Nuit des Longs Couteaux
Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Confusion
La Nuit des longs couteaux<ref group=alpha>Modèle:Langue en allemand, bien que l’expression soit peu utilisée dans cette langue Modèle:Infra.</ref> est l'expression généralement utilisée pour faire référence aux assassinats perpétrés par les nazis en Allemagne, au sein de leur propre mouvement, entre le vendredi Modèle:Date- et le lundi Modèle:Date-, et plus spécifiquement pendant la première nuit, du Modèle:Date- au Modèle:Date-.
Depuis son accession au pouvoir, Adolf Hitler est confronté à des tensions croissantes qui opposent les milieux conservateurs et la Reichswehr à la Sturmabteilung (SA), dirigée par Ernst Röhm avec lequel il a des relations amicales. La violence et la terreur de rue exercées par la SA, essentiellement entre 1926 et 1933, ont été précieuses dans sa conquête du pouvoir et immédiatement après celle-ci, au prix de plusieurs centaines d'assassinats. Mais Modèle:Nobr elles deviennent encombrantes pour Hitler qui veut stabiliser son régime et qui a besoin de l'appui des partis conservateurs et de l'armée, notamment dans la perspective de succéder au président Paul von Hindenburg.
Officiellement destinée à contrer une tentative de coup d'État de Röhm, inventée de toutes pièces par Heinrich Himmler, Reinhard Heydrich et Hermann Göring, cette purge permet à Hitler de briser définitivement toute velléité d'indépendance de la SA, débarrassant ainsi le parti nazi de son aile populiste, qui souhaitait que la révolution politique fût suivie par une révolution sociale. Elle frappe aussi des milieux conservateurs, essentiellement la droite catholique.
Après plusieurs mois d'hésitation et de tergiversations, la purge débute par l'irruption de Hitler, pistolet au poing, à l'hôtel Hanselbauer à Bad Wiessee, où se trouvent Röhm et de nombreux responsables de la SA.
Les assassinats sont perpétrés dans toute l'Allemagne, particulièrement à Munich sous la responsabilité de Sepp Dietrich, et à Berlin sur les ordres de Göring et Himmler. Ils font au moins deux cents victimes, dont Röhm et l'ancien chancelier Kurt von Schleicher. Commis en dehors de tout cadre légal, ces meurtres sont légitimés par une loi rétroactive du Modèle:Date-, avec l'accord de tous les membres du gouvernement, au sein duquel les nazis sont pourtant minoritaires.
Cette purge qui fait apparaître Hitler comme le garant de l'ordre et de la discipline est globalement appréciée par les dirigeants et la population allemande : elle assure à Hitler le soutien de la Reichswehr, des milieux conservateurs traditionnels (malgré quelques victimes dans leurs rangs), des grands financiers et industriels hostiles à des réformes sociales de grande ampleur. Créant un climat de terreur vis-à-vis de tous les opposants réels ou potentiels au régime, elle incite les 2,9 millions d'ex-« Chemises brunes » à rentrer dans le rang de l'ordre public du parti nazi<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Après le décès de Hindenburg le Modèle:Date-, cela permet à Hitler de cumuler les fonctions de chef de l'État, du gouvernement, du parti nazi et de commandant suprême des forces armées.
Origine de l'expression
Modèle:Ancre L'expression « Nuit des longs couteaux » est largement utilisée dans les historiographies francophone<ref group=alpha>Pour les ouvrages écrits en français, Modèle:Infra.</ref> et anglophone<ref group=alpha>Pour les ouvrages en anglais, Modèle:Infra, plus précisément les ouvrages de Paul Maracin ou Nikolai Tolstoy.</ref> pour désigner la purge de 1934, mais elle est quasiment absente chez les auteurs germanophones qui utilisent le plus souvent la locution Röhm-PutschModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Otto Strasser parle, lui, de « nuit de la Saint-Barthélemy allemande »<ref>Otto Strasser, Die deutsche Bartholomäusnacht (Zürich : Reso Verlag, 1935).</ref>.
Si certains auteurs font référence au refrain d'une chanson de marche des SAModèle:Sfn, l'origine de l'expression n'est pas claire. Elle n'est utilisée qu'à une seule reprise par Adolf Hitler, lors de son discours du Modèle:Date aux membres du Reichstag, pour qualifier la tentative du supposé coup d'État fomenté par Ernst RöhmModèle:Sfn ; selon Richard J. Evans, l'expression est employée, Modèle:Nobr, par des responsables locaux et régionaux de la Sturmabteilung pour qualifier la création d'un « État SAModèle:Sfn ». Selon l'historien François Kersaudy, l'expression viendrait des SA eux-mêmes qui évoquaient à la fin de 1933 une « deuxième révolution », en prévision de laquelle « ils aiguisaient leurs longs couteaux »Modèle:Sfn.
Avant la prise du pouvoir : racines et rôle de la SA
Depuis les années 1920, la Sturmabteilung (SA) fonctionne comme une milice autonome que Hitler utilise pour intimider ses rivaux et perturber les réunions des partis politiques ennemis, particulièrement celles des sociaux-démocrates et des communistes.
Sa création est étroitement liée à l'atmosphère chaotique et au climat de violence politique qui entourent la naissance de la république de Weimar : assassinats de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, le Modèle:Date lors de l'écrasement du soulèvement spartakiste, ainsi que de Walther Rathenau par l'organisation Consul le Modèle:Date. Ces meurtres surviennent en parallèle au putsch de Kapp, le Modèle:Date, et à la répression, notamment menée par les Modèle:Langue, des révoltes communistes de 1920 et 1921 dans la Ruhr, en Saxe et à Hambourg. Les agissements des membres de la SA, comme ceux du Stahlhelm, traduisent un climat où la violence tient lieu d'argument politique. De nombreux SA sont d'anciens membres des Freikorps (les « corps francs »), et à ce titre ont réprimé violemment les révolutionnaires communistes, socialistes et anarchistes.
La montée en puissance de la SA est favorisée par la Grande DépressionModèle:Sfn qui fait perdre à beaucoup d'Allemands toute confiance envers les institutions traditionnelles. La SA parvient notamment à faire adhérer de nombreux ouvriers au nazisme en associant solidarité de classe et ferveur nationalisteModèle:Sfn.
Les membres de la SA sont connus pour leur agressivité et leur brutalité : en Modèle:Date-, un des mois où la violence politique est à son paroxysme, plus de Modèle:Nobr de rue ensanglantent l'Allemagne, faisant Modèle:Nobr et Modèle:Nobr gravesModèle:Sfn. Les confrontations violentes entre la SA et les opposants aux nazis, tout particulièrement la milice du KPD, contribuent à déstabiliser l'expérience démocratique de la république de Weimar. Elles servent de prétexte aux mesures autoritaires prises par le chancelier Franz von Papen dans le courant de la seconde quinzaine du mois de Modèle:Date-, ce qui est précisément le but de HitlerModèle:Sfn.
