Monde libre
L'expression monde libre est d'un usage fréquent pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide. Elle est le plus souvent utilisée pour désigner les États-Unis et leurs alliés, par opposition pendant la Seconde Guerre mondiale aux puissances de l'Axe, puis pendant la guerre froide à l'Union soviétique et au monde communiste.
Cette expression trouve essentiellement sa source dans la tradition politique des États-Unis qui est largement construite sur l'idée de la supériorité intrinsèque des principes de liberté et de démocratie qui la régissent. Elle a un fort contenu idéologique, puisqu'elle affirme de facto la supériorité des démocraties occidentales sur les autres idéologies ou régimes politiques, qualifiés de monde de l'esclavage, ou de monde de la tyrannie, ou de monde totalitaire.
Ce concept est repris par l'ONG Freedom House qui catégorise dans son rapport annuel les pays du monde en « libre », « partiellement libre » et « non libre ».
Usage du terme
Pendant la Seconde Guerre mondiale
Par opposition à celle de totalitarisme, la notion de monde libre a commencé d'être utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment par Roosevelt et Churchill. Roosevelt justifie largement l'intervention des États-Unis dans la guerre au nom de quatre libertés essentielles, énoncées dans son discours du Modèle:Date-<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web Site</ref>. En Modèle:Date-, Roosevelt dans un message commémorant le premier anniversaire de la Charte de l'Atlantique qualifie les États-Unis et la Grande-Bretagne de pays libres et fait plusieurs fois référence à l'idéal de liberté dont ils sont porteurs<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web Site</ref>.
La notion de monde libre permet de rassembler les ennemis de l'Axe sous un vocable commun suffisamment vague, sans employer de vocable comme « démocratie » auquel l'Union soviétique peut difficilement être associée<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Dans le premier des films de propagande commandés à Frank Capra, Prélude à la guerre, la guerre est présentée comme une bataille entre un monde libre et un monde d'esclavage<ref>This is a fight between a free world and a claver world</ref>.
De manière similaire, de Gaulle adopte l'expression « France libre » pour donner une identité à son action. Dès le Modèle:Date-, il écrit que Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web Site</ref>. Le Modèle:Date-, de Gaulle conclut sa nouvelle allocution à la BBC par ces mots Modèle:Citation.
Pendant la guerre froide
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À la fin de la guerre, dès que les premières difficultés se font jour en 1945 entre les États-Unis et la Grande-Bretagne d'une part et l'Union soviétique d'autre part, la notion de monde libre continue d'être utilisée mais dans un sens qui évolue fortement, puisqu'il ne s'agit plus de désigner les pays alliés contre le Troisième Reich, mais de désigner les États-Unis et leurs alliés d'Europe de l'Ouest, par opposition à l'Union soviétique qui passe en moins d'un an du statut d'allié à celui de menace pour la sécurité des Occidentaux.
Churchill notamment utilise volontiers l'expression monde libre. Avant même la fin de la guerre, peu après la conférence de Yalta, il écrit à Roosevelt que Modèle:Citation<ref>« The Soviet Union has become a danger to the free world. »</ref>. En Modèle:Date-, dans son discours de Fulton, Churchill justifie la nécessité selon lui de ne pas partager les connaissances concernant la bombe atomique avec l'ensemble des nations par l'intermédiaire de la naissante Organisation des Nations unies, du fait des dégâts qu'une telle erreur causerait au « monde démocratique libre ».
De Gaulle parle aussi fréquemment du monde libre pour désigner l'ensemble du monde non communiste. Par exemple, dans le mémorandum qu'il adresse à Eisenhower et Macmillan le Modèle:Date, de Gaulle emploie trois fois cette expression pour exprimer le fait que Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web Site</ref>.
Pendant la guerre froide, l'expression monde libre qui désigne initialement les pays d'Europe de l'Ouest alliés aux États-Unis, se généralise dans la presse pour qualifier le bloc de l'Ouest par opposition au bloc de l'Est. À l'Est, le même manichéisme existe, l'« impérialisme » américain étant opposé aux vertueux « pays socialistes »<ref>Modèle:Article</ref>.
En France, pendant toute la guerre froide, de nombreux articles publiés dans Le Monde diplomatique utilisent l'expression monde libre pour désigner les États-Unis et ses alliés européens, par opposition au « monde communiste »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web Site de référence</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web Site de référence</ref>,<ref> Modèle:Article</ref>.
De nos jours
L'expression connaît une certaine résurgence dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022. Le président américain Joe Biden utilise ainsi le terme pour désigner les alliés de l'OTAN comme un bloc uni contre les dictatures de Vladimir Poutine ou Xi Jinping<ref>https://www.lejdd.fr/International/en-voyage-en-europe-joe-biden-veut-restaurer-le-monde-libre-4051541</ref>,<ref>https://www.ouest-france.fr/monde/etats-unis/joe-biden/commentaire-un-nouveau-monde-libre-8da386a8-59d5-11ec-97c6-87ae0e6ad4ce</ref>.
Comparatif des mesures
Il est intéressant de remarquer comment se recoupent les cartes de sources diverses.
Articles connexes
- Modèle:Page h
- Guerre froide
- Bloc de l'Est
- Bloc de l'Ouest
- Charte de l'Atlantique
- Doctrine Truman
- Discours de Fulton
- Rideau de fer