Abdelaziz Bouteflika

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Abdelaziz Bouteflika (Modèle:Lang-ar <templatestyles src="Prononciation/styles.css" />{{#invoke:Prononciation|prononciation}}, en berbère : Ɛebdelɛaziz Butefliqa), né le Modèle:Date de naissance à Oujda (Maroc) et mort le Modèle:Date de décès à Zéralda (Algérie), est un homme d'État algérien, président de la République algérienne démocratique et populaire du Modèle:Date- au Modèle:Date-.

Il est engagé après l'injonction aux étudiants de rejoindre en mai 1956 l'Armée de libération nationale (ALN) au Maroc pendant la guerre d'Algérie. Membre du clan d'Oujda, il se lie avec Houari Boumédiène, sous l'égide duquel il progresse rapidement dans l'appareil administratif de l'« armée des frontières ».

Élu député de Tlemcen en 1962, il est ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme dans le premier gouvernement Ahmed Ben Bella, de 1962 à 1963. Il occupe ensuite les fonctions de ministre des Affaires étrangères de 1963 à 1979, dans les trois gouvernements Ahmed Ben Bella Modèle:Incise et les quatre gouvernements Houari Boumédiène.

Après la mort de Boumédiène, il est de 1979 à 1980 ministre conseiller du président de la République. Accusé d’extorsion de fonds, il est contraint à l'exil de 1981 à 1987. Durant la guerre civile des années 1990, il se montre plus modéré que le président Liamine Zéroual.

Candidat indépendant à l'élection présidentielle de 1999, Abdelaziz Bouteflika l'emporte de façon controversée au premier tour, avec 73,8 % des suffrages, après le retrait de tous les candidats, dont les noms ne sont cependant pas retirés des bulletins de vote.

Le début de sa présidence est marqué par la fin de la guerre civile. Il est réélu au premier tour des élections présidentielles de 2004 (85 % des voix), de 2009 (Modèle:Unité) et de 2014 (Modèle:Unité). Il est ainsi le chef de l’État algérien étant resté le plus longtemps en fonction. Il est également ministre de la Défense à partir de 2002 et président d'honneur du Front de libération nationale (FLN) à partir de 2005.

Après avoir été victime en 2013 d'un grave accident vasculaire cérébral, il voit son état de santé se dégrader : sa mobilité est réduite et il n’effectue que de rares apparitions. Son aptitude à gouverner le pays est régulièrement remise en question et son entourage accusé d'exercer une influence considérable, en particulier son frère Saïd Bouteflika, alors que des scandales de corruption éclatent.

À l'approche de l'élection présidentielle de 2019, le régime se trouve dans une impasse pour désigner un successeur adéquat, ce qui pousse les caciques du FLN à envisager le report du scrutin et à maintenir Bouteflika au pouvoir pendant cette période transitoire. Ces circonstances sont propices à la naissance d'importantes manifestations (« Hirak »), qui aboutissent à la décision du chef de l'État de renoncer à briguer un cinquième mandat et de quitter le palais d'El Mouradia, vingt ans après son accession à la présidence.

Retiré de la vie publique, Abdelaziz Bouteflika meurt à l'âge de 84 ans, deux ans après sa démission de la présidence de l'Algérie.

Modèle:Sommaire

Biographie

Origines

Fichier:Oujda Rue du marché.JPG
Rue de marché à Oujda, vers 1920.

Abdelaziz Bouteflika est né le Modèle:Date de naissance- à Oujda<ref group="N">Selon une version qualifiée par le site SlateAfrique de « semi-officielle »<ref>Modèle:Lien web.</ref> et qu'El Watan qualifie de volonté de Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>, Abdelaziz Bouteflika serait né à Tlemcen<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, une ville de l'ouest algérien considérée comme son « fief »<ref>Modèle:Article.</ref>. La diaspora algérienne s'est installée à Oujda après 1850, à la suite de la capitulation de l'émir Abdelkader<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Selon Jeune Afrique, Modèle:Citation<ref name="7V">Modèle:Article.</ref>. Abdelaziz Bouteflika a cependant fait lui-même référence à ses origines marocaines à plusieurs reprises<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.</ref>, ville du Maroc oriental où ses parents avaient émigré<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Ceux-ci sont tous deux originaires de Nedroma, une ville de l'Ouest de l'Algérie dans la région de Tlemcen, près de laquelle son père, Ahmed Bouteflika, est né en 1898<ref>Modèle:Article.</ref>, et sa mère, Mansouriah Ghezlaoui, en 1916<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="Bienvenue">Modèle:Article.</ref>. Ahmed Bouteflika s'exile d'Algérie<ref group="N">La date à laquelle Ahmed Bouteflika a émigré au Maroc fait l'objet d'une divergence entre sources. Un article de Jeune Afrique la situe Modèle:Citation<ref name="VB">Modèle:Article.</ref>, alors que plusieurs autres sources considèrent qu'il Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="7V"/>,<ref>Modèle:Article.</ref>.</ref> pour des « raisons économiques », selon Jeune Afrique<ref name="VB"/>, ou pour « fuir la répression coloniale », selon El Watan<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref group="N"> La ville d'Oujda, qui est aujourd'hui le chef-lieu de la région marocaine de l'Oriental, faisait partie, dans les années trente, depuis l'institution en 1912 du protectorat français au Maroc, comme toute la région orientale marocaine frontalière de l'Algérie, de la « zone française de l'Empire chérifien ». Dépendant alors de la même puissance coloniale française, elle se trouve de fait intégrée dans un espace économique commun avec l'Oranie algérienne<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Oujda est par ailleurs, depuis la conquête de l'Algérie par la France, une des destinations principales de l'émigration économique algérienne<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Après y avoir été « appelée » de la mise en place du protectorat jusqu'en 1926, cette immigration y est ensuite « favorisée », les immigrés algériens constituant en 1936 un peu plus de 13 % de la population de la ville<ref>Modèle:Chapitre.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.</ref>. À Oujda, après avoir été tailleur<ref>Modèle:Article.</ref>, Ahmed Bouteflika devient mandataire au marché de la ville pour le compte d'un autre Algérien, également propriétaire d'un hammam dont sa mère, Mansouriah Ghezlaoui, est la gérante<ref name="Bienvenue"/>.

