Lhassa

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Modèle:Méta bandeau de note Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Ville de Chine

Lhassa (Modèle:Tibétain ; translittération phonétique en Modèle:Chinois), ou Rasa dans la période pré-bouddhique, est une ville-préfecture, capitale du Tibet, région autonome de la république populaire de Chine<ref>Chine : Lhassa enregistre une croissance de son PIB et une amélioration de la vie de ses habitants en 2019 French.xinhuanet.com, le 15 janvier 2020</ref> depuis 1965<ref>1965: Célébration de la fondation de la Région autonome du Tibet china.org.cn, 17 août 2005, consulté le 22 février 2020</ref>.

Capitale du royaume du Tibet à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, puis de l'Ü-Tsang à partir de l'ère de la fragmentation, Lhassa fut le siège du gouvernement du Ganden Phodrang sous le règne à la fois religieux du [[Lozang Gyatso|Modèle:5e dalaï-lama]] et temporel du Mongol Güshi Khan sous le Khanat qoshot, puis sous la tutelle de la dynastie Qing et enfin sous le Tibet indépendant de facto du [[Thubten Gyatso|Modèle:13e dalaï-lama]] au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

La ville s'est développée au pied du mont Gephel. Le palais du Potala, l'ancien palais d'hiver du dalaï-lama, et le palais de Norbulingka, l'ancienne résidence d'été, sont, avec le temple de Jokhang, classés au patrimoine mondial par l'UNESCO.

Origines du nom

D'anciens documents et inscriptions tibétaines prébouddhiques mentionnent l'appellation « Rasa », littéralement « la terre des chèvres »<ref name="Josef Kolmaš">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Josef Kolmaš, Tibet and Imperial China, A Survey of Sino-Tibetan Relationship to the End of the Mandchu Dynasty in 1912, Occasional Paper No 7, The australian National University, Centre of Oriental Studies, Canberra, 1967. Page 7/67.</ref> ou le « lieu entouré » (par une enceinte de montagnes). L'installation du bouddhisme aurait converti cette appellation en « Lhassa » signifiant « la terre des dieux »<ref name="Josef Kolmaš"/> (Lha = déité, Sa = terre, sol).

Histoire

Modèle:Article détaillé

Empire tibétain et ère de la fragmentation

Fichier:Kircher Lhasa1661.jpg
Le Potala (dessin du jésuite autrichien Johann Grueber en 1661, publié dans Athanasius Kircher, China illustrata, 1667, Modèle:P.).

Modèle:Loupe Selon Liu Jiangqiang, la légende raconte que le second empereur de l'Empire du Tibet, Songtsen Gampo (Srong-brtsan Sgam-po, vers 609-613 à 650) fit de Lhassa sa capitale et qu'il fit bâtir le temple de Jokhang en 639, le temple de Ramoché à peu près au même moment et le palais du Potala<ref name="Liu Jiangqiang">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Liu Jiangqiang, Preserving Lhasa's history (part one), in Chinadialogue, october 13, 2006.</ref>. L'UNESCO date aussi ces trois palais de cette période<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Historic Ensemble of the Potala Palace, Lhasa.</ref>.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la cité s'éleva et acquit de l'importance avec l'appui de trois vastes monastères Gelugpa (Dge-lugs) fondés par Tsong-kha-pa et ses disciples. Ces trois monastères sont Ganden (Dga'-ldan), Séra (Se-ra) et Drepung ('Bras-spung)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gyurme Dorje, Footprint Tibet Handbook, Modèle:2e Édition, Bath, England, 1999, Modèle:P..</ref>.

Du fait de l'essor du bouddhisme, le nombre de pèlerins augmenta régulièrement. Des hôtels, des boutiques, des maisons et des bâtiments administratifs surgirent autour du temple de Jokhang, formant la rue circulaire connue sous le nom de Barkhor<ref name="Liu Jiangqiang"/>.

Règne des Tsangpa

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le deba tsangpa Karma Tenkyong Wangpo, favorable aux Kagyupa, allié aux bön (religion traditionnelle tibétaine) et opposé aux Gelugpa, gouverne depuis le dzong de Samdrubtsé, capitale du Tsang (aujourd'hui de la ville-préfecture de Shigatsé). Il attaque et prend Lhassa, alors capitale de l'Ü, entre 1630 et 1636<ref name="Grousset">Modèle:Harv Modèle:Citation.</ref>.

Règne des Mongols qoshots

Les troupes mongoles de Güshi Khan, khan des Qoshots régnant sur le Kokonor (Qinghai) et favorable aux bonnets jaunes, attaquent alors les tsangpa, et tuent Karma Tenkyong Wangpo qui s'était réfugié à Sambrubtsé après un siège en 1642<ref name="Pommaret_95">Modèle:Harv</ref>.

Güshi khan installe Lobsang Gyatso (Blo-bzang-rgya-mtsho 1617-1682), le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} dalaï-lama, comme chef temporel du Tibet, en déplaçant le centre administratif à Lhassa<ref>Modèle:Lien web, 1938, Modèle:P. : Modèle:Citation</ref>. Le lama fit reconstruire le Potala, lui donnant une hauteur de près de Modèle:Unité (la reconstruction ne s'achèvera que quelques années après sa mort) et en faisant le siège du pouvoir religieux et politique. Lhassa connut alors un nouvel essor : des résidences officielles, des hôtels particuliers, des auberges et des boutiques vinrent flanquer le Barkhor<ref name="Liu Jiangqiang"/>.

Fichier:Bichurin Lhassa.jpg
Plan de Lhassa au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par Nikita Bichurin.

Protectorat mandchou

Modèle:Article détaillé En 1720, l'empereur mandchou Kangxi, allié aux Mongols Khalkhas, lance son armée sur Lhassa pour en chasser les Mongols dzoungars. À l'automne 1720, les murailles de Lhassa sont abattues et Modèle:Unité mongols y sont laissés en garnison<ref>Modèle:Ouvrage : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Thomas Manning, le premier Anglais à visiter Lhassa qu'il atteignit début Modèle:Date-<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thomas Manning, sur le site Bookrags : Modèle:Citation étrangère.</ref>, en fait une description d'un agréable exotisme, sans plus ; la ville lui inspire, peut-être en raison de la fatigue du voyage, une indifférence rêveuse : « Si le palais est plus important que ce que j'avais imaginé, la ville, jusque-là me déçoit. Il n'y a dans son apparence rien de frappant, rien de plaisant. Les bâtiments sont noirs de suie et de crasse. Les rues sont remplies de chiens, dont certains grognent sans cesse en mâchonnant des débris de peaux qui traînent partout et dégagent une odeur de charnier ; d'autres boîtent et sont hagards ; d'autres ont des ulcérations et d'autres meurent de faim que les corbeaux picorent ; certains sont morts et leur cadavre est dévoré. En bref, tout est minable, sordide, avec quelque chose d'irréel. Même la gaieté des habitants, leurs rires, je trouvai qu'ils paraissaient oniriques, hallucinants. C'était moi qui rêvais, sans doute, mais je ne pus me débarrasser de cette idée<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Peter Bishop, The Myth of Shangri-La: Tibet, travel writing, and the western creation of sacred landscape, University of California Press, 1989, 308 p., Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>,<ref>Michael Taylor, Le Tibet - De Marco Polo À Alexandra David-Néel, Payot, Office du Livre, Fribourg (Suisse), 1985 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. »

À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le moine bouddhiste japonais Ekai Kawaguchi, séjournant à Lhassa, indique que le commerce y est actif. Sur les marchés se vendent des articles provenant de Chine et de l'Inde. Les paiements s'effectuent en or, qui est alors pesé, ou en roupie indienne ou en utilisant la monnaie tibétaine. Les moines ont le monopole du commerce du thé et des images pieuses. Les Chinois tiennent de nombreux restaurants<ref>Jean Dif, Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde.</ref>. Il écrit que la ville a quantité de mendiants aux mains coupées ou aux yeux arrachés, ces derniers étant plus nombreux que les premiers, reflètant les peines ayant cours à cette époque<ref name="Tibet on the imperial chessboard">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Premen Addy, Tibet on the imperial chessboard, Academic publishers, 1984, 364 p., Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Thubten Gyatso, Modèle:13e dalaï-lama, qui avait aboli la peine de mort en 1898, interdit les châtiments physiques tels que l’amputation de membres dans sa Proclamation d'indépendance du Tibet en 1913<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Shakabpa, W.D., Tibet: A Political History, Yale, 1967, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Avant 1951

Fichier:Plán Lhasy.jpg
Carte de Lhassa en 1932.
Impressions étrangères

Séjournant à Lhassa deux mois durant en 1846, le missionnaire français Évariste Huc trouve les rues de la ville propres, tout du moins quand il ne pleut pas<ref>Michael Taylor, Le Tibet - De Marco Polo À Alexandra David-Néel, Payot, Office du Livre, Fribourg (Suisse), 1985 Modèle:ISBN.</ref>.