La SA est dirigée par Ernst Röhm, vétéran prestigieux de la Première Guerre mondiale, membre de l'état-major de la Reichswehr en Bavière. Nazi de la première heure, il participe au putsch de la Brasserie, au cours duquel il menace d'exécuter douze hommes pour chaque victime que compteraient les membres de la SAModèle:Sfn,Modèle:Note. Après l'échec du putsch, il se réfugie en Bolivie ; à la demande de Hitler, il revient en Allemagne Modèle:Nobr et reprend le commandement de la SA. Il souhaite que celle-ci soit indépendante du parti nazi et puisse jouer son propre rôle politique ; comme beaucoup de SA, Röhm prend au sérieux la promesse de révolution sociale du NSDAP. Pour eux, l'accession au pouvoir des nazis doit être suivie par des mesures économiques et sociales radicalesModèle:Sfn.
Après la prise du pouvoir : la SA, génératrice de conflits
Le Modèle:Date, le président Hindenburg nomme Adolf Hitler chancelier ; à deux exceptions près<ref group="alpha">Wilhelm Frick, ministre de l'Intérieur et Hermann Göring, ministre sans portefeuille ; le cabinet est complété, le Modèle:Date- avec la nomination de Joseph Goebbels au nouveau poste de ministre de l'Éducation du Peuple et de la Propagande.</ref>, tous les postes ministériels de son gouvernement sont détenus par des conservateurs, avec à leur tête, le vice-chancelier Franz von PapenModèle:Sfn. Dès le Modèle:Date-, le parti nazi devient le seul parti politique autorisé. Cependant, en dépit de la consolidation rapide de son autorité politique, Hitler ne dispose pas encore d'un pouvoir absolu. Il n'a notamment pas autorité sur la Reichswehr qui dépend de Hindenburg, président et commandant en chef des armées. Si de nombreux officiers sont séduits par les promesses de Hitler de doter l'Allemagne d'une armée plus importante, malgré les limitations imposées par le traité de Versailles, de réinstaurer la conscription et de mener une politique étrangère plus agressive, l'armée garde une réelle indépendanceModèle:Sfn.
La nomination de Hitler comme chancelier ne met pas fin aux exactions de la Sturmabteilung. Ses membres, imprégnés d'une culture de la violence, continuent à pourchasser les opposants réels ou supposés. Sous l'emprise de la boisson, ils écument les rues allemandes, battant des passants et s'en prenant aux policiers chargés de mettre le holàModèle:Sfn. À Berlin, la SA ouvre une cinquantaine de Modèle:Citation, installés dans des caves ou des dépôts, où leurs victimes sont battues à mort, torturées ou égorgéesModèle:Sfn. Les plaintes concernant le comportement des SA deviennent fréquentes à Modèle:Nobr. Le premier chef de la Gestapo, Rudolf Diels, déclare après la guerre, à propos des prisons berlinoises de la SA : Modèle:Citation. Le ministère des Affaires étrangères se plaint des agressions des SA envers les diplomates étrangersModèle:Sfn. Un tel comportement dérange les classes moyennes, les éléments conservateurs traditionnels et l'armée. Il suscite aussi des protestations des milieux de l'industrie, du commerce, des administrations locales et de l'Église protestanteModèle:Sfn. Le ministre de l'Intérieur, Wilhelm Frick, estime que Modèle:Citation.
Le soutien des responsables militaires est crucial pour permettre à Hitler de mener à bien ses projets expansionnistes, comme la conquête d'un Modèle:Langue (« espace vital ») à l'Est, déjà annoncée dans Mein Kampf, ou l'annexion de l'Autriche. Il est aussi fondamental dans la perspective de la succession de Paul von Hindenburg, âgé et de santé fragileModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, lors d'une réunion à la chancellerie avec les gouverneurs du Reich, Hitler proclame à la fois le succès et la fin de la révolution nationale-socialiste. Selon lui, comme le parti nazi a saisi les rênes du pouvoir, le temps est venu de le consolider : Modèle:Citation. Il précise sa pensée lors d'un discours à Leipzig, dix jours plus tard : Modèle:Citation.
Les propos de Hitler et la prudence du régime en matière de réformes sociales et économiques déçoivent la majorité des SA qui attendent une révolution économique aussi bien que politique. Modèle:Citation. Hitler manifeste donc son intention de limiter peu à peu le pouvoir de la SA, dont le nombre de membres a rapidement augmenté depuis le début des Modèle:Nobr. À son instigation, Hermann Göring, alors ministre de l'Intérieur pour la Prusse, ôte à la SA son rôle de police auxiliaire en Prusse dans le courant de Modèle:Nobr, puis fait fermer les camps de concentration « sauvages » et transfère le contrôle du camp de concentration de Dachau à la SS en Modèle:Date-Modèle:Sfn.
L'attitude de Hitler n'empêche pas Ernst Röhm d'appeler à une poursuite de la Révolution allemande et d'exiger que les autres responsables nazis lancent des réformes sociales radicales. En Modèle:Date-, il déclare dans un discours : Modèle:Citation. Il n'est pas le seul à vouloir « poursuivre la révolution » : le Modèle:Date-, le président de Haute-Silésie attaque vivement les gros industriels Modèle:CitationModèle:Sfn ; à Berlin, un représentant de la Fédération ouvrière nazie déclare que Modèle:CitationModèle:Sfn ; en Modèle:Date-, Wilhelm Kube, chef de groupe nazi au parlement de Prusse, affirme que Modèle:Citation. La mise à l'écart de Gregor Strasser Modèle:Nobr n'a donc pas mis fin à la « tendance sociale » au sein du parti nazi.
Conflit entre l'armée et la SA
Si sa nomination en Modèle:Date- comme ministre sans portefeuille, en même temps que Rudolf HessModèle:Sfn, constitue une promotion, elle ne tempère pas les ardeurs de Röhm : il ne se contente plus de diriger la SA et insiste auprès de Hitler pour qu'il le nomme ministre de la Défense, position détenue par le général Werner von Blomberg, proche des nazisModèle:Sfn. Surnommé le « lion en caoutchouc » par certains de ses détracteursModèle:Sfn, Blomberg n'est pas membre du parti nazi, mais il représente un pont entre l'armée et celui-ci.
Provenant essentiellement de la noblesse prussienne, Blomberg et de nombreux officiers considèrent la SA comme une foule plébéienne qui met en danger la position de l'armée comme dépositaire unique de la puissance militaire allemandeModèle:Sfn.
Si l'armée régulière montre du mépris pour les membres de la SA, beaucoup de chemises brunes considèrent que l'armée est insuffisamment engagée dans la révolution nationale-socialiste. Un chef SA de Rummelsburg déclare lors d'une réunion : Modèle:Citation.
Malgré ces conflits, Blomberg et d'autres responsables militaires voient en la SA un vivier de recrues pour une armée agrandie et revitalisée. Pour Röhm, par contre, c'est la SA qui doit devenir le noyau de la nouvelle armée du Reich. Les effectifs de la Reichswehr étant limités à cent mille hommes par le traité de Versailles, les chefs de l'armée observent avec inquiétude la progression du nombre de membres de la SA, qui atteint Modèle:Unité d'hommes en Modèle:Date-Modèle:Sfn,<ref group=alpha>En ce compris les membres du Stahlhelm intégrés à la SA.</ref>. En Modèle:Date-, Röhm adresse à Blomberg un mémoire selon lequel la défense nationale doit être assurée par la SA, le rôle de la Reichswehr se limitant à l'instruction militaireModèle:Sfn.
Face à cette exigence, Hitler rencontre Blomberg, les responsables de la SA et ceux de la SS, le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Sous la pression de Hitler, Röhm signe à contrecœur un pacte confirmant que la Reichswehr est bien la seule organisation armée officielle du Troisième Reich et n'accordant à la SA que le monopole de la formation pré et postmilitaireModèle:Sfn.
Après le départ de Hitler, des dirigeants de l'armée et de la SS, Röhm donne libre cours à sa colère, déclarant notamment que Modèle:Citation. Il confirme ainsi ses déclarations faites sans aucune discrétion, au cours de plusieurs déjeuners lors de ses séjours à Berlin.
Les propos séditieux tenus par Röhm le Modèle:Date- sont rapportés à Rudolf Hess par le SA-Modèle:Langue, Viktor Lutze. Hess fait à son tour un rapport à Hitler dont le seul commentaire est qu'il faut laisser mûrir l'affaireModèle:Sfn,Modèle:Note. Lutze dénonce ensuite l'attitude de Röhm au général Walter von Reichenau, qui entretient des contacts étroits avec Reinhard Heydrich. Ce dernier convainc son supérieur, Heinrich Himmler, qu'une action contre la SA est inévitableModèle:Sfn.
Cristallisation du conflit
Exigences de la SA
En dépit de son accord avec Hitler, Röhm s'accroche toujours à sa vision d'une nouvelle armée allemande avec la Sturmabteilung comme noyau. Au Modèle:Nobr, cette vision s'oppose directement aux projets de Hitler, qui entend consolider et augmenter la puissance de la ReichswehrModèle:Sfn. Parmi les vétérans du mouvement nazi, les Modèle:Langue, seul Röhm continue à faire preuve d'indépendance et ose s'opposer à Hitler. Son mépris pour la bureaucratie du parti irrite Hess et la violence des membres de la SA en Prusse préoccupe gravement Göring qui dirige la régionModèle:Sfn. De plus, les prises de position publiques de Röhm deviennent de plus en plus menaçantes.
Seuls Himmler et Heydrich n'apparaissent pas.
Face à cette situation, Hermann Göring, ministre-président de Prusse et président du Reichstag, noue une alliance d'opportunité avec son rival pour le contrôle de la Gestapo, le Modèle:Langue-SS Heinrich Himmler, qui associe au projet son adjoint le plus proche, Reinhard Heydrich, dirigeant du Sicherheitsdienst ; Göring prend également contact avec le ministre de la Défense Blomberg : ensemble, ces hommes veulent persuader Hitler qu'il est indispensable de se débarrasser de RöhmModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, Röhm déclare à des représentants de la presse étrangère que Modèle:Citation. Il poursuit : Modèle:Citation puis s'écrie Modèle:Citation. Fin mai, son adjoint direct, Edmund Heines, se prononce dans le même sens : Modèle:Citation.
Afin d'apaiser les tensions, Hitler interdit fin Modèle:Date- à la SA d'effectuer des exercices militaires, puis, début Modèle:Date-, ordonne à la SA de prendre un mois de congéModèle:Sfn. Si Röhm accepte cette démobilisation temporaire, il demeure menaçant. Modèle:Citation bloc
Comme en écho, lors d'un discours à la radio le Modèle:Date-, Rudolf Hess adopte un ton menaçant : Modèle:Citation.
Ultimatum de von Papen
Le début de désamorçage de la crise n'arrange pas les milieux conservateurs qui craignent qu'aucune action ne soit entreprise contre la SAModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, le vice-chancelier Franz von Papen, proche de Hindenburg, fait monter les enchères en prononçant à l'université de Marbourg un discours « téméraire et provoquantModèle:Sfn » : il mentionne expressément la menace d'une « seconde révolutionModèle:Sfn » et stigmatise « tout ce qui se dissimule d'égoïsme, de prétention sous le manteau de la révolution allemande […] la confusion entre brutalité et virilité […] les méthodes terroristes dans le domaine de la justiceModèle:Sfn ». Il dénonce également un « culte de la personnalité mensongerModèle:Sfn » et poursuit : « ce n'est pas la propagande qui fait les grands hommes, ce sont leurs actions. Aucune nation ne peut vivre dans un état de révolution continue. […] L'Allemagne ne saurait vivre dans un état de troubles perpétuels, dont nul ne voit la finModèle:Sfn ». Accueilli par un tonnerre d'applaudissementsModèle:Sfn, ce discours, rédigé par un jeune avocat, Edgar Julius JungModèle:Note, jette « une bombe sur la place publiqueModèle:Sfn ». Le ministre de la Propagande Joseph Goebbels essaie immédiatement de faire interdire sa reproduction dans la presse, sans pouvoir empêcher la publication d'extraits dans le Frankfurter ZeitungModèle:Sfn. En privé, von Papen, aristocrate catholique lié à l'armée et à l'industrie, menace de démissionner si Hitler n'agit pasModèle:Sfn. Si une démission de von Papen ne constituait pas une réelle menace pour la position de Hitler, elle aurait rendu publique la division entre les conservateurs et le parti nazi.
En réponse à la pression conservatrice pour juguler Röhm, Hitler se rend à Neudeck pour rencontrer Hindenburg. Blomberg, qui avait déjà rencontré le président, fustige Hitler pour ne pas s'être opposé plus tôt à Röhm. Il affirme à Hitler que Hindenburg est disposé à décréter la loi martiale et à confier le gouvernement à la Reichswehr si Hitler ne prend pas des mesures immédiates contre Röhm et ses chemises brunesModèle:Sfn.
Attentisme de Hitler
Hitler avait déjà pris des mesures pour limiter le rôle de la SA : le Modèle:Date-, sur son ordre, Göring confie le commandement de la police politique allemande à Himmler, qu'il pense capable de contrer RöhmModèle:Sfn. Mais Hitler hésite toujours à s'opposer frontalement à Röhm, le seul compagnon qu'il tutoieModèle:Sfn et auquel il est lié par une longue amitiéModèle:Sfn, comme en témoigne la lettre qu'il lui adresse le Modèle:Date- : Modèle:Citation.
De plus, Röhm contrôle toujours la SA, forte de deux millions de membres<ref group=alpha>Non compris les membres du Stahlhelm.</ref>, soit vingt fois plus que les effectifs de l'arméeModèle:Sfn. La menace d'une proclamation de la loi martiale par Hindenburg, seule personne en Allemagne ayant assez d'autorité pour déposer le régime nazi, met Hitler sous pression et limite la possibilité de trouver un compromisModèle:Sfn. Cependant, Hitler hésite encore malgré les plaintes de plus en plus nombreuses concernant Modèle:Citation.
Lors d'un entretien avec le journaliste américain Louis P. Lochner, évoquant son entourage et la personnalité de Röhm, Hitler déclare que Modèle:Citation
Fin des doutes et préparation de la purge
Après le discours de Marbourg et l'entrevue avec Hindenburg et Blomberg à Neudeck, Hitler met fin à ses tergiversations et prend la décision de détruire le pouvoir de Röhm, mais aussi de frapper les milieux conservateursModèle:Sfn. Himmler et Göring accueillent cette nouvelle attitude avec satisfaction, espérant pour le premier débarrasser la SS de la tutelle de la SA et assurer son indépendance, et pour le second, la mise à l'écart d'un rival pour le commandement de l'arméeModèle:Note.
Depuis Modèle:Date-, les renseignements recueillis par le Modèle:Langue (le service d'écoute téléphonique de Göring), qui épie les conversations des dirigeants de la SA, par la Gestapo et par le Sicherheitsdienst (SD), mêlant des propos réels et des inventions complètes, sont transmis à Hitler afin de le convaincre d'agirModèle:Sfn. En vue du déclenchement de la purge, Göring, Himmler et Heydrich fabriquent un dossier de fausses preuves prétendant que Röhm s'est allié avec Schleicher et Strasser, qu'il est soutenu par la France, allant même jusqu'à dresser une liste imaginaire d'un gouvernement provisoire, où figure notamment le prince August-Wilhelm HohenzollernModèle:Sfn. Ce dossier est révélé aux principaux dirigeants du régime le Modèle:Date- et Himmler, selon le témoignage de Wilhelm Frick au procès de Nuremberg, réussit à convaincre Hitler de la réalité du projet de putsch et de la nécessité de l'étoufferModèle:Sfn.
Tout en préparant l'épuration de la SA et en dressant la liste de ses responsables à éliminer, sous l'impulsion de Heydrich, le SD, la SS et la Gestapo élargissent la liste des futures victimes sans lien avec la SAModèle:Sfn. Les listes circulent entre la Gestapo et les services de Göring, qui en retirent Rudolf DielsModèle:Sfn. L'un des rédacteurs de ces listes de proscription tient les propos suivants : Modèle:Citation. D'après Karl von Eberstein, proche de Heydrich, la liste des victimes envoyée de Berlin au SD de Dresde est signée par HeydrichModèle:Référence nécessaire.
Le Modèle:Date-, Hitler obtient la coopération de l'arméeModèle:Sfn : Blomberg et le général Walter von Reichenau, l'intermédiaire entre l'armée et le parti, font expulser Röhm de la Ligue des officiers allemands et placent l'armée en état d'alerteModèle:Sfn. Le même jour, Sepp Dietrich se fait délivrer par Reichenau des armes et des moyens de transport à destination de l'Allemagne du Sud, pour Modèle:Nobr de la « Leibstandarte »Modèle:Sfn en vue Modèle:Citation.
Les généraux Ewald von Kleist et Gotthard Heinrici, qui ont mené leur propre enquête sur la réalité du projet de coup d'État et qui sont convaincus de l'inexistence de celui-ci, prennent contact avec le général von Fritsch, récemment promu au haut-commandement de l'armée de terre. Lors d'une entrevue avec Reichenau, Fritsch et Kleist reçoivent comme toute réponse : Modèle:Citation.
Le Modèle:Date-, Hitler se rend, en compagnie de Göring au mariage du gauleiter Josef Terboven, à Essen en Westphalie, pour des raisons qui restent controverséesModèle:Note. Il y retrouve notamment Viktor Lutze, qui a le sentiment Modèle:Citation. Hitler quitte la noce assez tôt et rejoint son hôtel d'où il s'entretient par téléphone avec l'adjudant-major de Röhm à Bad Wiessee et demande aux dirigeants de la SA de venir le rencontrer le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Il est décidé à passer à l'actionModèle:Note, et renvoie Göring à Berlin pour y coordonner la purge en Prusse et dans d'autres régionsModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, en début d'après-midi, Hitler arrive à l'hôtel Dreesen sur le bord du Rhin à Bad Godesberg, non loin de Bonn, officiellement dans le cadre de ses visites d'inspection aux camps du service allemand du travailModèle:Sfn. Ce même jour, il est assuré du soutien total de l'armée : fait sans précédent, le Völkischer Beobachter publie un article signé par Blomberg dans lequel celui-ci écrit notamment que Modèle:Citation.
Passage à l'acte
Purge de la SA et assassinat de Röhm
Déclenchement de l'opération
Le vendredi Modèle:Date-, Göring met en alerte la « Leibstandarte SS Adolf Hitler » et la Landspolizeigruppe « General Göring », troupe de police lourdement armée ; il donne également des instructions de mobilisation des commandos de tueurs à Reinhard Heydrich et Heinrich Müller ; Sepp Dietrich et ses hommes s'envolent pour MunichModèle:Sfn. À son arrivée dans la capitale bavaroise, vers minuit, Dietrich téléphone à Hitler qui lui donne l'instruction de marcher sur Bad WiesseeModèle:Sfn. Peu de temps après, c'est Himmler qui appelle Hitler de Berlin, pour lui annoncer que le putsch de la SA doit se déclencher à Modèle:Heure, sous le commandement du SA-Modèle:Langue Karl ErnstModèle:Sfn. Goebbels, qui est aux côtés de Hitler et qui sait que Karl Ernst, loin de préparer un putsch, est prêt à s'embarquer pour Tenerife et Madère en voyage de noces, ne dément pas l'informationModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, à deux heures du matin, Hitler et son entourage prennent l'avion pour MunichModèle:Sfn. De l’aéroport de Munich, ils se rendent au ministère de l'Intérieur de Bavière, où sont rassemblés les responsables d'une émeute de la SA qui a eu lieu dans des rues de la ville la nuit précédente. L'incident a manifestement été amplifié et exploité : si des slogans hostiles au Führer et à la Reichswehr ont effectivement été lancés, des officiers de la SA ont exhorté leurs hommes à retrouver leur calme : Modèle:Citation. Modèle:Citation, Hitler arrache les épaulettes de SA-Modèle:Langue de la vareuse de Schneidhuber, chef de la police de MunichModèle:Sfn, le menace d'être exécuté et le fait immédiatement incarcérer à la prison de Stadelheim à Munich. Pendant que les chemises brunes sont transférées en prison, Hitler rassemble un groupe de membres de la SS et de l'Ordnungspolizei puis se dirige vers l'hôtel Hanselbauer à Bad Wiessee, où se trouvent Ernst Röhm et ses hommesModèle:Sfn.
Sans attendre les troupes de DietrichModèle:Sfn, le samedi matin à Modèle:Heure, Hitler arrive à la pension Hanselbauer à Bad Wiessee. Pistolet au poing, il entre en trombe dans la chambre de Röhm, le qualifie de traître et le déclare en état d'arrestationModèle:Sfn. Hitler, le pistolet toujours au poing, poursuit sa course et cogne contre la porte d'une chambre voisineModèle:Sfn,<ref group=alpha>Cette irruption de Hitler, pistolet au poing, est confirmée par le témoignage de Robert Bergmann, adjoint de Röhm, lors des procès de Dietrich et Lippert à Munich Modèle:Nobr (Le Figaro, Modèle:Date-).</ref> : il y découvre le chef de la SA de Breslau, Edmund Heines, qui a manifestement passé la nuit avec un jeune membre de la SAModèle:Sfn. Pendant que les deux hommes sont arrêtés, Hitler frappe déjà à d'autres portesModèle:Sfn.
