Constantin Brâncuși
Constantin Brâncuși (Modèle:MSAPI <templatestyles src="Prononciation/styles.css" />{{#invoke:Prononciation|prononciation}}), souvent désigné en français par son seul patronyme, Brancusi<ref>Sans signes diacritiques pour des raisons pratiques.</ref>, né le Modèle:Date de naissance à Modèle:Lien, dans la commune de Modèle:Lien, dans le județ de Gorj, en Principauté de Roumanie, et mort le Modèle:Date de décès à Paris (France), est un sculpteur roumain naturalisé français (le Modèle:Date-)<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, qui est l'un des plus influents du début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.
Il est considéré comme ayant poussé l'abstraction sculpturale jusqu'à un stade jamais atteint dans la tradition moderniste et il a également ouvert la voie à la sculpture surréaliste, ainsi qu'au courant minimaliste des années 1960<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Biographie
Brâncuși naît le Modèle:Date de naissance-, en « principauté de Roumanie » encore vassale de l’Empire ottoman, deux ans avant que soit reconnue l'indépendance de la Roumanie, dans le village de Hobița, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Târgu Jiu, deuxième des quatre enfants de Radu Niculae Brâncuși (1833-1885) et de Maria Brâncuși (née Deaconescu, 1851-1919), des paysans aisés qui administraient les terres du monastère de Tismana<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Aujourd'hui classée monument historique, une très humble habitation en bois de son village natal, Hobița, est aujourd'hui un petit musée, fondé en 1971, la Modèle:Lien. Son aménagement intérieur traditionnel et sommaire montre au visiteur toute la frugalité de ce qu'étaient les conditions de vie rurales dans la région natale du futur artiste, une contrée malgré tout connue pour sa riche tradition d'artisanat populaire, en particulier la sculpture sur bois, dont les motifs géométriques ancestraux sont souvent visibles dans les créations que Brâncuși réalisera en France. Des documents et photographies sur la vie de ce dernier y sont aussi présentés. Cependant, bien que très similaire à l'authentique, il ne s'agit pas de la vraie maison natale de Brâncuși ; celle-ci, toujours existante près du musée et elle-aussi classée, est en trop mauvais état pour être visitable.
Il étudie les arts à l'école des arts et des métiers de Craiova (Roumanie) de 1894 à 1898 puis à l'Université nationale d'art de Bucarest de 1898 à 1901. Il y réalise des œuvres relativement classiques comme un buste de Vitellius ou une médaille de bronze d'après le Laocoon<ref name=":0">Modèle:Article</ref>. Il obtient sa première commande publique, un buste, de facture classique, représentant le docteur général Charles d'Avila (Carol Davila), qui a été installé à l'hôpital militaire de Bucarest et est le seul monument public du sculpteur à Bucarest. Voulant compléter sa formation à Paris, il part à pied en 1903, passe saluer sa mère à Hobița, fait étape un temps à Vienne où il travaille dans un atelier en tant que décorateur de meubles et visite des musées de la ville, se familiarisant avec la sculpture égyptienne antique qui influencera ses œuvres futures, puis à Munich ; après être passé par la Bavière et la Suisse, puis pris dans une pluie torrentielle près de Lunéville et infecté par une pneumonie, il doit être hospitalisé. Rétabli, il termine son périple en train jusqu'à la capitale française.