En 1904, le corps expéditionnaire de Francis Younghusband se fraye un chemin jusqu'à Lhassa. Selon Jean Dif, « Les Anglais découvrent une ville à la fois magnifique et sordide. Le Potala les émerveille et les inquiète »<ref>Jean Diff, Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde (suite 2).</ref>. Le journaliste du Times de l'époque qualifie Lhassa de cité-jardin<ref name="Tibétains"/>.

En 1906, il n'y avait qu'une petite zone résidentielle près du Jokhang<ref name="Liu Jiangqiang"/>.

En 1910, Zhao Erfeng, un seigneur de guerre chinois, investit et pille Lhassa ; le dalaï-lama doit s'exiler en Inde<ref>L'Express, Chronologie du Tibet (649 - 2011).</ref>.

Des documents historiques font état de plusieurs épidémies ayant frappé la ville dans les années 1920-1930 : la variole en 1925, qui fait Modèle:Nombre, la fièvre typhoïde en 1934 puis en 1937, qui tue plus de Modèle:Nombre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lhasa Today, China Internet Information Center, August 1998 : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Vers 1935, la ville s'étend avec la construction du quartier résidentiel dit de la Montagne enneigée, face au Potala<ref name="Liu Jiangqiang"/>.

Vers 1950, Lhassa compte entre 26 000 et Modèle:Nombre et couvre moins de trois kilomètres carrés, sans rues pavées ni égouts<ref name="Liu Jiangqiang"/>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mirenda Wu, Modèle:Lien brisé, Tibet.cn, 26 novembre 2008.</ref>.

Arrivée à Lhassa en 1951, Feu Du Tai, ancienne codirectrice de la radiodiffusion, du cinéma et de la télévision de la région autonome, affirme dans ses mémoires que la pauvreté et le délabrement de la ville dépassaient l'imagination. Lhassa ne comptait qu'une rue présentable, le Barkhor. Il n'y avait ni éclairage public, ni eau courante, ni égouts<ref>Feu Du Tai, L'évolution du Tibet comme je l'ai vue, dans Jianguo Li, Cent ans de témoignages sur le Tibet : reportages de témoins de l'histoire du Tibet, 2005, 196 p., Modèle:P..</ref>. À l'ouest du monastère de Jokhang, il y avait un village de mendiants appelé Lupubangcang. Autour du monastère de Ramoche, se pressaient près de 4 000 mendiants, soit le dixième de la population de la ville<ref>Feu Du Tai, Modèle:Op. cit..</ref>.

En 1953, au premier recensement, la zone urbaine de Lhassa compte environ Modèle:Nombre, dont 4 000 mendiants, en plus de 15 000 moines<ref name="docin.com">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thomas H. Hahn, Urban Planning in Lhasa. The traditional urban fabric, contemporary practices and future visions, Presentation Given at the College of Architecture, Fanzhu University, October 21, 2008.</ref>.

Salubrité et hygiène

Robert Barnett indique qu'il existait des toilettes traditionnelles à double évacuation. L'une fonctionnait pendant six mois pendant que l'autre était bouchée, ainsi les excréments pouvaient se décomposer. Puis la fosse était vidée et son contenu servait d'engrais dans les champs. Ce dispositif a été utilisé au Tibet pendant des générations.

Fichier:Potala Palace, former residence of Dalai Lama, 2006.jpg
Reconstitution de la porte de la vieille ville en forme de chörten et le palais du Potala.

Lors des fêtes du Nouvel An, début mars, « toute la ville est toilettée » et acquiert une réputation de propreté, « ce qui n'est pas son état normal », affirme le dernier visiteur occidental de la cité interdite, l'Autrichien Heinrich Harrer, à la fin des années 1940<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, E. P. Dutton, 1954 : Modèle:Citation étrangère.</ref>. Comme il n'y avait pas de toilettes, déclare-t-il, on peut « imaginer l'état de Lhassa lors des fêtes du Nouvel An où il y avait Modèle:Nombre, 20 000 nomades ainsi que 25 000 moines »<ref>John Gittings, Obituary: Heinrich Harrer, The Guardian, Monday 9, January 2006 : Modèle:Citation étrangère.</ref>. À la demande du gouvernement tibétain de l'époque, ce même Harrer établit, en compagnie de Peter Aufschnaiter, une carte de la ville et de ses environs en vue de concevoir un réseau d'égouts<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Martin Brauen, Peter Aufschnaiter's Eight Years in Tibet, Orchid Press, 2002, 208 p.</ref>,<ref>Heinrich Harrer, Sept ans au Tibet, Modèle:P. : Modèle:Citation.</ref>. Le médecin italien Regolo Moise qui séjourna à Lhassa en 1948 décrit les conditions sanitaires comme Modèle:Citation. Il note l'absence de tuberculose et de pneumonie<ref>Mary Craig, Kundun: une biographie du dalaï-lama et de sa famille, préface du [[Tenzin Gyatso|Modèle:14e dalaï-lama]], traduction François Vidonne, Presses du Châtelet, 1998, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.

Après 1951

Les troupes de l'armée populaire de libération entrèrent à Lhassa le Modèle:Date-<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Invasion and illegal annexation of Tibet: 1949-1951.</ref> et y sont demeurées depuis lors<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robert McCorquodale, Nicholas Orosz, Tibet, the position in international law, Modèle:P..</ref>.

Soulèvement de 1959

En Modèle:Date-, un soulèvement éclata dans la capitale tibétaine, entraînant la fuite du [[Tenzin Gyatso|Modèle:14e dalaï-lama]]<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Chen Jian, Modèle:Lang, Modèle:P..</ref>.

Pendant la famine au Tibet au début des années 1960, des témoignages d'anciens prisonniers tibétains attestent d'une mortalité liée à la pénurie de nourriture et à la famine dans les prisons de la région de Lhassa.

Révolution culturelle (1966-1976)

Modèle:Article détaillé

En 1966, éclata la révolution culturelle qui atteignit le Tibet en août : 20 000 gardes rouges<ref>La Région autonome du Tibet, site de l'Université de Laval au Québec.</ref> à Lhassa se livrent à des déprédations et se combattent en factions rivales. Tashi Tsering séjourna à Lhassa quelques mois en 1967, il décrit une ville transformée :

« Un des changements dans la ville elle-même, c'était la disparition du marché central. Il n'y avait plus rien à vendre dans les rues. Disparues les petites échoppes regorgeant de marchandises, disparues les voix des vendeurs et des clients qui marchandaient en riant, disparus les innombrables bars à thé et à bières que j'avais fréquentés. À la place, il n'y avait que des magasins gouvernementaux chichement approvisionnés ».

Tashi Tsering constate que les Tibétains sont mal nourris ; la viande, le beurre, les pommes de terre ont pratiquement disparu alors qu'auparavant la nourriture était proposée en abondance. Mais ce qui a le plus frappé Tashi est l'attitude des Tibétains, ils semblaient en permanence démoralisés, l'air triste et renfrogné. Lors d'une rencontre dans la rue avec un de ses anciens amis, pourtant initialement favorable au régime communiste, celui-ci reste sans réaction les yeux fixés au sol, la peur inscrite sur son visage. Il constate alors que son ami est surveillé par un garde rouge, il est devenu « un objet de la lutte des classes et qu'il était sous la surveillance des masses ». Il quitte alors rapidement son ami, craignant par sa seule présence « d'aggraver son cas ».

Tournée d'inspection de Hu Yaobang (1980)

En Modèle:Date-, dans le cadre d'une tournée d'inspection au Tibet, Hu Yaobang dans un meeting devant 5 000 cadres à Lhassa, proposa six mesures pour résoudre la question tibétaine<ref name="Goldstein">Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon. China, Tibet, and the dalai Lama, University of California Press, 1997, Page 61 et suivantes.</ref>,<ref>Tsering Woeser, Mémoire interdite. Témoignages sur la Révolution culturelle au Tibet, Réflexions sur la question tibétaine par Wang Lixiong pages 487 à 542, traduit par Li Zhang & Bernard Bourrit, Modèle:Éd. Gallimard. 2010.</ref>.

