Yvonne de Gaulle

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Modèle:Voir famille Modèle:Infobox Conjoint politique Yvonne de Gaulle, née Vendroux le Modèle:Date à Calais et morte le Modèle:Date à Paris, est l'épouse de Charles de Gaulle, chef de la France libre puis fondateur de la [[Cinquième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} République]] et président de la République française de 1959 à 1969.

Surnommée Modèle:Citation, elle est réputée pour sa discrétion. En effet, malgré de nombreuses apparitions publiques dues à l'activité de son mari, et bien que souvent présente à l’image, elle ne s’exprime jamais publiquement et n’a jamais donné d'entretien.

Biographie

Enfance à Calais

Yvonne Vendroux est issue d'une famille d'industriels calaisienne d'origine bourguignonne. À l'origine, sa famille est néerlandaise, du nom de « Van Droeg » transformé en « Vendroux » lorsque cette famille de producteurs de tabac doit partir, Guillaume d'Orange ayant décidé de faire inonder des terres pour repousser l'avancée des troupes du roi de France Louis XIV. Un de leurs descendants, ancêtre d'Yvonne, épouse une Calaisienne au début de la Révolution française<ref name="bms">Bertrand Meyer-Stabley, Les Dames de l'Élysée – Celles d'hier et de demain, Librairie Académique Perrin, Paris.</ref>.

Son père, Jacques, est le président du conseil d'administration d'une biscuiterie. Sa mère, Marguerite née Forest, issue d'une famille de notaires ardennais, est la sixième femme de France à obtenir un permis de conduire<ref name="bms"/>, et est la petite-fille d'Alfred Corneau, industriel de Charleville-Mézières. Les Vendroux passaient leurs étés dans le château ardennais de l’abbaye Notre-Dame de Sept-Fontaines.

Son frère aîné, Jacques Vendroux, est né en 1897 ; il deviendra maire de Calais et député.

Son frère cadet, Jean, est né en 1901 à Calais, marié à Madeleine Schallier (1907-2000) ; père de sept enfants, il meurt en 1956 dans un accident de voiture.

Sa sœur, Suzanne Vendroux (née le Modèle:Date- à Calais, et morte le Modèle:Date- à Worthing, en Angleterre) se marie le Modèle:Date- à Fagnon, avec Jean Rerolle (né le Modèle:Date- à Châteauroux et mort le Modèle:Date- à Neuilly-sur-Seine) avec lequel elle a deux enfants, Jacques-Henri (né le Modèle:Date- à Paris, dans le [[17e arrondissement de Paris|Modèle:17e]]) et Marguerite-Marie.

L'éducation reçue de ses parents est stricte, mais conforme aux usages de l'époque et de son milieu social, relativement aisé. Le vouvoiement est de rigueur et les filles de la famille sont invitées à apprendre la couture. Pendant la Première Guerre mondiale, les enfants et leur gouvernante déménagent en Angleterre, à Canterbury, ne revenant voir leurs parents en France que pour les fêtes de fin d'année. Ces derniers s'installent à Wissant.

Études et formation

Yvonne Vendroux apprend à lire à la maison et étudie chez les dominicaines, à Asnières-sur-Seine. Un de ses bulletins permet de cerner l'élève qu'elle est alors : Modèle:Citation En 1918, elle suit les dominicaines qui se réfugient au couvent des visitandines de Périgueux.