Il s'y inscrit à l'École nationale supérieure des beaux-arts en 1905 et installe son atelier impasse Ronsin, dans lequel il reste jusqu'en 1957 (aujourd'hui reconstitué devant le Centre Pompidou)<ref name=":0" />. A cette époque, il suit les enseignements d'Antonin Mercié dans son atelier<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>. Fervent chrétien orthodoxe, il fréquente l'église roumaine de Paris, participant en tant que servant à la liturgie. En 1907, il quitte l'atelier d'Auguste Rodin un mois seulement après y être entré, en expliquant : Modèle:Citation<ref>ttp://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-brancusi/ENS-brancusi.htm et https://www.guggenheim-bilbao.eus/fr/apprenez/univers-scolaire/guides-educateurs/unite-et-dualite</ref>. C'est au même moment qu'il réalise la première version du Baiser qui deviendra son œuvre phare<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il dépasse l'esthétique de son maître avec des œuvres comme La prière ou Tête de jeune fille<ref name=":0" />. C'est ainsi qu'il développe une esthétique pure et stylisée en lien avec une philosophie universaliste mêlant tradition byzantine, grecque et bouddhiste<ref name=":0" />. C'est pour ces raisons qu'il privilégie la taille directe. Il réalise alors un portrait de Renée Frachon qu'il décline en Sommeil (1908) puis en Muse endormie (1909). La forme ovale, de l'œuf devient un leitmotiv dans son œuvre. En 1916, il réalise Princesse X qui est exposée un an plus tard sans problème à New York. Elle fait toutefois scandale en France au Salon des indépendants de 1920 : Matisse y voit un phallus et l'œuvre est retirée avant le passage du ministre. L'artiste déclare plus tard : « Ma statue [...], c'est la synthèse de la femme, l'Éternel féminin de Goethe, réduit à son essence. Cinq ans, j'ai travaillé, j'ai fait dire à la matière l'inexprimable [...]. Et je crois, enfin vainqueur, avoir dépassé la matière. »<ref name=":0" />.
En 1935, la Ligue des femmes de Gorj, en Roumanie lui commande un monument aux morts de la Première Guerre mondiale. Il en propose alors trois : la Colonne sans fin, la Porte du baiser et la Table du silence. Cet ensemble sculptural est disposé à Tirgu-Jiu selon un axe Est-Ouest<ref name=":0" />.
Brâncuși obtient la nationalité française<ref>Modèle:Article</ref>en 1952<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il meurt le Modèle:Date- en son domicile, 11, impasse Ronsin, dans le [[15e arrondissement de Paris|Modèle:15e]]<ref>Archives de Paris Modèle:15e, acte de décès no 994, année 1957 (vue 7/31)</ref>. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (Modèle:18e)<ref>Registre journalier d'inhumation de Paris Montparnasse de 1957, en date du 19 mars (page 8/31)</ref>. Dans son testament, il lègue à l'Etat français l'ensemble de son atelier. Celui-ci est reconstitué sur la place en face du Centre Pompidou<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La série
Brâncuși travaille par séries d'œuvres. Il développe de nombreuses versions de chacune de ses sculptures dans un but d'élévation spirituelle. C'est notamment le cas de la Colonne sans fin. Auparavant, il développe les thèmes du Baiser, de la Muse endormie (7 variantes en marbre et bronze), de Princesse X, de l'Oiseau dans l'espace (28 variantes en marbre, bronze et plâtre)... Il les décline dans différentes formes et matériaux. C'est ainsi qu'il développe sa réflexion et sa conception des thèmes qu'il aborde : le Sommeil devient la Muse endormie, Maïastraïa devient l'Oiseau d'or puis l'Oiseau dans l'espace<ref name=":0" />...
Une des œuvres principales de Brâncuși est l’Oiseau dans l'espace. Elle est constituée de plusieurs variantes. La volonté du sculpteur était de recréer l'envol d'un oiseau. Cette série a débuté avec la Măiastra, qui fut l'idée première de la série Oiseau dans l'espace. Il associe le vol et son contraire en souhaitant représenter l'« essence du vol ».Modèle:Citation bloc
Cette série prendra Modèle:Nombre de sa vie (de 1919 à 1941). Après Modèle:Nombre de marbre et de bronze, le sculpteur termine sa série en 1941.
Le Centre Pompidou y a consacré une exposition-dossier en 1999-2000 dans son cycle « La série et l'œuvre unique »<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Brâncuși photographe
Dès 1904, Brâncuși expérimente la photographie et se rapproche de grands artistes comme Steichen ou Man Ray. Son atelier est lui-même une œuvre d'art à part entière, à la fois lieu de création et d'exposition. Chaque œuvre occupe une place bien définie et en déplacer une serait alors rompre l'harmonie qui règne dans ce lieu. Il les organise selon la lumière, leurs proportions et leurs formes<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>.
Il utilise également la photographie comme un moyen de montrer exactement comment il faut regarder ses œuvres et pour leur donner une double dimension artistique. C'est pourquoi les photographies prises par l'artiste dans son atelier sont un apport inestimable pour la compréhension de son œuvre.
