Zacharie (père de Jean le Baptiste)

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
Révision datée du 15 juin 2023 à 23:21 par >TealComet (Ajout d'un hyperlien.)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Zacharie, dont le nom זְכַרְיָה en hébreu signifie « Yah s'est souvenu<ref>Arnaud Sérandour, « Zacharie », dans Thomas Römer, Jean-Daniel Macchi et Christophe Nihan (dir.), Introduction à l'Ancien Testament, Genève, Labor et Fides, 2009, p. 539.</ref> » (en grec ancien Ζαχαρίας, Zakharías ; en arabe : زكريّا Zakariyya) est le père de Jean le Baptiste dans les traditions chrétiennes, mandéennes et musulmanes. C'est notamment un personnage de l'évangile selon Luc, de la Nativité de Marie appelée protévangile de Jacques et du Coran. Il est le père de Jean le Baptiste et l'époux d'Élisabeth, cousine ou tout du moins parente de la Vierge Marie. L'Église catholique le fête, ainsi que sa femme Élisabeth, le 23 septembre.

Le Coran le mentionne comme prophète de l'islam et prêtre sous le nom de Zakarīyā. Dans la tradition musulmane, sa femme, mère de Yahyâ (Jean le Baptiste), est appelée Ashâ. Elle est aussi parente de Maryam (la Vierge Marie), mère d'Îsâ (Jésus).

Zacharie dans la tradition chrétienne

Dans l'évangile selon Luc

Le personnage de Zacharie n'est mentionné dans le Nouveau Testament que dans l'Évangile selon Luc. Selon le récit lucanien, Zacharie, qui appartient à la classe sacerdotale, a pour épouse Élisabeth. Cette dernière est stérile, et le couple est avancé en âge. Pendant que Zacharie s'acquitte de ses fonctions au Temple, un ange lui apparaît<ref>Modèle:BFR</ref> :

Fichier:Alexandr Ivanov 010.jpg
Alexandre Ivanov, Scènes de l'Histoire sainte : l'ange et Zacharie.
Fichier:Folio 43v - The Archangel Gabriel Appears to Zachary.jpg
L'archange Gabriel apparaît à Zacharie.

Modèle:Citation bloc Son chant de louange ou Cantique de Zacharie est souvent appelé le Benedictus, du premier mot du cantique en latin. Dans l'Église catholique, il est récité ou chanté chaque matin par les prêtres et les religieux dans l'office des Laudes.

Le meurtre de Zacharie est motivé d'au moins trois manières différentes à une époque relativement ancienne, dans le Protévangile de Jacques, par Origène et par des gnostiques non identifiés, comme cela est rapporté par l'hérésiologue chrétien Épiphane de Salamine.

Dans le protévangile de Jacques

Dans la Nativité de Marie, plus connu sous le nom de Protévangile de Jacques, apocryphe du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Zacharie est assassiné sur ordre d'Hérode le Grand car il refuse de dire où est caché son fils, Jean, le futur baptiste<ref>Protévangile de Jacques, 23, 1-3.</ref>. Hérode, à qui des mages venus d'Orient ont appris que l'enfant est de sang royal et que son cousin Jésus verrait le jour pour régner sur Israël, le fait rechercher dans le but de le tuer. Zacharie est tué dans le Temple de Jérusalem. Il est précisé que « les fils d'Israël » et « les prêtres » ignoraient tout de ce meurtre. Constatant son absence, l'un des prêtres « s'enhardit et entra dans le sanctuaire ; près de l'autel du Seigneur, il aperçut du sang figé. Et une voix retentit : « Zacharie a été assassiné. Son sang ne s'effacera pas avant que vienne le vengeur. » Ces paroles le remplirent d'effroi. Il sortit et annonça aux prêtres ce qu'il avait vu et entendu »<ref>Protévangile de Jacques, 24, 2.</ref>,<ref>Protévangile de Jacques, 24, 2, dans A. Frey (éd.), Écrits apocryphes chrétiens, I, Modèle:P.103.</ref>.

Chez les Pères de l'Église

Pour l'assassinat de Zacharie, Origène mentionne un autre motif que celui du refus de dire aux envoyés d'Hérode où son fils Jean est caché. L'auteur chrétien raconte que Zacharie est tué Modèle:Citation (Mt. 23, 35 concernant Zacharie fils de Barachie, ou référence au même Zacharie) pour avoir pris la défense de Marie introduite dans un lieu du temple réservé aux vierges<ref>GCS 38, Orig. Werke, XI, Modèle:P.42-43.</ref>. Un autre passage de son commentaire sur l'Évangile selon Matthieu attribue un récit de la mort de Zacharie « par le glaive » à une source littéraire<ref>GCS 40/1 (1935), Klostermann, Orig. Werke, X, Modèle:P.24, 10 (= SC 162, Modèle:P.226-227)</ref>. Cette source littéraire pourrait correspondre à la troisième partie du Protévangile de Jacques.

Fichier:Alexamenos trazo.png
e }}Modèle:S mini- siècleIII }}<ref>Martin Wallraff, « La Croix chrétienne dans la propagande impériale du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle », in La croix : représentations théologiques et symboliques , éd. Labor et Fides, 2004, p. 67 ; certains auteurs donne également le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, par exemple Everett Ferguson, Backgrounds of Early Christianity, éd. William B. Eerdmans Publishing Company, 2003, p.596</ref> représentant un homme à tête d'âne crucifié. Le commentaire « Alexamenos respecte dieu » suggère que ce dessin raille un soldat converti.

