Musulmans de France

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
Révision datée du 22 septembre 2023 à 08:04 par >Thontep (→‎Associations spécialisées : Femyso)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Modèle:Homonymes Modèle:Infobox Organisation Musulmans de France (MF), anciennement Union des organisations islamiques en France (UOIF) de 1983 à 1989 puis Union des organisations islamiques de France (UOIF) de 1989 à 2017, est une association musulmane française fondée en 1983.

Parmi les organisations liées à Musulmans de France on trouve l'Association des musulmans d'Alsace (AMAL), l'Association cultuelle lyonnaise ou encore l’Association des musulmans des Alpes-Maritimes (AMAM).

Anciennement membre du Conseil français du culte musulman, elle s'en détache en 2013 et cherche depuis à négocier sa réintégration<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Comme toutes les structures liées aux Frères musulmans, elle est inscrite en Modèle:Date- sur la liste des groupes terroristes publiée par les Émirats arabes unis avec 81 autres organisations dans le monde entier dont plusieurs actives légalement au sein de l'Union européenne<ref name="20minutes">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Al-Arabiya">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="EAU" />.

À la suite de son congrès de Modèle:Date- au Bourget, l'UOIF vote le changement de son nom en « Musulmans de France »<ref name="LaCroix">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="ouestf">Modèle:Lien web.</ref>.

Histoire

À la suite de la promulgation de la loi du Modèle:Date- libéralisant le contrat d'association pour les étrangers<ref>Modèle:Lien web.</ref>, l’UOIF est créée en Modèle:Date- à Nancy en Meurthe-et-Moselle par Abdallah Ben Mansour, alors étudiant tunisien, et par Zuhair Mahmood, alors ingénieur nucléaire irakien. Elle regroupe douze associations de toute la France<ref name="Ternisien">Modèle:Ouvrage.</ref>, puis, par le rassemblement de quatre associations du nord et de l'est de la France<ref name=lesmusulmansenfrance>Modèle:Ouvrage.</ref> sous le nom d'Union des organisations islamiques en France<ref name="LaCroix"/>.

En 1989, l’Union des organisations islamiques en France, se rebaptise l’Union des organisations islamiques de France<ref name="Ternisien" />. Cette francisation s'étend à sa direction, alors composée d'un noyau dur de Tunisiens, proches du mouvement Ennahdha, qui bascule au profit de Marocains ayant acquis la nationalité française<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Gilles Kepel considère qu'à partir de 2005 l'UOIF perd de son influence sur les musulmans français. Il en veut pour preuve la fatwa condamnant les incendies de voitures lors des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises qui ne sera suivie d'aucun effet. Il explique, en partie, cette perte de contrôle sur la communauté musulmane par le fait que les cadres de l'UOIF sont des étrangers (des « blédards ») alors que ceux qui possèdent le pouvoir sont des enfants d'immigrés prônant un islam salafiste qui ne réclame pas davantage d'intégration, mais au contraire qui rejettent la communauté nationale<ref>« La géopolitique de la guerre civile », entretien avec Gilles Kepel, Conflits, Modèle:N°, avril-mai-juin 2016.</ref>.

En Modèle:Date-, le président de l'UOIF, Amar Lasfar, annonce le renommage de son organisation en Modèle:Citation pour mettre en avant son Modèle:Citation<ref name="lacroix 1300839890">Modèle:Article.</ref>. Abdellah Zekri, secrétaire général du Conseil français du culte musulman, fustige le changement de nom, arguant que Modèle:Citation<ref name=ideo>Modèle:Lien web.</ref>. Il l'accuse aussi d'Modèle:Citation avec son instance<ref name="lacroix 1300839890" />.

Organisation

Musulmans de France dépend de l’Union des organisations islamiques en Europe (UOIE ou FOIE) qui est assistée d’un Conseil européen pour la fatwa et la recherche, composé de 29 oulémas et présidé par Youssef al-Qaradawi, un théologien proche des Frères musulmans et réfugié au Qatar depuis son expulsion d’Égypte en 2014<ref>Modèle:Lien web</ref>. Al-Qaradawi a été interdit de séjour en France en 2012<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ce conseil est chargé d’émettre des avis juridiques (fatwas) sur les questions liées au statut des musulmans en Europe, ce qu’il désigne sous l'appellation de « jurisprudence de minorité »<ref name=":0" />.

