Marlene Dietrich

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Cinéma (personnalité)

Marie Magdalene Dietrich, dite Marlene Dietrich Modèle:MSAPI<ref group=alpha>Prononciation en haut allemand (allemand standard) retranscrite selon la norme API</ref> <templatestyles src="Prononciation/styles.css" />{{#invoke:Prononciation|prononciation}} (parfois francisé en Modèle:Langue Modèle:MSAPI<ref group=alpha>Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.</ref>), est une actrice et chanteuse allemande naturalisée américaine, née le Modèle:Date- à Schöneberg et morte le Modèle:Date- à [[8e arrondissement de Paris|Paris Modèle:8e]].

Après s'être destinée à une carrière musicale dans un premier temps, elle se tourne vers le théâtre et le cinéma au début des années 1920. Lancée par le film L'Ange bleu de Josef von Sternberg, produit par l'UFA en 1930, elle est repérée par le studio américain Paramount et poursuit sa carrière à Hollywood. Sa collaboration artistique avec von Sternberg produit sept films dont Morocco (1930), Shanghaï Express (1932) ou L'Impératrice rouge (1934), faisant de l'actrice l'incarnation parfaite de la femme fatale.

Par la suite, elle tourne avec les plus grands réalisateurs, dans divers genres de films. La comédie avec Ernst Lubitsch (Angel, 1937), René Clair (La Belle Ensorceleuse, 1941) ou Billy Wilder (La Scandaleuse de Berlin, 1948), le western avec George Marshall (Femme ou Démon, 1939) ou Fritz Lang (L'Ange des maudits, 1952), le film policier avec Alfred Hitchcock (Le Grand Alibi, 1950), Billy Wilder (Témoin à charge, 1957) ou Orson Welles (La Soif du mal, 1959).

Elle s'engage contre le nazisme dès les années 1930, et participe activement à la Seconde Guerre mondiale entre 1944 et 1945, rendant célèbre la chanson Lili Marleen, et obtenant en 1947 la médaille de la Liberté, plus haute distinction militaire américaine que peut recevoir un civil. Alors que ses rôles au cinéma se font moins nombreux, elle se tourne vers la radio puis vers le music-hall, faisant le tour du monde avec son tour de chant entre 1953 et 1975. Pour protéger son image, elle vit recluse les quinze dernières années de sa vie, dans son appartement du 12, avenue Montaigne à Paris, refusant de se faire photographier, tout en restant présente médiatiquement<ref name="Mur">« Marlène Dietrich à propos de la chute du mur de Berlin », France Inter, 14 novembre 1989, sur le site de l'INA.</ref>.

Marlene Dietrich marque aussi son époque par son style et son élégance au cours de ses apparitions publiques, s'habillant chez les grands couturiers, français notamment, comme Hermès, Dior, Chanel ou Balenciaga<ref>Musée de la mode de la Ville de Paris (dir.), Marlene Dietrich : Création d'un mythe, éditions Paris-Musées, 2003, Modèle:P..</ref>. Surnommée Modèle:Citation ou Modèle:Citation, elle est classée en 1999 par l’American Film Institute à la neuvième place des actrices de légende<ref name=AFI/>.

Biographie

Enfance

Marie Magdalene Dietrich naît le Modèle:Date- à Schöneberg (aujourd'hui un quartier de Berlin), au numéro 65 de la Sedanstraße (aujourd'hui Leberstraße), dans le quartier de la Rote Insel<ref group="alpha">Litt. « l'Île rouge ».</ref>, de Louis Erich Otto Dietrich (1868-1908), lieutenant de la police impériale prussienne, et de Wilhelmina Elisabeth Joséphine Felsing (1876-1945), riche héritière d'une famille d'horlogers<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le couple qui s'est marié en Modèle:Date- a déjà une première fille, Elisabeth, née en 1900.

Ils donnent à leurs deux jeunes filles une éducation très stricte, entièrement basée sur la discipline. Celles-ci prennent notamment des cours de maintien, des leçons de français et d'anglais<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Alors que sa sœur aînée est une enfant obéissante, Marie Magdalene est plus dissipée et s'envisage espionne ou artiste. C'est dans cette perspective qu'elle contracte ses deux premiers prénoms en Marlene<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Elle perd son père le Modèle:Date-. Les biographies divergent sur les circonstances de sa mort<ref>Modèle:Ouvrage</ref> : il est probablement emporté par la syphilis après être entré dans un sanatorium.

Sa mère se remarie en 1916 avec le meilleur ami de celui-ci, Eduard von Losch, capitaine de cavalerie, qui meurt sur le front de l'Est en juillet 1917 lors de la Première Guerre mondiale, sans avoir eu le temps d'adopter officiellement ses deux belles-filles<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Formation et études

Fichier:Marlene Dietrich School Photo (1918).png
Maria Magdalena à l'école, en 1918 (la deuxième au premier rang, en partant de la droite).

Marlene fréquente l’école des filles Auguste-Viktoria de 1907 à 1917 puis est diplômée de l’école Victoria-Luise (actuel Modèle:Lien). Elle cultive parallèlement ses dons pour la musique et le chant. En 1918, elle s'inscrit à l'École supérieure de musique Franz-Liszt de Weimar et prend des cours privés de violon avec le professeur suisse Robert Reitz, qui devient son premier amant<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Elle envisage une carrière de violoniste de concert, mais doit abandonner l'usage intensif de cet instrument à la suite d'une blessure au poignet (ganglion douloureux ou inflammation du ligament de l'annulaire gauche selon les biographies)<ref>Steven Bach, Modèle:Op. cit., Modèle:P.</ref>. Elle jouera plus tard de la scie musicale quand elle attendait son tour pour jouer une scène. Son premier emploi est celui de violoniste dans un orchestre qui accompagne la projection de films muets dans un cinéma de Berlin<ref>Steven Bach, Modèle:Op. cit., Modèle:P.</ref>.

Débuts

Fichier:Emil Orlik Marlene Dietrich a Resel Orla.jpg
En compagnie de Ressel Orla vers 1923.