Abdelaziz Bouteflika a quatre frères, Abdelghani (mort le 7 février 2021<ref>Algérie : Décès de Abdelghani Bouteflika, avocat et frère de l’ex-président déchu, site observalgerie.com, 7 février 2021.</ref>), Mustapha (mort en 2010<ref>Modèle:Lien web.</ref>), Abderahim (appelé parfois Nacer) et Saïd, deux sœurs, Latifa et Zohr<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et trois demi-sœurs, Fatima, Yamina et Aïcha. Il est le premier enfant de sa mère et le second de son père, sa demi-sœur Fatima étant son aînée.

Selon Le Petit Robert des noms propres, le nom Bouteflika est issu de l'arabe algérien, Modèle:Langue, qui signifie « celui qui fait tout exploser »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Vie privée et familiale

Pendant sa présidence, Abdelaziz Bouteflika ne donne pas d'indication sur sa situation maritale<ref name="Jeune Afrique femmes"/>. En Modèle:Date-, il épouse dans la plus grande discrétion Amal Triki, fille d’un diplomate, Yahia TrikiModèle:Sfn. Ils n'ont pas d'enfants et elle demeure à Paris. Ils auraient divorcé<ref name="Jeune Afrique femmes"/>.

Formation

Abdelaziz Bouteflika fait ses premières classes au début des années 1940, à Sidi Ziane, une école moderne fondée en 1907, au lendemain de la prise d'Oujda par les troupes de Lyautey<ref name="Bienvenue"/>. En 1950, il rejoint l’école de scoutisme Hassania<ref name="Roger">Modèle:Lien web.</ref>. Il poursuit sa scolarité au lycée Abdelmoumen d'Oujda, où il adhère à la cellule de l'Istiqlal, parti nationaliste marocain<ref name="Bienvenue"/>.

Engagement militaire

Fichier:Clan d'Oujda 1958.jpg
Bouteflika au sein du « clan d'Oujda », en 1958. (Accroupi au centre, Modèle:N°).

Durant la guerre d'Algérie, l’Armée de libération nationale (ALN), branche militaire du Front de libération nationale (FLN), principal parti nationaliste, ordonne à tous les lycéens et étudiants algériens de rejoindre ses rangs. Âgé de 19 ans<ref name="Ben Yahmed">Modèle:Article.</ref>, Abdelaziz Bouteflika intègre l’« armée des frontières » et ses bases installées sur le territoire du Maroc<ref name="Bienvenue"/>, qui vient de recouvrer son indépendance<ref name="Brown2">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="N" name="indépendance">L'indépendance du Maroc est officiellement reconnue par la déclaration commune franco-marocaine du Modèle:Date, suivie le Modèle:Date de la déclaration commune hispano-marocaine<ref name="mjp">Modèle:Lien web.</ref>.</ref>. Il suit l'instruction militaire de l’école des cadres de l'ALN à Dar El Kebdani, entre Oujda et NadorModèle:Sfn, puis devient « contrôleur » pour la direction de la wilaya V (Ouest) : sa tâche consiste à « plaider la cause de l'ALN » auprès des populations rurales algériennes, pour en obtenir le ralliement. Il se consacre à cette fonction durant dix mois, entre 1957 et 1958Modèle:Sfn.

En 1958, il est nommé secrétaire administratif par Houari Boumédiène, dont il suit l'ascension du poste de commandement de la wilaya V à celui de l'état-major de l'Ouest, puis de l'état-major général, au sein du « clan d'Oujda »Modèle:Sfn. En 1960, il est envoyé en mission sur la frontière sud, d'où il revient avec le surnom d'« Abdelkader El Mali »<ref name="Belkheir">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 1961, au moment du conflit entre l'état-major et le GPRA, Houari Boumédiène le charge de trouver un appui parmi les « chefs historiques » alors emprisonnés au château d'Aunoy : il joue un rôle décisif dans la conclusion d'une alliance avec Ahmed Ben BellaModèle:Sfn.

Ses responsabilités à cette époque lui valent, en 2002 et 2005, d'être accusé par l’homme politique français Pierre Messmer d'avoir planifié en 1962 le massacre des harkis<ref>Lien audio Modèle:N° et lien audio no 2.</ref>. Pour l'historien Pierre Vidal-Naquet, ce massacre s'inscrit dans une logique de vendetta non planifiée, résultat de la vindicte populaire<ref>Paulette Péju, Les Harkis à Paris, préface de Pierre Vidal-Naquet, Paris, La Découverte, 2000.</ref>.

Parcours politique

Débuts

Modèle:Article connexe

Fichier:Houari-Boumediene-standing-in-a-row-with-the-other-politicians-391852507172.jpg
Bouteflika dans le premier gouvernement de Boumediene, 1965
Fichier:Abdelaziz Bouteflika & Houari Boumédiène 1975.jpg
À Alger en 1975, le président de algérien Houari Boumédiène (premier plan à droite) et son ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Bouteflika (au premier plan à gauche).

À l'indépendance de l'Algérie, en Modèle:Date-, il devient, à 25 ans, ministre de la Jeunesse et du Tourisme dans le gouvernement du président Ahmed Ben Bella. Membre de l'Assemblée nationale constituante, il est élu député de Tlemcen aux première et deuxième Assemblées législatives. Après le congrès du FLN d’avril, il est nommé membre du Comité central et du bureau politique du FLN<ref name="Bienvenue"/>.

À partir de l'année 1963, il est appelé à effectuer de nombreuses missions à l’étranger comme ministre des Affaires étrangères par intérim. En Modèle:Date-, il est confirmé dans ses fonctions, qu'il conserve jusqu’à la mort du président Houari Boumédiène. Après son limogeage, le Modèle:Date-, par le président Ahmed Ben Bella<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, il est partie prenante du coup d'État du 19 juin 1965<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Trois ans après, il conclut avec la France, au nom de la République algérienne, l'accord du 27 décembre 1968 relatif à la circulation, à l’emploi et au séjour en France des ressortissants algériens et de leurs familles, pierre angulaire de la politique de grande émigration algérienne.

