Pyrite

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
Révision datée du 7 février 2023 à 11:00 par >Yannick Vallée (j'ai mis le bon numéro CAS)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Modèle:Infobox Minéral

Fichier:Pyrite huaron octaedre.jpg
Pyrite Octaèdre - Mines de Huaron, Pérou (8×Modèle:Unité)

La pyrite est une espèce minérale composée de disulfure de fer (Modèle:Fchim), polymorphe de la marcassite ; elle contient généralement des traces de métaux précieux (argent (Ag), or (Au)), et de métaux lourds et métalloïdes toxiques nickel (Ni), cobalt (Co), arsenic (As), cuivre (Cu), zinc (Zn), thallium (Tl), sélénium (Se) et vanadium (V), et qui rendent son exploitation en tant que minerai très polluante.

Historique de la description et appellations

Inventeur et étymologie

Le terme pyrite est attribué à Dioscoride ; il en fait la première mention connue en l'an 50. La pyrite fut remarquée des anciens pour les étincelles qu'elle produit sous les chocs. Le terme provient du grec Modèle:Grec ancienModèle:Grec ancien, littéralement « pierre à feu ».

Topotype

Le topotype de cette espèce minérale n'est pas référencé.

Synonymes

Il existe de très nombreux synonymes pour cette espèce<ref>« Index alphabétique de nomenclature minéralogique » BRGM</ref> :

  • fer sulfuré (Haüy) ;
  • hépatopyrite ;
  • or des fous (terme commun avec la chalcopyrite)<ref>Modèle:Ouvrage</ref> ; durant la ruée vers l'or, la méconnaissance et le désespoir de bien des mineurs les menèrent à confondre la pyrite et la chalcopyrite avec l'or à cause de leur éclat et leur couleur ; paradoxalement, la pyrite contient des traces d'or (l'arsenic et l'or sont des éléments qui entrent dans la structure de la pyrite via une substitution couplée), le métal précieux prospecté dans les sédiments provenant notamment de la diffusion de son élément chimique hors du minéral de pyrite pendant des millions d'années<ref>Modèle:Article</ref> ;
  • Pyrit (Haidenger) ;
  • pyrites ;
  • Schwefelkies (Werner) ;
  • sidéropyrite ;
  • tombazite ;
  • xanthopyrite.

Caractéristiques physico-chimiques

Critères de détermination

Du point de vue macroscopique, les cristaux de pyrite prennent souvent des formes dodécaédriques aux faces pentagonales appelé pyritoèdres. De façon générale, la pyrite forme des cristaux d'habitus cubique, octaédrique ou pyritoédrique, dont les faces peuvent être striées.

D'éclat métallique brillant et opaque, la pyrite a une couleur dorée pâle. Son trait est vert-noir à marron et dégage une odeur de soufre.

Sa dureté est entre 6 et 6,5 sur l'échelle de Mohs. Sa cassure est irrégulière et parfois conchoïdale.

Les macles des pyritoèdres sont dites en « croix de fer ». La pyrite est souvent maclée sur [110], par interpénétration (croix de fer) et sur [001].

La pyrite est faiblement soluble dans l'acide nitrique. Elle devient magnétique lorsqu'elle est chauffée ; lors de la fusion entre Modèle:Tmp et Modèle:Tmp, elle forme une boulette magnétique.

Variétés

  • Arsenian pyrite : pyrite contenant 3 % d’arsenic. Les cristaux de cette variété ont la particularité d’avoir des faces incurvées ou mal formées. Elle s’est rencontrée en France dans la mine de Salsigne dans l’Aude (gisement épuisé) et dans de nombreuses autres localités dans le monde.
  • Ballesterosite : variété riche en zinc et en étain trouvée à Riego Rubio, Ribadeo, Lugo, Galice, Espagne. Cette seule occurrence mondiale suggère que cette « variété » soit en fait un simple synonyme de la pyrite.
  • Bravoïte (synonyme de mechernichite) : espèce décrite par Hillebrand en 1907<ref>Modèle:Article</ref> et dédiée au minéralogiste péruvien Jose J. Bravo (1874-1928). Cette espèce est déclassée au rang de variété par l’IMA. Il s'agit d'une pyrite nickélifère de formule (Fe,Ni)S2. Il existe une sous variété : l’hengleinite, de formule (Ni,Fe,Co)S2, connue à Müsen (Allemagne). La bravoïte possède plusieurs occurrences dans le monde. En France elle est connue dans la vallée d'Aure, Beyrède-Jumet, Hautes-Pyrénées<ref>C. Gourault, « Indice de Beyrède-Jumet (Hautes-Pyrénées) », dans Le Cahier des Micromonteurs, vol. 2, 1998, Modèle:P.</ref>, à Malepeyre, Lubilhac, Haute-Loire<ref>Pierre G. Modèle:Pc, Étude minéralogique et métallogénique du district filonien polytype de Paulhaguet (Haute-Loire, Massif Central français), thèse de doctorat, Orléans, France, 1989</ref> et dans plus de cinquante autres gisements.
  • Cayeuxite : variété de pyrite riche en As, Sb, Ge, Mo, Ni et autres métaux, se présentant sous forme de nodules polymétaliques du crétacé inférieur. Elle est dédiée au minéralogiste français Lucien Cayeux<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Zbigniew Sujkowsrki, « The nickel bearing shales in Carpathian Flysch », dans Arch. Mineral. Warsaw, vol. 12, 1936, Modèle:P.</ref>.
  • Cobalt-nickel-pyrite : variété contenant de 2 à 3 % de cobalt et 2 à 6 % de nickel, de formule 4[(Fe,Ni,Co)S2].
  • Cobaltoan pyrite : variété cobaltifère de pyrite de formule (Fe,Co)S2. Il existe de nombreuses occurrences à travers le monde.