En aval, Musulmans de France regroupe plus de 250 associations musulmanes directement affiliées<ref name="lesmusulmansenfrance" />. En 2002, l'UOIF déclare être propriétaire d’une trentaine de lieux de culte dans la plupart des grandes villes françaises et en contrôle environ 200, c'est-à-dire autant que la mosquée de Paris. En 2003, l'UOIF a fait l'acquisition d'une dizaine de nouveaux lieux de culte. Modèle:Citation<ref name=":0" />.

Direction

Fichier:Amar Lasfar, RAMF 2018.jpg
Amar Lasfar, président de Musulmans de France (2013-2021).

Depuis Modèle:Date-, le président en exercice de Musulmans de France est Mohsen Ngazou<ref name="ngazou" />. Il succède à Amar Lasfar, qui devient vice-président. Le prédécesseur de Lasfar à la présidence est Ahmed Djaballah<ref>La Croix Carnet : Ahmed Jaballah, nouveau président de l’UOIF, La Croix, 6 juin 2011.</ref>, qui a lui-même succédé à Fouad Alaoui, démissionnaire le Modèle:Date- le jour même des élections du CFCM<ref>Fouad Alaoui : « Ma démission n’a rien à voir avec le CFCM », saphirnews.com, 7 juin 2011.</ref>. Fouad Alaoui avait lui-même succédé à Lhaj Thami Breze lors de l'assemblée générale de l'organisation en 2009<ref>Élections UOIF : Fouad Alaoui élu président, saphirnews.com, 2 novembre 2009.</ref>.

Associations spécialisées

Musulmans de France a mis en place plusieurs associations spécialisées dont<ref>Nos Associations, UOIF</ref> :

En plus des établissements scolaires privés à Lyon, Lille, Marseille et en Île-de-France.

Le FEMYSO, Forum des jeunes et des étudiants musulmans européens, est également une émanation transnationale de l'UOIF, devenu depuis Musulmans de France. Le FEMYSO abrite à son tour un panel d'organisations liées de près ou de loin aux Frères musulmans. Parmi celles-ci, on trouve l'Islamic Community Millî Görüs, une organisation qui relaie la propagande de Recep Erdoğan en Europe, les Étudiants musulmans de France, association créée par Fouad Alaoui, futur président de l'UOIF frériste, ou encore la ligue des musulmans de Belgique, équivalent belge de Musulmans de France. Selon Le Figaro, « l'action du FEMYSO en Europe consiste en un lobbying visant notamment à éditer des campagnes de communication et d'affichage en faveur de la liberté de porter le voile, des projets de recherche, ou encore l'organisation de séminaires de jeunes Européens pour apprendre à dénoncer dans les médias tout discours mettant en cause la présence de l'islam en Europe comme responsable de la vague d'attentats islamistes survenue depuis quelques années. »<ref name="Sugy202309">Paul Sugy, «Colonialisme», «suprématie blanche»... La France accusée d’islamophobie au Parlement européen, lefigaro.fr, 22 septembre 2023</ref> Le FEMYSO s'en prend régulièrement à la France, notamment en raison du vote de la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques françaises de 2004 et de la loi interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public de 2010<ref name="Sugy202309"/>.

Financement

Modèle:Refnec

Musulmans de France affirme que seuls 30 % de ses fonds proviennent de sources étrangères. Cependant, Fiammetta Venner affirme dans son ouvrage OPA sur l'islam de France : les ambitions secrètes de l'UOIF, publié en 2005, qu’une grande partie des fonds dits d’origine française proviennent en réalité des grands mécènes du Golfe Persique<ref>Modèle:Lien web</ref> et le chercheur Haoues Seniguer affirme dans un entretien accordé au quotidien Libération : Modèle:Citation

Le Qatar a financé (4,4 million d'euros) la construction de la mosquée Assalam de Nantes, gérée par l’Association islamique de l’Ouest de la France (AIOF), un satellite régional de Musulmans de France ; ainsi que la mosquée As Salam de Mulhouse, administrée par l’Association des musulmans d'Alsace, aussi été érigée grâce à un don de 2 millions d’euros de la part de l'ONG Qatar Charity; de même le Qatar finance la future grande mosquée à Marseille<ref>Modèle:Citation Modèle:Lien web</ref>.

