Georges Catroux
Modèle:Sources à lier Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Georges Catroux, né le Modèle:Date de naissance à Limoges (France) et mort le Modèle:Date de mort à Paris (France), est un général d'armée, ministre de la [[Quatrième République (France)|{{#ifeq:République | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:République| République }} }}]] et ambassadeur français. Il fut l’un des principaux généraux ralliés au général de Gaulle après l’appel du 18 Juin et joua un rôle prééminent dans l’action de la France libre.
Biographie
Jeunesse
Georges Catroux est le fils d’un officier de carrière sorti du rang (cf. Famille). En classe préparatoire (« corniche ») au Prytanée militaire de La Flèche, il intègre Saint-Cyr en 1896 (promotion « Les Grandes Manœuvres »).
Une carrière militaire brillante l’emmène, dans ses jeunes années, de l’Algérie (où il fait la connaissance du père de Foucauld, puis de Lyautey), à l’Indochine.
Première Guerre mondiale
Il participe à la Grande Guerre comme chef de bataillon au 2e régiment de tirailleurs algériens (2e RTA). Le 5 octobre 1914, il est blessé à la jambe droite par deux balles de mitrailleuses puis fait prisonnier par les Allemands. Il sera cité à l'ordre de l'Armée pour ce fait d'armes en octobre 1919<ref>Modèle:Citation, Dossier de la Légion d'Honneur de Georges Catroux, base de données Léonore, lire en ligne p.21/49</ref>. Dans le camp de prisonniers d'Ingolstadt où il passera le reste de la guerre, il rencontre le capitaine de Gaulle.
Entre-deux-guerres
Après la guerre, il fait partie de la mission militaire française en Arabie, puis sert au Maroc (bataille de Bougafer en 1933). D'octobre 1936 à janvier 1939, il commande les troupes d'Algérie (XIXe Corps d'Armée) et se lie d'amitié avec le Khalifa Djelloul Ben Lakhdar<ref>Lors de la mort de ce dernier le 19 janvier 1940, il enverra ses condoléances au Gouverneur de l'Algérie : Modèle:Citation, La Dépêche algérienne, 24 janvier 1940</ref>.
En Modèle:Date-, il est nommé gouverneur général de l’Indochine française, un mois avant la déclaration de guerre (qui commence le premier septembre à l'occasion de l'agression allemande contre la Pologne), où il succède à Jules Brévié, un haut fonctionnaire civil : à la veille de la guerre, Paris veut envoyer un signal fort en Extrême-Orient. L'Indochine est en effet menacée par le Japon qui, depuis 1937 poursuit la conquête de la Chine, et qui, depuis février 1939 est installé dans l'île d'Hainan. Elle est en outre menacée par le Siam qui, depuis le coup d'état du général Luang Pibul Songram, a pris le nom de Thaïlande, et s'est rapproché de Tokyo<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>.
Seconde Guerre mondiale
Lorsque le général Catroux arrive en Indochine en août 1939, la situation intérieure est calme. Sur le plan extérieur, il doit faire face aux plaintes du Japon contre le ravitaillement en matériel des forces chinoises par le chemin de fer du Yunnan et le Transindochinois, alors que la guerre vient de commencer en Europe. La pression augmente avec la débâcle militaire française en mai 1940. Le 16 juin 1940, Catroux interdit le trafic d'essence vers Kunming, allant plus loin que le gouvernement français qui avait avant la guerre interdit tout trafic d'armes vers la Chine. Le 19 juin 1940, les japonais exigent par un ultimatum l'arrêt complet du transit des marchandises vers la Chine et l'installation de contrôleurs nippons à la frontière chinoise et à Haïphong ; Catroux obtempère, sans en référer au gouvernement<ref name=":0" />.