Cristallochimie

Groupe de la pyrite
Minéral Formule Groupe ponctuel Groupe d'espace
Pyrite Fe[S2] mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Cattiérite Co[S2] mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Vaesite Ni[S2] mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Penroséite (Ni,Co,Cu)Se2 mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Trogtalite CoSe2 mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Villamaninite (Cu,Ni, Co,Fe)S2 mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Fukuchilite Modèle:Chem mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Krutaïte CuSe2 mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Hauérite Mn[S2] mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Laurite Ru[S2] mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Aurostibite AuSb2 mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Krutovite Ni[As2] mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Sperrylite Pt[As2] mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Géversite Pt(Sb,Bi)2 mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Insizwaïte Pt(Bi,Sb)2 mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Erlichmanite OsS2 mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Dzharkénite Fe[Se2] mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Gaotaiite Modèle:Chem mModèle:Surligner PaModèle:Surligner
Mayingite IrBiTe mModèle:Surligner PaModèle:Surligner

voir aussi en:Pyrite group.

Cristallographie

La pyrite cristallise dans le système cristallin cubique, de groupe d'espace PaModèle:Surligner (Z = 4 unités formulaires par maille), avec le paramètre de maille <math>a</math> = Modèle:Unité (volume de la maille V = Modèle:Unité, masse volumique calculée = Modèle:Unité)<ref>ICSD No. 109 377 ; Modèle:Article</ref>.

Elle est constituée d'ions fer(II) Fe2+ et d'ions disulfure S22−, autrement notés S-S. La structure de la pyrite est apparentée à celle de la halite NaCl. Les ions Fe2+ forment un réseau cubique à faces centrées, comme les ions Na+ de la structure NaCl. Les ions disulfure constituent des bâtonnets S-S dont le centre est en position intermédiaire de la maille cubique face-centrée, c'est-à-dire dans la position des ions Cl de NaCl.

Coordonnées des ions dans la structure de la pyrite
Ion Position
de Wyckoff
Symétrie
ponctuelle
Dans l'unité
asymétrique
Par l'application des opérations
de symétrie du groupe d'espace
Fe2+ 4a .Modèle:Surligner. 0 0 0 0 1/2 1/2 1/2 0 1/2 1/2 1/2 0
S-S 4b .Modèle:Surligner. 1/2 1/2 1/2 1/2 0 0 0 1/2 0 0 0 1/2
S 8c .3. 0,38 0,38 0,38
(coordonnées
arrondies)
0,12 -0,38 0,88 -0,38 0,88 0,12 0,88 0,12 -0,38
-0,38 -0,38 -0,38 0,88 0,38 0,12 0,38 0,12 0,88
0,12 0,88 0,38

Les bâtonnets S-S sont inclinés de 54,74° par rapport aux axes du cube, de telle sorte que :

  • les cations Fe2+ sont en coordination octaédrique, entourés d'anions S, avec une longueur de liaison Fe-S de Modèle:Unité ;
  • les ions S (extrémité des bâtonnets d'ions disulfure S-S) sont en coordination tétraédrique, chaque S étant entouré de trois ions Fe2+ à distance Modèle:Unité et de l'autre ions S du pont disulfure à distance Modèle:Unité ;
  • la longueur des liaisons S-S est Modèle:Unité/2<ref name="Greenwood">Modèle:Ouvrage</ref>. La variabilité de cette longueur dans la famille des pyrites est interprétée comme un écart à une structure purement ionique.

Gîtes et gisements

Gîtologie et minéraux associés

La pyrite peut être d'origine sédimentaire, magmatique, métamorphique ou hydrothermale. On la trouve également dans certaines météorites.

