Jean Amila

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Modèle:Infobox Écrivain

Jean Meckert, dit Jean Amila, né le Modèle:Date de naissance dans le dixième arrondissement de Paris et mort le Modèle:Date de décès à Vaux-sur-Lunain<ref>État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970</ref>, est un écrivain français.

Connu sous son nom de naissance pour ses romans publiés dans la Collection Blanche des Éditions Gallimard, il l'est également sous les pseudonymes de John Amila, puis Jean Amila, utilisés pour ses romans policiers parus dans la collection Série noire. Il publie également d'autres romans populaires sous les pseudonymes d'Édouard, Edmond ou de Guy Duret, d'Albert Duvivier, de Mariodile et de Marcel Pivert.

Son œuvre est marquée par sa sensibilité libertaire<ref>Dictionnaire des anarchistes : Jean Meckert.</ref>,<ref>Nicolas Offenstadt, 14-18 aujourd'hui : La Grande Guerre dans la France contemporaine, Odile Jacob, 2010, lire en ligne.</ref>.

Biographie

L'enfance (1910-1923)

Le départ de son père du foyer familial pour vivre avec sa maîtresse en Modèle:Date- marque un tournant dans la vie de Jean Meckert<ref>À la suite de la parution de son roman, Le Boucher des hurlus en 1982, Jean Meckert accréditera auprès des journalistes la légende d'un père fusillé pour l'exemple lors des mutineries de 1917, ce qui explique que sa notice biographique ait longtemps comporté cet élément (Jean Tulard (dir.), Le Dictionnaire du roman policier, 2005)</ref>.

Alors que sa mère est internée au Vésinet et sa sœur dans une pension à Neuilly, il est placé dans un orphelinat protestant à Courbevoie, l'asile Lambrechts, jusqu'en 1923. Meckert gardera de ce séjour la détestation de l'enseignement religieux, le souvenir de la faim et du froid, mais surtout le sentiment de l'humiliation et de l'abandon<ref>"Meckert / Amila. En noir et blanc. Entretien de Franck Lhomeau avec Jean Lebras", Les Temps Noirs, Modèle:N°, juin 2012, Modèle:P.,</ref>.

Les petits boulots et le début de l'écriture (1923-1939)

Obtenant son certificat d'études primaires avec un an d'avance, Jean Meckert commence son apprentissage dans un atelier de construction de moteurs électriques dans le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XXe{{#if:|  }} }} arrondissement de Paris (1923). En 1927, il devient employé de bureau au Crédit lyonnais, puis connaît le chômage et les petits boulots. Parce qu'il « crevait de faim », il s'engage dans l'armée, entre Modèle:Date- et Modèle:Date-, au sein de la compagnie du camp de Satory de Versailles, où il obtient le grade de caporal<ref>"Meckert / Amila. En noir et blanc. Entretien de Franck Lhomeau avec Jean Lebras", Temps Noirs, Modèle:N°, juin 2012, Modèle:P.,</ref>.

À son retour de l'armée, Jean Meckert travaille un an dans une carrosserie et se marie. Ce mariage ne dure que quelques années. Il enchaîne alors divers petits métiers - vendeur de stylo sur la voie publique, photo minute dans les foires, bobineur, camelot, détective dans une agence de renseignements<ref>Selon le témoignage de Jean Meckert dans le quotidien Aujourd'hui (28 janvier 1942) et Le Figaro (17 mars 1942).</ref> - jusqu'au déclenchement de la guerre<ref>Le roman La Lucarne (publié en 1945), dont le protagoniste, Édouard Gallois, est vendeur de cravates devant l'usine Renault est largement autobiographique et dévoile les années 1930 de Jean Meckert.</ref>.

