, paru en 1888<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Œuvres

Inhumation

Cénotaphe au cimetière du Père-Lachaise.
Cénotaphe au cimetière du Père-Lachaise, où Chasles fut initialement inhumé.

Michel Chasles a été inhumé initialement au cimetière du Père-Lachaise (Modèle:Nobr) après ses funérailles à l'église Sainte-Clotilde<ref>Modèle:Lien web</ref>. Son corps a ensuite été transféré le Modèle:Date- dans un tombeau du cimetière Saint-Chéron de Chartres dans lequel reposent également plusieurs membres de sa famille<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Hommages

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Articles connexes

  • Famille Chasles de Chartres
    • Pierre Jacques Chasles (1754-1826), député montagnard ;
    • Charles Henri Chasles, frère de Pierre Jacques ;
      • Michel Chasles (1793-1880), mathématicien ;
      • Adelphe Chasles (1795-1868), maire de Chartres (1830-1848) et député d'Eure-et-Loir (1831-1848) ;

Modèle:Autres projets

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Début dynastie Modèle:Insérer dynastie Modèle:Insérer dynastie Modèle:Fin dynastie

Modèle:Portail