Troubles de 1987 à 1993

Modèle:Article détaillé En 1987, 1988 et 1989, Lhassa fut secouée par des manifestations et des émeutes, la loi martiale fut imposée en 1989 et resta en vigueur jusqu'en Modèle:Date-.

Selon l'encyclopédie Larousse, Modèle:Citation<ref>Encyclopédie Larousse.</ref>,<ref>Le Tibet est-il chinois ? Ouvrage collectif dirigé par Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, 2002, ed. Albin Michel, coll. Sciences des religions, Intervention de Robert Barnett PageS 377 et suivantes.</ref>. Selon le frère du Modèle:14e dalaï-lama, Gyalo Thondup, les troubles de 1987-1989 furent concoctés par des gouvernements étrangers, allégation que l'historien tibétain Tsering Shakya trouve fascinante mais manquant d'éléments permettant de la corroborer<ref name="Tsering Shakya">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tsering Shakya, The Noodle Maker of Kalimpong reviewed by Tsering Shakya, in Foreign Affairs, novembre-décembre 2015 : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Selon le gouvernement tibétaine en exil, ces manifestations furent réprimées brutalement<ref>Gouvernement tibétain en exil, Réponse de l’Administration Centrale Tibétaine aux allégations du gouvernement chinois, 15 mai 2008 : Modèle:Citation.</ref>. Robert Barnett déclare que « la plupart des observateurs indépendants ont témoigné que ces évènements ont commencé pacifiquement ». La violence a fait suite au tabassage des manifestants et aux tirs par armes à feu de la part de la police<ref>Robert Barnett, in Le Tibet est-il chinois ? (ss la dir. de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille), 2002, ed. Albin Michel, coll. Sciences des religions Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.

He Baogang et Barry Sautman font état de douzaines de personnes tuées et de centaines d'autres arrêtées pendant les événements de la fin des années 1980 et du début des années 1990. Ils affirment que les manifestants pour leur part ont tué plusieurs agents de police et se sont livrés à des lynchages et ont causé des incendies dont les victimes étaient des civils Han<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} He Baogang and Barry Sautman, The politics of the Dalai Lama's new initiative for autonomy (1), Pacific Affairs, 78.4 (Winter 2005), également disponible sur le site Phayul.com [1], op. cit. : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

En Modèle:Date-, le maire de Lhassa fut « démissionné » pour ses prises de position trop peu critiques envers les manifestants<ref>Le Tibet est-il chinois ?, Ouvrage collectif dirigé par Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, 2002, Modèle:Éd. Albin Michel, coll. Sciences des religions, Intervention de Robert Barnett, p. 403.</ref>.

Claude B. Levenson indique que les mendiants ont « fait leur apparition vers le milieu des années 1990 »<ref name="Levenson">Claude B. Levenson, Le Tibet, PUF, coll. Que sais-je ?, deuxième édition, 2009 Modèle:ISBN, p. 71.</ref>.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Fichier:Lhasa from Potala.JPG
Le sud-ouest de la ville depuis les remparts du Potala.

Troubles de 2008

Modèle:Article détaillé Selon le journaliste Bruno Philip, en Modèle:Date-, des moines du monastère de Drepung défilent dans les rues de Lhassa, afin de demander la libération de moines emprisonnés en 2007, après qu’ils eurent repeint les murs du monastère en blanc pour fêter la remise de la médaille d'or du Congrès des États-Unis au [[Tenzin Gyatso|Modèle:14e dalaï-lama]]<ref >Bruno Philip Au Tibet, des moines ont défié le régime chinois au cœur de Lhassa.</ref>,<ref>Sylvie Kauffmann, Brice Pedroletti et Bruno Philip (avec Frédéric Bobin) La semaine qui ébranla le Tibet, reproduit Modèle:Lien brisé Le Monde, 4 avril 2008.</ref>. Selon le journaliste britannique James Miles présent sur place, Lhassa devait connaître des troubles violents visant l'ethnie Han et la minorité musulmane Hui<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Interview de James Miles par CNN ; citation : « une violence organisée ciblée contre (...) l'ethnie Han vivant à Lhassa, mais aussi les membres de la minorité musulmane Hui ».</ref> et entraînant l'incendie de bâtiments publics et de résidences, le pillage de commerces. Les autorités chinoises expulsèrent les journalistes et les touristes de la ville, et rétablirent l'ordre<ref >Bruno Philip, Au Tibet, des moines ont défié le régime chinois au cœur de Lhassa.</ref>,<ref >Modèle:Lien brisé.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Selon l'agence officielle Xinhua, 18 civils et un officier de police furent tués par les émeutiers tandis que les pertes matérielles sont estimées à plus de 244 millions de yuans (environ 35 millions de dollars) »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le dalaï-lama affirme que « des témoins fiables ont pu établir que 400 personnes ont été tuées dans la seule région de Lhassa. Tuées par balles, alors qu'elles manifestaient sans armes »<ref>Démenti du dalaï lama sur le bilan avancé de 140 Tibétains tués par l'armée chinoise Modèle:Lien archive, AFP, 21 août 2008.</ref>.

Immolations et arrestation (2012)

Alors que plusieurs Tibétains se sont immolés depuis mars 2011, Qi Zhala, le chef du Parti communiste de Lhassa a décidé d'un renforcement de la surveillance policière des monastères mais aussi sur les routes nationales et autour des principaux suspects. Qi Zhala a déclaré : « Nous devons frapper fort toutes les activités séparatistes, destructrices et criminelles de la clique du dalaï-lama »<ref>Modèle:Lien brisé, Libération, AFP, 31 janvier 2012.</ref>,<ref>20 Minutes La Chine renforce sa surveillance des monastères au Tibet, 30 janvier 2012.</ref>. Qi Zhala précisait que les « séparatistes étrangers » prenaient Lhassa comme objectif de sabotage et d'infiltration<ref>Agence de presse Xinhua Chine : la stabilité au Tibet renforcée à une « période sensible », 7 février 2012.</ref>.

Le Modèle:Date-, deux Tibétains se sont auto-immolés devant le temple de Jokhang, haut site religieux du Tibet. Selon l'agence Chine nouvelle, les policiers ont « réussi à éteindre les flammes en quelques minutes ». Il s'agirait de deux moines tibétains, l'un est mort et l'autre grièvement blessé<ref>Le Figaro, Arnaud de La Grange, [2], 29 mai 2012.</ref>. Selon Radio Free Asia : « Lhassa est désormais quadrillée par la police et les forces para-militaires et la situation est très tendue »<ref>Le Nouvel Observateur, Chine: pour la première fois des Tibétains s'immolent à Lhassa, 28 mai 2012.</ref>. Près de 600 habitants ou pèlerins tibétains ont été arrêtés et emprisonnés tandis que les pèlerins venant du Kham et de l'Amdo ont été expulsés<ref>Chinese police have begun a general sweep of Tibet’s capital since Sunday’s self-immolation protests, RFA, 2012-05-30.</ref>. Amnesty International demande aux autorités de libérer ces prisonniers ou de les inculper selon les critères de la loi chinoise. Amnesty International est aussi intervenue, à ce sujet, au Conseil des droits de l’homme des Nations unies<ref>Amnesty International, La Chine doit mettre fin aux opérations de répression menées depuis les immolations au Tibet, Modèle:1er juin 2012.</ref>.

Crise du Covid 19

Les premiers cas de Covid sont signalés le 8 août 2022, selon des témoignages sur le site WhatsOnWeibo. Un confinement, destiné à lutter contre le Covid-19, est installé par les autorités chinoises. Des images de bus déplaçant des habitants vers des centres de quarantaine sont diffusées sur Twitter<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le 26 octobre 2022, alors que le confinement dure depuis soixante-quatorze jours, des travailleurs migrants chinois manifestent pour être autorisés à rentrer chez eux, indique le tibétologue Robbie Barnett. Par ailleurs, des vidéos filmées la nuit montrent des affrontements entre des policiers et une foule<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Géographie

Situation

Fichier:Lhasa, Tibet.jpg
Lhassa se situe dans une vallée fluviale dans les montagnes du Transhimalaya.