Les dirigeants de la SA sont enfermés dans la cave de l'hôtel en attendant l'arrivée de l'autobus qui doit les conduire à la prison de StadelheimModèle:Sfn. Un incident est évité de justesse lorsque Hitler, sortant de l'hôtel, se retrouve face à la garde de l'état-major de Röhm, fortement armée, à qui il ordonne de regagner Munich sur le champModèle:Sfn. Pendant ce temps, les SS arrêtent un certain nombre de chefs de la SA, au moment où ils descendent du train en gare de Munich pour rejoindre RöhmModèle:Sfn ou lorsque la voiture qui les conduit à Bad Wiessee croise le convoi qui emmène les prisonniers vers StadelheimModèle:Sfn.
Rentrant vers midi au quartier général du parti nazi à Munich, la « maison brune », Hitler s'adresse aux cinquante à soixante responsables de la SA qui y sont rassemblésModèle:Sfn. « Fou de rage et l'écume à la boucheModèle:Sfn », il dénonce « la plus grosse trahison dans l'histoire du mondeModèle:Sfn ». Dans son discours d'une heure, Hitler fustige le comportement de Röhm, notamment son train de vie fastueux, insiste sur la nécessité de délimiter avec précision le rôle et les missions de la Reichswehr et de la SA, tout en renouvelant sa confiance à celle-ci et termine en dénonçant le complot de Röhm qui avait pour but de l'assassiner et de livrer l'Allemagne à ses ennemisModèle:Sfn.
Dans l'après-midi du samedi, alors que les assassinats de Herbert von Bose, Erich Klausener et Kurt von Schleicher ont déjà été commis, Hitler convoque une réunion, toujours à la « maison brune » pour décider du sort de la trentaine de chefs de la SA emprisonnés à Stadelheim : y participent notamment Rudolf Hess, Martin Bormann, Joseph Goebbels, Max Amann, responsable de la presse du parti, et d'autres personnalités de second rangModèle:Sfn. Après des débats animés, Hitler coche six noms de personnes à exécuter sur la liste des détenus : August Schneidhuber, SA-Modèle:Langue et préfet de police de Munich, Wilhelm Schmid, SA-Modèle:Langue à Munich, Peter von Heydebreck, SA-Modèle:Langue à Stettin, Hans Hayn, SA-Modèle:Langue à Dresde, le comte Hans Erwin von Spreti-Weilbach, SA-Modèle:Langue à Munich et Edmund Heines, SA-Modèle:LangueModèle:Sfn. En revanche, dans un premier temps, Hitler refuse l'exécution de Hans-Karl Koch, Fritz von Krausser, SA-Modèle:Langue, et de RöhmModèle:Sfn. Hess, présent dans l'assemblée, se porte volontaire pour exécuter les traîtres lui-mêmeModèle:Sfn. Goebbels, qui a accompagné Hitler à Bad Wiessee, déclenche la phase finale du plan : il téléphone à Göring, donnant le mot de code « Colibri » pour déclencher l'action des escouades de tueurs dans le reste de l'AllemagneModèle:Sfn.
Les assassinats
En fin d'après-midi du samedi, vers Modèle:Heure, lorsque Dietrich<ref group=alpha>Dietrich et Lippert sont condamnés Modèle:Nobr à dix-huit mois de prison pour leur participation à la nuit des Longs Couteaux par un tribunal de Munich (Le Monde, Modèle:Date-).</ref> et ses tueurs se présentent à la prison de Stadelheim, son directeur proteste en estimant qu'un simple coup de crayon rouge sur une liste de noms ne lui paraît pas Modèle:Citation comme ordre d'exécutionModèle:Sfn. Il tente de prendre contact avec le ministère de l'Intérieur de Bavière, puis il est appelé par le ministre de l'Intérieur du Reich, Wilhelm Frick, tenu à l'écart des événements et qui lui annonce qu'il vient sur-le-champModèle:Sfn. Dietrich, quant à lui, ne veut pas attendre l'arrivée de Frick pour procéder aux exécutions ; il retourne à la « maison brune » quasi déserte, où il obtient confirmation de la liste des personnes à exécuter en faisant signer celle-ci par le ministre de l'Intérieur de Bavière, Adolf WagnerModèle:Sfn. Pendant ce temps, Frick, arrivé sur place, a également obtenu confirmation de l'ordre du Führer au cours d'un entretien téléphonique avec HessModèle:Sfn.
Les prisonniers sont amenés dans la cour de la prison et fusillés individuellement par un peloton d'exécution sous les ordres de Sepp Dietrich, qui ne commande personnellement que les deux premières exécutionsModèle:Sfn. Schneidhuber supplie Dietrich en vain, s'écriant Modèle:Citation. Pour Jean Phillipon, après des protestations à l'annonce de la décision du Führer, les condamnés meurent en s'écriant Modèle:CitationModèle:Sfn.
Des exécutions ont également lieu à Berlin, dont celles de Karl Ernst, chef de la SA de Berlin-Brandebourg, arrêté à Brême la veille de son embarquement pour une croisière dans l'Atlantique sudModèle:Sfn en guise de voyage de nocesModèle:Sfn ; celui-ci crie au peloton : Modèle:Citation. En Silésie, le chef SS Udo von Woyrsch<ref group=alpha>En 1939, Woyrsch est le commandant d'un des Einsatzgruppen déployés en Pologne (Christopher R. Browning, Les Origines de la solution finale, Paris, Les belles lettres, 2007, Modèle:P.).</ref> perd le contrôle de ses hommesModèle:Sfn : ceux-ci traquent Werner Engels, SA-Modèle:Langue et responsable de la police de Breslau dans les bois et l'abattent ; un des membres du commando tue un ancien SS-Modèle:Langue, exclu pour malversations financières et dont l'exécution est maladroitement maquillée en un crime commis par des rôdeursModèle:Sfn. L'action de la SS en Silésie est particulièrement violente et outrepasse les ordres de Himmler : quatorze membres de la SA sont exécutés, dont sept sont fusillés un par un dans les bois d'Obernigk à la lueur des phares des véhicules ; huit civils, dont un médecin juif et trois communistes, sont assassinés ; des centaines d'opposants au régime ou tièdes à son égard sont emprisonnés ou passés à tabacModèle:Sfn. La répression sévit aussi en Poméranie : le SA-Modèle:Langue Peter von Heydebreck et son chef d'état-major sont passés par les armes, tous les SA-Modèle:Langue sont destitués, les responsables locaux du Stahlhelm sont emprisonnés et parfois torturés ; trois anciens membres de la SS, condamnés pour leurs exactions dans le camp de concentration de Bredow, près de Stettin, sont également assassinésModèle:Sfn.
La mort de Röhm
Röhm est emprisonné à la prison de Stadelheim à Munich, où il manifeste le plus grand calme, même après avoir entendu les salves du peloton d'exécution : il participe à la promenade des prisonniers et demande qu'on lui apporte des effets personnels. Hitler hésite toujours sur le sort à lui réserver, notamment compte tenu des services rendus par Röhm au mouvement nazi. Il ne peut pas être retenu en détention indéfiniment, ni exilé en raison de son réseau d'influence et de l'importance de sa position ; un procès public n'est pas envisageable pour Hitler, notamment à la suite de l'échec des poursuites judiciaires après l'incendie du ReichstagModèle:Sfn. De nombreux dignitaires nazis, parmi lesquels Hess, Rosenberg et Amann, les inventeurs du complot imaginaire de Röhm, ainsi que Göring<ref group=alpha>Göring, qui a déjà annoncé l'exécution de Röhm lors de sa conférence du samedi Modèle:Date-.</ref>, Himmler, Heydrich et Reichenau, font pression sur le Führer : en conclusion d'un débat hystérique, Hitler revient, dans l'après-midi du dimanche Modèle:Date-Modèle:Note, sur la grâce accordée la veille, mais exige que l'on offre à Röhm la possibilité d'éviter le déshonneur en se suicidantModèle:Sfn.
