Entier algébrique

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En mathématiques, un entier algébrique est un élément d'un corps de nombres qui y joue un rôle analogue à celui d'un entier relatif dans le corps des nombres rationnels. L'étude des entiers algébriques est à la base de l'arithmétique des corps de nombres, et de la généralisation dans ces corps de notions comme celles de nombre premier ou de division euclidienne. Par définition, un entier algébrique est une racine d'un polynôme unitaire à coefficients dans ℤ. Par exemple, le nombre 1 + Modèle:Sqrt est un entier algébrique, car il est une racine du polynôme unitaire à coefficients entiers Modèle:Nobr Les nombres de la forme Modèle:MathModèle:Math et Modèle:Math sont des entiers relatifs et où Modèle:Math désigne une racine du polynôme X2 + 1 sont aussi des entiers algébriques particuliers ; ils sont appelés entiers de Gauss.

Cette définition a émergé au cours du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, en particulier dans les travaux de Richard Dedekind, car elle donne une notion adéquate pour développer l'arithmétique dans des corps de nombres. Un autre usage de ces nombres est la résolution d'équations diophantiennes, c'est-à-dire d'équations polynomiales à coefficients dans les entiers relatifs, et dont on recherche les solutions entières. Des exemples sont le théorème des deux carrés de Fermat, le dernier théorème de Fermat ou encore l'équation de Pell-Fermat. Par ailleurs, la compréhension de la structure d'un anneau d'entiers permet de mieux comprendre le corps d'origine. Les techniques développées pour décrire les propriétés de tels anneaux sont utilisées pour démontrer des théorèmes fondamentaux sur les corps de nombres comme celui de Kronecker-Weber.

Définitions

Modèle:Article détaillé

Un entier algébrique est une racine d'un polynôme unitaire à coefficients dans ℤ.

Les entiers algébriques forment un anneau : la somme, la différence ou le produit de deux entiers algébrique est encore un entier algébrique.

L'intersection de cet anneau (commutatif, unifère) intègre avec un sous-corps K de ℂ s'appelle l'anneau des entiers de K, souvent noté OK.

Un entier algébrique est en particulier un nombre algébrique. À ce titre, il engendre un corps de nombres, c'est-à-dire une extension finie du corps ℚ des rationnels. Mais tous les nombres algébriques ne sont pas des entiers algébriques (par exemple 1/2 est algébrique mais pas entier). Pour tout nombre algébrique α, de polynôme minimal P :

  • α est un entier algébrique si et seulement si P est à coefficients dans ℤ ;
  • il existe un entier n > 0 tel que nα soit un entier algébrique (il suffit de prendre pour n le produit des dénominateurs des coefficients de P).

La notion d'entiers algébriques est un cas particulier d'éléments entiers dans une extension d'anneaux :

Ainsi, l'anneau des entiers algébriques est la fermeture intégrale de ℤ dans ℂ et l'anneau des entiers d'un sous-corps K de ℂ est la fermeture intégrale de ℤ dans K.

Exemples

Entiers relatifs

Modèle:Article détaillé

Le corps des fractions de l'anneau ℤ est le corps ℚ, et l'anneau des entiers de ℚ est ℤ, autrement dit : Modèle:Énoncé Ou encore : l'anneau ℤ est intégralement clos. (Plus généralement, tout anneau factoriel est intégralement clos.)

Entier de Gauss

Modèle:Article détaillé

L'anneau ℤ[[[:Modèle:Math]]] des entiers de Gauss est le sous-anneau de ℂ constitué des nombres de la forme a + bModèle:Math avec a et b entiers relatifs. Son corps des fractions est le corps ℚ(Modèle:Math) des rationnels de Gauss, constitué des complexes de la forme α + βModèle:Math où α et β sont des nombres rationnels.

Modèle:Énoncé

À nouveau, cet anneau est intégralement clos. Il est en fait, comme ℤ, factoriel car principal et même euclidien.

Les entiers de Gauss sont utilisés pour la résolution de certaines équations diophantiennes comme celle du théorème des deux carrés de Fermat.

