Mzab

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Patrimoine mondial Modèle:Carte avec géolocalisation

Le Mzab ou M'zab<ref>Mzab (Algérie) Modèle:BNF [consulté le Modèle:1er 2016].</ref> (en tamazight : ⴰⵖⵍⴰⵏ Aghlan ou ⵉⵖⵣⵔ ⴰⵡⴰⵖⵍⴰⵏ Ighzer awaghlan - la vallée du Mzab -, en Modèle:Lang-ar Mzab) est une région berbérophone du nord du Sahara algérien, située dans la wilaya de Ghardaïa, à Modèle:Unité au sud d'Alger (Modèle:Unité à vol d'oiseau). Elle s'étend sur environ Modèle:Unité et abrite plus de Modèle:Nombre (recensement 2008).

Le Mzab est un plateau que parcourt un oued du même nom. Sa vallée servit de refuge aux musulmans Ibadites qui y édifièrent cinq villes (pentapole) au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, puis deux cités plus au Nord.

La vallée du Mzab, fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO, elle dispose d'un patrimoine architectural riche et originel. Sa principale ville est Ghardaïa, chef-lieu de la wilaya homonyme.

Étymologie

Selon Ibn Khaldoun, le mot Mzab provient des Beni Mozab, du nom de la population pré-ibadite de la région<ref name="Benyoucef">Le M'zab: Regards d'urbanisme et de sociologie, Brahim Benyoucef.</ref>.

Selon la tradition religieuse ibadite, le mot Mzab proviendrait du mot mizab, qui signifie gouttière<ref name="Benyoucef"/>.

En langue autochtone mozabite, le Mzab est appelé « Aghlane » ou tamurt Waghlan (« pays d'Aghlane ») <ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, en version longue « Ighzer awaghlan », qualifiant la vallée du Mzab.

Géographie

Situation

Fichier:Mzab Ghardaia Province.jpg
Localisation des communes du Mzab dans la wilaya de Ghardaïa.

La région est située dans le nord du Sahara algérienModèle:Sfn, dans la wilaya de Ghardaïa, à Modèle:Unité au sud d'Alger (Modèle:Unité à vol d'oiseau)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La vallée s'étend sur environ Modèle:Unité, entre 32° et 33°20′ de latitude Nord et 0°4′ et 2°30′ de longitude EstModèle:Sfn. Le Mzab est un plateau<ref>Mzab, Plateau du (Algérie) Modèle:BNF [consulté le Modèle:1er 2016].</ref> que parcourt un oued du même nom<ref>Mzab, Oued (Algérie ; cours d'eau) Modèle:BNF [consulté le Modèle:1er 2016].</ref> du nord-ouest vers le sud-est.

La ville de Ghardaïa, chef-lieu administratif, occupe une position centrale dans la moitié Nord et au cœur de la Chebka. Elle est distante d'Alger de Modèle:Unité<ref>M. Cote, « Ghardaia », Encyclopédie berbère [Online], 20 | 1998, document G41, Online since 01 June 2011, connection on 23 March 2020. URL: http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/1920</ref> et située à peu près sur le méridien de la capitale algérienne<ref name="Salhi"/>.

Géologie - Orographie

Fichier:M'zab Vallery panoramic in Algeria.jpg
Panorama de la vallée du M'zab

Le Mzab est un plateau rocheux, le Hamada<ref name="opvm_geo">Présentation générale de la wilaya, sur le site de l'opvm.</ref>, dont l'altitude varie entre 300 et Modèle:Unité. Ce relief, qui date du crétacé supérieur, se présente sous la forme d'une vaste étendue pierreuse et de roches brunes et noirâtres. Les terrains sont calcaires<ref name="Babo"/>, leur structure à peu près horizontale indique qu'ils sont restés en place, à l'écart des mouvements orogéniques, depuis leur formation.

L'altitude moyenne est de Modèle:Unité<ref name="Babo"/> (Ghardaïa : Modèle:Unité). Les vallées les plus profondes bordées de falaises rocheuses aux pentes rapides accusent une déclivité qui dépasse rarement Modèle:Unité par rapport au plateau.

Le Mzab est dans l'ensemble une région plate, mais où l'érosion fluviale, jointe à l'action du climat désertique, a créé une multitude d'accidents<ref name="opvm_geo"/>.