Située sur le plateau du Tibet, au fond d'une vallée entourée de montagnes, son altitude de Modèle:Unité en fait l'une des villes les plus élevées au monde. Les montagnes entourant la ville s'élèvent à Modèle:Unité. La ville est longée par la rivière Kyi, qui traverse les montagnes Nyainqentanglha, et coule sur Modèle:Unité avant de se jeter dans le Brahmapoutre<ref>Encyclopédie Universalis Lhasa ou Lhassa par Pierre Trolliet</ref>. Le Chakpori est une montagne sacrée de Lhassa.


Subdivisions administratives

La ville-préfecture de Lhassa exerce sa juridiction sur huit subdivisions - trois districts et cinq xian. Les districts de Chengguan, Doilungdêqên et Dagzê comportent la majeure partie de la zone urbaine principale de Lhassa, située dans la vallée de la rivière Lhassa.

Carte des principales subdivisions la ville-préfecture de Lhassa

Modèle:Image label begin Modèle:Image label Modèle:Image label Modèle:Image label Modèle:Image label Modèle:Image label Modèle:Image label Modèle:Image label Modèle:Image label Modèle:Image label end

Nom en français Tibétain Wylie
pinyin tibétain
Chinois
simplifié
Pinyin Population
(2010)
Superficie
(km²)
Densité
(/km²)
District de Chengguan Modèle:Lang Modèle:Transl
Modèle:Transl
Modèle:Lang Modèle:Transl 279 074 525 531,56
District de Doilungdêqên Modèle:Lang Modèle:Transl
Modèle:Transl
Modèle:Lang Modèle:Transl 52 249 2 672 19,55
District de Dagzê Modèle:Lang Modèle:Transl
Modèle:Transl
Modèle:Lang Modèle:Transl 26 708 1 361 19,62
Xian de Damxung Modèle:Lang Modèle:Transl
Modèle:Transl
Modèle:Lang Modèle:Transl 46 463 10 234 4,54
Xian de Lhünzhub Modèle:Lang Modèle:Transl
Modèle:Transl
Modèle:Lang Modèle:Transl 50 246 4 100 12,25
Xian de Maizhokunggar Modèle:Lang Modèle:Transl
Modèle:Transl
Modèle:Lang Modèle:Transl 44 674 5 492 8,13
Xian de Nyêmo Modèle:Lang Modèle:Transl
Modèle:Transl
Modèle:Lang Modèle:Transl 28 149 3 266 8,61
Xian de Qüxü Modèle:Lang Modèle:Transl
Modèle:Transl
Modèle:Lang Modèle:Transl 31 860 1 624 19,61

Climat

Le climat est de type montagnard avec influence de la mousson. Les températures moyennes pour la ville de Lhassa vont d'environ Modèle:Unité pour le mois le plus froid à Modèle:Unité pour le mois le plus chaud, avec une moyenne annuelle de Modèle:Unité, et la pluviométrie y est de Modèle:Unité. Les hivers sont très secs et la quasi-totalité des précipitations ont lieu en été lorsque les perturbations du Sud-Est asiatique liées au phénomène de la mousson parviennent plus ou moins atténuées jusque dans les hautes vallées du Tibet. Lhassa bénéficie d'un climat très ensoleillé avec environ 3000 heures d'ensoleillement par an.

Modèle:Relevé météo

Problèmes environnementaux

Lhassa est confrontée à des pollutions atmosphériques comme la majorité des villes chinoises<ref>AFP, Pollution : même le Toit du monde est touché Europe 1, 20 décembre 2013</ref>. La densité de particules de 2,5 microns de diamètre a dépassé le niveau de 500 microgrammes par mètre cube, soit vingt fois plus élevé que le plafond préconisé par l’Organisation mondiale de la santé. Cette pollution de l'air est transportée par les vents d'est<ref>La pollution étouffe Lhassa, « le toit du monde » La Croix, 20 décembre 2013</ref>.

Population et société

Démographie

Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

En 1904, le lieutenant-colonel britannique Francis Younghusband qui occupe la ville avec son corps expéditionnaire, estime la population de celle-ci à Modèle:Nombre dont 20 000 moines<ref name="Yeh">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Emily T. Yeh, Living Together in Lhasa. Ethnic Relations, Coercive Amity, and Subaltern Cosmopolitanism.</ref>.

Vers 1950, la ville couvre moins de trois kilomètres carrés et ne compte pas plus de 30 000 habitants<ref name="Liu Jiangqiang" />. Selon Emily T. Yeh, le palais du Potala et le village de Shöl en contrebas de celui-ci ne sont pas considérés comme faisant partie de la ville<ref name="Yeh" />.

Selon Thomas H. Hahn, en 1953, au premier recensement, la zone urbaine de Lhassa compte environ Modèle:Nombre, dont 4 000 mendiants, en plus de 15 000 moines<ref name="docin.com" />.

En 1975, la ville couvre Modèle:Unité carrés et compte Modèle:Nombre<ref name="Liu Jiangqiang" />.

En 1992, la population de la ville est estimée à un peu moins de Modèle:Nombre, dont 96 431 Tibétains, 40 387 Chinois (Hans) et 2 998 divers. À ce chiffre, qui ne tient compte que des résidents permanents, il convient d'ajouter entre 60 000 et Modèle:Nombre temporaires, dont la majorité seraient des pèlerins et des commerçants tibétains<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Heidi Fjeld, Commoners and Nobles. Hereditary Divisions in Tibet, Nordic Institute of Asian Studies, Copenhagen, 2005, en part. Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Groupes ethniques à Lhassa par district et comté, Recensement 2000<ref>Department of Population, Social, Science and Technology Statistics of the National Bureau of Statistics of China (国家统计局人口和社会科技统计司) and Department of Economic Development of the State Ethnic Affairs Commission of China (国家民族事务委员会经济发展司), eds. Tabulation on Nationalities of 2000 Population Census of China (《2000年人口普查中国民族人口资料》). 2 vols. Beijing: Nationalities Publishing House (民族出版社), 2003. Modèle:ISBN</ref>
Total Tibétains Han Autres
Lhasa Préfecture 474 499 387 124 81,6 % 80 584 17,0 % 6 791 1,4 %
Chengguan District 223 001 140 387 63,0 % 76 581 34,3 % 6 033 2,7 %
Lhünzhub 50 895 50 335 98,9 % 419 0,8 % 141 0,3 %
Damxung 39 169 38 689 98,8 % 347 0,9 % 133 0,3 %
Nyêmo 27 375 27 138 99,1 % 191 0,7 % 46 0,2 %
Qüxü 29 690 28 891 97,3 % 746 2,5 % 53 0,2 %
Doilungdêqên 40 543 38 455 94,8 % 1 868 4,6 % 220 0,5 %
Dagzê 24 906 24 662 99,0 % 212 0,9 % 32 0,1 %
Maizhokunggar 38 920 38 567 99,1 % 220 0,6 % 133 0,3 %

Toutefois les sources chinoises et celles du gouvernement tibétain en exil divergent au sujet du nombre d'habitants chinois d'origine Han dans la ville, et donc de la proportion de cette ethnie. Certaines sources reprennent les chiffres du gouvernement chinois et évoquent 63 % de Tibétains, 34,5 % de Hans et 2,7 % de Huis principalement<ref name="Yeh" />. Des sources occidentales non universitaires (Guide du Routard 2008-2009, Quid.fr (2009) et Grandsreporters.com (2009)) affirment que les Chinois d'origine Han représentent entre 60 % et 70 % de la population<ref>Guide du Routard — Népal, Tibet, 2008-2009, page 244.</ref>,<ref>Modèle:Lien brisé sur quid.fr (consulté le 29 septembre 2009).</ref>,<ref>Près des deux tiers de la population de Lhassa sont des Chinois, qui peuplent désormais 40 % de l’ensemble de la région autonome du Tibet sur Grands reporters.com (articlé daté de 1999).</ref>.

D'après le recensement officiel de 2010, la population de la préfecture est de Modèle:Nombre en 2010<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tibet AR population - Source: China Admin Divisions, 2010.</ref>.

Religions

Bouddhisme

Modèle:... Les trois monastères Ganden, Séra et Drepung sont situés à Lhassa.

Islam

Fichier:Mosques in Lhasa.jpg
Mosquée de Gya Kache Lhakhang, aussi appelée grande mosquée de Lhassa.

La ville comporte quatre mosquées destinées aux musulmans tibétains. Ces derniers, au nombre de plus de 2 000, descendent, pour une partie, de commerçants venus au Tibet au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle du Ladakh et du Cachemire (d'où leur nom de Khache, Cachemire en tibétain), et, pour l'autre partie, des Hui, migrants venus récemment de la région de Sala au sud de Xining dans la province du Qinghai<ref>Quartier musulman (de Lhassa), site Visiter le Tibet.</ref>.

Ils étaient autrefois presque tous commerçants mais certains avaient des postes dans le gouvernement du Tibet comme écrivain ou traducteur<ref>Patrick French, Tibet, Tibet Une histoire personnelle d'un pays perdu, traduit de l'anglais par William Oliver Desmond, Albin Michel, 2005, page 183.</ref>.

Lhassa compte deux quartiers musulmans : le Khache Lingka et le Gyal Lhakhang.

Le Kache Lingka

Modèle:Refnec.

Le Gyal Lhakhang

Modèle:Article détaillé Il se trouve à une courte distance de l'angle sud-est du Barkhor. La rue musulmane (Moslem Street) y conduit, qui est jalonnée de restaurants halal. Édifiée en 1716, la mosquée fut agrandie en 1793, devenant la plus grande de Lhassa. Incendiée dans les combats de 1959, elle fut reconstruite l'année suivante. Le site comprend une salle d'assemblée, une maison de bains, un minaret, une cour et des résidences. Une vaste porte marque l'entrée du quartier.

Il existe également un cimetière musulman hui, au Nord de Lhassa, appelé cimetière musulman de la Grande mosquée de Lhassa (Modèle:Chinois), rattaché à cette mosquée<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web adresse : Modèle:Lang-zh</ref>.

La petite mosquée

Modèle:Article détaillé Une autre mosquée, construite au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, se dresse dans le vieux quartier tibétain, dans une ruelle au sud du Jokhang. Elle comprend, au nord, un bâtiment de style tibétain abritant une maison de bains et une salle de classe, et, au sud, une salle d'assemblée<ref name="Victor Chan">Victor Chan, TIBET. Le guide du pèlerin, coll. Les guides du voyageur, Éditions Olizane, 1998, 1211 p., en part. Modèle:P., Modèle:ISBN.</ref>.

Christianisme

Selon l'association américaine ChinaAid<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} In Historic First, Authorities Detain House Church Christians in Lhasa, China Aid Association, 13 décembre 2011.</ref>, qui cite Song Xinkuan, un chrétien de la province de Henan, 11 chrétiens dont lui-même ont été arrêtés le Modèle:Date- puis relâchés par la police à Lhassa, dans ce qui est peut-être la première persécution de chrétiens dans la région autonome du Tibet. Song Xinkuan, qui est accusé de rassemblement illégal chez lui (house church, « église souterraine »), affirme que la police lui a répété que Modèle:Citation<ref>Le Monde et Reuters, Arrestations de chrétiens au Tibet par les autorités chinoises, 13 décembre 2011.</ref> Song Xinkuan a été relâché le Modèle:Date-, après avoir connu durant plus d'un mois de prison, injures et mauvais traitements. Les biens confisqués au cours d'une fouille à son domicile ont été détruits<ref>Premières persécutions chrétiennes au Tibet, Info catho, 24 décembre 2011.</ref>.

Prisons

Prisons avant 1951

Prison d'État de Shöl

Heinrich Harrer indique que la prison d'État à Lhassa se trouvait dans le village de Shöl situé en contrebas du Palais du Potala<ref>Lhassa : le Tibet disparu, texte et photographie de Heinrich Harrer, 223 pages, Édition de La Martinière, 1997, Modèle:ISBN.</ref>. Dans ses mémoires publiées en 1954, le même Harrer signale que les délinquants condamnés à porter des chaînes toute leur vie étaient soit enfermés dans la prison d'État de Shöl, soit confiés à un gouverneur de district qui était responsable de leur garde<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Seven years in Tibet, translated from the German by Richard Graves; with an introduction by Peter Fleming; foreword by the Dalai Lama, E. P. Dutton, 1954 Modèle:ISBN : Modèle:Citation étrangère</ref>. La prison de Shöl est celle où fut enfermé, à la fin des années 1940, dans un cachot humide et sombre, le moine, poète et peintre de génie Gendün Chöphel, après avoir été arrêté, jugé et fouetté<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hisao Kimura, Japanese Agent in Tibet: My Ten Years of Travel in Disguise, as Told to Scott Berry, Serindia Publications Inc., 1990, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>. C'est également à Shöl que fut emprisonné, en 1947, le Modèle:5e Réting Rinpoché, qui avait été régent de 1936 à 1941. Accusé de conspiration et de tentative d'assassinat contre le régent Taktra Rinpoché, il y serait mort empoisonné au bout d'une semaine<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>.

Prison du Potala

Le Potala renfermait une prison. Theos Bernard, un Américain qui visita le Potala en 1939, écrit que la prison faisait penser à une fosse servant à piéger un lion mangeur d'hommes et qu'elle était remplie de pauvres hères, tout desséchés, trottinant malgré leurs membres entravés<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Li Xiguang, The American couple who told old stories of Tibet, Global Times, 30 mai 2011 : Modèle:Citation étrangère</ref>. Warren W. Smith Jr écrit que cette prison avait des airs d'oubliettes mais qu'elle était de dimensions assez réduites, ne pouvant contenir que quelques personnes au plus<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Warren W. Smith Jr., China's Tibet?: Autonomy or Assimilation, Rowman & Littlefield, 2009, 315 p., Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Prison municipale de Lhassa

Cette prison, dite de Langzisha (Snag-rtse-shag), se trouve dans la partie nord du quartier du Barkhor dans le centre de Lhassa. C'est un bâtiment à deux étages couvrant Modèle:Unité carrés, abritant neuf cellules, une salle de tribunal et une salle des gardes. Il avait été construit par le Modèle:5e dalaï-lama au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour servir de siège au gouvernement avant d'être transformé en prison. La prison avait été fermée le Modèle:Date- dans le cadre de la réforme démocratique. Vandalisée par les gardes-rouges de la révolution culturelle, elle a été restaurée en 2004-2005 et transformée en musée. On y trouve des instruments ayant servi à énucléer, couper les oreilles, les mains et les pieds, les tendons et à dépecer<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ancient Tibet prison to open, sur le site rediff News.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Prisons dans les années 2000

En 2002, Laurent Deshayes et Frédéric Lenoir évoquent pour environ Modèle:Nombre, quatre centres de détentions « Drapchi, Gutsa, Sangyib et Trisan »<ref>L'épopée des Tibétains : entre mythe et réalité, coécrit par Frédéric Lenoir et Laurent Deshayes, 2002, page 341, Fayard</ref>.

« Prison de Drapchi » ou « prison Di Yi Jianyu-No 1 »
Fichier:Drapchi-prison.jpg
Une ancienne photo de Drapchi.

Selon le Tibetan Centre for Human Rights and Democracy, la prison de Drapchi, connue en chinois sous l'appellation de « prison Di Yi Jianyu-No 1 », située à Lhassa, est la plus grande prison du Tibet. Construite à l'origine pour servir de garnison tibétaine, elle fut transformée en prison après le soulèvement tibétain de 1959 contre la Chine<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Drapchi Prison : Tibet's Most Dreaded Prison - TCHRD - Publications.</ref>. Selon le site Tibettruth, la prison, ouverte officiellement comme prison en 1965, est formée d'une série de neuf unités et a été récemment agrandie et restructurée. La population carcérale est estimée à 1 000 détenus dont 600 considérés comme prisonniers politiques, âgés de 18 à 85 ans, parmi lesquels beaucoup de moines et nonnes. Selon les réfugiés tibétains en exil, la prison a acquis une réputation tristement célèbre et est redoutée des Tibétains en raison de sa gestion dure. Des associations de Tibétains en exil ont fait état de brutalités<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien brisé, site Tibettruth, 3 Jul 2010</ref>.

« Non-prisons » (Robert Barnett)

Par ailleurs, Robert Barnett indiquait, qu'il existe à Lhassa, des lieux où sont détenues des personnes qui n'ont pas eu de procès. Les autorités chinoises ne reconnaissent pas ces lieux comme des prisons. Ces « non-prisons », selon la terminologie de Barnett sont des camps de rééducation par le travail, des centres de détention pour adolescents, des centres d'hébergement et d'enquête, des prisons militaires et des prisons de la police armée populaire. Dans la zone urbaine de Lhassa en 2002, il y a au moins 6 de ces « non-prisons »<ref>Le Tibet est-il chinois ? sous la direction de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, ed. Albin Michel, coll. Sciences des religions, 2002, Robert Barnett, Pages 141 et 142</ref>.