Le général Catroux est alors remercié, conséquence de sa faiblesse et de son indépendance avec les japonais. Le Modèle:Date-, le maréchal Pétain, alors Président du Conseil ayant succédé à Paul Reynaud le 16 juin<ref>La présidence du conseil est assuré par Philippe Pétain alors que le général Weygand est ministre de la Défense nationale, l'amiral Darlan ministre de la Marine et Albert Rivière ministre des Colonies.</ref>, le remplace par l’amiral Decoux, un proche de l'amiral Darlan, qui prend ses fonctions le Modèle:Date-, soit Modèle:Nombre après la mise en place du régime de Vichy par l'Assemblée nationale. Entre-temps, Catroux a du s'engager dans des négociations avec le Japon sur un éventuel droit de passage des troupes nipponnes à travers l'Indochine. L'amiral Decoux, installé, prend à son tour des décisions allant dans le sens de celles prises par Catroux, toutefois en appliquant les lois racistes et discriminatoires du gouvernement de Vichy, tandis que ce dernier signait un accord de principe avec le Japon le 30 août 1940.
C'est donc remplacé par un gouvernement dirigé par Pétain, que Catroux repart vers la France et, désavouant l'armistice du 22 juin 1940, et le régime de Vichy, il profite de l'escale de Singapour, territoire britannique, pour rejoindre le général de Gaulle et la France Libre à Londres.
Général d'armée, il est le plus haut gradé de l’armée française à se rallier à lui Modèle:Incise.
Son engagement gaulliste lui vaut une déchéance de sa nationalité française et une radiation de l'ordre de la Légion d'honneur par décision du 8 décembre 1940 et sa condamnation à mort par contumace du régime de Vichy par arrêt du 10 avril 1941 de la cour martiale séant à Gannat, pour « crimes et manœuvres contre l'unité et la sauvegarde de la patrie »<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref> ; cet arrêt est annulé par l'arrêt de la cour de Riom du 14 décembre 1944<ref name=":1" />.
Il prouve sa nouvelle allégeance en 1941 alors que nommé par de Gaulle commandant en chef et haut-commissaire dans le Moyen-Orient il organise aux côtés des Britanniques la campagne de Syrie contre les forces de Vichy. Présent aux négociations de l'armistice de Saint-Jean-d'Acre qui signe la reddition des forces vichystes du Levant, il n'est cependant pas autorisé par les Britanniques à être signataire de l'accord<ref>Modèle:Article.</ref>.
Il est alors nommé délégué général de la France libre au Levant par De Gaulle et c'est lui qui, au nom de la France libre, reconnaît l’indépendance du Liban et de la Syrie peu après sa nomination. Il est ensuite gouverneur général de l’Algérie (1943-1944), toujours nommé par le général de Gaulle (voir la liste des ministres français des Affaires algériennes).
Compagnon de la Libération, il est ministre de l’Afrique du Nord dans le premier gouvernement de Charles de Gaulle du Modèle:Date- au Modèle:Date-.
Après-guerre
Il devient ensuite [[Liste des ambassadeurs de France en Russie|ambassadeur de France en Modèle:Abréviation]] de 1945 à 1948.
En 1954, le général Catroux est nommé grand chancelier de la Légion d'honneur. Il exerce ces fonctions jusqu'en 1969. C'est lui qui portera le projet de création de l'ordre national du Mérite (1963).
Après les troubles du Maroc, c’est lui qui négocie le retour du sultan Mohammed V en 1955 en se rendant auprès du Sultan exilé à Madagascar.
Le Modèle:Date-, le général Catroux est le chef de la Commission d'enquête, au ministère des Armées, qui auditionnera tous les officiers généraux et officiers supérieurs, présents lors de la défaite de Dien Bien Phu du Modèle:Date-. Les généraux Henri Navarre, René Cogny et Christian de Castries furent mis en cause.
Il est nommé ministre-résident en Algérie par le gouvernement Guy Mollet en 1956 en remplacement de Jacques Soustelle. La composition de ce gouvernement (Mendès-France, François Mitterand) soulève la fureur de la population algéroise d'ascendance européenne. Lui-même est accusé d'avoir signé l'Ordonnance du 7 mars 1944 abrogeant le code de l'Indigénat et d'avoir préparé la « capitulation » de la France au Maroc. Il est obligé de démissionner avant même d'avoir pris ses fonctions, en raison de manifestations hostiles à ce remplacement qui rentreront dans l'histoire sous le nom de journée des tomates, lors de la visite à Alger du président du conseil Guy Mollet, le Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Robert Lacoste lui succède.
Il est juge du Haut Tribunal militaire ayant jugé les généraux putschistes d’Alger de 1961.