Climat

Fichier:M’zab Valley, Algeria.jpg
Vue satellite de la vallée du Mzab au centre, ainsi que l'oasis de Berriane au Nord et celle de Metlili au Sud, les espaces urbanisés sont en gris et les palmeraies en rouge.

Le Mzab doit à sa situation d'appartenir au climat désertique. La Chebka est un plateau rocheux, perméable, buriné par l'érosion éolienne<ref name="Babo"/>. Épine dorsale du Sahara, les précipitations sont très faibles et irrégulières<ref name="opvm_geo"/>. Il est traversé des oueds médiocres de type purement saharien : Oued M'Zab, Oued Metlili, Oued Sebseb, Oued N'Sa. À l'extrémité nord-est cependant, l'Oued Zegrir, descendu de la région des Dayas (wilaya de Laghouat) a des crues plus fréquentes et crée une situation favorisée à l'oasis de Guerrara<ref>G. Camps, J. Gascou, A. Raymond and L. Golvin, « Cité », Encyclopédie berbère [Online], 13 | 1994, document C74, Online since 01 March 2012, connection on 23 March 2020. URL: http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/2293</ref>.

La hauteur moyenne des précipitations atmosphériques, mesurée à Ghardaïa, est de Modèle:Unité seulement<ref name="opvm_geo"/>. Elles tombent essentiellement sous forme de pluies d'orage à l'automne et au printemps.

Étant donné la basse latitude et l'altitude modérée, la température est très élevée en été (maximum absolu à Ghardaïa : Modèle:Tmp), modérément fraîche en hiver (minimum absolu : moins Modèle:Tmp). Les gelées sont rares et de faible importance. En hiver comme en été, la variation diurne de température est importante<ref name="Babo"/>.

Des vents de sable venant du sud-ouest accentuent périodiquement la sécheresse du climat. Ils sont particulièrement fréquents et violents à la fin de l'hiver et au début du printemps<ref name="opvm_geo"/>. C'est également le domaine du sirocco, un vent brûlant venu du sud<ref name="Babo"/>.

Végétation

Dans la Chebka, le paysage est désolé et la végétation spontanée, toujours très rare, ne se rencontre qu'en bordure des oueds. Les espèces qui reverdissent après chaque pluie sont des herbacées et des arbustes (rtem, jujubier) appartenant tous à la flore saharienne. Cette maigre végétation ne peut être utilisée que pour le pacage des chameaux, des caprins et d'assez rares ovins.

Histoire

Modèle:Article détaillé

Période préhistorique

Des vestiges datant de la Préhistoire ont été découverts dans la région, notamment des gravures rupestres et vestiges funéraires symboliques<ref name="opvm_historique">Aperçu historique, sur le site de l'opvm.</ref>.

Fondation des cités ibadites

Fichier:Ghardaia (15276537883).jpg
Vue sur la vallée du Mzab.

Entre le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleet le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la vallée du Mzab avait connu la fondation des premiers ksours berbères<ref name="opvm_historique"/>, notamment par la tribu nomade des Béni M’Zab, dont on trouve les ruines à Talazdit et à Aoulaouel, près d'El Atteuf<ref name="Babo">Modèle:Ouvrage</ref>.

À partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, après la chute du royaume rostémide par les Fatimides, les réfugiés de Tahert s'établissent à Sedrata près d'Ouargla. Puis, ils atteignent la région inhospitalière de la Chebka du Mzab (« filet »). Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, ils bâtissent plusieurs villes dans la région : Ghardaïa, Melika, Beni Isguen, Bounoura et El Atteuf<ref name="Agabi">C. Agabi, « Ibadites », Encyclopédie berbère [Online], document I06, Online since 01 June 2011, connection on 12 January 2020 ; URL.</ref>.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, une communauté juive en provenance de l'île de Djerba s'installe à l'instigation des ibadites de Ghardaïa.

Du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la région a fait partie du Royaume zianide. Dès cette période, des communautés arabes viennent s'agréger au Mzab.

La diaspora des juifs séfarades issue de l'expulsion des Juifs d'Espagne par le décret d'Alhambra (1492) entraîna leur émigration massive en Afrique du Nord, dont au Mzab.