Prostitution

Modèle:Article détaillé En voyage dans la région autonome du Tibet en 2004, Jean Dif déclare à propos de Lhassa : « on rencontrerait plus de 4000 prostituées dans la cité, mais je n'en ai pas vues »<ref>Jean Dif, Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde (Suite 3) : Modèle:Citation.</ref>.

Selon Frédéric Lenoir, les quartiers commerçants traditionnels laissent place aux bars, karaokés et bordels. Lhassa compterait en 2008 plus de 300 bordels<ref>Frédéric Lenoir, Tibet Le moment de vérité, Plon, 2008, page 104.</ref>, soit un des taux les plus élevés des villes chinoises au regard de la population.

Le vice-président de la région autonome du Tibet affirme que les autorités ne manquent pas de dénoncer jeu et prostitution et de lancer des raids contre ces pratiques<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Barry Sautman, "Cultural genocide" and Tibet, in Texas International Law Journal, April 1, 2003 : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Distinction

En 2012, Lhassa a de nouveau été élue « ville la plus heureuse » après une enquête nationale organisée par la chaine de télévision CCTV. Depuis 5 ans, Lhassa est parmi les trois villes les plus heureuses de Chine et a été classée première à quatre reprises<ref>Lhassa élue ville la plus heureuse, Chinadaily, 24 janvier 2012.</ref>. Tsering Woeser après avoir vu et visité Lhassa en 2011, affirme que celle-ci « était clairement une ville sous contrôle militaire ». Elle s'interroge : comment le bonheur est-il possible en vivant chaque jour sous la menace d'un fusil, y compris lors de la prière dans un temple<ref>Tséring Woeser, CCTV affirme que « le peuple de Lhassa est le plus heureux », 30 janvier 2012 : Modèle:Citation</ref>.

Personnalités

Économie

Développement

Fichier:Trabshi Lekhung2.jpg
Trabshi Lekhung, en 1933.

À Drapchi, se trouvait le siège de la monnaie tibétaine.

La mise en service, en 1927, de la centrale hydroélectrique de la vallée de Dodé, au nord de Lhassa<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} W. D. Shakabpa, Derek F. Maher, One hundred thousand moons, Volume 1, Modèle:P.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Library of Tibetan Works & Archives, The Tibet journal, Volume 24, 1999, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref> permit de desservir la capitale et le palais d'été du dalaï-lama<ref>Robert W. Ford, Tibet Rouge. Capturé par l’armée chinoise au Kham, Olizane, 1999 (édition originale en 1957) Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>,<ref name="Tibet Album">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Tibet Album, Ringang Biography.</ref>. L'électricité produite par la centrale alimentait aussi une usine hydroélectrique, le Drapchi Lekhung, fondé par Ringang, sa construction fut achevée en 1935<ref name="Tibet Album" />. Elle servait notamment à fabriquer la monnaie<ref>Tibetische Münzstätte Trabshi Lekhung (Grwa-bzhi glog-´phrul las-khungs)</ref>.

Selon le journaliste Israel Epstein, en 1955, il n'y avait pas de machines à Lhassa. Filage, tissage, travaux d'imprimerie, travail des métaux se faisaient à la main. En 1965, la ville avait une station de réparation des camions et une cimenterie. En 1976, elle fabriquait des machines agricoles simples, des pièces de tracteur, de petits turbogénérateurs, et des moteurs électriques pour usage rural<ref>Modèle:Ouvrage : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Selon Tubten Khétsun, un des travailleurs du chantier de la centrale hydroélectrique de Nagchen construite par des prisonniers entre 1959 et 1960, cette dernière située dans la région de Lhassa fournissait de l'électricité aux unités de travail chinoises, la population ne bénéficiant que d'un éclairage succinct durant près de 10 jours par mois. En hiver et au printemps, quand le niveau d'eau était au plus bas, elle ne fonctionnait pas. L'électrification n'était qu'une fiction<ref>Sofia Stril-Rever, Dalaï Lama, Appel au monde, Seuil, 2011, Modèle:ISBN, Modèle:P.</ref>.

Industries

L'activité économique industrielle à Lhassa et dans sa région concerne principalement la chimie, les engrais, la fabrication de moteurs électriques, le montage de tracteurs, l'entretien et la réparation automobiles, la tannerie, les produits pharmaceutiques, la fabrication de tapis, la cimenterie<ref>Rubrique « Lhasa » dans Encyclopaedia Britannica : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Artisanat

Dans les années 1980 et 1990, des ateliers de fabrication de tapis s'ouvrirent à Lhassa, renouant avec une activité traditionnelle défunte depuis l'émigration des anciens fabricants aristocratiques en 1959 et la fermeture des monastères, leur principal débouché. La production des nouveaux ateliers est destinée principalement au marché touristique et à la pratique des cadeaux aux délégations officielles. Des ateliers créés récemment par des étrangers ou d'anciens émigrés revenus au pays se tournent vers l'exportation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Source : Tibetan rug.</ref>.

Mais derrière cette façade touristique, l'industrie chinoise se retrouve aussi dans cet artisanat. Selon Claire Goubier et Virginie Morel, deux journalistes de la revue Marianne, « l'artisanat tibétain est lui aussi fabriqué en série. Les Chinois se sont mis à produire des objets tibétains. Sur le marché, il est difficile de reconnaître les produits authentiques ». Par ailleurs les Chinois profitent des coûts de main-d'œuvre très bas pour acquérir cet artisanat et l'exporter vers les grandes villes chinoises où l'art tibétain est devenu à la mode<ref>Claire Goubier et Virginie Morel, Modèle:Lien brisé, in Marianne, 11 août 2007].</ref>.

Commerce

Les commerces sont majoritairement tenus par des Chinois d'origine Han.

Bourse

Depuis Modèle:Date-, Lhassa possède sa propre bourse des valeurs<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lhasa Today ; citation : « The downtown Lhasa Stock Exchange opened for business in January 1993 ».</ref>.

Chiffres

En 2006, le PIB total a été de Modèle:Refnec<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Market Profiles on Chinese Cities and Provinces (actualisation 12/2007).</ref>.

Urbanisme, transports et patrimoine

Urbanisme

Selon le tibétologue Robert Barnett la ville est qualifiée de cité-jardin par le correspondant du Times accompagnant l'expédition de 1904 par les Anglais. En 1959, la carte de Zasak Tsaring indique 22 parcs qui ceinturent Lhassa. Ces parcs permettaient l'organisation des pique-niques par les habitants. Robert Barnett signale en 1998, qu'à l'exception du Norboulingka, d'une partie du parc du peuple et du Loukhang, les jardins ont disparu dans la ville chinoise<ref name="Tibétains">Tibétains, 1959-1999, quarante ans de colonisation, Ouvrage collectif dirigé par Katia Buffetrille et Charles Ramble avec Robbie Barnett, Georges Dreyfus, Samten G. Karmay, Per Kværne et Jigmé Namgyèl; Ed Autrement, coll. Monde</ref>

Fichier:The Barkhor, both a place for walking meditation and shopping.jpg
Le nouveau quartier de Barkor.
Fichier:Barkhor street scene.jpg
L'ancien quartier de Barkor en 1993.