Modèle:Citation bloc

Marlene Dietrich prend ses premiers cours de théâtre auprès de Max Reinhardt en 1921. En 1922, elle joue ses premiers petits rôles au théâtre, notamment au Großes Schauspielhaus, et joue dans des revues, comme celle du théâtre Komoedie dans le Kurfürstendamm de Berlin, aux côtés de la vedette française Margo Lion. Elle obtient aussi des rôles mineurs au cinéma. Son premier rôle crédité est Lucy dans Tragédie de l'amour de Joe May. Elle se marie le Modèle:Date avec le régisseur Rudolf Sieber et donne naissance à sa fille Maria Elisabeth, le Modèle:Date. Elle n'aura pas d'autres enfants, vivra peu avec son mari, et ne se remariera jamais (bien qu'un mariage<ref group="alpha" name="MR605">Modèle:Citation, extrait d'une lettre de Dietrich à Gabin, le 13 août 1945, dans laquelle elle parle aussi de son divorce d'avec Rudi Sieber : Modèle:Citation Cité dans Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Flammarion, 1993, Modèle:P..</ref> avec Jean Gabin semble avoir été, plus tard, sérieusement envisagé)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Marlene Dietrich enregistre à la fin des années 1920 ses premières chansons, et les chante dans la revue Es liegt in der Luft (« C'est dans l'air », 1928) où elle se fait remarquer par le metteur en scène Josef von Sternberg<ref>Christian Soleil, Modèle:Op. cit., Modèle:P.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Von Sternberg et L'Ange bleu

Fichier:Marlene Dietrich in The Blue Angel.png
L'Ange bleu (1930).

En 1929, Dietrich tourne son premier rôle important dans L'Énigme sous la direction de Curtis Bernhardt. Mais c'est L'Ange bleu<ref>Modèle:Ouvrage</ref> tourné par von Sternberg l'année suivante, et notamment la chanson « Ich bin von Kopf bis Fuß auf Liebe eingestellt » (« Je suis faite pour l'amour de la tête aux pieds »), qui lui apportent la gloire.

Tourné dans les studios de l’UFA à Babelsberg, ce film, qui réunit Emil Jannings (immense vedette à l'époque) dans le rôle du professeur Rath, et Dietrich dans celui de Lola-Lola, est le premier film parlant du cinéma allemand. Von Sternberg, qui entrevoit le potentiel de la jeune actrice, la recommande, avant même la sortie, au studio américain Paramount Pictures pour lequel il vient de tourner et dont le bureau berlinois cherche une actrice pour concurrencer Greta Garbo lancée par la Metro-Goldwyn-Mayer. La Paramount lui offre un cachet de Modèle:Unité par semaine<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le soir de la première, le Modèle:Date au Gloria Palast, en long manteau de fourrure blanche, une gerbe de roses dans les bras, Marlene arbore sur sa robe un bouquet de violettes épinglé au niveau du pubis. À Modèle:Nombre, elle prend le train à la gare de Lehrter vers le port de Bremerhaven, d'où elle embarque pour New York. D'une actrice encore inconnue hors d'Allemagne, Sternberg va façonner un mythe.

Naissance d'un mythe

Fichier:Gary Cooper and Marlene Dietrich in Morocco trailer 2.jpg
Avec Gary Cooper dans Morocco (1930).

Dès son arrivée, Marlene interprète à nouveau une chanteuse de cabaret dans Morocco aux côtés de Gary Cooper. Premier des six longs métrages que tourneront ensemble Sternberg et Dietrich aux États-Unis, le film vaut à Marlene une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice en 1931 et lui confère une notoriété internationale. L'écrivain allemand Franz Hessel publie la même année la première biographie de l'actrice, Marlene: Ein Porträt, dans lequel il tente de brosser le portrait de la femme derrière la vedette. L'usage dans le titre de l'ouvrage du seul prénom de l'actrice donne une idée de sa célébrité déjà à ce moment-là ; la fascination pour Dietrich ne fait que commencer.

Von Sternberg et sa muse vont en effet asseoir définitivement au cours de leur collaboration le personnage de femme fatale<ref group=alpha>Archétype incarné dès les débuts du cinéma par des vedettes comme Theda Bara.</ref> sur lequel Dietrich a construit sa renommée à partir de L'Ange bleu et qu'elle va s'atteler à entretenir tout au long de sa vie, tout en jouant sur une certaine ambiguïté sexuelle (elle apparaît régulièrement en habits masculins et exerce son charme autant sur les hommes que sur les femmes<ref group=alpha>Dans Morocco, son personnage embrasse ainsi sur la bouche une spectatrice à la fin du numéro qu'elle interprète en smoking et haut-de-forme.</ref>).

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Fichier:Bundesarchiv Bild 102-14627, Marlene Dietrich.jpg
Marlene Dietrich en costume masculin, tenue interdite par le préfet de police de Paris, Jean Chiappe, en 1933.

Le couple enchaîne ainsi avec Agent X 27 (1931), Shanghaï Express (1932), véritable succès du box-office jusqu'au Japon qui récompense l'actrice d'un kimono de cérémonie ; puis viennent Blonde Vénus en 1932 et L'Impératrice rouge en 1934, délire baroque qui sert davantage la gloire de Marlene que celle de Catherine de Russie qu'elle interprète, et qui, malgré un échec financier deviendra avec le temps un chef-d'œuvre reconnu<ref>Vincent Pinel, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>.

Même en dehors de l'écran, Marlene Dietrich subjugue les foules : Modèle:Citation bloc

La fille de l'actrice, Maria Riva, raconte une soirée avec sa mère à l'Opéra Garnier en 1933, et notamment l'entracte : Modèle:Citation<ref>Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>

Cette fructueuse - mais houleuse<ref group="alpha">Présente lors du tournage de L'Impératrice rouge en 1934, Maria Riva raconte : Modèle:Citation Maria Riva a également retrouvé des notes que Sternberg envoyait à Dietrich sur le tournage de La Femme et le Pantin en 1935, dont celle-ci : Modèle:Citation Maria Riva, Marlène Dietrich par sa fille, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref> - collaboration s'achève en 1935 par La Femme et le Pantin d'après le roman homonyme de Pierre Louÿs, film préféré de l'actrice<ref>Modèle:Citation. Marlene Dietrich, Marlène D., Grasset, Paris, 1984, Modèle:P..</ref>.

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Après sa séparation artistique d'avec Sternberg, Marlene ne continuera pas moins à incarner les femmes fatales, notamment dans La Maison des sept péchés (1940), La Belle Ensorceleuse et L'Entraîneuse fatale (1941), La Scandaleuse de Berlin en 1948, Le Grand Alibi (1950) ou encore Témoin à charge (1957)<ref group=alpha>On peut constater que le titre même de certains de ces films est sans équivoque.</ref>.

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L'après-Sternberg

Fichier:Destry-Rides-Again-1939.jpg
Avec James Stewart dans une des scènes de bagarre qui fit la réputation de Femme ou Démon (1939).