La population noire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> (ikurayan) aurait été importée par la traite orientale. Ils étaient surtout employés comme jardiniers. Les mulâtres seraient issus du métissage entre hommes mozabites et femmes noires. Ils exerçaient les métiers de fabricants de savates, bouchers, crieurs publics, et pouvaient devenir clercs. À une certaine date ils furent tous affranchis mais pouvaient décider de rester avec leurs anciens maîtres<ref>Faits et dires du Mzab, J. Delheure, p.30</ref>.

Dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la région accentue son rôle de carrefour commercial caravanier de l'Afrique saharienne, autour de produits tels que la laine, les dattes, le sel, le charbon, les armes<ref name="Salhi"/>. La présence de Mozabites installés dans les villes du Nord du Maghreb telles que Tunis et Alger confirme leurs capacités commerciales<ref name="Salhi"/>.

Période ottomane

En 1510, une expédition du détachement militaire mozabite débarque sur l'île de Djerba. Les troupes de Cheikh Bahayou ont réussi avec les troupes de Djerba, à détruire l'expédition navale de Don Garcia De Toledo, au large de Djerba. Cette brigade fut mobilisée pour repousser les attaques espagnoles sur les côtes algériennes, en concert avec les forces navales ottomanes de Kheireddine Barberousse. Ceci à la suite de l'accord de ce dernier avec les notables mozabites d'Alger et le délégué général du M’zab à Alger<ref name="ref-1">Rôle des Mozabites dans l'histoire de l'Algérie. Auteur : Cheikh Hammou Aissa Ennouri</ref>.

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, des factions dissidentes de Ghardaïa fondent au nord de la vallée deux cités, Guerrara et Berriane. D'autres dissidents des cités de la pentapole se sont installés dans ces villes coupées du gros de la communauté ibadite<ref name="Salhi"/>.

Durant la période ottomane, les populations du Mzab, entretiennent des liens d'allégeance au pouvoir turc, et maintiennent les échanges commerciaux par les caravanes qui continuent d'emprunter les routes traditionnelles<ref>Peyroulou Jean-Pierre, Tengour Ouanassa Siari, Thénault Sylvie, « 1830-1880 : la conquête coloniale et la résistance des Algériens », dans : Abderrahmane Bouchène éd., Histoire de l'Algérie à la période coloniale. 1830-1962. Paris, La Découverte, « Poche / Essais », 2014, p. 17-44. URL : https://www.cairn.info/histoire-de-l-algerie-a-la-periode-coloniale--9782707178374-page-17.htm</ref>. À Alger, la communauté mozabite avait un statut particulier et disposait de sa propre représentation auprès des autorités deylicales en la personne d'un amin<ref name="Salhi"/>. Les mozabites étaient les principaux organisateurs du commerce caravanier et ils avaient le monopole de la gestion des bains publics, des boucheries et des moulins de la ville<ref>Kouzmine Yaël, Fontaine Jacques, Yousfi Badr-Eddine et al., « Étapes de la structuration d'un désert : l'espace saharien algérien entre convoitises économiques, projets politiques et aménagement du territoire », Annales de géographie, 2009/6 (n° 670), p. 659-685. DOI : 10.3917/ag.670.0659. URL : https://www.cairn.info/revue-annales-de-geographie-2009-6-page-659.htm</ref>.

En 1792 (1206H), le Mzab est annexé au Beylik de l'Est à la demande de Salah Bey au Dey d'Alger Hassan Bacha. Cette démarche a été déclinée par les notables du M’zab, à la suite d'un différend d'ordre fiscal. Le Dey d’Alger a, rapidement, annulé cette annexion et a nommé un nouveau Bey à Constantine (Bey Bouhenk)<ref name="ref-1" />.

Période de la colonisation française

Fichier:Ghardaïa territory 1934-1955 map-fr.svg
Territoire de Ghardaïa à son apogée (1905 – 1957).

Après la capture de Laghouat par les Français en 1852<ref name="Salhi">Mohamed Brahim Salhi, « Société et religion en Algérie au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : le réformisme ibadhite, entre modernisation et conservation », Insaniyat / إنسانيات [Online], 31 | 2006, Online since 31 January 2012, connection on 16 March 2020. URL : http://journals.openedition.org/insaniyat/9699 ; DOI : https://doi.org/10.4000/insaniyat.9699</ref>, les Mozabites concluent avec le gouvernement d'Alger une convention qui les engage à payer une contribution annuelle de 1 800 francs pour obtenir l'autonomie.