Situation en 1948

En 1948, la ville est délimitée par le Lingkhor, voie circulaire destinée à la circumambulation. D'après l'enquête de Peter Aufschnaiter, la zone centrale de Lhassa comprend quelque 600 bâtiments (900 en comptant d'autres quartiers comme celui de Shöl)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} André Alexander, The temples of Lhasa, Tibet Heritage Fund's Conservation Inventory, Serinda Publications, Chicago, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère</ref>. Le temple de Jokhang se dresse au cœur de l'agglomération, avec à l'ouest le palais du Potala et, sur la colline de Chakpori, l'institut médical. Dans la vallée non encore urbanisée, les autres sites importants sont le palais d'été du dalaï-lama, les monastères de Séra, Ganden et de Drepung, le siège de l'oracle d'État à Nechung. De petits villages agricoles et des domaines nobles sont disséminés dans toute la vallée, sans oublier les résidences d'été de l'aristocratie<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lhasa map: 1948 (carte de Lhassa en 1948) : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Dans les années 1980

Trois décennies plus tard, la vallée de Lhassa comporte de nouvelles zones bâties, pour nombre d'entre elles des installations administratives et techniques. Des voies modernes sont en construction. Le Lingkor, malgré quelques modifications, reste voué à la circumambulation de la vieille ville. La porte ouest de la vieille ville, en forme de stupa, n'est plus, ainsi que plusieurs autres sites religieux. En 1985, le réseau routier urbain existe déjà dans ses grandes lignes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lhasa map: 1980 (carte de Lhassa en 1980) : Modèle:Citation étrangère</ref>. Les vieux quartiers sur le côté ouest du Jokhang sont démolis pour faire place au square de Barkhor, ceinturé de boutiques commerçantes. La vieille ville reste néanmoins une entité cohérente et le centre de Lhassa<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lhasa map: 1980 (carte de Lhassa en 1980), op. cit. : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Dans les années 1990

La vallée de Lhassa est désormais occupée par une vaste agglomération desservie par un réseau routier moderne<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lhasa Map: 1998 (Carte de Lhassa en 1998) : Modèle:Citation étrangère</ref>.

En 1995 commence l'époque des grands projets, 62 constructions sont ainsi réalisées<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tsering Woeser, Decline of the Potala Palace, site Where Tibetans Write, 26 December 2007 : Modèle:Citation étrangère</ref>. Sur ordre direct de Pékin est créée la Place de la libération pacifique du Tibet, devant le Potala, à l'emplacement d'un groupe de bâtiments connu sous le nom de Shol extérieur et situé à l'extérieur des murailles du village de Shol<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kate Saunders, More demolition of Traditional Tibetan Housing Planned in Lhasa, The Guardian, 30 août 2003 : Modèle:Citation étrangère</ref>. L'architecte André Alexander, précise qu'à l'été 1995, plus de 140 familles résidant à Shöl furent expropriées et réinstallées au nord de Lhassa. Plus de 40 bâtiments anciens, faisant partie de l'ensemble historique « Palais du Potala et Shoel », dont beaucoup du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, furent démolis tant intra-muros qu'extra-muros, étant jugés à l'époque comme d'importance trop faible pour faire partie de l'ensemble monumental<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} André Alexander, Different Approaches to Conservation in Tibet, IATS Standing Committee for the Study of the Tibetan Architectural Heritage and Mural Art, International Association for Tibetan Studies, 2006 : Modèle:Citation étrangère</ref>. Les démolitions se sont effectuées rapidement et cela « en dépit de la convention signée avec l'Unesco qui cherche à respecter l'intégrité du cadre historique d'un lieu »<ref>Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Le Tibet est-il chinois ?, op. cit., Modèle:P..</ref>. Philippe Cornu considère que « sous prétexte de vétusté, la plupart des vieux quartiers ont été rasés pour faire place à de sinistres bâtiments »<ref>Philippe Cornu, Tibet : culture et histoire d'un peuple. Guy Trédaniel, collection « Le retour à l'esprit » no 16, Paris, 1998, 63 p.</ref>.

Au sud de l'avenue de Pékin, une esplanade présente au centre un mât pour lever les couleurs et une fontaine posée sur le dos de deux dragons chinois en pierre. Elle permet des manifestations publiques où, selon Katia Buffetrille et Charles Ramble, les dirigeants peuvent proclamer des discours devant le peuple réuni<ref>Katia Buffetrille et Charles Ramble, Tibétains 1959-1999 : 40 ans de colonisation, Édition Autrement, 1998, pages 140 et suivantes.</ref>.

Fichier:Red Bull near Potala Palace.jpg
Sur le côté ouest de la place de la libération pacifique du Tibet, magasins démolis en 2005 et remplacés par un espace vert.

Le palais du Potala est restauré et une réplique de l'ancienne porte de la ville est construite à l'emplacement originel<ref>Lhasa Map: 1998 (Carte de Lhassa en 1998, op. cit. : Modèle:Citation étrangère</ref>.

En 2000 et 2001, le temple de Jokhang et le Norbulingka ont été admis sur la liste de l’Unesco<ref>La protection de l'UNESCO.</ref>.

Dans les années 2000

Mettant en avant la nature des matériaux (pierre, bois et terre) de construction, l'insalubrité des maisons (basses, obscures et humides), l'absence de tout-à-l'égout et l'entassement des ordures, les risques sanitaires et d'incendie liés à l'exiguïté des ruelles, le gouvernement régional a pris des mesures pour réhabiliter le vieux quartier de Lhassa. Ainsi, de 2001 à 2004, 68 cours intérieures ont été restaurées<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lily Dong, Modèle:Lien brisé, China Tibet Information Center, 26 novembre 2008.</ref>

Dans les années 2010

Avant 2011, les eaux usées de Lhassa étaient rejetées sans traitement dans les rivières. En Modèle:Date-, une usine de traitement, conçue pour traiter 50 000 tonnes d'eaux usées par jour, a été mise en service<ref>Chine : fin de la construction de la première entreprise de traitement des eaux usées à Lhassa, Le Quotidien du peuple en ligne, 15 juillet 2011.</ref>.

En 2013, Tsering Woeser s'indigne de la construction d'un centre commercial à proximité du Barkhor. Woeser affirme que les commerçants tibétains qui possèdent les commerces à proximité du Barkhor devront s'installer dans le nouveau centre commercial et que les résidents de la vieille ville seront relogés dans une banlieue de Lhassa. Une partie des demeures réhabilitées seront vendues aux plus offrants pour créer des commerces<ref>La rénovation du centre de Lhassa suscite des inquiétudes Le Monde, 26 juin 2013</ref>. Les journalistes en poste à Pékin ne sont toujours pas autorisés à se rendre à Lhassa. Au contraire le responsable de la propagande chinoise, Ma Xinming, récuse ces critiques, indiquant que le projet respecte la culture tibétaine<ref>AFP, Tibet: un centre commercial à côté du plus sacré temple bouddhiste Le Nouvel Obs, 2 juillet 2013</ref>. De même, Che Zala, secrétaire du Comité municipal du Parti communiste chinois indique : « Les travaux ont permis de renforcer la protection des bâtiments historiques tibétains, de moderniser les infrastructures de la vieille ville et d'améliorer les conditions de vie ». Enfin les autorités indiquent recevoir le soutien de 96 % des habitants<ref>Lhassa achève les travaux de restauration de sa vieille ville</ref>.

Transports

Aérien

Il existe neuf vols quotidiens (six par Air China et trois par Sichuan Airlines) entre l'aéroport de Lhassa Gonggar (Code AITA : LXA ; code OACI : ZULS) et Chengdu, deux vols entre Lhassa et Chongqing (Sichuan Airlines et China Southern Airlines), et un vol entre Lhassa et Chamdo (Air China) et entre Lhassa et Xi'an (China Eastern Airlines)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lhassa - Airport Fact Sheet (accès à la fiche le 09/03/2007).</ref>.

Depuis le Modèle:Date-, un vol direct quotidien Beijing-Lhassa est assuré par le transporteur aérien Air China sur des Airbus A320. Le trajet prend 3 h 50 min, soit un gain de 2 heures par rapport à l'ancien vol qui nécessitait une correspondance à Chengdu, la capitale de la province du Sichuan<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Air China launches direct Beijing Lhasa flights, China View, Modèle:1er juillet 2009.</ref>.

Ferroviaire

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Façade de la gare ferroviaire de Lhassa.

Une liaison ferroviaire avec le Qinghai (Golmud) a été ouverte en Modèle:Date- et inaugurée par le président chinois Hu Jintao. Elle relie désormais le Tibet au reste de la Chine, mettant Pékin à deux jours de train<ref>Julien Chatelin, Lhassa aujourd'hui, National Geographic, France, janvier 2008, no 100, Modèle:P..</ref>. Les voitures sont pressurisées (et très résistantes pour supporter les vents de sable, la foudre, les rayons ultra-violets, etc.). En 2005, la Chine prévoyait 2 000 touristes en plus par jour, ce qui aurait un impact important sur l'économie locale. Le journaliste Pierre Haski indique que les Tibétains redoutent, avec cette ligne, une arrivée massive de « colons »<ref name="Haski">Pierre Haski, La colonisation chinoise sur les rails au Tibet, site Liberation.fr, 25 octobre 2005.</ref>. La gare de Lhassa se trouve dans la Nouvelle Zone de Liuwu, à Modèle:Unité au sud de la rivière principale et à Modèle:Unité au sud-ouest du palais du Potala<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Urumqui delegation visit Lhasa : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Patrimoine

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Le palais du Potala.