C'est dans les années 1930 que Meckert commence à écrire, notamment cinq contes, en 1935, qu'il décrit comme des "histoire(s) authentique(s)", tirées de son expérience et largement autobiographiques<ref>Parmi ces contes, Abîme, Bon Samaritain et Un meurtre sont publiés pour la première fois en 2012 (Abîme et autres contes inédits, Joseph K.)</ref>. Il rédige également des pièces de théâtre et un roman, Les Coups, en 1936. Trois ans plus tard, Meckert envoie un premier essai, Message livide, à George Duhamel. Ce dernier le juge trop hybride (entre le récit et l'essai) et d'une écriture trop influencée par Louis-Ferdinand Céline<ref>Voir : "Trois lettres à George Duhamel, Les Temps Noirs, Modèle:N°, Modèle:P., juin 2012).</ref>.

L'expérience de la guerre et premières publications (1939-1945)

Jean Meckert est mobilisé le Modèle:Date- dans la cinquième compagnie du Génie, section de Bouzonville en Moselle. Il consigne dans un cahier les déplacements de son régiment durant la « drôle de guerre », dont la mission est de récupérer du matériel sur la ligne de chemin de fer longeant le front<ref>Les carnets de ses souvenirs de guerre, plusieurs fois remaniés, sont publiés sous le titre de La Marche au canon en 2005 par les éditions Joëlle Losfeld qui marque la réédition des œuvres de Jean Meckert.</ref>. Il est interné en Suisse avec 38 000 soldats français, d'abord à Baden, puis à Moosleerau<ref>Jean-Pierre Azéma, De Munich à la Libération, Points Seuil, 1979.</ref>.

De retour en France en Modèle:Date-, Meckert passe différents concours, avant d'être finalement admis aux écritures dans les bureaux de l'état civil à la préfecture de la Seine.

En Modèle:Date-, il envoie Les Coups, roman écrit en 1936, aux éditions Gallimard qui le publient en Modèle:Date-. Cette histoire de Félix, manœuvre dans une entreprise mécanique qui Modèle:Citation<ref>Selon la présentation de Jean Meckert dans Cahiers des éditions NRF de février 1942.</ref>, et finit par battre sa femme, est saluée par la critique - notamment par André Gide<ref>Dans un papier du Figaro Littéraire intitulé "Interview imaginaire. Aux grands mots les petits remèdes II", publié le 2 juin 1942.</ref> et Raymond Queneau - et devient un succès commercial, la première édition étant rapidement épuisée.

Abandonnant son métier pour se consacrer à l'écriture, Meckert rédige dans la foulée L'Homme au marteau que fait paraître Gallimard en 1943<ref>Comme pour La Marche au canon, le narrateur de L'Homme au marteau est Augustin Marcadet. Travaillant dans l'administration, Marcadet quitte son métier et se trouve confronté au chômage et aux petits boulots, dissimulant cette situation à sa femme.</ref>. C'est pendant cette période que Jean Meckert, à l'instar d'un Léo Malet, publie une vingtaine de livres sous le pseudonyme de Duret, nom de jeune fille de sa mère.

Les difficiles années d'après-guerre (1945-1950)

Alors que son troisième roman, La Lucarne, est publié en 1945, Jean Meckert signe en Modèle:Date- avec Gallimard un contrat pour la publication de La Marche au canon prévue pour l'été de la même année. Pourtant, l'opposition de Roger Martin du Gard, qui affirme que Modèle:Citation, bloque ce projet<ref>Lettre de Roger Martin du Gard à Gallimard du 27 février 1946, citée dans "Meckert / Amila. En noir et blanc", Les Temps Noirs, juin 2012 (page 171).</ref>. Dans les années qui suivent, Meckert modifie à de nombreuses reprises son manuscrit (ajout de chapitres, modification du temps de narration), mais Gallimard le refuse à nouveau en 1955<ref>La Marche au canon ne sera publié qu'après la mort de Jean Meckert, en 2005.</ref>.

En effet, si Gallimard continue à publier des romans de Meckert (Nous avons les mains rouges en 1947 et La Ville de plomb en 1949), le succès n'est plus là. C'est d'ailleurs à partir de 1946 que Meckert cesse d'écrire sous pseudonyme ses romans populaires.