Alors que ses films avec Sternberg sont reconnus aujourd'hui comme des chefs-d’œuvre du patrimoine cinématographique, ceux que Dietrich tourne en 1936 et 1937 marquent moins les esprits<ref group="alpha">Éric Rémy estime ainsi, dans le livret du CD Marlene Dietrich, la Blonde Vénus (1928-1948), que « le meilleur de sa carrière lui tourne déjà le dos ».</ref>. L'actrice peine en effet à trouver ses marques sans son pygmalion. Le tournage de I Loved a Soldier, est ainsi interrompu au bout d'un mois à la suite d'un désaccord entre Dietrich et la production, alors qu'il a déjà coûté près de 900 000 dollars. Désir de Frank Borzage (sorti en 1936, mais tourné avant I Loved a Soldier en 1935) et Le Jardin d'Allah de Richard Boleslawski, un des tout premiers films en couleurs, ne font pas recette.

La Paramount laisse Dietrich partir pour l'Europe en 1937 tourner Le Chevalier sans armure de Jacques Feyder aux studios de Denham près de Londres. Elle rentre ensuite à Hollywood pour jouer dans Ange sous la direction d'Ernst Lubitsch (qui avait assisté Borzage sur Désir). Le nouvel échec de ces films la fait taxer dans la presse de « poison du box-office » (« Box Office Poison »)<ref>Thierry de Navacelle, Sublime Marlene, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref> par l'association des propriétaires de salles de cinéma (Independent Theater Owners of America), comme Greta Garbo, Joan Crawford, Katharine Hepburn ou Bette Davis<ref group=alpha>Modèle:Citation Cité par Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Ce à quoi l'actrice répond : Modèle:Citation.

Elle choisit alors de s'éloigner des studios et entame une liaison avec l'écrivain pacifiste Erich Maria Remarque. La même année, séjournant avec lui au Cap d'Antibes, elle entretient une liaison discrète avec Joseph Kennedy, ambassadeur des États-Unis à Londres favorable à une politique d'apaisement envers l'Allemagne nazie. Elle accorde également ses faveurs au fils de celui-ci, le jeune John Fitzgerald<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref group=alpha>C'est Modèle:Pas clair aux États-UnisModèle:Référence nécessaire.</ref>. C'est aussi à cette époque qu'elle entretient une liaison avec Suzanne Baulé dite Frede, une entraîneuse puis animatrice de cabaret qu'elle rencontre en 1936 au Monocle, une boîte de nuit féminine située boulevard Edgar-Quinet, à Paris ; les deux femmes restèrent amies jusque dans les années 1970, ainsi qu'en témoigne la correspondance conservée aux archives Marlene Dietrich de Berlin<ref>Modèle:Article</ref>.

À l'été 1939, le producteur Joe Pasternak lui propose un western, Femme ou Démon, sous la direction de George Marshall, à condition que son cachet soit revu à la baisse<ref group=alpha>Il passe ainsi de 450 000 dollars pour Le Chevalier sans armure à 75 000 dollars.</ref>. Sur les conseils de son mari et de Sternberg, elle accepte néanmoins et remporte un triomphe qui apporte un second souffle à sa carrière.

Elle enchaîne alors avec La Maison des sept péchés de Tay Garnett en 1940, premier des trois films qu'elle tourne avec John Wayne, suivi de La Belle Ensorceleuse de René Clair et L'Entraîneuse fatale de Raoul Walsh en 1941. Trois films suivent en 1942, dont Les Écumeurs et La Fièvre de l'or noir, dans lesquels elle retrouve Wayne.

Engagement contre le nazisme

Fichier:Dietrich-Hayworth-Hollywood-Canteen-1942.jpg
Marlene Dietrich et Rita Hayworth à l'Hollywood Canteen en 1942.
Fichier:Marlene Dietrich and Ronald Colman in Kismet (1944).tiff
Avec Ronald Colman dans Kismet (1944).

Résolument opposée au régime nazi, Marlene Dietrich rompt peu à peu, bien qu'à contre-cœur<ref group=alpha>Modèle:Citation Marlene Dietrich, Marlène D., Grasset, Paris, 1984, Modèle:P.</ref>, les liens qui l'attachent à l'Allemagne. Devenue citoyenne américaine en Modèle:Date<ref>Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>,<ref>Thierry de Navacelle, Sublime Marlene, Ramsay, 1982, Modèle:P..</ref>, elle met, comme de nombreuses vedettes de l'époque, sa célébrité au service de l'effort de guerre après l'entrée en guerre des États-Unis dans le conflit mondial en Modèle:Date-. Elle participe ainsi à l'Hollywood Canteen, et récolte des bons du trésor avec Orson Welles.

De 1941 à 1943, elle héberge chez elle Jean Gabin qui, refusant de tourner pour les Allemands, a quitté la France occupée<ref group="alpha">En avril 1943, après avoir tourné deux films à Hollywood, Gabin s'engage dans les Forces navales françaises libres. Cf. Philippe de Comes et Michel Marmin, Le Cinéma français : 1930-1960, éditions Atlas, 1984, Modèle:P.63.</ref>. Les deux acteurs ne tardent pas à entamer une liaison passionnée alors que Gabin est encore marié à Jeanne Mauchain, demeurée en France (le divorce sera prononcé le Modèle:Date aux torts « entiers et reconnus » de l'acteur, bien qu'en son absence)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Au début de l'année 1944, elle tourne Kismet, film musical dans lequel ses jambes peintes en or font autant parler la presse que la percée des Alliés en Italie<ref group=alpha>Modèle:Citation Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref> puis apparaît dans le film de propagande Hollywood Parade aux côtés du tout-Hollywood.

Dietrich pousse plus loin son engagement en intégrant l'United Service Organizations (USO). Elle part pour le front européen en Modèle:Date-<ref group=alpha>Modèle:Citation Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>, chantant pour les troupes américaines et britanniques stationnées au Royaume-Uni, avant d'accompagner la [[3e armée (États-Unis)|Modèle:3e américaine]] du général Patton en Italie, en France puis en Allemagne et en Tchécoslovaquie pendant la campagne de libération<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Dietrich's War » sur marlenedietrich.org</ref>, donnant plus de 60 concerts en quinze mois. Son interprétation de Lili Marleen, chanson popularisée par le régime nazi, devient l’emblème de la résistance à celui-ci<ref>Martin Pénet, « Lili Marleen », La Marche de l'Histoire, France Inter, 8 mai 2013.</ref>.

