Catalan

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Depuis 1993, il est la seule langue officielle de la principauté d'Andorre. Depuis la transition démocratique espagnole et la mise en place de l'État des autonomies (autonomies régionales), le catalan est reconnu comme langue officielle au même titre que l’espagnol dans les principaux territoires d'Espagne où elle est parlée.

Le catalan est constitué de divers dialectes (on en a recensé jusqu'à 21), qui restent néanmoins très proches et largement intercompréhensibles. On distingue traditionnellement deux grands blocs dialectaux : le bloc oriental d'une part, qui comprend le catalan central, parlé à Barcelone et à Gérone, les catalans insulaires, parlé dans les îles Baléares (majorquin, minorquin, ibizois) et à Alghero (en catalan : L'Alguer) en Sardaigne (alguérois) ainsi que le roussillonnais, parlé dans les Pyrénées-Orientales ; et d'autre part le bloc occidental, regroupant le catalan nord-occidental, parlé dans les régions occidentales de Catalogne ainsi qu'en Andorre, et le valencien. Cette dernière variante est popularisée au niveau international<ref>Modèle:Article</ref> grâce au film Nos soleils de Carla Simón, tourné à Alcarràs (Segrià), lauréat de l'Ours d'or de la [[Berlinale 2022|Modèle:72e Berlinale]] en 2022, premier film en catalan à recevoir ce prix cinématographique<ref>Modèle:Lien web</ref>.

La langue catalane dispose de deux principaux standards : le standard général contrôlé par l'Institut d'Estudis Catalans, basé sur l'orthographe et les normes établies par le grammairien Pompeu Fabra (1868-1948), et celui régi par l'Académie valencienne de la langue, limité à la Communauté valencienne et qui prend pour base les Normes de Castelló, établies en 1932, reprenant les normes de Fabra mais adaptées aux principaux traits distinctifs des modalités valenciennes.

Fichier:Linguistic map Southwestern Europe-en.gif
Carte chronologique montrant le développement et l'évolution des langues parlées dans la péninsule ibérique de l'an 1000 à nos jours.

Classification

Fichier:Extensió de la llengua catalana als Països Catalans.png
Pays catalans.

Le catalan appartient à la branche romane occidentale des langues indo-européennesModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Son classement plus précis dans l’ensemble roman a fait l’objet de plusieurs polémiques, portant sur la question de savoir s’il devait être rattaché au gallo-roman ou à l’ibéro-roman, et de s’il devait être considéré comme une langue indépendante de l’occitan ou comme un dialecte de celui-ci<ref name="Colón1">Modèle:Citation étrangère Modèle:Harv.</ref>,<ref name="Badia1">Modèle:Citation étrangère Modèle:Harv.</ref>,<ref name="Borja Moll1">Modèle:Citation étrangère Modèle:Harv</ref>.

Le fait que la littérature catalane fût écrite en occitan jusqu’au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, que certains écrivains contemporains et manifestations populaires revendiquent l'héritage de la langue d’oc médiévale ont contribué à la confusion<ref name="OG"/>,<ref name="Borja Moll1"/>,<ref name="Badia1"/>.

Un premier débat a eu lieu autour de 1920, puis il a repris vigueur à partir des années 1960 et 1970, en lien avec l’émergence de la dialectométrie. Il n’est toujours pas tranché, et il est délicat de prétendre y mettre fin, étant donné qu'il n’y a pas de consensus sur la définition de frontière au sein des grands continuums linguistiques, et que les conclusions obtenues sont fondamentalement conditionnées par un choix de critères qui pourront paraître arbitraires en fonction de l’opinion des chercheurs qui les mettent en œuvre<ref name="MoRS" />,<ref name="OG"/>.

Langue ou dialecte

Plusieurs auteurs de renom ont soutenu que le catalan était un dialecte occitan au cours des premières décennies de la linguistique moderne : les romanistes Wilhelm Meyer-Lübke, Friedrich Christian Diez Modèle:Incise, Gerhard Rohlfs<ref name="Colon3"/>, Modèle:Lien, Édouard Bourciez, Alfred Morel-Fatio, l’écrivain catalan Manuel Milà i Fontanals Modèle:Incise et le lexicographe baléare Antoni Maria Alcover Modèle:Incise<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Xavier Lamuela, Estandardització i establiment de les llengües, Barcelone, Edicions 62, 1994.</ref>,<ref>Pierre Bec (1995) La langue occitane, coll. Que sais-je?, Paris, Presses universitaires de France [[[:Modèle:1re]] ed. 1963]</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Normalization and Encoding of Occitan, Multext-Cataloc, sur le site de l'Université de Provence Aix-Marseille I.</ref>,<ref name="Borja Moll3">Modèle:Citation étrangère Modèle:Harv</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Dans la première édition de Grammatik der romanischen Sprachen (Modèle:Citation, 1836), Diez reconnaît 6 langues romanes (italien, roumain, français, provençal, espagnol et portugais) et les premiers romanistes ont longtemps considéré que le catalan était un dialecte de l’occitan<ref name="OG">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Toutefois, une série de travaux ultérieurs apportèrent de nouvelles perspectives, ouvrant le débat sur la question de l’hispanité de la langue catalane, hypothèse notamment défendue par le linguiste suisse Modèle:Lien, ou d’autres apportant de nouvelles données sur la frontière entre le roussillonnais et le languedocien<ref name="Borja Moll3"/>. Plus tard, le philologue suisse Walther von Wartburg, commentant un travail de Meyer-Lübke, affirmait qu’Modèle:Citation<ref name="Borja Moll3"/>. De même, Friedrich Diez révisa ses positions dans la deuxième édition de sa grammaire en 1856Modèle:Sfn ; dans la troisième édition publiée en 1863 il déclare ainsi : Modèle:Citation<ref name="Borja Moll3"/>,<ref name="OG"/>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Sfn. Meyer-Lübke rejoint finalement cette position en 1925 avec la publication de Der KatanischeModèle:Sfn.

En 1950, le philologue castillan Vicente Diego de Navarro affirmait qu’une Modèle:Citation<ref>

Modèle:Citation étrangère, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>

L’idée que le catalan est une langue proche mais indépendante de l’occitan fait depuis longtemps l’objet d’un consensus au sein des spécialistes, mais la question de sa classification a fait l'objet d’autres débats et polémiques<ref name="OG"/>,<ref name="BM6">Modèle:Citation étrangère Modèle:Harv</ref>.

