Guy Éder de La Fontenelle

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité militaire Guy Éder de La Fontenelle, né Guy Éder de Beaumanoir de La Haye en 1572 ou 1573 et mort le Modèle:Date de décès à Paris, est un chef de guerre combattant du côté des Ligueurs pendant les guerres de la Ligue et un brigand célèbre dans la Bretagne de la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, surnommé « Le Loup » (Ar Bleiz en breton).

Biographie

Fichier:Château de Trébriant en Trémel.jpg
J. Baudry, Demeure de Guy Éder de La Fontenelle.

Une date et un lieu de naissance incertains

Fichier:Beaumanoir-Eder en Le Leslay.jpg
J. Baudry, Le château de Beaumanoir-Eder en Le Leslay.

Peut-être Guy Éder de La Fontenelle est-il né en 1573 dans l'ancienne paroisse de Bothoa, aujourd'hui en Saint-Nicolas-du-Pélem dans les Côtes-d'Armor, mais d'autres auteurs le font naître en 1572 au château de Langle en Guenrouët ou encore dans le manoir de Beaumanoir au Leslay, près de Quintin, toujours dans les Côtes-d'Armor où sa famille a longtemps résidé<ref name="InfoBretagne_1">Modèle:Lien web.</ref>. Ses parents étaient Éder de Beaumanoir, issu d'une famille noble de la région de Quintin, et Perronnelle de Rosmar de Kerdaniel.

Sa jeunesse

En 1587, il étudie au Collège de Boncourt (futur collège de Navarre) à Paris<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le chanoine Moreau le décrit alors comme montrant déjà « des indices de sa future vie dépravée, étant toujours aux mains avec ses compagnons de classe ». Suivi par un groupe de jeunes nobles, il a profité de l'affaiblissement de l'autorité royale pendant la guerre de la Ligue, faisant d'abord semblant d'épouser le parti catholique en allant trouver le duc du Maine, lieutenant général de France à Orléans. Âgé de Modèle:Nobr, il « réunit quelques domestiques (...) et d'autres jeunes », s'allie « à la populace qui était sous les armes pour le parti catholique » et entame ses rapines dans le Trégor, s'installant d'abord dans le château de Kersaliou en Pommerit-Jaudy, pillant châteaux, bourgs et villages<ref name="Moreau-Wacquet">chanoine Jean Moreau, Henri Wacquet (publié par), "Mémoires du chanoine Jean Moreau sur les guerres de la ligue en Bretagne", Quimper, 1960</ref>.

Bascule du religieux au banditisme

Ses exactions dans le Trégor

En 1590, il ravage le Trégor et la Cornouaille et entre dans la légende par ses cruautés. Disposant d'une troupe de Modèle:Nobr et Modèle:Nombre<ref>Modèle:Article</ref>, se livrant partout, avec son lieutenant Jean de la Noë, à des meurtres, des massacres et des pillages du côté de Tréguier (prenant par exemple le château de Coetnénénoy en Gommenec'h), Pontrieux, Lannion (en Modèle:Date-), Callac, Morlaix, Châteauneuf-du-FaouModèle:Etc

Ses exactions dans les montagnes Noires

Fichier:Saint-Brieuc La maison du brigand de Cornouaille.jpg
La maison du « brigand de Cornouaille » à Saint-Brieuc vers 1900, lithographie d'Albert Robida.

En 1592, il écume la région des montagnes Noires à partir de son repaire en forêt de Laz<ref name="BOEDEC">Modèle:Ouvrage</ref>.

Lors des guerres de la Ligue, il organise une bande de bandits autour de lui afin de piller les bourgades. À la tête de la bande, il fait prisonniers des habitants des villages rencontrés afin de demander en échange des rançons. Modèle:Cita. Modèle:Pertinence contestée :

Modèle:Citation bloc

Le Modèle:Date-, La Fontenelle entre par surprise dans une auberge réputée de Vannes, le Logis de la Tête Noire, où se tient une réunion importante des députés aux États de la Ligue. Le brigand s'adressa à l'un des convives, Jean Breut : Modèle:Cita. Le duc de Mercœur, prévenu, fit arrêter le brigand, mais le libéra rapidement contre la promesse du bandit-chef de guerre de le soutenir lors du siège de Craon, ville alors assiégée par le prince de Dombes et les Anglais. La bataille de Craon est d'ailleurs une victoire pour le duc de Mercœur. Ensuite, il recommença ses exactions en forêt de Laz. Modèle:Cita.