L'après-guerre

Fichier:Marlene Dietrich NBC Radio Monitor.jpg
Dans l'émission radiophonique Monitor de NBC en 1954.

L'âge avançant, trouvant moins de rôles à Hollywood, elle retrouve, à la libération de Paris, Jean Gabin qui a rejoint la [[2e division blindée (France)|Modèle:2e blindée]]<ref group=alpha>Il participe à la campagne en tant que chef de char au Modèle:2e du régiment blindé de fusiliers marins.</ref>. Un mariage entre eux semble avoir été alors envisagé<ref group=alpha name="MR605" />. Elle refuse le scénario des Portes de la nuit de Marcel Carné, ne souhaitant pas interpréter la fille d'un collaborateur<ref group=alpha>Le rôle est finalement attribué à Nathalie Nattier.</ref>, pour tourner avec Gabin Martin Roumagnac (1946). S'il reçoit un succès en salles, le film n'est pas apprécié par la critique française<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Après sa rupture avec Gabin, elle rentre à Hollywood et tourne, teinte en brune, dans Les Anneaux d'or de Mitchell Leisen, puis dans La Scandaleuse de Berlin de Billy Wilder l'année suivante, même si elle met du temps à accepter le rôle, étant confrontée au même problème que pour Les Portes de la nuit (les liens de son personnage avec le régime nazi). Devenue la même année Modèle:Citation<ref>Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref> avec la naissance de son premier petit-fils, elle part en 1949 à Londres tourner Le Grand Alibi sous la direction d'Alfred Hitchcock. Habillée par Dior, elle y interprète La Vie en rose, que lui a « prêtée » son amie Édith Piaf<ref group=alpha>Modèle:Citation Cité par Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>.

Fichier:Edith Piaf e Marlene Dietrich, 1959.tif
Édith Piaf et Marlene Dietrich, 1959.

En 1951, elle joue pour la première fois pour Fritz Lang dans le western L'Ange des maudits mais, tout comme avec Sternberg quelques années plus tôt, la collaboration entre le réalisateur et sa vedette, également compatriotes, est houleuse<ref group="alpha">Modèle:Citation Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>, le premier traitant l'actrice de Modèle:Citation<ref group="alpha">Modèle:Citation Bertrand Tavernier cité par Éric Rémy dans le livret du CD Marlene Dietrich, la Blonde Vénus (1928-1948), Frémaux et Associés, 2000.</ref>, la seconde estimant qu'Modèle:Citation<ref>Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>.

En parallèle de sa carrière au cinéma, Dietrich participe aux émissions radiophoniques de son amie Tallulah Bankhead<ref group="alpha">Modèle:Citation Marguerite Chabrol, « Marlene Dietrich de l’icône à la guest star : âge, voix et circulation entre les médias », Mise au point Modèle:N°, Modèle:1er mai 2014.</ref>, jouant avec son image, son âge, et multipliant les sous-entendus<ref>Bankhead et Dietrich dans The Big Show le 7 janvier 1951 sur YouTube.</ref>. Loin de son image de vamp mythique, l'actrice révèle également un réel talent de cuisinière comme le montre le livre Dîner chez Marlene. Passionnée par la cuisine, elle adore concocter pour ses amis ou amants le chou farci, les œufs brouillés, le rognon braisé ou son plat fétiche le pot-au-feu.

Témoin du mariage de Piaf avec Jacques Pills en Modèle:Date-, elle fait une apparition remarquée en 1953 dans un gala au profit des enfants handicapés du cirque Ringling Bros. and Barnum & Bailey Circus au Madison Square Garden à New York, vêtue de l'uniforme de Monsieur Loyal en mini-short (une tenue dont elle revendiquera plus tard l'"invention"<ref>https://full-english-books.net/english-books/full-book-blue-angel-read-online-chapter-43</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>: «J’ai inventé le mini-short, qu'on appellera plus tard le « hot pants »<ref group=alpha name="hotpants">Modèle:Citation étrangère</ref> ). Cette prestation lui sert de tremplin pour monter son propre spectacle de cabaret à Las Vegas. Pour 30 000 dollars par semaine, elle monte pour la première fois le Modèle:Date- sur la scène du night club du Sahara Hotel<ref>Photo de la première, le 15 décembre 1953 sur marlene-dietrichcollection.blogspot.fr.</ref>, vêtue d'un fourreau semé d'étoiles de strass<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Une seconde carrière

Fichier:Marlene Dietrich and Burt Bacharach visit Jerusalem during a 1960 concert tour of Israel - Photo by Fritz Shlezingel.png
Marlene Dietrich et Burt Bacharach à Jérusalem, lors de son tour de chant en Israël (1960).

Accompagnée par son dernier amant en date<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Donald Spoto, Modèle:Op. cit., Modèle:P.</ref>, l'arrangeur Burt Bacharach, Marlene Dietrich transporte son tour de chant sur les scènes du monde entier à partir de 1960 en Europe, et à l'été en Israël où elle chante en allemand et a droit à une standing-ovation. Elle enregistre en hébreu la chanson Shir Hatan<ref group=alpha>Modèle:Citation Marlene Dietrich, Marlène D., Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>,<ref>Michel Hermon à New York / rfi musique</ref>,<ref>Eva Gesine Baur, Einsame Klasse. Das Leben der Marlene Dietrich, C.H. Beck, 2017, s.p</ref> Elle se produit sur le continent américain et en URSS en 1964.

Plusieurs disques sont les témoins de cette tournée : Dietrich in Rio (1959), Wiedersehen mit Marlene (1960) et Marlene Dietrich in London (1964). Dans Sag mir, wo die Blumen sind (Dis-moi où sont les fleurs), composée par Pete Seeger et traduite en allemand par Max Colpet, elle dénonce la guerre froide.

En 1960, elle fait une tournée triomphale en Allemagne, est acclamée à Munich et Düsseldorf (mais dans cette dernière ville, au moment où elle sortait de son hôtel, une jeune fille parmi la foule lui crache au visage<ref>Modèle:Lien web.</ref>).

Seule la France lui réserve un accueil mitigé, au grand dam de cette francophile<ref>Modèle:Article</ref>. Son ami le poète Jean Cocteau lui dit : « Votre nom commence par une caresse et finit par un coup de cravache ».

En 1961, convaincue que le national-socialisme n'était pas encore mort et que le peuple allemand était responsable de sa prolifération<ref>Marie-Theres Arnbom, Marlene Dietrich, traduit de l'allemand par Adrien Rogge, édition Place des Victoires, 2010, Modèle:P..</ref>, elle accepte de jouer dans Jugement à Nuremberg, film de Stanley Kramer inspiré d'un des procès de Nuremberg.

Elle assiste aux obsèques d'Édith Piaf le Modèle:Date-<ref>David Lelait-Helo, Sur un air de Piaf, Payot, Paris, 2003, p. 13.</ref>.

Lorsque Burt Bacharach la quitte en 1965, elle songe dans un premier temps à abandonner les récitals. Elle continue pourtant et triomphe à Broadway en 1967, obtenant un Special Tony Award pour sa prestation l'année suivante. L'abus d'alcool va cependant assombrir les dernières années de sa carrière<ref group="alpha">À propos de la prestation de Dietrich à l'espace Cardin en Modèle:Date-, Jean-Claude Brialy écrit : Modèle:Citation. Jean-Claude Brialy, J'ai oublié de vous dire, coll. Pocket, éditions XO, 2004, Modèle:P..</ref> : en 1973, elle tombe dans la fosse d'orchestre lors d'un concert à New York, puis fait une seconde chute juste avant d'entrer en scène à l'opéra de Sydney, le Modèle:Date, se fracturant le col du fémur<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref group=alpha>Modèle:Citation Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref> et mettant ainsi un terme définitif à sa carrière de music-hall.

Fin de vie

Fichier:Son dernier domicile.jpg
12, avenue Montaigne à Paris.

Après une dernière apparition au cinéma en 1978, après dix-sept ans d'absence, dans C'est mon gigolo de David Hemmings<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, elle se cloître dans son appartement parisien du 12 avenue Montaigne, fréquentant peu de gens en dehors de sa fille et de quelques amis fidèles, car Modèle:Citation Parmi ceux qui la côtoient car ils ont sa confiance totale, outre sa fille, on compte l'animateur de radio Louis Bozon, le comédien Sacha Briquet, et sa secrétaire Norma Bosquet, femme de l'écrivain Alain Bosquet<ref group="alpha">L'écrivain, qui ne verra jamais la star, est en contact téléphonique avec elle : Modèle:Citation L'écrivain tirera d'ailleurs de ces conversations un opuscule : Marlène Dietrich, un amour par téléphone, duquel est tiré cette citation (Marlene Dietrich, un amour par téléphone, éditions de la Différence, 2002, Modèle:P.). Le 8 mai 1992, soit deux jours après sa mort, il rédige un Requiem pour Marlène Dietrich, qu'il aurait souhaité faire lire pour les obsèques de l'actrice, ce que le curé de La Madeleine refusa.</ref>.

À partir de 1980, elle ne quitte plus son appartement et installe le téléphone près de son lit<ref>Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref> car elle téléphone à peu de gens mais beaucoup et à toute heure. Néanmoins, elle reste présente médiatiquement :

Marlene Dietrich meurt à Paris le Modèle:Date de décès-<ref>« Décès de Marlene Dietrich », Journal de 20h, Antenne 2, 6 mai 1992 sur le site de l'INA</ref>. Ses obsèques ont lieu à l'église de la Madeleine. Son cercueil y est recouvert d'un drapeau français, sur lequel est épinglée, notamment, sa croix de la Légion d'honneur. Bien qu'elle ait toujours eu des rapports conflictuels avec son pays d'origine, Dietrich se sentait berlinoise et avait décidé de s'y faire inhumer. Elle est ainsi enterrée non loin de sa mère dans le petit cimetière Modèle:Lien de Friedenau, dans l'arrondissement de Schöneberg.

En 1993, le sénateur berlinois chargé des affaires culturelles, Ulrich Roloff-Momin, parvient à faire racheter, grâce à l'État fédéral et à la loterie nationale, l'ensemble des biens de l'actrice, comptant notamment trois mille vêtements, mille objets de la garde robe, quelque seize mille cinq cents photographies, des documents écrits (correspondance, papiers d'état civil, partitions...), des affiches, des objets de bagagerie et des meubles ayant appartenu à la star. Cette collection, la plus grande au monde pour des archives cinématographiques, fait l'objet d'expositions au Filmmuseum Berlin où elle est entreposée<ref>« Héritage Marlene Dietrich », Journal de 20h, Antenne 2, 24 octobre 1993 sur le site de l'INA</ref>, et à travers le monde<ref>Musée de la mode de la Ville de Paris (dir.), Marlene Dietrich : Création d'un mythe, éditions Paris Musées, 2003, Modèle:P., 20.</ref>. En décembre de la même année, la tombe de l'actrice est profanée par des néo-nazis qui n'acceptent pas son départ du pays dans les années 1930, sa naturalisation et son refus de rentrer en Allemagne après la guerre<ref>« Berlin : la tombe de Marlene Dietrich profanée », L'Humanité, 27 décembre 1993.</ref>,<ref>Gilles Walusinski, « L'alibi artistique ! », Georges, février 1994, republié sur Mediapart, 23 mars 2012.</ref>.

À l'occasion du centenaire de sa naissance, le Modèle:Date- à Berlin, le président de la République fédérale d'Allemagne, Johannes Rau, lui rend hommage. Cette cérémonie s'accompagne de révélations sur les causes de sa mort. Selon sa confidente et secrétaire Norma Bosquet, l'actrice se serait vraisemblablement suicidée après lui avoir demandé de lui fournir des somnifères<ref>David Custodio, « Révélation sur la mort de Dietrich », AFP, 26 décembre 2001.</ref>.

Marlene Dietrich au music-hall

Fichier:Marlene Dietrich Sahara Las Vegas.jpg
Marlene Dietrich sur la scène du Sahara Hotel de Las Vegas.

Commencé au Sahara Hotel de Las Vegas, son tour de chant prend très vite une dimension internationale avec des concerts donnés en Europe, en Australie, au Brésil, au Japon, en Afrique du Sud ou encore au Canada. Le rôle de l'actrice pendant la Seconde Guerre mondiale confère à certaines de ses prestations une dimension politique, comme celles de Berlin et Jérusalem en 1960<ref>C'est l'avis de Beate Klarsfeld, comme elle le dit dans le documentaire consacré à l'actrice en 2001, Marlene Dietrich, her one song, réalisé par David Riva.</ref>. Sa prestation à Broadway en 1967 lui vaut un Special Tony Award pour son one-woman-show l'année suivante<ref>site officiel des Tony Awards</ref>, elle qui ne reçut aucune récompense majeure pour sa carrière d'actrice en apparence plus intéressante.