Dans le cadre de sa stratégie de financement, Musulmans de France a engagé un processus d'autonomisation financière. Elle a investi le marché du halal à effet de générer du flux de trésorerie tant sur le marché français qu'à l'export. Officieusement, ce marché représenterait un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros par an. Elle détiendrait un monopole de fait pour l'exportation vers les pays du Golfe<ref name=":0" />.

Relations avec l'UOIE

Musulmans de France est membre de l'Union des organisations islamiques en Europe (UOIE). L'UOIE était dirigée depuis Londres par Ahmed al-Rawi. Aujourd'hui, elle est dirigée par Chakib ben Makhlouf, récemment élu pour un mandat de quatre ans, qui est assisté par un conseil d'administration composé par des représentants des grandes fédérations de différents pays d'Europe.

L'UOIE est l'initiatrice directe du fort développement en France de Musulmans de France et de ses nombreuses associations satellites, ainsi que de l'ouverture en 1990, de l'Institut européen des sciences humaines, sis à Château-Chinon, et spécialisé dans la formation d'imams et dans l'enseignement de la langue arabe. Modèle:Refnec. L'UOIE a été à l'origine de la création du Conseil européen de la recherche et de la fatwa, dont la fonction est d'étudier et d'émettre des fatwas collectives qui répondent aux musulmans d'Europe et résolvent leurs problèmes, conformément aux règles et objectifs de la charia musulmane.

Idéologie

Modèle:Section à vérifier Selon Frank Frégosi, chercheur au CNRS, Modèle:Citation

À plusieurs reprises, des dirigeants de Musulmans de France ont repris publiquement la devise des Frères musulmans : « Le Coran est notre Constitution »<ref name="express 486103" />.

La confrérie des Frères musulmans Modèle:Citation.

En Modèle:Date-, l'UOIF change de nom et devient « Musulmans de France ». Pour Tareq Oubrou, membre de l'organisation et imam de Bordeaux, ce changement marque la volonté de l'organisation de s'éloigner des Frères musulmans<ref name="LaCroix" />. Ce changement de nom est officiel en Modèle:Date-<ref>Modèle:Pdf Témoin de publication du changement de nom de l'association</ref>.

En Modèle:Date-, le président de Musulmans de France, Amar Lasfar, déclare que Modèle:Citation, ajoutant que son mouvement représente Modèle:Citation<ref name=ideo/>.

Activités

Les rencontres des musulmans de France

Depuis 1984, l'UOIF organise chaque année la Rencontre annuelle des musulmans de France (RAMF), appelée aussi le « congrès du Bourget » en référence à la fois au lieu où se déroule cette manifestation et au fait que se tient habituellement aussi le congrès de l'organisation. Ce rassemblement est devenu le plus grand rassemblement musulman en France avec une participation de plus de trente mille personnes chaque année<ref name="lesmusulmansenfrance" /> (cent mille avancée par l'organisation en 2005 et cent cinquante mille en 2009<ref>Les musulmans de France se sont retrouvés au Bourget, La Croix, 14 avril 2009</ref>). La rencontre de 2012 aurait rassemblé 100 000 personnes mais beaucoup ne sont pas proches de Frères musulmans<ref>Modèle:Lien web</ref>. Selon l'UOIF, la trentième session (celle de 2013) a rassemblé Modèle:Nombre<ref>Modèle:Lien web.</ref>, en faisant le premier rassemblement musulman en Occident<ref name="EAU" />.

Le nombre de visiteurs aux rencontres est considéré comme surestimé par Fiammetta Venner<ref name="express 486103" />.

Parmi les thèmes débattus lors des rencontres de Modèle:Date- : la vie et la pratique musulmanes au quotidien et l'investissement des musulmans dans la politique. Parmi les conférenciers Hani Ramadan et Hassan Iquioussen. Les rencontres ont accueilli la députée UMP des Yvelines, Christine Boutin pour participer à un débat intitulé « Vivre ensemble : obstacles et aspirations ».

Critiques

Musulmans de France est souvent considérée proche de l'idéologie des Frères musulmans et est parfois accusée par certains de soutenir des positions extrémistes.