Dans certains écrits gnostiques

Épiphane cite un ouvrage gnostique qui raconte la mort du père de Jean pour une autre raison<ref>Panarion, XXVI 12, 1-4</ref> : Zacharie avait vu en vision dans le temple un homme à tête d’âne et fut pour cette raison lâchement assassiné par des bandits. Probablement, une allusion détournée à la représentation de Jésus par les païens des premiers siècles, comme un homme crucifié avec une tête d'âne. Cette représentation semble directement issue des calomnies que les païens faisaient circuler sur les juifs dans le monde romain. Dès le premier siècle, il est attesté par des auteurs païens anti-judaïques que les juifs étaient accusés d'adorer une tête d'âne à l'intérieur de leur Temple<ref name="Histoire des Juifs.com - Henri Graetz - Histoire des Juifs - Les Hérodiens : Agrippa Ier ; Hérode II">Heinrich Graetz, Histoire des Juifs, Chapitre XV — Les Hérodiens : Agrippa Ier ; Hérode II — (37-49), sur http://www.histoiredesjuifs.com.</ref>. Les plus anciens graffitis datent du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, époque où le judaïsme et le christianisme ne sont pas encore clairement séparés. La connaissance indirecte que nous avons de cette mention et le fait qu'Épiphane de Salamine, qui nous la rapporte, la prend au premier degré, rend quasiment impossible de comprendre ce que les auteurs gnostiques voulaient exprimer.

Zacharie dans l'islam

Le Coran le mentionne sous le nom de Zakarīyā (Zakari). Il est le père de Jean-Baptiste et l'époux de la « fille d''Imrān », Ishâ ou Ishbâ (Élisabeth). Il apparaît à deux reprises dans le Coran. Il travaille au Temple, sans que le Coran ne précise sa fonction sacerdotale, et est chargé de Marie<ref name=":0">P. Lory, « Zacharie », dans Dictionnaire de l'Islam, Paris, 2007, p. 935.</ref>. Son rôle reste mineur, et l'exégèse musulmane en a fait un prophète. La doctrine musulmane de l'impeccabilité des prophètes a fait relire son histoire, corrigeant ses doutes en simples formules rhétoriques et son mutisme, non plus comme une punition, mais comme un signe divin<ref name=":0" />.

Un récit extra-coranique fait de Zacharie un martyr, un hadith faisant de Jean-Baptiste un « martyr fils de martyr ». Néanmoins, les récits divergent, certains pensant qu'il a été martyrisé à la suite du martyre de son fils, d'autres disant que celui-ci aurait été accusé de la grossesse de Marie<ref name=":0" />…

Zacharie fils de Bariskaios

Flavius Josèphe raconte l’histoire d’un certain Zacharie fils de Bariskaios, notable de Jérusalem, assassiné par des Zélotes "au milieu du temple" (ou du sanctuaire) peu avant 70, en dépit d’un jugement favorable du Sanhédrin<ref>Guerre des Juifs IV 5, 334-344</ref>. Cette triste histoire a frappé les imaginations, qui ont pu la rapprocher de l’assassinat du Zacharie biblique (Zacharie Ben Joiada), ce qui a pu, à son tour, donner naissance à la tradition chrétienne de l'assassinat du père du Baptiste. D'autre part la tradition topographique sur le sang de Zacharie visible dans le temple a aussi pu prendre sa source dans cet épisode de la guerre juive.

Invention de reliques

Fichier:Tomb of Zaccaria and Saint Athanasius.jpg
La tombe dans la nef de l'Église San Zaccaria à Venise.

Des reliques du père du Baptiste sont « identifiées » dans la vallée du Cédron<ref>Simon Claude Mimouni, Dormition et assomption de Marie : histoire des traditions anciennes, éd. Beauchesne, 1995, p. 364, extrait en ligne</ref>, plus précisément dans le Monument d'Absalom, sans doute dans le courant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de notre ère, avant d'être transférées dans la Tombe traditionnelle « de Zacharie » à la fin de ce siècle, en même temps que des reliques de Jacques et de Siméon, le successeur de Jacques selon la liste des évêques de Jérusalem à l'époque ancienne<ref>Voir le récit de l'invention de ces reliques dans S. Verhelst, « L’Apocalypse de Zacharie, Siméon et Jacques », Revue biblique, 105 (1998), 81-104</ref>. Les reliques sont déposées dans la crypte creusée à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et toujours bien visible sous la Tombe de Zacharie.

Mais d'autres reliques, reçues de l'empereur byzantin Léon V d'origine arménienne, sont aussi identifiées à Venise, dans l'Église Saint-Zacharie où le soi-disant squelette de Saint Zacharie recouvert d'argent est vénéré dans une châsse-reliquaire.

Représentation dans les arts

Modèle:... Reynaud Levieux, L'archange Gabriel apparaissant à Zacharie. Musée Calvet. Avignon.

Mise en musique

Modèle:Article détaillé

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Article connexe

Modèle:Autres projets

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail