Jean Decoux

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Modèle:Infobox Personnalité militaire Jean Decoux, né à Bordeaux le Modèle:Date et mort à Paris le Modèle:Date, est un officier de marine français. Il est vice-amiral d'escadre au début de la Seconde Guerre mondiale et est commandant en chef des forces navales en Extrême-Orient et gouverneur général de l'Indochine française du Modèle:Nobr au Modèle:Nobr.

Biographie

Modèle:Article général Jean Decoux naît à Bordeaux le Modèle:Date dans une famille originaire de Haute-Savoie. Fils de Michel Decoux et d'Alice Mathéron, il est le cadet de trois enfants. Entré très jeune à l'École navale en 1901, Decoux est promu aspirant de deuxième classe en 1903, puis de première classe l'année suivante, enseigne de vaisseau en 1906, lieutenant de vaisseau en 1913, capitaine de corvette en 1920, capitaine de frégate en 1923, capitaine de vaisseau en 1929 et contre-amiral en 1935. Il est également bientôt nommé à des postes importants, notamment au Secteur de Défense de Toulon en 1938. Il est promu vice-amiral, puis élevé au rang de vice-amiral d'escadre en 1939<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Commandement de la flotte d'Extrême-Orient

Nommé commandant en chef des forces navales en Extrême-Orient, le Modèle:Date, par le président Albert Lebrun, Jean Ducouxhisse sa marque de commandement à bord du croiseur Lamotte-Picquet<ref group="n">Le croiseur Lamotte-Picquet est alors le vaisseau amiral des FNEO.</ref> le Modèle:Date à Saïgon.

Gouverneur général de l'Indochine

Il est nommé le Modèle:Date gouverneur général de l'Indochine française<ref>L’Amiral Jean Decoux, site saigon-vietnam.fr, consulté le 7 mai 2015.</ref>, en remplacement du général Georges Catroux, par décret du maréchal Pétain, devenu quelques jours plus tôt président du Conseil de l'éphémère dernier gouvernement de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} République<ref group="n">La présidence du Conseil est assurée par Philippe Pétain, alors que le général Weygand est ministre de la Défense nationale, l'amiral Darlan ministre de la Marine et Albert Rivière ministre des Colonies.</ref> dans une France alors en plein débâcle. Il ne prend ses fonctions que le 20 juillet après la mise en place du régime de Vichy<ref group="n">Le régime de Vichy est en place le Modèle:Date à la suite du vote de l'Assemblée nationale (Chambre des députés et Sénat), qui accepte la révision de la Constitution permettant d'attribuer les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, président du Conseil.</ref>. Decoux devient alors, selon les mots de l'historien Jean-Baptiste Duroselle, Modèle:Citation.

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L'Indochine française sous le gouvernement général de l'amiral Decoux.

Accommodements avec l'armée japonaise

Modèle:Ancre Ce choix est déterminé principalement par une politique orientée contre toute collaboration avec les forces japonaises. Le général Catroux avait déjà ébauché quelques accords de principe afin d'éviter un conflit immédiat avec le Japon. Les réalités militaires et politiques de la région forcent l'amiral Decoux à prendre le même chemin : le Modèle:Nobr, l'invasion japonaise de l'Indochine et la chute de Lạng Sơn, poste frontalier du Tonkin et « verrou de la Chine », l’obligent à laisser les troupes japonaises circuler librement en Indochine.

Cependant, au-delà du Modèle:Langue ainsi créé pour maintenir la présence française en Indochine, il devra accepter d'autres exigences japonaises, telles que l'augmentation du nombre de soldats nippons dans la péninsule ou des accords plus avantageux sur les produits exportés (nourriture et minerais).

Interposition militaire entre les royaumes de Siam et du Cambodge

En 1941, la Thaïlande (l'ancien Siam), désireuse de reconquérir les anciennes provinces cambodgiennes qu'elle possédait au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, se livre à une série d'agressions le long de sa frontière avec l'Indochine). Pour y mettre fin, Decoux décide de frapper la Thaïlande au moyen d'une offensive et charge le contre-amiral Jules Terraux et le capitaine de vaisseau Régis Bérenger de cette mission. La victoire navale de Koh Chang, le Modèle:Nobr, la seule remportée par la France, sans le concours de ses alliés, au cours de la Seconde Guerre mondiale, signe la fin des agressions thaïlandaises.

Le Japon intervient, en « médiateur », pour faire signer un armistice aux belligérants, puis un traité. À la suite de négociations de paix ouvertes à Tokyo le Modèle:Nobr, la France doit céder à la Thaïlande les provinces cambodgiennes de Battambang, Sisophon et Siem Reap et les provinces laotiennes de la rive droite du Mékong (Sayabouri et Champassak). Ce faisant, le Japon s'assure de la collaboration militaire de la Thaïlande.