En 1953, il avait intégré le conseil culturel du Cercle culturel de Royaumont.
Il meurt le Modèle:Date- à Paris. Ses obsèques en l’église Saint-Louis-des-Invalides, le Modèle:Date-, furent retransmises en direct sur l’une des deux seules chaînes de télévision françaises de l’époque. Son éloge funèbre fut prononcé par Michel Debré<ref>Modèle:Article.</ref>.
Il est avec Pierre Kœnig et Philippe Leclerc de Hauteclocque certainement l'un des généraux les plus renommés de la France Libre.
Famille
Georges Catroux est le fils de René-Michel Catroux (1835-1920), un officier de carrière sorti du rang ayant servi sous Modèle:Souverain2 en Extrême-Orient et en Algérie, né à Rablay en Maine-et-Loire qui épousa en 1871 Félicité Solari (1852-1935), née à Gênes et fille de colon sur le territoire algérien.
Georges Catroux est le troisième de quatre enfants, tous des garçons. Son frère aîné, Charles, né en 1872, est promis à une carrière militaire mais meurt jeune homme. Le deuxième frère, René Claude (1874-1964) est connu comme expert international en tableaux, son père se fâche avec lui parce qu'il n'avait pas choisi une vie militaire. Le dernier frère est Alexandre (1881-1959).
Parmi les trois neveux que lui donne son frère René Claude il y a Tristan Catroux, expert en tableaux lui aussi, et Diomède Catroux (1916-2008), homme politique, député de Maine-et-Loire puis des Alpes-Maritimes et secrétaire d’État à l’Air puis à l’Armement dans les années 1950 et 1960.
Georges Catroux a été marié trois fois. Le Modèle:Date, il se marie avec Marie Pérez, une Oranaise, fille d'un ancien maire de Mascara, qui lui donne deux fils, André et René. Opposé à ce mariage, son père n’y assiste pas<ref name="chaffanjon"> Modèle:Ouvrage</ref>. Après son décès<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, il se remarie le Modèle:Date avec Marguerite Jacob (1881-1959 à Mondement), fille d'un syndic des agents de change. Divorcée d'Hippolyte de Peyronnet puis du général Gaston d'Humières<ref>Les Cahiers d'histoire sociale: revue trimestrielle de l'Institut d'histoire sociale, Modèle:N°, Institut d'histoire sociale, Paris, L'A.E.P.I., 2002.</ref>,<ref> Henri Temerson, Biographies des principales personnalités françaises décédées au cours de l'année, Hachette, 1956, Modèle:P..</ref>, elle est apparentée à Jean Cocteau<ref> Jean Cocteau, Le Passé défini, vol. 4, présentation de Pierre Chanel, Gallimard, 2006, 416 pages, Modèle:P..</ref>. Déléguée de la Croix-rouge, elle s'engage dans les Forces Françaises libres où elle s'occupe des œuvres sociales FFL. Pendant la campagne d'Italie, celle du Rhin elle est inspectrice des services féminins de l'Armée. Après la guerre elle fut présidente de l'association des anciens élèves de la Maison d'éducation de la Légion d'Honneur. Le Modèle:Date, il épouse Frances Dellschaft (1923-2012), femme de lettres (sous le nom de Francès de Dalmatie) de nationalité américaine, fille de Frederick Dellschaft, industriel du pétrole, et de Marthe Chaumont, mariée en premières noces en 1947 avec Jean-de-Dieu Reille-Soult, marquis de Dalmatie, dont elle a divorcé en 1962<ref name="chaffanjon"/>,<ref> L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, vol. 14, 1964, p. XI.</ref>.
La comédienne Hélène Duc, reconnue Juste parmi les nations, était l'épouse du diplomate et dramaturge René Catroux<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, l’un des fils de Georges Catroux. Un de ses petits-fils, François Catroux, décorateur, épouse en 1968 Betty Saint<ref>Modèle:Article.</ref>.
