Colonne Vendôme
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Monument La colonne Vendôme est un monument parisien situé au centre de la place du même nom dans le [[1er arrondissement de Paris|Modèle:1er arrondissement]] de Paris. Elle est érigée sur ordre de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] de 1806 à 1810 pour commémorer la bataille d'Austerlitz, puis détruite lors de la Commune de Paris en 1871, avant d'être reconstruite sous sa forme actuelle. Au fil des années, elle reçoit les noms de colonne d'Austerlitz, puis colonne de la Victoire avant de devenir colonne de la Grande Armée. Elle est communément appelée colonne Vendôme. Il convient de ne pas la confondre avec la colonne de la Grande Armée qui se trouve près de Boulogne-sur-Mer. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis le Modèle:Date<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
Description
Colonne
La colonne Vendôme culmine à Modèle:Unité et mesure environ Modèle:Unité de diamètre moyen ; réalisée en pierres parées de bronze, elle est posée sur un piédestal et surmontée par une statue de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]. Elle a été inspirée par la colonne Trajane située dans le forum de Trajan à Rome qui est, quant à elle, entièrement en marbre. La colonne de Juillet sur la place de la Bastille est d'une inspiration similaire.
Son fût est constitué de Modèle:Nombre de pierre, un escalier de 180 marches<ref>176 à 185 suivant les sources.</ref>, large de Modèle:Unité, en occupe le centre. Il est recouvert d'un parement coulé avec le bronze de, dit-on, Modèle:Nombre pris aux armées russe et autrichienne (nombre manifestement exagéré par la propagande, les historiens dénombrant environ Modèle:Nombre pris à Austerlitz et le bronze utilisé correspondant à 400 canons environ) et décoré, à la manière antique, de bas-reliefs représentant des trophées et des scènes de batailles. S'enroulant en une spirale continue (22 révolutions) jusqu'au sommet, ce décor long de Modèle:Unité est composé de Modèle:Nombre de bronze constituant 76 bas-reliefs.
Les dessins des frises en bas-relief sont commandés en 1806 à Pierre-Nolasque Bergeret (1782- 1863), François Mazois (1783-1826) et Benjamin Zix (1772-1811). Dominique Vivant Denon a distribué la réalisation des bas-reliefs à des sculpteurs confirmés et à des jeunes talents : Lorenzo Bartolini, Simon-Louis Boquet (1743-1833), François-Joseph Bosio, Jacques-Antoine Bouilliet, Pierre-Charles Bridan, Charles Antoine Callamard (1769-1815), Pierre Cardelli, Julie Charpentier, Claude Michel, dit Clodion, Charles-Louis Corbet, François-Nicolas Delaistre, Louis Pierre Deseine, Jacques-Edme Dumont, Antoine-Léonard Dupasquier (vers 1748-1831), Augustin-Félix Fortin, Jean-Joseph Foucou (six des bas-reliefs), Guillaume Francin, fils de Claude-Clair Francin, Edme Gaulle, Antoine-François Gérard, Edme-Étienne-François Gois fils, Jean-François Lorta (1752-1837), Jean-Robert-Nicolas Lucas, Antonio Moutoni, Pierre Petitot, Joseph-Gaspard Picard (1748-1818), Jean-Martin Renaud (1746-1821), Henri-Joseph Rutxhiel, Jean-Baptiste Stouf, Charles-Auguste Taunay, Louis-Simon Boizot, Guillaume Boichot, Pierre-Nicolas Beauvallet<ref>La fondation Napoléon : Autour de la colonne de la Grande armée</ref>.
L'escalier intérieur permet d'accéder à une plate-forme située sous la statue sommitale. La statue actuelle date du Second Empire. Elle est due au sculpteur Auguste Dumont et représente Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}, en Caesar imperator, drapé dans un manteau court et portant pour attributs de sa gloire : le glaive, la victoire ailée et la couronne impériale de lauriers.