Le Modèle:Date, le général Randon, gouverneur général de l'AlgérieModèle:Sfn, impose à la confédération des sept cités du Mzab, incarnée par un conseil d'oulémas et de notablesModèle:Sfn, un traité de protectoratModèle:Sfn. Connu en France comme la capitulation du MzabModèle:Sfn et au Mzab comme la convention RandonModèle:Sfn, il laisse une relative autonomie à la régionModèle:Sfn.

Le Modèle:Date, le général de La Tour d'Auvergne proclame l'annexion du Mzab à la FranceModèle:Sfn Modèle:Référence nécessaire. Le Mzab est placé sous le régime de l'administration directeModèle:Sfn. Le Modèle:DateModèle:Sfn, il est rattaché Modèle:Incise au cercle d'El Goléa qui devient, le Modèle:Date, le cercle de GhardaïaModèle:Sfn. En 1902-1905, il est incorporé aux Territoires du SudModèle:Sfn.

Au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le commerce devient l'activité principale des Mozabites. Ils accaparent même certains secteurs dans les villes algériennes comme Alger<ref name="Salhi"/>.

Durant cette période, Berriane et surtout El Guerrara deviennent un espace privilégié du mouvement réformiste mozabite qui commence par la refonte de l'enseignement, puis le champ de la réforme s'étend à des aspects liés à la vie économique et sociale des Ibadites. Les réformistes ont conquis des espaces et une audience à l'exception de Beni Isguen. Ils fondent quatre medersas de très grande envergure qui assurent l'enseignement réformiste à El Guerrara, Berriane, El Atteuf et Ghardaïa<ref name="Salhi"/>.

Les réformistes revendiquaient le rattachement du Mzab au nord de l'Algérie et la fin de l'administration militaire et obtiendront, en 1950, gain de cause. Durant la guerre d'indépendance algérienne, ils adhérent progressivement à la revendication de l'indépendance et vont rejoindre le FLN. Ils substituent leur autorité morale et religieuse au profit des structures du FLN<ref name="Salhi"/>.

La région du Mzab est notamment représentée en peinture par les peintres Maurice Bouviolle, Marius de Buzon et d'autres peintres orientalistes français.

L'éclatement de la révolution de 1954 envenime les relations entre juifs et musulmans du Mzab. La communauté israélite, gagnée par la peur, est naturalisée française en Modèle:Date-, et quitte le pays, pour une part en Israël et pour une part en France, Modèle:Référence nécessaire. La grande synagogue de Ghardaïa, ni profanée, ni transformée en mosquée, subit l'usure du temps.

Depuis l'indépendance de l'Algérie

Fichier:Daïras de la wilaya de Ghardaïa.svg
Découpage administratif de la wilaya de Ghardaïa : 1. Ghardaïa • 2. El Meniaa • 3. Metlili • 4. Berriane • 5. Daïa Ben Dahoua • 6. Mansoura • 7. Zelfana • 8. Guerrara • 9. Bounoura

En 1984, lors d'un nouveau découpage administratif, Ghardaïa a été érigée en chef-lieu de wilaya, la Modèle:47e wilaya d'Algérie, avec trois daïras, dont la daïra de Beriane qui couvre les anciennes villes du Mzab et qui compte six communes : Ghardaïa, Bounoura, El Atteuf, El Guerrara, Berriane et Dhayet Bendhahoua<ref name="Benyoucef325">Le M'zab: Regards d'urbanisme et de sociologie, Brahim Benyoucef, 2018, Librinova, Modèle:ISBN, p.325.</ref>.

En 1991, lors d'un nouveau découpage administratif, des nouvelles daïras sont créées : Ghardaïa, El Guerrara, Dhayet Bendhahoua, Zelfana et Bounoura<ref name="Benyoucef325"/>.

Depuis la découverte des hydrocarbures dans la région, les villes du Mzab connaissent d'importantes mutations socio-urbaines et des changements démographiques d'ampleur engendrés par la sédentarisation des populations nomades et l'exode rural des régions voisines<ref name="Laurence">Laurence Dufresne Aubertin, « Revendications morales et politiques d’une révolte. Les émeutes du Mzab en Algérie (2013-2015) », L’Année du Maghreb [Online], 16 | 2017, Online since 10 July 2017, connection on 22 March 2020. URL : http://journals.openedition.org/anneemaghreb/3051 ; DOI : https://doi.org/10.4000/anneemaghreb.3051</ref>.