En particulier, les sols schisteux et argileux sont susceptibles de contenir des pyrites en milieu pauvre en oxygène, par action de bactéries sur de la matière organique. Le point de départ de cette minéralisation se trouve dans la production d'hydrogène sulfuré par les bactéries protéolytiques qui dégradent les protéines ou par les bactéries sulfato-réductrices qui décomposent les sulfates (produits issus de la décomposition des protéines) en hydrogène sulfuré. D'autres bactéries réduisent les hydroxydes ferriques (hydroxydes issu des roches ou de la matière organique) et libèrent les ions ferreux dans le milieu ambiant. En se combinant avec le fer, l'hydrogène sulfuré conduit à la précipitation de sulfures de fer, précurseurs de la pyrite. Lorsque la pyrite a une origine sédimentaire, elle constitue le minéral authigène caractéristique des environnements marins anoxiques riches en matière organique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Gisements producteurs de specimens remarquables

  • Espagne
Mina Ampliación a Victoria, Navajún, La Rioja<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Miguel Calvo Rebollar, Minerales y Minas de España. Volumen II. Sulfuros y sulfosales, Museo de Ciencias Naturales de Álava, 2003, 703 p.</ref>.
  • Belgique (Région wallonne)
Mine du Rocheux à Theux-Oneux (fin d'exploitation en 1880).
  • France
Mines de Batère, Corsavy, Arles-sur-Tech, Pyrénées-Orientales<ref>C. Berbain, G. Favreau et J. Aymar, Mines et Minéraux des Pyrénées-Orientales et des Corbières, Association Française de Microminéralogie, 2005, Modèle:P.</ref>.
Carrière de talc de Trimouns près de Luzenac dans l’Ariège<ref>Didier Modèle:Pc, P. Modèle:Pc, « Le Gisement de talc de Trimouns », in Monde et minéraux, Modèle:N°, avril 1987, Modèle:P..</ref>.
Mine de Saint-Pierre-la Palud (Rhône), exploitée jusqu'en 1972.
  • Italie
Cantiere Vigneria, Miniera di Rio (Miniera di Rio Marina), Rio Marina, Île d'Elbe, Toscane<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} P. Orlandi et A. Pezzotta, I minerali dell'Isola d'Elba. I minerali dei Giacimenti metalliferi dell'Elba orientale e delle Pegmatiti del Monte Capanne, Novecento Grafico, Bergamo, 1997, 245 p.</ref> .
  • Pérou
Mines de Huaron, San Jose de Huayllay District, Cerro de Pasco, Daniel Alcides Carrión Province, Pasco Department.
  • Slovaquie
Banská Štiavnica baňa (ex Schemmittz), Banská Štiavnica, Banská Štiavnické rudné pole, Štiavnické vrchy, Banskobystrický Kraj<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} M. Haber, S. Jelen, E.L. Shkolnik, A.A. Gorshkov et E.A. Zhegallo, « The participation of micro-organisms in the formation of todorokite from oxidation zone (Terézia Vein, Banskà Stiavnica deposit, Slovak Republic) », dans Acta Miner. Petr., vol. 1, 2003.</ref>.

Exploitation des gisements

Utilisation

  • La pyrite fut plus exploitée aussi bien comme source de soufre que de fer. Cette industrie très polluante tend cependant à être remplacée par d'autres procédés. En 1985, 18 % du soufre était obtenu à partir de ce minerai. La quantité extraite est de moins de 8 % actuellement, soit 6,6 millions de tonnes extraites par an, dont 6 millions rien qu'en Chine<ref name="Vigne">Modèle:Ouvrage</ref>. Elle n'est pas utilisée comme source de fer pour la fabrication de l'acier car le coût d'extraction est supérieur par rapport à l'hématite (Modèle:Chem) ou à la magnétite (Modèle:Chem). L'extraction du fer à partir de la pyrite permet également l'obtention d'une fonte, qui doit cependant être soufflée à l'oxygène pour éliminer le soufre en solution. Les derniers procédés de biolixiviation ont permis l'extraction du chrome à partir de la pyrite.
  • Elle reste le minerai de base de la fabrication de l’acide sulfurique par le procédé des chambres au plomb. Elle est exploitée dans beaucoup de gisements pour le traitement métallurgique des poudres (pelletisation) dans la production de l'or, du cuivre, du cobalt, du nickel…

Problèmes sanitaires et environnementaux

  • Son utilisation dans le remblai autour des fondations de diverses constructions, notamment au Québec et accidentellement comme composant pour le béton à Trois-Rivières, a été à l'origine de critiques en raison de l'affaiblissement des fondations dû aux fissures provoquées par gonflement. Ce gonflement est produit par la réaction de la pyrite avec l'eau, l'air et la chaux ([[Chaux éteinte|Modèle:Fchim]]) du béton. Les solides produits, hydroxyde ferrique ([[Hydroxyde ferrique|Modèle:Fchim]]) et gypse ([[Gypse|Modèle:Fchim]]), sont plus volumineux que les réactifs solides car ils incorporent les atomes des fluides réactifs ; eau ([[eau|Modèle:Fchim]]) et dioxygène ([[Dioxygène|Modèle:Fchim]]) .
4 Modèle:Fchim + 15 [[Dioxygène|Modèle:Fchim]] + 14 [[eau|Modèle:Fchim]] + 8 [[Chaux éteinte|Modèle:Fchim]] → 4 [[Hydroxyde ferrique|Modèle:Fchim]] + 8 [[Gypse|Modèle:Fchim]].

Galerie

France

Monde

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Modèle:Palette

Modèle:Portail