Ivanhoé

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Modèle:Infobox Livre

Ivanhoé (Modèle:Langue en anglais), paru en Modèle:Date, est le premier roman de l'écrivain écossais Walter Scott consacré au Moyen Âge. Il fait partie des [[Walter Scott#Les Waverley Novels|Modèle:Langue]].

Intrigue

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Cédric de Rotherwood, dit le Saxon, un thane (ou vavasseur, pour les Normands) nostalgique de l'Angleterre saxonne vaincue en 1066, rêve de rétablir sur le trône de l'Angleterre un monarque autochtone en la personne d'Athelstane de Coningsburgh, un voisin, descendant des derniers rois saxons. Dans ce but, il envisage de l'unir avec sa pupille, Lady Rowena de Hargottstandstede, princesse saxonne descendant du roi Alfred le Grand. Toutefois, cette dernière est amoureuse et aimée du fils de Cédric, Wilfrid. Ce dernier est renié et déshérité par son père pour s'être mis au service de Richard Cœur de Lion, qui lui a accordé en fief le manoir d'Ivanhoé. Wilfrid a ainsi accompagné le roi en Terre sainte pour participer à la troisième croisade.

L'histoire commence en 1194. Wilfrid d'Ivanhoé rentre secrètement dans son pays, comme un pèlerin de retour de Terre Sainte.

Fichier:Illustration by C E Brock for Ivanhoe - opposite page046.jpg
Rowena demande des nouvelles d'Ivanhoé au pèlerin. Illustration de Charles E. Brock.

Il prend part à un tournoi à Ashby sous le nom de Chevalier Déshérité (Desdichado en espagnol), où il affronte Brian de Bois-Guilbert, normand et chevalier du Temple.

Pendant l'absence de son frère aîné, Richard, le prince Jean tente de s'emparer du trône. Pour cela, il essaie de constituer un parti : le tournoi doit favoriser ses projets. Toutefois, ses chevaliers sont battus, lors des deux journées de combat, par Ivanhoé et Richard, l'un et l'autre masqués.

Opposé à Brian de Bois-Guilbert et ses alliés normands, Reginald Front-de-Bœuf (auquel le prince Jean a donné le fief d'Ivanhoé), Maurice de Bracy et Philippe de Malvoisin, Wilfrid d'Ivanhoé doit se battre pour récupérer son fief d'Ivanhoé et permettre à Richard de retrouver son trône. Il combat également Bois-Guilbert pour sauver Rebecca, fière beauté juive aux talents de guérisseuse, fille d'Isaac d'York et accusée de sorcellerie par le chef des Templiers parce qu'elle s'est refusée à Brian.

L'esprit du roman

Ivanhoé est sous-titré : A Romance, d'après un mot français archaïque désignant les œuvres écrites en langue romane ou vulgaire (par opposition au latin). Œuvre de fiction à distinguer du roman (novel), cette forme littéraire, propre à l'épopée fabuleuse ou au conte, renvoie à une forme qui ne respecte pas exactement la vraisemblance, laissant la place à la théâtralité et au surnaturel<ref>Henri Suhamy, « Notice d'Ivanhoé », dans Walter Scott, Ivanhoé et autres romans, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, Modèle:P..</ref>.

Fichier:John Thomas Haines in Ivanhoe tinsel print VA.jpg
Brian de Bois-Guilbert, joué au théâtre par John Thomas Haines (1830).

Analyse

Jusqu’ici, Scott a produit des romans historiques consacrés à l’Écosse et situés dans un passé récent ({{#switch: ou fin du

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}}), passé dont il a une connaissance privilégiée par tous les récits qui ont marqué son enfance<ref>Hippolyte Taine, Histoire de la littérature anglaise, Hachette, 1866-1878, Modèle:T.IV, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, Modèle:P..</ref>. Un même thème parcourt ces premiers livres : pourquoi et comment la bourgeoisie et le protestantisme ont réussi à triompher de l’aristocratie catholique, et à fondre l’Écosse dans la Grande-Bretagne. Ce vaste et douloureux mouvement d’union aboutit en 1822 à la première venue à Édimbourg d’un souverain protestant de la maison de Hanovre, événement dont Scott, artisan zélé de la « réconciliation », est le grand ordonnateur<ref>James MacCearney, « Préface » de Walter Scott, Redgauntlet : histoire du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Privat/Le Rocher, coll. « Motifs », 2007, Modèle:T.I, Modèle:P..</ref>.