Entier quadratique

Modèle:Article détaillé L'anneau des entiers de Gauss est le prototype d'anneau des entiers d'un corps quadratique, c'est-à-dire d'un corps de la forme ℚ(Modèle:Racine) pour un certain entier relatif d sans facteur carré. Dans le cas où d est négatif, la notation Modèle:Racine, spécifique à ce contexte et commentée dans les deux articles détaillés, désigne l'imaginaire pur Modèle:MathModèle:Racine ; ainsi, les entiers de Gauss correspondent au cas d = –1. Mais pour d'autres valeurs de d, comme d = 5, l'anneau des entiers de ℚ(Modèle:Racine) n'est pas réduit à ℤ[[[:Modèle:Racine]]]. Plus précisément :

Modèle:Énoncé

Le corps des fractions de cet anneau, ainsi que de tout sous-anneau A contenant strictement ℤ, est égal à ℚ(Modèle:Racine), et la fermeture intégrale de A dans ℚ(Modèle:Racine) est Oℚ(Modèle:Racine) (Modèle:Cf. § « Anneau intégralement clos » ci-dessous). Par conséquent Oℚ(Modèle:Racine) est, comme ℤ, intégralement clos, mais aucun anneau intermédiaire ne l'est. Ces anneaux intermédiaires sont a fortiori non factoriels (donc non principaux) : dans tous ces anneaux (puisqu'ils sont noethériens, comme ℤ[ω]), tout élément non nul possède une décomposition en produit d'éléments irréductibles mais pas toujours unique, ou, ce qui revient au même, pas toujours en produit d'éléments premiers.

Par exemple, puisque –3 est congru à 1 modulo 4, l'anneau des entiers de ℚ(Modèle:MathModèle:Racine) est l'anneau ℤ[(1 + Modèle:MathModèle:Racine)/2] des entiers d'Eisenstein (euclidien, et égal à ℤ[[[:Modèle:Math]]] si Modèle:Math désigne une racine cubique primitive de l'unité). Le sous-anneau ℤ[[[:Modèle:Math]]Modèle:Racine] n'est pas factoriel : dans ce sous-anneau, l'entier 4 admet deux décompositions en facteurs irréductibles :

<math>4=2\times2=(1+\mathrm i\sqrt3)(1-\mathrm i\sqrt3).</math>

Même l'anneau des entiers de ℚ(Modèle:Racine), bien qu'intégralement clos, n'est pas toujours factoriel, comme en témoignent l'exemple d = –5 et le théorème de Stark-Heegner.

Structure

L'intérêt de l'anneau des entiers algébriques d'un corps quadratique ou cyclotomique, ou plus généralement d'un corps de nombres, réside dans ses propriétés supplémentaires. Elles sont à l'origine de certaines des démonstrations de la loi de réciprocité quadratique ou d'autres Modèle:Lien et de Modèle:Precnec. Elles permettent de résoudre des équations comme celle de Pell-Fermat ou de certains cas du dernier théorème de Fermat.

Anneau intégralement clos

Modèle:Énoncé

La première propriété vient du fait que tout nombre algébrique est produit d'un entier algébrique par un rationnel (Modèle:Cf. § « Définitions » ci-dessus), si bien que K = ℚOK. La seconde en résulte parce que tout élément entier sur un anneau d'entiers algébriques est lui-même un entier algébrique (Modèle:Cf. corollaire 2 de l'article « Élément entier »).

Propriétés noethériennes

Modèle:Article détaillé

L'anneau des entiers d'un corps de nombres est un ℤ-module de type fini, par application à A = ℤ de la propriété générale suivante, démontrée dans l'article détaillé dans le cas particulier, suffisant ici, où A est noethérien et intégralement clos :

Modèle:Retrait

On en déduit deux propriétés essentielles :

Modèle:Énoncé

Modèle:Retrait

Modèle:Énoncé

Modèle:Retrait

Anneau de Dedekind

Modèle:Article détaillé

L'anneau des entiers algébriques d'un corps de nombres, en plus d'être intégralement clos et noethérien, vérifie que tous ses idéaux premiers non nuls sont maximaux, ce qui fait de lui un anneau de Dedekind.

Cette propriété est démontrée (§ « Entier algébrique ») et généralisée (§ « Extension finie ») dans l'article détaillé.

Groupe des unités

Modèle:Article détaillé

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

Modèle:Portail