Exécution par éléphant

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Gravure tirée de Relation ou Voyage de l'Isle de Ceylan, dans les Indes orientales par Robert Knox (1693).

L'exécution par éléphant est une méthode d’exécution consistant à utiliser un éléphant d'Asie comme instrument de torture ou de mort. Les pachydermes sont utilisés pour écraser, démembrer ou simplement torturer les prisonniers lors d'exécutions publiques. Une fois dressés, ces animaux sont considérés comme polyvalents, capables de tuer les victimes immédiatement ou de les torturer lentement afin de prolonger leur souffrance.

Utilisée depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle, la méthode était courante en Asie du Sud et du Sud-Est, et tout particulièrement en Inde. Même s’il était à l’origine circonscrit à l'Asie, ce mode d’exécution a été occasionnellement adopté par des Occidentaux, tels que les Romains et les Carthaginois, en particulier pour punir les mutineries de soldats. Cette pratique a disparu peu à peu avec la colonisation de l'Asie par les nations européennes, mais a cependant duré jusqu'au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Étendue géographique et historique

Fichier:Execution by elephant distribution map.svg
Aire géographique où eurent lieu de telles exécutions.

L’écrasement par éléphant a été utilisé dans beaucoup de régions du monde, à la fois dans des empires occidentaux et dans des empires asiatiques.

Moyen-Orient

Durant la période médiévale, les exécutions par éléphant sont coutumières chez plusieurs puissances impériales d’Asie de l’Ouest, y compris l’Empire sassanide, l’empire des Seldjoukides et l’empire des Timourides qui existe jusqu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn. Par exemple, au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, lorsque le roi sassanide Khosro II, qui possède un harem de Modèle:Unité et de Modèle:Unité féminins, demande pour femme Hadiqah, la fille de l’Arabe chrétien Na’aman, celui-ci refuse et est piétiné à mort par un éléphant<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>.

La pratique paraît avoir été adoptée dans certaines régions du Moyen-Orient musulman. Petahia de Ratisbonne, au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, remarque cette méthode d’exécution durant son séjour en Mésopotamie du Nord, alors sous la dynastie des Seldjoukides<ref name="Benisch" />.

Péninsule indienne

Les éléphants sont également utilisés comme exécuteurs de choix sur le sous-continent indien dès le Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle<ref name="Olivelle 125" />. Plusieurs personnalités politiques indiennes ont fait procéder à des exécutions par éléphant. Le marathe Chatrapati Sambhaji ordonne cette forme de mort pour de nombreux conspirateurs, dont l’employé marathe Anaji Datto à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn.

De nombreuses observations ont été faites durant l’ère des MogholsModèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le capitaine Alexander Hamilton, dans ses écrits de 1727, décrit comment l'empereur moghol Shah Jahan ordonne que son commandant militaire soit amené Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. HumayunModèle:Sfn et JahangirModèle:Sfn ont également ordonné ce type d'exécution.

Au cours des Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les cours musulmanes l'utilisent de façon générale, mais l'expansion britannique entraîne le déclin de cette pratique jugée barbare. Eleanor Maddock écrivit en 1914 qu’à Kashmir, depuis l’arrivée des Européens, Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Article, Modèle:P..</ref>. La dernière exécution par éléphant en Inde a toutefois lieu en avril 1947, à Bikaner. L'éléphant bourreau se nommait Hawaï et pesait plus de huit tonnes. Sous la domination britannique, il avait tué sous ses pieds Modèle:Nombre, tant voleurs que meurtriers<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Asie du Sud-Est

Les éléphants ont réalisé des exécutions en Asie du Sud-Est et sont utilisés en Birmanie d’après les plus anciens journaux<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ainsi que dans le royaume de Champā de l’autre côté de la péninsule indochinoise<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et en Cochinchine<ref name="cochinchine" />.