Laurence Marchand-Taillade, secrétaire nationale du Parti radical de gauche et présidente de l'Observatoire de la laïcité du Val-d'Oise (OLVO), dénonce la présence lors du congrès de l'UOIF à Lille en Modèle:Date-, de personnalités ayant appelé au djihadisme en Syrie, condamné la coalition arabo-occidentale contre l'État islamique ou encore soutenant le Hamas<ref>Congrès de l'UOIF à Lille : des intégristes qui prêchent la haine de la France invités, lefigaro.fr, 29 janvier 2016</ref>. Nicolas Dupont-Aignan et Jérôme Guedj condamnent également la venue de « prédicateurs qui sèment la haine, dont les paroles sont la négation même du pacte républicain, qui ont pour seul objectif de déstabiliser notre République<ref name="ouestf" /> ».

Parmi les figures les plus controversées, l’on peut citer Nabil Ennasri, spécialiste du Qatar très proche de Youssef al-Qaradâwî<ref>« Ramadan, VRP de luxe. » Libération, 26 avril 2013.</ref>, Mohamad Ratib Al-Nabulsi, islamologue syrien prônant la peine de mort pour les apostats, et Abouzaid El Mokrie El Idrissi, un professeur à l'université de Casablanca soutenant la destruction de l'État d'Israël<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Les personnalités invitées aux congrès annuels de Musulmans de France ont souvent été l’objet de polémiques par le passé. Ainsi, en 2012, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant avait interdit la participation de six personnalités controversées au rassemblement<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Selon Fiammetta Venner, Musulmans de France a Modèle:Citation et cherche à Modèle:Citation<ref name="express 486103">Modèle:Lien web</ref>.

Mohammed Louizi, ancien cadre de l'organisation qui a écrit le livre Pourquoi j'ai quitté les Frères musulmans, note que Modèle:Citation<ref>Judith Waintraub et Vincent Nouzille, « L'islamosphère », Le Figaro Magazine, semaine du 6 octobre 2017, pages 50-56.</ref>.

Double-discours

Dans un essai publié en 2005, Fiammetta Venner dit avoir repéré la nature « intégriste » de Musulmans de France derrière son double-discours sur la laïcité, l'antisémitisme, etc., et reproche à Nicolas Sarkozy d'avoir institutionnalisé cette organisation au sein du Conseil français du culte musulman<ref name="express 486103" />.

En septembre 2004, Fouad Alaoui, secrétaire général de l'UOIF, rencontre les dirigeants du CRIF et déclare, après un débat Modèle:Citation que Modèle:Citation. Le Modèle:Date-, l'UOIF dénonce l'attentat antisémite à Bruxelles, qui a fait quatre mortsModèle:Refnec. Elle dénonce aussi les crimes de l'organisation État islamique<ref name="EAU">Modèle:Lien web.</ref>.

Néanmoins, début 2015, le Premier ministre Manuel Valls déclare s'inquiéter de son Modèle:Citation et affirme vouloir Modèle:Citation.

Élection présidentielle de 2017

Lors de l'élection présidentielle de 2017, Musulmans de France appelle, par la voix de son président Amar Lasfar, à voter pour peser sur le débat politique et à lutter contre le Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En vue du second tour, sa direction publie un communiqué appelant « tous les musulmans de France » à voter pour Emmanuel Macron contre Marine Le Pen<ref>« Communiqué – Appel à la mobilisation », uoif-online.com, 24 avril 2017.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Au cours de la campagne électorale, Marine Le Pen accuse Emmanuel Macron d'être proche de Musulmans de France, ce que ce dernier nie<ref>Modèle:Article</ref>.

Désignation comme organisation terroriste

Le 15 Modèle:Date-, les Émirats arabes unis ont officiellement désigné l'UOIF, proche des Frères musulmans, comme une organisation terroriste<ref name="20minutes" />,<ref name="Al-Arabiya" />,<ref name="EAU" />.

Demandes de dissolution

À la suite de la désignation de l'UOIF comme organisation terroriste par les Émirats arabes unis en Modèle:Date-<ref name="EAU" />, le Front national demande sa dissolution aux pouvoirs publics français<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans le même esprit, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Christian Estrosi, envisage la dissolution de l'UOIF<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Portail