Subordination (grammaire)
En grammaire, la subordination est l’un des rapports syntaxiques. Il s’établit entre deux entités linguistiques ayant des fonctions syntaxiques différentes, dont l’une est déterminée (régissante, noyau, support) et l’autre déterminante (régie, subordonnée, complément)<ref name="bussmann">Bussmann 1998, Modèle:P..</ref>,<ref name="dobridor">Constantinescu-Dobridor 1998, article subordonare « subordination ».</ref>,<ref name="grevisse_317">Grevisse et Goosse 2007, Modèle:P..</ref>,<ref name="jaszo_351">Kálmánné Bors et A. Jászó 2007, Modèle:P..</ref>,<ref name="crystal">Crystal 2008, Modèle:P..</ref>. En tant que rapports syntaxiques il y a encore la coordination et, selon certains linguistes<ref>Par exemple Grevisse et Goosse 2007 (Modèle:P.).</ref>, le rapport de prédication, entre le prédicat et le sujet.
Il peut y avoir subordination à plusieurs niveaux d’extensions différentes : syntagme nominal ou verbal<ref name="jaszo_356">Kálmánné Bors et A. Jászó 2007, Modèle:P..</ref>, phrase simple, proposition membre de phrase complexe, phrase complexe<ref name="dubois">Dubois 2002, Modèle:P..</ref>,<ref name="dobridor"/>,<ref name="bussmann"/>.
Généralement, on prend en compte en tant qu’entitées subordonnées l’épithète et les divers types de termes appelés traditionnellement compléments, ainsi que les propositions subordonnées qui leur correspondent. Dans les grammaires de certaines langues il peut s’agir d’autres entités subordonnées aussi, par exemple en roumain, celle appelée « élément prédicatif supplémentaire »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref>.
Certains grammairiens considèrent comme subordonnée l’apposition aussi<ref>Par exemple Grevisse et Goosse 2007 (Modèle:P.).</ref>. D’autres<ref>Par exemple Balogh 2000 (Modèle:P.).</ref> voient entre l’apposition et le terme auquel elle est associée, un rapport intermédiaire entre subordination et coordination. Selon d’autres encore, l’apposition n’a pas de fonction syntaxique<ref>Cf. Dubois 2002, Modèle:P..</ref>.
Au niveau du syntagme nominal il y a aussi des déterminants (articles et déterminants démonstratif, possessif, numéral, indéfini, interrogatif, exclamatif, relatif) qui sont des termes subordonnés également<ref>Grevisse et Goosse 2007, Modèle:P..</ref>. Cependant, les articles ne sont pas analysés du point de vue syntaxique mais seulement le groupe qu’ils constituent avec le mot déterminé.
Degrés de nécessité de l’entité subordonnée
Les entités subordonnées sont nécessaires à des degrés différents. On ne peut pas s’en passer pour former des phrases développées, afin d’émettre des messages nuancés, avec des précisions et des caractérisations, mais du point de vue de la suffisance sémantique d’une phrase, c’est-à-dire pour qu’elle ait un sens même sans contexte, les entités subordonnées peuvent être inutiles. Une phrase simple, constituée d’un sujet et d’un prédicat, comme Lucie réfléchit, est sémantiquement suffisante<ref name="grevisse_317"/>.
Il y a trois degrés de nécessité concernant les entités subordonnées. Ces degrés dépendent du sens lexical du noyau et de la langue considérée.
1. L’entité subordonnée est obligatoire si sans elle il n’y a pas de syntagme ou de phrase correct(e) :
- complément d'objet direct (COD) :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Maman prépare un gâteau<ref name="karakai_20">Karakai 2013, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Atunci el spuse o prostie « Alors il dit une bêtise », Atunci spuse că pleacă « Alors il dit qu’il partirait »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} készít valamit « il/elle prépare quelque chose »<ref name="jaszo_353">Kálmánné Bors et A. Jászó 2007, Modèle:P..</ref> ;
- Modèle:Cnr Komšija je prodao kuću « Le voisin a vendu la maison »<ref name="circic_275">Čirgić 2010, Modèle:P..</ref> ;
- autre complément du verbe :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} J’habite rue Danton<ref>Karakai 2013, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Locuiește aici « Il/Elle habite ici »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} jártas a biológiában « il/elle s’y connaît en biologie »<ref name="jaszo_353"/> ;
- Modèle:Cnr Komšija je stanovao na kraju ulice « Le voisin habitait au bout de la rue »<ref name="circic_275"/> ;
- épithète : Modèle:Cnr Radimo u nemogućim okolnostima « Nous travaillons dans des circonstances impossibles »<ref name="cirgic_282">Čirgić 2010, Modèle:P..</ref> ;
- élément prédicatif supplémentaire : {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ea se numește Puica « Elle s’appelle Puica »<ref name="avram_346">Avram 1997, Modèle:P..</ref>.