Dans l’introduction de 1830 à Ivanhoé, Scott explique qu’il s’était senti à l’étroit dans son costume d’écrivain régionaliste et qu’il avait voulu prouver — à lui-même et à tous — qu’il était capable d’en sortir<ref>Introduction de 1830, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Introduction to Ivanhoe », sur ebookmall-ebooks.com.</ref>. On peut néanmoins retrouver dans Ivanhoé les thèmes scottiens récurrents : une classe sociale prend la place de l’autre, un peuple domine l’autre, c’est le verdict de l’Histoire, il ne sert à rien de cultiver des rancœurs, il faut au contraire œuvrer à la « réconciliation » entre antagonistes d’hier. Pour cela, il présente le roi Richard sous un jour favorable, mettant en particulier en exergue ses qualités de simplicité et de gaîté dans la soirée chez l'ermite.

Fichier:Ivanhoe. Abridged and edited with introd., notes, glossary, etc. (1905) (14576989200).jpg
Richard Coeur de Lion, en chevalier incognito, à l'entrée de la cabane de l'ermite. Illustration de 1905.

Cette réconciliation, Scott a coutume de la sceller en fin de livre par un mariage symbolisant l’« union » du peuple britannique<ref>Michel Crouzet, préface de Walter Scott, Waverley, Rob Roy, La Fiancée de Lammermoor, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1981, Modèle:P..</ref> : ici, le mariage d’Ivanhoé, compagnon d’un roi normand, et de Rowena, descendante d’un roi saxon.

En situant son roman hors d’Écosse, en renonçant à la description des mœurs d’une « région rude et sauvage<ref>Walter Scott, Le Cœur du Mid-Lothian : la prison d’Édimbourg, coll. « Folio classique », Gallimard, 1998, Modèle:P..</ref> », en s’extrayant des complications politiques, claniques et religieuses d’un pays lointain, l’auteur conquiert un public plus large<ref name=Suhamyp311>Henri Suhamy, Sir Walter Scott, Fallois, 1993, Modèle:P..</ref>. Se passer de dialogues en scots y contribue également (bien que dans cet ouvrage l'auteur insiste sur l'enjeu de la langue, ici saxonne par opposition à celle des conquérants, les Normands<ref>Par exemple au chapitre XXVI (notamment page 213 de l'édition Club du livre sélectionné).</ref>). Dans Ivanhoé, l’Histoire devient compréhensible par tout un chacun : l’époque féodale est simplifiée, les mécanismes sont mis à nu, les conflits sont transparents et se cristallisent autour d’un personnage central, la leçon est plus claire encore que dans Waverley<ref name=Suhamyp311/>.

On a pu reprocher à Scott des sources peu solides : par exemple, l’hostilité entre Saxons et Normands à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle n’est pas historiquement attestée<ref>Valentino Bompiani, Le Nouveau Dictionnaire des œuvres, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1994, Modèle:T.III, Modèle:P..</ref>. Mais l’auteur prévient qu’il ne cherche qu’à donner une couleur de l’époque : s’attachant à ce que rien ne nuise à la vraisemblance historique, il se réserve une liberté dans le choix des détails<ref>Dédicace d'Ivanhoé, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Dedicatory Epistle to the Rev. Dr Dryasdust, F.A.S. », sur ebookmall-ebooks.com.</ref>.

L’accueil critique est excellent. Les seules réserves concernent l’insipidité de Rowena et la résurrection incongrue d’Athelstane<ref name=Walterscottlib>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Ivanhoe », sur walterscott.lib.ed.ac.uk.</ref>. Traduit en de nombreuses langues, le livre lance la vogue de Scott dans toute l’Europe et impose le roman historique comme un phénomène international<ref name=Walterscottlib/>.

Il s’agit de l’œuvre la plus populaire de Scott, peut-être — en données corrigées — du record mondial des ventes de roman<ref name=Suhamyp311/>. Avec Ivanhoé, Scott « crée à l’intérieur de son système romanesque un genre nouveau, aux conséquences aussi importantes que celles qu’eut Waverley<ref name=Suhamyp300>Henri Suhamy, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref> ».

Néanmoins, si les romans que Scott a écrits avant 1819 ont inspiré les grands romanciers du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (Pouchkine, Mérimée, Balzac, Hugo, Manzoni), Ivanhoé a plutôt inspiré la littérature populaire<ref name=Suhamyp300/>. Et une partie de la critique reproche à l’auteur d’avoir abandonné l’histoire récente de l’Écosse<ref>« Le génie de Scott s’exprime surtout dans ses romans écossais ». James MacCearney, Modèle:Opcit, Modèle:T.I, Modèle:P..</ref>, dont il avait une connaissance intime, pour faire appel à l’imagination plus qu’à la sensibilité, pour se lancer dans « de grandes reconstitutions en carton-pâte d’un passé insaisissable et trop complaisamment pittoresque », pour « tout un tintamarre de duels, de combats, de chevauchées, de cliquetis de hallebardes et de grincements de chaînes rouillées » ne relevant, selon certains, que de préoccupations d’ordre commercial<ref>Henri Suhamy, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Taine notamment reproche à Scott de s’aventurer dans un passé trop lointain, et d’en donner une peinture dans laquelle seuls les costumes et les décors sont exacts ; où actions, discours et sentiments sont modernes<ref>Hippolyte Taine, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. « Tous les deux cents ans, dit Taine, chez les hommes, la proportion des images et des idées, le ressort des passions, le degré de la réflexion, l’espèce des inclinations changent<ref name=Tainep301>Hippolyte Taine, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. » Or, Scott travaille vite et le plus lucrativement possible. Il n’a donc pas le temps d’entreprendre la difficile quête de « la structure des âmes barbares<ref name=Tainep301/> », ni le souci de montrer une vérité « atroce et sale<ref>Hippolyte Taine, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref> ».