Mariage avec Charles de Gaulle

En 1920, elle rencontre Charles de Gaulle, alors capitaine revenant d'une mission en Pologne. La rencontre est en fait arrangée en secret par la famille Vendroux ; leur première sortie est au Grand Palais, au salon d'automne, pour voir la toile La Femme en bleu de Kees van Dongen. Revenu ensuite prendre le thé, Charles aurait renversé sa tasse sur la robe de la jeune femme, qui l'aurait pris avec humour<ref name="bms"/>. Leur première soirée est le bal de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, à l'hôtel des Réservoirs, à Versailles<ref>Anne-Cécile Beaudoin, « Trianon. Le président reçoit comme un prince », parismatch.com, 22 juin 2016.</ref> (l'établissement où Charles de Gaulle avait fait ses études de 1908 à 1912, était alors basé dans la ville voisine de Saint-Cyr-l'École). Deux jours après, elle déclare à ses parents : Modèle:Citation Ainsi, ils se fiancent le Modèle:Date-, avant la fin de la permission du capitaine de Gaulle et se marient le Modèle:Date-, à l’église Notre-Dame de Calais. De Gaulle est conscient d'épouser un beau parti, écrivant à l'un de ses amis : Modèle:Citation Leur lune de miel se passe dans le Nord de l’Italie. De cette union naîtront trois enfants, un garçon, Philippe de Gaulle, et deux filles, Élisabeth et la benjamine Anne de Gaulle (porteuse d’une trisomie 21).

Nom Naissance Décès
1. Philippe de Gaulle Modèle:Date
2. Élisabeth de Gaulle, épouse de Boissieu Modèle:Date Modèle:Date à 88 ans<ref>« Elisabeth de Gaulle est morte », in lemonde.fr, 5 avril 2013.</ref>
3. Anne de Gaulle Modèle:Date Modèle:Date à 20 ans (d’une broncho-pneumonie)

Seconde Guerre mondiale

Fichier:Le général de Gaulle et son épouse à Londres.jpg
Yvonne de Gaulle et son époux à Londres durant la Seconde Guerre mondiale.

En 1934, elle s'installe avec sa famille dans la propriété de « La Brasserie », aussitôt rebaptisée « La Boisserie », à Colombey-les-Deux-Églises. L'achat de cette propriété, entourée de hauts murs, avait entre autres pour fin de protéger leur fille Anne, atteinte de trisomie, de l'indiscrétion du public. Passionnée d'horticulture, Yvonne de Gaulle prend le soin d'entretenir le jardin du domaine.

Lors de la débâcle de 1940, elle parvient à partir de La Boisserie et à rallier, avec ses enfants Philippe, Élisabeth et Anne, Carantec en Bretagne, où la famille a plusieurs fois séjourné avant-guerre, et où elle reste quelques jours, recevant le Modèle:Date- une brève visite du Général, qui part ensuite poursuivre la lutte, sans savoir quand il pourra revoir ses proches<ref>Voir sur letelegramme.fr.</ref>. Il conseille à ceux-ci de tenter de gagner le Sud, par leur propres moyens. Une des biographes d'Yvonne de Gaulle, Geneviève Moll, écrit : Modèle:Citation bloc

Yvonne de Gaulle et ses enfants vont donc réussir à rejoindre le Général, à Londres, en partant de Carantec, s'embarquant sur un ferry néerlandais à Brest, le dernier navire quittant le port, qui les conduit à Falmouth. La lecture du Daily Mirror leur y apprend que la veille, Modèle:Date-, Charles de Gaulle a lancé un appel à la radio de Londres. Le lendemain, ils arrivent dans la capitale britannique. Dès lors, la famille réunie, Yvonne et ses filles suivent le Général pendant les déplacements du gouvernement provisoire, tandis que Philippe s'engage dès le Modèle:Date- dans les Forces navales françaises libres (FNFL). Pour légitimer le Général dans son rôle de chef de la France libre et le faire connaître aux yeux des Britanniques, Winston Churchill organise un reportage sur la vie quotidienne des de Gaulle : on peut ainsi voir Yvonne de Gaulle préparant le repas ou discutant avec son mari.

En 1948, à la mort de leur fille Anne, Yvonne de Gaulle et son époux fondent en sa mémoire la fondation Anne-de-Gaulle, au château de Vert-Cœur, à Milon-la-Chapelle (Yvelines). Georges Pompidou dirige cette fondation et devient à cette époque proche du général de Gaulle.