La nécessité d'une nouvelle carrière pour l'actrice

Aux dires de sa fille Maria Riva, Dietrich était sans cesse à court d'argent et tourne, à partir de l'après-guerre, une bonne partie de films plus par nécessité que par envie. Néanmoins, le tournage de Madame veut un bébé en 1942, de Kismet en 1944, de La Scandaleuse de Berlin en 1948, et de L'Ange des maudits en 1952 vont lui permettre de prendre conscience de certains de ses atouts en dehors de l'écran.

  • En 1939 déjà, lors du tournage du western Femme ou Démon, elle demande à la costumière Vera West d'intégrer un soutien-gorge dans sa robe de saloon, pour pouvoir bouger à son aise. Elle réutilise « ce secret » après la guerre.
  • C'est dans Madame veut un bébé, puis dans Kismet qu'elle élabore pour la première fois un fond de robe invisible lui donnant une silhouette de rêve en serrant sa taille et relevant sa poitrine, technique qu'elle perfectionnera à partir de sa prestation à Las Vegas en 1953.
  • Son rôle dans La Scandaleuse de Berlin lui rappelle les tournées de l'United Service Organizations entre 1943 et 1945. La robe que la couturière Irene avait confectionnée pour elle à cette occasion est d'ailleurs réutilisée dans le film, ce fourreau qui lui permettait pendant la guerre de passer de la « militaire » à la « star glamour » qu'elle était dans les années 1930.
  • L'Ange des maudits, en 1952, fait l'objet d'une avant première à Chicago le Modèle:Date-. Dietrich accepte de participer à ce lancement et de chanter deux chansons, dont une du film en question. Mais, constatant que la robe du soir d'Elisabeth Arden ne la mettait pas en valeur (Modèle:Citation)<ref name="maria riva 684"/>, sa fille lui suggéra de procéder à un « changement éclair » dont elle-même avait le secret, travaillant dans des émissions de télévision en direct. Modèle:Citation Comme le dit encore sa fille, cela l'amena Modèle:Citation

Réinventer la perfection du passé

D'une façon sans doute inconsciente, Marlene Dietrich s'inspire ou réutilise en les modifiant des vêtements qu'elle utilisait dans ses films<ref group=alpha>Modèle:Citation Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, traduit de l'anglais par Anna Gibson, Anouk Neuhoff et Yveline Paume, éditions Flammarion, 1993, Modèle:P..</ref>.

  • Ainsi, la robe à effet « nu » apparaît pour la première fois dans La Scandaleuse de Berlin en 1948, où elle est déjà une reprise de la tenue de scène de l'actrice pendant son tour de chant auprès des soldats alliés entre 1943 et 1945.
  • Autre robe à effet « nu », la robe « vent », créée en 1954, s'inspire d'une des tenues que portait l'actrice dans Le Jardin d'Allah en 1936. Cette tenue est plaquée contre le corps de l'actrice grâce à un ventilateur, donnant l'illusion du nu. D'après Maria Riva, sa mère voulait de cette façon être magnifiée comme sa sculpture préférée, la Victoire de Samothrace<ref name="maria riva 684">Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, traduit de l'anglais par Anna Gibson, Anouk Neuhoff et Yveline Paume, éditions Flammarion, 1993, Modèle:P..</ref>.
  • De même, le manteau cygne qui est utilisé par l'actrice en 1957 s'inspire des fourrures que porte l'actrice, notamment dans L'Impératrice rouge en 1934.

Un spectacle bien rodé

Dès son premier show en 1953, Dietrich divise son spectacle en deux parties, une pour les hommes, d'après ses propres dires, l'autre pour les femmes<ref group="alpha">Modèle:Citation Louis Bozon, Marlène Dietrich : « Allo mon ange, c'est Marlène ! », éditions Michel Lafon, 2012, p. 76.</ref>. Avec ses robes qui créent à chaque fois la surprise, la première partie du tour de chants est consacrée aux chansons douces et romantiques. Ensuite, après un changement éclair pour une tenue d'homme dans le style de celles qu'elle portait déjà dans Cœurs brûlés ou dans Blonde Vénus, en pantalon ou short, elle continue son concert, mais avec des chansons plus provocantes. Avec le pianiste Burt Bacharach, dont elle suit les conseils avec rigueur et discipline, et qui l'accompagne dans son tour de chant entre 1956 et 1965, le spectacle de Dietrich va se perfectionner et devenir véritable one-woman-show des plus ambitieux.

Le Modèle:Date, le critique canadien Dave Billington parle du spectacle de la star qui vient de se produire à Montréal en ces termes : Modèle:Citation bloc

Les tenues

En aoùt 1953, Marlene Dietrich doit faire un essai de son spectacle à Las Vegas, et la costumière Irene, sa costumière préférée à la MGM, déjà responsable de ses tenues de scène au temps de l'USO, et dans La Scandaleuse de Berlin en 1948, n'est pas disponible. Travis Banton, qui réalise avec Dietrich des toilettes époustouflantes lors de sa période von Sternberg, est retiré des affaires. Elle se retourne alors vers Jean Louis, costumier de la Columbia, d'origine française, ce qui assure confiance à la star, ayant l'habitude de s'habiller à Paris à l'époque. La coopération entre les deux durera jusqu'à la fin de la carrière de la chanteuse, et le couturier l'habille aussi dans les films Une histoire de Monte Carlo en 1956 et Jugement à Nuremberg en 1961. L'entente entre les deux se passa bien et un contrat signé entre eux interdisait seulement à l'actrice de réutiliser les robes de Jean Louis dans les films qu'elle pourrait tourner.

Mais si Jean Louis avait la charge de la création des robes, c'est la couturière Elisabeth Courtney de la maison Western Costume qui les confectionne, du moins jusqu'en 1972, où Ray Aghayan la remplace.

Chacune des robes de la star coûtaient entre 20 000 et 40 000 dollars<ref>Musée Galliera, Marlene Dietrich, création d'un mythe, éditions Paris Musées, 2003, p. 163.</ref>. Il n'y a pas de nom officiel donné aux robes de Dietrich, mais la presse, les proches ou la chanteuse elle-même en surnommèrent plusieurs en fonction de leurs caractéristiques. D'après Maria Riva, sa mère avait réfléchi avec la costumière Irène sur un fond de robe qui Modèle:Citation, notamment lors des tournages des films Madame veut un bébé et Kismet, entre 1942 et 1944.

