Île-Tudy

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
Révision datée du 7 octobre 2023 à 19:24 par >ZiziBot (bot 🐭 Amélioration de références : URL ⇒ 2x {lien web})
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Modèle:Infobox Commune de France L'Île-Tudy {{#ifeq:1|0|[il tydi]|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}} est une commune du département du Finistère, en Bretagne. Elle est située sur la presqu'île du même nom, située sur la rive gauche de l'embouchure de la Rivière de Pont-l'Abbé, face à Loctudy situé sur la rive droite, et se trouve à Modèle:Unité de Quimper.

Pourquoi « Île » ?

Fichier:Carte de Cassini Île-Tudy- Bénodet.JPG
Carte de Cassini : région de l'Île-Tudy-anse de Bénodet (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle).

L'Île-Tudy est restée jusqu'aux environs de 1850 (1852-1853, date de la construction de la digue de Kermor), une île à part entière, longue d'environ Modèle:Unité pour une largeur moyenne de Modèle:Unité, si exiguë que l'eau douce y est rare et légèrement saumâtre ; cette île se retrouvait isolée de la terre lors des marées hautes, des grandes marées et des tempêtes. L'eau de mer passait alors par deux grands secteurs :

  • le secteur du cordon dunaire qui était alors discontinu, entrecoupé de plusieurs brèches ;
  • le secteur de la rivière de Pont-l'Abbé et de l'Anse du Pouldon, une large baie vaseuse pénétrant profondément dans les terres, découvrant largement à marée basse, et dont les parties amont, marécageuses, formaient les marais de Combrit et de Kermor ; les vasières et prés-salés occupaient environ Modèle:Unité de zones humides.

Seul un gué franchissable à marée basse, le Truc ou Treue, permettait alors aux « îliens » de rejoindre Combrit et le reste du continent. « Les maisons de l'isle ont été bâties sur la lande Penantreue (...) ; le Treue sert de pont aux habitants de la dite isle Tudy pour la fréquentation de la grande terre » est-il écrit dans l'aveu du Pont datant de 1730. Le passage du Treue provoquait parfois des noyades : l'histoire a conservé le souvenir d'au moins quatre pendant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dont celle du prêtre desservant la trève, René Gariou, et d'une autre personne, le Modèle:Date.

En 1751, les îliens décrivent l'Île-Tudy comme « un endroit presque abandonné, inhabitable et gagné par la mer qui y passe et repasse surtout en hiver lors des grandes marées et mauvais temps »<ref name="ReferenceA">Serge Duigou, Les Pêcheurs de l'an II. L'Île-Tudy sous la Révolution, éditions Ressac, Quimper, 1982.</ref>.

La digue face à la mer qui protège le bourg de l'Île-Tudy fut construite en 1840. Avant, les quelques maisons présentes étaient fréquemment inondées lors des tempêtes et des grandes marées. Cette digue permit la croissance démographique et économique de l'Île-Tudy pendant la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

La formation de la flèche littorale a été aussi pour partie un phénomène naturel tout au long du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ; un rapport de 1913 analyse les relevés faits entre 1901 et 1912 par un ingénieur hydrographe, La Porte, et les compare à ceux effectués par Beautemps-Beaupré entre 1818 et 1821 : « Au nord de Loctudy se poursuit le travail d'engraissement qui a fait de l'ancienne île Tudy, maintenant reliée par une ligne continue de dunes à l'entrée de l'Odet. Cette ligne de dunes a avancé dans le Sud et reculé dans la partie nord »<ref>"Journal officiel de la République française. Lois et décrets", n° du Modèle:Date, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65210090/f20.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>. Modèle:Citation bloc

Avec la création de la digue de Kermor en 1853, bloquant la mer du côté de la Rivière de Pont-l'Abbé, mais aussi en raison de la fixation et l'aménagement du cordon dunaire du côté de Combrit vers la pointe de Sainte-Marine, c'est l'ensemble de l'actuel polder, et du quartier de Beg-Ar-Fry qui ont été poldérisés. Ce polder était initialement destiné à l'agriculture, mais a été fortement urbanisé à partir de la décennie 1950. La partie non urbanisée est désormais zone naturelle protégée et propriété du Conservatoire du littoral.

L'urbanisation d'une partie du polder (sur la commune de l'Île-Tudy), ainsi que la fragilité du cordon dunaire de Combrit, posent aujourd'hui des problèmes face aux risques d’inondations qui sont récurrents : le journal La Lanterne du Modèle:Date écrivait déjà : « À l'Île-Tudy, l'eau a envahi le quai et plusieurs maisons »<ref>Journal La Lanterne no 7969 du 15 février 1899, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75017893/f3.image.r=Molene.langFR.</ref> et « dans plusieurs maisons, on a fait des barricades et de solides amarrages pour résister aux inondations »<ref>Journal La Lanterne Modèle:N° du 16 février 1899, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7501790r/f3.image.r=Tudy.langFR.</ref>. Antérieurement, en 1871, le conseil municipal avait déjà demandé « que les murs de défense de l'Île-Tudy contre l'invasion des flots de la pleine mer soient avancés et prolongés »<ref>"Rapports et délibérations du conseil général du Finistère", 1871, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55629544/f678.image.r=Tudy.langFR.</ref> ; la demande est réitérée en 1872. En 1896, une autre tempête fait de gros dégâts : « À l'Île-Tudy, toutes les maisons ont été envahies par l'eau. Un grand nombre de bateaux, poussés les uns contre les autres, ont été démolis dans le port » écrit le journal Le Figaro du Modèle:Date<ref>Journal Le Figaro Modèle:N° du 8 décembre 1896, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k283854v/f2.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Gustave Geffroy écrit en 1904 : « L'Île-Tudy n'est plus une île ; la mer a amoncelé des sables qui l'ont reliée à la côte, mais on a sur son sol, presque à ras des vagues, l'illusion de vivre dans l'eau. Les maisons basses avec leur petit bout de jardin sont comme des barques amarrées, autour desquelles sèchent des filets<ref>Gustave Geffroy, « Le Tour du Monde », 1904, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k344479/f473.image.</ref> ».

Géographie

Avec ses Modèle:Unité par le passé (Modèle:Unité actuellement en raison des polders créés les deux derniers siècles), l'Île-Tudy était l'une des plus petites communes de France par sa superficie<ref>Revue de l'Institut catholique de Paris, 1907, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6497368f/f344.image.r=tudy.langFR.</ref>. Modèle:Section communes limitrophes d'article de commune de France

La poldérisation et la menace de l'eau

Fichier:Île-Tudy , la cale sous l'eau, 1962.jpg
Une grande marée à l'île-Tudy : la cale sous l'eau (photo de 1962).

Quoique située en pays Bigouden, l'Île-Tudy est une enclave Penn Sardin. En raison de sa situation exposée au vent et aux embruns, la commune a peu d'arbres. « Déjà au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, seuls quelques frênes près de l'église étaient mentionnés sur les rochers de la pointe. (...) Lors de la tempête de 1987, une grande partie des arbres de l'Île-Tudy ont été soit littéralement « grillés » par le sel marin, soit directement arrachés »<ref name="mordelet">Erwan Mordelet, Île-Tudy, éditions Alain Bargain, Quimper, 2004.</ref>. Des vidéos consultables sur Internet illustrent les tempêtes impressionnantes qui sévissent parfois à l'Île-Tudy<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Géologiquement, l'Île-Tudy est situé sur le flanc sud de l'anticlinal de Cornouaille. Le granite affleure en quelques endroits, mais l'essentiel du territoire communal est recouvert de dépôts détritiques relativement minces datant du pliocène et du pléistocène. L'anse du Pouldon est consécutive à un affaissement, mais communique avec la mer par la passe séparant l'Île-Tudy de Loctudy. Une flèche sableuse, portant des dunes, qui prend sa racine à la Pointe de Combrit, et qui s'appuie sur les roches du Téven et diverses émergences rocheuses au niveau du bourg, forme la ligne de rivage actuelle ; une lagune s'est formée entre cette flèche sableuse et la ligne de rivage fossile, située plus au nord, à la limite du plateau granitique. Le fond de cette lagune s'est progressivement comblé au fil des siècles par un apport de sédiments fins, si bien qu'au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, elle s'asséchait à marée basse, communiquant librement avec la mer par trois graus qui entrecoupaient la flèche sableuse entre le « Sillon » et la pointe de Combrit : le plus important était le « grau du Truc » situé au niveau de la ferme du Haffond au nord du « Sillon » (le toponyme Penantruc, « le bout du Truc » en breton, en rappelle le souvenir ; sa traversée était dangereuse, de nombreuses noyades s'y produisirent dont celle d'un curé de l'Île-Tudy en 1734) ; les deux autres graus étaient au niveau du Treustel. Traditionnellement, les paysans locaux étaient responsables de ce cordon discontinu et mettaient en place des bouchons provisoires, formés de paille et de sable, pour rétablir temporairement la continuité du cheminement terrestre<ref name="guillot" />.

Fichier:Carte ancienne Île-Tudy.JPG
Carte de l'Île-Tudy entre 1840 et 1850.

Les communications avec le continent se faisaient surtout par bateau via Loctudy, ou, pour se rendre à Pont-l'Abbé, via la pointe de Pen an Veur, itinéraire emprunté par exemple par les îliennes qui se rendaient vendre huître, moules et palourdes sous les halles de Pont-l'Abbé<ref name="berrytudy.free.fr">Modèle:Lien brisé.</ref>.

La construction, à l'initiative de deux aristocrates, Duplessis de Grénédan et De Crésolles, de la digue de Kermor, longue de Modèle:Unité et équipée de vannes, a permis de tracer un chemin permettant de rejoindre Combrit à pied sec et interrompu ce processus naturel de remblaiement par des sédiments venant de la mer et a eu pour conséquence la création d'un polder vaste d'environ Modèle:Unité, dont les deux-tiers de la superficie, soit environ Modèle:Unité, sont situés sous le niveau des plus hautes mers, la partie située en amont de la digue restant désormais en permanence sous les eaux et formant l'étang de Kermor. L'imperméabilité des sols et la faiblesse des pentes explique que ce polder est fréquemment saturé d'eau, principalement l'hiver, et en conséquence très humide. L'exutoire, équipé de clapets à marée, conçu pour évacuer l'eau du polder à marée basse dans l'anse du Pouldon, a été restauré en 2010 par le syndicat mixte de Combrit-Île-Tudy<ref>Combrit-Sainte-Marine, revue municipale, juillet 2010, consultable http://www.combrit-saintemarine.fr/wp-content/uploads/2013/08/BULLETIN_juillet_2010.pdf.</ref>.

Le cordon littoral séparant ce polder de la mer, formé de sables grossiers essentiellement quartzeux, atteint de 150 à Modèle:Unité de large au niveau de la « Grande Plage » (entre le bourg et les roches du Téven) et jusqu'à Modèle:Unité de haut ; par contre, au nord-est du « Sillon », le cordon littoral n'a plus que quelques dizaines de mètres de large, voire moins au niveau du Treustel, et seulement de 3 à Modèle:Unité de hauteur<ref name="cartorisque">http://cartorisque.prim.net/dpt/29/pdf/RAPPORT_DE_PRESENTATION_Combrit_et_Ile_Tudy.pdf.</ref>.

L'évolution naturelle récente du cordon littoral est contrastée : il tend à s'élargir au niveau de la « Grande Plage » par engraissement spontané (elle aurait gagné environ Modèle:Unité de large entre 1853 et 1972 et de 1 à Modèle:Unité par an depuis), mais à s'amincir par érosion au niveau de la « plage du Téven » et de la « plage de Kermor » (située dans la commune de Combrit), là où le risque de rupture du cordon, et donc d'invasion marine, est le plus grand ; le recul du trait de côte serait à ces endroits d'environ Modèle:Unité par an en moyenne pour la période 1853-1972 au niveau de la plage du Téven, mais beaucoup plus rapide au droit du Treustel où il aurait reculé d'environ Modèle:Unité pendant la même période ; une autre estimation évoque un recul moyen ces dernières années d'environ Modèle:Unité par an à cet endroit, et même de Modèle:Unité par an au niveau de la plage de Kermor. Ce recul est surtout sporadique, pouvant atteindre plusieurs mètres d'un coup, lors des événements climatiques les plus violents comme en 1936, 1962, 1972, 1978 et 1990. Ce recul a encore été très accentué récemment, par exemple lors du coup de vent du Modèle:Date coïncidant avec une marée de 111<ref>Modèle:Lien web.</ref>, de la tempête du Modèle:Date ou plus récemment encore le Modèle:Date.

Fichier:138 Tempête à l'Île-Tudy 01-02-2014.jpg
La tempête du Modèle:Date à l'Île-Tudy : les vagues à l'assaut du cordon littoral.

Cette menace de l'eau est chronique. Les digues furent par exemple rompues lors de la tempête du Modèle:Date-<ref>Journal Le Temps, n° du 8 janvier 1877, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k226777r/f3.image.r=Lanmeur?rk=64378;0</ref>. Le journal Ouest-Éclair du Modèle:Date écrit : Modèle:Citation bloc Le journal Ouest-Éclair raconte ainsi les conséquences de la tempête de la nuit du 10 au Modèle:Date : Modèle:Citation bloc

Si cette érosion est en partie un processus naturel lié aux tempêtes, aux grandes marées de vives-eaux, à la houle et au vent (ce sont les vents d'est et sud-est, fréquents en hiver, qui amaigrissent le cordon littoral dans sa partie orientale, transportant le sable plus à l'ouest), l'homme a fortement aggravé l'érosion du cordon littoral par les extractions de sable (qui ont eu lieu depuis longtemps, le journal La Croix nous apprend par exemple dans son édition du Modèle:Date que « pendant la dernière tempête, trois bateaux de Bénodet, Anna, Notre-Dame du Guilvinec et Adolphe-Marie, qui chargeaient du sable sur la falaise de l'Île-Tudy ont été jetés à la côte (...) et complètement démolis »<ref>Journal La Croix Modèle:N° du 25 février 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k219956w/f4.zoom.r=tudy.langFR.</ref> ; ces extractions de sable furent autorisées jusqu'en 1989 ; on estime qu'environ 2,5 millions de m³ de sable ont été extraits entre 1930 et 1989), la construction de maisons sur le cordon littoral, la création de brèches pour faciliter l'accès des estivants aux diverses plages et le piétinement qui entrave le développement d'une couverture végétale protectrice<ref name="cartorisque" />.