Pendant son mandat, Bouteflika — plus jeune ministre des Affaires étrangères au monde à l’époque — fait de l’Algérie un pays porte-parole du tiers monde et l’interlocuteur privilégié dans les rapports entre le Nord et le Sud. Au cours de la même période, il obtient sa plus grande consécration en présidant la Modèle:29e de l'Assemblée générale des Nations unies en 1974<ref>Élu président de la vingt-neuvième session de l'Assemblée générale.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Traversée du désert

Le président Chadli Bendjedid le nomme ministre d'État en 1979. Bouteflika est néanmoins peu à peu écarté de la scène politique, qu'il quitte en 1981. Il est traduit devant le conseil de discipline du FLN, qui l'exclut du comité central, et est poursuivi par la Cour des comptes : il avait détourné, sur les trésoreries des différentes chancelleries algériennes à l'étranger, l'équivalent de 60 millions de francs qu'il avait placés dans deux comptes ouverts auprès de la Société de banque suisse<ref>Hocine Malti, Histoire secrète du pétrole algérien, La Découverte 2010, Modèle:P..</ref>.

Il choisit alors de s'exiler pendant six ans entre la Suisse Modèle:Incise, au canton de Vaud<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et les Émirats arabes unis<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Consultant international, il fait des affaires et continue de s'enrichir<ref name="Pons">Frédéric Pons, « L'inquiétant héritage de Bouteflika », Conflits, Modèle:N°, janv.-mars 2017, p. 13-16.</ref>.

De retour en Algérie en Modèle:Date-, il prend part au congrès du FLN de 1989, qui l'élit membre du comité central. Pressenti pour occuper des fonctions de ministre, il décline ces propositions.

Il ne donne pas suite non plus, en 1994, aux sollicitations dont il est l’objet en vue de son accession aux fonctions de chef de l'État. Le général à la retraite Liamine Zéroual est alors désigné pour diriger le pays et Bouteflika retourne en Suisse<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Président de la République algérienne démocratique et populaire

Élections

Fichier:Bulletin de vote de Abdelaziz Bouteflika 2014.jpg
Bulletin de vote pour Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle de 2014.

En Modèle:Date-, il fait part de sa décision de se présenter, en qualité de candidat « indépendant », à l’élection présidentielle anticipée de 1999. Bouteflika est élu président de la République avec 73,8 % des voix à l'issue d'un scrutin au cours duquel tous ses adversaires se retirent pour dénoncer les conditions d’organisation du vote. Il succède ainsi à Liamine Zéroual, le Modèle:Date-.

Il est réélu en 2004, au premier tour de scrutin, avec 84,99 % des voix.

Le Parlement algérien vote à main levée, le Modèle:Date-, la modification de la Constitution (500 oui, 21 non, 8 abstentions). Parmi les changements figure le retrait de la limite de deux mandats consécutifs qu'un président peut exercer<ref>« Le parlement algérien lève la limite des mandats présidentiels », Le Point, Modèle:Date.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Algeria deputies scrap term limit », BBC News, Modèle:Date-.</ref>. Abdelaziz Bouteflika annonce lors d'un rassemblement à Alger, le Modèle:Date, qu'il est candidat à sa succession lors de la prochaine élection présidentielle<ref>« Algérie : Bouteflika briguera un Modèle:3e présidentiel », Agence Chine nouvelle, 13 février 2009.</ref>. Il est réélu pour un troisième mandat dès le premier tour, le Modèle:Date-, avec 90,24 % des voix<ref>« Bouteflika réélu à la tête de l'État algérien », Le Monde, Modèle:Date.</ref>.

Après ses divers problèmes médicaux, les observateurs politiques estiment que Bouteflika quittera le pouvoir au terme de son troisième mandat, qui s'achève en 2014. Mais la perspective que Bouteflika se présente à l'élection présidentielle de 2014 refait surface début Modèle:Date-, lorsqu'il entreprend un remaniement ministériel au bénéfice de proches et démantèle les puissants services de renseignements (DRS) en leur retirant plusieurs secteurs stratégiques (information, communication, sécurité de l'armée, etc.), désormais rattachés à la justice militaire<ref>Mélanie Matarese, « Bouteflika s'attaque aux services secrets algériens », Le Figaro, jeudi 12 septembre 2013, page 8.</ref>. Désigné candidat du FLN en Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>, il est réélu pour un quatrième mandat le Modèle:Date-, avec 81,5 % des suffrages exprimés ; son principal rival, Ali Benflis, recueille 12,3 % des suffrages.

En 2012, il devient le président algérien étant resté le plus longtemps en fonction<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Politique intérieure

Les deux premiers mandats du président Bouteflika sont marqués par la promesse de mettre fin à la discorde et pense qu'il faut tourner la page du terrorisme coûte que coûte pour assurer le retour à la paix après une longue et terrible guerre civile connue sous le nom de la « décennie noire ». En Modèle:Date-, la loi de la « concorde civile » est votée et approuvée par référendum. Elle prévoit une amnistie partielle des islamistes armés. Les maquis se vident et plus de Modèle:Nombre déposent les armes. Dans une optique de réconciliation nationale, il met en place des aides pour les familles de victimes de l’islamisme et libère les militaires emprisonnés pour des attaques contre des membres du Front islamique du salut (FIS)<ref name="Causeur politique">Modèle:Lien web.</ref>.

