Comme tous les diptères, les syrphes possèdent une seule paire d'ailes fonctionnelle et deux haltères ou balanciers qu'elles portent en arrière du thorax. Cette particularité morphologique fait que les Syrphes sont (ainsi que les Bombyles) capables d'un vol stationnaire, ce qui permet souvent de les distinguer des autres espèces dont elles peuvent imiter la robe (livrée aposématique).
Les syrphes se distinguent principalement des autres diptères par la présence d'une nervure vestigiale au niveau des ailes: la vena spuria<ref>Modèle:Lien web</ref> située parallèlement à la quatrième veine alaire longitudinale, mais avec des exceptions<ref>Modèle:Article</ref>.
Les syrphes appartiennent au super-ordre des Endoptérygotes (ou holométaboles), c'est-à-dire qu'ils réalisent une métamorphose complète. Le développement se réalise en quatre étapes : l'œuf, la larve, la nymphe et l'imago ou adulte.
Selon les espèces, le cycle peut comporter une seule génération printanière - cycle univoltin (exemple : Epistrophe); deux générations avec une diapause de la larve en été et en hiver - cycle bivoltin (exemple : Melangyna); ou plusieurs générations - cycle polyvoltin avec soit une diapause au stade de femelles adultes dites espèces gynohivernantes (exemple : Episyrphus) soit aux stades nymphal et larvaire (exemple : Syrphus)<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Moins connus que les abeilles, les syrphes sont des pollinisateurs importants pour les plantes sauvages et agricoles. Par exemple, Episyrphus balteatus (le syrphe ceinturé) est reconnu comme un pollinisateur important du colza<ref>Jauker, F., & Wolters, V. (2008). Hover flies are efficient pollinators of oilseed rape. Oecologia, 156(4), 819</ref>. Comme beaucoup de pollinisateurs, les espèces de syrphe ne sont ni vraiment spécialistes - c'est-à-dire ciblant un nombre restreint d'essences florifères, voire une seule - ni vraiment généralistes - c'est-à-dire attirées par toutes les essences, pourvu que le pollen / nectar soit accessible<ref>Kooi, C. J., Pen, I., Staal, M., Stavenga, D. G., & Elzenga, J. T. M. (2016). Competition for pollinators and intra‐communal spectral dissimilarity of flowers. Plant Biology, 18(1), 56-62.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Beaucoup d'espèces de syrphe ont des pièces buccales courtes et non spécialisées<ref>Campbell, A. J., Biesmeijer, J. C., Varma, V., & Wäckers, F. L. (2012). Realising multiple ecosystem services based on the response of three beneficial insect groups to floral traits and trait diversity. Basic and Applied Ecology, 13(4), 363-370.</ref>.
Les larves de syrphe sont des organismes auxiliaires intéressants en protection des cultures. Ce sont des agents de lutte biologique efficaces contre les pucerons notamment. Les larves peuvent consommer des centaines de pucerons en quelques jours<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
La mise en place de bandes fleuries<ref>Bandes enherbées et/ou fleuries, Ministère français de l'agriculture, 18 juin 2014 (archive consultée le 9 janvier 2022)</ref> autour des champs de culture fait l'objet de nombreuses recherches scientifiques afin d'attirer les syrphes adultes au sein du champ. En effet, les syrphes ont besoin de ressources florales (pollen et/ou nectar) à l'état adulte afin de se reproduire. On plante, en bordure des champs, des Phacelia sp. pour nourrir les syrphes, dont les larves dévorent les pucerons, l'œillet d'Inde attire ce genre d'insecte aussi<ref>Les Syrphes sur Jardiner autrement (consulté le 9 janvier 2022)</ref>.
Dans les années 1990, on se dit qu'avec environ 6 000 espèces connues, et de par leur présence dans quasiment tous les milieux naturels et agricoles (hormis les pleines eaux et les grottes), et en raison de la grande dépendance de leurs larves à certaines ressources alimentaires et/ou à des milieux (spécifiques à chaque espèce), les Syrphidae semblent être de bons bioindicateurs en Europe. Il existe en outre des clés taxonomiques pour les identifications (jusqu'au niveau de l'espèce, notamment en Europe). Cependant leur caractère de migrants (chez l'adulte) les rend plus utiles pour des évaluations environnementales à grande échelle par exemple pour l'évaluation de la richesse en habitats d'un paysage<ref>Sommaggio D (1999) Syrphidae: can they be used as environmental bioindicators ?. In Invertebrate Biodiversity as Bioindicators of Sustainable Landscapes (Modèle:P.). Elsevier</ref>.
Ils sont notamment utilisés par une méthode d'évaluation de l'état de conservation des milieux. Une base de données européenne, Syrph The Net<ref name=stn>Modèle:Lien web</ref> qui a nécessité Modèle:Nobr de collecte d'informations, précise leurs habitats, leur biologie, leur mode de vie, leur répartition, leur statut (degré de rareté, de menace…) etc.<ref name=syrfid>Modèle:Lien web</ref>. Couplé à des protocoles de piégeage standardisé (tente Malaise par exemple), elle permet de faire certains diagnostics écologiques<ref name=protocole>Modèle:PdfModèle:Lien web</ref>. Ils semblent cependant bien moins sensibles à certains facteurs de stress que les abeilles et papillons car dans le sud du Royaume-Uni, alors que ces deux groupes de pollinisateurs sont en forte voie de régression, les syrphes migrateurs semblent conserver (sur Modèle:Nobr) une population relativement stable (en dépit de variations interannuelles que l'on observe chez la plupart des espèces)<ref name="ServicesEco2019">Karl R. Wotton, Boya Gao, Don R. Reynolds, Gao Hu & Jason W. Chapman (2019) Mass Seasonal Migrations of Hoverflies Provide Extensive Pollination and Crop Protection Services, publié le 13 juin, Current Biology, DOI:https://doi.org/10.1016/j.cub.2019.05.036</ref>.