Empires occidentaux

Les Macédoniens, les Romains, les Carthaginois et les Byzantins utilisent occasionnellement les éléphants pour les exécutions alors qu’ils font déjà l’usage des éléphants de guerre à des fins militaires, le cas le plus connu étant celui d’Hannibal durant la deuxième guerre punique. Perdiccas, devenu chiliarque de l'empire à la mort d’Alexandre le Grand en 323 Modèle:Av JC, fait jeter les insurgés de la faction de Méléagre aux éléphants pour qu'ils soient écrasés dans la ville de Babylone<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L’écrivain romain Quinte-Curce relate cette histoire dans son « Modèle:Lang » : Modèle:Citation<ref>Curt. 10.6-10 (inscription requise).</ref>...Cet épisode reste incertain car ni Diodore de Sicile, ni Arrien n'en font mention.

Les différentes formes du supplice

L'éléphant commence à être domestiqué il y a plus de Modèle:Unité dans la vallée de l'Indus<ref name="biology">Modèle:Ouvrage.</ref>. Sa première utilisation est vraisemblablement celle d'auxiliaire de guerre<ref name="Sourinia">Modèle:Ouvrage.</ref>. L'éléphant domestiqué peut apprendre plus de trente ordres différents. À chaque pachyderme prélevé dans la nature est attribué un unique dresseur, appelé mahout ou cornac, qui l'accompagnera durant toute sa vie<ref name="biology" />. Les exécutions par éléphant ont profité de cet apprentissage, car le bourreau pouvait exécuter le condamné de diverses façons.

L'exécution par éléphant est décrite par de nombreux voyageurs occidentaux. L'habileté de l'éléphant d'Asie permet de mettre en œuvre des tortures très « élaborées », durant lesquelles le pachyderme est utilisé pour écraser les membres puis le thorax, souvent avec une lenteur cruelle, ou encore pour exécuter rapidement le prisonnier. Les témoignages des Européens mettent en relief de nombreuses techniques de mises à mort. Elles varient selon l'origine géographique et historique et font le plus souvent usage de l'imposante force dont dispose l'éléphant pour écraser les condamnés<ref name="Crime">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Arrivée du condamné

Le condamné peut être présenté à l'éléphant avec un sac en toile sur la tête afin qu'il ne voie pas la mort arriver, ou au contraire placé de façon à observer toute la scène et regarder la patte de l'éléphant s'approcher inexorablement de lui. En général, le condamné est présenté aux accusateurs avant d'être exécuté afin qu'il puisse être identifié<ref name="Crime" />.

Les exécutions sont parfois précédées d'un supplice au cours duquel le condamné est traîné, attaché à l'une des pattes de l'animal, dans les rues de la ville avant l'exécution proprement dite. Un texte de l’une de ces tortures réalisées à Baroda, en Inde, en 1814 est préservé dans les Anecdotes de Percy<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="Note">Citation originale : Modèle:Citation bloc</ref> : Modèle:Citation bloc

Utilisation des défenses

L'utilisation des défenses, bien que non systématique<ref group="Note">James Emerson Tennent écrit par exemple qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au Sri Lanka, les éléphants n'utilisaient pas du tout leurs défenses. De plus, chez les éléphants d'Asie, seuls les mâles possèdent ces attributs.</ref>, est attestée par quelques témoignages. Dans un texte de 1681, le marin anglais Robert Knox relate la méthode d'exécution par éléphant utilisée à Ceylan (l'actuel Sri Lanka) tandis qu’il est retenu captif. Knox raconte qu’Modèle:Citation<ref name="Knox">Modèle:Ouvrage.</ref>. Le livre de Knox dépeint avec exactitude cette méthode d’exécution avec le célèbre dessin « Une exécution par un éléphant » (An Execution by an Eliphant)<ref name="Knox" />. À l'époque du sultanat moghol de Delhi, les éléphants sont également dressés pour mettre en pièces les prisonniers Modèle:CitationModèle:Sfn.