Expédition pour défendre la Nouvelle-Calédonie

En [[Seconde Guerre mondiale : octobre 1940|Modèle:Date-]], l'amiral Decoux monte une expédition pour reconquérir la Nouvelle-Calédonie, qui avait opté en septembre pour la France libre après que le gouvernement de Vichy eut signé un accord avec le gouvernement japonais autorisant l'envoi de Modèle:Unité Modèle:Citation, officiellement pour y extraire les minerais nécessaires à l'industrie japonaise. Il envoie l'aviso colonial Amiral Charner, commandé par le capitaine de frégate Le Calvez. L'aviso embarque une compagnie d'infanterie coloniale, mais le capitaine Graille, membre de la résistance en Indochine, transmet l'information à Singapour. Le Charner armé seulement de trois pièces de 138 mm, doit changer de route et renoncer à sa mission. En effet, il se trouve sous la menace des quatre tourelles doubles de 203 mm du croiseur lourd australien Canberra, lorsqu'il arrive au détroit de la Sonde<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Peu de temps avant l'arrivée des forces américaines en Nouvelle-Calédonie en [[Seconde Guerre mondiale : mars 1942|Modèle:Date-]], le vice amiral d'escadre Decoux et le contre-amiral Bérenger, commandant de la Marine à Saïgon, conçoivent le plan d'une opération destinée à en reprendre le contrôle, en collaboration avec les forces aéronavales japonaises<ref>Paul-Jean Stahl, 1942-1945 Les Américains en Nouvelle-Calédonie, 1994.</ref>,<ref name="Clauzel878" />. Après un premier câble de Bérenger à Vichy en date du Modèle:Date<ref group="n">Dans son télégramme, Bérenger écrit : Modèle:Citation. Dans sa réponse du 30 décembre, l'Amirauté approuve d'abord, Modèle:Citation et la Modèle:Citation.</ref>, Decoux télégraphie à son tour au gouvernement le Modèle:Date, deux semaines avant la chute de Singapour : Modèle:Citation, à quoi il lui est répondu : Modèle:Citation. Le 28 janvier suivant, il propose de Modèle:Citation, avant de préciser, le 3 février : Modèle:Citation<ref>Télégrammes cités par René Poujade, Marines d'Indochine 1940-1945, plaquette, Fédération des réseaux de la Résistance en Indochine FFL-FFC 1940-1945, 2006.</ref>.

Défense contre les intrusions britanniques et gaullistes

Sous son autorité se développe en Indochine la politique sociale et politique du régime de Vichy. Après l'attaque de la flotte française à Mers El Kébir, l'arraisonnement et la confiscation des navires français réfugiés dans des ports britanniques et les divers coups de force de De Gaulle pour rallier des protectorats français et les mettre sous l'autorité beitannique, il prend des mesures pour neutraliser les éventuels agents de la France libre<ref name="Clauzel878">Jean Clauzel, La France d'outre-mer (1930-1960) : Témoignages d'administrateurs et de magistrats, Karthala, coll. Hommes et sociétés, 2003, 878 pages, Modèle:P.479 Modèle:ISBN.</ref>. La circulaire Modèle:N° CAB du Modèle:Date organise la chasse aux Modèle:Citation, avant d'être durcie par celle du Modèle:Date (Modèle:N° CAB). Cent dix internements administratifs sont décidés sans jugement ou l'énoncé d'aucune accusation, cent quatre-vingt dix-sept fonctionnaires français sont radiés et même cent soixante sept Indochinois à la date du Modèle:Date.

De même, d'après Decoux, repris le Modèle:Date par l'agence de presse ARIP, cent trente deux sanctions disciplinaires ont été prononcées par les seuls services généraux et ceux relevant du gouverneur général. Par ailleurs, les tribunaux militaires prononcent des condamnations sur instruction secrète de Decoux lui-même, et il intervient à plusieurs reprises pour durcir les conditions d'interrogation ou d'internement d'un prisonnier, empêcher son hospitalisation etc. Le statut des Juifs, décidé par Vichy le Modèle:Date, est également appliqué en Indochine par une circulaire du 6 novembre suivant, prenant effet le 20 décembre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cent cinquante-huit personnes, dont quatre-vingt dix-sept civils et soixante et un militaires, sont concernées par la rigueur de la loi, et seulement trois personnes sont exemptées d'après les mesures prévues par les textes législatifs<ref>Sébastien Verney, L'Indochine sous Vichy. Entre Révolution nationale, collaboration et identités nationales. Paris, Riveneuve éditions, 2012, 517 p.</ref>.

La même politique est appliquée contre les fonctionnaires francs-maçons, relativement nombreux dans l'enseignement et l'armée, et contre les gaullistes. L'application de ces mesures ne peut se comprendre sans la volonté de Decoux d'afficher sa loyauté au régime de Vichy et de prouver la continuité entre la France et sa lointaine possession asiatique. Cependant, pour la première fois en Indochine, des membres de l'élite coloniale blanche sont frappés par des mesures discriminatoires<ref>Sébastien Verney, op. cit.</ref>.