2. L’entité subordonnée est représentable si dans certaines circonstances elle peut être omise, mais elle est toujours sous-entendue :
- COD :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} On connaît (ça)<ref name="karakai_20"/> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Am terminat (de scris) « J’ai fini d’écrire »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} meggyógyít (valakit) « il/elle guérit (quelqu’un) »<ref name="cs_nagy_336">Cs. Nagy Lajos 2007, Modèle:P..</ref> ;
- autre complément du verbe :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} N-am fost (la mare) « Je ne suis pas allé(e) à la mer »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} hozzáfog (valamihez) « il/elle se met à faire quelque chose »<ref name="cs_nagy_336"/>.
3. L’entité subordonnée est facultative si on peut l’omettre et qu’il n’est pas nécessaire de la sous-entendre pour que le syntagme ou la phrase soit correct(e) :
- COD :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Pierre mange (une pomme)<ref>Karakai 2013, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Citesc (un articol) « Je lis (un article) »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} A kislány (leckét) ír « La fillette écrit (son devoir)<ref name="jaszo_353"/> ;
- (cnr) Pišemo (pisma) « Nous écrivons (des lettres) »<ref name="circic_275"/> ;
- autre complément du verbe :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} J’ai déjeuné (d’une tranche de jambon)<ref>Karakai 2013, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Scriu (părinților) « J’écris (à mes parents) »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} (a fűben) fekszik « il/elle est couché(e) (dans l’herbe) »<ref name="cs_nagy_336"/> ;
- (cnr) Kupali su se (cijelo ljeto) « Ils se sont baignés (pendant tout l’été) »<ref name="circic_275"/> ;
- épithète, complément du nom ou proposition équivalente à ceux-ci :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} La voiture (électrique) ne pollue pas l’air<ref>Karakai 2013, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Și-a pus pantofii (cei noi / pe care îi cumpărase cu o zi înainte) « Il/Elle a mis ses chaussures (neuves / qu’il/elle s’était achetées la veille) »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} (Sült) kenyeret vettem « J’ai acheté du pain (bien cuit) »<ref>Kálmánné Bors et A. Jászó 2007, Modèle:P..</ref> ;
- Modèle:Cnr Kupio je kuću (našega komšije) « Il a acheté la maison (de notre voisin) »<ref name="cirgic_282"/> ;
- élément prédicatif supplémentaire : {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} A plecat (râzând) « Il/Elle est parti(e) (en riant) »<ref name="avram_346"/>.
Niveaux auxquels il y a subordination
Il y a subordination premièrement au niveau du syntagme nominal ou verbal. Il peut être constitué de deux termes, dont l’un est subordonné à l’autre, mais il peut aussi être question d’un groupe de syntagmes, où l’un des termes est régissant absolu et un ou plusieurs autres sont régissants relatifs par rapport à d’autres termes. Exemples de syntagmes nominaux :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} mon jeune ami – Le terme régissant ami a deux épithètes qui lui sont subordonnées séparément, le déterminant possessif mon et l’adjectif qualificatif jeune<ref name="dubois"/>.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} all the very big cars « toutes les très grosses voitures » – Very « très » est subordonné à big « grosses », et le groupe all the very big « toutes les très grosses » à cars « voitures »<ref name="crystal"/>.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} világos szobában dolgozó gyerek « enfant travaillant dans une pièce claire » – Gyerek « enfant » est régissant absolu, dolgozó « travaillant » est son complément déterminatif, szobában « dans une pièce » est le complément circonstanciel de lieu de dolgozó (régissant relatif) et világos « claire » est l’épithète de szobában (régissant relatif à son tour). Chaque terme subordonné forme un syntagme avec son régissant, et le groupe entier forme un syntagme plus grand<ref name="jaszo_356"/>.