La base de la colonne Vendôme est en granite porphyroïde provenant de la carrière d'Algajola en Corse<ref>Amédée Burat, Géologie appliquée ou Traité de la recherche et de l'exploitation des minéraux utiles, 1843, (Livre numérique Google)</ref>. L'inscription dédicatoire, rédigée à la manière antique, est la suivante :
NEAPOLIO IMP AVG MONVMENTVM BELLI GERMANICI ANNO MDCCCV TRIMESTRI SPATIO DVCTV SVO PROFLIGATI EX AERE CAPTO GLORIAE EXERCITVS MAXIMI DICAVIT |
qui peut se lire : Modèle:Cita.
- Piédestal et inscription
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Piedéstal.
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Dédicace.
Trois statues de Napoléon
La première statue de Napoléon en César fut réalisée par le sculpteur Antoine Denis Chaudet (1763-1810). Cette commande est la plus importante passée par l'État au sculpteur ; il y consacra ses dernières années avant de mourir d'épuisement. La statue fut coulée en 1808 et placée au sommet de la colonne le Modèle:Date-, quelques jours avant l'inauguration du monument le 15 août. Descendue en 1814 elle est fondue en 1818. Seul le globe de la victoire fut préservé et fut plus tard installé sur la réplique de Dumont de 1863.
Sous la monarchie de Juillet une nouvelle statue de l'empereur, en redingote de petit caporal, par Charles Émile Seurre est placée au sommet de la colonne le Modèle:Date- en présence de Louis-Philippe. L'effigie mesure Modèle:Unité de haut et pèse Modèle:Unité. Après avoir été exposée de 1863 à 1870 au carrefour de Courbevoie, actuelle place de la Défense, elle est depuis le 11 mars 1911 dans la cour d'honneur de l'hôtel des Invalides.
Napoléon III la fait remplacer par une copie de la première statue en empereur romain de Chaudet, réalisée par le sculpteur Auguste Dumont. L'inauguration a lieu le 4 novembre 1863. C'est cette statue, restaurée et inaugurée le Modèle:Date-, que l'on peut voir aujourd'hui. Cependant, tandis que Chaudet avait représenté l'Empereur tenant dans sa main gauche le globe de la victoire et son épée dans sa main droite, Dumont a montré Napoléon tenant son épée de la main gauche et le globe de la victoire provenant de l'ancienne statue de Chaudet dans sa main droite.
Histoire de la colonne
Construction
La place Vendôme, voulue par Modèle:Souverain2, est dessinée par Jules Hardouin-Mansart et comportait en son centre une statue équestre du Roi-Soleil. La place était baptisée place Louis le Grand. En 1792, les révolutionnaires détruisirent la statue, symbole du pouvoir royal.
C'est en 1800 qu'un arrêté prévoit la construction d'une colonne, au chef-lieu de chaque département, dédiée Modèle:Cita. À Paris, une colonne nationale sur la place de la Concorde, dédiée à la Nation, et une colonne départementale sur la place Vendôme furent décidées le Modèle:Date-, par Bonaparte, Premier consul. La colonne nationale ne vit jamais le jour, celle projetée sur la place des Piques (actuelle place Vendôme) eut un début d'existence : Lucien, frère de Napoléon Bonaparte et ministre de l'Intérieur, posa la première pierre du monument le Modèle:Date-.
Sans aboutir, l'idée fut reprise en 1803 par le Premier consul, qui confirma la construction d'une colonne place Vendôme Modèle:Citation, ornée de Modèle:Nobr des départements montées en spirale et surmontée de la statue de Charlemagne ». D'abord dédiée à la Modèle:Cita, la colonne sera rapidement dédiée Modèle:Cita. Mais la construction fut lente et il fallut attendre 1805 et la fonte des canons pris à l'ennemi, principalement russes et autrichiens (au total Modèle:Nobr), pour que le projet avance, relancé par Vivant Denon. C'est le fondeur Jean-Baptiste Launay qui l'a réalisée. Achevée en 1810 et dédiée à la gloire des armées victorieuses, la colonne fut baptisée « colonne de la Grande Armée ». Une statue de Napoléon en César par le sculpteur Antoine Denis Chaudet (1763-1810) fut placée au sommet.
Changements de statue
Au printemps 1814, lors de l'occupation de Paris par les troupes alliées, la statue fut enlevée à l'initiative du comte de Maubreuil et de Sosthènes de La Rochefoucauld et remplacée par un drapeau blanc fleurdelisé pendant la Restauration. Selon un contemporain, elle fut fondue pour réaliser le [[Statue équestre de Louis XIV (place des Victoires)|Monument à Modèle:Souverain-]] de la place des Victoires de 1822<ref>Mémoires relatifs à la Révolution française. Mémoires de Lombard de Langres, ancien ambassadeur en Hollande. Ladvocat, libraire, 1823, Tome II, Modèle:P..</ref>, toutefois, selon le musée d'Orsay, le métal a été utilisé pour fondre la statue équestre d'Henri IV de 1818 sur le pont Neuf<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La même année, le goguettier Émile Debraux composa une chanson : La Colonne, à la gloire de la colonne et de Modèle:Souverain-. Elle eut immédiatement un très grand succès. Cette chanson lança son auteur et connut durant longtemps la célébrité<ref>Gaetano Manfredonia, La chanson anarchiste en France des origines à 1914 : dansons la Ravachole !, Paris, Éditions L'Harmattan, 1997, Modèle:P. (extrait en ligne).</ref>. Elle est à présent tout à fait oubliée par le public.
Sous la monarchie de Juillet, une nouvelle statue de l'empereur, en « petit caporal », par Charles Émile Seurre Modèle:Incise est placée au sommet de la colonne le Modèle:Date-, en présence de Louis-Philippe, soucieux de capter à son profit un peu de la gloire de l'Empire.
Modèle:Souverain2, estimant que cette précieuse statue était en péril au sommet de la colonne, la fit déposer et remplacer en 1863 par une copie de la première statue en empereur romain de Chaudet, réalisée par le sculpteur Auguste Dumont. La statue fut exposée sur un piédestal au rond-point de Courbevoie jusqu'au siège de Paris en 1870 puis déboulonnée et mise en sécurité<ref>Carte postale montrant la statue surmontant autrefois la colonne Vendôme dressé sur un piédestal au rond-point de Courbevoie.</ref>,<ref name="D1958">Histoire de La Défense.</ref>,<ref name="HD">1958 – Histoire de la Défense.</ref>.
Destruction
Karl Marx a deviné l'effondrement de la colonne Vendôme. Cette prédiction a été donnée par lui dans le pamphlet politique Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte de 1852 : cette brochure, fortement critique de la figure politique de Napoléon III, se termine par les mots : Modèle:Citation<ref>Marx, K., et Engels, F. collection complète de compositions. De Moscou. Modèle:2e ed., vol. 8, Modèle:P..</ref>. En 1871, Karl Marx a salué l'accomplissement de sa prophétie historique.
Après la [[Proclamation de la République française du 4 septembre 1870|proclamation le Modèle:Date-]] de la Troisième République, le peintre Gustave Courbet adresse une pétition au gouvernement de Défense nationale le Modèle:Date- demandant Modèle:Citation. Il n'a en fait que l'intention de la faire reconstruire aux Invalides. Cette demande reste sans effet.
Lors de l'insurrection de la Commune de Paris, les motivations deviennent plus radicales. Un décret du Modèle:Date- est publié dans le Journal officiel de la République française édité par la Commune<ref>Décret du Modèle:Date-, JORF, Modèle:N°103, Modèle:Date-, Modèle:P.275.</ref> :
La démolition avait été prévue pour le Modèle:Date-, jour anniversaire de la mort de Napoléon<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, mais la situation militaire avait empêché de tenir ce délai. Plusieurs fois repoussée, la cérémonie a lieu le Modèle:Date- : la colonne est abattue, non sans difficultés, à Modèle:Heure, sous les acclamations des Parisiens<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les plaques de bronze sont récupérées mais le globe de la victoire original de 1810 est perdu. Le photographe Bruno Braquehais réalise une série de clichés intitulée La Chute de la colonne Vendôme. L’épisode sera évoqué avec désolation par Victor Hugo dans L'Année terrible de 1872<ref group="note">Dans L'Année terrible, Victor Hugo exprime de la façon suivante son effarement et son affliction devant la mise à bas de la colonne Vendôme, laquelle, certes élevée sur ordre de Louis-Philippe, était aussi et surtout, en particulier par ses sculptures, le témoin et le dépositaire de l’épopée et de la gloire du peuple français, au-delà de l’exploitation qui a pu en être faite par les « Césars » (N.B. l’autre des deux monuments ici évoqués est l’Arc de Triomphe) : Modèle:Citation bloc
- L'Année terrible (Mai. I. Les Deux Trophées), éd. Michel Lévy frères, Paris 1974, Modèle:P.. Gravures de Daniel Vierge et de Léopold Flameng.
- N.B. : l’édition princeps est de 1872, également parue chez Lévy Frères, mais avec d’autres illustrations.</ref>.
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}} }} après la chute de la colonne Vendôme, photographie (1871).
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Démolition de la colonne, le Modèle:Date-. Photographie de François Franck.
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Reconstruction de la colonne, en 1873.
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La chute de la colonne réutilisé par la propagande antisémite, La Libre Parole illustrée en 1893.
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Gravure de Daniel Vierge illustrant le chapitre « Mai » de L'Année terrible de Victor Hugo (édition de 1874).
Reconstruction
Après la chute de la Commune, le nouveau président de la République, le maréchal de Mac Mahon, décide en Modèle:Date- de faire reconstruire la colonne Vendôme aux frais de Gustave Courbet (soit Modèle:Monnaie selon le devis établi). Gustave Courbet obtient de payer près de Modèle:Monnaie par an pendant Modèle:Nobr, mais il mourra le Modèle:Date-, la veille de recevoir la première traite à payer, d'une maladie de foie que son intempérance avait aggravée<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La reconstruction de la colonne est entreprise en 1873 et terminée en 1875 par l'architecte Alfred-Nicolas Normand<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Reconstruction de la colonne Vendôme</ref>. L'entreprise Gaget Gauthier et Modèle:Cie, sise 25, rue de Chazelles, est chargée du chantier<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En Modèle:Date-, une chronique de Chrysale (Albert Blanquet) dans La Liberté critique le fait que cette reconstruction n'ait pas pris en compte les plans originaux de Lepère et Gondouin. Une copie de ceux-ci avait pourtant été proposée par l'architecte Dusillion, qui, en contrepartie, aurait souhaité diriger les travaux à titre gracieux<ref>Le Gaulois, Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>.
Restauration
En 2014-2015, la colonne Vendôme est l’objet d’une campagne de restauration dirigée par Christophe Bottineau, architecte en chef des monuments historiques, intégralement financée par l’hôtel Ritz. L’objet de la conservation-restauration était de redonner sa lisibilité à l’ouvrage par le retrait des encroûtements et empoussièrements et l’équilibrage des nuances par un nettoyage sélectif et l’application de patines ponctuelles. La restauration de la colonne Vendôme a compris la restauration des bronzes mais aussi des ouvrages de serrurerie et de ferronnerie, des couvertures et des maçonneries<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
- Ouvrages sur la colonne Vendôme à la Bibliothèque nationale de France.
- Reconstruction de la colonne Vendôme, sur carnavalet.paris.fr.
- Modèle:Img La colonne Vendôme abattue en 1871, sur library.northwestern.edu.
- « Colonne Vendôme - Paris », sur napoleon.org.
- « Le coût de la colonne », court métrage de Cédric Villain sur l'histoire de la colonne Vendôme, Modèle:Date-, sur cedric-villain.info.
- Modèle:Lien web