Pendant la « traversée du désert » de son époux, elle tente de convaincre ce dernier de renoncer à la politique ; le couple entame sa retraite à La Boisserie<ref name="linternaute">« Yvonne de Gaulle », sur linternaute.com.</ref>.

Épouse du président de la République

Fichier:Yvonne-de-Gaulle-Max-Hymans.JPG
Yvonne de Gaulle au baptême de la Caravelle « Lorraine », 1959.

Modèle:Citation, s'exclame Yvonne de Gaulle après la victoire du Général à l'élection présidentielle du 21 décembre 1958. Le couple arrive au palais de l'Élysée le 8 janvier 1959.

En tant qu'épouse du président de la République, de 1959 à 1969, Yvonne de Gaulle mène au palais de l'Élysée, un train de vie simple et mesuré. Discrète sur la scène publique, elle est surnommée par les journalistes Modèle:Citation. Son couturier attitré est Jacques Heim.

Catholique pratiquante, elle influe sur le conservatisme du Général en matière de morale, et veille même à ce que soient tenues à l'écart des gouvernements les personnes divorcées ou ayant pratiqué des adultères<ref>Dominique Jamet, Modèle:Lien web, Marianne, 2 février 1998, sur Marianne.</ref>. Une des premières choses qu'elle demande après être arrivée au palais est une pietà, que lui fournit le musée du Louvre<ref name="bms" />. Elle demande aussi l'amènagement d'une chapelle privée.

Fichier:Bundesarchiv B 145 Bild-F026333-0021, Paris, Bankett Einweihung Deutsche Botschaft (cropped).jpg
Yvonne de Gaulle avec Wilhelmine Lübke lors d’une réception à l’ambassade d’Allemagne à Paris (hôtel Beauharnais), le 3 février 1968.

Selon Bertrand Meyer-Stabley, elle Modèle:Citation Cependant, elle intervient auprès de son époux (qui y était plutôt opposé) en faveur de la future loi Neuwirth, autorisant la contraception orale (« pilule »)<ref>Éric Roussel, Charles de Gaulle, éd. Gallimard, Paris, 2002, Modèle:Nobr Modèle:ISBN, Modèle:P.851-852.</ref>,<ref>Jean-Marie Guénois, « De Gaulle, foi de Général », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », samedi 17 / dimanche 18 juin 2017, page 42.</ref>.

Une journée type d'Yvonne de Gaulle se décrit par les trois repas pris en tête à tête avec son époux. Au petit-déjeuner, elle lit Le Figaro. Dans l'après-midi, le Général rejoint sa femme pour prendre le thé dans leurs appartements privés. Ils regardent ensemble la télévision jusqu'à Modèle:Nobr. Le dimanche matin, ils vont ensemble à la messe célébrée dans la chapelle du palais<ref name="bms"/>. Du palais de l'Élysée, elle dit au président des États-Unis Eisenhower Modèle:Citation<ref name="linternaute"/>. En 1959, elle est la marraine du nouvel appareil du constructeur Sud-Aviation : la Caravelle « Lorraine », le baptême ayant lieu à l’aéroport d’Orly Nord le Modèle:Date-<ref>Le 24 mars 1959 dans le ciel : Orly accueille le baptême de la Caravelle « Lorraine ».</ref>. En 1960, elle est la marraine du paquebot France, qu'elle baptise<ref>« Lancé par le Général de Gaulle », sur linternaute.com.</ref>.

Elle est l'une des premières épouses de président de son époque à véritablement jouer un rôle médiatique. En 1961, alors que le couple présidentiel américain John et Jackie Kennedy est convié par le général de Gaulle, elle prend l'initiative de tisser des liens avec la Première dame américaine en l'emmenant visiter l'école de puériculture située boulevard Brune ([[14e arrondissement de Paris|Modèle:14e de Paris]]). Deux ans plus tard, après l'assassinat de son époux, Jackie est conviée par Yvonne de Gaulle à venir se reposer et s'éloigner de la pression médiatique qui pèse alors sur elle.

