Ernst Röhm

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Ernst Röhm (ou Roehm) est un officier, homme politique et chef de groupe paramilitaire allemand, né le Modèle:Date de naissance à Munich et mort assassiné le Modèle:Date de décès à la prison de Stadelheim, à Munich.

Il est le fondateur de la Sturmabteilung (SA) nazie.

Biographie

Jeunesse

Ernst Röhm est le troisième enfant de Julius et Emilie Röhm, une famille dont le père est inspecteur en chef aux chemins de fer royaux bavaroisModèle:Sfn. Ernst est proche de sa mère et de sa sœur, Eleonor, mais au contraire distant de son frère aîné, RobertModèle:Sfn, plus studieux, et de son père qu'il décrit comme strict, « dur pour lui-même, juste et économe »Modèle:Sfn. Tout au long de sa vie, Röhm conservera un profond attachement teinté de romantisme, à la maison royale bavaroise des Wittelsbach. Il fait ses études au prestigieux Modèle:Lien de Munich de 1897 à 1906, où il reçoit une formation classique qui comprend le latin, le grec, le français, les sciences et l'histoireModèle:Sfn.

Il fait partie du mouvement de jeunesse des Wandervogel, où l'on se salue déjà du « Heil » ariosophique et où l'homosexualité semble répandue, qui conforte son désir de s'engager dans une carrière militaireModèle:Sfn. En 1907, il rejoint l'Modèle:Lien d'où il sort Modèle:98e 124 élèves en 1908 et est enrôlé comme lieutenant du Modèle:Lien et caserné à Ingolstadt où il mène une vie de garnisonModèle:Sfn. Peu avant que la Première Guerre mondiale éclate, il est nommé premier-lieutenant.

Durant la guerre, il participe à différentes batailles jusqu'à la fin du conflit, essentiellement sur le front français où il est sérieusement blessé à plusieurs reprises notamment, dès Modèle:Date, au visage, où il conserve des cicatrices profondes. Il reçoit la croix de fer et est nommé capitaine en 1917Modèle:Sfn. De Modèle:Date à Modèle:Date, il est transféré en Roumanie comme officier d'état-major auprès du général-major Modèle:Lien avant de retourner vers le front de l'ouest où il est victime de la grippe espagnole et dont il est évacué en Modèle:Date-Modèle:Sfn.

L'après-guerre

Fichier:Bundesarchiv Bild 102-14393, Ernst Röhm.jpg
Ernst Röhm en 1933.

La défaite allemande et la chute de la monarchie atteignent profondément Röhm qui estime qu'elles sont dues « à la fripouille commerçante et juive » du front intérieur : il se porte volontaire pour le compte-rendu des soldats démobilisés auprès desquels il contribue à la diffusion de la théorie de la Dolchstoßlegende Modèle:En frModèle:Sfn. L'historien Joachim Fest note que Röhm se sentait plus proche, dans son activité de militant, Modèle:Citation, méprisant les Modèle:Citation, qui n'avaient pas été soldatsModèle:Sfn.

Dès Modèle:Date, il rejoint différentes organisations comme le parti royaliste bavarois, en faveur de la restauration de Rupprecht de Bavière, ou comme le Modèle:Lien Modèle:En fr, une association d'officiers nationalistes où il se lie avec Gerhard Rossbach avec lequel il combat le soulèvement communiste en Bavière en Modèle:Nobr. C'est avec ce dernier qu'il rejoint un corps franc dirigé par le militaire d'extrême droite Franz von Epp, le Modèle:LienModèle:Sfn. Von Epp fait de Röhm son aide de camp, un poste d'où celui-ci organise un trafic d'armes à l'insu des alliés et de ses supérieurs, au profit de diverses organisations paramilitairesModèle:Sfn.

En 1919, Röhm est employé par l’état-major de la Reichswehr à Munich puis à la Wehrkreis VIIModèle:Sfn. Il rencontre alors Adolf Hitler au cours d'une réunion du « Eiserne Faust » le Modèle:Date- au Deutsches Reich Hotel. Röhm était chargé par les services de renseignement de l'armée allemande d'enquêter sur le Deutsche Arbeiterpartei (DAP), en français : « Parti ouvrier allemand ».

Hitler et le putsch de Munich

Fichier:Bundesarchiv Bild 102-00344A, München, nach Hitler-Ludendorff Prozess retouched.jpg
Röhm (Modèle:2e à dr.) parmi les prévenus du procès du putsch de Munich, Modèle:Date-.