Rivalités et conflits avec la France Libre

En 1943, Decoux prend contact avec le Comité français de la Libération nationale d'Alger, mais sa position de haut-fonctionnaire fidèle à Pétain le disqualifie aux yeux de De Gaulle, qui désigne en 1944 comme chef officieux des réseaux de résistance contre les Japonais le général Eugène Mordant, alors chef de l'armée française en Indochine.

Après la chute du régime de Vichy en Europe, Decoux prend les pleins pouvoirs, comme il le prévoyait Modèle:Citation. Il reconnaît l'autorité du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) et envoie des messages conseillant la prudence mais ne reçevant pas de réponse. En [[Seconde Guerre mondiale : octobre 1944|Modèle:Date-]], Decoux découvre le rôle de Mordant comme émissaire clandestin du GPRF et menace de démissionner si les pleins pouvoirs ne lui sont pas confirmés. François de Langlade, émissaire du GPRF en Inde, est parachuté en Indochine et ordonne à Decoux de demeurer à son poste et de nommer le général Mordant inspecteur général afin de fournir une couverture à ses activités. L'Indochine vit alors pour quelques mois sous un système bicéphale de fait, Mordant tenant Decoux en défiance et se considérant comme le vrai patron du territoire<ref>Jacques Dalloz, La Guerre d'Indochine, Seuil, 1987, pages 56-59.</ref>.

Par crainte d'un retournement de situation en leur défaveur, les troupes japonaises mettent fin à l'autorité française le 9 mars 1945 par un coup de force sans véritable ultimatum. Seul un « aide-mémoire », émanant du commandement des forces impériales japonaises, est présenté à Jean Decoux par l'ambassadeur Matsumoto à Modèle:Heure pour être rendu, signé ou non, à Modèle:Heure. Ce document demande l'accord du gouverneur général pour que l'ensemble de l'administration de l'Indochine passe sous l'autorité unique de l'armée japonaise. Le vice amiral d'escadre, jugeant ces conditions inacceptables, refuse de donner son accord. Cette décision lui vaut d'être prisonnier des Japonais à Loc Ninh en Cochinchine, avec une vingtaine de personnes de son entourage. Il ne sera libéré qu'à la capitulation nipponne le 30 septembre 1945.

Le lendemain, le 1er octobre, sur ordre du général de Gaulle, le vice-amiral d'escadre Decoux quitte définitivement l'Indochine à bord d'un Dakota militaire, après avoir passé sept années en Extrême Orient. Il ne lui a même pas été laissé la possibilité de se recueillir sur la tombe de son épouse, décédée à Dalat le 6 janvier 1944 alors qu'elle était en mission auprès de l'impératrice Nam Phuong. Pour la période confuse de 1945, on peut lire l'ouvrage de Georges Gautier qui fut le secrétaire général de Decoux<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Arrestation, destitution, tortures, procès et non-lieu

Pour évincer Decoux, de Gaulle l'accuse d'avoir collaboré avec les Japonais. Decoux tente en vain de négocier avec Jean Cédile, envoyé du GPRF, pour continuer d'assurer l'intérim en Indochine, mais, le Modèle:1er, il est arrêté, fait prisonnier et ramené en métropole où il est d'abord emprisonné<ref>Jacques Dalloz, La Guerre d'Indochine, Seuil, 1987, Modèle:P..</ref>, pour y être traduit devant la Haute Cour de justice, puis assigné à résidence dans sa maison de campagne où un groupe de FTP communistes, comprenant d'anciens républicains espagnols, vient le torturer pendant deux jours et le laisse pour mort<ref>Robert Aron, Histoire de l’épuration.</ref>. Il est recueilli, soigné et mis en observation pendant plusieurs mois à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce.

Les diverses accusations portées contre lui ayant toutes été reconnues comme sans objet, il bénéficie finalement d'un non-lieu en 1949.

Decoux avait été élevé à la dignité de Grand-officier de la Légion d'honneur par arrêté du Modèle:Date-<ref>Modèle:Base Léonore.</ref>.

Il meurt à Paris en 1963 et est inhumé au cimetière de Loverchy à Annecy (carré 6).

Hommages et postérité

  • Une rue à Bétheny, dans la Marne, honore la mémoire de Jean Decoux dans un quartier aux noms de marins illustres.
  • Un boulevard à Annecy porte le nom de Jean Decoux.
  • Les marins français avaient surnommé le vice amiral d'escadre Decoux, « pan pan » (deux coups).

Publications

Jean Decoux est l'auteur de plusieurs ouvrages et articles :

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

Sources et bibliographie

Ouvrages
Archives
  • Ministère des Affaires étrangères : Archives de la France d'Outre-mer (FOM).
  • Ministère des Affaires étrangères : Fonds Decoux.

Articles connexes

Liens externes

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