Après l'exposition de New York de 1914 où il reçoit des photos de ses œuvres qui le déçoivent, il décide de s'occuper exclusivement des prises de vues. Il achète du matériel professionnel en 1920 et aménage un atelier de photographie dans son atelier<ref name=":2" />.
Le socle
Brâncuși est aussi moderne dans son rapport au socle. Ce dernier est définit comme ce qui assoit la sculpture et l'artiste crée une rupture avec la tradition du socle purement fonctionnel. En effet, il cherche à exprimer l'essence de ses œuvres et supprime ainsi les socles ou les intègre aux figures principales<ref name=":1" />. L'exemple type de cette volonté est la Colonne sans fin que Brâncuși développe dès 1918. Il s'agit d'une superposition de rhomboïdes, objets habituellement utilisés eux-mêmes comme des socles<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il photographie également ses œuvres pour qu'on sache comment les regarder en lien avec leur socle.
L'exposition Rodin, Brancusi et Carl André : le Socle organisée en 2017 à la Fondation Giacometti montre l'évolution de la remise en cause du socle traditionnel, notamment à partir de Rodin qui s'en affranchit<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Œuvres (sélection)
- Le Baiser, à partir de 1907
- La Muse endormie, 1910<ref>Modèle:Lien web</ref>
- Mademoiselle Pogany, 1912-1913, plâtre<ref>Voir sur centrepompidou.fr.</ref>
- Le nouveau-né, à partir de 1915
- Portrait de Madame L. R., 1917, bois (L. R. pour Léone Ricou), ancienne collection Pierre Bergé–Yves Saint Laurent
- Colonne sans fin, à partir de 1918
- Le Léopard des anges, 1922, écorce de pin
- La sorcière, 1924-1955, Centre Pompidou<ref>Modèle:Lien web</ref>
- Le roi des rois, 1938, Musée Guggenheim, Bilbao<ref>Modèle:Lien web</ref>
- Phoque II, 1943, marbre et pierre
- Le Grand Coq IV, 1949-1979, acier poli, Fondation Gianadda, parc de sculptures, Martigny
Modèle:Multiple image Plusieurs musées rassemblent des collections importantes :
- l'atelier Brancusi, musée national d'Art moderne, Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, Paris ;
- le museum of Modern Art ;
- le cabinet Brancusi, musée d’art de Craiova, Roumanie ;
- le Modèle:Lien de Duisbourg ;
- le musée d’art de Târgu Jiu, Roumanie ;
- le musée Solomon R. Guggenheim, New York ;
- le musée Peggy-Guggenheim, Venise, Italie.
Outre l'atelier de Brâncuși reconstitué à l'identique dans une annexe du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, Paris, on peut admirer à Târgu Jiu, Roumanie, un parc avec trois de ses plus importantes créations (la Colonne sans fin, La Porte du Baiser, La Table du silence) ou le musée d'art de Craiova.
Au cimetière du Montparnasse à Paris, où Brâncuși est enterré (Modèle:18e), on peut voir dans une autre partie du cimetière (Modèle:22e, au nord du petit cimetière) Le Baiser, une de ses sculptures qui est une des œuvres les plus célèbres de cette nécropole, sur la tombe de Tania Rachewskaïa, une jeune femme russe de Modèle:Nombre qui s'était suicidée par amour<ref>Le Baiser sur bluetravelguide.com.</ref>. Cette œuvre a fait l'obliger de plusieurs litiges. Pour empêcher les descendants de Rachewskaïa de récupérer la sculpture, l'Etat a classé aux Monuments historiques l'ensemble de la tombe en 2010<ref>Modèle:Lien web</ref>. Depuis 2018, un coffrage en bois et des caméras ont été mis en place par les ayants droit pour empêcher le vandalisme. Le Conseil d'Etat a décidé finalement que l'œuvre était un immeuble par nature et qu'elle devait donc rester au cimetière du Montparnasse<ref>Modèle:Article</ref>.
Critiques du style de Brâncuși
Très tôt, les sculptures de Brâncuși ont suscité de nombreuses critiques. Dès sa première exposition à New York en 1913, l'artiste est confronté à de multiples appréciations incongrues, telles que « un œuf dur sur un morceau de sucre » ou bien « une descente d'égout accouplée à une cotte de mailles ». La raison de ses critiques n'était autre que la démarcation et l'abstraction des œuvres de l'artiste et ne correspondaient pas à la notion de l'esthétique, telle qu'elle était admise en 1926<ref name="Biro">Brancusi contre États-Unis. Un procès historique, 1928, Éditions Adam Biro, cf. bibliographie.</ref>.