La rencontre avec Marcel Duhamel : la naissance d'Amila (1950-1970)

À la demande de Marcel Duhamel, Jean Meckert écrit un roman noir dans la Série noire, Y'a pas de Bon Dieu !, publié en 1950 sous le pseudonyme de John Amila, diminutif de Amilanar que l'auteur avait proposé et qui signifie "effronté" en espagnol ou l'Modèle:Citation. Il devient ainsi le second Français a écrire dans la collection après Serge Arcouët (sous le pseudonyme de Terry Stewart). L'édition originale de Y'a pas de Bon Dieu ! indique Modèle:Citation<ref>Polar revue trimestrielle Modèle:N° Modèle:P.</ref>. Les cinq premiers titres parus en Série noire sont signés John Amila, puis les suivants Jean Amila, car Modèle:Citation<ref>Interview de Jean AMila, Polar revue trimestrielle Modèle:N°</ref>.

Fichier:Flickr - The U.S. Army - D-Day 65th Anniversary.jpg
Cimetière d’Omaha

Au total, Meckert écrira vingt-et-un polars, dont dix-sept entre 1950 et 1974. Il consacre de nombreux romans à la Première (Le Boucher des Hurlus en 1982) et à la Seconde Guerre mondiale (La Lune d'Omaha en 1964, Au balcon d'Hiroshima en 1985), où il dévoile ses convictions anarchistes et antimilitaristes. Il crée deux personnages récurrents : Riton Godot, patron d'une boîte de nuit parisienne, Le Faisan Noir, liée à une bande de truands (La Bonne Tisane en 1955 et Sans attendre Godot en 1956) et surtout Édouard Magne, dit Géronimo, un flic anticonformiste, contestataire, issu du mouvement hippie, se battant pour les victimes et non pour l'État (La Nef des dingues en 1972, Contest-flic en 1972 et Terminus Iéna en 1973). Au balcon d'Hiroshima reçoit le prix Mystère de la critique en 1986.

Trois de ses romans policiers ont fait l'objet d'une adaptation pour la télévision dans la série télévisée Série noire initiée par Pierre Grimblat pour le compte de TF1 et de la Télévision suisse romande : Noces de soufre, Pitié pour les rats et La Lune d'Omaha.

À partir de 1957, Jean Meckert travaille dans le cinéma comme dialoguiste pour Yves Allégret (Quand la femme s'en mêle, scénario inspiré du roman Sans attendre Godot), André Cayatte, Maurice Labro et Georges Lautner (Fleur d'oseille, scénario inspiré du roman Langes radieux)

Derniers combats (1970-1995)

Il publie en 1971, La Vierge et le Taureau dans lequel il dénonce l'administration coloniale française et les expérimentations nucléaires en Polynésie, après avoir séjourné à Papeete l'année précédente afin de faire des repérages pour un film avec André Cayatte qui ne verra jamais le jour. Profondément antimilitariste, ce roman pamphlétaire qui dénonce le néocolonialisme de la France, l'armée et les services secrets français sera retiré de la vente.

En sortant des studios de l'ORTF en Modèle:Date-, Jean Meckert est agressé par des inconnus rue de Belleville. Une théorie souvent évoquée évoque la possibilité de représailles à la suite de son livre La Vierge et le Taureau, qui remet en cause la nécessité des essais nucléaires français dans le Pacifique<ref>Roman noir et fictionalité, Natacha Levet, fabula.org</ref>, alors que les médecins de la Pitié-Salpêtrière, où il est soigné, diagnostiquent plutôt des crises d'épilepsie. Devenu en partie amnésique à cause des coups reçus<ref>Jean Amila sur polarnoir.fr</ref>, assommé par le gardénal, Meckert entre dans une longue période de dépression. Alors que sa mère et sa sœur décèdent au début des années 1980, que sa femme le quitte, retiré à Lorrez-le-Bocage-Préaux, Jean Meckert rédige un récit autobiographique en 1985 qui reprend de nombreux textes que l'auteur a écrits au cours de sa vie. Intitulé Comme un écho errant, l'ouvrage de Meckert relate à la troisième personne les souvenirs de sa jeunesse en guise de thérapie, un récit que refusent les éditions Gallimard en 1986.