Écrasement

Fichier:Le Toru Du MOnde.jpg
Une exécution à Baroda en 1868

Le journal de John Crawfurd raconte une autre méthode d’exécution par éléphant dans le royaume de Cochinchine (actuellement le Vietnam), où il avait servi en tant qu’émissaire britannique en 1821. Crawfurd rappelle un évènement où Modèle:Citation<ref name="cochinchine">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l’écrivain Robert Kerr raconte comment le roi de Goa « garde certains éléphants pour exécuter les malfaiteurs. Quand l’un d’eux est amené pour mettre à mort un criminel, si le gardien désire que le coupable soit rapidement exécuté, l'immense bête l’écrasera instantanément, le réduisant en miettes avec le pied ; mais s’il désire le torturer, il lui brisera les membres les uns après les autres, comme le fait le supplice de la roue<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ». Un témoignage similaire est rapporté en 1850, par le diplomate britannique Sir Henry Charles Sirr ; celui-ci décrit une visite à l’un des éléphants ayant servi Sri Vikrama Rajasinha, pour tuer les criminels. Les Britanniques ont aboli l’écrasement par éléphant après avoir renversé le royaume de Kandy en 1815 mais l’éléphant du roi était toujours en vie et se rappelait évidemment ses précédents devoirs. Ainsi que Sirr en fait l'observation<ref name="Sirr">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="Note">Citation originale : Modèle:Citation bloc Modèle:Citation bloc</ref> :

Modèle:Citation bloc Modèle:Citation bloc

En 1868, durant une expédition en Inde, Louis Rousselet assiste à une exécution rapide d'un criminel à Baroda. Un croquis, fait au cours de l'exécution, montre le condamné forcé à placer sa tête sur un billot, et puis tandis qu'on le maintient en place, un éléphant lui écrase la tête sous sa patte. Le croquis, plus tard transformé en gravure, est imprimé dans Le Tour du Monde, un journal alors très diffusé en France et traitant de voyages et d'aventures, aussi bien que les journaux étrangers tel que Harper's Weekly<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Harper's Weekly, 3 février 1872.</ref>. Une variante consiste à enterrer le condamné jusqu'au cou, puis à laisser l'éléphant marcher sur sa tête<ref name="Crime" />.

Autres méthodes

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le rabbin Petahia de Ratisbonne remarque cette méthode d’exécution durant son séjour en Mésopotamie du Nord dirigée par la dynastie des Seldjoukides (actuel Irak) : « À Ninive se trouvait un éléphant. Sa tête ne faisait pas saillie. Il était grand, et mangeait environ deux charretées de paille à la fois ; sa bouche est sur sa poitrine, et, quand il veut manger, il projette sa lèvre d'environ deux coudées<ref group="Note">L'auteur considère la trompe de l'éléphant comme une sorte de lèvre.</ref>, prend la paille avec, et la porte à sa bouche. Lorsque le sultan condamne quelqu'un à mort, ils disent à l'éléphant Modèle:Citation. L'animal le saisit alors avec sa lèvre, le jette en l'air et le tue<ref name="Benisch">Modèle:Ouvrage.</ref>. » Une variante est pratiquée au Siam (l'actuelle Thaïlande) où l'éléphant est dressé pour jeter les condamnés en l’air puis les piétiner à mortModèle:Sfn.

James Emerson Tennent au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle rapporte « qu'un chef de Kandy, au Sri Lanka, qui avait fréquemment assisté à de telles scènes, nous avait assuré que l'éléphant ne se servait jamais de ses défenses, mais qu'en posant son pied sur la victime allongée, il lui arrachait les membres un à un d'un brusque mouvement de sa trompe<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ».

Motifs d'application de la peine

Punition

Dans les pays asiatiques, cette peine de mort est utilisée pour punir les fraudeurs d’impôt, les rebelles et les soldats ennemisModèle:Sfn. Les anciennes lois de Manu, rédigées autour du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, édictent l’exécution par éléphant pour un grand nombre de délits. En cas de vol de biens, par exemple, Modèle:Citation<ref name="Olivelle 125" />. La plupart des râjas conservent des éléphants d'une taille et d'une masse spectaculaires, pesant parfois plus de neuf tonnes, le double du poids moyen, destinés aux exécutions qui se font en public, en guise d'avertissement contre les transgressions.

Être écrasé sous les pieds des éléphants est également un châtiment pour les personnes s'opposant au pouvoir. Ainsi, l’empereur moghol Humayun ordonne l’écrasement par éléphant d’un imam accusé d'avoir critiqué sa manière de régnerModèle:Sfn. Le marathe Chatrapati Sambhaji ordonne cette forme de mort pour de nombreux conspirateurs, dont l’employé marathe Anaji Datto à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn.

Dans les empires occidentaux, les déserteurs, les prisonniers de guerre et les criminels militaires sont tués sous le pied d’un éléphant. Par exemple, l’écrivain romain Valère Maxime raconte comment le général Lucius Aemilius Paullus Macedonicus fait jeter des déserteurs Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les récits d’éléphants carrément utilisés comme bourreaux à l'encontre de la population civile sont plus rares. Flavius Josèphe et les Livres des Maccabées en mentionnent un exemple en rapport avec les Juifs en Égypte, même si l’histoire est probablement apocryphe. Dans les Maccabées, il est décrit une tentative de Ptolémée IV d'asservir et de marquer au fer les Juifs d'Égypte avec le symbole de Dionysos. Comme la majorité des Juifs résistent, le roi, dit-on, les rassemble et ordonne qu’ils soient piétinés par les éléphants. L’exécution massive fut déjouée en fin de compte, selon la mythologie hébraïque — par l’intervention d'anges, à la suite de quoi Ptolémée prit une attitude plus clémente envers ses sujets juifs<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Livres des Macchabées.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Divertissement

Certains monarques adoptent également cette forme d’exécution pour leur propre divertissement : par exemple, l’empereur Jahangir aurait ordonné que l’on écrase un grand nombre de criminels juste par amusement. Le voyageur français François Bernier, témoin de ce genre d’exécution, raconte sa consternation en voyant le plaisir qu'éprouvait l’empereur à utiliser ce cruel suppliceModèle:Sfn. Le général marathe Santajî Ghorpade (vers 1645-1697) est célèbre pour sa fascination pour ce type d'exécution à laquelle il condamne avec la plus grande facilité. Khafi Khan, un historien contemporain, écrit que Modèle:CitationModèle:Sfn.

En 1305, le sultan de Delhi transforme les mises à mort des prisonniers mongols par écrasement par éléphant en divertissement public<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Grâce

Illustration en couleur d'un élephant monté par un cornac écrasant un homme.
Miniature du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle tirée de l'Akbarnamah, l'histoire officielle d'Akbar.

Les éléphants sont sous le contrôle constant de leur cornac, ce qui permet aux souverains d’accorder une remise de peine de dernière minute et de faire montre de clémenceModèle:Sfn. On a trace de plusieurs cas de grâces accordées ainsi dans divers royaumes d’Asie. Les rois de Siam ont entraîné leurs éléphants à faire rouler les coupables sur le sol assez lentement pour ne pas les blesser gravement : l’empereur moghol Akbar le Grand Modèle:CitationModèle:Sfn. Akbar fait également jeter un homme aux éléphants pour le torturer ainsi pendant cinq jours avant de le gracierModèle:Sfn. Les éléphants sont quelquefois utilisés dans une sorte de jugement de Dieu à la suite duquel le prisonnier condamné est relâché s’il parvient à esquiver l'attaque de l'éléphant.

Ce mode d’utilisation des éléphants va au-delà du simple droit de vie et de mort du pouvoir royal. Les éléphants sont longtemps perçus comme des symboles de l’autorité royale<ref group="Note">Les éléphants sont toujours symbole du pouvoir royal en Thaïlande, où l'on révère les éléphants blancs.</ref>. Leur utilisation transmet le message que le souverain est capable d'obtenir d'animaux très puissants une totale obéissance. Ainsi en plus de son autorité, il maintient une domination spirituelle et morale sur les bêtes sauvages ainsi que mystique sur ses sujetsModèle:Sfn.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Sources

Modèle:Traduction/Référence

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

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