L'ordre de Hitler passe le Modèle:Date-Modèle:Sfn en début d'après-midi par toute la ligne hiérarchique de la SS : Himmler, Heydrich et Carl Oberg pour aboutir chez le SS-Modèle:Langue de Munich qui désigne les bourreaux, Theodor Eicke, commandant du camp de concentration de Dachau, et Michel Lippert, commandant de la garde du campModèle:Sfn. Le directeur de la prison de Stadelheim fait à nouveau des difficultésModèle:Note : il contacte le ministre de la Justice de Bavière, Hans Frank, qui lui donne comme seul conseil de rédiger un rapport détailléModèle:Sfn. Les tueurs se rendent auprès de Röhm dans sa cellule. Ils lui remettent un pistolet chargé et la dernière édition du Völkischer Beobachter et lui expliquent qu'il a dix minutes pour se suicider, pour éviter une exécution. Röhm refuse et déclare que Modèle:Citation. Après le temps imparti, les tueurs reviennent dans la cellule de Röhm où ils le trouvent Modèle:Citation. Les derniers mots de Röhm sont Modèle:Citation, auxquels Eicke répond par Modèle:Citation. Eicke et Lippert l'assassinent à bout portantModèle:Note. La brièveté du délai laissé à Röhm risquant de heurter Hitler, on raconte à celui-ci que Röhm a été abattu lors d'une tentative d'évasionModèle:Sfn. Le corps de Röhm est évacué dans la nuit du dimanche au lundi et aucune information sur sa destination n'est connueModèle:Sfn.
La mort de Röhm est suivie d'une nouvelle série d'exécutions à Berlin : le Modèle:Nobr Hans-Joachim von Falkenhausen, le Modèle:Nobr Georg von Detten précédemment gracié par HitlerModèle:Sfn. La dernière victime à assassiner est le Modèle:Nobr Karl Schreyer qui est embarqué dans une voiture, à Modèle:Heure du matin le lundi Modèle:Date-, pour être fusillé dans la caserne de la « Leibstandarte », locaux de l'ancienne école des cadets de LichterfeldeModèle:Sfn. Mais Schreyer est sauvé par l'arrivée d'un SS-Modèle:Langue de la caserne ayant connaissance de l'ordre de Hitler d'arrêter les exécutionsModèle:Sfn,Modèle:Note.
Règlements de comptes
L'opération ne se limite pas à une purge de la SA. Après avoir, dès la prise du pouvoir, fait emprisonner, exiler ou exécuter des sociaux-démocrates et des communistes, Hitler profite de l'occasion pour s'occuper des conservateurs qu'il considère comme non fiablesModèle:Note. Cette « épuration » vise notamment le vice-chancelier von Papen et son entourage. À Berlin, les assassinats sont perpétrés à la fois par des membres de la Landespolizei de Prusse dépendante de Göring, et par la Gestapo et la SS sous l'autorité de Himmler, au prix de certaines confusionsModèle:Sfn,Modèle:Note.
Une unité armée de la SS boucle la vice-chancellerie, pendant qu'en présence de Himmler, Göring, dans son bureau, informe von Papen de l'opération en cours, sans toutefois lui donner de détailsModèle:Sfn. Alors que Herbert von Bose, le secrétaire de von Papen, reçoit un visiteurModèle:Sfn, les tueurs, Modèle:Citation, lui demandent d'interrompre l'entretien, sous prétexte d'une communication urgente. En quittant son bureau, von Bose remet son portefeuille et sa chevalière portant ses armoiries à deux de ses collaborateursModèle:Sfn. Il est emmené dans un bureau au fond du bâtiment, d'où l'on entend claquer dix coups de feu suivis d'un onzièmeModèle:Sfn. Arrivé sur les lieux, von Papen proteste en vain : il ne peut empêcher l'arrestation du collaborateur qui l'accompagne, Fritz Günther von Tschirschky, et il est reconduit en résidence surveillée à son domicileModèle:Sfn.
C'est sur l'insistance personnelle de Heydrich qu'est assassiné Erich KlausenerModèle:Sfn, chef de l'Action catholique, adversaire résolu des nazis et figure de proue de l'opposition catholique au nazisme, qui n'hésite pas à les dénoncer publiquement à plusieurs reprises. Pour Göring, Modèle:Citation. Kurt Gildisch<ref group=alpha>Il est condamné pour cet assassinat, à quinze ans de prison par la cour d'assises de Berlin, le Modèle:Date-.</ref>, chargé de l'assassinat, abat Klausener par-derrière, d'une balle dans la tête, pendant que celui-ci enfile sa vesteModèle:Sfn. Il téléphone ensuite, du bureau de la victime au ministère, à Heydrich, qui lui ordonne de maquiller le crime en suicideModèle:Sfn. Parmi les personnalités catholiques se trouve aussi au nombre des victimes Kuno KamphausenModèle:Sfn, ancien membre du Zentrum ou Adalbert ProbstModèle:Sfn, responsable d'une association catholique de jeunesse.
Le général de brigade Ferdinand von Bredow, bras droit de Kurt von SchleicherModèle:Sfn, est arrêté à son domicile de Berlin et tué par un commando de la Gestapo près de Lichtenberg. Le journaliste Modèle:Lien, collaborateur de von Papen qui s'était opposé aux nazis lors des élections du Modèle:Date-, est assassiné par la Gestapo à Modèle:Heure du matinModèle:Sfn.
Hitler, Göring, Himmler et Heydrich utilisent la Gestapo et la SS contre leurs anciens ennemis. Schleicher, prédécesseur de Hitler comme chancelier, et son épouse sont assassinés chez eux. Six hommes investissent la villa de Schleicher le Modèle:Date- vers midi ; le général est assis à son bureau. Lorsqu'il confirme son identité en réponse à la question d'un des tueurs, il est immédiatement atteint de trois coups de pistolet ; lorsque son épouse entre dans la pièce voisine, elle est également abattue et meurt le jour même à l'hôpitalModèle:Sfn. Afin de couper court aux rumeurs, la radio diffuse un communiqué vers Modèle:Heure, repris le lendemain par la presse, selon lequel Schleicher entretenait des rapports subversifs avec les éléments de la SA hostiles à l'État et avec des puissances étrangères ; il s'est opposé, les armes à la main à son arrestation, et est mort, ainsi que son épouse, lors d'un échange de coups de feu avec la policeModèle:Sfn.