Étant donné que les mots composés ont pour base des syntagmes ou des phrases, il y a aussi des mots composés à subordination :
- avec un COD :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} portefeuille<ref name="grevisse">Grevisse 1964, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} fluieră-vânt « désœuvré, oisif » (littéralement « siffle-vent »)<ref name="dobridor_c">Constantinescu-Dobridor 1998, article compunere « composition ».</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} dangubiti « perdre le temps, paresser » (litt. « perdre la journée »)<ref name="klajn">Klajn 2005, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} egyetért « il/elle est d’accord », favágó « bûcheron » (litt. « coupeur de bois »)<ref name="gerstner">Gerstner 2006, Modèle:P.. En hongrois, la composition est plus productive qu’en français, par exemple, où aux mots composés hongrois il correspond souvent des syntagmes.</ref> ;
- avec d’autres compléments du verbe :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} meurt-de-faim<ref name="grevisse"/> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} vino-ncoace « attrait (sexuel) » (litt. « viens-ici »)<ref name="dobridor_c"/> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} zloupotrebiti « abuser (de qqch) » (litt. « mal employer »)<ref name="klajn"/> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} gyorsúszó « nageur de vitesse », kézenfogva « en se tenant par la main »<ref name="gerstner"/> ;
- avec une épithète ou un complément déterminatif :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} coffre-fort<ref name="grevisse"/> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} floare-de-colț « edelweiss » (litt. « fleur de coin »)<ref name="dobridor_c"/> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} malograđanin « provincial, petit bourgeois »<ref name="klajn"/> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} ásványvíz « eau minérale »<ref name="gerstner"/>.
Dans la phrase simple il y a comme termes principaux le prédicat et le sujet, interdépendants, les autres termes étant secondaires en tant que mots ou syntagmes subordonnés aux termes principaux et, éventuellement, en rapport de subordination ou de coordination entre eux. La phrase complexe à subordonnée(s) est structurée de façon analogue autour de la proposition principale.
En général, dans une phrase simple, un terme est subordonné à un seul autre terme. L’élément prédicatif supplémentaire {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}, par contre, est subordonné à la fois au prédicat et à un autre terme en rapport avec celui-ci. Il exprime une caractéristique ou un procès simultané avec celui du prédicat, qui se réfère au sujet (Ion a venit supărat « Ion est venu fâché »), au COD (L-am auzit râzând « Je l’ai entendu rire ») ou à un autre terme. La double subordination est plus évidente lorsque l’élément prédicatif supplémentaire est exprimé par un adjectif, puisqu’il s’accorde en genre et en nombre avec le terme auquel il se réfère.
Expression de la subordination
La subordination peut être exprimée par des moyens morphologiques, syntaxiques et prosodiques, parfois par des procédés de deux de ces catégories ou de toutes les trois associés<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref>.
Procédé morphologique
Morphologiquement, la subordination se réalise par des désinences, du moins dans les langues flexionnelles et les langues agglutinantes. Il s’agit de la déclinaison, qui existe à des degrés divers dans les langues flexionnelles, d’un haut degré de développement en latin, par exemple, à pratiquement son absence en français, par exemple. En latin, le COD est exprimé par le cas accusatif. Presque tous les noms ont au singulier la désinence -Vm (V comme voyelle) à ce cas<ref>Boxus, page Morphologie. Noms.</ref>. La même fonction syntaxique est exprimée en hongrois (langue agglutinante) par la désinence -t ajoutée à tous les noms et mots substantivés, ainsi qu’à presque tous les pronoms, tant au singulier qu’au pluriel<ref>Kálmánné Bors et A. Jászó 2007, Modèle:P..</ref>.
Procédés syntaxiques
L’un des procédés syntaxiques est la juxtaposition du terme régissant et du terme subordonné. Dans le cas de l’épithète, c’est le procédé général dans toutes les langues mentionnées dans cet article. Le COD exprimé par un nom est également juxtaposé en français (J’aime ma sœur<ref>Grevisse et Goosse 2007, Modèle:P..</ref>).
Un autre moyen syntaxique de la subordination est la jonction, c’est-à-dire l’association du terme subordonné au terme régissant au moyen d’un mot-outil. Entre termes de la phrase simple, c’est la préposition ou la locution prépositionnelle dans certaines langues, correspondant à la postposition dans d’autres. Dans certaines langues, comme le français, seule la préposition remplit ce rôle, dans d’autres langues, la préposition, respectivement la postposition est parfois utilisée seule, d’autres fois associée avec une certaine désinence qu’elle exige. Exemples :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Les cambrioleurs ont profité de mon absence<ref>Grevisse et Goosse 2007, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Condițiile sunt stabilite de participanți (préposition seule) « Les conditions sont établies par les participants »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref>, A reușit datorită voinței (préposition et désinence) « Il/Elle a réussi grâce à sa volonté »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Golub je sletio na krov « Le pigeon a volé sur le toit (préposition seule), Golub je na krovu « Le pigeon est sur le toit » (préposition et désinence)<ref>Barić 1997, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Három nap múlva jövök haza (postposition seule) « Je rentre dans trois jours »<ref>Rounds 2001, Modèle:P..</ref>, Imrén kívül senki sem volt pontos (postposition et désinence) « Personne n’a été à l’heure, sauf Imre »<ref>Rounds 2001, Modèle:P..</ref>.