C'est sans doute le dernier livre que Meckert soumet à un éditeur, puisque ses derniers romans policiers, sous le pseudonyme de Jean Amila, sont publiés entre 1981 et 1985 (Le Pigeon du Faubourg en 1981, Le Boucher des Hurlus en 1982, Le Chien de Montargis en 1983 et Au balcon d'Hiroshima en 1985). À propos de ce dernier roman, il explique que Modèle:Citation<ref>cité dans C'est l'histoire de la Série noire 1945-2015 (Éditions Gallimard, 2015, Modèle:P.)</ref>.

Jean Meckert décède le Modèle:Date de décès.

Citation

Hommage et postérité

Pendant de longues années, l'œuvre de Jean Meckert a sombré dans l'oubli.

Des auteurs de romans policiers reconnaissent pourtant leur filiation avec Jean Meckert. C'est le cas de Didier Daeninckx qui lui rend hommage dans Nazis dans le métro (1996) - où André Sloga, écrivain et homme libre de 78 ans est tabassé dans un parking, et se réveillera avec un trou de mémoire - et dans 12, rue Meckert (2001). De même, Patrick Pécherot situe l'action de Tiuraï (1996) à Papeete et a pour objet les expérimentations nucléaires sur lesquelles enquête le journaliste Thomas Mecker, que l'on retrouve dans Terminus nuit (1999)<ref>Patrick Pécherot cite d'ailleurs Jean Meckert comme l'une de ses références sur son site internet.</ref>.

En 1993, Jean-Jacques Pauvert réédite au Terrain vague le premier livre de Jean Meckert, Les Coups, avec une postface de Annie Le Brun. Puis à partir de 2005, la collection Arcanes des éditions Joëlle Losfeld réédite peu à peu ses romans, ce qui permet de le redécouvrir. Cependant, la majeure partie de son œuvre est indisponible, notamment ses romans policiers, car seul un petit nombre a été réédité dans la collection Folio policier par Gallimard.

Un prix Jean Meckert/Amila est remis depuis 2005 au Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale d'Arras.

En 2012, la Bilipo lui consacre une exposition De la Blanche à la Série Noire.

Œuvres

Romans signés Jean Meckert

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Enquête signée Jean Meckert

  • La Tragédie de Lurs
    • collection blanche, Gallimard, 1954
    • collection Arcanes, éditions Joëlle Losfeld, 2007

Roman de science-fiction signé John Amila

Romans populaires

Sous le pseudonyme d'Édouard, d'Edmond ou de Guy Duret

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Sous le pseudonyme de Mariodile

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Romans policiers

Sous le pseudonyme d'Albert Duvivier

  • La Première Enquête de l’inspecteur Lentraille
    • Nouvelles Publications, 1940
    • Shanghaï Express no 1 & 2, mars et Modèle:Date-

Sous le pseudonyme de Marcel Pivert

  • Des femmes ont disparu…
    • Éditions Fournier, non daté
  • L'Hallucinante Aventure chez les Incas
    • Éditions Fournier, non daté
  • On a volé un mort…
    • Éditions Fournier, non daté
  • Le Tueur inconnu
    • Éditions Fournier, non daté
  • L'Hallucinante Aventure du professeur Corbier
    • Éditions Fournier, non daté

Sous le pseudonyme de John Amila, puis de Jean Amila

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Nouvelle signée Jean Amila

  • L'Écluse noire dans Claude Mesplède (dir.), Sous la robe erre le noir
    • Éditions le Mascaret, 1989
    • Éditions l'Atalante, 1995

Recueil de nouvelles signé Jean Meckert

  • Règlement de comptes et autres nouvelles policières, Joseph K, 2023

Théâtre

Filmographie

Adaptations de romans de Jean Amila au cinéma

Scénarios et dialogues

Adaptations de romans de Jean Amila à la télévision

Prix

Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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