Parmi les autres victimes, on compte Gregor Strasser, nazi de longue date qui a rompu avec Hitler Modèle:Nobr et s'est retiré de la politique : abattu d'une balle dans la tête, il agonise dans une cellule pendant que Heydrich hurle : Modèle:Citation. Hitler est furieux lorsqu'il apprend la mort de Strasser, qu'il n'a pas ordonnée, mais Himmler lui affirme qu'il s'agit d'un suicideModèle:Sfn. Gustav von Kahr, ancien commissaire de l'État de Bavière qui a contribué à faire échouer le putsch de la Brasserie Modèle:Nobr, âgé de Modèle:Nobr, fait aussi partie des victimesModèle:Sfn. Le sort de Kahr est particulièrement cruel. Torturé à Dachau où il est fusilléModèle:Sfn, son corps est retrouvé dans un bois de la périphérie de Munich mutilé à coups de piocheModèle:Sfn. Le prêtre et théologien Bernhard Stempfle, éditeur du journal antisémite Miesbacher Anzeige et contributeur supposé à la rédaction de Mein Kampf, meurt de trois balles dans le cœur et la colonne vertébrale briséeModèle:Sfn. En Prusse-Orientale, le SS-Modèle:Langue Erich von dem Bach-Zelewski fait assassiner Anton von Hohberg und Buchwald, cavalier renommé et SS-Modèle:Langue, pour des raisons controversées : selon Philippon, c'est sur ordre de Heydrich, Hohberg und Buchwald ayant rapporté au ministre de la Défense Blomberg des propos hostiles à la Reichswehr tenus par un SS-Modèle:LangueModèle:Sfn ; pour Knopp, c'est en raison d'un conflit d'ordre privéModèle:Sfn.
Les assassins font aussi des victimes accidentelles, comme Willi Schmid, un critique musical du Münchner Neuste Nachrichten confondu avec un homonymeModèle:Sfn,<ref group=alpha>En l'occurrence Modèle:Lien, proche collaborateur d'Otto Strasser.</ref>. Malgré les protestations de son épouse qui affirme qu'il s'agit manifestement d'une erreur, Schmid est emmené à Dachau : le Modèle:Date-, sa veuve reçoit un cercueil contenant officiellement la dépouille de son mari, avec interdiction formelle de l'ouvrirModèle:Sfn. Le chef de la Hitlerjugend de Saxe, Karl Lämmermann, est également exécuté par erreurModèle:Sfn.
Principales personnalités tuées
Nombre des victimes
Les assassinats étant à la fois commis sur ordre des plus hauts responsables du parti nazi et de la SS, mais aussi sur base d'initiatives locales, le bilan exact de la nuit des Longs Couteaux est difficile à établir, d'autant plus que le Modèle:Date-, Hermann Göring a fait détruire tous les dossiers liés à la purge. Dans son discours du Modèle:Date- devant le Reichstag, Hitler mentionne le nombre de Modèle:Nobr alors que les opposants allemands réfugiés à Paris estiment le nombre des morts à Modèle:Nobr, mais n'en identifient que cent seizeModèle:Sfn. Lors du procès de Munich Modèle:Nobr, le chiffre avancé est de plus de mille victimesModèle:Sfn. Selon Ian Kershaw, une liste de Modèle:Nobr identifiées, dont seulement Modèle:Nobr de la SA, a pu être établie, mais le nombre des tués se situe vraisemblablement entre 150 et Modèle:NobrModèle:Sfn.
Outre les assassinats, de très nombreuses personnes sont internées en camp de concentration : environ Modèle:Unité ou supposés tels sont arrêtés à Berlin sur l'ordre de GöringModèle:Sfn. Modèle:Citation
Justification par les nazis
L'ampleur de la purge dont des responsables politiques de premier plan sont les victimes l'empêche de rester secrète. Dans les premiers jours, ses organisateurs semblent partagés sur la façon de manipuler l'événement. Dès l'après-midi du samedi Modèle:Date-<ref group=alpha>Alors que les assassinats vont se poursuivre jusqu'au lundi Modèle:Date-.</ref>, Hermann Göring organise une conférence de presse à Berlin, au cours de laquelle il déclare notamment que Modèle:Citation ; en réponse aux questions des journalistes, il affirme que Schleicher est mort en résistant à son arrestation, ajoutant Modèle:Citation ; il précise également de manière abusive que Röhm n'appartient plus au monde des vivantsModèle:Note. Le Modèle:Date-, Göring enjoint aux services de la Gestapo, de la SS et de la Kripo de brûler tous les documents relatifs à l'action des deux précédents joursModèle:Sfn et Goebbels essaie d'empêcher les journaux de publier la liste des victimes. Dans le même temps, il explique à la radio comment Hitler a empêché Röhm et Schleicher de renverser le gouvernement et de jeter le pays dans le chaosModèle:Sfn.
Selon un communiqué de presse du bureau de presse du Reich, l'homosexualité de Röhm est une des justifications de la purge.
De fait, même si cette accusation vise à jouer pragmatiquement sur l'homophobie populaire afin de justifier la purgeModèle:Sfn, la nuit des Longs Couteaux marque un tournant dans la persécution des homosexuels en Allemagne en vertu notamment de l'application du paragraphe 175 du Code pénal réprimant les actes homosexuels masculins, avant même l'aggravation de celui-ci Modèle:NobrModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les condamnations à ce titre sont multipliées par cinq entre 1934 et 1935Modèle:Sfn.
Pour donner un caractère légal au massacre, Hitler fait approuver, dès le Modèle:Date-, une loi rétroactive aux termes de laquelle Modèle:Citation. Le ministre de la Justice du Reich Franz Gürtner, un conservateur qui avait été ministre de la Justice de Bavière sous la république de Weimar, démontre sa fidélité au nouveau régime en rédigeant le texte de la loi. Les membres non nazis du gouvernement capitulent totalement quand le conseiller d'État et éminent juriste Carl Schmitt écrit un article justifiant le discours officiel que Hitler tient devant le Reichstag le Modèle:Date-Modèle:Sfn.
Réactions
En Allemagne
En Allemagne, à la quasi-unanimité, l'armée applaudit la « nuit des Longs Couteaux », malgré la mort de deux de ses généraux, Kurt von Schleicher et Ferdinand von Bredow. Le président Paul von Hindenburg adresse au Führer un télégramme de félicitations : « D'après les rapports que je viens de recevoir, je constate que par votre esprit de décision et votre courage personnel, vous avez étouffé dans l'œuf les intentions des traîtres. Je vous exprime par ce télégramme ma profonde reconnaissance et mes remerciements très sincèresModèle:Sfn » ; dans un ordre du jour à l'armée, Blomberg va encore plus loin : Modèle:Citation. Le général Walter von Reichenau va même jusqu'à donner publiquement du crédit au mensonge selon lequel Schleicher avait comploté pour renverser le gouvernement. Le soutien de l'armée à la purge a des conséquences importantes. La SA humiliée ne constitue plus une menace, mais, en se ralliant à la purge, l'armée s'est étroitement liée au régime naziModèle:Sfn. Le capitaine à la retraite Erwin Planck résume clairement cette situation en déclarant à son ami, le général Werner von Fritsch : Modèle:Citation.
Les rapports de la Gestapo et du Sopade sont concordants : la purge rencontre un très large soutien dans l'opinion publique, même dans des villes ou régions qui ne sont pas acquises au nouveau régimeModèle:Sfn. Modèle:Citation.