Remarques

  • Le roman offre, pour l'époque, un portrait très favorable des Juifs et dénonce largement l'antijudaïsme à l'œuvre au Moyen Âge.
Fichier:Delacroix - Ivanhoé, btv1b10029800d.jpeg
Delacroix : Isaac de York emprisonné et sur le point d'être torturé.
Le portrait magnifique de Rébecca est inspiré, selon W. S. Crockett, auteur d'un ouvrage (The Scott Originals, 1912) consacré aux personnages réels ayant servi de modèle à Scott, de Rebecca Graetz (1781-1869), jeune juive de Philadelphie dont Washington Irving l'avait entretenu, lors de son séjour à Abbotsford ; c'était une amie intime de la fiancée de l'écrivain américain, Mathilda Hoffman. Très belle, Rebecca Graetz ne se maria jamais, se consacrant à des œuvres de bienfaisance<ref>Note n° 13 du chapitre VII du roman Ivanhoé, in Walter Scott, Ivanhoé et autres romans, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, Modèle:P.1513.</ref>.
  • Dans le chapitre VIII, Scott cite trois vers de Coleridge extraits d'un court poème, le Tombeau du chevalier, composé en 1817 et publié peu avant sa mort. James Gillman, médecin, ami et biographe de Coleridge, avait cité ces vers, alors inédits, à Scott, qui était de passage à Londres. Il put ainsi identifier l'auteur anonyme d'Ivanhoé, en les découvrant dans le roman<ref>Note n° 5 du chapitre VIII du roman Ivanhoé, in Walter Scott, Ivanhoé et autres romans, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, Modèle:P.1515.</ref>.
  • Le siège du château de Châlus en Limousin, où est mort en 1199 Richard Cœur de Lion, a fourni à Walter Scott le canevas du siège du château de Front-de-Bœuf.
  • Alexandre Dumas a signé une traduction française de ce roman. CertainsModèle:Qui pensent qu'elle est l'œuvre de Marie de Fernand, maîtresse et collaboratrice de Dumas<ref>Walter Scott, Ivanhoé et autres romans, présentation, notes, et traduction de Sylvère Monod, Jean-Yves Tadié et Henri Suhamy, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, 1631 pages, Modèle:P.1498.</ref>. Toutefois, dans sa préface, Dumas affirme l'avoir réalisée lui-même sous les yeux d'un anglais séjournant alors sous son toit. De plus, contrairement à celles ordinaires à Marie de Fernand, cette traduction est tout à fait littérale.

Influence

  • Thackeray a écrit Rowena et Rébecca en 1850, une suite qui exploite la veine sentimentale du roman de Scott.
  • Gérard de Nerval a donné le titre d'El Desdichado à l'un des sonnets des Chimères, du nom sous lequel Ivanhoé participe au tournoi d'Ashby, dans les premiers chapitres du roman (signifiant « le Déshérité »).
  • Le prénom de la seconde épouse du narrateur de Ligeia, conte d'Edgar Allan Poe, s'inspire de Lady Rowena, l'un des principaux personnages du roman.
  • Pierre Efratas est également l'auteur d'une suite, Le Destin d'Ivanhoé (2003), qui se passe sous le règne de Jean.
  • Le jeu vidéo Defender of the Crown réintroduit plusieurs éléments du roman, dont le héros Ivanhoé, au moment du choix du héros à diriger, ainsi qu'une partie de l'intrigue.

Adaptations

Ivanhoé a suscité de nombreuses illustrations dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Il a également régulièrement été adapté en bande dessinée<ref>Modèle:Périodique.</ref>.

Cinéma

Cette trame romanesque a été, de très nombreuses fois, portée à l'écran dès 1913. La plus célèbre est un film de 1952 avec Robert Taylor et Elizabeth Taylor. Elle fait également l'objet d'une série télévisée britannique avec Roger Moore, parmi les premières diffusées en France.

Télévision

Musique

Bande dessinée

Fichier:CC No 02 Ivanhoe 2.jpg
Classic Comics.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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