En effet, l'épure très poussée, ainsi que les variations avec lesquelles il travaille, dérangent quelque peu les conceptions traditionnelles de la sculpture. Il change ses œuvres de socle, de position, de lieu et les photographie, de sorte qu'il travaille aussi en mettant en relation ses sculptures avec le domaine de l'image, pour faire jaillir d'elles quelque chose de nouveau à chaque entreprise (lumière et espace deviennent ainsi des enjeux importants). Si certains se rient du Roumain, lui n'en tient pas compte et œuvre avec foi sur ces projets éminemment modernes dont l'accomplissement, de par leurs lisseurs polis et leurs allures abstraites, semblent tenir de l'absolu. Oskar Kokoschka a esquissé un portrait de Brancusi, identifié il y a peu, visible actuellement à l'exposition consacrée au premier au Musée d'Art Moderne de Paris.
« Brâncuși contre États-Unis »
En 1927, à la suite de la réception d'un objet, que les autorités douanières des États-Unis (le United States Customs Service) voulaient taxer en tant que simple pièce de métal, le célèbre procès « Brâncuși contre États-Unis » s'ouvre.
Ladite pièce fait Modèle:Unité de long, est de forme mince et fuselée et est polie comme un miroir sur toute sa surface. Si pour certains<ref>Brancusi contre États-Unis…, Modèle:P., cf. bibliographie.</ref> elle ne semble être rien de plus qu'un objet manufacturé Modèle:Incise, pour d'autres il s'agit d'une œuvre d'art dont la beauté est égale à celles exposées dans les musées les plus connus du monde.
La volonté première de ce procès est surtout de poser les questions suivantes : « Quels sont les critères pour juger de la notion d'œuvre d'art ? », « À quoi reconnait-on l'artiste ? », « Qui est juge en la matière ? »<ref name="Biro" />.
Contexte
Depuis 1913, la législation américaine exonère de droits de douane tout objet ayant le statut d'œuvre d'art. Cela entraîne que les œuvres de Brâncuși doivent être reconnues comme œuvres d'art afin de ne pas être taxées. De 1914 à 1926, l'œuvre de Brâncusi commence à devenir de plus en plus abstraite.
C'est en 1926 que débute vraiment la question de la reconnaissance des œuvres de Brâncuși. Il ne s'agit pourtant pas de la première déconvenue de Brâncusi avec les douanes américaines. Auparavant, l'artiste avait à ses côtés l'avocat John Quinn, également collectionneur de ses œuvres, qui indiquait qu'il s'agissait d’œuvres d'art à chaque arrivée d’œuvre dans le pays. Mais après son décès prématuré, les œuvres ne bénéficient plus de cette protection. C'est pour cette raison qu'en Modèle:Date-, à la suite de l'arrivée d'une vingtaine d’œuvres sur le territoire américain, les autorités douanières, perplexes, saisissent les sculptures.
Afin de récupérer ce qui lui appartient de droit, Brâncuși est sommé de payer la somme de Modèle:Unité. Grâce à l’intervention de personnes influentes<ref>Brancusi contre États-Unis…, Modèle:P., cf. bibliographie.</ref>, les frais sont annulés. Cependant, les douanes américaines décident de taxer à 40 % de leur valeur les pièces qui seront vendues sur le territoire américain. En faisant cela, les autorités ne reconnaissent pas le statut d’œuvre d'art aux pièces de Brâncuși. Le problème éclate lorsqu'Edward Steichen, vieil ami de Brâncuși, doit payer Modèle:Unité pour conserver le bronze Oiseau dans l'espace qu'il possède.
En apprenant la nouvelle, Brâncuși demande à son ami Marcel Duchamp de réagir, afin de pouvoir réparer l'erreur commise et « exposer publiquement le tout ensemble ». Par la suite, d'autres sculptures de Brâncuși sont saisies par la douane et Duchamp finit par faire appel. De nombreux noms du monde de l'art à New York sont mobilisés et l’Oiseau de Steichen est utilisé en guise de pièce à conviction. L'enjeu n'est pas simplement lié à la seule pièce qu'est l’Oiseau, mais plutôt à tout le monde de l'art et à la libre circulation des œuvres.