Depuis les événements de Ghardaïa de 2008, la région connaît régulièrement des heurts entre populations arabophones et populations berbérophones. En Modèle:Date-, dans la vallée du Mzab, des affrontements font au moins 22 morts et des centaines de blessés<ref>Le sud de l'Algérie de nouveau en proie à une flambée de violences, lefigaro.fr, 9 juillet 2015</ref>. La raison de ces affrontements serait des conflits fonciers entre les deux communautés, conflits exacerbés par les différences religieuses entre les deux communautés Châambas sunnites et Mozabites ibadites<ref>Algérie : 22 morts dans la région de Ghardaïa, liberation.fr, 8 juillet 2015</ref>,<ref>Algérie : plus de 20 morts lors d’affrontements communautaires dans la région de Ghardaïa, jeuneafrique.com, 8 juillet 2015</ref>.

Démographie

Le Mzab compte plus les Modèle:Nombre selon le recensement de 2008, c'est une région saharienne relativement peuplée du fait notamment de la présence d'une grande ville : Ghardaïa. Toutefois, c'est l'une des régions les moins dynamiques et a connu une croissance démographique plus faible que la moyenne du Sahara algérien<ref>Yaël Kouzmine and Jacques Fontaine, « Démographie et urbanisation au Sahara algérien à l’aube du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle », Les Cahiers d’EMAM, 30 | 2018, Online since 18 April 2018, connection on 12 January 2020. URL ; DOI : 10.4000/emam.1426</ref>. En 1954, la région comptait Modèle:Nombre<ref name="Kouzmine130">Modèle:Ouvrage</ref>.

Commune Population<ref name="ons47">Modèle:PdfRecensement 2008 de la population algérienne, wilaya de Ghardaïa, sur le site de l'ONS.</ref> Taux de croissance annuel 2008/1998<ref name="ons47"/>
Ghardaïa 93 423 Modèle:Augmentation   0,7 %
El Guerrara 59 514 Modèle:Augmentation   2,1 %
Bounoura 35 405 Modèle:Augmentation   2,5 %
Berriane 30 200 Modèle:Augmentation   2,0 %
El Atteuf 14 752 Modèle:Augmentation   1,5 %
Dhayet Bendhahoua 12 643 Modèle:Augmentation   3,3 %
Zelfana 10 161 Modèle:Augmentation   3,5 %

Les villes du Mzab

À l'origine, le Mzab était un ensemble de cinq ksours (Pentapole) à Modèle:Unité au sud d'Alger, édifiés au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Larousse">Entrée Modèle:Lien web [consulté le Modèle:1er 2016].</ref>,<ref name="Côte">Modèle:Ouvrage</ref>:

Et de deux cités isolées plus récentes, plus au nord<ref name="Côte"/> :

L'urbanisation dans la région s'est établie par la reproduction du modèle du ksar avec la palmeraie<ref name="Urbanisation">Imen Bensalah, Badreddine Yousfi, Nadjat Menaa and Zohir Bougattoucha, « Urbanisation de la vallée du M’zab et mitage de la palmeraie de Ghardaïa (Algérie) : un patrimoine oasien menacé », Belgeo [Online], 2 | 2018, Online since 17 July 2018, connection on 16 March 2020. URL: http://journals.openedition.org/belgeo/24469 ; DOI : https://doi.org/10.4000/belgeo.24469</ref>. Aujourd'hui, les extensions de la ville de Ghardaïa ont fini par rejoindre celles des autres cités de la Pentapole, l'urbanisation s'est étendue sur l'ensemble de la vallée au détriment des palmeraies, la Pentapole constitue désormais une vaste conurbation allongée sur Modèle:Unité<ref name="Urbanisation"/>.

Les cités mozabites ont connu classement et reclassement au fil des siècles. Ainsi, El Atteuf, la fondatrice ne tire pas une légitimité de son antécédent et Ghardaïa, en raison de son activité commerciale, devient la cité « opulente » de la pentapole<ref name="Salhi"/>. Beni Isguen, acquit le statut de la cité « savante », la gardienne du « dogme » ibadite, alors que Melika, qui s'allie aux Chaamba, se taille la réputation de « querelleuse » et perd son statut religieux. Bounoura, demeure modeste, victime de tensions entre fractions et El Guerrara, la ville plus excentrée devient la « cité de la dissidence »<ref name="Salhi"/>.