En 1944, le tissu est de la soie épaisse, mais à la fin de la décennie 1940, les maisons de textile italiennes, telles Baranccini, perfectionnent leurs tissus, notamment ce que Dietrich appelle le « souffle », une gaze ultra légère, délicate, vaporeuse, mais ferme comme un canevas, utilisée par la chanteuse jusqu'à la fin de sa carrière en 1975. La couleur est chair. C'est un sous-vêtement ultra fragile, qui existe en douzaines d'exemplaires d'après Maria Riva. Environ trois de ces corsets étaient prévus pour une seule robe, et la collection du Filmmuseum de Berlin renferme vingt-et-une robes de scène, donc une soixantaine de fonds de robe, sans compter les fonds de robe inachevés et tout le matériel nécessaire pour les situations d'urgence<ref>Musée Galliera, Marlene Dietrich, création d'un mythe, éditions Paris Musées, 2003, p. 164.</ref>.

La mise en place de ce fond de robe est un travail qui requiert patience et rigueur, comme nous l'explique Maria Riva : Modèle:Citation<ref name="maria riva 684"/>

Ce fond de robe, quasi invisible, pouvait apparaître en deux endroits :

  • A la base du cou, là où il s'arrêtait. Pour rendre cela impossible, Dietrich porte toujours un collier ras de cou ou des broderies ;
  • Au niveau de la fermeture Éclair du dos, qui fermait ce fond de robe. Cette fermeture était masquée par celle de la robe, qui la superposait exactement.

Ce fond de robe présente néanmoins des limites pour Maria Riva, puis que Modèle:Citation<ref name="maria riva 684"/>

Fichier:Nachtoptreden van Marlene Dietrich in het Tuschinkitheater te Amsterdam Marlen…, Bestanddeelnr 911-2854.jpg
Marlene Dietrich en frac à Amsterdam le 28 mai 1960.

Les années Vegas (1953-1962)

Après son premier triomphe au Sahara Hotel de Las Vegas entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date-, les plus grands hôtels de la ville signèrent avec la star un contrat tous les ans jusqu'en 1962. Chaque nouveau spectacle différait surtout par la tenue que portait la chanteuse, qui cherchait à créer l'événement, bien avant avec les chansons ou le show en lui-même. Modèle:Citation<ref name="maria riva 684"/>.

1960 : Allemagne et Israël

L'année 1960 est une année particulière pour la Modèle:Citation, comme le rappelle sa fille Maria Riva en 2001<ref>Maria Riva, dans le documentaire Marlene Dietrich, la passion d'une vie, 2001</ref>. En effet, elle se produit pour la première fois en Allemagne depuis la fin du Second Conflit mondial. Au mois de mai, elle est mal accueillie à Hambourg d'abord, avec des lettres anonymes de menaces et un succès mitigé de son spectacle, puis à Berlin où une partie du public la qualifie de « traîtresse », certains tenant même des panneaux « Marlene go home » devant le théâtre. Néanmoins, le futur chancelier Willy Brandt lui exprime toute sa sympathie, comme le compositeur Friedrich Hollander, le compositeur des chansons de l'Ange bleu, qui n'était d'ailleurs nullement fâché avec elle, ayant écrit pour elle les titres du film la Scandaleuse de Berlin en 1948.

La même année, elle se rend en Israël pour chanter à Tel-Aviv puis à Jérusalem, où elle est notamment reçue par le dirigeant David Ben Gourion. Néanmoins, le producteur israélien lui demande de ne pas chanter en allemand, cette langue ravivant des blessures trop profondes pour nombre de spectateurs, Juifs expatriés d'Allemagne dans les années 1930, voire sauvés des camps d'extermination. Malgré tout, elle le fait et obtient un réel triomphe<ref>Bacharach évoque Dietrich en 2013</ref>.

Filmographie

Modèle:Début de colonnes

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Distinctions

Décorations

Source : Musée de la mode de la Ville de Paris<ref>Musée Galliera, Marlene Dietrich : Création d'un mythe, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref> (sauf précisions)

Récompenses

Nominations

Divers

Hommages

Modèle:Citation<ref>Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>

Cinéma

Musique

  • Son portrait apparaît sur la pochette de l'album des Beatles Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (1967).
  • La chanson représentant Monaco au Concours Eurovision de la chanson 1970 et intitulé Marlène lui rend hommage.
  • En 1974, le groupe Queen sort son deuxième album, appelé très sobrement Queen II, sur la couverture duquel Freddie Mercury imite la posture de Dietrich dans Shanghaï Express avec la photo sur laquelle elle tient ses mains croisées, les yeux vers le haut<ref>Site web du magazine Première, consulté le 13 juillet 2021[1]</ref>.
  • En 1985, la chanteuse allemande Sandra obtient un important succès avec la chanson (I'll Never Be) Maria Magdalena, hommage à l'actrice, composée à la fin de l'année 1984 par son compagnon Michael Cretu.Modèle:Référence nécessaire
  • Marlene Dietrich tient une place particulière parmi les références de la chanteuse Madonna :
    • en 1990, la chanson Vogue, dans l'album I'm Breathless, est dédiée à l'âge d'or du cinéma et Marlene Dietrich est citée dans les paroles. Le clip, en noir et blanc, nous montre Madonna prenant les pauses sophistiquées qu'adoptait Dietrich sur ses photos des années 1930 ;
    • en 1993, lors de sa tournée mondiale The Girlie Show World Tour, Madonna divise son spectacle en quatre tableaux. Le deuxième tableau, Studio 54, voit la chanteuse porter une immense perruque blonde afro, comme Dietrich dans le film Blonde Vénus. Le troisième tableau, intitulé Weimar Cabaret, est une référence au Berlin des années 1920 et un hommage direct à Marlene Dietrich, décédée l'année précédente. Madonna est vêtue à la Dietrich, avec un frac et un haut-de-forme, et chante Like a Virgin sur l'air de Falling in Love Again, rengaine de L'Ange bleu. À cette époque, Madonna reproduit également plusieurs photos de Marlène Dietrich<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
    • en 2003, Madonna rend une nouvelle fois hommage à Marlène Dietrich dans son clip American Life<ref>Modèle:Lien web</ref>.
    • en 2013 Madonna s'habille comme elle dans Cœurs brûlés, pour le lancement sa tournée MDNA tour<ref>Modèle:Lien web</ref>.
  • En France, de nombreuses chansons évoquent l'actrice :
    • en 1968, Claude Nougaro parle de l'actrice dans La pluie fait des claquettes : Modèle:Citation
    • en 1973, dans Au pays des merveilles de Juliet, dédiée à Juliet Berto, Yves Simon parle des Modèle:Citation
    • en 1983, Didier Barbelivien écrit et compose pour Hervé Vilard T'es pas Dietrich.
    • en 1986, la chanteuse Jeanne Mas crée Mourir d'ennui en hommage à Dietrich. Cette chanson fait l'ouverture de ses spectacles en 1987 (Modèle:Citation).
    • dans Marlène<ref group=alpha>Orthographié avec un accent par Noir Désir.</ref> le groupe de rock Noir Désir évoque son engagement antinazi mais aussi sa beauté qui fait Modèle:Citation
    • En 1993 Marie Laforêt rend hommage à Marlène Dietrich dans sa chanson Bis bald Marlène figurant sur l'album Reconnaissances, chanson qu'elle reprend lors de son récital aux Bouffes Parisiens (2005). En 1972, Marie Laforêt enregistre une version Schubertienne dans son orchestration de Lily Marlène (Album Polydor 1972 Prière pour aller au paradis). La même année Marie Laforêt en propose une version moins classique et plus dans une tessiture de voix mezzo sur scène dans ses récitals (Tête de l'Art, Festival de Spa) et à la télévision française lors d'un Top à Jean-Claude Brialy (janvier 73).
    • Jean-Jacques Debout, en 2013, a écrit et composé Marlène, Marlène, présente sur son album Bourlingueur des étoiles.