Procès
Déroulement du procès
Le procès se déroule de la façon suivante : dans un premier temps, les témoins cités par Brâncuși sont interrogés le Modèle:Date-. S'ensuit l'interrogatoire et le contre-interrogatoire de Brâncuși, le Modèle:Date- à Paris. Par la suite, il y a l'interrogatoire des témoins cités par les États-Unis, le Modèle:Date-. Après cela, les avocats de Brâncuși donnent leur conclusion, il y a le mémoire en faveur de Brâncuși, puis les conclusions de l'avocat des États-Unis et, pour terminer, le jugement le Modèle:Date-<ref name="Reds">Voir sur reds.msh-paris.fr.</ref>.
Témoins
Les témoins cités par Brâncuși sont des experts en art moderne : Edward Steichen, artiste, collectionneur et marchand ; Jacob Epstein, sculpteur ; Forbes Watson, rédacteur en chef de la revue The Arts ; Frank Crowninshield, rédacteur en chef de la revue Vanity Fair ; William Henry Fox, directeur du Brooklyn Museum, et enfin Henry Mc Bride, critique d’art au Sun et à The Dial.
Pour les témoins cités par le défendeur (en l’occurrence le gouvernement), il s’agit uniquement de deux sculpteurs : Robert Ingersoll Aitken et Thomas H. Jones.
Les témoins sont tous des spécialistes de l'art, néanmoins de nombreuses divergences d'opinion sont apparues au cours du procès.
Divergences d'opinion
La défense et le plaignant s'opposent sur la question de la définition des limites de l'art, c'est-à-dire ce qui peut être considéré comme une production artistique. Les deux parties s'interrogent sur les critères qui définissent une œuvre d'art, par exemple la ressemblance avec la nature, l'intervention personnelle de l'artiste, les qualifications de l'auteur de l'œuvre ou l'absence de fonction utilitaire.
La défense apporte une série d'arguments pour prouver que la sculpture n'est pas une œuvre d'art : le manque de ressemblance de la sculpture avec un oiseau, le manque de qualification des témoins des plaignants pour juger l'œuvre, le caractère marginal du travail de Brâncuși et l'absence de beauté. Ce à quoi le plaignant répond que l'œuvre appartient à un nouveau courant artistique qui ne repose pas sur l'imitation, que les témoins de la défense ne sont pas qualifiés, que Brâncuși est un artiste mondialement reconnu et que la beauté est subjective.
Décision de la justice
Le jugement est rendu le Modèle:Date- et déclare que l'objet présenté ici, l’Oiseau dans l'espace, est bien une œuvre d'art. Le juge affirme qu'une Modèle:Citation. On assiste à la reconnaissance d'une nouvelle conception de l'art et son intégration dans le domaine juridique.
En raison de son caractère purement esthétique, de sa beauté, et du fait que son auteur est un artiste professionnel, la sculpture est considérée comme une œuvre d'art et bénéficiera de la franchise douanière prévue par le tarif Fordney-Mac Cumber de 1922.
Conséquences
Le procès Brâncuși contre les États-Unis a une influence dans le domaine juridique et dans celui de l'art. Le droit se heurte à la définition de l'art et à son évolution, qui n'a pas cessé de modifier les critères de qualification de l'œuvre d'art. Marcel Duchamp et ses ready-mades ont remis en question la conception de l'art qui prévalait jusqu'alors. En effet, l'art conceptuel suit des règles différentes de celles de l'art qui existait jusqu'alors. Les frontières de l'art sont élargies pour intégrer une nouvelle conception de l'art qui cherche à représenter des idées abstraites plutôt qu'imiter la nature. Le verdict du procès mène vers une remise en cause des critères d'appréciation des douanes et vers une nouvelle vision de l'art, ou du moins vers un élargissement des limites de ce qui peut être considéré comme artistique<ref name="Reds" />. La loi s'adapte aux nouvelles pratiques artistiques et reconnaît une nouvelle définition de ce qu'est l'art.