Trois cents à quatre cents pavillons environ, souvent de belles villas construites en granite local, construites au-dessous du niveau de la mer, dans le quartier de Beg-ar-Fry, qui fait partie de l'ancien domaine public maritime poldérisé (avant 1852, le marais, actuel polder, « appartenait » au baron de la Gonde L.A. Larratou, et en même temps à l’État, car considéré comme lais de mer), se trouvent sous la menace des eaux (voir la carte des zones de submersion<ref>Modèle:Lien web.</ref>). Plus aucun permis de construire n'est désormais délivré dans la zone inondable depuis la tempête Xynthia <ref>Modèle:Lien web.</ref>. Un festival Si la mer monte est même organisé désormais chaque année, avec de nombreuses animations liées à ce thème<ref>Modèle:Lien web.</ref>. 60 % de la commune est désormais placé en zone rouge dans le cadre du plan de prévention des risques littoraux, et, en cas de reconstruction, les propriétaires sont tenus d'élever le niveau de leur habitation à Modèle:Unité au-dessus du niveau de la mer<ref>Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, numéro du 27 février 2020.</ref>.

Des enrochements et un épi ont été mis en place au niveau du secteur dunaire urbanisé. « Cet aménagement a fortement impacté les fonds marins, développant notamment un banc de sable qui à marée haute fait le bonheur des surfeurs provoquant un effet de "reef " [un plus fort déferlement des vagues] »<ref name="guillot" />. Des rechargements de sable sont effectués régulièrement dans les zones les plus menacées par l'érosion, en particulier fin 2010 ; la construction de rampes d'accès à la plage et la pose de ganivelles visent à empêcher le piétinement des touristes afin de consolider le cordon littoral. Tous ces travaux, souvent très coûteux, n'ont qu'une efficacité éphémère.

« À l'Île-Tudy deux tiers des maisons sont en zone submersible. Cela n'impacte pourtant pas la vente des maisons avec vue sur mer » déclaré en 2023 un agent immobilier<ref>Modèle:Article.</ref>.

La presqu'île actuelle

Fichier:521 La tourelle devant l'Île-Tudy.jpg
La tourelle des Perdrix et, à l'arrière-plan, l'Île-Tudy.
Fichier:524 L'Île-Tudy.jpg
L'extrémité de la presqu'île de l'Île-Tudy vue de la mer.

L'Île-Tudy est désormais une presqu'île très effilée, séparée du reste du continent par la Rivière de Pont-l'Abbé et l'Anse du Pouldon, dont la grève découvre largement à marée basse, surtout lors des marées de vives-eaux, véritable paradis des pêcheurs à pied qui y prélèvent coques, palourdes, couteaux, bigorneaux, etc.

C'est aussi une vasière attirant de nombreux oiseaux qui y trouvent leur nourriture et nichent dans les îles voisines de la rivière de Pont-l'Abbé.

Un seul ostréiculteur y travaille encore ses parcs à huîtres, mais ils furent nombreux par le passé.

Fichier:Le passeur, île-Tudy Loctudy 2006.JPG
Le passeur entre l'Île-Tudy et Loctudy en 2006.

Un passeur continue à assurer toutes les 20 minutes la traversée entre la cale de l'Île-Tudy et le port de plaisance de Loctudy<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Un village de pêcheurs

Fichier:La villa Kermaria.jpg
La villa Kermaria, villégiature du couturier Paul Poiret

Les maisons traditionnelles du bourg sont des maisons basses, toutes simples, en pierres apparentes ou parfois peintes en blanc, bien individualisées, bâties dans un petit rectangle ceinturé d'un muret de pierre. L'Île-Tudy étant dès le Moyen Âge un haut-lieu de pêche, on y trouve encore de belles petites maisons de pêcheurs datant des Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle disposant parfois de petites cours et de poteaux de bois servant autrefois à faire sécher les filets. Parmi les maisons remarquables, celle du maître de barque, située Rue des Pêcheurs, construite en granite au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ; la maison de la Tour, haute de trois étages, construite au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle; l'ancien Abri du marin, construit par Jacques de Thézac pour lutter contre l'alcoolisme des marins, vendu en 1993 ; la villa Kermaria, construite vers 1895 par le couturier Paul Poiret, qui y organisa des fêtes somptueuses : les peintres Bernard Naudin et Raoul Dufy par exemple y séjournèrent, ainsi que le poète Max Jacob<ref>[1].</ref>.

Le port

Le port de l'Île-Tudy a longtemps servi de refuge aux navires lors des fortes tempêtes car il est abrité des vents venant du large<ref>Rapport des Ponts-et-Chaussées de 1833.</ref> et servait aussi de port d'escale pour les navires ne pouvant remonter la rivière de Pont-l'Abbé jusqu'au port de cette ville en raison de leur trop fort tirant d'eau (les marchandises étaient alors transportées sur des canots et des chaloupes jusqu'à Pont-l'Abbé). C'était un port d'échouage, car, à marée basse, les navires reposaient sur la vase.

La cale du port, longue de seulement Modèle:Unité et large de Modèle:Unité, date du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, mais elle fut vite insuffisante et elle fut reconstruite en 1868<ref>Rapports et délibérations du conseil général du Finistère, 1869, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5564642h/f181.image.r=Tudy.langFR.</ref> et prolongée par une jetée. Une autre cale, dite « cale des Américains » a été construite par ces derniers à la fin de la Première Guerre mondiale pour faciliter l'accostage des hydravions. Les deux quais existant, de Modèle:Unité et Modèle:Unité de long seulement, ne peuvent être accostés que par des barques légères, et cesse d'être accostable à marée basse ; ils sont donc de peu d'utilité.

Auparavant un des plus grands ports de pêche du Finistère (Modèle:11e au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, à égalité avec Guilvinec), l'Île-Tudy est devenue une station balnéaire (sa population est multipliée par 10 environ chaque été, par rapport à l'hiver), grâce à ses deux plages, le Teven (nom aussi des rochers de la petite pointe qui sépare cette plage de celle de Combrit-Sainte-Marine) et le Maracana, mais aussi grâce à son port, lieu où de nombreuses personnes se retrouvent chaque soir d'été.

Le phare ou tourelle de la Perdrix, du nom des roches qu'il signale (ar glujiri en breton), situé entre l'Île-Tudy et Loctudy, au large de l’embouchure de la rivière, fut mis en service le Modèle:Date. Ce phare n’est plus en activité depuis 1988 mais il apporte un cachet certain au site, arborant son damier de 64 cases noir et blanc aux couleurs de la Bretagne et a été réhabilité par les deux communes de l'Île-Tudy et de Loctudy.

Le port, uniquement port de plaisance désormais, concentre plusieurs bars et restaurants, mais aussi un cinéma, « Le Cinéma du Port<ref>Modèle:Lien web.</ref> », qui détient le record de la plus petite cabine de projection au monde<ref>Guinness World Records 2013.</ref>.

L'Île-Tudy vue depuis la Rivière de Pont-l'Abbé

André Suarès en a fait cette description : Modèle:Citation bloc

Climat

Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole<ref name=Joly>Modèle:Article</ref>. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000Modèle:Note. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000<ref name=Joly/>

  • Moyenne annuelle de température : Modèle:Tmp
  • Nombre de jours avec une température inférieure à Modèle:Tmp : 0,2 j
  • Nombre de jours avec une température supérieure à Modèle:Tmp : 0,9 j
  • Amplitude thermique annuelle<ref group=Note>L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.</ref> : Modèle:Tmp
  • Cumuls annuels de précipitationModèle:Note : Modèle:Unité
  • Nombre de jours de précipitation en janvier : 14,9 j
  • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,3 j

Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat<ref>Modèle:Lien web.</ref> complétée par des études régionales<ref>Modèle:Lien web</ref> prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Pont-L'abbe », sur la commune de Pont-l'Abbé, mise en service en 1994<ref>Modèle:Lien web</ref> et qui se trouve à Modèle:Unité à vol d'oiseau<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref group=Note>La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.</ref>, où la température moyenne annuelle est de Modèle:Tmp et la hauteur de précipitations de Modèle:Unité pour la période 1981-2010<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Quimper », sur la commune de Pluguffan, mise en service en 1967 et à Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>, la température moyenne annuelle évolue de Modèle:Tmp pour la période 1971-2000<ref>Modèle:Lien web</ref>, à Modèle:Tmp pour 1981-2010<ref>Modèle:Lien web</ref>, puis à Modèle:Tmp pour 1991-2020<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Urbanisme

Typologie

Île-Tudy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee<ref group=Note>Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le Modèle:Date- en comité interministériel des ruralités.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle appartient à l'unité urbaine de Pont-l'Abbé, une agglomération intra-départementale regroupant Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref> et Modèle:Unité en 2017, dont elle est une commune de la banlieue<ref name="UU2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="UU20202b">Modèle:Lien web.</ref>.

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Quimper, dont elle est une commune de la couronne<ref group=Note>La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en Modèle:Date- celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.</ref>. Cette aire, qui regroupe Modèle:Unité, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de Modèle:Unité<ref name="AAV2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="AAV20202b">Modèle:Lien web.</ref>.

La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du Modèle:Date-, dite loi littoral<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des Modèle:Nb, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

L'Île-Tudy est en 2020, selon l'INSEE, la commune du Finistère ayant la plus forte proportion de résidences secondaires (70,8 %)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (69,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (72,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (69,2 %), eaux maritimes (18,6 %), prairies (8,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2,7 %), zones agricoles hétérogènes (0,5 %), zones humides côtières (0,2 %)<ref name="CLC">Modèle:Lien web</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>Modèle:Lien web.</ref>.

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie

Le nom vient de saint Tudy (l'équivalence entre saint Tudy et saint Tugdual a été proposée), lequel aurait fondé en 494 un monastère à l'entrée de la Rivière de Pont-l'Abbé, autour duquel seraient venues vivre quelques familles de pêcheurs. Ce monastère, implanté en un lieu dénommé Enez Tudy (Enez signifie « île » en breton) et dépendant de l'abbaye Saint-Gildas de Rhuys (une chapelle Saint-Gildas a existé sur l'île Chevalier), aurait été détruit par les Normands vers la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Entre 1084 et 1112, Daniel et Guégon sont abbés laïcs de Tudi. On rencontre les noms Capella Beati Tudini de Insula en 1371, Isle Tudi en 1535, Isle Tudy en 1599<ref name="infobretagne">http://www.infobretagne.com/ile-tudy.htm.</ref>.

Histoire

Selon le mythe fondateur, sous le pontificat de saint Conogan, trois frères (ou amis ?), Tudy, Vennec et Tudual, auraient débarqué à Loctudy et se seraient répartis le territoire avoisinant en le jouant à la galoche : Tudy aurait obtenu l'Île-Tudy (incluant à l'époque Lambour et l'Île Chevalier), Vennec les alentours de la chapelle Saint-Vennec et Tudual le reste de Combrit<ref>Hervé Trochet, "Combrit au Moyen Âge", éditions La Pérenne, Paris, 2014 [[[:Modèle:ISBN]]]</ref>.

Moyen Âge

L'histoire de l'Île-Tudy à cette époque se confond avec celle de la paroisse de Combrit dont elle était une simple trève, dont les suzerains étaient les seigneurs de la baronnie du Pont à Pont-l'Abbé.

En 1487, un navire nommé La Jannecte de l'isle Tudy, « dont est maistre Jehan Bourgeois, sous la charge de Jehan Le Goumarc'h, leur capitaine » est au service du duc de Bretagne François II pour faire face à l'invasion des troupes royales françaises<ref name="infobretagne" />.

Dès le Moyen Âge, des navires « îliens » fréquentèrent les ports des côtes de la Manche et de l'Atlantique depuis Anvers jusqu'à Cadix, transportant grains, sardines pressées et autres poissons, cire et miel, vin de Bordeaux, sel de Guérande, toiles, etc.

L'Île-Tudy fut aussi dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au moins un important port de pêche, ses pêcheurs pêchant congres, juliennes, merlus, raies, etc.

Époque moderne

Heurs et malheurs des Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

En 1596, pendant les troubles de la Guerre de la Ligue, Christophe d'Arradon<ref>Christophe d'Arradon, quatrième des cinq fils de René d'Arradon, seigneur de Kerdréan, Qinipily, Camors, Botblezven, La Grandville, chevalier du roi et de Claude de Guého, capitaine de 50 hommes d'armes, frère de René d'Arradon et de Georges d'Arradon.</ref>, surnommé « Le baron de Camors », à la fois ligueur (il avait par exemple participé à la reprise de Blavet, alors tenue par les huguenots, le Modèle:Date) et brigand, après avoir dévasté les ports d'Audierne et de Pont-Croix, s'installe au château du Cosquer en Combrit et, de là, opère des raids dans la région de l'embouchure de l'Odet, rançonnant les marchands de Pont-l'Abbé et l'Île-Tudy<ref>Étienne Raut et Léon Lallement, La Ligue au Pays de Vannes et les Aradon, Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, 1934, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6561153v/f123.image.r=Tudy.langFR.</ref>. « Les pillards de Camors font des courses quotidiennes à Pont-l'Abbé, à l'Île-Tudy (...) et ils en chassent si bien les marchands que nul n'ose plus aborder dans ces parages « aymantz mieux quitter leurs vaisseaulx et toutz myens que tomber en cruelles et sanglantes mains de telz volleurs » »<ref>Enquête du 7 avril 1599 à Quimper, citée par Jean Lorédan dans Brigands d'autrefois, La Fontenelle, seigneur de la Ligue, La Nouvelle Revue, janvier 1926, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1125719/f260.image.r=Tudy.langFR.</ref>. Les troupes fidèles au roi Henri IV finissent par le chasser de là. 106 paroisses de l'évêché de Cornouaille, dont la paroisse de Combrit et sa trève de l'Île-Tudy, adressent une requête au Roi en janvier 1599 pour demander une exonération d'impôts compte tenu des dommages qu'elles ont subi, ce qu'elles obtiennent (remise des impôts impayés jusqu'en 1604 et réduction de la dîme des deux-tiers pour les années 1604 à 1606<ref>http://www.combrit-saintemarine.fr/histoire-epoque-moderne/.</ref>.