En 1921, Adolf Hitler évince Anton Drexler et prend la tête du parti devenu le NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands ou Parti nazi) que Röhm rejoint — notamment attiré par l'article 22 des statuts qui appelle à la création d'une « armée populaire » — bien qu'il reste membre du parti royaliste bavaroisModèle:Sfn. Il le réorganise pour en faire un parti élitisteModèle:Note, recrutant des cadres, rachetant et animant un hebdomadaire, le Völkischer Beobachter. Röhm reçoit régulièrement Hitler chez sa mère et fournit le petit parti en argent, en armes et en nouveaux membresModèle:Sfn. Ensemble, Röhm et Hitler forment les sections d'assaut, la Sturmabteilung (SA), ou les « chemises brunes », véritable milice chargée de faire office de service d'ordre dans les rassemblements et d'agresser les adversaires des nazis dans la rue.

En novembre 1923, à la suite de l'occupation de la Ruhr en Rhénanie par les troupes françaises et belges, Adolf Hitler profite de l'émoi du peuple allemand pour tenter de renverser le gouvernement bavarois. Cette tentative de coup d'État, connue sous le nom de « putsch de la Brasserie », se solde par un échec et conduit Hitler à être condamné et incarcéré durant Modèle:Nobr.

Libéré en Modèle:Date après avoir passé cinq mois en prisonModèle:Sfn, Ernst Röhm compte au nombre des Modèle:Nobr qui sont élus en Modèle:Date- au Reichstag pour le Parti national-socialiste de la liberté (NSFP) (une fusion du NSDAP) alors interdit et qui bénéficie de la publicité que lui apporte le procès des accusés du putsch de la Brasserie, et du Parti populaire allemand de la liberté (DVFP)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le parti perd dix-huit de ces sièges en Modèle:Date-.

Après cette défaite électorale, privé de moyens et de troupes, devant vivre d'expédients et quand, victime d'un vol, il est épinglé dans la presse pour son homosexualité, Röhm est en proie à la dépressionModèle:Sfn. En décembre 1928, sur les conseils d'un ami militaireModèle:Sfn, Röhm s'exile en Bolivie où il officie durant deux ans comme instructeur dans l'armée bolivienne qui lui confère le grade de lieutenant-colonelModèle:Sfn.

Les Sections d'assaut (la SA)

Après le [[Élections législatives allemandes de 1930|succès électoral de Modèle:Date-]], Adolf Hitler le rappelle pour reprendre en main la SA. En 1932, les Sections d'assaut (la SA) comptent près de Modèle:Nombre, dont les méthodes brutales et souvent incontrôlables exercent une influence négative sur les résultats électoraux. Mais Ernst Röhm souhaite pousser encore plus loin l'élan révolutionnaire en absorbant la Reichswehr, et fait de la SA le bras armé de l'aile activiste du NSDAP<ref>Modèle:Citation d'après Claude David, Hitler et le Nazisme, Modèle:Coll., Paris, Presses universitaires de France, 1993, Modèle:P..</ref>. Dans le même temps, Hermann Göring (président du Reichstag) et Heinrich Himmler (chef de la SS) s’inquiètent des prétentions d'Ernst Röhm et parviennent à convaincre Hitler que le chef de la SA complote pour l’éliminer.

En effet, dès 1932, Röhm s'est opposé à Hitler lorsque celui-ci a amorcé son rapprochement avec les milieux d'affaires et les conservateurs pour être désigné chancelier le Modèle:Date par le président Paul von Hindenburg. Röhm aurait fait fuir des personnes n'ayant pas quitté l’Allemagne avant le début des persécutions. Un ancien secrétaire de Röhm, devenu antinazi, a pris la fuite en Autriche et se fait abattre<ref>Modèle:Article</ref>.

Nuit des Longs Couteaux

Fichier:Bundesarchiv Bild 146-1982-159-21A, Nürnberg, Reichsparteitag, Hitler und Röhm.jpg
Adolf Hitler et Ernst Röhm en 1933.
Fichier:Bundesarchiv Bild 102-14886, Kurt Daluege, Heinrich Himmler, Ernst Röhm.jpg
Kurt Daluege, Heinrich Himmler et Ernst Röhm en 1933.