En 1962, elle est, avec son mari, la cible de l'attentat du Petit-Clamart. Sauvé, le Général lui dit : Modèle:Citation Cet événement lui inspire cette seule phrase, restée célèbre : « J'espère que les poulets n'ont rien eu. » En fait, elle voulait parler non pas des policiers, mais des volailles transportées dans le coffre de la DS<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le fait, entre autres, que le commanditaire de la tentative d’assassinat, le lieutenant-colonel Bastien-Thiry, ait cherché à attenter à la vie d'une femme sans prendre de risques lui-même, et ait mis en danger des personnes innocentes (dont trois enfants et leurs parents<ref>La famille qui circulait en sens inverse à cet endroit à cet instant.</ref>) incite le général de Gaulle à considérer cela comme une circonstance aggravante et à refuser d'accorder la grâce présidentielle à Bastien-Thiry qui a été condamné à mort par la Cour militaire de justice. L'officier est fusillé huit mois plus tard au fort d'Ivry<ref>Jean Lacouture, Charles de Gaulle – Le souverain 1959-1970, Modèle:T.III, éd. du Seuil, 1986 Modèle:ISBN, Modèle:P.279-282.</ref>,<ref>Max Gallo, De Gaulle, Modèle:Nobr, La Statue du commandeur, éd. Robert Laffont, Paris, 1998 Modèle:ISBN ; rééd. Pocket, Paris, 2006, Modèle:P.29.</ref>.

Les voyages à l'étranger sont le seul aspect de son rôle d'épouse du président de la République qu'elle apprécie. Un programme de visites spécifique est prévu pour elle durant les séjours à l'étranger du président. Quand cela est possible, elle visite des centres pour enfants handicapés. Sa timidité en fait une invitée difficile à recevoir. Elle participe, entre autres, au voyage de Charles de Gaulle en Amérique du Sud<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name=":21">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Pendant les évènements de mai 1968, elle accompagne son mari dans son déplacement à Baden-Baden. Elle déclare : Modèle:Citation

Retraite et mort

Son époux Charles ayant démissionné de la présidence de la République en 1969, elle l'accompagne dans sa retraite, notamment dans son voyage en Irlande, célèbre pour les photos du couple et de l'aide de camp du général, François Flohic, prises sur la plage.

Veuve en 1970, elle vit discrètement jusqu'en 1978, année où elle entre dans la maison de retraite des sœurs de l'Immaculée Conception, à Paris. Elle meurt à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, à l'âge de 79 ans, le Modèle:Date-, au même âge que son mari et à la veille du neuvième anniversaire du décès de ce dernier. Elle repose dans le cimetière de Colombey-les-Deux-Églises aux côtés de son époux et de leur fille Anne.

Postérité

Dans la culture populaire

Au cinéma

À la télévision

Hommages

  • La maison de retraite de Melun porte le nom d'Yvonne de Gaulle.
  • Devant la cathédrale Notre-Dame de Calais se trouve une stèle, en mémoire du mariage d'Yvonne Vendroux et Charles de Gaulle, avec la mention tirée de l'ouvrage de ce dernier, Mémoires d'espoir Modèle:Citation
  • En 1963, l'accordéoniste René Saget sort une chanson, Le Tango de Tante Yvonne, qui se vend à Modèle:Unité<ref name="bms"/>.
  • Le Modèle:Date-, jour anniversaire de la mort du général de Gaulle, est inaugurée à Calais une statue en bronze réalisée par Élisabeth Cibot représentant Charles et Yvonne de Gaulle se tenant par la main. Elle s'inspire d'une photo du couple présidentiel, en visite officielle dans la ville en 1959<ref>« Une statue de Charles et Yvonne de Gaulle à Calais », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », mardi 22 octobre 2013, page 34.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes


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