En 1664, Toussaint de Saint-Luc écrit : « On rencontre la petite isle Tudy où les pirates et écumeurs de mer se cachent très souvent pour surprendre les marchands »<ref>Toussaint de Saint-Luc, « L'histoire de Conan Mériadec qui fait le premier règne de l'histoire générale des souverains de la Bretagne gauloise, dite Armorique : avec la première partie des recherches générales de cette province », 1664, réédité L. Prudhomme, Saint-Brieuc, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5765611r/f262.image.r=tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, Nicolas Euzenou, chevalier, capitaine garde-côte<ref>Son grand-père maternel, Maurice de Querlazrec, était déjà capitaine garde-côte et commandant de Bénodet et l'Île-Tudy (confirmé par des lettres royales en 1588, 1595 et 1612), de même que son père Alain Euzenou (confirmé par de slettres rouyales de 1612, 1635 et 1637.</ref> de Bénodet et de l'Île-Tudy, seigneur de Kersalun et du Cosquer (en Combrit), marié avec Claude Guégant de Querpiguet, demande, tant pour lui que pour ses héritiers dont René Euzenou, chevalier, seigneur de la Vieuville, son fils aîné à être reconnus comme « nobles, issus d'ancienne chevalerie et extraction noble »<ref>Comte de Rosmorduc, La Noblesse de Bretagne devant la chambre de la réformation, 1668-1671 : arrêts de maintenue de noblesse, tome 3, 1896-1905, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5586686v/f307.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>. C'est lui qui fut pendu le Modèle:Date à une fenêtre de son château du Cosquer par des paysans révoltés lors de la révolte du papier timbré. Sauvé momentanément par un paysan de Combrit, Mathieu Mendez, il mourut le Modèle:Date à Pont-l'Abbé des suites de ses blessures.

Selon l'aveu de la baronnie du Pont de 1732, « le tout des maisons, magasins, moulins à vent, jardins relèvent de la baronnie du Pont », « Ceste isle est composée de terrains de la dite Baronnie dans une lande nommée Penantreu suivant le minu fourni au souverain de Bretagne par Hélène de Rohan dame du Pont en 1494 », « la dite île fait partie de la paroisse de Combrit qui relève entièrement du Pont », « elle n'est île que dans les hautes marées, en basse mer elle est contiguë au restant du terrain du côté, de Combrit auquel elle est jointe par une pointe de terre appelée encore aujourd'hui « la trève » qui sert comme de pont aux habitants de l'isle Tudy pour la fréquentation de la grande terre »<ref name="infobretagne" />.

Le port : de la prospérité au déclin au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

En raison du déclin de Kérity au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'Île-Tudy est devenu aux Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle le premier port d'armement de navires marchands de la région : il s'agissait de caboteurs à voiles, des lougres ou des chasse-marées jaugeant de 20 à 30 tonneaux et commandés par des maîtres de barque (une douzaine de maîtres de barque sont recensés à l'Île-Tudy à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle). Ce n'est que vers le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle que le port de Pont-l'Abbé, alors en plein essor, supplanta celui de l'Île-Tudy<ref>http://fr.topic-topos.com/maison-de-maitre-de-barque-ile-tudy.</ref>. De véritables dynasties de maîtres de barques ont existé, par exemple les Guéguen, Divanach, Le Gars, Riou, Bargain, Monfort<ref name="berrytudy.free.fr" />. De nombreux îliens voyagent au long cours : par exemple en février 1732, trois marins de l'Île-Tudy, Clément Janu, Tudy Cariou et Michel Le Divanach sont enrôlés de force à bord de La Paix, un navire de la Compagnie des Indes, qui part de Lorient pour la Chine ; ils reviennent en 1734. En 1740, trois îliens succombent victimes du scorbut sur l'Élisabeth, qui a navigué de Brest à Fort-Royal (Fort-de-France)<ref>Serge Duigou, Jean-Michel Le Boulanger, Histoire du Pays bigouden, Plomelin, Palantines, 2002.</ref>.

La modestie des infrastructures portuaires en fit dès le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle un port inadapté aux navires modernes et les guerres de la Révolution et de l'Empire donnèrent le coup de grâce à ses activités commerciales, l'Île-Tudy étant désormais supplantée par les ports de Pont-l'Abbé et Loctudy. En l'an VI, huit chaloupes de pêche (avec au bord de chacune plusieurs marins) sont recensées à l'Île-Tudy, dont trois possédées par Tilmant de Coisy. La même année Lesconil et Le Guilvinec n'en avaient qu'une chacun, Sainte-Marine 3, Treffiagat et Kérity 4 chacun, Concarneau 250 et Douarnenez 275 environ. L'Île-Tudy possédait alors deux « magasins à sardines » (deux ateliers de presse des sardines pour en extraire l'huile afin d'en faciliter la conservation), l'une construite vers 1765, l'autre étant désaffectée<ref name="ReferenceA"/>.

Les îliens, comme tous les gens de mer depuis 1665, durent servir à tour de rôle, en moyenne une année sur quatre, les enrôlements pouvant durer de 1 à 19 mois selon les circonstances. 25 îliens durent quitter famille et bateau pour servir sur les vaisseaux du roi pendant la guerre de Sept Ans et deux d'entre eux moururent aux Indes « au service de sa Majesté », le premier en 1760, le second en 1774. En février 1778, l'Île-Tudy est ainsi vidée des trois-quarts de ses hommes valides ! Dix îliens perdirent la vie lors de la guerre d'indépendance américaine dont deux aux États-Unis, deux à la Martinique, cinq en France et un en mer ; la plupart sont morts de maladie (scorbut, petite vérole…), trois de faits de guerre (Yves Berrou, blessé lors de la bataille des Saintes, meurt à l'hôpital de Fort-Royal le Modèle:Date ; René Le Gars est parmi les 800 tués lors du siège de Savannah par la flotte française ; Joseph Petithenry, blessé sur le Diadème lors de la bataille de la Grenade, mort le Modèle:Date à Fort-Royal. En 1795, parmi la cinquantaine de foyers de l'Île-Tudy, on compte 12 veuves dont le mari est décédé sur un vaisseau du roi ou de la République<ref name="ReferenceA"/>.

Serge Duigou résume ainsi le déclin de l'Île-Tudy à la charnière des Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : Modèle:Citation bloc

Une forte endogamie

En raison de l'insularité, la consanguinité était forte, « tout le monde est parent de tout le monde », avec toutefois un apport exogène non négligeable (30 % des conjoints environ au moment du déclenchement de la Révolution française ne sont pas nés dans l'île) qui limite l'endogamie, provenant principalement des employés de la Ferme du Roi, responsables de la collecte des impôts et de la taxation des marchandises ; plusieurs d'entre eux ont fait souche, en se mariant localement et sont à l'origine de certains noms de famille rencontrés localement par la suite comme les Coisy, Petithenry, De La Boissière, etc. ; sur les 90 adultes hommes vivant à l'Île-Tudy à cette époque, 30 sont nés ailleurs, dont 10 à Concarneau, 10 dans les autres paroisses de ce que l'on n'appelait pas encore le Pays bigouden, les autres venant de plus loin, mais seulement deux ne sont pas nés dans les limites du futur Finistère, Tilmant de Coisy et son beau-père<ref name="ReferenceA"/>.

La Révolution française

Le cahier de doléances des îliens

Le cahier de doléances de la trève de l'Île-Tudy fut rédigé le Modèle:Date lors d'une réunion de 31 chefs de famille, dont 30 marins-pêcheurs, par Corentin Arnoult, notaire à Pont-l'Abbé, à qui les fabriciens avaient fait appel. Il reprend des articles des cahiers de doléances de paroisses voisines, demandant entre autres l'abolition des justices seigneuriales, une répartition égale des impôts et la suppression des privilèges féodaux. Les pêcheurs locaux se plaignent aussi, comme les pêcheurs des autres ports voisins, du prix excessif de la rogue, importée du Danemark<ref>« Les riches négociants qui accaparent les cargaisons danoises arrivant dans nos ports n'ont d'autres bornes que leur cupidité. Ils attirent par là à eux tout le produit de la pêche et ne laissent aux pêcheurs que la peine du travail qui les réduit à la plus extrême misère » (Cahiers de doléances de Camaret et de Crozon).</ref>. Dans l'article 9, les îliens écrivent : « Les habitants de l'isle Tudy ont rendu à la navigation tous les services qu'on peut espérer de leur vie au secours des vaisseaux » ; ils réclament un approvisionnement annuel de vivres aux frais du gouvernement comme les « insulaires des Saints, Molène et autres ». Mais les doléances des pêcheurs ne furent pas reprises dans le cahier de doléances de la sénéchaussée de Quimper, aucun pêcheur ne se trouvant parmi les délégués qui le rédigèrent<ref name="ReferenceA"/>.

Les deux députés choisis pour représenter l'Île-Tudy à l'assemblée du Tiers-État de Quimper furent Tilmant de Coisy<ref>Tilmant de Coisy, né vers 1751 dans une famille d'origine picarde (son père Jean-Baptiste de Coisy était receveur des fermes du Roi, poste qu'il occupa à divers endroits en Bretagne, notamment à Sainte-Marine entre 1760 et 1773), fut nommé employé des fermes du roi à l'Île-Tudy en 1769. Il se maria le Modèle:Date avec Marie Charlotte Antoinette Bonnetis, fille d'un ancien maire et important négociant-armateur de Concarneau ; Tilmant de Coisy devint alors lui-même négociant-armateur; d'abord à Concarneau, puis à l'Île-Tudy à partir de 1784. Devenu la principale fortune locale, il joua un rôle important en occupant diverses responsabilités, notamment agent national, puis procureur, puis chef de la batterie, pendant la Révolution française, s'adaptant aux circonstances. Il mourut le Modèle:Date républicaine.</ref>, négociant-armateur local, et René Le Gars, maître de chaloupe.

L'église transformée en dépôt de munitions

Jean Le Floc'h<ref>Jean Le Floc'h est né en 1720 à Pluguffan.</ref>, vicaire<ref>Vicaire signifie prêtre titulaire, en fait curé, de la trève.</ref> desservant la trève de l'Île-Tudy en 1790, refusa de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé, devenant prêtre réfractaire ; il fut incarcéré à l'Hôtel-Dieu de Quimper où il mourut le Modèle:Date.

Le Modèle:Date républicaine, les meubles et effets de l'église sont vendus comme biens nationaux, et le presbytère l'est à son tour le Modèle:Date républicaine. L'Île-Tudy se retrouve sans prêtre pendant Modèle:Nobr, du Modèle:Date, date du départ de Jean Le Floch, jusqu'en septembre 1825, si l'on excepte le court ministère de Clet Kerisit<ref>Clet Kérisit fut curé de Cléden-Cap-Sizun et déporté entre 1794 et 1796 sur le ponton Washington en rade de l'île d'Aix. Il fut nommé en 1804 curé de Plouhinec.</ref> en 1803-1804 pendant moins d'un an.

L'église servit de dépôt de munitions pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire : le Génie militaire avait établi une poudrière et un dépôt d'affûts de canons dans le porche et sous la tour<ref>Initialement, une batterie de trois pièces de canons avait été établie au sud-est de l'île, mais elle fut transférée dans la tour de l'église.</ref>, la sacristie étant transformée en corps de garde et dépôt d'affûts de canons, la tour du clocher en poudrière. Les 25 canonniers doivent être (mal) logés et les îliens doivent aussi subir des réquisitions, notamment pour le transport du matériel. Clet Kerisit, nommé curé en 1803, réclame la restitution de l'église : le directeur des fortifications de Brest écrit en 1804 au Préfet du Finistère « que les lieux dont on demandait la disposition avaient toujours servi, dans la précédente guerre, pour la défense des côtes, et qu'il n'y avait dans l'île aucun édifice qui pût les remplacer ». En 1825 Rochedreux<ref>Rochedreux avait été auparavant curé de Meilars et émigra pendant la Révolution française. Il décéda le Modèle:Date.</ref>, âgé de 70 ans et relevant d'une grave maladie, accepte les fonctions de recteur et demande, dans une lettre du Modèle:Date écrite au ministre de la guerre, que celui-ci « donne ordre d'enlever les canons et affûts qui restaient en dépôt dans l'église de l'île Tudy ». L'Île-Tudy est enfin érigée en paroisse autonome, ne dépendant plus de Combrit, par une ordonnance du Modèle:Date et le curé entreprit de rendre son église habitable (« il célébrait les saints offices sous le chaume ») et démolit la tour, alors en ruine et servant de dépôt d'ordures, qui était séparée de quelques mètres du reste de l'église, ce qui lui valut des poursuites car elle appartenait toujours au génie militaire<ref name="infobretagne" />.

Le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

La construction des digues

Les habitants de l'Île-Tudy et le maire de l'époque, Montfort, demandent dans la décennie 1840 au préfet du Finistère, la construction de digues, même si un mur de défense existait déjà précédemment ; leurs arguments principaux étant de lutter contre le risque de submersion (par exemple le raz-de-marée de 1755, consécutif au tremblement de terre de Lisbonne, dévasta l'Île-Tudy), d'établir la continuité permanente du cheminement terrestre entre l'Île-Tudy et le continent, mais aussi de lutter contre l'insalubrité (les marais et les moustiques qui y pullulaient étant vecteurs de nombreuses maladies). La digue de Kermor, construite entre 1840 et 1853, en leucogranite de provenance locale mais avec un réemploi des pierres du mur de défense antérieur, a été détruite ou endommagée à plusieurs reprises depuis sa construction, lors des tempêtes ou raz-de-marée du Modèle:Date<ref>Journal Le Temps, Modèle:N° du 8 janvier 1877, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k226777r/f3.image.r=tudy.langFR.</ref>, de 1904 et 1924, ou encore lors de celui de février 1979. D'autres tempêtes ont fait des dommages : par exemple le journal Le Temps indique que « l'Île-Tudy aurait beaucoup souffert » lors de la tempête du Modèle:Date<ref>Journal Le Temps, Modèle:N° du 8 septembre 1887, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2258662/f3.image.r=tudy.langFR.</ref> et le même journal écrit que le Modèle:Date qu'à l'Île-Tudy « dans plusieurs maisons, on a fait des barricades et de solides amarrages pour résister aux inondations »<ref>Journal Le Temps, Modèle:N° du 15 février 1899, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k235918n/f4.zoom.r=tudy.langFR.</ref>, l'eau a envahi le quai et plusieurs maisons<ref>Journal La Croix Modèle:N° du 14 février 1899, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k218296t/f4.image.r=tudy.langFR.</ref>.

Des travaux complémentaires d'endiguement eurent lieu par la suite : la cale du rivage occidental, où accostent les navettes reliant Loctudy à l'Île-Tudy, fut construite en 1867-1868 ; autre exemple : un arrêté du président de la République en date du Modèle:Date approuve la concession d'un terrain maritime à endiguer accordée par le maire de l'Île-Tudy d'un terrain de Modèle:Unité à une dame Divanac'h, née Daoulas<ref>"Bulletin des lois de la République française", décembre 1887, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k214122g/f905.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le boom sardinier et les conserveries

Fichier:Jeune fille en costume breton de l'Île-Tudy.jpg
Jeune fille en costume breton de l'Île-Tudy vers 1900.
Fichier:Les sardiniers au travail.jpg
Sardiniers au travail (dessin de 1903).

Dès le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les pêcheurs de l'Île-Tudy commencent à pêcher la sardine entre le mois d'août et la Toussaint, en alternance avec la pêche au congre, pratiquée au printemps. Le poisson était vendu aux halles de Pont-l'Abbé et de Quimper, mais aussi exporté, pressé ou salé, vers les ports de la côte atlantique ; la flottille de pêche ne dépassait pas alors une vingtaine de chaloupes.

Le boom sardinier a duré de 1850 à 1907 ; la sardine était déjà pêchée à l'Île-Tudy au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et l'Île-Tudy avait déjà été le premier port de pêche bigouden à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et le fut à nouveau au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. « Les bateaux ont évolué au fil des siècles, de la simple barque de pêche du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, à la chaloupe sardinière de 1880 ou au caractéristique sardinier des années 1950 »<ref>http://cniletudy.free.fr/objectif-pedagogique-classe-mer.html.</ref>, surnommé localement malamock<ref>Modèle:Lien web.</ref> en Pays bigouden. Mais la raréfaction des sardines, l'exiguïté des installations portuaires et la suprématie croissante du port voisin et concurrent de Loctudy ont entraîné un déclin progressif de la pêche tout au long du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et, de nos jours, il n'y a plus aucun bateau pratiquant la pêche professionnelle à l'Île-Tudy<ref name="mordelet" />.

Fichier:Publicité pour une conserverie de sardines Ile-Tudy.jpg
Publicité pour une conserverie de sardines de l'Île-Tudy (1905).

Initialement, les sardines étaient conservées séchées, fumées ou salées (en 1832, les six ateliers de salaisons de l'Île-Tudy traitaient une dizaine de tonnes de poissons), avant que ne soit mise au point la technique de la presse à sardines<ref>Machine qui consiste en un long madrier de bois, dont l'une des extrémités est calée dans le trou d'un mur avec lequel on comprime les sardines dans les barils en appuyant fortement sur l'autre extrémité, préalablement lestée, du madrier ; l'eau et l'huile en excédent s'échappent alors par les trous percés dans le fond du baril ; cette technique permettait au poisson de se conserver pendant environ quatre mois, donc de supporter de longs voyages, en facilitant donc la commercialisation, voir http://filetsbleus.free.fr/retros/sardinespressees.htm.</ref> et enfin à partir du milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle l'appertisation (mise en conserve). Les deux premières conserveries de sardines créées dans le sud de la Bretagne le sont à l'Île-Tudy : la conserverie Martin, créée par un négociant nantais à la pointe sud de la presqu'île, en 1857, suivie d'une seconde dans le même port en 1860 (Charles Philippe et Veuve Canaud) ; 22 chaloupes sardinières travaillaient pour celle-ci (elle a fermé en 1962 et ses bâtiments abritent désormais l'école de voile). En 1865, l'aubergiste Jean Tinnier<ref>Jean Tinnier, né le Modèle:Date à Mouzeil (Loire-Inférieure)</ref> ouvre un atelier de conserverie près du port (mais son existence fut épisodique jusqu'à la fin de la décennie 1880), suivi par d'autres dont en 1881 l'usine Bourriquen-Quénerdu (de Douarnenez), qui devient en 1886 la conserverie Béziers, puis, après la Première guerre mondiale, la conserverie Lecointre, qui se spécialisa dans le thon, mais ferma au début de la décennie 1930. Pendant cet « âge d'or de la sardine », trois « fritures » ou conserveries (la « fabrique de conserves à l’Huile Martin », le « Sillon », et l’usine « Divanac’h ») existaient à l'Île-Tudy, transformant les poissons apportés par 80 chaloupes sardinières armées de près de 380 pêcheurs. De nombreuses personnes, surtout des femmes, venaient alors de Combrit, de Sainte-Marine, etc. y travailler, passant cinq jours sur place. Jusqu'à sept fritures de sardines existèrent dans la commune<ref>Joseph Coïc, L'Épopée des conserveries guilvinistes et du littoral bigouden sud, éditions Empreintes, 2013, [[[:Modèle:ISBN]]].</ref>.Les boîtiers-soudeurs de l'usine Philippe et Canaud venaient de Chantenay pendant la saison de la pêche ; bien payés, constituant une sorte d'aristocratie ouvrière, ils propagèrent les idées républicaines (ils sont qualifiés pour cette raison de « misérables » par le recteur Alexandre Mauduit en 1875) ainsi que la langue française<ref>Jean-Christophe Fichou, L'hygiène urbaine dans les cités sardinières, in "Conserveries en Bretagne", sous la direction de Marie Rouzeau, éditions Coop Breizh, 2007, [[[:Modèle:ISBN]]]</ref>.

À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, face au début de la raréfaction des sardines, un bateau à vapeur de la compagnie Lechat et compagnie, alla chercher des sardines dans les ports voisins afin d'alimenter sa conserverie. À l'époque, la sardine était tellement présente à l'Île-Tudy Modèle:Citation<ref name="guillot" />.

Le Modèle:Date, Antoine Laymet, fabricant de conserves alimentaires, obtient un brevet d'une durée de 15 ans pour un appât artificiel concernant la pêche à la sardine<ref>Bulletin des lois de la République française, juillet 1867, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k486159t/f420.image.r=Tudy.langFR.</ref>. Lors de l'exposition universelle de 1867, deux industriels de l'Île-Tudy, Tinnier et Laymet reçoivent une récompense, le premier pour ses « sardines truffées »<ref>Catalogue officiel des exposants récompensés par le Jury international, 1867, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6372870w/f548.image.r=Tudy.langFR.</ref>, le second pour son industrie de la pêche<ref>Catalogue officiel des exposants récompensés par le Jury international, 1867, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6372870w/f634.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Fichier:Plan cadastral 1880 Île-Tudy.jpg
Plan cadastral de l'Ïle-Tudy en 1880 ; projet d'installation de la conserverie Brosseau (Archives départementales du Finistère).

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, des navires britanniques viennent tous les dix jours chercher du poisson (sardines, maquereaux, homards, langoustes, ..) en baie de Bénodet. En 1900, l'Île-Tudy est le Modèle:11e finistérien pour le poisson, mais le Modèle:4e pour les huîtres, les moules et les coquillages ; les femmes s'adonnaient dans l'Anse du Pouldon à la pêche aux coques, aux palourdes, aux berniques, etc., qui étaient en partie vendues, fournissant un revenu d'appoint. Il exista même des femmes marins-pêcheurs comme Angélique Sélino ou Anne-Marie Bourlaouen<ref name="berrytudy.free.fr" />. En 1865, une revue indique que M. de Crésoles possède à l'Île-Tudy un vivier, « lequel mesure 70 ha et contient en ce moment plus de 75 000 langoustes »<ref>Louis Figuier et Émile Gautier, L'Année scientifique et industrielle, 1865, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2010948/f295.image.r=tudy.langFR.</ref>. « On en expédie chaque jour des vivantes sur les marchés de France et d'Angleterre »<ref>Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, tome 3, 1867, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k507258/f379.image.r=tudy.langFR.</ref>.

Jacques Cambry avait déjà décrit en 1794 : « les femmes, au milieu de l'hyver, sont dans l'eau jusqu'à la moitié du corps pour ramasser des huitres, des chevrettes, des moules. Trois heures avant le jour, dans les tems les plus froids, mouillées, sans feu, elles attendent l'heure du marché sous la halle de Pont-l'Abbé<ref>Jacques Cambry Voyage dans le Finistère, ou État de ce département en 1794 et 1795, Tome troisième, page 49, librairie du Cercle social, Paris, 1798</ref> », et Jean-François Brousmiche a écrit en 1830 : « Les huîtres prises à l'Île-Tudy ont l'écaille blanche et nacrée, sont dépouillées de toute matière étrangère et flattent l'œil par leur propreté, comme le palais par leur goût exquis. Ces huîtres surpassent en bonté les plus renommées de celles qui se recueillent sur les côtes du département. Si Quimper était moins éloignée de la capitale, les huîtres de Cancale seraient détrônées par celles de l'Île-Tudy »<ref>Jean-François Brousmiche, Voyage dans le Finistère en 1829, 1830 et 1831, Quimper, réédition 1977.</ref>. La pêche des huîtres est réglementée par un arrêté du Préfet du Finistère qui ne l'autorise que du Modèle:1er octobre au 30 avril et uniquement de jour. Des parcs à huîtres sont construits pendant le Second Empire par les familles Divanac'h et Joncour notamment.

Cette pêche à pied pratiquée par les femmes dans l'Anse du Pouldon n'était pas sans danger : par exemple le journal Le Rappel raconte en 1873 comment deux sœurs jumelles s'y embourbèrent dans la vase et faillirent s'y noyer<ref>Journal Le Rappel Modèle:N° du 16 février 1873, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7533467x/f4.zoom.r=tudy.langFR.</ref>.

Fichier:Théodore Gudin photographie.jpg
Portrait de Théodore Gudin (photographie, vers 1865, musée d'Orsay).

Victor-Eugène Ardouin-Dumazet, dans Voyage en France, publié en 1895, fait cette description de l'Île-Tudy : Modèle:Citation bloc

En 1871, le peintre Théodore Gudin, qui est aussi propriétaire des marais de Kermor, confie à Eugène de Toulgoët, un armateur de Loctudy, la direction de la Société des pêcheries de Kermor qui se lance dans la pisciculture<ref>élevage de turbots, bars et autres poissons de luxe.</ref> dans des bassins créés en arrière de la digue, mais l'expérience tourne court<ref>Serge Duigou, L'Odet, plus belle rivière de France, éditions Palantines, 2010 [[[:Modèle:ISBN]]].</ref>. Selon une proposition de vente datant de 1900, les Pêcheries de Kermor, implantées sur le territoire de Combrit, mais situées à seulement Modèle:Unité du bourg de l'Île-Tudy, étaient constituées de trois bassins murés, dont un à crustacés, d'une superficie de Modèle:Unité, de quatre grands réservoirs, dont un d'eau douce et la superficie totale des pêcheries, alimentées par une prise d'eau dans l'anse du Pouldon, était de Modèle:Unité. Cette proposition de vente indique aussi que ces pêcheries sont protégées par une digue de Modèle:Unité de long, dont Modèle:Unité ont été refaits en 1897, que « la main-d'œuvre est à bas prix dans le pays » et inclut deux métairies, celle de Pendiry (Modèle:Unité) et celle de Beg-ar-Fritz (Modèle:Unité) « bordée d'une grande plage de beau sable blanc de plusieurs kilomètres ; on pourrait, comme spéculation, vendre des terrains pour construire des villas »<ref>L'Avenir commercial. Journal spécial de publicité du 18 mars 1900, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57068506/f9.image.r=Tudy.langFR.</ref>. Jean Cariou, qui fut maire de l'Île-Tudy, en devint par la suite le propriétaire<ref>Journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 15 mars 1913, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k643565h/f5.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le passage de la Rivière de Pont-l'Abbé