En 2005, nommé président d'honneur du FLN par le Modèle:8e du parti, Bouteflika convoque un référendum pour faire adopter un ensemble de mesures dont le but est de « restaurer la paix civile en Algérie »<ref name="Bienvenue"/>. Il propose ainsi de reconnaître le droit à des réparations aux familles de disparus, d'accorder une forme d'amnistie pour les membres de groupes armés non coupables de massacres, de viols et d'attentats à la bombe et de créer une aide pour les veuves et orphelins de membres de groupes armés tués. Ces mesures prévoient aussi une amnistie complète pour les membres des forces de sécurité (toutes composantes confondues) responsables de graves violations des droits humains<ref>Art. 45 de l'Ordonnance d'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.</ref>. Depuis toute plainte contre eux est considérée comme irrecevable. L'article 46 de l'ordonnance d'application prévoit une peine de prison de 3 à 5 ans pour « quiconque qui, par ses déclarations, écrits ou tout autre acte, utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l’État, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servie, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international. »<ref>Ordonnance Modèle:N°-01 du 28 Muharram 1427 correspondant au 27 février 2006 portant mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.</ref> Durant la campagne pour le référendum, l’opposition et les familles des victimes ainsi que les associations des droits de l'homme sont écartées du débat. Les médias restent hermétiques à toute contestation et entretiennent une confusion entre le droit de refuser et la trahison du pays. L’État utilise dans cette campagne tous les moyens matériels y compris les fonds publics pour le seul bénéfice des partisans du président. Ce référendum pose tout de même le problème des personnes disparues, dont le sort ne peut pas faire l’objet d’une enquête indépendante ou internationale. L’opposition critique une mascarade électorale où, selon elle, les résultats sont connus d’avance (97,36 % de oui et 79,76 % de participation, sauf en Kabylie avec seulement 12 % de participation).

Le Modèle:Date-, dans la continuité de sa politique d'arabisation, Abdelaziz Bouteflika fait fermer les 42 établissements francophones<ref name="Causeur politique"/>.

Durant ses deux premiers mandats, il réussit à se libérer de l'emprise de ceux qui l'ont installé et conforté au pouvoir : l'état-major de l'armée et le Département du renseignement et de la sécurité (DRS)<ref name="Pons"/>. Il annonce ainsi sa volonté de « civiliser » le régime. La professionnalisation de l’armée, la mise à la retraite de hauts gradés et la promotion d’hommes neufs, proches du chef de l’État, vont dans ce sens.

Le Modèle:Date-, alors que des émeutes et manifestations ont lieu depuis plusieurs mois en Algérie dans un contexte de protestations et révolutions dans le monde arabe, il annonce la mise en place d'une commission chargée de modifier la Constitution, une révision de la loi électorale, de la loi sur les partis politiques et du code de l'information<ref>« Le discours de Bouteflika fait pschitt », Europe 1, 16 avril 2011.</ref>. Ces annonces jugées tardives et peu novatrices ne convainquent pas la presse indépendante et la société civile<ref>« Algérie. Bouteflika n'a pas convaincu », Le Télégramme, 17 avril 2011.</ref>,<ref>« Réactions mitigées après les promesses de réformes politiques de Bouteflika », dépêche AP, 16 avril 2011.</ref>.

L'année 2015 est marquée par l'arrestation de hauts gradés militaires anti-Bouteflika, le général à la retraite Hocine Benhadid (ancien chef de la région militaire du Sud-Ouest) et le général-major Abdelkader Aït Ouarabi (ancien chef de la lutte antiterroriste), ainsi que la mise en retraite du général Toufik. La presse rappelle alors la volonté d'Abdelaziz Bouteflika, lorsqu'il arriva au pouvoir en 1999, de s'affranchir du pouvoir militaire pour restaurer la puissance du poste présidentiel<ref>Adam Arroudj, « En Algérie, la fin des généraux anti-Bouteflika », Le Figaro, samedi 3 / dimanche 4 octobre 2015, page 9.</ref>. Il dissout le DRS et le remplace par un nouvel organisme, le Département de surveillance et de sécurité (DSS), placé sous tutelle de la présidence<ref>Modèle:Article.</ref>.

Il est à l'origine de la grande mosquée d'Alger, dont la construction est critiquée pour son aspect dispensable et pour ses coûts<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Tribalisation du pouvoir

Fichier:Abdelaziz Bouteflika - cropped from Secretary Clinton Addresses Reporters in Algiers (8141547674).jpg
Abdelaziz Bouteflika Modèle:Nobr.

Après l'arrivée de Bouteflika au pouvoir, la plupart des ministères ont été confiés à des personnes originaires de la même région que le président (Chakib Khelil, Noureddine Yazid Zerhouni, Djamel Ould Abbes, etc.). Jusqu’à la fin des années 2000, on pouvait ainsi dénombrer dans ses gouvernements successifs pas moins de douze ministres, sur une trentaine, natifs de Tlemcen ou de ses environs. Il y va de même pour les autres institutions (Conseil de la Nation, Conseil constitutionnel, police nationale, télévision publique). Dans un câble diplomatique en date de Modèle:Date- et révélé par WikiLeaks<ref>Modèle:Lien web.</ref>, l’ex-ambassadeur américain à Alger David Pearce mettait en exergue cette tribalisation du pouvoir au profit d’une seule région<ref>Modèle:Article.</ref>.

Liberté de la presse

La presse écrite se trouve fragilisée avec l’arrestation de journalistes en 2004, parmi eux Mohamed Benchicou, directeur du quotidien Le Matin, condamné en Modèle:Date- à une peine de prison. Quelques mois auparavant, ce dernier publie un livre dans lequel il brosse un portrait critique du président, Bouteflika : Une imposture algérienne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En 2007, Mohamed Benchicou écrit un autre livre après sa sortie de prison qui est intitulé Les gêoles d'Alger<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Bouteflika est vivement critiqué par l’association Reporters sans frontières<ref>Modèle:Lien web.</ref> qui l’accuse de tenter de mettre au pas la presse privée du pays. Bouteflika promettait en 1999 de respecter la liberté de la presse. Mohamed Tamalt, 42 ans, qui menait une grève de la faim pour protester contre sa condamnation à deux ans de prison pour « offense au président de la République » et « outrage à un corps constitué » meurt le Modèle:Date-, après trois mois passés dans le coma<ref>Modèle:Article.</ref>. L'Algérie est classé à la Modèle:129e place (sur 180) au Classement mondial de la liberté de la presse établit par RSF<ref>Modèle:Lien web.</ref> en 2016.

