Louis Jacquinot

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Modèle:Voir homonymesModèle:Infobox Personnalité politique

Louis Jacquinot, né le Modèle:Date de naissance à Gondrecourt-le-Château (Meuse) et mort le Modèle:Date de décès à Paris, est un homme politique français.

Biographie

Avant la guerre de 1939

Fichier:Louis Jacquinot, député de la Meuse (1936).jpg
Jacquinot, député de la Meuse (1936).

Louis Jacquinot passe son enfance à Gondrecourt-le-Château. Il fait des études de droit à Paris. Il décide en 1916, d'arrêter ses études et de s'engager. Il reçoit la croix de guerre et se porte volontaire en Modèle:Date- pour servir en Pologne et en Ukraine. Après sa libération en 1920, il termine sa licence en droit et est avocat à la Cour d'appel de Paris.

Il est le secrétaire général de la section universitaire des jeunesses républicaines nationales, le groupement de jeunesse de la Ligue républicaine nationale, aux côtés d'Édouard Frédéric-Dupont, son président, et d'un autre jeune ambitieux, Edgar Faure<ref>Jérôme Pozzi, Les Lorrains de Paris dans l’entre-deux-guerres (1919-1939) : un enjeu politique ?, dans les Annales de l'Est, 2004/2, p. 62</ref>. Il lance en Modèle:Date- avec Frédéric-Dupont le mensuel Journal des Lorrains de Paris<ref>Jérôme Pozzi, op. cit., p. 66</ref>.

En 1930, il est chef du cabinet d'André Maginot, ministre de la Guerre<ref name="sycomore">Modèle:Lien web</ref>. Aux élections législatives de 1932, il est élu député de la Meuse (circonscription de Commercy), grâce notamment au soutien d'André Maginot. Il commence ainsi à 34 ans une longue et brillante carrière parlementaire. Inscrit successivement aux groupes du Centre républicain puis de l'Alliance des républicains de gauche et des radicaux indépendants, il se fait remarquer par ses idées modérées, un important travail parlementaire et des interventions sur la politique de défense et les affaires étrangères.

En Meuse, il est proche en 1934 à la fois des groupements locaux des Jeunesses patriotes et des Croix-de-feu avant de s'en éloigner en 1935-1936<ref>Jean-François Colas, Les droites nationales en Lorraine dans les années 1930: acteurs, organisations, réseaux, Thèse de doctorat, Université de Paris X-Nanterre, T. I, Modèle:P.</ref>.

Il refuse le virage néo-pacifiste du dirigeant de l'Alliance démocratique, Pierre-Étienne Flandin, face à la menace de l'Allemagne hitlérienne. Ce qui le conduit à démissionner de ce parti en Modèle:Date-, à l'instar d'autres parlementaires, au lendemain des Accords de Munich applaudis par Flandin<ref>Julie Bour, Lydiane Gueit-Montchal, Olivier Dard et Gilles Richard, Louis Jacquinot, un indépendant en politique, Paris, PUPS, 2013, L'Epoque, 15 octobre 1938, Lettre de Jacquinot à Flandin</ref>.

Pendant la Seconde Guerre mondiale

Fichier:Louis Jacquinot.png
Louis Jacquinot dans les années 1940.

Le Modèle:Date-, Louis Jacquinot entre comme sous-secrétaire d'État à l’Intérieur dans le gouvernement de Paul Reynaud. Il a 41 ans et commence ainsi une longue carrière ministérielle. Il sort du gouvernement le Modèle:Date-, jour de l'attaque de l'Allemagne contre la Belgique, en même temps que d'autres secrétaires d'État<ref>Voir la liste des secrétaires d'État sortants dans l'article gouvernement Paul Reynaud dans Wikipédia.</ref> et part au combat. Il est gravement blessé le Modèle:Date-, ce qui lui vaudra une seconde croix de guerre. Il a déjà pris parti contre l'armistice et la politique du maréchal Pétain mais, immobilisé pour plusieurs mois, ne peut prendre part au vote des pleins pouvoirs à Philippe Pétain le 10 juillet 1940.