Langues

Modèle:Article détaillé

Fichier:Sign in Arabic, Berber and French - Beni Isguen, M'zab Valley (15699797060).jpg
Plaque trilingue à Beni Isguen.

La population mozabite de souche berbère pratique encore sa langue vernaculaire, le mozabite, pratiquée par environ Modèle:Nombre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Langue et littérature berbères », article de Salem Chaker, professeur de berbère à l'Inalco et directeur du Centre de recherche berbère.</ref>, qui se rattache aux langues berbères (tamazight)<ref>Émile Masqueray, « Comparaison d’un vocabulaire des Zenaga avec les vocabulaires correspondants des dialectes Chawia et des Beni Mzab », Archives des missions scientifiques et littéraires 3/5, 1879, p. 473-533</ref>.

L'ensemble de ces populations parle l'arabe, langue du commerce, des affaires et des actes civils.

Le français, introduit lors de la colonisation, est conservé dans les programmes scolaires et universitaires.

Société

Fichier:14642223 10202421098165472 7078104258051054655 Ghardaia Souk.jpg
Le souk de Ghardaïa.

Modèle:Article détaillé Le Mzab se distingue sous l'aspect religieux par le rite ibadite, branche rigoriste de l'islam<ref name="Côte242">Modèle:Ouvrage</ref>. La société mozabite se caractérise par des particularités sociologiques, religieuses, économiques, culturelles et linguistiques<ref name="Urbanisation"/>. Les mozabites sont également berbérophones<ref name="Côte242"/>. Malgré leur situation de minorité à la fois religieuse et linguistique, les Mozabites participent pleinement à la vie politique algérienne et occupent des postes les plus influents dans l'administration algérienne<ref name="Ennaji">Multiculturalism and Democracy in North Africa: Aftermath of the Arab Spring, publié par Moha Ennaji, p.39</ref>.

Toutefois, la région est aujourd'hui composite, en effet, des populations arabes malékites se sont installées à différentes époques. Ainsi, Berriane est une cité mixte, les Ouled Naïl se sont installés au nord de Ghardaïa, les Chaamba à Metlili, et les Medhabih à Ghardaïa<ref name="Ennaji"/>. Récemment, d'autres populations malékites venues de l'extérieur se sont fixées et les nomades se sont sédentarisés. Cette double composition ethnico-religieuse se traduit par une segmentation spatiale de la vallée, les populations Mozabites formant toujours la plus grande partie du peuplement des ksour dit "Igherman", bien qu'à Ghardaïa aient toujours été associées ces deux populations<ref>Le Sahara algérien : Intégration nationale et développement régional, Modèle:Opcit, p.172</ref>.

La nature isolée des ibadites et de la région ont préservé l'ibadisme qui continue de rythmer la vie sociale<ref name="Salhi"/>. La doctrine mozabite exige une solidarité sans faille et une réglementation très développée, pour les Mozabites, tout ne relève que de Dieu, du partage de l'eau au code moral<ref name="Babo"/>.

Les ibadites ont confié dès les origines à des assemblées religieuses, la halqa des azzabas ou I’azzaben, le soin d'édicter des règles absolues, tant civiles que religieuses<ref name="Salhi"/>. Les cités se composent de plusieurs fractions ; chacune possède un comité social, un comité coordinateur de la ville et un comité religieux qui statue en matière d'affaires religieuses, sociales et culturelles<ref name="jeuneafrique">Dans les ruelles de Ghardaïa, Jeune Afrique du 04 juillet 2006</ref>. Le comité prend des décisions sur des aspects socioculturels comme les dots, les célébrations et les tenues vestimentaires. Un comité coordinateur, unité représentative des sept cités, s'occupe des relations des Mozabites avec les autres communautés<ref name="jeuneafrique"/>.