Corruption

L'Algérie connait sous l'ère Bouteflika non seulement une explosion d'affaires de grande corruption (Khalifa, Sonatrach, autoroute est-ouest…) mais aussi une totale absence de volonté politique du pouvoir à lutter contre la corruption. Elle est depuis 2003 classée parmi les pays les plus corrompus du monde dans le classement de Transparency International. La corruption est, selon cette ONGI, un instrument du pouvoir, et de pouvoir, pour se maintenir en place quel qu’en soit le prix, tout en favorisant une totale impunité pour les puissants et en écrasant tout contre-pouvoir au sein de la société<ref>Modèle:Article.</ref>.

Politique économique

À partir de 1999, l’Algérie profite d’une conjoncture économique très favorable due à la hausse du prix du pétrole. L’État mène alors une politique de grands travaux. Peuvent être cités la construction du métro d'Alger, d’un nouvel aéroport à Alger, les projets urbains de circulation dans les métropoles, l’autoroute est-ouest, ainsi que le parc immobilier qui connaît un boom sans précédent.

Cette stratégie de grands travaux semble relancer l’économie, mais certains observateurs restent méfiants quant à cette politique qui n’encourage pas l’entrepreneuriat privé. Le pays est devenu un immense chantier de construction : ainsi plusieurs entreprises étrangères s'y installent dans l'espoir d'être mandatées dans le cadre du programme économique de 150 milliards de dollars qui vise la création d'un million de logements pour la période de 2004 à 2009 ainsi que la construction, pour un investissement de 16 milliards de dollars, de l'autoroute est-ouest pour fin 2010.

Devenue le premier partenaire économique de l'Algérie, la Chine exporte une partie de sa population vers le pays, ce qui développe une certaine xénophobie, le multiculturalisme n'existant plus depuis l'exode des Pieds-noirs en 1962<ref name="Causeur politique"/>.

Alors que le pays est un des plus jeunes du monde, le chômage frôle les 20 % et les réserves de pétrole s'épuisent<ref name="Causeur politique"/>.

Relations internationales

Étant lui-même diplomate de carrière, il se donne la gageure de réhabiliter l’image de l’Algérie dans le concert des nations. Il procède aussi à une médiation entre l’Érythrée et l’Éthiopie (en guerre depuis 1997) qui est couronnée par la signature de l’accord de paix d’Alger en 2000.

Le problème du Sahara occidental, lui, fait du surplace, le Maroc et l’Algérie se cramponnant chacun sur leurs positions respectives. Si l’Afrique du Sud a reconnu la République arabe sahraouie démocratique, Madagascar, le Tchad la Serbie-et-Monténégro, le Kenya et le Costa Rica ont retiré ou gelé la leur, et ce conflit ne semble pas sur le point d’être résolu à court ou moyen terme, obérant par là même la construction d’un ensemble économique cohérent au Maghreb. Les relations avec le voisin marocain restent très tendues.

Fichier:Vladimir Poutine and Abdelaziz Bouteflika.jpg
Abdelaziz Bouteflika et le président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine, Modèle:Nobr.

Dans la lignée tiers-mondiste de Ben Bella et Boumédiène, il se montre un soutien de la cause palestinienne, l’Algérie fermant dans ce cadre ses frontières avec le Maroc<ref name="Causeur politique"/>. Il se préoccupe aussi des relations de son pays avec les États-Unis, avec lesquels il entend coopérer dans tous les domaines<ref name="Causeur politique"/>. Après les attentats du 11 septembre 2001, Bouteflika propose au terme d’une entrevue avec le président George W. Bush, la coopération de son pays dans le domaine de la lutte antiterroriste. L'Algérie entretient également de bonnes relations avec la Russie<ref name="Causeur politique"/>.

Avec la France, il joue des contentieux historiques<ref name="Causeur politique"/>. L’entrevue qu’il a avec le président Jacques Chirac en 2003 à Alger débouche sur une entente pour la signature d’un traité d’amitié entre les deux pays. Mais le vote de la loi du 23 février 2005 par le Parlement français (reconnaissant en particulier le « rôle positif de la colonisation ») constitue une pierre d’achoppement pour la signature de ce traité, Bouteflika qualifiant cette loi de « cécité mentale, confinant au négationnisme et au révisionnisme ». Si la France garde des intérêts économiques en Algérie, la Chine l’a dépassée et l'Italie investit massivement dans le pays<ref name="Causeur politique"/>.

Problèmes de santé

Multiples hospitalisations

L'état de santé d'Abdelaziz Bouteflika fait régulièrement l'objet de spéculations dans les médias algériens et internationaux<ref>« Le président algérien victime d'un AVC », lalibre.be, 28 avril 2013.</ref>. Entre 2005 et 2019, il est plusieurs fois hospitalisé en France et en Suisse, notamment au Val-de-Grâce<ref>Bouteflika de nouveau hospitalisé à Paris. Paris Match du Modèle:Date.</ref>, à Grenoble<ref>« Exclusif : Abdelaziz Bouteflika hospitalisé à Grenoble », Le Dauphiné Libéré, 14 novembre 2014.</ref> et à Genève<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le Modèle:Date-, il est admis au Val-de-Grâce, officiellement pour être opéré d’un ulcère de l’estomac. Comme pour chacune de ses hospitalisations ultérieures, les informations communiquées sont très rares et l’état du président de la République fait l’objet de spéculations dans l’opinion et la presse algériennes. Un cancer de l'estomac est notamment évoqué (cette hypothèse sera plus tard corroborée par les révélations de télégrammes de la diplomatie américaine par WikiLeaks)<ref>« Révélations Wikileaks sur la santé du président : Bouteflika souffrait d’un cancer de l'estomac », dna-algerie.com, 24 février 2011.</ref>. Abdelaziz Bouteflika rentre finalement en Algérie le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Il est de nouveau hospitalisé au Val-de-Grâce le Modèle:Date-, les autorités indiquant qu'il a été victime d'un accident ischémique transitoire, c'est-à-dire une petite attaque cérébrale<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date- suivant, les quotidiens algériens Mon journal et Djaridati, qui affirment que Bouteflika est dans un état comateux, sont interdits de parution, fait inédit depuis les années 1990<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>« Bouteflika a quitté le Val-de-Grâce, Alger tente de rassurer », Le Parisien, 21 mai 2013.</ref>. Le quotidien El Khabar indique ensuite que Bouteflika a été victime le Modèle:Date- d’un second accident vasculaire cérébral lui ayant paralysé le côté gauche<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} [1].</ref>. L'opacité autour de cette hospitalisation est dénoncée par une grande partie de la presse algérienne<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date-, après Modèle:Nobr d'absence, Abdelaziz Bouteflika rentre en fauteuil roulant à Alger<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Par la suite, il subit une série d'examens médicaux en France et en Suisse<ref name="Santé Bourso">Modèle:Lien web.</ref>. Il fait sa première apparition publique depuis Modèle:Date- pour voter à la présidentielle de 2014<ref name="Santé Bourso"/>.