Langue gallo-romane ou ibéro-romane

Une bonne partie des traits évolutifs différentiels du catalan par rapport à l’occitan sont commun avec le castillan. Par exemple :

  • la conservation du ū latin en uModèle:Sfn (contre [y] en gallo-roman, sous influence germanique, mais il s’agit d’une évolution relativement tardive en occitan) ;
  • réduction de la diphtongue latine auModèle:Sfn, maintenue en occitan et partiellement en ancien français : aucĕllu(m) (« oiseau ») > ocell, contre aucèl en languedocien (aucèu en provençal moderne, ausèth en gascon), oisel en ancien français ;
  • palatalisation de -ll- (> [ʎ]) et -n- (> [ɲ]) mais simplification en gallo-romanModèle:Sfn : vīlla(m) > villa en catalan et castillan, vila en occitan, ville ([ˈvil]) en français ; caballu(m) > cavall ([kəˈβaʎ] ct., [kaˈvaʎ] val.), occitan caval / cavau (mais cavath ou plus résiduellement cavalh en gascon<ref>Simin Palay, Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes, Éd. du CNRS, Paris, 1980 [3ème éd.]</ref>), français cheval.

Sur le plan du lexique, plusieurs termes anciens révèlent une affinité du catalan avec les solutions ibéro-romanes, par exemple : Modèle:Lang « maison », Modèle:Lang « réveiller », callar « se taire », tia « tante », apagar « éteindre »Modèle:Sfn, germà Modèle:Citation, arena Modèle:CitationModèle:Sfn ou encore l’absence de descendant populaire du latin ungĕreModèle:Sfn. Au niveau de la morphologie, une différence notable est la quasi inexistence du système casuel simplifié à deux cas Modèle:Incise, bien attesté en français et occitan médiévaux jusqu’au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, mais dont on ne retrouve que des traces isolées dans quelques textes catalans primitifs, qui sont peut-être des occitanismesModèle:Sfn.

Sur cette base, deux écoles se distinguent au sein des premiers romanistes : celle, majoritaire et représentée notamment par Meyer-Lübke et Modèle:Lien, qui, avec des arguments différents, défendent l’affiliation du catalan au groupe gallo-roman, et celle incarnée par Ramón Menéndez Pidal, père de la philologie hispanique, qui rattache le catalan à l’ensemble ibéro-romanModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Ce dernier s’appuie sur des Modèle:Citation suivant lesquels il affirme que tous les parlers romans de la péninsule Ibérique présentent un ensemble de coïncidences fondamentales dans leur étape initiale de formation. Par exemple, sur le plan du vocalisme, il soutient que, à l’exception du castillan (qui à l’époque n’a qu’une extension très réduite), tous les idiomes de l’Hispanie présentent une unité fondamentale, y compris le mozarabe, pourtant extrêmement peu documentéModèle:Sfn. Il soutient également que la palatalisation de l- initial en [ʎ] du catalan constitue un trait Modèle:Citation car il se retrouve également en asturléonaisModèle:Sfn.

En 1924, Pierre Fouché, dans sa thèse doctorale consacrée au roussillonnais<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Entrée « Pere Fouché », Gran Enciclopèdia Catalana</ref>, soutient que Modèle:Citation, les influences du languedocien ou des autres parlers catalans n’ayant qu’une part Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, ce qui conforte l’idée de l’indépendance du groupe catalan, intermédiaire entre les deux blocs<ref>Modèle:Citation étrangère Modèle:Harv</ref>.

Si en 1927, le linguiste navarrais Amado Alonso soutient que le problème de la classification du catalan est encore ouvert<ref name="Borja Moll3"/>, plus tard il se montre plus critique envers les termes mêmes de gallo-roman et d’ibéro-roman : si l’on entend par Modèle:Citation celui de Modèle:Citation, dans ce cas le catalan doit être considéré comme une langue ibéro-romane car la thèse inverse, qui fut un temps défendue par Meyer-Lübke Modèle:Incise, ne correspond pas aux connaissances historiques et linguistiquesModèle:Sfn.

Selon le linguiste valencien Germán Colón, il fut démontré que cette querelle était vaine et relevait davantage de motivations identitaires que de critères purement linguistiques<ref name="Colon2">Modèle:Citation étrangère Modèle:Harv</ref>,<ref name="Colon3">Modèle:Citation étrangère Modèle:Harv</ref>,<ref name="Borja Moll2">Modèle:Citation étrangère Modèle:Harv</ref>. Certains participants à la polémique ont suivi une logique qui voulait que le catalan doive être rattaché clairement soit au gallo-roman, soit à l'ibéro-roman<ref name="Colon2"/>,<ref name="Colon3"/>.

Les traits strictement ibéro-romans du catalan restent néanmoins limités, et l’affiliation à cette branche est difficilement défendable, sauf à se limiter à des critères strictement géographiquesModèle:Sfn. La palatalisation de l- initial commune au catalan et à l'astur-léonais s'explique peut-être par l’influence d’un vieux substrat sorothaptique (indo-européen)Modèle:Refins

Propositions ultérieures

Par la suite, Gerhard Rohlfs développe une théorie postulant l'unité fondamentale des parlers romans Modèle:Citation, schématiquement compris entre l’Èbre et la Garonne (haut aragonais, catalan, gascon et occitan)Modèle:Sfn.

Parallèlement, Amado Alonso élabore une thèse plus large encore, selon laquelle le catalan participe d’un vaste ensemble incluant toutes les langues romanes occidentales à l'exception du français (au sens large, c’est-à-dire englobant les langues d’oïl). Selon lui, de la même manière que le roumain occupe une place à part dans l’ensemble roman oriental à cause de circonstances historiques particulières, le français se distingue du reste de la Romania occidentale par une faible romanisation, qui se traduit par une plus grande influence du substrat celtique, ainsi que par une germanisation accrueModèle:Sfn. Ainsi, selon Alonso Modèle:CitationModèle:Sfn,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Amado Alonso, Partición de las lenguas románicas de Occidente, 1944, p. 81-101.</ref>.