Modèle:Article détaillé Début 1934, Adolf Hitler, chancelier depuis un an, décide de se séparer de la direction de la SA et de la liquider afin d'unifier politiquement le parti. C’est pourquoi, dans la nuit du [[Juin 1934|vendredi 29 au samedi Modèle:Date-]] et les jours qui suivent (le dimanche Modèle:Date- et le lundi 2), période de près de trois jours appelée la nuit des Longs Couteaux, il lance les SS de Heinrich Himmler, avec le soutien tacite de l'armée, dans une opération d'envergure ; de Berlin à Munich, plusieurs centaines de SA et d'opposants devront être arrêtés ou assassinés. Pour ce faire, Himmler et son adjoint direct, Reinhard Heydrich, chef du Sicherheitsdienst, fabriquent un dossier de fausses preuves prétendant que Röhm avait été payé douze millions de marks par la France pour renverser Hitler, dossier que les principaux dirigeants de la SS découvrent le Modèle:Date-, ce qui fonde l'accusation contre Röhm suspecté de fomenter un complot contre le gouvernement (d’où l’appellation Röhm-Putsch en allemand pour la nuit des Longs Couteaux)Modèle:Sfn.

Le samedi Modèle:Date à Modèle:Heure, Hitler arrive à la pension Hanselbauer à Bad Wiessee où les SA avaient l'habitude de séjourner ensemble pour leurs vacances. Pistolet au poing, il entre en trombe dans la chambre de Röhm, le traite de traître et le déclare en état d'arrestationModèle:Sfn. Hitler, le pistolet toujours au poing, poursuit sa course et cogne contre la porte d'une chambre voisineModèle:Sfn : il y découvre le chef de la SA de Breslau, Edmund Heines, qui a manifestement passé la nuit avec un membre de la SA, de dix ans son cadet<ref>Joseph Goebbels souligne plus tard ce fait dans la propagande, justifiant la purge comme une lutte contre la turpitude morale des SA, d'après Modèle:Harvsp.</ref>.

Röhm est brièvement emprisonné à la prison de Stadelheim à Munich, Hitler hésitant sur le sort à lui réserver, notamment compte tenu des services rendus par Röhm au mouvement nazi. Röhm ne peut pas être retenu en détention indéfiniment, ni exilé ; un procès public rendrait inévitable un examen minutieux de la purge, ce qui n'est évidemment pas souhaitableModèle:Sfn. Sous la pression de Göring, Himmler et Heydrich, Hitler ajoute le nom de Röhm à la liste des personnes à exécuter, sur laquelle il ne figurait pas initialementModèle:Sfn.

L'après-midi du dimanche Modèle:DateModèle:Sfn,Modèle:Note, à la demande de Hitler, Theodor Eicke, le commandant du camp de concentration de Dachau, et son adjoint Michel Lippert, se rendent auprès de Röhm dans sa cellule. Ils lui remettent un pistolet chargé d'une seule balle et la dernière édition du Völkischer Beobachter et lui expliquent qu'il a dix minutes pour se suicider, pour éviter une exécution. Röhm refuse et déclare que Modèle:CitationModèle:Sfn. Après le temps imparti, les tueurs reviennent dans la cellule de Röhm où ils le trouvent torse nu dans un geste de bravadeModèle:Sfn. Les derniers mots de Röhm sont Modèle:Citation, auxquels Eicke répond par Modèle:CitationModèle:Sfn. Lippert l'abat à bout portant puis Eicke l'achève d'un tir en pleine poitrineModèle:Sfn. Le corps de Röhm est évacué dans la nuit du dimanche au lundi et aucune information sur sa destination n'est connueModèle:Sfn.

Officiellement, il fut exécuté pour homosexualité<ref>Mais Hitler cache au peuple allemand que ces pratiques étaient répandues chez les hauts dignitaires nazis et dans les Jeunesses hitlériennes, selon Harry Oosterhuis, « Medecine, Male Bonding and Homosexuality in Nazi Germany », Journal of Contemporary History, Modèle:Vol., Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>. Il est enterré au cimetière de l'Ouest de Munich dans un caveau familial.

Ce massacre renforça la confiance dans le régime d'une grande majorité des Allemands d'alors, qui estimèrent que Hitler avait ainsi sauvé l'Allemagne du chaos<ref>Modèle:Harvsp mentionne : « Il était clair que la propagande délibérément mensongère du régime faisait l'objet d'une large acceptation ».</ref>.

Dans la fiction

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

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Annexes

Bibliographie

En français

En anglais

En allemand

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Joachim Fest: „Ernst Röhm und die verlorene Generation“, in: Ders.: Das Gesicht des Dritten Reiches. Profile einer totalitären Herrschaft, Piper, Munich 1963, S. 190–206.

Documentaire

Liens externes

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