Décorations
Décorations françaises, des colonies françaises ou interalliées
- texte= Grand-croix de la Légion d’honneur en 1961 (Chevalier en 1913, Officier en 1920, Commandeur en 1929, Grand officier en 1933)
- Fichier:Ordre de la Liberation 1st ribbon.svg Compagnon de la Libération<ref>Modèle:Lien web</ref>
- texte= Médaille militaire
- texte= Grand croix de l’ordre national du Mérite
- texte= Croix de guerre 1914-1918 (4 citations)
- Modèle:Déco Croix de guerre 1939-1945, palme de bronze
- texte= Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs
- texte= Commandeur du Mérite combattant
- texte= Commandeur du Mérite saharien
- texte= Grand-croix de l’ordre du Dragon d'Annam
- texte= Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres
- texte= Commandeur de l'Ordre des palmes académiques
- texte= Médaille coloniale avec agrafes « Maroc 1925 », « Sahara »
- texte= Médaille commémorative du Maroc avec agrafes « Haut-Guir », « Oujda »
- texte= Médaille commémorative de Syrie-Cilicie
- texte= Médaille commémorative de la guerre 1914-1918
- texte= Médaille interalliée dite de la Victoire
- texte= Médaille des évadés
- texte= Médaille de l'Aéronautique
Décorations étrangères
- texte= Grand-croix de l’ordre du Mérite de la République fédérale (Modèle:Pays)
- texte= Grand cordon de l’ordre de Léopold (Modèle:Pays)
- Modèle:Déco Grand-croix de l'ordre de la Couronne (Belgique) (Modèle:Pays)<ref>Modèle:Lien web</ref>
- texte= Grand-croix de l’ordre royal (Modèle:Pays)
- Cruz del Mérito Militar con distintivo azul Ordre du Mérite militaire (Modèle:ESP (1945-1977)-d Espagne)
- texte=Commandeur de la Legion of Merit (Modèle:Nobr)
- GRE Order of George I - Grand Cross BAR Grand-croix de l’[[Ordre de Georges Ier|ordre de Georges {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] (Modèle:Pays)
- texte= Chevalier grand-croix de l’ordre du Mérite de la République italienne (Modèle:Pays)
- JOR Order of the Star of Jordan GC Grand-croix de l’ordre de l'Étoile (Modèle:Pays)
- LAO Order of the a Million Elephants and the White Parasol - Grand Cross BAR Grand-croix de l'ordre du Million d'Éléphants et du Parasol blanc (Modèle:Pays)
- LBN National Order of the Cedar - Grand Cordon BAR Grand-croix de l’ordre national du Cèdre (Modèle:Pays)
- MAR Order of the Ouissam Alaouite - Grand Cross (1913-1956) BAR Grand-croix du Ouissam Alaouite (Modèle:Pays)
- St Olavs Orden storkors stripe Grand-croix de l’ordre de Saint-Olaf (Modèle:Pays)
- Order of Pakistan Commandeur de l’ordre du Pakistan (Modèle:Pays)
- Order of the Bath ribbon Chevalier grand-croix de l’ordre du Bain (Modèle:Pays)
- CivilMerit.Syria Grand-croix de l’ordre du Mérite (Modèle:Pays)
- Order of Saint Sava - Ribbon bar Grand-croix de l’ordre national de Yougoslavie (Modèle:Pays)
Publications
- Dans la bataille de la Méditerranée (1950)
- J’ai vu tomber le rideau de fer (1951)
- Lyautey le Marocain (1952)
- Deux missions au Moyen-Orient, 1919-1922 (1958)
- Deux actes du drame indochinois (1959)
Divers
- Une place de Paris dans le [[17e arrondissement de Paris|Modèle:17e]], porte son nom : la place du Général-Catroux
- Une rue de Limoges (sa ville natale) porte son nom : la rue du général Catroux.
- La promotion 2018-2020 de la Corniche Brutionne porte le nom de Général Catroux.
- Une rue porte son nom à Vaux-Andigny.
Notes et références
Annexes
Sources primaires
- Charles de Gaulle, Mémoires de Guerre :
- Volume II - L'Unité, 1942-1944, Paris, 1956,
- Volume III - Le Salut, 1944-1946, Paris,1959.
- Modèle:Ouvrage.
Bibliographie
- Jean Compagnon, Leclerc Maréchal de France (il est fait mention de lui dans ce livre), 1994.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
- Léon Moreel, Catroux le Méditerrannéen, 1959.
Liens externes
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