Entre les années 1960 et 1970, l’occitaniste et écrivain gascon Pierre Bec élabore une nouvelle classification des langues romanes, autour du concept de « langues occitano-romanes » comme sous-ensemble du gallo-roman divisé en trois parties : occitan (regroupant nord-occitan et occitan moyen), gascon et catalanModèle:Sfn,<ref name="MoRS">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="OG"/>. Dans des travaux ultérieurs, il prolonge cette idée à travers une Modèle:Citation de l’occitan, avec un groupe aquitano-pyrénéen rassemblant le gascon et le catalan<ref>Modèle:Article </ref>.

Peu de temps après cette proposition, Henri Guiter, directeur de l’Atlas linguistique des Pyrénées Orientales publié en 1966, qui a marqué un jalon important dans la connaissance des parlers de la zone et confirmé l’existence d’une frontière bien marquée entre roussillonnais et languedocien, l’a vigoureusement rejetée<ref name="MoRS" />.

La taxinomie de Bec permet de résoudre certains écueils de la classification traditionnelle, avec l’avantage notable de donner une place à part au gascon, qui est également problématique de ce point de vue<ref name="CELW"/>. Elle a rencontré un certain écho, notamment sur les forums, et est de plus en plus fréquemment reprise<ref name="CELW">Modèle:Ouvrage.</ref>.

D’autres auteurs ont repris le nouveau regroupement élaboré par Bec, mais en envisageant l’ensemble occitano-roman comme séparé du gallo-roman. Ce point de vue est justifié par le consensus sur l’existence d’un substrat relativement uniforme commun au bloc occitano-catalan, et qui n’est pas applicable au gallo-roman. Dans cette optique, les notions traditionnelles de gallo-roman et d’ibéro-roman sont considérés comme Modèle:Citation<ref name="MoRS" />.

L’idée d’un nouveau découpage peut d’une part être critiquée car elle ajoute une complexité peut-être dispensable, mais elle facilite d’autre part le travail de classification en permettant de faire apparaître certaines affinités difficiles à percevoir d’une autre manière<ref name="OG"/>.

État de la question

Il est admis que le catalan fait son apparition au sein de la famille gallo-romane et que le catalan littéraire jusqu’au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle est profondément influencé par la langue des troubadours, sorte de koinè d'occitan alors connue sous la dénomination de « provençal » ou « limousin », différente de la langue parlée par le peuple<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Modèle:Refins Par ailleurs, les théories « panoccitanistes » sont parfois mises à profit par les secteurs blavéristes (anticatalanistes valenciens), qui appuient leur argumentaire sur la prétendue contradiction des linguistes « catalans », lesquels refusent au valencien ce qu'ils ont eux-mêmes appliqué précédemment au catalan par rapport à l'occitan et renvoient valencien et catalan à un sous-ensemble d'une langue plus large, prétendant les mettre ainsi sur un pied d'égalité<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} http://www.idiomavalencia.com/docs/var/catalaoccita.htm (site militant blavériste, écrit en graphie non normalisée)</ref>,<ref>http://www.oc-valencia.org/1.html (écrit en graphie non normalisée)</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. D'autres blavéristes ont également développé l'argumentation selon laquelle le catalan (au sens restreint de langue de Catalogne) serait un dialecte de l'occitan, mais non le valencien<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

L’idée du philologue catalan Antoni Maria Badia i Margarit de considérer le catalan comme une langue Modèle:Citation paraît raisonnable et présente un avantage méthodologique notable, applicable à de multiples autres cas de la Romania, car chercher à qualifier absolument un idiome en termes essentialistes est non seulement difficile mais aussi source d’erreurs<ref name="OG"/>.

Selon le romaniste allemand Modèle:Lien Modèle:Citation<ref name="OG"/>.

Le catalan montre une indéniable affinité avec le groupe gallo-roman, mais il présente également une série de traits distinctifs (propres ou hispaniques) qui tendent à le faire considérer comme un élément nettement caractérisé au sein de cet ensemble, avec une frontière très compacte que des facteurs géographiques seuls peinent à expliquer et qui invalident l’idée d’une forme d’occitan importée<ref name="Colón1"/>. Si le catalan primitif se différenciait peu de l'occitan<ref>Modèle:Citation étrangère Modèle:Harv</ref> et était à strictement parler une « langue d’oc » et non une « langue de si »Modèle:Sfn, cette proximité reste difficile à évaluer précisémentModèle:Sfn. Les circonstances politiques, avec l'abandon des territoires occitanophones de la couronne d'Aragon au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle accentueront encore l'influence ibérique et contribueront à lui conférer une physionomie distinctiveModèle:Sfn. Dans l’actualité, le catalan est majoritairement décrit comme une langue intermédiaire entre les groupes gallo-roman et ibéro-roman<ref>Gramàtica del català contemporani, Joan Solà, Maria-Rosa Lloret, Joan Mascaró, Manuel Pérez de Saldanya (dir.), Editorial Empúries, 2002.</ref>,<ref name="GEC"/>, tout en admettant souvent une plus grande affinité avec le premier, surtout dans ses origines<ref name="Badia1"/>,<ref>Modèle:Citation étrangère Modèle:Harv</ref>,<ref>Modèle:Citation étrangère Modèle:Harv</ref>, ou bien, par certains de ceux qui rejettent la classification traditionnelle, comme un élément du diasystème occitano-roman<ref name="CELW"/>.

Caractéristiques

La langue catalane présente des traits (communs ou différentiels) qui la caractérisent au sein des langues romanes. Les caractéristiques présentées ci-dessous sont quelques-unes des importantes évolutions historiques du latin dans la consolidation du catalan.

Vocalisme

Trait commun avec le groupe gallo-roman :

  • Chute des voyelles atones finales à l'exception de -A (MURU-, FLORE- → mur [muɾ], flor [flɔ]/[flɔɾ] ; occitan mur [myɾ]/[myʁ], flor [flu] ; français mur [myʁ], fleur [flœʁ]) ; ce trait l'oppose au groupe ibéro-roman, qui conserve les voyelles finales à l'exception de -E (muro mais flor en castillan et en portugais) ou italo-roman qui les conserve toutes (muro, fiore en italien)<ref name="GEC"/>. Derrière certains groupes consonantiques, la syncope est compensée par l'ajout d'un e final épenthétique (amuï en français standard moderne) : TEMPLU > temple.

Trait commun avec l'occitan :

Trait commun avec le groupe ibéro-roman :

Traits qui l'opposent partiellement à l'occitan :

  • Réduction de la diphtongue AU en o ouvert Modèle:Prononciation API (CAULIS, PAUCU- → col, poc ; occitan : caul, pauc) et de AI en e fermé. Ces formes existent toutefois dans certaines variétés de gascon.
  • Existence de mots proparoxytons (accentués sur l'antépénultième syllabe), bien que peu nombreux (principalement des mots savants et certaines formes verbales) ; trait commun avec le castillan<ref>Modèle:Harvsp</ref>. L'occitan niçard et l'aranais ont seuls maintenu d'anciens proparoxytons.

Trait caractéristique du sud de l'ensemble roman occidental (languedocien méridional et groupe ibéro-roman) :

  • Le groupe -ACT- devient -ET (LACTE-, FACTU- → *lleit, *feitllet, fet ; castillan : leche, hecho).

Trait commun avec le portugais :

Consonantisme

Trait commun à la plupart des langues romanes modernes :

Trait commun avec le domaine roman occidental :

  • Voisement des occlusives sourdes intervocaliques<ref name="GEC"/>,<ref>L’aragonais fait exception dans le roman occidental en maintenant les consonnes sourdes latines</ref> : -P-, -T- et -C- > -b-, -d-, -g- (CAPRA, CATENA, SECURU- → cabra, cadena, segur ; castillan : cabra, cadena, seguro ; italien [roman oriental] : capra, catena, sicuro)

Traits communs avec le gallo-roman :

Traits communs avec l'occitan :

  • Chute du -N intervocalique devenu final à la suite de l'apocope de la voyelle finale (PANE-, VINU- → pa, vi) ; trait absent du gascon et du provençal<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À la différence du languedocien toutefois, les pluriels conservent cette consonne (sauf en roussillonais) : pans, vins.
  • Dévoisement des consonnes sonores finales : verd Modèle:Prononciation API, àrab Modèle:Prononciation API.
  • Chute de r final (sauf en valencien), notamment dans les infinitifs. Ce trait est commun à l’ensemble du domaine occitan. Seul le valencien et le vivaro-alpin ont maintenu ce trait archaïque.
  • Chute de /z/ et /s/ intervocaliques prétoniques (RATIONEM, RECIPERE, COQUINAM, SPATIUM, SERVITIUM, VICINUS > raó, rebre, cuina, espai, servei<ref group="N">On trouve néanmoins la variante servici notamment en valencien.</ref>, veí ; castillan razón, recibir, cocina, espacio, servicio, vecino ; occitan général rason, recebre, cosina, espaci, servici, vesin mais ce trait existe partiellement en provençal maritime, en niçard (coina et espai).

Traits spécifiques :

  • Le -D- intervocalique devenu final donne -u : PEDE →peu
  • En position finale, -CE, -CI →-u (CRUCE- →creu)
  • Vocalisation en -u [w] des terminaisons en -TIS des flexions verbales de deuxième personne du pluriel : MIRATIS → miratzmiraumirau/mireu.

Nombreuses palatalisations (que l'on retrouve de façon éparse dans les autres langues romanes) :

  • Palatalisation de L- initial (LUNA, LEGE → lluna, llei), trait commun avec l'astur-léonais<ref group="N">certains ont voulu voir dans ce trait commun la marque d'un ancien substrat ibère.</ref>.
  • Palatalisation de -is- Modèle:Prononciation API issu de -X-, SC- (COXA, PISCE- → cuixa, peix). On retrouve ce trait en gascon (où la palatale résultante est notée sh) et dans le parler de Foix (languedocien de transition vers le gascon).
  • Modèle:Prononciation APIModèle:Prononciation APIModèle:Prononciation API ; IACTARE → gitar Modèle:Prononciation API.
  • -ly-, -ll-, -c'l-, -t'l-ll Modèle:Prononciation API ; MULIERE- → muller ; CABALLU- → cavall ; AURICULA → *oric'laorella ; UETULU- → *vet'luvell. On retrouve ce trait en occitan, hormis dans les cas où le groupe s'est retrouvé en position finale, où il a donné [l] (noté lh dans tous les cas : cavalh, vièlh, aurelha > [kaˈβal], [ˈbjɛl], [awˈɾeʎo]). Dans certains cas comme villavila, la géminée s'est simplifiée.
  • -nn-, -ni-, -gn-ny Modèle:Prononciation API ; ANNU- → any, LIGNA → llenya (comme en castillan : año, leña, ainsi qu'en occitan dans le cas où le groupe est resté intérieur : lenha [ˈleɲo] mais an [ˈan]).

D'autres traits que l'on retrouve de façon éparse dans le domaine roman sont :

Morphologie

Au niveau morphologique on peut relever :

  • Marque des pluriels masculins par le suffixe -os derrière consonne<ref name="GEC"/> (phénomène d'origine médiévale, à l'origine, le morphème était -es comme en occitan général).
  • Multiplicités des formes et de combinaisons de pronoms personnels<ref name="GEC"/>.
  • Existence d'un pronom objet neutre ho<ref name="GEC"/> (comme en occitan).
  • Contraction de combinaisons « préposition + article » (comme en portugais, français, italien et en occitan) : a + el/els → al/als ; de + el/els → del/dels ; per + el/els → pel/pels<ref name="GEC"/>. Les formes contractées al/als, del/dels, pel/pels (per+el) sont identiques en languedocien et en catalan.
  • Existence, comme en italien, en occitan et en français, de pronoms personnels et adverbiaux hi et en<ref name="GEC"/>.
  • Restes d'accord entre le participe-passé et l'auxiliaire dans les temps composés<ref name="GEC"/>.
  • Existence d'un couple ésser/estar, analogue au castillan<ref name="GEC"/>. Les usages sont néanmoins très variables selon les dialectes.
  • Les substantifs catalans sont, à de rares exceptions près, issus de l'accusatif latin<ref name="GEC"/>, comme dans les autres langues romanes occidentales. Le pluriel est par conséquent marqué par s. Il existe des cas de constructions de pluriels analogiques<ref name="GEC"/>.
  • Les formes réduites des possessifs mon/ma/mos/mes, ton/ta/tos/tes et son/sa/sos/ses sont archaïques ou dialectales (valencien, notamment central, nord-occidental) et ont été supplantées par les formes avec article el meu, el teu, el seu, etc<ref name="GEC"/>.
  • Maintien des formes des trois degrés de démonstratifs : aquest/est, aqueix/eix, aquell<ref name="GEC"/>.
  • En Catalogne, le couple prépositionnel per (cause) / per a (but) est réduit à per, ce qui n’est pas sans poser de problème d'usage à l'écrit<ref name="GEC"/>. L'opposition est maintenue avec vitalité en valencien<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Morphologie verbale

Il existe trois groupes de verbes en catalan : -ar, -er/-re et -ir, les deux derniers présentant de grandes irrégularités. Les deux principaux groupes productifs sont le premier groupe (-ar) et les verbes du troisième groupe dits inchoatifs (terminaisons de troisième personne en -eix [ˈeʃ]/[ˈejʃ]). Le deuxième groupe rassemble moins de 100 verbes<ref name="GEC"/>.

Sauf très localement, le seul auxiliaire à être employé actuellement est haver. En catalan médiéval, on trouve néanmoins ésser dans les constructions pronominales et avec certains verbes intransitifs<ref name="GEC"/>, comme en français et en occitan.

La construction d'ascendance médiévale « anar + infinitif », dit prétérit périphrastique, propre au catalan, a pratiquement supplanté les formes de passé simple issues du parfait latin<ref name="GEC"/>. Le passé simple est néanmoins maintenu en baléare et partiellement en valencien, notamment central.

À l'heure actuelle, il existe d'importantes divergences dialectales dans la morphologie verbale, et cela n'est pas sans poser de problèmes de compatibilité notamment dans le cas du valencien<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Citons en exemple les terminaisons de la première personne du singulier au présent de l'indicatif :

  • Absence de terminaison (cant), forme ancienne propre du catalan, conservée en baléare et alguérois.
  • o (canto), prononcé [u] en central et [o] en nord-occidental, en Catalogne.
  • e > [e] (cante) en valencien.
  • i (canti) en roussillonnais.

En valencien, ce sont les formes du subjonctif imparfait en -ra qui se sont imposées, sous doute sous l'influence du castillan, contre les formes en -és, semble-t-il plus étymologiques.

Syntaxe

Le catalan se caractérise, comme le castillan bien que de façon moins prononcée, par la grande liberté de l'ordre syntaxique et pratique facilement l'inversion du sujet<ref name="GEC"/>. L'usage de la préposition a devant les compléments personnels, comme en castillan, n'est pas normatif mais est présent localement et dans des documents anciens<ref name="GEC"/>.

L'adjectif qualificatif est généralement placé après le substantif mais peut néanmoins être devant avec une valeur stylistique<ref name="GEC"/>.

Lexique

Une caractéristique importante du catalan au niveau lexical, qui le différencie nettement du groupe ibéro-roman, est un fond lexical ancien gallo-roman, qui le rapproche fondamentalement de l'occitan. Pour de nombreux termes de la vie courante, le catalan retient des formes latines modernes, là où le castillan et le portugais utilisent des formes plus archaïques<ref name="GEC"/>.

On remarque que lorsque le catalan partage un étymon avec les langues ibériques, on retrouve en général le même en occitan<ref name="GEC"/>.

Le lexique catalan inclut de nombreux arabismes, issus des contacts séculaires entre la Catalogne et Al Andalus, particulièrement dans les parlers occidentaux et notamment en valencien<ref name="GEC"/>. Bon nombre d’arabismes et mozarabismes ont été transmis par l'intermédiaire de l’aragonais.

De nombreux termes adaptés du latin ou du grec ancien ont été introduits dans la littérature catalane par Raymond Lulle (1232-1315)<ref name="GEC"/>.

Les deux blocs dialectaux du catalan, basés sur le traitement différencié des voyelles atones, présentent également un lexique spécifique<ref name="GEC"/>. Nombreux sont les cas où un terme généralisé en valencien différent du terme oriental se retrouve également dans les zones méridionales et occidentales du bloc occidental (en particulier dans la frange d'Aragon).

Le catalan insulaire présente de nombreux archaïsmes.

Le valencien, notamment sa variante centrale<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, mais également le parler de la Frange d'Aragon sont marqués par un important taux d'emprunts au castillan (hasta au lieu de fins, abuelo pour avi, etc.). Les variantes catalanes n'en sont néanmoins pas démunies<ref group="N">Par exemple l'hispanisme después (« après »), au lieu du després étymologique, se retrouve largement dans les modalités du catalan parlés en Espagne.</ref>, mais la politique de normalisation linguistique très volontariste de la Generalitat a permis de faire reculer certains hispanismes très anciens, notamment dans les grandes zones urbaines<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Bien souvent, la variante autochtone et l'emprunt persistent dans les usages comme synonymes.

Orthographe

Un des critères fondamentaux (mais pas absolu) de l’orthographe catalane moderne, proposée par l’Institut d’Estudis Catalans, essentiellement sur les recommandations de Pompeu Fabra, est le respect de l’étymologie (voir Fabra 1917 et Segarra 1985), à condition qu’elle soit en accord avec la prononciation majoritaire. Ceci explique l’existence de la double graphie Modèle:Graphie pour le son [ʒ] suivi d’un Modèle:Graphie : general, jerarquia ; ou le maintien des groupes consonantiques mpt et mpc : redemptor, redempció ; ou encore la distinction entre q et c pour le son [k] : quatre, evacuar ; le -d de àcid, òxid, solitud ; le -g de pròleg, antropòfag ; le -b de corb (« courbe », « corbeau »), de club ; etc.

Modèle:Article détaillé

Histoire

Modèle:Article détaillé Modèle:...

Chronologie

Fichier:Linguistic map Southwestern Europe-en.gif
Carte chronologique montrant le développement et l'évolution des langues parlées dans la péninsule ibérique de l'an 1000 à nos jours.
Fichier:Homilies d'Organya.jpg
Les Homilies d'Organyà (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), premières traces écrites du catalan.
Fichier:Interdiction officielle de la langue catalana 2 avril 1700.jpg
Décret d'Interdiction Officielle de la Langue Catalane.

Alphabet

Le catalan utilise l'alphabet latin enrichi de digrammes, de signes diacritiques (accent aigu, accent grave, point médian dans le digramme l·l (appelé : Modèle:Langue), cédille sous c, tréma) et de lettres diacritiques (u après g et q, i devant x et g). Il existe de nombreuses diphtongues, représentées par des paires de voyelles.

L'alphabet est le suivant : Modèle:Centrer

Les lettres entre parenthèses sont les variantes possibles (avec diacritiques, dans des digrammes…), qui ne comptent pas comme lettres indépendantes. On classe les voyelles portant un accent aigu après les simples et avant celles portant l'accent grave, puis le tréma.

Prononciation

Modèle:Article détaillé

Fichier:Ca natura medol.ogg
Extrait de lecture de la page Wikipédia catalane Natura

Chaque mot renferme une voyelle tonique. Une syllabe contenant une voyelle accentuée graphiquement est tonique. Si le mot ne contient pas d'accent graphique, la syllabe tonique est celle contenant la dernière voyelle dans le cas des mots terminés par une consonne sauf s, et celle contenant l'avant-dernière voyelle dans les autres cas (mots terminés par une voyelle ou s).

Voici la prononciation générale du catalan centrée sur les principales différences par rapport au français (il existe néanmoins de nombreuses variantes dialectales pour la prononciation des voyelles atones) :

  • s dur, c devant e ou i, ou s sont prononcés chuintés, plus sifflants qu'en français, comme en castillan ou en occitan standards.
  • u prononcé comme ou en français. Exemples : Modèle:Langue (venu) [biŋ'gut] ou [viŋ'gut], Modèle:Langue (souffler) [bu'fa(ɾ)].
  • o est prononcé [o] ou [ɔ] lorsqu'il est tonique. Dans les autres cas, il est prononcé généralement [u] en dialecte oriental (comme u), sauf en majorquin où, comme en occidental, il est prononcé [o]. Il existe toutefois des exceptions. S'il porte l'accent aigu, il est tonique et prononcé [o] et s'il porte l'accent grave, il est tonique et prononcé [ɔ]
  • e est prononcé [e] ou [ɛ] lorsqu'il est tonique. S'il porte l'accent aigu il est tonique et prononcé [e] et s'il porte l'accent grave il est tonique et prononcé [ɛ]. Dans certains cas toutefois, è est prononcé [e] en dialecte occidental et [ə] (tonique) en baléare. S'il est atone, e il se prononce [e] en dialecte occidental et [ə] en oriental.
  • a est prononcé [a] en dialecte occidental. Il est prononcé [a] lorsqu'il est tonique et [ə] dans les autres cas en dialecte central. Dans une bonne partie du domaine nord-occidental, a atone final est prononcé [ɛ] lorsqu'il marque le féminin<ref name="Veny p40">Modèle:Harvsp</ref>.
  • h : toujours muet, même après un c dans certains noms propres. Par exemple dans Modèle:Langue ['bɔsk].
  • l : sauf entre voyelles, généralement plus vélaire qu'en français, proche du « l Modèle:Quoi » anglais ou du l dur russe. Par exemple : Modèle:Langue [sən'tɾaɫ]/[sen'tɾaɫ], Modèle:Langue ['aɫtɾə]/['aɫtɾe] (amuï en valencien dans ce dernier cas : ['atɾe]).
  • ll prononcé comme une consonne spirante latérale palatale voisée ʎ ; ce phonème tend dans certains dialectes à disparaître au profit de j (voir yodisation)
  • tll : l palatal doublé : Modèle:Langue (maire) ['baʎʎə].
  • l·l (l géminé) : double l, souvent simplifié en [l] dans le langage parlé. Exemples : Modèle:Langue (collègue) [kul'lɛɣə], intel·ligent [intəlli'ʒen].
  • m et n n'entraînent pas de nasalisation de la voyelle située devant et sont toujours prononcés (sauf exceptions), à la différence du français : Modèle:Langue (monde) [mon], Modèle:Langue (rampe) ['rampə].
  • ny (n palatal) : comme le gn français, le nh portugais ou occitan ou le ñ castillan : Modèle:Langue (juin) [ʒuɲ], Modèle:Langue (Catalogne) [kətə'luɲə], Modèle:Langue (Perpignan) [pərpi'ɲa].
  • r : battu entre deux voyelles, ou précédé d'une consonne et suivi d'une voyelle (ɾ). Exemples : Modèle:Langue (poire) ['pɛɾə] Modèle:Langue ['kɾemə]. Le r est roulé dans les autres cas –entre deux voyelles, on utilise le digramme rr– (r). Exemples : Modèle:Langue [ru'inə], Modèle:Langue [pərpi'ɲa], Modèle:Langue (tour) ['torə]. Cette prononciation rejoint celle du castillan et celle traditionnelle de l'occitan. En position finale, il est le plus souvent ammuï (sauf en valencien).
  • b, d et g sont dévoisés et prononcés [p], [t], [k] en position finale.
  • ig : se prononce tch en fin de mot dans la plupart des dialectes. Exemples : Modèle:Langue (montagne) [putʃ], Modèle:Langue (demi) [mitʃ], sauf exception : Modèle:Langue (châtiment) ['kastik].
  • x : se prononce souvent [ʃ] (comme ch français), parfois [tʃ] (surtout à l'initiale) : Modèle:Langue (caisse) ['kaʃə] (oriental). Il est prononcé [ks] dans certains cas : Modèle:Langue [fi'ksa].
  • ai, au, ei, eu, oi, ou sont des diphtongues en catalan, ne pas confondre avec les « fausses diphtongues » du français : Modèle:Langue (pied) [pɛw], Modèle:Langue (roi) [rej], Modèle:Langue (table) ['tawlə], Modèle:Langue (bœuf) [bɔw].

La prononciation reste indicative, on observe de nombreuses variations dans le traitement des voyelles atones.

Dialectologie

Modèle:Article détaillé

Fichier:Mapa dialectal del català.png
Les dialectes du catalan.

La dialectologie de la langue catalane est l'étude des propriétés dialectales du catalan.

En raison de l'existence d'un continuum linguistique et de larges zones de transition, hormis dans le cas des situations insulaires, la division de la langue en dialectes selon des frontières précises est malaisée. Aucun dialecte identifié n'est totalement uniforme et chacun peut être divisé en différents sous-dialectes. De même, dans les zones de dialecte constitutif on trouve des dialectes de transition vers les langues voisines, comme le bénasquais, vers l'aragonais, ou le capcinois, vers l'occitan.

Selon les propositions faites par Manuel Milà i Fontanals 1861, le domaine linguistique du catalan est traditionnellement articulé en deux grands blocs verticaux, le bloc oriental et le bloc occidental, division basée sur un traitement différencié du vocalisme atone<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Certains dialectes ont disparu, comme le minorquin de Bordj El Kiffan (en Algérie), ou le catalan de la bourgeoisie et des classes supérieures des principales villes de Sardaigne, de Sicile, ou de Naples, dont il reste certaines traces dans leurs parlers respectifs, sarde, sicilien et napolitain. De la même manière on trouve des influences du Modèle:Lien, également éteint, dans l'actuel parler murcien.

Un cas remarquable de dialecte du catalan est le catalan salat, résultat de l’interférence entre dialectes non frontaliers en raison de l'émigration, à l'époque moderne, de Majorquins au sud du domaine valencien.

Les phonèmes pertinents en catalan connaissent d'importantes variations dialectales. Une caractéristique générale est, comme dans la plupart des langues romanes et à la différence du castillan, la distinction [o]/[ɔ] et [e]/[ɛ] en position tonique<ref name="GEC" />.

Une importante caractéristique dialectale de la langue catalane est l'instabilité du vocalisme atone. Dans le bloc oriental, notamment en catalan central et roussillonnais, ce phénomène s'est manifesté de façon extrême par la réduction de [a]/[e] et [o]/[u] en [ə]/[u]. Ailleurs, on observe de nombreux phénomènes de simplification harmonisation vocalique :

  • [a] final atone devient [ɛ] autour de Lérida et Fraga<ref name="Veny p40" />.
  • Diverses harmonisations en valencien méridional.

Au niveau vocalique, le catalan se caractérise également, comme le portugais et à la différence du français et surtout du castillan, par l'absence de diphtongaison de e et o brefs latins toniques<ref name="GEC"/>.

/v/ labiodental se maintient en valencien (sauf en apitxat), en baléare, et ponctuellement autour de la Conca de Barberà et de la Ribera d'Ebre. Ailleurs, le bêtacisme, commun au castillan, s'est imposé<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Le résultat de ĭ et ē toniques latins est également intéressant<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref> :

  • [e] en occidental (hors zones de transition vers le central)
  • [ɛ] en central
  • [ə] en baléare (sauf l'ouest d'Ibiza et l'est de Minorque<ref>Modèle:Ouvrage</ref>)
  • [e] fermé en roussillonnais.

Statut et diffusion

Fichier:Native languages in Catalonia 2008.jpg
Langues maternelles en Catalogne (2008).

Interdit en public sous Franco (discours, documents, livres, théâtre…<ref>Modèle:Ouvrage Modèle:Citation étrangère</ref>), il souffrit d'une sévère censure dans la diffusion de ses écrits, en particulier dans la première phase du régime franquiste (environ jusqu'en 1960). Depuis la nouvelle constitution espagnole de 1978, cette langue est redevenue officielle en Catalogne, aux Îles Baléares et dans la Communauté valencienne (sous la dénomination de valencien) à égalité avec le castillan (et l'aranais, variété de gascon, au Val d'Aran). On trouve en Catalogne une abondante littérature rédigée en catalan, issue d'auteurs catalanophones ou de traductions. De même, la signalisation routière est en catalan, seulement doublée en castillan sur les axes autoroutiers.

Dans les universités catalanes, la grande majorité des cours sont donnés en catalan. La plupart des thèses sont également soutenues en catalan. D'autres sont soutenues en castillan et une part non négligeable en anglais, toujours selon la base du volontariat du candidat.

Malgré son statut officiel, le catalan est toutefois peu utilisé dans le système de justice local, 8% seulement des jugements rendus en Catalogne étant rédigés dans cette langue<ref>Modèle:Article</ref>.

Bien qu'il soit reconnu comme langue régionale par le Conseil Général des Pyrénées-Orientales<ref>« Charte en faveur du Catalan », Conseil Général des Pyrénées-Orientales</ref> depuis 2007, le catalan n'est pas reconnu officiellement en France, où la seule langue officielle est le français, en vertu de l'article 2 de la Constitution française modifié par la loi constitutionnelle du Modèle:Date-, qui proclame : La langue de la République est le français.

Fichier:TV3.svg
TV3 (1983), La télévision est diffusée en catalan.

La télévision (CCRTV) est diffusée en catalan sur TV3 depuis 1981 ainsi que sur d'autres canaux publics : en analogique sur Modèle:Lien, chaîne culturelle et sportive, et K3/300 chaîne infantile et séries, mais sur la TDT (TNT), Modèle:Lien et Modèle:Lien sont séparées et s'y rajoute une chaîne d'information continue 3/24, une chaîne pour enfants et adolescents Modèle:Lien, une chaîne interactive ainsi qu’Esport 3 chaîne de sports. À Valence, il existe aussi [[Canal Nou|Modèle:Nobr]], [[Canal Nou Dos|Modèle:Nobr]], et en Andorre, Modèle:Langue. S'y rajoutent des chaînes privées comme Modèle:Lien, Pirineus TV, Modèle:Lien, Modèle:Lien, Urbe TV, Modèle:Langue, Modèle:Nobr ou encore Modèle:Lien. De très nombreuses radios sont émises en catalan : publiques catalanes (Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue, iCat FM) ou espagnole (Modèle:Nobr), ou privées (Modèle:Nobr, Modèle:Nobr), Flaix FM, FlaixbacModèle:Etc.). Tous ces programmes sont disponibles en Roussillon et Cerdagne où s'y rajoute une chaîne de radio Modèle:Langue de Perpignan qui émet depuis 1981 (plus ancienne radio française à émettre exclusivement dans une langue autre que le français). Presse en catalan: La Vanguardia, El Periódico de Catalunya, Avui, El Punt, Ara et Diari de Girona.

Niveau de connaissance de la langue catalane

(% de la population âgée de 15 ans et plus).
Territoire Parler Comprendre Lire Écrire
Catalogne 84,7 97,4 90,5 62,3
Communauté valencienne 57,5 78,1 54,9 32,5
Îles Baléares 74,6 93,1 79,6 46,9
Pyrénées-Orientales 37,1 65,3 31,4 10,6
Andorre 78,9 96,0 89,7 61,1
Franja de Ponant 88,8 98,5 72,9 30,3
Alguer 67,6 89,9 50,9 28,4

Usage social

(% de la population âgée de 15 ans et plus).
Territoire Chez soi Dans la rue
Catalogne 45 51
Communauté valencienne 37 32
Îles Baléares 44 41
Pyrénées-Orientales 1 1
Andorre 38 51
Franja de Ponant 70 61
Alguer 8 4

Langue maternelle

<ref>Red Cruscat del Instituto de Estudios Catalanes</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>
Territoire Personnes Pourcentage
Catalogne 2 813 000 38,5 %
Communauté valencienne 1 047 000 21,1 %
Îles Baléares 392 000 36,1 %
Andorre 26 000 33,8 %
Franja de Ponant 33 000 70,2 %
Pyrénées-Orientales 35 000 8,5 %
Alguer 8 000 20 %
TOTAL 4 353 000 31,2 %

Usage international de la langue

Fichier:Es parla Catala.JPG
Un magasin du grand bazar d'Istanbul affiche que l'on parle catalan dans cette boutique.

Une demande de reconnaissance du catalan comme langue officielle a été effectuée par le gouvernement espagnol en 2004 auprès de la Commission européenne<ref group="N">Un argument fréquemment retenu en faveur de cette reconnaissance est le nombre de locuteurs : environ Modèle:Unité de personnes pour le catalan en Europe, soit beaucoup plus que le danois, le maltais ou l'estonien et autant, par exemple, que le suédois.</ref>.

Depuis Modèle:Date-, le catalan figure parmi les langues de diffusion des textes basiques de l'Union européenne et le droit d'en faire usage auprès de certaines administrations de l'Union est reconnu depuis 2006<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

En septembre 2023, l'Espagne a introduit une demande officielle au Conseil des ministres des Affaires européenes de reconnaître le basque, le catalan et le galicien comme langues officielles de l'Union européenne<ref>Modèle:Lien web</ref>.

La Charte en faveur du catalan

Quelques mots français d'origine catalane

Modèle:Section à sourcer Modèle:Section à délister

Comparaisons lexicales

Comparaisons lexicales de 24 mots et verbes. Les mots en gras sont des mots avec origine communeModèle:Sfn,Modèle:Sfn
Français Catalan Occitan Sarde Italien Espagnol Portugais Roumain
cousin cosí cosin fradili cugino primo primo văr
frère germà fraire fradi fratello hermano irmão frate
neveu nebot nebot nebodi nipote sobrino sobrinho nepot
été estiu estiu beranu estate verano, estío<ref name="estiagem">Le portugais et l'espagnol ont estiagem et estiaje, respectivement, pour « sècheresse », « saison sèche » ou « bas niveaux d'eau » ; cf. français étiage « niveau minimum d'un cours d'eau ».</ref> verão, estio<ref name="estiagem"/> vară
soir vespre ser, vèspre seru sera tarde-noche<ref name="vespera">Le portugais et l'espagnol ont véspera et víspera, respectivement, pour « veille ».</ref> tarde, serão<ref name="vespera"/> seară
matin matí matin mangianu mattina mañana manhã, matina dimineață
poêle paella padena paella padella sartén frigideira, fritadeira tigaie
lit llit lièch, lèit letu letto cama, (lecho) cama, leito pat
oiseau ocell, pardal aucèl pilloni uccello ave, pájaro ave, pássaro pasăre
chien gos, ca gos, canh cani cane perro, (can) cão, cachorro câine
prune pruna pruna pruna prugna ciruela ameixa prună
beurre mantega burre burru, butiru burro mantequilla, manteca manteiga unt
morceau, pièce tros tròç, petaç arrogu pezzo pedazo, trozo<ref name="trozo">L'espagnol a aussi le mot trozo, et c'est en fait un emprunt du catalan tros. Colón 1993, p. 39. Le portugais a troço, mais à part le fait d'être aussi un emprunt, il a un sens très différent : « truc », « machin », « gadget ».</ref> pedaço, bocado bucată
gris gris gris canu grigio gris, pardo<ref>L'espagnol moderne a aussi gris, mais c'est un emprunt moderne à l'occitan. Le mot original était pardo, qui signifie « rougeâtre », « orangeâtre » ou « ocre »Modèle:Ouvrage</ref> cinza, gris gri
chaud calent caud callenti caldo caliente quente cald
trop massa tròp tropu troppo demasiado demais, demasiado prea
vouloir voler voler bolli(ri) volere querer querer a voi
prendre prendre pren(dr)e, prendre pigai prendere tomar apanhar, levar a prinde, a lua
prier pregar pregar pregai pregare rezar/rogar orar, rezar,pregar a se ruga
demander demanar/demandar demandar dimandai, preguntai domandare pedir, preguntar pedir, perguntar a cere, a întreba
chercher cercar, buscar cercar circai cercare buscar procurar, buscar a cerceta, a căuta
arriver arribar arribar arribai arrivare llegar chegar a ajunge
parler parlar parlar chistionnai, fueddai parlare hablar falar a vorbi
manger menjar manjar pappai mangiare comer (manyar en lunfardo; papear en argot) comer (papar en argot), manjar a mânca
Verbes en catalan et espagnol avec des significations différentesModèle:Sfn
Latin Catalan Espagnol
Modèle:Petites capitales « approcher » acostar « rapprocher » acostar « mettre au lit »
Modèle:Petites capitales « soulever » llevar « enlever;
se réveiller »
llevar « prendre »
Modèle:Petites capitales « tirer, entraîner » traure « enlever » traer « apporter »
Modèle:Petites capitales « faire le tour » cercar « rechercher » cercar « clôturer »
Modèle:Petites capitales « ranger » colgar « enterrer » colgar « pendre »
Modèle:Petites capitales « femme » muller « femme, épouse » mujer « femme (humain de sexe féminin + épouse) »

Nombres

  • 1: u / un (masc.) - una (fem.)
  • 2: dos (masc.) - dues (fem.)
  • 3: tres
  • 4: quatre
  • 5: cinc
  • 6: sis
  • 7: set
  • 8: vuit (huit en valencien)
  • 9: nou
  • 10: deu

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Ressources linguistiques
Dictionnaires

Modèle:Palette Modèle:Portail