Un décret impérial établit en 1868 les tarifs des passages pour le franchissement de la Rivière de Pont-l'Abbé à l'Île-Tudy : « Pour le passage d'une personne non chargée, ou chargée d'un poids au-dessous de 5 myriagrammes [50 kilogrammes] », cinq centimes ; (...) ; par veau ou porc, cinq centimes ; pour un mouton, brebis, bouc, chèvre, cochon de lait, par chaque paire d'oies ou de dindons, trois centimes », mais le droit est diminué d'un quart lorsqu'ils sont plus de cinquante et de moitié lorsqu'ils vont au pâturage. Les personnes exerçant une responsabilité officielle (fonctionnaires, militaires, prêtres, pompiers, etc.) sont exemptées du droit de péage. Il est aussi précisé que « le batelier ne pourra être contraint de passer avant le laps de temps d'une demi-heure que lorsque les passagers lui assureront une recette au moins égale à cinquante centimes »<ref>"Bulletin des lois de la République française", juin 1868, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k486160r/f564.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Les épidémies du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Une épidémie de choléra, venue d'Audierne, atteint l'Île-Tudy et y fait 16 morts entre le Modèle:Date et le Modèle:Date ; une seconde épidémie y fait 5 morts entre le Modèle:Date et le Modèle:Date ; une troisième épidémie fait 7 morts entre le Modèle:Date et le Modèle:Date<ref>Henri Monod, Le Choléra (histoire d'une épidémie, Finistère 1885-1886), C. Delagrave, 1892, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61500477/f24.image.r=Tudy.langFR, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61500477/f25.image.r=Tudy.langFR, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61500477/f32.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Entre mai et août 1891, une épidémie de typhus éclate à l'Île-Tudy, faisant 84 malades dont 17 morts parmi le millier d'habitants de la commune à l'époque<ref>Robert-Héristel Gestin, " Département du Finistère. Instruction sur le typhus contagieux du Finistère", 1891, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5440391x/f13.image.r=Tudy.langFR et L. H. Thoinot, Rapport sur une épidémie de typhus exanthémathique observée à l'Île-Tudy (Finistère), Recueil des travaux du Comité consultatif d'hygiène, tome XXI, cité par Jules Rochard, Traité d'hygiène publique et privée, 1895, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6377505t/f887.image.r=Molene.langFR.</ref>. Le docteur Touren, médecin de la marine à Brest reçut une médaille d'or ; sœur Emmanuel, supérieure de la congrégation des Filles du Saint-Esprit à Quimper une médaille de vermeil et Le Corre, maire de l'Île-Tudy, Corre, quartier-maître infirmier, et Auguste-Jean-Marie Cadot, infirmier militaire, une médaille d'argent et quatre autres sœurs de la congrégation des Filles du Saint-Esprit ainsi qu'un soldat une médaille de bronze en raison de leur dévouement par un arrêté du Modèle:Date<ref>Journal officiel de la République française. Lois et décrets, n° du 13 décembre 1891, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64518686/f6.image.r=Tudy.langFR.</ref>. Un autre infirmier militaire dépêché sur place, Dandelot, mourut, victime lui-même de cette épidémie. Modèle:Citation bloc

En janvier 1896, un réseau de distribution d'eau potable ouvre à l'Île-Tudy<ref>Henri Monod, L'Alimentation publique en eau potable de 1890 à 1897 devant le Comité consultatif d'hygiène publique de France, 1901, Imprimerie administrative, Melun, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64841429/f40.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Autres événements du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

La première école a ouvert à l'Île-Tudy vers 1855 ; en 1879, le conseil général du Finistère accorde une subvention de 3 000 francs, qui s'ajoute à une subvention de 9 000 francs de la part de l'État, pour la construction d'une maison d'école de garçons, la commune n'ayant jusqu'à ce jour « qu'un local loué, très peu convenable et insuffisant »<ref>Rapports et délibérations du conseil général du Finistère, 179, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55621158/f248.image.r=Tudy.langFR.</ref> ; cette école existe toujours. Une « école de pêche<ref>Voir par exemple le journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 25 janvier 1910, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k642420n/f4.image.r=tudy.langFR.</ref> » existait aussi à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Un décret impérial du Modèle:Date autorise une deuxième coupe de goémon dans l'année à l'Île-de-Sein et à l'Île-Tudy, comme c'est déjà le cas à l'Île-de-Bréhat, entre le Modèle:1er août et le Modèle:1er octobre car ces îles « ne produisent d'autre combustible que le goémon »<ref>J.B. Sirey, "Recueil général des lois et des arrêts : en matière civile, criminelle, commerciale et de droit public", Sirey, 1857, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5545078t/f954.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

En 1879, le Conseil général du Finistère refuse d'exempter de la contribution personnelle mobilière les habitants de l'Île-Tudy (comme le sont ceux de Sein et de Molène), malgré la demande faite en ce sens par des habitants de la commune approuvés par le conseil municipal, car « l'Île-Tudy est reliée à la terre ferme par deux voies de communication praticables en tout temps et qui ont reçu ces dernières années de notables améliorations »<ref>"Rapports et délibérations du Conseil municipal du Finistère", 1879, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55621158/f26.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

En novembre 1892, ouvre le bureau télégraphique de l'Île-Tudy<ref>Journal Le Temps, Modèle:N° du 24 novembre 1892, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2335205/f4.image.r=tudy.langFR.</ref>.

Les pardons à l'Île-Tudy à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Le journal La Lanterne décrit ainsi le pardon de l'Île-Tudy en 1892 : Modèle:Citation bloc

Descriptions de l'Île-Tudy à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Fichier:Maufra - in-front-of-the-isle-tudy.jpg
Devant l'Île-Tudy
Maxime Maufra, 1898
Collection privée
Vente 2007

Le journal Le Rappel évoque à deux reprises le rôle des femmes à l'Île-Tudy, la première fois en 1869 (« Le 23 |mai] à l'Île-Tudy se présentait dans la salle du scrutin une petite fille déclarant que son père, occupé à relever ses casiers, l'avait envoyé pour déposer son bulletin de vote. Le bureau reçut le vote »<ref>Journal Le Rappel n° 37 du 9 juin 1869, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7529755b/f3.zoom.r=tudy.langFR.</ref>) , la seconde fois en 1888 : Modèle:Citation bloc

A. Mahé de La Bourdonnais décrit ainsi l'Île-Tudy en 1892 : Modèle:Citation bloc

Marius Sepet qui séjourne un mois à l'Île-Tudy en 1894 écrit : Modèle:Citation bloc

Le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

La crise sardinière du début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et l'essor de la dentelle

Modèle:Article détaillé

Fichier:Le Petit Journal 1er février 1903.jpg
La famine sur les côtes bretonnes (Le Petit Journal. Supplément du dimanche du Modèle:Date).
Fichier:Île-Tudy Le fourneau économique (Petit illustré 8 février 1903).JPG
Le Modèle:Citation de l'Île-Tudy en 1903, lié à la crise sardinière.
Fichier:Île-Tudy Femmes attendant le retour des bateaux.jpg
Île-Tudy : Femmes attendant le retour des bateaux de pêche (vers 1930).
Fichier:Île-Tudy Dentellières.jpg
Dentellières à l'Île-Tudy (avant 1920).
Fichier:La cale de l'Ile-TUDY , sardinières - 1954.JPG
Île-Tudy : chaloupes sardinières à la cale en 1954.

Une nette aggravation des conditions de vie survint avec la crise sardinière, liée à un phénomène climatique de grande ampleur qui fit s'éloigner les sardines des côtes bretonnes et à la surpêche, dans les premières années du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l'année 1902 voyant la fin de l'exploitation de la sardine et la fermeture des conserveries<ref>La conserverie Philippe et Canaud a subsisté jusqu'en 1962.</ref>, en dépit d'une tentative de reconversion dans la conserverie des légumes, qui échoua. Elle est surtout connue à Douarnenez, mais eût aussi de graves conséquences dans les autres ports de pêche comme l'Île-Tudy : le journal Le Figaro du Modèle:Date indique qu'« à l'Île-Tudy, sur 400 pêcheurs, 300 sont affamés » et qu'alors qu'un pêcheur ou un ouvrier soudeur gagnait en moyenne 600 francs, une femme employée aux conserveries gagnant en moyenne 150 francs, le salaire est tombé pour les soudeurs à 60 francs et pour les femmes à 12 francs<ref>Georges Bourdon, La misère bretonne le long de la côte, journal Le Figaro Modèle:N° du 19 janvier 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k286122q/f2.image.r=Tudy.langFR.</ref> ; le journal Le Petit Illustré du Modèle:Date en montre un aspect en présentant le "fourneau économique" de l'Île-Tudy à l'époque. Les enfants, les filles surtout, mais les garçons parfois et même les pêcheurs adultes durent tenter de gagner quelque argent en s'adonnant à la dentelle, dont l'industrie prit le relais de la sardine, « y compris à la lumière de la lampe à pétrole jusqu'à dix heures du soir », ce qui provoquait un absentéisme scolaire<ref>Rapport de l'inspecteur d'académie du Finistère, 1911.</ref>.

Des "dames patronnesses" de Quimper, de Pont-l'Abbé<ref>Madame Pichavant notamment.</ref> et de Combrit<ref>Madame Chauvel, épouse du maire de Combrit de l'époque.</ref>, installent en 1903 à l'Île-Tudy un atelier de broderie et de confection de dentelle et en 1905 des religieuses des Filles du Saint-Esprit créent un dépôt de dentelles dirigé par sœur Suzanne Vidélo<ref>Cet atelier était situé dans l'actuelle rue des Dentellières ainsi nommée par la suite et la tombe de cette sœur est toujours visible dans le cimetière communal.</ref>, (dentelle dite "au point d'Irlande"<ref>Pour le "point d'Irlande", il faut faire 5 mailles en l'air puis lâcher la boucle, introduire le crochet dans la deuxième boucle et reprendre la boucle lâchée pour la faire passer dans la maille, voir http://kbcpenmarch.franceserv.com/histoiredeladent/index.html.</ref>, car l'on fit venir une irlandaise pour apprendre sa technique de fabrication, qui n'est pas la même que la dentelle du reste du Pays bigouden dont le picot est différent<ref>http://vitrine.othpb.com/index.php?option=com_content&view=article&id=40&Itemid=50.</ref>); celle-ci transmit son savoir-faire à une femme de l'Île-Tudy, Marie Gouzien, laquelle l'apprit ensuite aux autres femmes ; la maison Pichavant, de Pont-l'Abbé, se chargeait de la commercialisation des dentelles. En 1910, 80 jeunes filles travaillent dans l'atelier-ouvroir, q ui donne en outre du travail à domicile à une centaine de femmes. En 1911, un rapport de l'inspecteur d'Académie conservé aux Archives départementales du Finistère fit étant du développement de l'absentéisme des fillettes qui se livraient à cette activité<ref>Exposition « Être un enfant en pays bigouden au tournant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle » qui s'est tenue du 27 mai au Modèle:Date au manoir de Kerazan en Loctudy.</ref>. À l'Abri du marin du petit port voisin de Sainte-Marine, les mousses apprennent alors à faire de la dentelle… Une îlienne, Madame Julien-Kerrest, reçut même le titre de « Meilleure ouvrière de France ».

Une îlienne témoigne : « Je gagnais cinquante six sous par jour à ce travail, plus que mon mari. J'étais heureuse ; je berçais mon petit du pied, sans quitter l'ouvrage. Mais on a eu de la misère pour attraper le point. C'est vingt sous le carré, et quand on perdait le point... »<ref name="berrytudy.free.fr" />.

En 1906, l'Île-Tudy compte 275 pêcheurs à bord de 50 bateaux, qui pêchent cette-année-là Modèle:Unité de maquereaux, Modèle:Unité de sardines, Modèle:Unité de poissons divers, Modèle:Unité de homards et langoustes, Modèle:Unité de crevettes<ref>Claude Vauclare, "Les pêches maritimes en Pays bigouden", IFREMER, 1985, consultable http://archimer.ifremer.fr/doc/1985/rapport-4137.pdf</ref>.

Des troubles éclatent en 1909 entre usiniers (patrons des conserveries) et pêcheurs à Penmarch, au Guilvinec, à Concarneau, mais aussi à l'Île-Tudy : « vingt soldats, sous les ordres d'un lieutenant, sont envoyés à l'Île-Tudy »<ref>Journal L'Aurore Modèle:N° du 11 septembre 1909, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7411894/f2.zoom.r=tudy.langFR.</ref>. Ce n'est qu'en juillet 1914 que rouvre la conserverie de l'Île-Tudy, les femmes employées ayant une augmentation de salaire, et les pêcheurs obtenant d'être payés désormais au mille (c'est-à-dire au nombre de sardines pêchées) et non plus au poids<ref>Journal Le Figaro Modèle:N° du 19 juillet 1914, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k290381m/f4.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Une caisse d'entraide des pêcheurs, dénommée La Fraternelle, venait aussi en aide aux familles de pêcheurs en difficulté. Une autre association, la Société maternelle de l'Île-Tudy s'occupait des secours aux enfants : son existence est attestée en 1910<ref>La Revue philanthropique, Paris, 1910, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6506870p/f462.image.r=Tudy.langFR.</ref> (sans doute avant) et elle existait encore en 1926<ref>La Revue philanthropique, Paris, 1926, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6513208m/f360.image.r=Tudy.langFR.</ref> (sans doute après).

Des marins-pêcheurs de l'Île-Tudy s'aventuraient parfois fort loin : le journal Ouest-Éclair du Modèle:Date cite le capitaine Moysan, de l'Île-Tudy, qui, sur le Joseph Vandewalle, « a découvert de nouveaux bancs de pêche au Groenland »<ref>Journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 18 octobre 1929, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6579742/f5.image.r=tudy.langFR.</ref>.