Honneur
L'astéroïde {{#switch: 6429 | s = | S = [[S/Brâncuși ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}|S/Brâncuși ({{{3}}}{{#if: |{{{4}}}) {{{5}}}|) {{{4}}}}}]] | {{#expr: 6429*1 }} = Modèle:Nobr | #default = [[6429{{#if: Brâncuși |Brâncuși|}}|6429{{#if: Brâncuși |Brâncuși|}}]] }} porte son nom.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Ionel Jianou " Brancusi " par Arted Éditions d'Art, Paris, 1963
- Pontus Hulten, Natalia Dumitresco, Alexandre Istrati, Brancusi, Flammarion, Paris, 1986 Modèle:ISBN
- Radu Varia, Brancusi, Éditions Gallimard, coll. « Livres d'art », 1989, 319 p. Modèle:ISBN
- Constantin Brâncuși. Photographe, texte d'Elizabeth A. Brown, Éditions Assouline, Paris, 1995 Modèle:ISBN
- Brâncuși contre États-Unis. Un procès historique, 1928, d'après les minutes du procès ; préface de Margit Rowell, postface et fortune critique d'André Paleologue, traduction de Jocelyne de Pass, Adam Biro, Paris, 1995 Modèle:ISBN Modèle:Commentaire
- Marielle Tabart et Doïna Lemny, L'Atelier Brancusi. La collection, Paris, Centre Georges-Pompidou, 1997, Modèle:Nb p.
- Marielle Tabart, Doïna Lemny et Marie-Luce Nemo, L'Atelier Brancusi, Paris, Centre Georges-Pompidou, 1997, Modèle:Nb p.
- Barbu Brezianu, Brancusi en Roumanie , Bucarest, Éditions Bic All, 1998 Modèle:ISBN
- Barbu Brezianu et Sidney Geist, Brancusi. Le Baiser, carnet de l'atelier Brancusi, Centre Georges-Pompidou, Paris, service commercial, Modèle:Date- Modèle:ISBN
- Marielle Tabart, Brancusi. L'inventeur de la sculpture moderne, Éditions Gallimard, coll. « Découvertes », 2001 Modèle:ISBN
- Pierre Cabanne, Constantin Brancusi, Éditions Terrail, 2002 Modèle:ISBN
- Paul Rezeanu, Brancusi à Craiova, Editura Arc 2000, Bucarest, 2002 Modèle:ISBN
- Marielle Tabart, Doïna Lemny et Anne-Marie Zucchelli-Charron, « La Dation Brancusi. Dessins et archives », exposition présentée au Centre Pompidou (Paris), Galerie d'art graphique, Modèle:Date--Modèle:Date- (Paris), Centre Georges-Pompidou, 2003
- Évêque Calinic, Brancusi et le psaume de la création, Paris, éditions Beauchesne, 2004
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- Victor Crăciun, Estesisul Teologal Brâncușian, Editura Liga Culturală Pentru Unitatea Românilor de Pretutindeni et l'Editure Semne, Bucarest, 2008 Modèle:ISBN
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- Victor Crăciun :
- Măiestrele și Brâncuși (Les Oiseaux Maiestrele et Brancusi), le centenaire de Brancusi, édité avec le soutien de l’UNESCO et de l’Académie roumaine, Editura Liga Culturală Pentru Unitatea Românilor de Pretutindeni et l'Editure Semne, Bucarest, 2010 Modèle:ISBN
- Portretul-Autoportret Brâncuși de Milita Petrascu si Brâncuși, Versiunea 1938 (Le Portrait. Autoportrait de Brancusi, par Milita Petrascu et Brancusi, version 1938), éditée avec le soutien de l’Académie roumaine et le Conseil National du Renseignement Supérieur (CNCSIS), Editura Liga Culturală Pentru Unitatea Românilor de Pretutindeni et l'Editure Semne, Bucarest, 2011 Modèle:ISBN
- Doïna Lemny :
- Brancusi. Au-delà de toutes les frontières, Lyon, Fage, 2012, Modèle:Nb p.
- Constantin Brancusi, 1876-1957, Paris, Centre Georges-Pompidou, 2012, Modèle:Nb p.
- Serge Fauchereau, Sur les pas de Brancusi : De Tîrgu Jiu à Philadelphie, via l'impasse Ronsin, édition revue et augmentée, 2013
- Modèle:Ouvrage