Rendu à la vie civile, il entre dans le réseau de renseignement Alliance (sous le pseudonyme de « Serval »), tout d'abord en étant l'avocat du commandant Georges Loustaunau-Lacau (fondateur du réseau), au procès de celui-ci à Clermont-Ferrand en octobre 1941Modèle:Sfn (Loustaunau-Lacau a été arrêté pour avoir tenté, avec le commandant Faye et le capitaine Beaufre, de soulever l'armée d'Afrique). Il aide ensuite au recrutement d'une partie du réseau Copernic, via son client J. Broadhurst<ref name=":32">Modèle:Lien web</ref>. Il est arrêté à Marseille en novembre 1942 dans la souricière montée par la police française ; vu son poids politique, il est relâché immédiatementModèle:Sfn. Il décide alors de quitter le réseau pour rejoindre de Gaulle ; il tente une première fois de rejoindre Londres par les Pyrénées mais est intercepté et emprisonné à Prades. Une seconde tentative réussit en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Après avoir été interné au camp de Miranda, il peut rejoindre Londres<ref name=sycomore />. Cette précieuse adhésion vaut à Louis Jacquinot d'être un des vingt parlementaires appelés à siéger à l'Assemblée consultative provisoire d'Alger. En Modèle:Date-, il est un des six parlementaires, avec André Le Troquer, Pierre Mendès France, André Philip, Jean Pierre-Bloch et Henri Queuille, à entrer dans le Comité français de libération nationale d'Alger, comme commissaire à la Marine.

En Modèle:Date-, il est ministre de la Marine dans le Gouvernement provisoire de la République française (gouvernement Charles de Gaulle) à Paris. Il reste ministre de la Marine jusqu'en Modèle:Date- et va faire un travail considérable en prenant en charge la reconstruction et la modernisation de la marine de guerre, tout en veillant attentivement à l'épuration du corps des officiers. Il prend rapidement conscience des enjeux scientifiques et techniques de la reconstruction de la Marine nationale et propose au général de Gaulle, sans cependant être suivi, de confier aux arsenaux maritimes la recherche et le développement de l'énergie atomique.

En Modèle:Date-, il devient ministre d'État chargé des Affaires musulmanes. Il apprend à Rabat le Modèle:Date- la démission de de Gaulle de la présidence du Gouvernement provisoire.

Sous la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} République

À son retour en France en Modèle:Date-, il retrouve son siège de député (Parti républicain de la liberté) aux élections du Modèle:Date-, par Modèle:Nombre sur Modèle:Nombre exprimés, et est réélu le Modèle:Date- (Républicains indépendants) avec Modèle:Nombre sur 91 784. Le Modèle:Date-, à l'élection de la première Assemblée nationale de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} République, il est réélu, améliorant sa position, avec Modèle:Nombre sur Modèle:Nombre exprimés, bien qu'il se soit opposé, resté fidèle à de Gaulle, aux deux projets constitutionnels de 1945 et 1946.

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Lettre signée de Louis Jacquinot (1898–1993), député de la Meuse et ministre français.

Son attitude modérée est bien reçue. Elle lui vaut le Modèle:Date-, un an après le départ du général de Gaulle, d'être appelé comme ministre de la Marine dans le gouvernement Ramadier, jusqu'au Modèle:Date-. Deux ans plus tard, il est ministre des Anciens combattants dans le gouvernement Bidault et le reste dans les gouvernements Queuille, Pléven et de nouveau Queuille.

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Louis Jacquinot en 1953.

Son activité parlementaire, entre ses postes ministériels, est importante, principalement aux commissions de la Défense et des Territoires d'Outre-mer. Il est nommé en 1948 juré de la Haute cour de justice. Il obtient des crédits importants pour la Marine nationale et ses équipements portuaires et logistiques. Il réclame des porte-avions et une nouvelle flotte aéronavale. La marine reconstituée doit pouvoir rester indépendante, pour assurer la sécurité de la France et celle des territoires de l'Union française. Louis Jacquinot défend la proposition de mettre à la disposition de l'ONU une force navale technique. Il argumente pour la poursuite du développement de la flotte contre les positions adverses de Robert Capdeville et Pierre Cot et gagne en obtenant la construction d'un porte-avion, le Clemenceau. Il se réjouit que l'administration de la marine soit désormais confiée à des hauts fonctionnaires issus de l'ENA, de telle sorte que les officiers puissent se consacrer entièrement à leurs tâches militaires. Les crédits maritimes de développement doivent être maintenus et accrus « pour nous donner les instruments de notre puissance ».

Au ministère des Anciens combattants, Louis Jacquinot s'active à l'indemnisation des victimes de guerre, à l'augmentation des pensions et au rétablissement des anciens combattants dans la position qu'ils occupaient entre les deux guerres.

Il représenta le gouvernement aux obsèques de l'ancien président de la République, Albert Lebrun, en 1950.

Aux élections de Modèle:Date-, Louis Jacquinot se voit opposer dans la Meuse une liste RPF, conduite par le général Auguste Gilliot. Il garde cependant le dessus et obtient deux sièges. En août, il redevient ministre, chargé de la France d'Outre-mer, succédant à François Mitterrand. Il conserve ce portefeuille dans les gouvernements Edgar Faure, René Mayer et Joseph Laniel, mais non dans le gouvernement Pinay.

Bien que réputé homosexuel<ref>Fabien Conord, Compte-rendu du livre Louis Jacquinot : un indépendant en politique dans XXe siècle, Revue d'histoire, 2014/2, n° 122</ref>,<ref>Ahmed Sékou Touré, Président de la Guinée, par André Lewin, page 172.</ref>,<ref>Un Quart de Siècle au Service de L'Afrique Tropicale, 1947-1971 : Récit, par Pierre Truteau, pages 122 - 123.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, il épouse en Modèle:Date- Simone Lazard (1899-1991), fille du banquier André Lazard, associé de la banque Lazard, veuve à la fois du marquis Paul de La Fressange (et grand-mère d'Inès de La Fressange) et du ministre des Finances Maurice Petsche<ref>Modèle:Lien web.</ref>. À l'élection présidentielle de 1953, il se présente au onzième tour, après le retrait de Joseph Laniel qui se désiste en sa faveur. Se heurtant à l'hostilité du MRP<ref>Louis Jacquinot s'était montré réservé sur le projet de Communauté européenne de défense.</ref> et d'Antoine Pinay, il n'atteint pas un nombre de voix satisfaisant et se retire aussitôt, soutenant un sénateur non candidat, René Coty, qui frôle la majorité au tour suivant et l'obtient au Modèle:13eModèle:Refins. Selon Gérard Longuet, Modèle:Citation<ref>Cité par Fabien Conord, op. cit., dans le compte-rendu du livre Louis Jacquinot : un indépendant en politique, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2013</ref>.

Au ministère de la France d'Outre-mer, Louis Jacquinot prend des décisions et soutient des projets qui vont dans le sens d'une libéralisation modérée et progressive des colonies et préparent le terrain à la loi-cadre Defferre de 1956 et à la politique du général de Gaulle à partir de 1958. En Modèle:Date-, le député Jacquinot sanctionne d'ailleurs le second gouvernement Faure à qui il reproche sa politique en Afrique du Nord.

Une nouvelle carrière ministérielle avec de Gaulle

Au retour du général de Gaulle, Louis Jacquinot est appelé au gouvernement, dans lequel il est le seul des anciens ministres de 1944. Ministre d'État (gouvernement Charles de Gaulle (3)), il participe à la rédaction du projet constitutionnel, effectue des missions diplomatiques, accompagne le général lors de son premier voyage à Alger le Modèle:Date-. Il est ensuite ministre d'État chargé de la Recherche scientifique, puis du Sahara et des départements et territoires d'Outre-mer (gouvernement Michel Debré). Il représente la France lors des cérémonies marquant l'accession à l'indépendance du Dahomey (futur Bénin), du Niger, de la Haute-Volta (futur Burkina Faso) et de la Côte d'Ivoire les Modèle:1er, 3, 5 et Modèle:Date-.

Il conserve ce dernier poste dans les premier et second gouvernements Pompidou jusqu'au Modèle:Date-. Il a alors 67 ans.

Modéré, il appartient aux indépendants pendant la Modèle:IVe République. Il fait partie des Républicains indépendants (1962) de Valéry Giscard d'Estaing puis de l’Union pour la nouvelle République (1968) qui appuie la politique du général de Gaulle. Il reste député de la Meuse jusqu'au Modèle:Date-. Il a alors 74 ans. Il décède le Modèle:Date de décès- dans le Modèle:Arrondissement<ref name="matchid">Modèle:Lien web</ref>.

Fonctions gouvernementales

Décorations<ref>Id.</ref>

Bibliographie

  • Julie Bour, Entre national et local : Louis Jacquinot, archétype du notable modéré, Thèse de doctorat en Histoire contemporaine, université de Lorraine, sous la direction d'Olivier Dard, Modèle:Date-.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Notice biographique, dans la Base de données historique des anciens députés sur le site de l'Assemblée nationale.
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • André Guillabert, Discours prononcé le Modèle:Date- par Me André Guillabert, vice-président faisant fonction de président de l'Assemblée territoriale du Sénégal, à l'occasion du passage à Saint-Louis de M. Jacquinot, Ministre de la France d'Outre-mer, Imprimerie du Gouvernement, Saint-Louis, 1954, 10 p.
  • Jean Joly, Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1944.
  • Modèle:Ouvrage

Notes et références

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Liens externes

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