Alors qu’il subit par la suite régulièrement des Modèle:Citation, il est hospitalisé sous pseudonyme<ref>Modèle:Lien web.</ref> aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) en février et Modèle:Date- pendant deux semaines, soit une période plus importante que d’habitude, ce qui l’empêche de déposer lui-même sa candidature à l’élection présidentielle de 2019, ce qu'exige pourtant la loi<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Aptitude à gouverner
Fichier:Abdelaziz Bouteflika.jpg
Abdelaziz Bouteflika Modèle:Nobr.

À partir du milieu des années 2000, sa santé défaillante suscite les interrogations de plusieurs médias algériens sur sa capacité à diriger le pays<ref>Modèle:Article.</ref>. En 2011, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, évoque la nécessité Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Le Modèle:Date-, à Sétif, Abdelaziz Bouteflika prononce son dernier discours public<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Depuis ses problèmes de santé de 2013, l’état de santé du président algérien est jugé très préoccupant. Donné plusieurs fois pour mort, il vit depuis dans une résidence d'État médicalisée à Zéralda, et se déplace uniquement dans un fauteuil roulant notamment équipé d'un défibrillateur<ref>Farid Alilat, « Algérie : Bouteflika, le patient de Zeralda », Jeune Afrique, 12 novembre 2014.</ref>,<ref name=def>Modèle:Lien web.</ref>, et est atteint d'aphasie<ref name="exil"/>. Il ne peut faire campagne en 2014, prenant simplement la parole de façon très brève afin de remercier les électeurs lui ayant accordé un quatrième mandat<ref name="RTL micro"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Par la suite, sa mobilité continue de se réduire et ses sorties se font de plus en plus rares<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La Tribune de Genève indique en Modèle:Date- que le président est Modèle:Citation à cause d'une Modèle:Citation et de problèmes respiratoires<ref name=def/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En Modèle:Date-, le Premier ministre français, Manuel Valls, publie sur son compte Twitter une photographie le représentant en compagnie d'Abdelaziz Bouteflika, sur laquelle ce dernier apparaît très amoindri et l'air hagard<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le quotidien algérien El Watan demande alors l'application de l'article 102 de la Constitution sur l'état d'empêchement<ref>« La diffusion d’une photo gênante de Bouteflika relance le débat sur sa succession », Amer Ouali, Le Soir, 17 avril 2016.</ref>. Le journaliste Frédéric Pons le décrit en 2017 comme Modèle:Citation<ref name="Pons"/>. À la fin des années 2010, souffrant d'aphasie, il s'exprime lors de ses rencontres avec des personnalités à l'aide d'un microphone relié à une enceinte reprenant des monologues sur des événements passés<ref name="RTL micro">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En l’absence de la personne physique du président, les personnes désireuses de le remercier ou l'honorer s'adressent à un portrait de lui<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Manifestations et démission

Modèle:Article détaillé

Fichier:Manifestation contre le 5e mandat de Bouteflika (Blida).jpg
Algériens manifestant contre le pouvoir (Blida, Modèle:Date-).

Fin 2018, un report du scrutin ou une prolongation de deux ans du quatrième mandat de Bouteflika sont un temps envisagés par le régime, mais le projet est abandonné face à l'opposition de l'armée<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Au même moment, l'opinion publique apparaît hostile au Modèle:Citation qui dirige le pays<ref name=cont>Modèle:Lien web.</ref>.

Bien qu'il soit très malade, son entourage et les cercles du pouvoir poussent finalement à sa candidature à l’élection présidentielle de 2019, en l’absence de consensus sur un successeur<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Abdelaziz Bouteflika bénéficie du fait qu’il apparaît comme un facteur de stabilité pour le pays, ainsi que du fait qu'il est une des dernières figures de la guerre d'Algérie et du processus de réconciliation de la fin des années 1990<ref name="Causeur politique"/>. Après des années d'incertitude, sa candidature à un cinquième mandat est annoncée le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Cette décision conduit dans les semaines qui suivent à des manifestations d’une ampleur inédite depuis des décennies dans le pays<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Son directeur de campagne dépose sa candidature alors qu’il se trouve hospitalisé en Suisse<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Mais le Modèle:Date-, au lendemain de son retour en Algérie, Abdelaziz Bouteflika renonce à se représenter, invoquant son état de santé et son âge<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il fait dans le même temps reporter sine die l'élection présidentielle, et indique qu'il se maintiendra au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, fixée au Modèle:Date-, afin de conduire des réformes du système politique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Plusieurs analystes et opposants jugent la décision anticonstitutionnelle, et appellent à continuer la mobilisation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

L’annonce de son départ à venir de la présidence à l'issue de la période de transition précitée ne démobilise pas les manifestants. Selon Jeune Afrique, Bouteflika promet au général Ahmed Gaïd Salah, le Modèle:Date-, de démissionner d'ici au Modèle:Date-<ref name="exil"/>. Le président n’ayant pas tenu son engagement, Gaïd Salah suggère de le déclarer inapte à exercer ses fonctions<ref>Modèle:Article.</ref>. Le Modèle:Date-, Saïd Bouteflika, Athmane Tartag, Mohamed Mediène et Louisa Hanoune se réunissent dans une résidence militaire et décident de renvoyer le chef de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, et de maintenir Bouteflika en échange de la nomination d'un nouveau Premier ministre chargé de mettre en place la transition promise mi-mars. Après avoir hésité sur le nom du Premier ministre, ils choisissent l'ancien président de la République Liamine Zéroual, qui décline, après avoir accepté, invoquant des raisons de santé et le refus du plan par les manifestants<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le Modèle:Date-, il est annoncé qu’il démissionnera avant la fin de son quatrième mandat<ref>Le Président Bouteflika démissionnera avant le 28 avril prochain, APS (Algérie Presse Service), Modèle:1er avril 2019.</ref>. Il démissionne le lendemain, le Modèle:Date-, après une réunion de l'état-major exhortant à son départ immédiat<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref> car doutant de son intention de quitter le pouvoir<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Après une semaine d'incertitude, le contesté président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, lui succède comme chef de l'État par intérim<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Selon Jean-Pierre Filiu, Bouteflika Modèle:Citation. Il ajoute : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dernières années

En retrait de la vie publique

Le Modèle:Date-, au lendemain de son départ du pouvoir, Abdelaziz Bouteflika présente ses excuses aux Algériens, tout en vantant les Modèle:Citation durant sa présidence<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans les mois qui suivent, plusieurs de ses partisans et membres de son entourage, dont son frère Saïd, sont arrêtés, emprisonnés et condamnés, parfois très lourdement<ref>« Algérie : Saïd Bouteflika a été arrêté », sur lepoint.fr, 4 mai 2019.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Il continue de loger dans la résidence d'État de Zéralda<ref>Modèle:Lien web.</ref> ou dans sa résidence privée à El Biar<ref name="Déchu JA"/>. Passant la plupart de son temps dans le jardin de cette dernière résidence, il bénéficie d'un personnel et d'une voiture avec chauffeur. Il tente sans succès de prendre contact avec Gaïd Salah, qui s’oppose à tout dialogue avec lui<ref name="exil">Modèle:Lien web.</ref>.

Bouteflika refuse ensuite de demander à celui-ci de libérer son frère, estimant qu’il cible sa famille au vu des circonstances de sa démission forcée, et ne comprend pas les raisons du soulèvement<ref name="Déchu JA">Modèle:Lien web.</ref> :

“Je ne comprends pas cet acharnement contre moi. J’ai hérité d’un pays au bord du gouffre. Le terrorisme massacrait, les gens craignaient pour leur avenir, l’économie était effondrée. Les gens m’avaient demandé, et j’ai pris mes responsabilités pour rétablir la sécurité du pays et replacer l’Algérie dans le concert des nations alors qu’elle était sous embargo international. J’ai réconcilié les Algériens entre eux alors qu’ils s’entretuaient (…) Peut-être que j’ai failli à ma mission, peut-être que j’ai été trompé par ceux en qui j’avais placé ma confiance, alors qu’ils ne la méritaient pas. Mais je n’avais jamais dans mon intention de faire du mal à mon pays. Jamais !”

L’ancien président continue cependant de suivre l'actualité et la suite des événements qui secouent le pays<ref name="exil"/>. Lors de l'élection présidentielle de décembre 2019, remportée par son ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, il vote par procuration par l'intermédiaire de son frère Nacer<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Mort et inhumation

Abdelaziz Bouteflika meurt le Modèle:Date-, vers Modèle:Heure, dans sa résidence de Zéralda, à la suite d'un arrêt cardiaque, à l'âge de Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Son décès est annoncé par la présidence de la République algérienne via la chaîne de télévision publique<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Les drapeaux sont mis en berne pendant trois jours à travers tout le pays à partir du lendemain<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Mais sa mort ne fait pas l'objet de jours de deuil, contrairement aux anciens présidents Ahmed Ben Bella et Chadli Bendjedid, à qui Bouteflika a consacré en 2012 huit jours de deuil national avec des cérémonies officielles et populaires pendant lesquelles Bouteflika a participé à leurs cortèges funèbres<ref name=fun>Modèle:Lien web.</ref>. Par ailleurs, contrairement à Chadli et Ben Bella, les médias et les journaux n'ont que brièvement rappelé son parcours politique, sans consacrer de programme spécial<ref name=fun/>. Bouteflika s'éteint ainsi dans l'indifférence de la plupart de ses concitoyens<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Une exposition au public de la dépouille du défunt président dans le palais du Peuple à Alger est annoncée puis annulée. Lors des funérailles, qui ont lieu le 19 septembre en présence du président Abdelmadjid Tebboune, le ministre des Moudjahidine, Laïd Rebigua, prononce l'oraison funèbre. Selon les images de la télévision algérienne, le cercueil est placé sur un affût de canon tiré par un véhicule blindé couvert de fleurs. Les membres du gouvernement et des diplomates étrangers assistent à la cérémonie. Le cercueil de l'ancien président est ensuite transporté lors d'une procession funèbre d'une trentaine de kilomètres. En fin d'après-midi, Abdelaziz Bouteflika est inhumé dans le carré des martyrs du cimetière d'El Alia<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Controverses

Modèle:Article connexe

Cour des comptes

Le Modèle:Date-, Bouteflika est poursuivi pour « gestion occulte de devises au niveau du ministère des Affaires étrangères » (entre 1965 et 1978) par la Cour des comptes. Dans son arrêt définitif du Modèle:Date-, la Cour des comptes donnait son verdict : « Monsieur Abdelaziz Bouteflika a pratiqué à des fins frauduleuses une opération non conforme aux dispositions légales et réglementaires, commettant de ce fait des infractions prévues et punies par l’ordonnance Modèle:N°-10 du Modèle:Date- et les articles 424 et 425 du Code pénal. »<ref name=moudj>El Moudjahid du 9 août 1983.</ref>. La Cour des comptes évaluait à « plus de six milliards de centimes » (l’équivalent de 100 milliards de centimes actuels) le montant dont Bouteflika restait redevable auprès du Trésor.

Pour sa défense, Bouteflika invoque aux magistrats de la Cour des comptes la construction d’un nouveau siège du ministère des Affaires étrangères pour laquelle il destinerait la trésorerie amassée sur les comptes suisses. La réponse de la cour : « Ce motif fallacieux ne peut être pris en considération sachant qu’une opération d’investissement obéit à des règles bien précises qu’aucun ordonnateur ne peut ignorer et que l’éventuelle construction d’un nouveau siège du ministère des Affaires étrangères doit être financée par des crédits normalement inscrits au budget de l’État<ref name=moudj/> ».

Question berbère et Kabylie

Dès la première élection d'Abdelaziz Bouteflika en 1999, comme président de l'Algérie, les deux partis politiques majoritaires en Kabylie (le FFS et le RCD) boycottent les élections. En cette même année, le Festival du film Amazigh est créé pour promouvoir le cinéma algérien en langue amazigh et encourager la création artistique dans cette même langue<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Pour promouvoir sa politique de « concorde nationale », le jeudi 2 septembre 1999, Bouteflika visite Tizi Ouzou face à une foule hostile. Il déclare : « Si le tamazight devait devenir langue nationale, elle ne sera jamais officielle. Si elle devait devenir langue nationale, ce serait par voie référendaire ». La foule proteste et Bouteflika ajoute : « Si vous êtes venus faire du grabuge, je suis capable de faire autant de grabuge que vous ».

En 2001, des émeutes éclatent en Kabylie. Un mouvement politique, les Arouch, fédère les déçus du pouvoir. Le gouvernement de Bouteflika y voit « la main de l'étranger ». La répression du mouvement par le pouvoir fait 126 morts et des milliers de blessés. Finalement, Bouteflika reviendra sur ce qu'il a dit en 1999 et fera du tamazight (« la langue berbère ») une langue nationale sans passer par un référendum.

Juste avant le référendum sur la réconciliation nationale en 2005, le gouvernement de Bouteflika dirigé à l'époque par Ahmed Ouyahia trouve un accord avec les Arouch. Belaïd Abrika explique alors que « la plate-forme d'El Kseur sera bientôt satisfaite (…) y compris tamazight », mais la veille du référendum, Bouteflika donne un discours à Constantine : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il est vivement critiqué par la presse et le mouvement berbériste qui lui rappelle que de nombreux pays dans le monde, comme le Canada, la Suisse, la Belgique ou l'Afrique du Sud, possèdent plus d'une langue officielle. Le référendum est finalement boycotté par 95 % des Kabyles, le même nombre qu'auparavant.

En mars 2009, lors d'une rencontre de campagne à Tizi Ouzou en vue de son troisième mandat, Abdelaziz Bouteflika est, contrairement aux années précédentes, accueilli chaleureusement. Son discours est un mea culpa et une main tendue aux Kabyles, un discours de réconciliation qualifié d'historique dans une relation gouvernement algérien-Kabylie qui a trop souvent été tendue par le passé<ref group="N">Il déclare entre autres : « Je suis un authentique Amazigh quand je sais quelque chose je le dis en toute franchise », « Je n’ai jamais imaginé l’Algérie sans la Kabylie pas plus que la Kabylie sans l’Algérie. »</ref>.

Finalement, c'est sous sa présidence que la révision constitutionnelle de février 2016 promeut le tamazight comme langue nationale et officielle du pays, au même titre que la langue arabe<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2002, la langue tamazight est reconnue en tant que langue nationale suite à l'amendement de la Constitution. Puis, en 2016, elle devient une langue officielle à la suite d'une autre révision constitutionnelle. En 2009, la chaîne TV4 (Amazigh) est créée<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 2017, Bouteflika annonce sa décision de faire du Yennayer une journée chômée et payée à partir du 12 janvier de chaque année<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. La même année, un centre de recherche en langue et culture amazighes est créé<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Communication et médias

Campagne présidentielle

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Premier mandat (1999-2004)

Lors de sa visite à Paris en 2000, Bouteflika a adopté une position plus dure sur plusieurs sujets, rejetant la construction d'un "grand Maghreb uni" et imposant des conditions aux pieds-noirs souhaitant retourner en Algérie. Son style de communication est marqué par l'utilisation d'imparfaits du subjonctif et de formules précieuses. Il a utilisé des tactiques de culpabilisation et de menace envers la France pour atteindre ses objectifs. Il affiche une position ferme sur les droits de l'homme et l'armée, minimisant la question des "disparus" et soulignant le rôle central de l'armée dans la République algérienne. Bouteflika revendique une autonomie vis-à-vis de l'armée et affirme que leur relation est heureuse (Analyse du jounral Libération sur l'interview accordé à la chaine France 2 le Modèle:Date)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Deuxième mandat (2004-2009)

En 2004, Bouteflika a décidé de geler indéfiniment l'activité du bureau de la chaîne qatari Al Jazeera à Alger, en réponse à la diffusion par cette dernière du programme "Etidjah El Mouaakes" de Fayçal al Kacim sur la situation en Algérie après les élections présidentielles de cette année-là<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Troisième mandat (2009-2014)

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Quatrième mandat (2014-2019)

En 2018, Abdelaziz Bouteflika a effectué sa dernière apparition publique sur un fauteuil roulant avant sa démissionner en 2019, et ça lors de l'inauguration d'une extension du métro à Alger<ref>Modèle:Lien web</ref> et depuis il n'a plus fait d'apparition publique.

L'arrogance de ses propos lui est aussi reprochée<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Bibliographie

  • Farid Alilat, Bouteflika : l'histoire secrète, Éditions du Rocher, 2020 Modèle:ISBN.
  • Hocine Malti, Chroniques des années Bouteflika (1999-2010), les éditions Harmattan, 17 mai 2021.
  • Riadh Sidaoui, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Fin de l'ère Bouteflika, les conflits des élites politiques et militaires en Algérie (Modèle:Lang), éd. Caraps, Tunis, 2019 (rééd. Bahaeddine éditions et diffusions, Alger, 2020) Modèle:ISBN.

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

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