La presse allemande, y compris des journaux qui n'ont pas encore été « nazifiés », comme la Kreuz Zeitung ou la Deutsche Allgemeine Zeitung, approuve la purge et reprend à son compte les arguments de Hitler, à l'exception de la Frankfurter Zeitung, qui met en doute la réalité d'une alliance entre Röhm, Schleicher et Gregor StrasserModèle:Sfn. Le discours de Hitler du Modèle:Date- devant les membres du Reichstag est acclamé par les milliers de personnes massées à l'extérieur de l'opéra Kroll, où se tiennent les séances du Parlement depuis l'incendie du ReichstagModèle:Sfn.
Les assassinats ne soulèvent pas de réactions défavorables en AllemagneModèle:Sfn. Toutefois, à titre symbolique, malgré les ordres formels de von Blomberg, le général Kurt von Hammerstein, démis de ses fonctions de commandant de l'armée de terre depuis le mois de Modèle:Date- en raison de son antipathie pour les nazis, est présent aux funérailles de Kurt von SchleicherModèle:Sfn ; le maréchal August von Mackensen est le seul autre officier supérieur à protester contre les meurtres de Schleicher et BredowModèle:Sfn,Modèle:Note. Des protestations sont également le fait de quelques membres du clergé catholique, notamment dans la région de la Ruhr ou à Münster : dans cette ville, lors de la procession du Modèle:Date-, l'évêque Clemens August von Galen est ovationné par la foule après avoir affirmé publiquement qu'en cas d'arrestation, Modèle:Citation.
À l'étranger
La presse étrangère condamne unanimement le crime. Le Modèle:Langue évoque « un retour à des méthodes médiévales », le Modèle:Langue estime que « les gangsters de Chicago sont plus honnêtes », le Modèle:Langue parle de « menace pour la civilisation » et considère le discours du Modèle:Date- comme « terrifiant parce qu'il est manifestement sincère » ; même la presse de l'Italie fasciste, comme le Modèle:Langue ou le Modèle:Langue, réprouve la purgeModèle:Sfn. Pour le journal français Le Temps, « ce n'est pas un très beau crime… C'est une affaire de police des mœurs. On y sent la culpabilité, la trahison, l'hypocrisie. Ces cadavres sont exhibés dans la fange et les meurtriers se sont ménagés un alibiModèle:Sfn. » Pour Wladimir d'Ormesson dans Le Figaro, « la journée de samedi a remué de la boue et fait gicler du sangModèle:Sfn ». Pour la Pravda, « les événements du Modèle:Date- rappellent les mœurs de l'Équateur ou du PanamaModèle:Sfn ».
Conséquences
Suites politiques
Adolf Hitler nomme Viktor Lutze pour remplacer Ernst Röhm à la tête de la SA. Il lui enjoint de mettre un terme à Modèle:Citation. Hitler lui interdit expressément d'utiliser les fonds de la SA pour des limousines et des banquets, ce qu'il considère comme extravagantModèle:Sfn. Sans grande personnalité, Lutze renonce à l'indépendance de la SA, qui voit sa puissance décroître au cours des années suivantes. Le nombre des membres passe de Modèle:Unité<ref group=alpha>Deux millions, selon Dederichs.</ref> en Modèle:Date- à Modèle:Unité en Modèle:Date-, puis à Modèle:Unité en Modèle:Date-Modèle:Sfn, ce après avoir connu une croissance exponentielle (Modèle:Unité en Modèle:Date- ; Modèle:Unité en Modèle:Date-)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Heinrich Himmler s'affirme comme le principal bénéficiaire de la purge en démontrant sa loyauté absolue à Hitler : il a en effet ordonné l'exécution de Ernst Röhm et Gregor Strasser, auxquels il devait les débuts de sa carrière politique et avec qui il entretenait de bonnes relations personnellesModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, le SD devient l'unique service de renseignement du mouvement nazi ; le Modèle:Date-, la SS est officiellement détachée de la SA et affirme son autonomieModèle:Sfn. Reinhard Heydrich est également remercié par une promotion au grade de SS-Modèle:LangueModèle:Sfn. Theodor Eicke est lui aussi gratifié et nommé, le Modèle:Date-, inspecteur général des camps de concentrationModèle:Sfn.
La Nuit des longs couteaux scelle pour quelques années l'alliance de Hitler avec les milieux conservateurs et l'armée. L'initiative brutale de Hitler les apaise, l'élimination des nazis révolutionnaires (c'est-à-dire de la tendance populiste du parti national-socialiste) rassure la droite sur les intentions du nouveau régime ; elle crée toutefois une inquiétude dans ces mêmes milieux, car certaines victimes de la purge en sont issuesModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Cette purge représente un triomphe pour Hitler, même si la répression a dépassé les limites qu'il avait fixéesModèle:Sfn, et un tournant pour le gouvernement allemand. Le fait que le président Hindenburg soit mourant confère à Hitler le rôle de Modèle:Citation, pour reprendre ses propos lors de son discours du Modèle:Date- au Reichstag. Sur le plan judiciaire, une enquête est lancée par le parquet de Potsdam dès l'assassinat de Kurt von Schleicher : elle est étouffée le jour même par le magistrat nazi Roland Freisler qui menace le juge chargé du dossier d'être interné en camp de concentration pour le convaincre d’arrêter la procédureModèle:Sfn ; malgré l'illégalité totale des meurtres au regard de l'État de droit, le ministre de la Justice Franz Gürtner estime que l'exemple donné par Hitler est une leçon salutaire permanente pour l'avenir et a stabilisé l'autorité du gouvernement pour l'éternitéModèle:Sfn, interdisant de fait toute procédure judiciaire.
La purge illustre également la méthode de gouvernement, chaotique et imprévisible, de Hitler. Elle envoie également un message clair à l'ensemble de la société : tout Allemand, quel que soit son rang ou sa position, peut être arrêté et exécuté s'il est perçu comme une menace pour le nouveau régimeModèle:Sfn.
Après la mort de Hindenburg, le Modèle:Date-, Hitler cumule les fonctions de chef de l'État, du gouvernement, du parti nazi et de commandant suprême des forces armées, en vertu d'une loi adoptée la veille et ratifiée par [[Plébiscite du 19 août 1934|plébiscite le Modèle:Date-]] ; Modèle:Citation
Clarification de la doctrine raciale nazie
Enfin, la purge clarifie la doctrine raciale du NSDAP, tranchant le débat sur la question entre les SS et la SA.
En effet, l'hypothèse de l'origine septentrionale du peuple allemand ne rencontre plus d'opposition dans les cercles intellectuels du parti nazi. En effet, au sein de la SS, Hans Günther, proche de Himmler, est le principal défenseur de l'idée nordique au sein du NSDAPModèle:Sfn.
La SA constituait, avant sa décapitation politique, le principal foyer d'opposition au développement des thèses nordicistes de Günther : en effet, la SA, proche des thèses de Friedrich Merkenschlager, défend la thèse du peuple-raceModèle:Sfn et se montre réservée sur la constitution d'une aristocratie raciale au sein du peuple allemandModèle:Sfn.
Notes et références
Notes
Références
Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références
Annexes
Bibliographie
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En français
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En anglais
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En allemand
Articles
Filmographie
- Les Damnés de Luchino Visconti (1969)
- Modèle:Lien de Modèle:Lien, scénario de Axel Eggebrecht (1967)
- Modèle:DVDBibliographie
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The History Place — Triomphe de Hitler — Nuit des Longs Couteaux.
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