Durant la période coloniale, Ghardaïa est la seule cité de la vallée qui admettait européens, juifs, musulmans et autres éléments étrangers<ref>https://www.jstor.org/pss/2843999</ref>. Les Juifs y possédaient une synagogue. Cette communauté a pratiquement disparu depuis l'indépendance du pays<ref>G. Camps, J. Gascou, A. Raymond and L. Golvin, « Cité », Encyclopédie berbère [Online], 13 | 1994, document C74, Online since 01 March 2012, connection on 22 March 2020. URL: http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/2293</ref>.

Économie

Fichier:Ghardaia - panoramio (36).jpg
Palmeraies de la vallée.

Chaque localité du Mzab s'est spécialisée dans un commerce, l'industrie à Ghardaïa, le textile à Beni Isguen ou la quincaillerie à El Atteuf<ref name="Babo"/>.

Deux zones industrielles ont été implémentées à El Guerrara et de Bounoura sont respectivement créées en 1969 et 1970<ref>Le Sahara algérien : Intégration nationale et développement régional, ... Modèle:Opcit, p.107</ref>. Mais c'est Ghardaïa qui offre la palette la plus large d'industries, dont l'essor a démarré au début des années 1980<ref>Le Sahara algérien : Intégration nationale et développement régional, ... Modèle:Opcit, p.110</ref>.

La région présente notamment une forte concentration de l'industrie textile et qui constitue une de ces spécialités, la production est très diversifiée et s'articule autour des activités de tissage, de confection, de tricotage, de filature de laine, mais également de broderie, et d'impression sur tissu<ref>Le Sahara algérien : Intégration nationale et développement régional, ... Modèle:Opcit, p.111</ref>.

C'est également une région à vocation agricole qui compte environ 800 000 palmiers<ref>Le Sahara algérien : Intégration nationale et développement régional, ... Modèle:Opcit, p.66</ref>.

Patrimoine

La région abrite cinq ksours, localisés sur un affleurement rocheux le long de l'oued Mzab et connus comme la Pentapole. Ce sont Ghardaïa, la principale cité, Beni Isguen, Melika, Bounoura et El Atteuf. En y ajoutant les plus récentes cités de Berriane et El Guerrara<ref name="Urbanisation"/>.

La combinaison d'un fonctionnement puritain de la foi ibadite avec la façon de vivre des oasis a conduit à une organisation stricte du territoire. Chaque citadelle était une sorte de forteresse-mosquée, dont le minaret servait de tour de garde. Des maisons de taille et de type standards ont été construites en cercles concentriques autour de la mosquée. L'architecture des colonies mozabites a été dédiée à une égale vie communautaire, avec le respect de l'intimité familiale. Les constructions du Mzab sont de style berbère et a été répliqué dans d'autres parties du Sahara<ref name="Houtsma"> Modèle:Ouvrage</ref>.

En été, les mozabites migraient dans des « citadelles d'été », centrées autour d'oasis de palmiers. C'est l'un des groupes majeurs d'oasis du désert saharien, bordé par des contrées arides nommées chebka, traversées par des lits de rivières asséchées<ref name="Urbanisation"/>.

La vallée du Mzab fait partie du patrimoine mondial<ref>UNESCO</ref> depuis 1982, comme un exemple intact d'habitat humain traditionnel parfaitement adapté à l'environnement :

Modèle:Citation bloc

Parmi les secteurs sauvegardés :

Ghardaïa : vieux ksar ; vieille mosquée ; place du marché actuelle; ancienne place du marché ; mosquée souterraine ; partage des eaux ; système d'irrigation<ref> Ksar de Ghardaïa, sur le site de l'opvm.</ref>.

Beni-Isguen : vieux ksar ; tour Boulila ; marché de la vente à la criée<ref> Ksar de Benisguen, sur le site de l'opvm.</ref>.

Melika : vieux ksar ; cimetière de Cheikh Sidi Aïssa<ref> Ksar de Melika, sur le site de l'opvm.</ref>.

El Atteuf : vieux ksar ; mausolée Cheikh Ammi Brahim ; place du marché <ref> Ksar d'El Atteuf, sur le site de l'opvm.</ref>.

Bounoura : vieux ksar ; mosquée du vieux ksar ; le front<ref> Ksar de Bounoura, sur le site de l'opvm.</ref>.

En dehors de la pentapole, les ksars d'El Guerrara et de Berriane sont classés patrimoine national, le périmètre de classement englobe également les oasis environnantes<ref>Liste Générale des Biens Culturels Protégés : (47) Wilaya de Ghardaia.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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