Une nouvelle crise de la sardine survient pendant la décennie 1930 : dans un article paru le Modèle:Date et intitulé La grande misère des pêcheurs des côtes bretonnes, le journal Ouest-Éclair décrit la grande misère des pêcheurs du Guilvinec et de Penmarch contraints d'émigrer ou de s'engager dans la Marine nationale et ajoute : « Il faut ajouter aux deux ports précédemment cités ceux de Lesconil, l'Île-Tudy et Sainte-Marine, qui ne sont pas mieux partagés tant s'en faut ». De nombreux habitants durent émigrer vers les ports du littoral atlantique comme Lorient, Saint-Nazaire ou La Rochelle, certaines familles partant travailler aux filatures de Warmeriville<ref>http://www.genealexis.fr/cartes-postales/warmeriville.php.</ref> près de Reims. Le journal L'Humanité indique par exemple que le Modèle:Date six bateaux sardiniers de l'Île-Tudy venus vendre leur pêche, pourtant d'excellente qualité, à Concarneau, n'ont pu trouver preneur et ont dû rejeter près de 100 000 sardines à la mer<ref>Journal L'Humanité Modèle:N° du 12 juin 1933, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k404667g/f3.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le journal Ouest-Éclair du Modèle:Date, sous le titre "La grande misère des pêcheurs bretons", évoque le cas d'un ancien pêcheur au long cours de l'Île-Tudy, âgé de 50 ans, Grégoire C.., qui, après avoir « pratiqué la rude pêche de Terre-Neuve », tente de vivre de la petite pêche ; chargé de huit enfants dont le plus jeune a à peine 3 ans, et décrit ainsi sa maison : Modèle:Citation bloc

Deux jours plus tôt, J. Courcuff écrivait dans le même journal : « Que l'on songe qu'à l'Île-Tudy, pour ne citer que ce petit port, la plupart des marins et leurs familles se nourrissent actuellement de coquillages et de pommes de terre ». Évoquant toujours l'Île-Tudy, le même auteur décrit ainsi le port : « Sur le terre-plein, auprès de la cale, devant l'unique hôtel sans clients, quelques pêcheurs déambulent par groupes de deux ou trois, font dix pas sur le trottoir ou au rebord d la chaussée, puis reviennent, et ainsi pendant des heures et des heures, pour tuer le temps, le ventre creux »<ref>Journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 13 février 1933, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6591880/f4.image.r=tudy.langFR.</ref>.

Pendant la décennie 1930, le travail de la dentelle est lui aussi en crise et ne procure plus guère de revenus d'appoint. Le journal Ouest-Éclair du Modèle:Date écrit, parlant de l'ensemble du littoral du Pays bigouden : Modèle:Citation bloc En 1939, Modèle:Mlle Toularastel, dentellière à l'Île-Tudy, reçoit le titre honorifique de « meilleure ouvrière de France »<ref>Journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 14 août 1939, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6617126/f6.image.r=tudy.langFR.</ref>. Vers 1950, on comptait encore 200 dentellières à l'Île-Tudy.

Les querelles liées à la laïcité au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

L'école, tenue par les Filles du Saint-Esprit (qui avaient aussi ouvert un bureau de bienfaisance en 1898), est laïcisée le Modèle:Date- par arrêté du préfet du Finistère en vertu de la [[association loi de 1901|loi du Modèle:1er juillet 1901]]<ref>Journal L'Aurore n° 1784 du 7 septembre 1902, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k728482v/f2.image.r=tudy.langFR.</ref>.

Le journal La Croix écrit le Modèle:Date : Modèle:Citation bloc

En 1912, l'Île-Tudy fait partie des 32 communes du Finistère qui possèdent une section du Parti socialiste SFIO<ref>Hubert Rouger, Encyclopédie socialiste, syndicale et coopérative de l'Internationale ouvrière, tome 2, 1912, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63272841/f287.image.r=Tudy.langFR.</ref>. La commune a voté à gauche pendant tout le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Un rite religieux : la "procession à la mer"

Fichier:Pèlerinage de la mer à l'Île-Tudy.jpg
"Procession à la mer" à l'Île-Tudy vers 1905 (dessin de Louis Rivière)

Dans une nouvelle intitulée Anne-Marie, publiée en 1905, Louis Rivière décrit ainsi la « procession à la mer », qui avait lieu après la cérémonie de la Première communion : Modèle:Citation bloc

Le prodige de l'Île-Tudy

En 1906, une fillette de 4 ans, Marie Le Guen, habitant avec ses parents pêcheurs une modeste chaumière à l'Île-Tudy, devint un véritable phénomène, qui fut évoqué dans tous les journaux de la presse parisienne de l'époque. Un hasard naturel qu'elle portait, gravé dans sa cornée de son œil gauche un stigmate qui pouvait se lire comme étant le chiffre 22,4 ; d'aucuns y virent une manifestation surnaturelle et la modeste chaumière devint un temps un véritable lieu de pèlerinage, attirant aussi force curieux ; elle devint célèbre dans toute la Bretagne et son cas fit l'objet de maintes discussions scientifiques et ésotériques<ref>Journal La Justice n° du 25 juillet 1906, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8271235/f1.zoom.r=Tudy.langFR ; journal La Lanterne Modèle:N° du 24, juillet 1906, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7507489x/f1.zoom.r=Tudy.langFR ; etc.</ref>.

L'« Abri du marin »

L'« Abri du marin » de l'Île-Tudy ouvre en octobre 1908, grâce au prix Monthyon décerné en 1907<ref>Journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 21 avril 1908, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6417769/f2.image.r=Tudy.langFR.</ref> à l'Œuvre des Abris du marin créée par Jacques de Thézac. Celui-ci mit l'Abri à la disposition des officiers de la base d'hydravions américains à partir de 1917. Le déclin du port de pêche de l'Île-Tudy entraîna sa fermeture en 1933<ref>Frédéric Tanter, "Les pêcheurs bretons et les Abris du Marin", éditions Sked, 1995, Modèle:ISBN erroné Modèle:BNF.</ref>.

En avril 1914, l' Annick, un dundee langoustier de l'Île-Tudy, se perdit sur la Basse du Lys (près de Camaret), avec son équipage composé de trois hommes, dont le patron Maxime Teurtroy, et d'un mousse. On ne retrouva rien du bateau, ni une épave, ni un cadavre<ref>Auguste Dupouy, "Pêcheurs bretons", 1920, réédition Le Signor et Puget, Le Guilvinec, 1978.</ref>.

La Première Guerre mondiale

Fichier:003 Île-Tudy Le monument aux morts.JPG
Île-Tudy : le monument aux morts.

Quarante-sept soldats et marins de l'Île-Tudy sont morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Leur liste est consultable sur un site Internet<ref>Memorialgenweb.org - Ile-Tudy : monument aux morts.</ref>. Parmi eux, huit ont disparu en mer.

En mai 1924, un quartier-maître originaire de l'Île-Tudy, Toularastel, 21 ans, meurt des suites de ses blessures consécutives à une explosion survenue à bord du cuirassé Patrie en rade des Salins-d'Hyères<ref>Journal Le Temps, Modèle:N° du 26 mai 1924, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k245482g/f3.zoom.r=Tudy.langFR.</ref>.

La base d'hydravions

Pour protéger les convois maritimes de ravitaillement arrivant des États-Unis et attaqués par les sous-marins U-Boote de la Kriegsmarine, la Marine française décida d'implanter un poste d'attente et d'alerte sur la côte bigoudène : le plan d'eau de L'Anse du Pouldon à l'Île-Tudy fut choisi en raison de sa protection naturelle et de ses facilités logistiques par le Centre d'aviation maritime de Lorient et équipé de 4 hydravions français d'observation, la base étant opérationnelle à partir de juin 1917, la cale de mise à l'eau étant mise en service le Modèle:Date. Les officiers étaient logés à l'Hôtel Jehanno et les soldats dans l'ancienne conserverie Béziers, désaffectée en 1911. À partir du Modèle:Date, la base est utilisée par la marine américaine qui y implante 12 hydravions Donnet-Denhaut, conçus par François Denhaut, en juillet 1918, puis 21 hydravions Donnet-Denhaut et Curtiss, fabriqués aux États-Unis par la Curtiss Aeroplane and Motor Company, à la veille de l'armistice ; 363 marins américains et pas moins d'une vingtaine d'officiers sont alors affectés à cette base. Les Américains construisirent une nouvelle cale, dite encore aujourd'hui « cale des Américains », pour faciliter la remontée des hydravions amerrissant dans l'anse du Pouldon<ref name="kbcp">http://kbcpenmarch.franceserv.com/hydravions/index.html.</ref>.

Les hydravions effectuaient des patrouilles de surveillance de l'activité sous-marinière allemande et escortaient les convois maritimes américains. Ils effectuèrent à partir de la base de l'Île-Tudy Modèle:Nb de surveillance ou de convoyage et 15 bombardements de sous-marins<ref name="kbcp" />. Au début du mois de mars 1918, deux aviateurs alliés s'écrasèrent à bord d'un hydravion sur la grève de l'île Chevalier<ref>Journal Le Gaulois du 5 mars 1918, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5375477/f3.image.r=Tudy.langFR.</ref> ; l'un avait succombé à ses blessures, l'autre fut retrouvé enfoncé dans un mètre de vase<ref>Journal La Croix Modèle:N° du 6 mars 1918, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k259956v/f4.image.r=Tudy.langFR.</ref>. Le pilote, Shaggs, et son observateur, Bailey, furent inhumés à l'Île-Tudy<ref>Journal Le Figaro Modèle:N° du 7 mars 1918, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k291704h/f2.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

En 1936 encore, des hydravions utilisaient encore le plan d'eau de l'Île-Tudy si l'on en croît le journal Ouest-Éclair du Modèle:Date qui évoque l'accident d'un hydravion en rade de Brest « revenant de l'Île-Tudy »<ref>Journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 4 février 1936, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6604277/f4.image.r=tudy.langFR.</ref>.

Les débuts du tourisme ... malgré les problèmes d'hygiène

Dès 1884 le comte Arthur de Coëtlogon<ref>Arthur Alain Constant de Coëtlogon, né le Modèle:Date à Paris, décédé le Modèle:Date à Paris ; sa famille est originaire de Ploudaniel (Finistère).</ref> et Maurice de Laubière<ref>Maurice de Laubière (1854-1928) était un passionné de plaisance habitant la propriété de Roz-an-Had à Loctudy.</ref> créent la « Société des régates de l'Île-Tudy-Loctudy »<ref>Désormais le « Yacht-Club de l'Odet », voir http://mj.cotten.free.fr/yco.html.</ref>, qui attire à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle la fine fleur de la plaisance française de l'époque, des hommes comme Jacques de Thézac, le fondateur des Abris du marin, Edgar de Broc, châtelain du Perennou en Combrit, le peintre André Dauchez, qui vivait à Sainte-Marine, etc. Une Grande croisière du Sud-Ouest était alors organisée chaque année, commençant à l'Île-Tudy, et se poursuivant ensuite pendant l'été le long des ports de la côte atlantique, les yachts faisant tour à tour escale à Lorient, Saint-Nazaire, Les Sables d'Olonne, La Rochelle, Royan, etc. où des courses-croisières étaient organisées ; de nombreuses notabilités y participent, par exemple le comte Maxence de Polignac, sur son yacht Guimili en 1888<ref>Journal Gil Blas Modèle:N° du 27 juin 1888, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7520056j.r=Tudy.langFR.</ref>. Le journal Gil Blas écrit le Modèle:Date : Modèle:Citation bloc

En 1895, Amédée de Lécluse-Trevoëdal<ref>Amédée de Lécluse-Trévoëdal, né en 1836, décédé en 1898, fut maire d'Audierne, conseiller général du Finistère, et était propriétaire du château de Locquéran à Plouhinec.</ref> devient le président de la Société des régates de l'Île-Tudy<ref>Journal Gil Blas Modèle:N° du 15 octobre 1895, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7525398g/f4.image.r=Tudy.langFR.</ref>. Les marins-pêcheurs de l'Île-Tudy organisaient leurs propres courses. Ces régates prirent fin en 1906 à la suite d'une rixe qui opposa les pêcheurs, plutôt « rouges », aux plaisanciers, plutôt conservateurs, dans le contexte politique tendu de l'époque<ref name="berrytudy.free.fr" />.

Pierre Laîné fit construire en 1888 le premier hôtel de l'Île-Tudy : l'hôtel Tudy. L'hôtel Jehanno-Coyac<ref>http://fr.topic-topos.com/hotel-jehanno-coyac-ile-tudy.</ref>, ouvre à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (il eut notamment pour client Aristide Briand) et en 1911 la famille Joncour ouvre l'hôtel Tudy<ref>http://fr.topic-topos.com/hotel-tudy-ile-tudy.</ref>, qui attira une clientèle aisée (dont des Russes blancs réfugiés) ainsi que des artistes, transformant petit à petit le petit village de pêcheurs en station balnéaire. L'essor du tourisme ne fut possible qu'après le déclin des conserveries, qui répandaient des effluves propres à décourager les baigneurs. En 1924, le nombre des estivants séjournant à l'Île-Tudy est estimé à 200 environ<ref name="eclair">Journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 18 août 1924, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5846018/f2.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

En 1923, la municipalité demande l'autorisation de construire quatre cabinets d'aisance sur la plage de l'Île-Tudy et reçoit l'autorisation de les construire « dans des endroits nettoyés par presque toutes les marées »<ref>"Département du Finistère. Procès-verbaux et rapports du Conseil départemental d'hygiène et des commissions sanitaires du Finistère, année 1923", 1924, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6497564g/f67.image.r=Tudy.langFR.</ref>. L'hygiène à l'Île-Tudy laissait à l'époque beaucoup à désirer comme en témoigne cette lettre d'un estivant, parue dans le journal Ouest-Éclair : Modèle:Citation bloc

La qualité des hôtels était alors médiocre si l'on en juge par la suite de la lettre du même estivant : « Des hôtels dont les propriétaires font de leur mieux. Mais pas assez de confort élémentaire. Nourriture saine, mais insuffisamment préparée ou même insuffisante les jours de coup de feu où l'on mécontente tout le monde ; service défectueux faute d'un personnel assez nombreux et aguerri ; gêne réelle des pensionnaires par suite d'une surpopulation incompatible avec les moyens dont on dispose »<ref name="eclair" />.

En 1937, le nombre des estivants à l'Île-Tudy, séjournant tant à l'hôtel que chez l'habitant, est estimé à 500 personnes<ref>Contre un millier à Pont-l'Abbé, 5 à 6 000 à Loctudy, autant à Lesconil, 500 à Penmarch, 200 à Sainte-Marine, 100 au Guilvinec, selon le journal Ouest-Éclair no 14924 du 19 septembre 1937, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5012018/f4.image.r=Sainte-Marine.langFR.</ref>.