Édifices religieux

Palais du Potala

Le Palais du Potala est un palais-forteresse ou dzong du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, situé à Lhassa, sur la colline de Marpari (« la colline rouge »), au centre de la vallée de Lhassa. Comprenant un « palais blanc » et un « palais rouge », ainsi que leurs bâtiments annexes, l'édifice incarne l'union du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel et leur rôle respectif dans l'administration du Tibet. Construit par le cinquième dalaï-lama, Lobsang Gyatso (1617-1682), le palais fut notamment le lieu de résidence principal des dalaï-lamas successifs, jusqu'à la fuite du quatorzième dalaï-lama en Inde après le soulèvement contre l'armée chinoise en 1959. Aujourd'hui, le quatorzième dalaï-lama réside à Dharamsala dans le nord de l'Inde et le palais est devenu un musée de la république populaire de Chine.

Lingkhor

Le Lingkhor ou « grand tour » est le chemin circumambulatoire dévotionnel qui ceinturait la vieille ville de Lhassa avant l'incorporation du Tibet dans la république populaire de Chine et dont il ne subsiste qu'une portion aujourd'hui. À l'origine, il faisait Modèle:Unité de long et englobait la vieille ville, le palais du Potala et la colline de Chakpori. Il devait être parcouru par les pèlerins avant leur entrée dans la ville. La route traversait de petits parcs ombragés de saules où les citadins allaient pique-niquer en été et regarder des opéras en plein air les jours de fête.

Barkhor

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La façade du Jokhang.

Le Barkhor ou « moyen tour » est le parcours de circumambulation, long d'un kilomètre, entourant le temple de Jokhang, l'ancien siège de l'Oracle d'état de Lhassa, ainsi que nombre d'anciennes maisons de la noblesse tibétaine. Il y avait, disposés aux quatre points cardinaux, quatre grands brûleurs d'encens (sangkangs) où l'encens brûlaît continuellement pour apaiser les dieux protégeant le Jokhang<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Keith Dowman, The Power-Places of Central Tibet: The Pilgrim's Guide, Routledge & Kegan Paul, London and New York, 1998, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref>.

Jokhang

Le Jokhang, aussi appelé Temple de Jokhang ou monastère de Jokhang, est le premier temple bouddhiste construit au Tibet. Cœur spirituel de Lhassa et lieu de pèlerinage depuis des siècles, il en est aussi un des hauts-lieux touristiques avec le palais du Potala et le parc de Norbulingka. Depuis 2000, il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO dans le cadre de l'« ensemble historique du palais du Potala ».

Norbulingka

Fichier:Norbulingka.jpg
Le « nouveau palais d'été » au Norbulingka.

Le Norbulingka, le « parc aux joyaux »<ref>À proprement parler, lingka désigne un jardin horticole. Cf {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} 安才旦, Tibet China: travel guide, 五洲传播出版社, 2003, Modèle:ISBN, 203 p., Modèle:P. : : Modèle:Citation étrangère</ref>, est une enclave de 40 ha, comprise dans les faubourgs ouest de Lhassa, et remplie de jardins, de bassins, de pavillons et de palais. Avant la construction de la ville nouvelle à partir de 1959, le site était à l'extérieur de Lhassa<ref>Jean Dif, Carnet de route d'un voyage au Tibet, septembre - octobre 2004 : Modèle:Citation</ref>. Le parc, qui se divise en deux parties : le Norbulingka proprement dit, à l'est, et le Chensel Lingka ou Jianselingka, à l'ouest<ref name="ref-1">Jean Dif, op. cit.</ref>, servit de résidence d'été aux dalaï-lamas depuis le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle jusqu'au Modèle:Date, date où Tenzin Gyatso, Modèle:14e dalaï-lama s'exila en Inde<ref>Roland Barraux, Histoire des dalaï-lamas, Quatorze reflets sur le Lac des Visions, Éditions Albin Michel, 1993. Réédité en 2002 chez Albin Michel Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Hormis le palais du Modèle:7e dalaï-lama (le Kelsang Phodrang), construit en 1755, les grands palais et leurs bâtiments ancillaires (le Chensel Phodrang et le Takten Migyür Phodrang) furent édifiés au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle respectivement par Thupten Gyatso, le Modèle:13e dalaï-lama et le Modèle:14e dalaï-lama<ref>Victor Chan, TIBET. Le guide du pèlerin, Éditions Olizane, 1998, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Le site fut un deuxième centre religieux, politique et culturel du Tibet, après le Potala<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Historic Ensemble of the Potala Palace, Lhasa, sur le site World Heritage Convention.</ref>. En 2001, l'UNESCO inscrivit le Norbulingka sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité en tant que partie de l'ensemble historique du Palais du Potala.

Ramoché

Le Temple de Ramoché est considéré, après le temple de Jokhang, comme le temple le plus sacré de Lhassa.

Falaise des milles bouddhas

la falaise des mille bouddhas est un complexe d'édifices religieux commencé au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, sous le règne du régent Sangyé Gyatso, sur le flanc nord de la colline Chakpori.

Édifices civils

Pilier extérieur de Shöl

Fichier:Lhasa Zhol Rdo-rings 1993.JPG
Lhassa, le pilier extérieur de Shöl (doring chima) en 1993.

Le pilier extérieur de Shöl, devant la muraille sud du bourg de Shöl, date des alentours de 764, sous le règne de Trisong Detsen. Il porte une inscription relative à la prise de Chang'an, la capitale chinoise, en 763, sous le règne de Daizong, l'empereur des Tang<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} H. E. Richardson, A Corpus of Early Tibetan Inscriptions, in Royal Asiatic Society, 1985, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref>. Au pilier extérieur fait écho le pilier intérieur, ou doring nangma, lequel se dresse dans le bourg de Shol, juste au pied de l'escalier qui mène au Potala. S'il présente la même hauteur et la même morphologie que le pilier extérieur, en revanche il ne porte aucune inscription<ref name="VChan">Victor Chan, Tibet: guide du pèlerin, Les guides Peuples du monde, Éditions de l'Adret, 2008, pp. 211-212 (« Les doring Chima et Nangma »).</ref>.

Tablette de pierre de l’unité du long terme

La stèle connue sous le nom de « Tablette de pierre de l’unité du long terme » fut érigée en 823 devant la porte principale du Temple de Jokhang en mémoire du traité de paix sino-tibétain de 822<ref>Document d'évaluation du patrimoine mondial, UNESCO, 1994.</ref>.

Monument de la libération pacifique du Tibet

Fichier:Tibet Peaceful Liberation Monument, Potala Square.jpg
Le monument de la libération pacifique du Tibet sur l'esplanade du Potala.

Le monument de la libération pacifique du Tibet, érigé sur l'esplanade du Potala à Lhassa, célèbre ce que la Chine appelle la libération pacifique du Tibet par l'armée populaire de libération en 1951 (c'est-à-dire l'expulsion des forces impérialistes du Tibet et l'unification de la Chine continentale), ainsi que le développement socio-économique qu'a connu le Tibet depuis<ref>Pour Zhu Weiqun, directeur adjoint permanent du Département de Travail du Front uni du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), « la Libération pacifique du Tibet a achevé la libération et l'unification de la Chine continentale et constitué une victoire sur les forces impérialistes et quelques membres de l'élite tibétaine qui voulaient arracher le Tibet à la Chine » (source : Modèle:Lien web : Modèle:Citation étrangère</ref>. Haut de Modèle:Unité, entièrement en béton, le monument est une représentation abstraite du mont Quomolangma (le mont Everest des Occidentaux). Le nom du monument y est inscrit en signes calligraphiés par l'ancien président de la république Jiang Zemin, et une inscription relate le développement du Tibet<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Monument Erected to Commemorate Tibet Liberation, peopledaily.com.cn, Thursday, May 23, 2002 : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Selon le gouvernement tibétain en exil, le monument a été construit « malgré l'hostilité de la population tibétaine, pour qui il s'agit d'un rappel quotidien de l'humiliation subie par le peuple tibétain »<ref>Un monument devant le Potala, site Tibet-info, citant AFP, et TIN, 5 février 2002</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anger over Tibet monument, BBC News, 5 février 2002.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références


À voir

Vues contemporaines de Lhassa (août 2005)

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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