Toponymes

Divers

Parodie

Marlene Dietrich dans la fiction

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Crédit d'auteurs

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

par ordre chronologique<ref group="n">Bibliographie détaillée sur marlenedietrich-filme.de.</ref>
  • Franz Hessel : Marlene: Ein Porträt, 1931. Publié en français aux éditions du Félin, coll. À la croisée, 1997, 86 p<ref name="filme.de" group="n">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien archive</ref>.
  • Manfred Georg, Marlene Dietrich, Berlin, 1931<ref name="filme.de" group="n"/>
  • Jean Laserre, La Vie brûlante de Marlène Dietrich, Paris, 1931<ref name="filme.de" group="n"/>
  • Homer Dickens, Marlene Dietrich, traduit de l'anglais par Henri Daussy, éditions Henri Veyrier, 1974, 226 p. Modèle:ISBN
  • Thierry de Navacelle, Sublime Marlène, éditions Ramsay, 1982, 160 p. Modèle:ISBN
  • Marlene Dietrich, Marlène D., autobiographie traduite de l'américain par Boris Mattews et Françoise Ducourt, Grasset, Paris, 1984, 246 p. Modèle:ISBN
  • Alexander Walker, Dietrich, coll. « Cinéma », éditions Flammarion, 1992
  • Maria Riva, Marlene Dietrich par sa fille, traduit de l'anglais par Anna Gibson, Anouk Neuhoff et Yveline Paume, Flammarion, 1993, 868 p. Modèle:ISBN
  • Charles Higham, Marlene, la vie d'une star, éditions Calmann-Lévy, 1994, 240 p.
  • Gilles Plazy, La Véritable Marlene Dietrich, éditions Pygmalion, 2001, 269 p.
  • Josef von Sternberg, De Vienne à Shanghaï, les tribulations d'un cinéaste, Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma, 2001, 383 p.Modèle:Commentaire biblio
  • Alain Bosquet, Marlene Dietrich, un amour par téléphone, éditions La Différence, 2002, 111 p.
  • Jean-Marc Loubier, Jean Gabin-Marlene Dietrich : Un rêve brisé, Acropole, 2002, 166 p.
  • Marlene Dietrich et Erich Maria Remarque, Dis moi que tu m'aimes, éditions Stock, 2002, 268 p. - correspondance entre les deux personnalités
  • Musée de la mode de la Ville de Paris (dir.), Marlene Dietrich : Création d'un mythe, éditions Paris Musées, 2003, 241 p. Modèle:ISBN - catalogue de l'exposition consacrée à l'actrice au musée Galliera en 2003
  • Donald Spoto, L'Ange bleu : Mythe et Réalité, éditions Belfond, 2003, 388 p.
  • Norma Bosquet, Marlene Dietrich : Les Derniers Secrets, Nouveau Monde éditions, 2007, 125 p.
  • Jean Pavans, Marlene Dietrich, coll. « Biographie », Folio, 2007, 272 p.
  • Marie-Theres Arnbom, Marlene Dietrich, traduit de l'allemand par Adrien Rogge, édition Place des Victoires, 2010, 304 p. Modèle:ISBN
  • Louis Bozon, Marlène Dietrich : « Allô mon ange, c'est Marlène ! », Michel Lafon, 2012, 266 p.
  • Christian Soleil, Le Smoking du diable : La Vie généreuse et secrète de Marlene Dietrich (essai biographique), Publibook, 2013, 94 p. Modèle:ISBN
  • Modèle:Lien, Un dîner chez Marlene Dietrich, Michel De Maule, 2016, 186 p. Modèle:ISBN
  • Patrick Glâtre, Gabin-Dietrich, un couple dans la guerre, éditions Robert Laffont, 2016, 336 p. Modèle:ISBN
  • Modèle:Bibliographie (à propos des relations entre Marlene Dietrich et Frede)
  • Jean-Paul Bled, Marlène Dietrich, la scandaleuse de Berlin, éditions Perrin, 2019, 380 p.

Vidéographie

Documentaires
  • Chris Hunt, No Angel: A Life of Marlene Dietrich, 1996
  • Daniel E. Schwartz, Mysteries and Scandals: Marlene Dietrich, 1999
  • David Riva, Marlene Dietrich: Her One Song (La Passion d'une vie), 2001
  • Greta Garbo and Marlene Dietrich ; documentaire de la série Hollywood Rivals, 2001.
  • Dominique Leeb, Marlene Dietrich : Le Crépuscule d'un ange, 2012
  • Christian Buckard et Daniel Guthmann, Un amour impossible : Marlene Dietrich et Jean Gabin, Allemagne, 2012
  • Marie-Christine Gambart, Dietrich / Garbo : L'Ange et la Divine, collection « Duels », France 5, 2015<ref group="n">Amandine Deroubaix, « Duels : Dietrich / Garbo : L'Ange et la Divine », Le Mag, 14-20 février 2015, sur le site de France 5.</ref>
Références des annexes

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Liens externes

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