Dans certaines langues il y a juxtaposition, à caractère facultatif, entre proposition complément d’objet direct et proposition principale aussi, par exemple en anglais [She said (that) she would come today « Elle a dit qu’elle viendrait aujourd’hui »<ref>Bussmann 1998, Modèle:P..</ref>] ou en hongrois : Úgy hallottam, (hogy) már lehet a piacon kapni cseresznyét « J’ai entendu dire qu’il y avait déjà des cerises au marché »<ref name="kiraly_451">Király et A. Jászó 2007, Modèle:P..</ref>.
Le plus souvent, par contre, le rapport entre subordonnée et proposition principale se réalise par jonction à l’aide d’un mot-outil : conjonction ou locution conjonctive de subordination, pronom relatif ou adverbe relatif. Exemples :
- conjonction :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} A spus că vine « Il/Elle a dit qu’il/elle viendrait »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Oda jutott már, hogy senki sem hitelez neki « Il/Elle est arrivé(e) dans une situation où personne ne lui donne plus de crédit »<ref>Király et A. Jászó 2007, Modèle:P..</ref> ;
- locution conjonctive : {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dansează ca și cum ar pluti « Il/Elle danse comme s’il/si elle flottait »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref> ;
- pronom relatif :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Je choisirai dans ce livre un chapitre qui me paraît important<ref>Grevisse și Goosse 2007, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Scrisoarea pe care am primit-o m-a alarmat « La lettre que j’ai reçue m’a alarmé(e) »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref> ;
- adverbe relatif :
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mă duc unde vrei « Je vais où tu veux »<ref>Avram 1997, Modèle:P..</ref> ;
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bilo je to one večeri kad smo ispraćali baku na voz « C’était le soir où nous accompagnions grand-maman à la gare »<ref>Klajn 2005, Modèle:P..</ref>.
En tant que procédé syntaxique de subordination, l’ordre des mots a une plus grande importance dans les langues où la déclinaison est inexistante ou réduite, par rapport aux langues où elle est riche. En latin, les phrases Agnum est lupus et Lupus est agnum ont le même sens grammatical, « Le loup mange l’agneau », le COD étant clairement exprimé par sa désinence, mais en français, seule la phrase Le loup mange l’agneau a ce sens, la permutation n’est pas possible<ref>Dubois 2002, Modèle:P..</ref>.
Procédés prosodiques
La prosodie, par l’intonation, l’accent et la pause, peut aussi intervenir dans l’expression de la subordination. L’intonation peut différencier les sens d’une phrase en provoquant ou non une rupture (pause) entre la proposition principale et la subordonnée. À l’écrit, la pause est en général exprimée par la virgule. Exemple<ref>Kalmbach 2013, § 9.6.3.</ref> :
- Il n’est pas parti parce qu’il avait peur (intonation ascendante jusqu’à pas, puis descendante jusqu’à la fin de la phrase, sans pause) vs
- Il n’est pas parti, parce qu’il avait peur (intonation ascendante, pause, intonation descendante).
En hongrois, dans les exemples suivants, l’intonation contribue, à côté d’autres éléments, à distinguer le sujet du complément du nom non marqué par un suffixe<ref name="jaszo_143">A. Jászó 2007, Modèle:P.. À noter qu’ici, conformément à l’orthographe hongroise, la pause n’est pas marquée par une virgule.</ref> :
- A Népszabadság kulturális mellékletében közli, hogy… (intonation ascendante du sujet A Népszabadság suivi d’une pause) « (Le journal) Népszabadság, dans son supplément culturel, annonce que… » vs
- A Népszabadság kulturális mellékletében olvashatjuk, hogy… (intonation descendante du complément du nom A Népszabadság non suivi de pause) « Dans le supplément culturel de Népszabadság on peut lire que… ».
Par le même procédé on indique quel nom de la phrase est déterminé par une épithète<ref name="jaszo_143"/> :
- a hatalmas Budapesten található könyvtárak (intonation descendante de hatalmas non suivie de pause, épithète de Budapesten) « les bibliothèques se trouvant dans l’énorme Budapest » vs
- a hatalmas, Budapesten találhattó könyvtárak (intonation ascendante de hatalmas placé en tête de syntagme pour être mis en relief, suivi d’une pause, épithète de könyvtárak) « les énormes bibliothèques se trouvant à Budapest ».
Notes et références
Sources bibliographiques
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