La cohabitation entre marins-pêcheurs et touristes était parfois difficile, comme en témoigne cet article du journal Ouest-Éclair du Modèle:Date : Modèle:Citation bloc

Une anecdote connue illustre aussi la difficile cohabitation entre « îliens » et touristes : entre 1930 et 1960, les « non-îliens » étaient surnommés « Parisiens » ou « cons », cette dernière expression étant aussi valable pour les Loctudiens<ref name="guillot">http://benoit.guillot1.free.fr/etude/pdf/dossier_pic_plateforme_03_06_2011.pdf.</ref>.

Le cinéma de l'île-Tudy

En 1934, Corentin et Corentin Le Corre, tenanciers du "Café du port" ouvrent une salle de cinéma baptisée "Le Malamock", qui devint célèbre en étant cité au Guinness Book comme ayant la plus petite cabine de projection au monde. Ce cinéma a fermé en novembre 2016<ref>https://www.letelegramme.fr/soir/ile-tudy-le-cinema-veut-changer-le-scenario-27-07-2018-12038340.php</ref>.

Naufrages et sauvetages

Nombreux furent certainement les naufrages et sauvetages antérieurs à la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, mais l'histoire n'en a pas conservé la trace, sauf exceptionnellement : par exemple le "Bulletin du commerce" du Modèle:Date nous indique que dans la nuit du 3 au Modèle:Date, le chasse-marée Le Hasard, de Bordeaux, se dirigeant sur Brest, heurte une roche près des Glénan, se remplit d'eau, perd sa mâture, a des avaries considérables (il n'est pas réparable) mais des chaloupes de pêcheurs parviennent à le remorquer jusqu'à l'Île-Tudy<ref>"Bulletin du commerce" Modèle:N° du 14 juillet 1818, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63758539/f3.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

En février 1879, le Saint-Joseph, un bateau de pêche de l'Île-Tudy chavire en mer : le naufrage fait trois victimes et six rescapés, secourus par une chaloupe de secours<ref>Journal Le Gaulois du 5 février 1879, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k522974r/f3.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date un langoustier de l'Île-Tudy fait naufrage au sud-est de l'île de Penfret perdant ses six hommes d'équipage et son capitaine Julien Bargain<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'îlot rocheux de l'archipel des Glénan situé poche du lieu où s'est déroulé le drame porte depuis le nom de Kastell Bargain en hommage à son capitaine<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>..

Le Modèle:Date, le bateau du passeur faisant le service entre l'Île-Tudy et le continent, chavire avec cinq passagers à bord qui, malgré le froid glacial, réussissent tous à nager jusqu'à l'île Garo<ref>Journal La Croix Modèle:N° du 20 février 1888, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k211662k/f3.image.r=tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, Joseph Le Pempe, pilote à l'Île-Tudy et deux matelots, Eugène Bourlaouen et Joseph Kergoat, inscrits à Quimper, se portèrent dans un canot non ponté, par tempête de sud-ouest et mer démontée, au secours du Caroline-Victoire, de Cherbourg, et réussirent à le conduire, de l'entrée de Bénodet où il risquait de s'échouer, dans la baie de Concarneau où il eut un mouillage plus sûr<ref>Annales du sauvetage maritime, 1891-1892, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5765754v/f694.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, le canot de pêche Le Finistère, de l'Île-Tudy, sombre à deux milles nautiques de l'ouest de la Pointe de Saint-Oual en Loctudy ; les sept hommes d'équipage sont sauvés par les chaloupes Radegonde-Joséphine et Mélin, mais l'un des marins décède des suites de cet accident de mer<ref>Revue maritime et coloniale, 1895, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34611v/f727.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, le sloop Dieu-nous-protège, de l'Île-Tudy, est jeté à la côte près d'Étel ; cette fortune de mer fait un mort<ref>Revue maritime et coloniale, 1895, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34613j/f200.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Dans la nuit du Modèle:1er au Modèle:Date, les Deux-Sœurs, un canot de pêche de l'Île-Tudy, disparaît lors d'une tempête avec cinq hommes à bord au large des Glénan ; ce naufrage laisse des veuves et de nombreux orphelins<ref>Journal des débats politiques et littéraires du 5 octobre 1895, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k468063n/f4.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, les six hommes d'équipage de la chaloupe de pêche Saint-Joseph, du Guilvinec, en perdition à l'entrée du port de l'Île-Tudy, sont sauvés par François Bargain, fils du pilote de l'Île-Tudy et huit de ses camarades, qui réussissent à accoster, malgré la mer démontée, la chaloupe en détresse et à ramener à terre ses six hommes d'équipage<ref>Annales du sauvetage maritime, 1896, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58307947/f56.image.r=Tudy.langFR et https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58307947/f66.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

En février 1900, le Petit-Mousse de l'Île-Tudy, parti à la pêche aux maquereaux avec neuf hommes d'équipage, disparaît corps et biens lors d'une tempête<ref>Journal Le Temps, Modèle:N° du 22 février 1900, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k236302f/f3.image.r=tudy.langFR.</ref> ; ce naufrage fait 8 veuves et 18 orphelins<ref>Journal La Croix Modèle:N° du 22 février 1900, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2188747/f4.image.r=Tudy.langFR.</ref> et le Modèle:Date le Neptune disparaît corps et biens aux alentours des Glénan, faisant cinq victimes<ref>Journal "La Croix" Modèle:N° du 14 février 1900, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k218860c/f4.image.r=tudy.langFR.</ref>.

L'inauguration du canot de sauvetage Augustin-Carré, don généreux d'un anonyme, a lieu le Modèle:Date, le canot étant solennellement béni ce jour-là par François-Virgile Dubillard, évêque de Quimper<ref>Journal La Croix Modèle:N° des 27 et 28 mai 1900, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k219022j/f4.image.r=tudy.langFR.</ref>. La station de sauvetage de l'Île-Tudy a été mise en service en 1901<ref>Journal Le Rappel, Modèle:N° du 14 mai 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7548123j/f2.zoom.r=tudy.langFR.</ref>

Le Modèle:Date, trois bateaux chargés de sable, l' Adolphe-et-Marie, le Notre-Dame-du-Guilvinec et l' Anna, sont jetés à la côte par la tempête et complètement brisés. Les équipages sont sauvés<ref>Journal La Lanterne Modèle:N° du 2 février 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7511031r/f2.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, les six hommes d'équipage du Brennus, en train de couler devant la pointe de Mousterlin sont sauvés par la Jeanne-Gabrielle de l'Île-Tudy ; ce sauvetage donna lieu à une chanson, dont le texte est consultable intégralement en première page du journal Ouest-Éclair du Modèle:Date, sur l'air de La Paimpolaise et dont voici un extrait<ref>Journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 29 octobre 1905, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k640871f.r=tudy.langFR.</ref> : <poem>

(...) Sous les coups de mer brisant en rage
Le patron et ses cinq marins
Se débrouillaient avec courage
S'efforçant de tenir sur l'eau...
Hélas, pauvre gâs, qui vous entendra !!!...
(...) Mais il est un Dieu qui vous aime
(Pêcheurs, ne l'oublions jamais)
Dieu sur ceux du Brennus veillait ..,
Dans l'ombre voici qu'un bateau surgit
C'était la Jeanne-Gabrielle
Que le ciel conduisait à point.
« Y'a pour sûr du monde qui appelle ! »
Avait dit le patron soudain. (...)

</poem> Le Modèle:Date, le bateau de sauvetage de l'Île-Tudy réussit à secourir le pilote et le mousse du bateau-pilote Le Ramier, qui était sorti du port de l'Île-Tudy pour piloter un vapeur anglais, et ne réussissait pas à rentrer au port en raison d'un fort ouragan. Le bateau de sauvetage, commandé par François Bargain, réussit à sauver les deux marins, mais ne put rentrer au port ; il se réfugia à Bénodet et rentra au port de l'Île-Tudy le lendemain<ref>Annales du sauvetage maritime, 1905, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5802652b/f33.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, le canot de pêche Souris, de l'Île-Tudy, sombre au large de la pointe de Combrit. Les trois hommes à bord, deux originaires de l'Île-Tudy et un de Combrit, sont noyés<ref>Journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 4 janvier 1907, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k641303h/f4.zoom.r=tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, le sardinier Perle IV, de l'Île-Tudy, chargé de 4 à 5 000 sardines, coule après avoir chaviré sous l'effet d'une rafale de vent, près de l'entrée du port de Concarneau L'équipage fut sauvé et le bateau renfloué<ref>Journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 4 juillet 1908, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k641850n/f4.image.r=tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, Constant Gouzien, de l'Île-Tudy, qui pêchait dans l'Odet, sauva difficilement au péril de sa vie, risquant de s'enliser lui-même, un petit mousse de Sainte-Marine, dénommé Certain, qui s'enlisait dans la vase sur la rive gauche de l'Odet<ref>"Annales du sauvetage maritime", octobre 1908, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5802709p/f56.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, le bateau de pêche Marguerite, de Loctudy, chavire à la suite d'un coup de vent entre Bénodet et l'Île-Tudy ; les trois marins naufragés, exténués de froid, furent recueillis par un bateau de pêche de l'Île-Tudy, commandé par Jean-Yves Guinvarch, et ramenés à Loctudy<ref>Annales du sauvetage maritime, 1909, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58027125/f91.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, le canot Jeanne-d'Arc, de l'Île-Tudy, chavire sur l'Odet dans l'anse de Kerdour où il s'était réfugié pour pouvoir pêcher au chalut malgré la tempête. Tout l'équipage est noyé<ref>Journal La Lanterne Modèle:N° du Modèle:1er janvier 1920, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7511360h/f4.zoom.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, trois femmes, embarquées à bord du bateau du passeur entre Loctudy et l'Île-Tudy, tombent à l'eau alors que le bateau venait de quitter la cale de Loctudy. Ne sachant nager, elles se seraient noyées si deux d'entre elles n'avaient été secourues par Dominique Guinvarc'h, un marin de l'Île-Tudy et la troisième par un douanier<ref>Annales du sauvetage maritime, 1920, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57680974/f62.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, le bateau de sauvetage Augustin Carré, de l'Île-Tudy, se porta au secours d'un navire en détresse, le chalutier à vapeur Givenchy, de La Rochelle, échoué par gros temps sur le plateau rocheux de Penhoët à environ Modèle:Unité du phare de Landoz, sans parvenir à le renflouer ce jour-là, ce qui fut fait deux jours plus tard grâce à deux remorqueurs de l'État, le Pen Mané et le Hêtre et le Givenchy fut conduit dans le port de Loctudy<ref>Annales du sauvetage maritime, 1921, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5766545h/f55.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, alors que la tempête faisait rage, la douane de Bénodet alerte par télégramme la station de sauvetage de l'Île-Tudy : « deux navires sont en danger de faire côte » près de la pointe de Bénodet. Le patron Herry rassemble son équipage et le canot de sauvetage part à leur recherche, en vain. Incapable en raison de l'état de la mer de rentrer à son port d'attache, le canot de sauvetage se réfugie à Bénodet. Les deux bateaux en difficulté avaient réussi à rentrer dans ce même port par leurs propres moyens<ref>Annales du sauvetage maritime, 1922, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57665747/f96.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, le bateau de pêche Isly, de l'Île-Tudy, chavire près de la Perdrix et les trois hommes qui étaient à bord, réussissent à s'accrocher à leur embarcation et sont sauvés par le Maoutik, commandé par Jean-Marie Adam<ref>"Annales du sauvetage maritime", 1923, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5766629r/f130.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, la chaloupe Jeanne Augustine, de Loctudy, s'échoue sur la roche Vérez à l'entrée de Bénodet. L'Augustin Carré, bateau de sauvetage de l'Île-Tudy, vient la secourir en dépit du gros temps, mais ne trouve que quelques épaves, la chaloupe venant de disparaître. Son équipage s'était sauvé au moyen d'une petite embarcation<ref>"Annales du sauvetage maritime", 1924, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5766638q/f85.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, le bateau du passeur de l'Île-Tudy part à la dérive, sa voile déchirée, et se trouvait non loin des brisants, lorsqu'il est secouru par le canot de sauvetage de l'Île-Tudy, l'Augustin Carré<ref>"Annales du sauvetage maritime", 1826, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5768313g/f66.image.r=Tudy.langFR.</ref>. « Cet événement prouve une fois de plus la nécessité de doter l'Île-Tudy d'une vedette à vapeur qui, par tous les temps, assurerait le service régulier et dans de bonnes conditions entre l'île et le continent » ajoute le journal Ouest-Éclair<<ref>Journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 22 décembre 1925, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k648227b/f3.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, La Madeleine, un bateau de pêche de l'Île-Tudy, coule près du phare de Langoz ; l'équipage est sauvé<ref>Journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 6 avril 1927, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k657048r/f8.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, deux marins de l'Île-Tudy, Alain Le Berre, 64 ans, et Alain Toularastel, 23 ans, chavirent à bord de leur plate dans l'anse du Pouldon et allaient se noyer. Ils sont sauvés par un autre pêcheur, François Guinvarc'h, 63 ans<ref>"Annales du sauvetage maritime", 1929, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5828429t/f101.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, René Toularastel, pêcheur à l'Île-Tudy, recueillit quatre naufragés entre Bénodet et l'Île-Tudy, au niveau du Téven, partis de Bénodet sur une plate; l'un d'eux, Hee [père] était déjà mort, les trois autres (Hee [fils], Christien et Mandez) ramenés par ce pêcheur de 67 ans à l'Île-Tudy<ref>"Annales du sauvetage maritime", 1930, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58284915/f78.image.r=B%C3%A9nodet.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, le thonier Saint-Laurent-de-Groix sombre à 5 milles au large de l'Île-Tudy ; l'équipage est sauvé, mais un autre thonier de Concarneau, le Roche-des-vins perd deux hommes lors de la même tempête<ref>Journal Le Matin Modèle:N° du 22 septembre 1930, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5770180/f3.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, un goémonier de Loctudy, Yvon Daniel, est renversé par une lame et son bateau coule ; il est sauvé de justesse par le bateau du passeur de Loctudy à l'Île-Tudy qui s'est porté à son secours<ref>"Annales du sauvetage maritime", 1931, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5828500p/f99.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Le Modèle:Date, le canot à moteur Passeur, qui assure la traversée entre l'Île-Tudy et Loctudy est abordé par un autre bateau, la Marie-Stella, et coule avec 14 personnes à bord. Toutes furent sauvés<ref>Journal L'Ouest-Éclair Modèle:N° du 20 janvier 1936, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6604120/f4.image.r=Tudy.langFR.</ref>.