Gustave Flaubert écrit à son sujet : Modèle:Cita.

Au château de Coatfrec

En Modèle:Date-, à la demande du Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur et chef de la Ligue en Bretagne, il s'empare du château de Coatfrec en Ploubezre près de Lannion, dont il devient le gouverneur pour le compte de la Ligue. En Modèle:Date-, La Fontenelle s'empare un temps du château du Guerrand en Plouégat, près de Lanmeur avant qu'un autre chef de guerre, Liscoët, ne s'y installe à son tour. Au printemps 1593, La Fontenelle est cerné dans le château de Coatfrec qu'il occupait depuis quelques mois et dont il avait fait le siège de ses pirateries habituelles<ref>infobretagne.com.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Après un siège en règle du château par les royalistes commandés par Kergomar<ref name="InfoBretagne_2">infobretagne.com.</ref>, La Fontenelle dut se rendre, le château de Coatfrec fut pillé par Kergomar et démantelé ensuite. La Fontenelle eut la vie sauve, promettant de quitter la Bretagne, ce qu'il ne fit pas.

Dans la région de Carhaix et au château du Granec

Chassé de Coëtfrec, il se dirigea vers Carhaix et s'y installa quelque temps. La ville, dévastée par la guerre, était sous la coupe d'un autre ligueur et voleur illustre, Anne Sanzay de la Magnane, qui venait juste de la quitter, prenant le chemin de Châteauneuf. La Fontenelle installe sa garnison dans l'église Saint-Trémeur dont la haute tour carrée était pour lui un bon observatoire<ref name="NouvelleRevue">La Nouvelle revue, Paris, novembre 1925 (A48,SER4,T80) (en ligne sur Gallica).</ref>.

Modèle:Cita se trouvait le Granec. Elle était ceinte d'un bon fossé Modèle:Cita. Le château possédait même, toujours aux dires du chanoine Moreau, Modèle:Cita, sur laquelle Modèle:Cita La place avait déjà les années précédentes été assiégée à plusieurs reprises par des « royaux » (royalistes) car le seigneur du lieu, Vincent de Cotanezre, seigneur de Pratmaria, appartenait à la Ligue.

En Modèle:Date-, une ruse permit au « brigand de Cornouaille », La Fontenelle, qui fit croire au seigneur du Granec que c'était le gouverneur de Morlaix qui lui envoyait des troupes pour l'épauler dans la défense de son château, de s'emparer sans combattre du château, faisant prisonnier le seigneur et ses hommes dans la grande tour. Mais quelques jours plus tard, en juillet 1593 semble-t-il, plus d'un millier de paysans de Plouyé et des paroisses avoisinantes (Landeleau, Loqueffret, Collorec, Plonévez-du-Faou, HuelgoatModèle:, etc.), profitant de l'absence du bandit parti guerroyer du côté de Morlaix, firent le siège pendant huit jours, mais La Fontenelle disposait de troupes mieux armées qui prirent les paysans par surprise, de nuit ; 800 paysans furent ainsi massacrés par les sbires de La Fontenelle aux abords du château du Granec. Ce fut un carnage affreux et La Fontenelle, toujours selon le chanoine Moreau, ne permit pas Modèle:Cita. Le chanoine ajoute : Modèle:Cita.

La Fontenelle renforça la défense du Granec établissant des plates-formes de terre en y mettant des troncs d'arbres de long et de travers, en faisant une place qui pouvait résister même au canon, continuant à écumer le Poher et une bonne partie de la Cornouaille. Sa troupe compte alors près d'un millier d'hommes, principalement issus du Trégor. Le manoir de Trefflec'h, qui appartenait à l'époque à la famille de Keramanach, dépendait de la seigneurie du Granec et fut détruit, en même temps que le château du Granec, en 1594, par le duc de Mercœur, chef de la Ligue et gouverneur de Bretagne, lassé des exactions de La Fontenelle, en représailles contre le brigand de Cornouaille, qui les possédait et écumait la région.

De Corlay à Douarnenez

Fichier:Ruines du château de Corlay (dessin de 1896).jpg
J. Baudry, Les ruines du château de Corlay en 1896.

Fin 1593, il s'empare de Corlay que Liscoët venait de quitter pour aller piller et incendier Châteauneuf-du-Faou, et s'installe un temps dans le château de Callac. Il sévit ensuite du côté de Carhaix, en compagnie de son émule, le capitaine-bandit Yves du Liscoët. Un terrifiant personnage qui, la main tranchée lors d'une bataille, Modèle:Cita. Puis il s'empare de Châteaulin, de Douarnenez (Modèle:Date-), ensuite de Locronan (Modèle:Date-). Modèle:Cita qui lui envoie une députation pour le prier probablement de ne pas prolonger son séjour dans les parages.

L'enlèvement de Marie Le Chevoir

Fichier:Coadezlan, commune de Prat (dessin vers 1910).jpg
Le château de Coadelan (Coadezlan), commune de Prat, dessin de J. Baudry (vers 1910).

Louis-Guillaume Moreau raconte : Modèle:Citation bloc

Fichier:Château de Trébriant en Trémel.jpg
Le manoir de Trébriant en Trémel, une des demeures de Guy Éder de La Fontenelle, dessin de J. Baudry.

Guy Éder de La Fontenelle, trompant la confiance de son hôte, enleva par surprise Marie Le Chevoir, riche héritière, en particulier du manoir de Coadelan dans la paroisse de Prat (dans les Côtes-d'Armor actuellement) et fille d'un premier mariage de Renée de Coëtlogon, seconde épouse d'Hervé de Parcevaux, alors âgée de 9 à Modèle:Nobr selon les sources<ref>Jean Lorédan, "La Fontenelle, seigneur de la Ligue", La Nouvelle Revue, janvier 1926, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1125719/f44.image.r=M%C3%A9zarnou.langFR</ref>, qu'il emmena peut-être dans un couvent d'Ursulines à Saint-Malo (le fait est contesté) avant de l'épouser quelque temps plus tard, malgré son jeune âge bien avant ses Modèle:Nobr (âgée de Modèle:Nobr probablement) dans l'île Tristan<ref>Louis-Guillaume Moreau, "Le Brigand de la Cornouailles, chronique bretonne sous la Ligue", 1860, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5695491p/f4.image.r=M%C3%A9zarnou.langFR</ref>.

Une gwerz, dont plusieurs versions différentes<ref>J. Baudry, La Fontenelle le ligueur et le brigandage en Basse-Bretagne pendant la Ligue : 1574-1602, 1920, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038234/f183.image.r=M%C3%A9zarnou.langFR</ref> existent d'ailleurs, dont certaines collectées par François-Marie Luzel, fait allusion à ces évènements<ref>François-Marie Luzel, "Chants populaires de la Basse-Bretagne, De Kerdradraon et de la Villeneuve", consultable http://fr.wikisource.org/wiki/Chants_populaires_de_la_Basse-Bretagne/De_Kerdadraon_et_de_La_Villeneuve?match=br</ref>. Toutefois, un document datant de 1619<ref>Archives départementales des Côtes d’Armor, 53 J 11</ref>, prétend que ce sont Hervé de Parcevaux et Renée de Coëtlogon qui « baillèrent prodvitoirement et livrèrent ladicte Le Chevoir de leur propre auctorité à Messire Guy Eder, sieur de La Fontenelle pour la luy faire espouser sans advis de parents ni décret de justice ». Est-ce par contrainte ou par nécessité, on ne le saura jamais<ref name="InfoBretagne_1"/>. De manière surprenante, Guy Éder de La Fontenelle réussit à se faire aimer de sa jeune épouse.

Dans l'Île Tristan

Fichier:Ile Tristan (dessin de 1912).jpg
L'Île Tristan en baie de Douarnenez, dessin de J. Baudry (1912).

Il s'installe en Modèle:Date- dans une île face à Douarnenez, l'actuelle île Tristan, dont il fit le quartier principal d'une garnison de Modèle:Unité. Il oblige les habitants du lieu à démolir leurs maisons pour édifier des fortifications pour son repaire. Les habitants des paroisses voisines de Douarnenez firent appel au comte du Granec, fils du comte de Pratmaria, seigneur du Granec, qui se trouvait alors au château de Laz, près de Châteauneuf-du-Faou. Le comte du Granec rassembla environ Modèle:Nombre des "communes" (paysans des paroisses avoisinantes des alentours de Quimper, Pont-l'Abbé, Pont-Croix, Châteaulin et Châteauneuf) à Plogastel-Saint-Germain. Guy Éder de la Fontenelle sort alors avec 400 de ses cavaliers de l'île Tristan pour aller attaquer par surprise cette armée amateure mal armée, tuant environ 1500 d'entre eux et faisant prisonnier le comte du Granec, qu'il libéra toutefois peu après. La Fontenelle est à son tour retenu prisonnier par François d'Espinay de Saint-Luc entre Modèle:Date- et Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Les troupes royales, commandées par le capitaine Duprez, viennent alors l'attaquer, profitant d'une marée basse, dans son repaire de l'île Tristan, mais Duprez est tué dès le début des combats et les royaux se replient aussitôt à Quimper. Peu après Penmarc'h, opulente cité qui pouvait mettre sur pied trois mille arquebusiers dont les habitants avaient construit un fort à Kérity et fortifié l'église de Tréoultré où ils avaient caché leurs richesses, se croyait à l'abri des attaques du brigand. Mais l'église fortifiée est attaquée par La Fontenelle et son lieutenant Romar : Modèle:Cita, lesquels s'emparent ensuite aisément du fort de Kérity. Modèle:Cita. La ville fut à tout jamais ruinée et n'a jamais depuis retrouvé sa splendeur d'alors<ref>Louis Moreau, Le brigand de la Cornouailles, chronique bretonne sous la Ligue, A. de Vresse, 1860, tome 1, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57151248/f218.image.pagination.r=Ch%C3%A2teauneuf-du-Faou.langFR.</ref>.

Les mises à sac de Penmarc'h et de Pont-Croix lui ont rapporté un énorme butin qu'il entasse dans l'île Tristan (qu'il rebaptise île Guyon) à Douarnenez. De là il poursuit ses exactions, rançonnant les habitants, dans toute la Cornouaille, et même une partie du Trégor : le Modèle:Date- par exemple, il attaque le bourg de Ploumilliau ; et à une date non précisée Primel dont il envisageait de faire un second repaire analogue à celui de l'île Tristan<ref>Henri Bourde de La Rogerie, « Le prieuré de Saint-Tutuarn ou de l'Île Tristan », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1905, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207673q/f214.image.</ref>.

Vers 1597, le domaine de Névet est pillé par Guy Eder de La Fontenelle, comme le raconte Sourdéac : Modèle:Cita.

Procès et condamnation à mort

En 1598, François de Goësbriand entame un procès en dommages et intérêts pour la prise de Coëtfrec, et une prise de corps est acté contre La Fontenelle le Modèle:Date-. Il est arrêté à Bréhat en Modèle:Date- et enfermé à Rennes. Dans un edit antérieur au procès, il s'était assuré que quelconque fait le concernant durant la Ligue devrait être porté devant le Grand Conseil de Henri IV. Ce dernier gracie La Fontenelle des faits qui lui sont reprochés en Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

L'année suivante, il est accusé d'avoir participé à la conspiration du duc de Biron au profit des Espagnols, et le Modèle:Date le Grand Conseil du Parlement de Paris le condamne pour haute trahison au supplice de la roue. Il est exécuté et rompu vif à Paris en place de Grève le Modèle:Date-. Sa tête fut exposée, durant quelques jours, au sommet de la porte de Toussaint à Rennes<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Son souvenir dans les récits populaires bretons

Théodore Hersart de la Villemarqué publie en 1845 une chanson en breton intitulée Fontanella qui narre l'enlèvement de Marie Le Chevoir de Coadélan, fille d'un marquis et riche héritière âgée de 8 ou Modèle:Nobr qu'il va chercher jusque dans la région de Brest. Épouse de La Fontenelle, elle se serait revendiquée comme veuve lors du procès de ce dernier. Elle meurt quelques mois après son exécution, en février 1603<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Ce chant ne parle cependant pas des crimes qu'il a commis<ref>Guide de visite de Barzaz Breiz, au Musée Départemental Breton</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

D'autres chefs de bandes écumèrent la région à la même époque, comme Yves du Liscoët et Anne Sanzay de la Magnane.

Gustave Charles Fagniez, dans son livre L'Économie sociale de la France sous Henri IV, 1589-1610 publié en 1897 écrit : Modèle:Cita.

Son épée

L'épée de La Fontenelle est conservée à Quimper au musée départemental breton.

Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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