Portrait d'un pêcheur de l'Île-Tudy : « tonton Michel »

Fichier:011 Monument à la mémoire des jeunes gens de l'Île-Tudy déportés le 20 juin 1944 et croix.JPG
Le monument commémoratif à la mémoire des jeunes gens de l'Île-Tudy déportés le Modèle:Date.

Le journal Ouest-Éclair publie en 1937 cette description d'un vieux pêcheur de l'Île-Tudy : Modèle:Citation bloc

La Seconde Guerre mondiale

L'épisode de l'opération manquée du Jouet des Flots illustre la précarité des moyens dont disposait le Comité français de Libération nationale pour assurer les liaisons avec la France occupée : le Jouet des Flots était un vieux caboteur à moteur qui transportait des pommes de terre le long de la côte bretonne. Yves Le Hénaff, un lieutenant de vaisseau de retour d'Afrique du nord et chargé de missions spéciales après un entrainement intensif au Royaume-Uni, l'achète dans le but d'organiser l'évasion d'aviateurs alliés dont les avions avaient été abattus, ainsi que le passage en Angleterre de personnalités de la Résistance dont Pierre Brossolette, Émile Bollaert, Jacques Maillet, Émile Laffon. Les voyageurs sont cachés dans la villa familiale de Le Hénaf et le Modèle:Date vers 20 heures, son adjoint James Bargain et deux pécheurs de l'Île-Tudy assurent le transbordement des passagers à destination du large d'Ouessant où une vedette anglaise rapide doit venir les prendre ; mais une voie d'eau dans le raz de Sein coule le moteur et les personnes embarquées doivent débarquer discrètement, mais trempées, à Feunten-Aod, une anse abritée près de Plogoff le lendemain vers 8 heures du matin. Les Allemands ayant appris l'échouage du bateau organisent des patrouilles et parviennent à arrêter Pierre Brossolette, Émile Bollaert et Le Hénaff<ref>http://www.fondationresistance.org/documents/ee/Doc00006-007.pdf.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Quatorze jeunes hommes de l'Île-Tudy, à la suite d'une escarmouche les ayant opposés aux Allemands près de l'étang du Corroac'h en Combrit, furent victimes de la rafle du Modèle:Date et déportés le Modèle:Date par le dernier convoi parti de Pantin<ref>http://memoiredeguerre.pagesperso-orange.fr/deportation/29/deportes-tudy.htm.</ref> aux camps de concentration de Dora, Buchenwald ou Ellrich où ils arrivent le Modèle:Date ; 13 d'entre eux y moururent, un seul en revenant vivant. La Seconde Guerre mondiale a fait par ailleurs cinq autres victimes dont les noms sont aussi sur le monument aux morts de la commune, dont un autre déporté. Modèle:Boîte déroulante/début

  • Liste des 14 résistants victimes de la rafle du Modèle:Date :
    • Joseph Cluyou, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de déportation d'Ellrich [Matricule 77784 (Bu)].
    • François Coupa, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé à une date inconnue (disparu) au camp de déportation de Dora. [Matricule 77742 (Bu)]
    • Grégoire Coupa, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de déportation de Nordhausen. [Matricule 77738 (Bu)]
    • Eugène Crates, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77743 (Bu)]
    • Louis Denic, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, libéré de Dora le Modèle:Date. [Matricule 77755 (Bu)]
    • Pierre Jean René Diquelou, , né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77787 (Bu]
    • Georges Joseph Gouasdoué, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77737 (Bu)]
    • Pierre Gouasdoué (frère du précédent), né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, disparu. [Matricule 77739 (Bu)]
    • Aimé-Victor-Louis Guéguen, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration d'Ellrich. [Matricule-77801 (Bu)]
    • François Yves Paul Guinvarch, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77786 (Bu)]
    • Félix Edgar Ferdinand Marie Guinvarch, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77757 (Bu)]
    • Jean Guinvarch, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77741 (Bu)]
    • Gilbert Alexandre Le Bris, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé en déportation le Modèle:Date au camp de déportation de Dora. [Matricule 77740 (Bu)]
    • Marcel Perrin, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora.
    • Maurice Joseph Volant, né le Modèle:Date à l'Île-Tudy, déporté à Buchenwald, décédé le Modèle:Date au camp de concentration de Dora. [Matricule 77744 (Bu)]

(Source: Memorialgenweb.org - Ile-Tudy : plaque commémorative de la rafle du 20 juin 1944.)

Après la Seconde Guerre mondiale

Auguste Dupouy décrit ainsi l'Île-Tudy en 1944 : « L'Île-Tudy, qui eût jusqu'à quatre-vingts canots sardiniers, n'en a plus qu'une dizaine. Que ce port était pur, il y a seulement un quart de siècle ! Le tourisme l'a banalisé. Ses maisons de marins, toutes simples et si avenantes avec leurs jardinets fleuris de reines-marguerites et de dahlias, s'effacent d'année en année devant les bicoques de villégiature »<ref>Auguste Dupouy, "La Basse-Bretagne", éditions Arthaud, Grenoble, 1944</ref>.

À partir de la décennie 1950, de nombreuses maisons furent construites à l'entrée de l'Île-Tudy, à la périphérie nord-est de l'agglomération, en direction du « Sillon » et de l'étang de Kermor, dans le quartier dénommé « La Cité », mal protégé par le fragile cordon de dunes et situé en zone inondable. La forte pression foncière de l'époque, et des décennies suivantes, fut surtout liée à la demande de construction de résidences secondaires liées à la proximité des plages et à la qualité des sites<ref name="cartorisque" />. Désormais les prix ont flambé à l'Île-Tudy, la moindre villa y coûte plus de Modèle:Unité.

En septembre 1957, 300 femmes de l'Île-Tudy et des environs entourent 4 ostréiculteurs venus du Morbihan et de Vendée pour les empêcher de développer leur activité sur les zones sableuses de la Rivière de Pont-l'Abbé car celles-ci sont depuis un temps immémorial une source d'activité et de revenus pour les femmes qui y pêchent les coquillages<ref>Steven Lecornu, Les bancs de sable chasse gardée des femmes de l'Île-Tudy, journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 5 octobre 2020.</ref>.

Le Modèle:Date est créée l'Union nautique populaire Quimper Île-Tudy, dont le président est François Trellu, association affiliée à la Fédération des Œuvres laïques du Finistère et dont le siège est fixé à la mairie annexe de Quimper-Kerfeunteun. L'école de voile<ref>http://cniletudy.free.fr/.</ref>, située « rue des Mousses », a ouvert en 1961. La municipalité de l'Île-Tudy achète en 1962 l'ancienne conserverie Divanac'h et la loue à l'association : c'est le début du centre nautique de l'Île-Tudy, doté en 1966, après de gros travaux, d'un internat. L'acquisition des locaux d'une autre ancienne conserverie permet à l'école de voile de développer des classes de mer. La ville de Quimper ayant décidé en 2004 de ne plus subventionner le centre, celui-ci prend en 2005 le nom de centre nautique Île-Tudy<ref>http://cniletudy.free.fr/histoire-classe-de-mer-bretagne.html.</ref>.

Politique et administration

Modèle:ÉluDébut Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu actuel Modèle:ÉluDonnées Modèle:ÉluFin

Héraldique

Modèle:Blason commune

Démographie

Modèle:Population de France/tableau

Modèle:Population de France/graphique

Commentaire : La population de l'Île-Tudy a connu une évolution très contrastée : le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle a été une période de croissance démographique quasi continue (sauf pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire) et forte, la population étant multipliée par six entre 1793 et 1901, année du pic démographique avec 1240 habitants. Le recensement de 1901 comptabilise 288 marins sur une population totale de Modèle:Nombre. La plupart des familles étaient alors de 6 ou 7 enfants, voire plus<ref>Geneviève d'Haucourt, Dentellières et brodeuses dans le Sud-Finistère selon une enquête d'octobre-novembre 1941, revue Études sociales, mai 1973, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62833656/f14.image.r=Tudy.langFR.</ref>. Par contre au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la population communale connaît un déclin quasi-continu jusqu'en 1990, perdant un peu plus de la moitié de sa population en 89 ans entre 1901 et 1990, en dépit d'un léger rebond temporaire pendant la décennie 1960. Cette évolution démographique contrastée s'explique bien sûr par les changements économiques survenus, l'Île-Tudy ayant été un port prospère au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant de connaître une grave crise économique au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Toutefois, depuis 1990, un nouvel essor démographique est sensible, la commune gagnant 211 habitants entre 1990 et 2010 (+ 40,7 % en 20 ans) en raison de la relative proximité de Quimper, de nombreux nouveaux habitants étant des migrants pendulaires travaillant dans l'agglomération quimpéroise (ce qui a été facilité par la mise en service de la route transbigoudène Quimper-Pont-l'Abbé, désormais une voie express) et de l'attractivité littorale, y compris pour des retraités venus s'installer là pour finir leurs jours. La pénurie de terrains constructibles en raison des risques d'inondation limite toutefois ce nouvel essor démographique.

La commune a connu un solde naturel négatif pendant les trois premiers quarts du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en raison d'une forte émigration (- 0,9 % l'an encore entre 1968 et 1975), mais depuis 1975, la commune connaît désormais une assez forte immigration nette (+ 2,3 % l'an entre 1999 et 2010). Par contre son solde naturel reste négatif, variant selon les intervalles intercensitaires entre - 1,4 % l'an et - 0,5 % l'an entre 1968 et 2010. En raison de sa structure par âge vieillie (en 2010, les 65 ans et plus représentaient 28,5 % de la population totale, alors que les 0 à 19 ans n'en représentaient que 18,1 %), le taux de mortalité (15,8 pour mille entre 1999 et 2010) est presque le double du taux de natalité (8,9 pour mille pendant la même période)<ref>http://www.insee.fr/fr/themes/tableau_local.asp?ref_id=POP&millesime=2010&nivgeo=COM&codgeo=29085.</ref>.

La situation littorale de l'Île-Tudy et sa forte et croissante attractivité balnéaire expliquent la très forte proportion des résidences secondaires (1 068 en 2010, soit presque 74 % du total des logements) par rapport aux résidences principales (376 en 2010) ; en 2018 Île-Tudy est la commune du département du Finistère ayant la plus forte proportion de résidences secondaires (71,1 %). Le nombre des logements a été multiplié par 2,5 entre 1968 et 2010, mais essentiellement au profit des résidences secondaires, dont le nombre a été multiplié par plus de 4 pendant la même période<ref>http://www.insee.fr/fr/themes/tableau_local.asp?ref_id=LOG&nivgeo=COM&codgeo=29085&millesime=2010.</ref>.

L'Île-Tudy est en 2017 la commune du Finistère où les retraités ont le niveau de vie le plus élevé (revenu imposable de Modèle:Nobr euros par ménage)<ref>Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 15 mars 2018.</ref>.

Monuments et sites

  • La maison de la Pointe<ref>http://www.ile-tudy.fr/fr/salle-municipale/699/maison-pointe.</ref>, désormais un bâtiment municipal, située à l'extrémité ouest de la presqu'île, sert de lieu d'exposition en période estivale. Son jardin jouit d'un point de vue panoramique sur la rivière de Pont-l'Abbé, l'anse du Pouldon et Loctudy.

Tableaux

Fichier:Maufra - in-front-of-the-isle-tudy.jpg
Maxime Maufra : En face de l'Île-Tudy (In Front of the Isle-Tudy) (avant 1918).

De nombreux peintres ont représenté l'Île-Tudy. Parmi eux :

Vieux gréements

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Cartes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • L'Île-Tudy de 1800 à nos jours, ouvrage collectif sous la houlette de Jean-Baptiste Marchand, 285 pages, L'île aux idées, 2007.
  • L'Île-Tudy, Erwan Mordelet, éditions Bargain, 2003 [[[:Modèle:ISBN]]].
  • À la découverte du pays bigouden, Marcellin Caillon et Guy Riou, Pont-l'Abbé, 1980.
  • Les Pêcheurs de l'an II, l'Île-Tudy sous la Révolution, Serge Duigou, éditions Ressac, 1982.
  • L'Ile-Tudy, Serge Duigou, Editions Ressac, Quimper, 1983.
  • L'Île-Tudy, L'âge d'or des capitaines, Serge Duigou, Ressac, 2000. [la grande période maritime de l'Ile-Tudy, port d'armement du transport du vin et du pastel au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]
  • La Rivière sans nom, la rivière de Pont-l'Abbé, texte de Serge Duigou, toiles de Jacques Godin, photos d'Olivier Garros, éditions Les îles du désert, Pont-l'Abbé, 2008.
  • La base d'hydravion de l'Île-Tudy pendant la guerre 14-18, Thierry Le Roy, revue Cap Caval Modèle:N°.
  • Histoire du Pays bigouden, Serge Duigou et Jean-Michel Le Boulanger, éditions Palantines, Quimper, 2002.
  • Le site web de P-I-C, (preserver-ile-combrit.com), observations menées par B. Guillot

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail